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"L’amour n’existe pas, je l’ai rencontré" rassemble des lettres empreintes d’une rare justesse et d’une profonde émotion.
Nicoletta Salamone y explore les contours mouvants de l’amour, entre élan, perte et quête de soi. Son écriture, à la fois intime et affûtée, révèle les tensions du désir, l’absence, le besoin de se retrouver en dehors du regard de l’autre. Une voix féminine, libre et affirmée, interroge les fragilités du corps, les normes imposées et l’urgence d’exister pleinement. Chaque page ouvre un espace de réparation, chaque mot trace un chemin vers l’apaisement.
À PROPOS DE L'AUTRICE
Depuis son enfance,
Nicoletta Salamone s’est naturellement tournée vers la poésie, exprimant une sensibilité profonde et nuancée. Après une longue période de silence dictée par les aléas de la vie, elle a retrouvé le chemin de l’écriture et donné vie à un rêve de toujours en devenant femme de lettres, notamment à travers son ouvrage "L’amour n’existe pas, je l’ai rencontré".
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Seitenzahl: 83
Veröffentlichungsjahr: 2025
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Nicoletta Salamone
L’amour n’existe pas,
je l’ai rencontré
© Lys Bleu Éditions – Nicoletta Salamone
ISBN : 979-10-422-6991-3
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Correspondance – novembre 2023
Cher ami,
Vous revoir fut pour moi une joie immense. Que d’émois ! J’avais le cœur en déroute, perdue, sans boussole, un mélange d’impatience et de curiosité puérile. Comme un enfant qui guette derrière la vitre les premiers flocons de neige.
Que d’appréhensions aussi... Suis-je encore séduisante ? Ai-je pris quelques rides ? Bien sûr, vous pouvez penser que ceci soit un excès de coquetterie. Sans doute auriez-vous raison… Nous les femmes, nous aimons nous sentir désirées, appréciées pour nos efforts à combattre le temps qui passe et c’est pourquoi nous ne vieillissons pas, nous acquérons de la maturité. Comme il était plaisant d’avoir une oreille attentive à laquelle déposer notre complainte d’une vie passée loin de vous, loin de mes souvenirs si chers à mon cœur ! Nous étions jeunes et nous avions des rêves, des attentes de la vie beaucoup trop grandes à porter. Mes propos étaient parfois singuliers, ou oserais-je dire, quelque peu baroques ? Je vous laisse à nos souvenirs.
Bien à vous,
Moi
Décembre 2023
Cessez donc de me désirer, de m’envoûter ou mon âme sera à jamais damnée ! Oh mon Dieu ! La tentation serait-elle un péché lorsqu’un homme vous désire sans le déclarer ? Comment faire taire l’appel de mes sens alors que mes tourments frôlent l’indécence ?
Baissez vos yeux, avant que je m’y noie ! Leur couleur me rappelle l’azur de la mer, le visage du ciel qui se reflète dans un miroir d’eau scintillante d’un jour d’été. Mais les profondeurs ne sont-elles pas aussi sombres qu’une sépulture ? L’obscurité me fait peur. Je désire donc me protéger, tel un soldat qui revête son armure. Et pourtant, vos étreintes me hantent, vos baisers me tourmentent. Taisez-vous ! Votre voix produit en moi trop d’émoi ! Nous serions-nous aimés dans une autre vie ? Mais je ne peux vous aimer, car j’ai perdu foi en l’amour. Que m’arrive-t-il, mon cher, ne suis-je donc pas pour vous qu’une amie ?
Bien à vous,
Moi
Janvier 2024
Encore une fois, monsieur, la déception guide mes choix… Vos paroles, vos pensées si douces hier encore me semblent comme le vent qui siffle si fort dans la tempête, qu’il me fait peur !
Oh, ne pensez pas que j’aie peur de mes sentiments à votre égard, il n’en est rien, car cette fois encore la raison fait vaciller, mon cœur. Vous êtes toujours si avenant, si pressant parfois, mais aussi tellement distant que je ne sais quel chemin encore prendre pour vous y rejoindre. Vos silences me transpercent si fort, si profondément, que mon âme en porte encore les stigmates. Vous ne comprenez pas mon besoin de vous avoir à mes côtés, chaque jour qui passe, car la solitude est un trop lourd fardeau ! Mais vous, cher ami, vous me délaissez ! Même vos lettres semblent écrites d’une main inconnue. Qu’aimez-vous réellement en moi ? Mon esprit ou mes frivolités ? La légèreté dont je fais preuve lors de nos échanges intimes, la sincérité avec laquelle je m’offre à vous lorsque je me mets à nu ? Si je vous cite « ma voix vous fait trembler de plaisir et vous ouvre les portes de fantasmes inavoués, ma peau est comme le sable du désert qui vous réchauffe l’âme. Sa blancheur vous dépose sur les plages de votre enfance, son goût, comme le miel qui coule en Orient… »
Vous me désirez au gré de vos envies, portez vos lèvres sur les miennes et laissez courir vos doigts sur mes courbes généreuses, telles les vagues de la mer qui se brisent sur les falaises. Tantôt avec force, et parfois avec douceur. Votre regard dans le mien est si intense, si profond qu’il arrache au fond de moi un cri de plaisir étouffé par la pudeur. Votre étreinte virile m’emporte si loin que je m’engouffre dans les limbes infinis du plaisir.
