L’étrange animalerie de Mus musculus - Eric Phelepp - E-Book

L’étrange animalerie de Mus musculus E-Book

Eric Phelepp

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Beschreibung

Mus est une souris pas comme les autres, elle communique avec tous les animaux et évolue en leader dans l’animalerie. Seulement, l’arrivée d’un perroquet qui imite la voix des humains à la perfection va tout changer. Un jeu de poker menteur côtoie humains et animaux dans ce conte animalier où toutes les théories scientifiques s’effondrent..

À PROPOS DE L'AUTEUR

Eric Phelepp travaille dans une animalerie depuis de nombreuses années et porte un amour particulier aux animaux. De ce fait, l’écriture de "L’étrange animalerie de Mus musculus" était pour lui une évidence.

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Seitenzahl: 447

Veröffentlichungsjahr: 2023

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Eric Phelepp

L’étrange animalerie

de Mus musculus

Roman

© Lys Bleu Éditions – Eric Phelepp

ISBN : 979-10-377-9527-4

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Pour mes filles, Chloé et Joy, que j’aime plus que tout.

Merci à ma famille, à Yveline et Cécile.

Pour mes parents qui auraient tellement aimé découvrir ce roman.

Monsieur Philibert, le directeur de la jardinerie Bella Sierra, a repris son poste après trois semaines de vacances.

Il est dix-huit heures cinquante et la fermeture de l’établissement est imminente.

Accueil de Bella Sierra :

Une voix se fait entendre dans les haut-parleurs du magasin :

— Mesdames et Messieurs, le magasin ferme ses portes dans quelques instants, merci de vous rapprocher des caisses, nous vous souhaitons une bonne soirée.

Du côté de l’animalerie :

— Mus ? Mus ? Tu es où ?

— Chut ! Il reste quelques clients. Attendez mon signal !

De concert, tous les résidents de l’animalerie obéissent au message et obtempèrent.

Le silence est total.

Quelques minutes plus tard :

— Top !

— Tu étais où Mus, on peut parler ? dit un oiseau.

— Oui, vous pouvez parler mais silencieusement. Le directeur, Lola et Antoine sont encore là.

— Mais tu étais où ?

— Sous la litière de chanvre. Je me cache quand je vois une tête qui ne me plaît pas et j’en ai vu une avant la fermeture de la jardinerie.

— Une quoi ?

— Une tête qui ne me plaît pas ! Un Humain avec qui je ne veux pas vivre ma vie.

— Mais on vit avec les Humains depuis toujours, non ? Ils sont gentils.

— Oui et non.

— Pourquoi ?

— Parce qu’il y a des gentils et des méchants et moi, Mus musculus, votre protecteur, je suis comme vous… je suis à vendre mais j’ai beaucoup de choses à vous apprendre avant de rejoindre une famille Humaine car je n’aurai sûrement pas le choix.

La jardinerie Bella Sierra est dotée d’une belle pépinière, d’un marché aux fleurs incomparable et d’une animalerie. Une animalerie pas comme les autres…

Tous les animaux communiquent entre eux par les odeurs, le comportement, les sons, la vision mais ici, non !

Enfin oui et non.

Depuis qu’une souris, un certain Mus musculus est arrivé, les comportements ont changé et la parole aussi. Les animaux communiquent dans un langage commun. Les humains ne comprennent pas ce langage, n’entendent pas ce langage mais les animaux comprennent les humains.

Antoine et Lola sont les soigneurs de l’animalerie. Ils sont respectueux du bien-être animal et sont très attentifs à la bonne santé de chacun.

Le directeur, Monsieur Philibert, pense qu’un bon lapin est uniquement intéressant qu’agrémenté de moutarde. C’est une blague évidemment mais les lapins tournent la tête quand ils le voient et les cochons d’Inde rigolent en douce de leurs petits cris stridents.

Les animaux ne supportent pas non plus la fumée qui se dégage du cigare de Monsieur Philibert.

En effet, celui-ci fume avant l’ouverture de la jardinerie et à la fermeture.

Ils préfèrent quand Antoine fredonne la chanson « Le bébé » ou « Still loving you » du groupe Scorpions.

19 heures, le magasin est fermé :

— Mus, tu es à vendre et nous aussi ?

— Vous les cochons… d’Inde, ce qui me fait rire, c’est votre ignorance. On dirait que tout est beau pour vous. Vous savez que, dans votre pays d’origine, on vous mange !!

