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Un meurtre troublant, un tueur insaisissable. Magicien ou Papillon, qui se cache derrière ces surnoms ? Vingt-trois ans après l’assassinat de son père, Camille voit l’ombre du passé ressurgir. Même signature, même mise en scène macabre. S’agit-il du même meurtrier revenu achever son œuvre ou d’un imitateur diabolique ? Aux côtés du groupe 2 de la brigade criminelle, elle plonge au cœur d’une enquête haletante où chaque indice la rapproche du danger. Jusqu’où est-elle prête à aller avant de se brûler les ailes ?
À PROPOS DE L'AUTRICE
Isabelle Vary, passionnée d’écriture et de criminologie depuis l’adolescence, explore les zones d’ombre de l’âme humaine. La temporalité, les blessures d’enfance et leur influence sur le présent sont au cœur de ses réflexions, tout comme le thème de la perte du père qui résonne profondément en elle. Autant de sujets qui tissent la trame de "L’envolée du papillon".
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Seitenzahl: 156
Veröffentlichungsjahr: 2025
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Isabelle Vary
L’envolée du papillon
Roman
© Lys Bleu Éditions – Isabelle Vary
ISBN : 979-10-422-6603-5
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
HENRI--------------------MARIE
│
│
│
ÉMILIE ---------│------- CAMILLE
CHARLES----------- CHRISTELLE
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│
THOMAS -------│------- MARTIN
« Papillon »…
Démon
De mes nuits,
Ange destructeur de ma vie,
Ton battement d’ailes,
Doux bruissement à mes oreilles,
Me serre le cœur,
J’ai peur…
De toi et de ne jamais te retrouver,
Peur aussi de qui tu pourrais encore tuer.
Je connais « l’Effet Papillon »,
C’est un bien joli nom
Pour une si grande souffrance,
Moi j’y ai perdu mon enfance.
Je voudrais tant ouvrir la bonne porte,
Celle où il serait de l’autre côté,
Ce père que tu m’as volé,
Mais je me suis égarée
Au milieu de toutes ces réalités
Et c’est peut-être lui, un jour,
Qui me retrouvera morte,
Derrière l’une d’entre elles,
Et d’un mouvement d’ailes,
Je disparaîtrai
À jamais.
Henri range son arme. Il caresse la tête de ses deux filles, place le vinyle de Sidney Bechet sur le gramophone et appelle Camille qui vient s’asseoir sur ses genoux. Il lui chuchote à l’oreille « je t’aime, petite fleur ».
Camille rit de son rire cristallin de petite fille, ses mains potelées cachant sa bouche comme si elle était à la fois heureuse et gênée par cet aveu. Puis elle serre son père très fort dans ses bras et lui répond « je t’aime papa ».
Émilie n’est pas loin. Elle les observe avec bienveillance, comme la grande sœur protectrice qu’elle est depuis toujours. Elle n’est pas jalouse, Camille et son père sont fusionnels mais elle n’éprouve pas ce besoin. Bien qu’encore jeune, elle se sent indépendante et forte.
Charles rentre du travail. Il embrasse ses deux fils et demande à Martin de le suivre. Il le précède, mais se retourne régulièrement pour observer ses yeux brillants et rieurs et son air malicieux.
Martin s’empresse d’obéir ; d’abord, il le suit puis, en souriant, attrape son bras. Il marche aussi vite que ses jambes le lui permettent, puis il s’assied au bureau à côté de Charles qui lui parle avec excitation de sa dernière idée. Martin ne peut s’empêcher de boire les paroles de ce père qu’il admire tant et qu’il aime plus que tout. Partager ainsi ces instants avec lui est le plus beau des cadeaux qu’il puisse lui faire.
Thomas a de plus en plus de mal à accepter ce lien grandissant entre son frère et son père. Il se sent exclu, perdu et pire encore, invisible.
Sa pensée se pose comme un papillon
sur une lumière éternelle.
