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Inspiré d’une histoire vraie.
Une plume d’épervier laissée telle une signature est le seul élément qui identifie l’œuvre d’un super-héros non conventionnel, l’Épervier (ou Esparvier Aubéen). Personne ne sait qui se cache derrière cette ombre ambiguë, qui punit de façon mystérieuse (mais douloureuse) les hommes coupables de violence envers les femmes. Le dessinateur Giu, après une rencontre fortuite avec Victor Patillas, fondateur d’une maison d’édition, accepte un emploi d’illustrateur et commence à s’immerger dans le monde de l’Épervier, le protagoniste de la série de bande dessinée qu’il va dessiner. Il invente donc le personnage de Ketty, victime de la violence de son beau-frère, hantée par l’expérience traumatisante et une famille qui rejette la faute sur elle. À partir d’un simple dessin, Ketty et ses amis deviennent de plus en plus réels, jusqu’à ce qu’ils se confondent avec la réalité elle-même.
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Œuvre protégée par le droit d'auteur sur patamu.com, nombre 150225.
Tous droits réservés.
L’ÉPERVIER
CHAPITRE 1
CHAPITRE 2
CHAPITRE 3
CHAPITRE 4
CHAPITRE 5
CHAPITRE 6
CHAPITRE 7
CHAPITRE 8
CHAPITRE 9
CHAPITRE 10
CHAPITRE 11
CHAPITRE 12
CHAPITRE 13
CHAPITRE 14
CHAPITRE 15
CHAPITRE 16
CHAPITRE 17
CHAPITRE 18
CHAPITRE 19
CHAPITRE 20
CHAPITRE 21
CHAPITRE 22
CHAPITRE 23
CHAPITRE 24
CHAPITRE 25
CHAPITRE 26
CHAPITRE 27
CHAPITRE 28
CHAPITRE 29
CHAPITRE 30
CHAPITRE 31
CHAPITRE 32
CHAPITRE 33
CHAPITRE 34
Traduction par Mattéo Renard
Inspiré d’une histoire vraie
Pour Ketty.
Je veux vous raconter le début et la suite de cette sombre histoire, encore bien vivante aujourd’hui, mais qui n’est plus entourée de mystère.
Tout a commencé il y a longtemps, âgé de trente-cinq ans et obsédé par le dessin, je vivais avec ma femme dans un petit studio en banlieue, dont le loyer misérable mettait nos finances, tout aussi maigres, en sérieuse difficulté. Je dessinais bien, mais il me manquait l’idée d’une histoire crédible pour un public large et à l’exigence moyenne, prêt à dépenser un peu d’argent pour s’émouvoir sans trop réfléchir. Ma femme était une jeune médecin, comme moi, sans-le-sou et avec un travail indignement payé, tout juste de quoi nous garantir la location d’une gargote, charges exclues. Pour nous offrir un repas quotidien digne de ce nom, nous nous arrangions avec des petits boulots, elle comme baby-sitter, et moi comme homme à tout faire.
Un lundi comme les autres, alors que j’errais dans le supermarché près de chez nous à la recherche des produits les moins chers, j’ai rencontré un homme très distingué plus ou moins de mon âge, comme moi en pèlerinage avec son caddie. Il arrivait à grande vitesse depuis un rayon, et moi à fond d’un autre. L’affrontement était inévitable. Notre accident n’était pas grave, mais après la collision, nos caddies étaient tellement coincés que le personnel du magasin devait être appelé. Il nous a fallu environ une heure pour récupérer le peu de choses que nous avions achetées, car entre-temps il y avait eu une réaction en chaîne entre les caddies venant de plusieurs autres rayons vers l’obstacle que représentaient les nôtres. Toutefois, pendant ce laps de temps apparemment infini, une nouvelle amitié était née entre l’homme que j’avais embouti et moi. Il s’appelait Victor Patillas et était l’un des magnats de la culture de la pastèque au niveau mondial. Pendant que les démineurs libéraient la tôle froissée des caddies à l’aide d’un chalumeau oxhydrique, il m’a dit que depuis quelque temps il se consacrait à l’édition numérique. Il cherchait des illustrateurs capables de réaliser des bandes dessinées, en partant des histoires que sa maison d’édition, Las Patillas, vendait sur le web. J’ai pris immédiatement la perche que Victor m’avait tendue.
« Je suis illustrateur », lui ai-je dit, sans attendre une seconde de plus.
« Bien ! » s’est exclamé Patillas en me regardant avec étonnement, « Il est évident que c’était le destin qui voulait ce tête-à-tête, enfin, ce caddie-contre-caddie. Si tu veux, mon cher Giu, je t’enverrai une épreuve de l’histoire que nous allons publier. Tu fais quelques dessins d’essai et nous verrons si nous pouvons créer un nouveau personnage. »
J’ai immédiatement donné mon accord à Victor. Je n’aurais plus jamais une telle opportunité. Quand les pompiers ont réussi à libérer une vieille dame prise dans l’accident de caddies, nous nous sommes dit au revoir, après s’être échangé nos adresses électroniques. Le soir, à la maison, j’ai raconté à ma femme ce qui s’était passé au supermarché.
Nos vies étaient sur le point de changer, mais pas comme je l’imaginais.