En brochette parfois ! Vous ne venez pas d’Inde mais d’Amérique du Sud.

— C’est pas vrai. Tu mens. Tu crois tout savoir mais nous on préfère avoir l’avis d’Antoine et Lola, nos animaliers chéris.

Ils sauront nous confier à une famille qui nous aimera. Ce n’est pas de notre faute si on est orphelin. Eux, ils savent et on leur fait confiance.

— T’en veux ? demande un cochon d’Inde.

— Dis-moi Rasta, répond Mus. Tu n’es pas encore en train de faire du troc avec la vitamine C que les animaliers donnent quotidiennement pour votre santé ? Tu sais que si tu en caches tes amis n’en auront pas et qu’ils seront en manque ? C’est important pour vous !

— C’est cool ! Moi je suis jamais en manque Brother !

— Je ne suis pas ton Brother et rappelle-toi que je t’ai sauvé la vie mais tu ne dois pas t’en souvenir, tu es toujours un peu… ailleurs, comme disent les Humains.

Rendez-vous dans le bureau de Monsieur Philibert :

— Vous, les animaliers, qui êtes souvent dans les commandes de divers poissons et animaux à poils ou à plumes pour notre aimable clientèle, vous n’êtes pas payés pour penser, contrairement à moi. J’ai eu une idée de génie durant mon congé de trois semaines. J’ai un perroquet dans ma voiture que je suis allé chercher il y a moins d’une heure. Un perroquet qui va faire la fierté de l’animalerie. Un gris du Gabon qui parle.

— Comme beaucoup ! répond Lola.

— Oui mais celui-ci est exceptionnel. Nous le mettrons sur un podium près des autres animaux et il sera Le perroquet ! Celui que personne n’a. Et bien sûr, il fera progresser notre chiffre d’affaires. C’est un animal fantastique doté d’une aptitude à imiter tous les sons. Imaginez notre clientèle devant cet oiseau capable d’être au niveau de nos meilleurs imitateurs français. Je ne parle pas d’imitateur de sons d’oiseaux, Balthazar imite la voix humaine à la perfection. Je pense avoir trouvé une fois de plus le maillon fort.

Au travail. Faites-lui un espace digne de ce nom et que tout soit prêt demain matin.

— D’où vient ce phénomène ? Et puis dans votre voiture… Monsieur le directeur. Vous savez que toutes les animaleries sont contrôlées par les services de l’État. On ne peut pas faire n’importe quoi, vous le savez bien !

— Cet oiseau est bagué, il est en règle et je prends entièrement la responsabilité de mes actes.

Lola, pouvez-vous faire en sorte que Balthazar soit visible sur les réseaux sociaux. Demain, ma jardinerie fera le buzz !! Merci et à demain.

— Vous n’allez pas laisser cet oiseau dans votre voiture toute la nuit ?

— Bien sûr que non ! Je vais aller le chercher. Mettez sa cage près des autres animaux. Maintenant, je dois vous laisser, je suis invité ce soir et je suis en retard.

Je vous fais confiance pour fermer l’établissement.

À demain pour une grande journée.

Sur ces dires, Monsieur Philibert quitte Antoine et Lola, en allumant un cigare, un de plus.

Quelques minutes plus tard :

— Il est devenu fou ? Un directeur avec un perroquet dans sa voiture ! Il vient d’où ce psittacidé ?

— Antoine, tu peux me parler normalement. On n’est pas devant un examinateur animalier.

— Bon, ce Jaco.

— Antoine !

— OK, mais on doit avoir des justificatifs. On ne peut pas jouer avec ça Lola, non ?

— Non, on ne peut pas !

Le directeur dépose la cage et s’en va.

— Bonsoir Balthazar. Que vous êtes joli ! Que vous me semblez beau !

Sans mentir, si votre ramage se rapporte à votre plumage, vous êtes le Phénix des hôtes de ces bois.

— Tu es animalier ou poète ? 

— Animalier mais j’aime la poésie.

— Tu peux oublier Jean de la Fontaine pour ce soir ? C’est vrai qu’il est beau cet oiseau et paraît en parfaite santé. Tu vois son plumage ?

— Il est parfait. Il est même trop beau. J’ai participé à plusieurs concours et je peux t’assurer que ce spécimen mérite les premiers prix. Mais tu viens d’où toi ? Tu peux nous le dire ?