Impossible de savoir où se finissent
les ailes du papillon et où commence la lumière.
Christian Bobin
Une bibliothèque de nuages
Je suis ici,
Je suis là-bas…
Pour lui,
Je me bats,
Je ne suis ni un dieu ni un être magique,
Je ne pensais pas pouvoir être maléfique…
Et pourtant, pour lui…
Si…
Je suis ici,
Je suis là-bas,
Rien qu’une fois
Ou peut-être pas…
Nos destins
Sont liés,
Nos chemins
Se sont croisés,
Et un jour
Peut-être réussiras-tu à m’attraper
Ou à me tuer ?
Ce sera à ton tour
De gagner
Le pouvoir d’à nouveau respirer.
Camille (33 ans)
Elle a toujours une appréhension quand elle prend son arme. Cela fait pourtant déjà plusieurs années maintenant qu’elle est à la brigade criminelle mais elle n’a jamais eu besoin de s’en servir et elle espère ne jamais avoir à le faire, sauf peut-être si elle le retrouve, lui, le Magicien. C’est comme ça qu’elle l’appelle depuis toute petite…
— Amène-toi, ma grande ! Il faut qu’on file !
Mathieu la sort de ses pensées. « Ma grande », c’est son surnom ; non pas à cause de sa taille, elle mesure à peine 1,63 m, la taille minimum requise pour entrer dans la police, mais en raison de son nom de famille : Legrand. Dans son groupe, personne ne l’appelle jamais lieutenant ni même Camille et encore moins Legrand, mais « ma grande ». En général, cela l’amuse, depuis le temps elle s’y est faite et elle sait que c’est une marque d’affection, mais aujourd’hui c’est différent. Déjà 23 ans que c’est arrivé, 23 ans que l’évènement qui a changé sa vie s’est produit. Certains sont au courant parce que la police est une grande famille mais elle n’en parle jamais et personne ne connaît la date. C’est d’ailleurs mieux pour elle, elle détesterait croiser leurs regards remplis de compassion et qu’elle prendrait, elle, pour de la pitié.
— Je prends le volant !
Camille adore accompagner Mathieu sur le terrain. En plus d’être le commandant de son groupe, le numéro 2 de la brigade criminelle, c’est aussi un homme humain, drôle et charmant. Ils font souvent équipe car elle possède une intuition et une détermination sans faille qui plaisent beaucoup au commandant Ronsard. Ils sont complémentaires et Camille a l’impression que c’est le seul qui la comprend vraiment.
— Rémy est déjà sur place avec le légiste. A priori c’est un vrai massacre…
— C’est-à-dire ?
— Un homme a été tué chez lui… On lui a ouvert la poitrine…
— Ouvert la poitrine… ?
— Oui, mais ce n’est pas tout…
Camille regarde Mathieu, interrogative. Mathieu, lui, semble hésiter à poursuivre mais devant l’insistance de la jeune femme il se lance :
— On lui a pris son cœur…
Cette phrase lui fait l’effet d’un électrochoc. Une déferlante de souvenirs s’abat sur Camille, tel un coup de poing en pleine face. Sonnée, elle garde le silence.
Mathieu sait à quoi elle pense. Il est au courant de ce qu’elle a vécu, quelque chose de compliqué, un évènement dont on ne se relève jamais complètement. Et ce meurtre ne peut que le lui rappeler.
Camille a du mal à y croire, en plus aujourd’hui, en cette date anniversaire… Serait-ce un signe ? Il y a forcément un lien…
— Si tu ne veux pas y aller, Camille… ?
— Tu plaisantes ! On fonce !
Il faut qu’elle sache, qu’elle voie, qu’elle comprenne. S’il y a une relation quelconque, elle doit la trouver. Pour elle, pour lui, pour tout le monde.
Camille/10 ans
Une plume tourbillonne dans la douce brise du matin.
Petite et légère, elle semble emportée dans une vie qu’elle n’a pas choisie.