Mais sachez, monsieur, que tout ceci ne vous donne pas le droit de m’utiliser comme un godemiché : votre plaisir assouvi, vous le rangez en secret. Je ne désire pas seulement vous divertir comme un objet de désir ardent et éphémère, comme les pivoines que l’on cueille et qui s’étiolent, comme le sable qui fuit entre nos doigts. Laissons donc l’amitié reprendre sa place, mettons fin à ce vent tumultueux avant qu’il ne devienne une tempête incontrôlable. Soyons amis et non amants, patients et non ardents, reprenons les places qui sont les nôtres. Restons proches malgré la distance qui nous sépare.
Bien à vous,
Moi
Mars 2024
Cher ami,
Comme le dit le dicton « le temps panse les blessures ». Je m’empresse à soigner mes plaies… J’entretiens des relations sociales, je vais au théâtre et je reprends l’écriture. Je suis en pleine introspection sur le sujet le plus débattu au monde : L’AMOUR !
Exhibons-nous la solitude comme une marque distinctive ? Notre corps développe-t-il une odeur particulière que seul l’autre perçoit ? Tous ces regards furtifs, ces sourires soutenus, ces compliments parfois pesants, ces invitations à prendre le thé, les effleurements accidentels, mais en réalité dirigés… Tout ce qu’il y a encore quelque temps m’était encore étranger. Comme il est bon de se sentir remarquée, désirée, irais-je jusqu’à dire objet de vos fantasmes ? Des couples se forment, d’autres se fanent et pâlissent, doit-on forcément aimer ou être aimé pour connaître le bonheur ? Doit-on supporter nos défauts communs, accepter comme une fatalité nos différences, feindre pour satisfaire notre partenaire, se taire pour ne pas blesser, insuffler sans cesse l’autre à l’envie de vivre avec le côté obscur de l’être aimé, c’est partager sa souffrance et l’épingler à la nôtre, c’est marcher à ses côtés dans l’obscurité en ayant comme seul guide sa voix. C’est le soutenir lorsqu’il chancelle alors que nous sommes à genoux. C’est l’écouter parler lorsque ses mots résonnent comme des timbales, c’est accepter de rester en coulisse pour qu’il puisse briller sur scène, c’est mutiler notre corps pour que ses yeux continuent de se poser sur nous, c’est rire avec lui de ses balourdises1 pour qu’il ne perde pas sa virilité, c’est se montrer niais2 en public pour qu’il ne paraisse pas stupide, c’est dégager de la fragilité synonyme de féminité, se contenter d’être une grouille3 parfois quand l’autre d’esprit est étroit. Suis-je mélancolique ? Peut-être un peu, défaitiste ? Je ne pense pas, je ne fais pas ici que le constat d’amours malheureux, incompris, inadaptés… Qu’il est bon pourtant de naître dans le désir de l’autre, d’être la marionnettiste de leurs pulsions incontrôlées et sauvages !
Le seul pouvoir que Dieu a donné à la femme, un des plus puissants, voire le plus dangereux parfois : c’est la séduction ! Je me délecte aujourd’hui de cette liberté qu’est la mienne, de contempler, d’expérimenter, de m’infiltrer dans des endroits ou situations inattendues. Aussi, je me confie à vous cher ami, vous qui me connaissez si peu malgré cette longue amitié. Vous ai-je effrayé avec mes pensées profondes et mon regard subjectif sur l’amour et le mysticisme qui en découle ? Je n’ai plus foi en cette philanthropie4, la recherche du bonheur et de la félicité à travers l’autre… Le contentement est une recherche personnelle, une expédition à la recherche du Graal, une inquisition secrète. Le bonheur ne se partage pas ; il s’apprivoise jour après jour, car il n’appartient à personne, nous ne pouvons le captiver parce qu’il s’expatrie là où il se sent libre. C’est lui qui nous choisit, qui décide s’il va coexister, nous enduire de sa béatitude, de son extase, de sa quiétude. À quoi bon vouloir à tout prix plaire à l’autre, la crainte qu’une autre guette déjà votre place. Non cher ami, je ne désire plus vivre à travers les yeux de quiconque, je veux vivre et aimer pour moi seule, selon mes propres règles, mes envies, mes humeurs, telle une âme vagabonde qui n’a ni toit ni loi.
Comme ces gens du voyage qui ne se posent jamais, mais qui découvrent, chaque jour, un soleil nouveau.
Vous me trouverez peut-être frivole, « évaporée, puérile ». Mais je puis vous assurer, mon cher, que je n’ai jamais été aussi raisonnable et réfléchie, ne vous en déplaise. Serait-ce inconvenant pour une femme de mon âge d’affirmer ainsi mes pensées les plus profondes ? Certains vous diront que c’est de la vulgarité que de coucher sur papier ce genre l’allégation contre la gent masculine, et vous, qu’en pensez-vous ? Seriez-vous assez authentique, auriez-vous assez de bonne foi pour me livrer vos pensées ? L’homme est lâche lorsqu’il s’agit de sentiments, il occulte sa part de féminité qui se traduit en sensibilité, car elle est destinée aux faibles. Un homme ne devrait en aucun cas montrer sa fragilité sous peine d’être considéré comme un marginal.