Il se dit que tu es un beau parleur. Tu ne veux pas faire copain-copain ?

— On verra tout ça demain Antoine. Tu ne veux pas aller boire un verre ? Je suis fatiguée.

— C’est paradoxal de vouloir aller dans un bar quand on est fatigué.

— J’ai vu un truc qui me gêne et je n’ai pas envie d’en parler ici. 

— OK.  

— Tu as une déontologie ?

— Pourquoi cette question ? Déontologie personnelle ou professionnelle ?

— Professionnelle. Uniquement professionnelle. Tu me connais.

— Alors je vais dire animalière CRS !

— CRS ???

— Consciencieuse, Responsable, Serviable.

— J’aime bien cette définition. Bon, OK pour un verre. Je t’emmène au Serpent qui dort. C’est un ami qui tient ce bar. Tu vas voir, c’est super sympa et c’est à cinq minutes.

— Le Serpent qui dort ?

21 heures, l’animalerie :

— Vous aimez les Humains ? Pas moi ! dit Balthazar, le nouveau venu.

— T’es qui toi ? demandent les rongeurs.

— Calmez-vous les « bas du sol ». J’ai une idée pour une nuit prochaine. J’ouvrirai ma cage et je vous libérerai tous. Avec mon bec et mes pattes, je peux ouvrir toutes les cages. Si vous m’accordez votre confiance, un de ces soirs on fera une Black Night. Mais ce sera un secret entre vous et moi. Pas question d’en parler aux Humains.

— Oui, oui, d’accord, on est prêt, dit un canari, puis un hamster, puis une perruche, puis un poisson. Mais, heu, c’est pour quoi faire ? T’es d’accord Mus ?

— Je trouve que le nouveau protégé de Monsieur Philibert a le verbe un peu haut. La parole facile. Qui es-tu le bel oiseau ? Tu crois qu’à peine arrivé dans mon animalerie, tu vas décider de ce qu’il faut faire ou pas ? Tu te crois où ? Sais-tu au moins qui je suis ?

— Non. Mais tu es une souris, une simple souris. Je proposais juste à tes amis de faire la fête une nuit, comme ça, histoire de s’amuser un peu.

Regarde le python royal, tu ne crois pas qu’il ait envie de faire une petite danse avec un lapin ? Un petit slow ?

— Régius, réagis au lieu de dormir s’il te plaît !! En plus, il est sourd… Non, dors, on verra demain.

Mettons les choses au clair. Je suis chez moi. Personne n’a d’ordre à me donner pour la bonne et simple raison que les animaux qui sont ici sont heureux d’être là et beaucoup savent pourquoi. Alors toi le nouveau, j’ai un conseil à te donner : ne cherche pas à être le coq du village, compris « gros bec » ? Sache que toi aussi… tu es à vendre !!

— Quel est ton nom ? demande Balthazar, le perroquet.

— Mon nom est musculus. Mus musculus.

Cette nuit-là fut calme dans l’animalerie de Bella Sierra. Enfin presque…

— J’aime bien le nouveau, dit un hamster. Son idée de faire la fête la nuit est géniale. Comme nous les hamsters russes on dort le jour, la nuit on s’ennuie. Avec lui, on pourrait faire la Black Night comme il dit. C’est quoi une Black Night au fait ?

— Silence les Russes. Il est minuit passé ! dit un lapin.

— OK, mais cet après-midi tu as fait du bruit en sautant dans ta cage pendant qu’on dormait. Comme tous les jours d’ailleurs ! On en a marre !

— C’est pas de ma faute si vous êtes décalés ! Bonne nuit.

— C’est ça. Bonjour.

1 heure plus tard au bar Le Serpent qui dort :

— Il n’est pas classé ! Antoine, il n’est pas classé !! Sa bague est fausse et mal faite.

Je suis très observatrice. Un oiseau de cette qualité ne peut pas avoir une bague comme ça.

On fait quoi ? Ce perroquet n’a peut-être rien à faire sur notre territoire et encore moins dans notre animalerie. Tu m’écoutes ?

— Je suis fatigué moi aussi, on en reparle demain si tu veux. Tu l’as déjà vue la cliente qui est arrivée avant la fermeture ce soir ?

— Oui, pourquoi ?

— Elle m’a encore dit : « Le bébé ».