Elle virevolte, folle et désorganisée, comme lancée dans une recherche éperdue et incessante.
Que s’essouffle-t-elle à trouver ? Elle ne le sait peut-être pas. Un bonheur utopique sans doute.
Elle est perdue… comme moi…
Si elle a un cœur, est-il craquelé comme le mien ?
Je possède tant de choses… un cocon pour me calfeutrer, l’amour de ma mère et de ma famille pour me protéger, mais un de mes piliers s’est effondré et une fissure s’est insinuée en moi…
Elle s’est cachée dans les abîmes de mon être, si loin que ses racines y seront à jamais plantées et ne pourront que grandir sans fin.
Je le sais, quelque chose en moi s’est brisé et n’existera sans doute plus jamais.
La tristesse pourra s’éclipser par moments, mais elle régnera pour toujours, comme une ombre prête à cacher la lumière des êtres merveilleux qui m’entourent.
Une main se pose délicatement sur l’épaule de Camille. Malgré la douceur du geste, la fillette sursaute.
Depuis quelque temps, Marie, sa mère, la surprend souvent cachée derrière son bureau, un stylo à la main et un carnet sur ses genoux repliés. Face à la grande fenêtre, elle remplit des pages pour se vider le cœur. C’est sa thérapie, sa façon à elle de faire face.
Marie voudrait pouvoir lire les mots que sa fille dissimule comme le plus précieux des trésors, mais elle comprend.
Alors, Marie accepte. Elle connaît le rituel. Elle sort, ferme la porte et attend avec patience et amour que sa fille vienne la rejoindre, délestée un instant des maux qu’elle a abandonnés sur le papier de son carnet, à présent camouflé quelque part dans sa chambre d’enfant.
La fin de ce rituel marque le commencement d’un autre, doux partage entre la mère et ses deux filles, instauré depuis qu’il n’est plus là. Le dimanche, elles s’installent confortablement près du feu avec un grand bol de chocolat chaud. La plupart du temps, elles regardent un film romantique et laissent couler leurs larmes ou retentir leurs rires sans honte ni retenue. Presque comme des amies, elles rêvent ensemble d’un avenir de joie et de jours meilleurs sans ce poids sur le cœur. Marie le souhaite davantage pour ses filles que pour elle-même, après tout Camille et Émilie ne sont que des enfants, elles ont la vie devant elles et tout le temps pour se reconstruire. Mais ce à quoi elle ne pense pas c’est que, pour se reconstruire, il faut d’abord avoir fini sa construction auparavant… Celle de Camille est malheureusement encore inachevée… Comment reconstruire un mur à partir de briques inexistantes ?
Camille aurait eu besoin de son regard à lui pour se sentir belle, pour connaître sa valeur et savoir qu’elle mérite d’être aimée. Comment apprendre tout cela dorénavant sans ce repère ?
Émilie est plus âgée et plus indépendante, elle aura peut-être un peu plus d’armes pour lutter…
La nuit,
Protégée par l’obscurité,
Les yeux fermés
Je pleure…
Et mon cœur
Crie sans bruit
Pour ne pas réveiller
Ma mère endormie.
Princesse déchue au diadème lumineux, cachée sous les draps, Camille écrit. Unique lumière dans la nuit, sa lampe frontale, en plus de son utilité, est un souvenir de lui. De son arme favorite coule une encre qui tatoue les pages blanches de mots poétiques et tristes, seule échappatoire possible des maux qui l’habitent.
Les joues baignées de larmes
Je voudrais prendre les armes
Me battre contre le sort
Et faire disparaître la mort.
Impuissante face à la souffrance de sa mère, de sa sœur et de la sienne, une incontrôlable colère monte en elle… Contre Dieu, le monde, elle-même… Un grondement sourd, rouge comme le sang qui pulse dans ses veines, qui gonfle son cœur, cogne dans sa tête et qui lui fait mal à en crever.
