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"L’Arktos" incarne l’abîme de l’ennui et des tourments, symbolisant la somme des émotions sombres et des actes destructeurs qui en découlent. Edmond, isolé et dénué de toute passion, sera le premier à croiser son chemin, abandonnant ainsi sa sœur Kendra dans l’impuissance face à une menace de plus en plus oppressante. "L’Arktos" triomphera-t-il du jeune homme, alors que son ombre s’étend inexorablement sur l’ensemble de l’humanité ?
À PROPOS DE L'AUTEUR
Baptiste Ortega a toujours été captivé par la liberté et l’évasion que peuvent offrir les ouvrages. Cette passion a éveillé en lui une curiosité insatiable et une réflexion profonde sur le monde qui l’entoure, ainsi que sur les relations humaines et l’introspection. En avril 2023, il a publié son premier roman intitulé "Le manoir de Clamp".
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Seitenzahl: 52
Veröffentlichungsjahr: 2024
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Baptiste Ortega
L’Arktos
Nouvelle
© Lys Bleu Éditions – Baptiste Ortega
ISBN : 979-10-422-5123-9
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Arktos : Ensemble des sentiments négatifs.
L’Arktos est né d’un ennui profond, vertigineux.
Il incarne l’intégralité de nos sentiments négatifs et disgracieux ainsi que les actes odieux qui en découlent.
L’Arktos se sème dans nos cœurs et pousse sans avoir besoin d’eau ni de lumière, il se contente d’une sécheresse brute et de profondes ténèbres.
Aussi léger que l’air, il s’envole sans problème pour trouver un nouvel hôte afin d’étendre son pouvoir et gagner en puissance.
Il en devient contagieux, transmissible et vicieux, prenant soin d’enrouler ses racines autour de nos plus belles vertus.
Il corrompt, manipule et embrase nos pensées, nos actions, dictant sa loi sans aucune contradiction.
Bien loin de nous porter secours, il nous pousse dans un monde où le soleil ne saurait percer dans le ciel. Il prend soin d’ameuter les nuages afin que jamais cette lumière si brillante ne parvienne à réchauffer notre corps, à réchauffer notre âme.
Il assombrit nos cœurs, obscurcit nos nuits.
Mais il semblerait que j’en ai déjà trop dit.
C’est par une sombre journée d’hiver que naquit Edmond. Le jour de sa naissance, le vieux peuplier qui régnait sur le jardin, bien ancré depuis des décennies, s’écroula de tout son poids dans la rivière qui le bordait. Un signe d’avertissement peut-être.
Enfant souhaité, enfant choyé, il grandit comme tout un chacun, dans l’amour et la bienveillance d’un foyer chaleureux. Cette petite maison sur deux étages, aux volets verts, à la porte jaune, cette bulle d’amour qui était dans la famille depuis des générations.
Dès son plus jeune âge, on lui apprit la politesse, l’altruisme et le respect, des notions qui gouvernaient le Monde et préservaient ses habitants.
Les années passèrent et Edmond grandit, il devint un beau jeune homme, sage et patient.
Le village de Fama, dans lequel il avait grandi, était un parfait écrin. La bienveillance y régnait en tout instant, et nul ne connaissait le moindre tourment.
La population, principalement composée d’artistes, était soudée et solidaire. Tous se réunissaient régulièrement, partageant de grands repas où tout le monde emmenait de quoi boire et manger.
Des fêtes étaient organisées, et tous buvaient, riaient et dansaient autour du bûcher allumé sur la grande place pour l’évènement. Tous chantaient et sautaient en cœur, au rythme des multiples instruments qui retentissaient jusqu’au village d’à côté.
Les rues colorées et pavées de pierres dorées étaient à l’image de ses habitants qui menaient une vie paisible en harmonie avec les Hommes et la Nature.
Bien qu’Edmond eût du mal à se faire des amis, il appréciait la compagnie de son prochain et se montrait toujours sous son meilleur jour.
Mais un décalage entre lui et les autres persistait, l’empêchant de nouer des liens profonds avec autrui.
Ses parents ne s’en inquiétaient guère. Chacun est comme il est, à première vue, il n’y avait pas grand-chose à y faire.
C’est donc seul qu’il occupait son temps. Il se promenait, observait, pensait, si intrigué par ce Monde dans lequel il avait tant de mal à se fondre.
Il vivait dans cette charmante maison avec ses parents et sa jeune sœur, Kendra. Ils étaient proches, du moins, autant que l’on puisse l’être d’Edmond.
Son père était professeur et sa mère herboriste. Leur travail constituait leur passion, c’est ce qui occupait leur temps et fortifia leur bonheur.
Kendra quant à elle n’avait pas encore terminé ses études, elle venait de fêter son seizième anniversaire. Mais déjà cet esprit brillant semblait-il nourrir une passion dévorante pour la littérature. Tout ce savoir, toutes ces pensées, quel Art, quelle intensité !
Voilà ce qui la passionne, la comble. Voilà son bouclier contre l’ennui.
Edmond, la voyant dévorer tant d’ouvrages, se dit un jour qu’il passait peut-être à côté de quelque chose. Mais lorsqu’il avait commencé à lire ces livres dénués d’histoire, dénués de sens, il ne put se résoudre à en ouvrir un de plus.
La plupart des œuvres imprimées étaient des écrits scientifiques. La complexité des émotions n’étant pas celle que l’on connaît de nos jours, aucun roman ne traitait d’aventure, d’amour et de sentiments.
Il faut dire qu’à cette époque, l’Arktos restait inconnu aux hommes. Et, qu’est-ce qu’une histoire sans une petite dose d’Arktos pour donner toute sa splendeur aux sentiments positifs ? Un récit plat, sans consistance, sans texture, sans nuance.
***
Un jour où il était dans le lieu qu’il affectionnait tant, un champ entouré d’une forêt au sommet d’une colline, il se demandait que faire du reste de sa journée.
Il avait déjà parcouru cette colline de long en large, avait humé chaque fleur, avait profité de l’ombre rassurante et agréable de chaque arbre. Il s’était baigné dans la rivière qui descendait jusqu’au village et avait passé des heures, assis sur la rive, observant les animaux qui se présentaient à sa vue.
Il s’allongea, regardant les nuages strier le ciel bleu et se redressa soudain. Il observa la vue, magnifique et familière, il posa son regard sur le village d’à côté, sur les champs, les arbres et la rivière qui continuait sa route jusqu’à perte de vue, serpentant à travers plaines et collines ne suivant que son bon vouloir.
Une pensée s’immisça brusquement dans son esprit.
« J’ai fait le tour. »