— J’ai du mal à te suivre parfois ! Je te parle de perroquet et toi tu me parles de bébé. Prends des vacances. Tu n’en prends jamais. Enfin non, pas maintenant…

— « Still loving you » et « le bébé ».

— Antoine, tu viens de me dire des choses qui me gênent…

— Pardon, mais c’est juste le titre de deux chansons.

— … OK, bon ce qui me gêne le plus c’est la présence du perroquet dans l’animalerie.

On a beaucoup de travail demain avec la publicité Bella Sierra qui va être distribuée partout.

— Qu’est-ce que tu veux faire ? Il est là ce Balthazar, on ne peut pas le faire disparaître dans un chapeau. Si lui est imitateur moi je ne suis pas magicien.

— J’aimerais bien qu’on retourne à l’animalerie pour le mettre dans un endroit où personne ne peut le voir.

— T’es sérieuse ? On boit un verre et toi tu veux…

— Bon sinon, on en fait quoi ? Tu veux être au chômage ? On ne connaît rien de cet animal et la façon de nous l’avoir déposé comme un colis me semble suspecte.

— J’aime pas te voir en colère, calme Lola. J’ai une idée. Pour l’animalerie, c’est non, pour la salle de quarantaine des animaux, c’est non mais pourquoi pas la salle de réunion ?

— La salle de réunion de nos dirigeants ? C’est pas bête mais c’est aussi la salle de pause des salariés. Elle est souvent inoccupée mais comme ça, s’il y a un contrôle, pas de perroquet bizarre. De plus, cette salle est accolée à l’animalerie. On pourra surveiller Balthazar et être tranquille. Bien joué, Antoine. Malgré tout, je n’aime pas cette odeur de brûlé qui se dégage du barbecue.

— Pardon ?

— Je ne la sens pas, cette histoire !

— On y retourne ?

— C’est parti.

— Pour une fois, on verra nos animaux, de nuit, endormis.

23 heures, retour de Lola et Antoine à l’animalerie :

Ouverture d’une porte sécurisée. Antoine a les clés et le code d’entrée.

Il fait noir.

Lola et Antoine arrivent lentement près de l’animalerie en s’éclairant à l’aide de la lampe des téléphones portables pour ne pas effrayer les animaux.

Le perroquet est dans sa cage. Il ne dort pas.

— Désolé pour tant de changements Balthazar mais c’est l’heure de dormir vraiment. Tu vas aller dans une petite pièce très calme où tu vas te reposer. Tu dois être fatigué.

Avec l’aide de la lampe, Lola ne peut s’empêcher de regarder les animaux qui dorment.

— Tu as vu comme c’est beau, Antoine ?

— Oui… bof.

— T’es pas romantique. C’est un peu comme des bébés que l’on doit faire adopter.

— Ils sont à vendre, Lola.

— Pas drôle.

Sur ces mots, Balthazar est discrètement installé dans une nouvelle pièce et nos animaliers partent rejoindre leur foyer respectif.

Réveil matinal dans l’animalerie :

— Dis-moi Grand Mus, peux-tu me dire ce qu’il faut faire pour être à la hauteur de tes ancêtres ?

— Tu vois Mussy, si je suis encore en vie, moi ton grand-père souris Mus musculus, c’est grâce à trois règles qu’il ne faut jamais oublier, jamais !

C’est le Souris Code : Tu sais te cacher, tu es moche, tu es méchante, tu mords, tu dors, tu fais des crottes, tu fais pipi, tu fais le mort, tu montres les dents, tu fais la belle…

— Tu m’as dit trois règles, Grand Mus ? Il y en a beaucoup plus !

— Ce sera à toi de choisir parmi toutes ces propositions et ainsi espérer avoir la plus jolie des vies. J’ai beaucoup de choses à te raconter. J’ai failli mourir plusieurs fois mais je suis près de toi.

Écoute-moi : un jour, je me suis retrouvé dans un terrarium au contact d’un serpent. Tu vois serpent Régius ? Eh bien, le même mais en plus gros.

— Mais Grand Mus, Régius est très gentil, il me regarde tout le temps avec ses grands yeux. Je me demande même si je ne suis pas un peu amoureuse.

— Une souris amoureuse d’un serpent ? Mais qui a fait ton éducation ?

— Ma maman, ta fille Grand Mus.