Des larmes qui coulent
Mais il ne peut plus me consoler
À jamais sur mes joues elles roulent
Mais il n’y a plus ses bras pour me serrer.
Elle est penchée sur son carnet, ses larmes marquent le papier. Petites tâches mouillées qui font disparaître des morceaux de mots, pourtant indélébiles dans son esprit. Elle aimerait tant les oublier mais dans la réalité les larmes ne parviennent pas à tout effacer. Elles n’ont malheureusement ce pouvoir que sur le papier.
Elle est fatiguée d’écrire et de pleurer. Épuisée aussi de souffrir de son manque. Elle aimerait tellement être forte pour sa mère et la rendre fière, mais tout lui semble difficile et parfois même insurmontable.
Elle a besoin de dormir. Doucement, elle glisse son carnet et son stylo sous le lit et éteint la lumière accrochée à son front.
Les yeux fermés, elle tente de se noyer dans l’obscurité de ses paupières closes pour tout oublier mais rien n’y fait, des flashs incontrôlables inondent ses pensées.
Seuls quelques jours la séparent de sa rentrée en sixième. Une nouvelle école, de nouveaux amis, personne ne saura ce qui est arrivé cet été.
Elle n’aime d’ailleurs pas s’en souvenir et pourtant elle ne peut s’en empêcher.
Ce jour-là est gravé dans sa mémoire avec une précision d’orfèvre. Camille était chez sa grand-mère quand sa mère est arrivée, le visage défait et les yeux rougis par les larmes.
Une partie d’elle a immédiatement compris que quelque chose de grave était arrivé, quelque chose qui allait changer toute sa vie. Il lui aura fallu entendre les mots fatidiques pour que l’autre part de son être l’accepte. Ce fut difficile d’éteindre la petite flamme vacillante d’espoir qui brillait encore dans son cœur.
Elle se souvient du choc, de sa respiration coupée comme après un coup de poing dans le ventre, de ce poids grandissant dans sa poitrine. Elle revoit ses pieds courir sur le sol carrelé noir et blanc. Elle entend à nouveau ses pas, la porte claquer et le lit grincer après qu’elle s’y fut jetée. Mais c’est surtout la phrase qu’elle a alors criée qui la hante encore : « Je suis trop jeune pour ne plus avoir de papa… »
Couchée dans son lit, les yeux vers le plafond, le visage humide et le cœur lourd, c’est encore ce qu’elle ressent aujourd’hui et cette sensation la dévore de l’intérieur. Les larmes qui ne coulent pas de ses yeux sont de l’acide qui se déverse insidieusement dans son être.
Elle sait qu’elle s’en relèvera, mais quand ? Et changée à quel point ?
Elle sait aussi qu’elle n’est pas la seule à pleurer mais penser à toute cette misère la met encore plus en colère. L’injustice qu’elle vit, mêlée à celle des autres, devient encore moins supportable.
Elle a perdu un père aimant alors que d’autres vivent pour battre ou abuser de leurs enfants. Où est la justice ? Que fait Dieu ? Comment peut-il accepter qu’il existe tant de souffrances ?
Quel est le sens de cette vie ?
Camille ouvre ses grands yeux bleus et remet la lumière sur son front.
Dans une boîte à chaussures, intégralement redécorée de paillettes, de cœurs, d’étoiles et de fleurs, elle glisse sa main et en sort une photo de lui. Puis, après l’avoir fixée quelques instants, elle regarde les étoiles et les nuages à travers la grande fenêtre de sa chambre. Cela fait quelque temps déjà qu’elle ne ferme plus les volets parce qu’observer le ciel, la calme et lui donne la sensation d’être plus proche de ce père qu’elle aimait tant.
Comme un automate, elle attrape son carnet et son stylo et face à la nuit, elle écrit.
Par la fenêtre, j’observe les nuages
J’essaye d’y voir son visage
Mais il m’a abandonnée
Sans le vouloir, je le sais.
Des diamants dans les yeux
Des épines dans le cœur
Je cherche dans les cieux
Mon sauveur…
Ce sauveur, ce n’est pas Dieu en lequel elle ne croit plus, ce n’est pas son père même si c’est ce qu’elle pense, ce ne seront pas les belles âmes qu’elle croisera sur son chemin, même si c’est ce qu’elle souhaitera. Ce sauveur n’existe pas… Seuls son cœur et son âme pourront un jour la sauver, mais elle ne le sait pas. Pas encore.
Cette nuit-là, quand Camille réussit enfin à s’endormir, elle fait un rêve étrange. Elle marche dans la pénombre derrière un petit animal non identifié qui, comme le lapin d’Alice au Pays des Merveilles, lui montre le chemin. Pas de « je suis en retard » mais une petite voix qui lui chuchote « suis-moi ». Malheureusement, elle n’est pas au Pays des Merveilles, ni même Alice malgré ses longs cheveux blonds et ses grands yeux bleus.
Elle n’est que Camille, perdue et triste sans son père.
La mystérieuse apparition aux allures de grenouille finit par s’arrêter à une intersection. Trois chemins se dessinent devant Camille et son guide féérique. Tous identiques, mais aux directions différentes.
Le petit animal dit alors de sa voix douce et aimante : « Choisis le bon chemin. »
Camille prend le temps de regarder attentivement l’être magique qui se tient devant elle et dont émane un amour infini et elle comprend enfin qu’au-delà des apparences, c’est son père qui est là, auprès d’elle. Et comme pour la conforter dans son hypothèse, il ajoute : « Choisis le bon chemin, mais, quel que soit ton choix, je serai toujours là… »
Et c’est dans son lit, la tête pleine d’interrogations mais le cœur un peu moins lourd, que Camille ouvre les yeux.
C’est cette nuit-là qu’elle prend la décision de devenir policier comme son père. Ce père qu’elle admirait tant pour ses principes et ses idées, ce père qui ne craignait pas de risquer sa vie pour rendre la justice, ce père qu’on lui a si sauvagement arraché.
En effet, en raison de sa barbarie et de son mystère, le meurtre du commandant Legrand a fait les gros titres. Sa mère ne lui a rien caché. Camille n’aurait pas voulu être dans l’ignorance, mais la vérité a été un véritable choc pour elle : lors d’une planque, son père a été poignardé dans le dos, anesthésié et on lui a ouvert la poitrine pour lui prendre son cœur…
Marc Rougé (40 ans)
Ils arrivent dans l’usine désaffectée dont leur a parlé Pat, leur indic. Ils sont censés faire une grosse prise.
Henri Legrand et lui sont les premiers à se rendre sur les lieux, ils doivent repérer l’endroit et appeler les renforts si nécessaires.
Ils vont d’abord se planquer, histoire d’observer ce qui s’y passe. Après s’être garé, Marc laisse Henri pour réaliser un tour rapide de la zone. C’est une habitude, un rituel, leur façon de procéder.
Il fait sombre et Marc avance doucement, il doit être discret. C’est calme, il ne semble y avoir personne, mais Marc reste sur le qui-vive, il faut toujours se méfier. Il guette le moindre bruit, le moindre mouvement et sans s’en rendre réellement compte, il s’éloigne un peu trop de la voiture et de son coéquipier.
Il est temps pour lui d’opérer un demi-tour et de rejoindre Henri au pas de course.
Il faut se rendre à l’évidence, il n’y a personne ici, l’information était fausse ou erronée.
Ainsi dans ses pensées, il ne remarque pas immédiatement la position étrange d’Henri ni la portière entrouverte. Il s’approche de lui un peu intrigué par son immobilité puis, subitement, il le voit et manque de tomber, le souffle coupé. Henri est livide, il est assis dans la voiture et surtout il a le torse ouvert. Son cœur a disparu.