— C’est vrai, j’avais oublié. C’est dû à mon grand âge. Ça fait déjà cinq ans qu’elle nous a quittés.

— Cinq ans ?

— Non pas cinq ans. Un mois. Je calculais en Humain. Pardon Mussy. Bon, je te raconte mon histoire avec le serpent ?

— Oui, j’aime bien quand tu racontes des histoires.

— Fais bien attention. L’animalerie est ouverte. Si tu vois un client Humain qui ne te plaît pas, fais comme moi. Rappelle-toi du code de survie.

— C’est d’accord, Grand Mus.

— Alors, ce jour-là, une personne est arrivée pour acheter une souris pour nourrir son serpent. Lola lui a proposé une souris congelée mais la personne voulait une souris vivante.

— Une souris congelée ? C’est quoi ?

— Je suis bête Mussy. Tu es trop petite pour que je te parle du congélarium commun.

— Un Congéla quoi ?

— Je te raconterai cette histoire plus tard quand tu seras adulte, c’est-à-dire dans vingt jours en Humain. Je vais plutôt te raconter l’histoire d’un de tes ancêtres : Musculus 1er.

— Bon, d’accord…

— Je suis l’arrière-arrière-petit-fils de Musculus 1er, mort en 2021. Un héros qui a sauvé notre famille devant un rat des champs qui avait réussi à s’introduire dans l’animalerie afin de se nourrir de chair fraîche, faute de mieux. Musculus 1er eut l’idée d’offrir en guise d’apéritif un petit sachet bleu délicieux qui sauva sa tribu. Le poison qu’il contenait eut raison de l’agresseur. Peu de temps après cet événement, Musculus 1er mourut. Il avait sauvé ses proches et espérait qu’une descendance pourrait prendre le relais.

J’espère être celui-là.

Ce jour-là, un Deuil Fromager a été célébré dans la douleur en l’absence du défunt.

C’est le cas pour toute disparition et mortalité d’une souris et en effet, Musculus 1er fut probablement inhumé dans le congélarium commun.

Un matin comme un autre dans l’animalerie :

Les inséparables (Petits perroquets)

— Je n’aime pas trop les souris, regarde, elles se montrent en spectacle sans arrêt. Là, le père fait un câlin à sa femme devant tout le monde, devant ses enfants ! Quel manque de pudeur !

Nous, au moins, sommes inséparables et je n’aurai qu’un amour dans ma vie.

— Merci Fisher, Mon inséparable. Tu es l’Oiseau de ma vie toi aussi ! Si par hasard une séparable venait vers toi, tu ferais quoi ?

— Rien Mon inséparable !! Les séparables que commandent Antoine et Lola ne me plaisent pas. Elles peuvent venir dans notre cage-appartement mais jamais je ne jetterai un œil sur elles.

— Tu oublies ta faute Fisher ? Celle qui a failli ruiner notre couple ?

— Personata était une erreur et j’ai payé ma dette.

— Je ne suis pas un poisson rouge ! J’ai de la mémoire et tu auras payé ta dette envers moi lorsque nous serons parents.

— Mais tu viens de me dire qu’il ne fallait pas se donner en spectacle comme les souris ?

— Il est où ton cerveau Fisher ? En haut ou en bas ?

— Heu, je sens le piège… Au milieu ?

— Tu es aussi bête que les Humains ! Va nettoyer nos perchoirs, je suis déjà de mauvaise plume alors qu’il n’est que neuf heures du matin en Humain.

— Comme tous les jours !

— Pardon ?

— Je disais que tu vas être très contente de mon travail. Votre perchoir sera digne d’une princesse Mon inséparable ! J’y mettrai tout mon cœur.

— Vous les mâles, dès que vous avez fait une chose, vous en parlez pendant des heures, voire des jours. Les Humaines sont peut-être dupes mais pas moi.

— Chut ! Si tu peux Mon adorée inséparable. Les premiers clients arrivent.

Si seulement un client pouvait t’acheter… et pas moi. Enfin seul !!

— Qu’est-ce que tu viens de dire ? Répète ?

— Je disais que je nettoie à la perfection ce que Madame a demandé pour que je sois rapidement débarrassé des tâches ménagères et des insultes vocales.

— Fisher ?

— Oui, Mon inséparable ?

— On est fait pour vivre ensemble.

Les perruches ondulées : (petites perruches)

— Je n’aime pas les hamsters, ils sont toujours en train de se battre sans raison tous les jours devant les gens et ils font du bruit la nuit sans arrêt. Nous au moins on discute avant de se prendre le bec.

Tu as entendu la blague d’Antoine hier soir Aven ?

— Non.

— Il a dit : Les perruches ont du lait comme les vaches.

— Et alors ? Je ne comprends pas.

— C’est un jeu de mots d’Humain.

Les Humains aiment bien les jeux de mots. Une fois, il a dit : Les chiens aboient comme la colle… et Lola a souri.

— Quoi ? Lola est une souris ?

— Tu ne comprends rien. Bon, finalement, moi non plus… Tu ne veux pas me plumer un peu ? J’aime bien quand tu me plumes. Je suis si belle après.

— D’accord, mais après c’est à mon tour ?

— Comme d’habitude. Tiens, j’ai un commérage.

— Chouette ! J’adore les commérages. Vas-y !

— J’ai entendu dire que Fisher avait fauté.

— Fisher a fauté ? Pas lui quand même ! Un inséparable, ça ne faute pas ! Comment as-tu appris cette nouvelle ?

— Je suis un peu commère, je suis une ondulée comme toi et j’aime bien discuter avec nos voisines. Il se dit que dans l’appartement du haut, ça a un peu bardé mais chut ! C’est un secret.

Les hamsters nains : (hamsters russes)

— J’aime pas mes frères, j’aime pas mes sœurs. J’aime personne.

— Tyson, tu es toujours énervé. Ton cœur doit battre dix fois plus vite que celui des Humains.

Repose-toi un peu, ta vie sera plus longue.

— J’m’en fiche de tout ça. J’veux du combat, du fight et de la sueur. Il est où mon prochain adversaire ?

— Sache que nous sommes quatre dans notre cage appart’ donc ce sera difficile pour toi de trouver un nouvel adversaire tous les jours.

Hier, tu as mordu Vladimir qui, depuis, se cache sous les copeaux de bois et aujourd’hui tu veux remettre ça ?

Alors oui, je suis prête. Match en douze rounds. C’est quand tu veux !

— Pas contre une fille !! C’est trop facile. Je préfère combattre Igor qui ne dit rien dans son coin mais qui n’attend qu’une chose pour me mordre par surprise.

— Tu es paranoïaque et misogyne Tyson. Je suis prête, c’est quand tu veux ou quand je veux.

Ekaterina n’a pas peur de Tyson. Elle ne sait pas pourquoi Tyson est hyperactif mais elle sait qu’il ne faut pas qu’elle se laisse faire. Tyson peut être méchant et violent.

Difficile d’être dans une petite cage de verre avec lui en permanence.

— Je ne suis pas sûr de mon combat avec toi Ekaterina.

— Alors, va te coucher !

Pour la première fois de sa vie, Tyson obéit.

Les poissons :

— Nageoire droite, nageoire gauche. C’est bien. Maintenant caudale puis dorsale. Encore deux allers-retours et on a presque fini l’entraînement.

— Je suis fatigué, Piscis.

— On termine par une série pectorale et c’est terminé. Tu pourras ensuite aller à la douche.

— Une douche pour un poisson ?

— Bien sûr Phelps ! Tu crois que la douche n’existe pas pour les poissons ? Tu ne nettoies jamais les écailles après l’aquasport ?

— Ben, pas vraiment… Je ne les nettoie jamais, je suis toujours dans l’eau.

— File sous le rejet de la pompe de l’aquarium ! C’est une eau filtrée. C’est la base de ta propreté, de ta santé et de ta beauté. Si tu suis bien mes conseils, plus tard, adulte, tu seras aussi musclé et gracieux que moi.

— C’est vrai ? Désormais, je ferai de l’aquasport tous les jours pour égaler ta beauté Piscis. Mon challenge sera de te dépasser même si je sais que ça va être difficile…

— Tu viens de franchir un palier Phelps ! J’en suis certain.

Animation commerciale dans la jardinerie Bella Sierra :

Antoine est arrivé plus tôt ce matin.

Pensée intérieure :

— C’est quoi ce bordel ?

La salle de réunion s’est transformée en déchetterie ! La cage du Gris est vide !

Monsieur Philibert qui est en retard comme confirme son SMS. J’appelle la police. Non, avec cette histoire de fausse bague. J’en sais rien…

— On en fait quoi ?

— Lola ? T’es là ? Je suis dans la salle de réunion. Merci d’être venue plus tôt. Je suis en panique, Balthazar a disparu. Lola ?

— On en fait quoi ?

— T’es où ? Lola ? Lola ?

— On en fait quoi ?

— C’est pas vrai… mais qu’est-ce que tu fais là, toi ?

Antoine découvre Balthazar caché dans la poubelle de la salle de réunion.

— Tu imites la voix de Lola alors que tu ne l’as vue qu’une seule fois hier soir ?

— On en fait quoi ?

— Bon… Les vacances que je n’avais pas encore posées sont déjà annulées.

Dis-moi comment as-tu pu sortir de ta cage et faire autant de bazar Balthazar ?

— Bazar Balthazar, bazar Balthazar.

— Écoute, je peux te prendre sur ma main et te déposer dans ta cage ou tu veux bien le faire tout seul ? Non ? Tu veux pas… mais tu ne peux pas rester dans cette poubelle ?

C’est pas vrai ! Pourquoi tous les problèmes arrivent toujours en même temps ?

Écoute-moi bien, je reviens dans quelques minutes, j’ai des choses à faire. Tu ne bouges pas, compris ?

Antoine quitte la salle de réunion en prenant bien soin de fermer la porte à clé.

Il est temps d’allumer les lumières de l’animalerie et de vérifier si tout le monde animal va bien.

Lola arrive à l’animalerie plus tôt que prévu.

— Coucou Antoine « Le bébé » !! J’ai bien aimé Le serpent qui dort hier soir. Bien dormi ?

— Ah, Lola. Content de te voir. J’ai plein de choses à te dire. Balthazar, Monsieur Philibert…

— T’as pas l’air bien ? Ça ne va pas ?

— Pas vraiment. Monsieur Philibert vient de me laisser un SMS. Il a été contrôlé par la douane volante près de chez lui. Il va être en retard.

— Tu plaisantes. La douane volante ? C’est sûrement lié au perroquet !

— La douane volante pour un oiseau ! C’est drôle, non ?

— Non !

— Et puis la salle de réunion est sens dessus dessous, le perroquet est dans la poubelle.

— Le Balthazar de Monsieur Philibert est dans la poubelle ? Tu as tué le Gris ?

— Mais non, c’est pas ça, tu me vois tuer un perroquet ?

— Pas vraiment mais tu as l’air bizarre… C’est quoi cette histoire de perroquet dans la poubelle ? Tu me fais peur !

— Viens voir le désordre qu’il a réussi à mettre cette nuit. C’est une salle propre habituellement, tu me l’accordes ?

— Oui. C’est là où se passent les réunions de nos dirigeants et c’est aussi notre salle de pause.

— On est d’accord ! Alors, ouvre les yeux ! Un, deux, trois : Voilà !!!

Antoine ouvre la porte.

— C’est vraiment pas drôle. Tout est nickel dans cette pièce. Si c’est un poisson d’avril, c’est nul et si tu es retourné boire des bières hier soir au Serpent c’est ton problème.

— Je te promets Lola, qu’il y a une demi-heure c’était, c’était…

— Pas bazar, Balthazar. Pas bazar, Balthazar.

— Waouh !!!! C’est toi qui viens de parler ?

— On en fait quoi ? Waouh ! Pas bazar, Balthazar.

— Qui imite ma voix ? J’ai entendu ma voix… et la tienne ! T’es pas en train de me faire une blague ?

— Non. Il est dans sa cage, Lola. Oui, il imite ta voix et la mienne ! Je ne sais pas comment il fait tout ça mais je sais qu’il y a trente minutes cette salle était… très… très sale ! Ça dépasse tout ce que j’avais imaginé en décidant de faire ce métier. Il a dû réussir à se libérer cette nuit et faire n’importe quoi.

Il me fait penser à un enfant de cinq ans dans sa chambre ! Sauf que trente minutes après m’avoir vu ce matin, il a tout nettoyé et est retourné seul dans sa cage.

— C’est le meilleur 1er avril qu’on me fait ! C’est pas mal. Et mettre Monsieur Philibert, notre directeur, dans le coup c’est génial. Merci beaucoup mais raté… Tu vas aussi me souhaiter un joyeux anniversaire ?

— C’est aujourd’hui ?

— Non c’était hier !

— Pardon pour cet oubli. Tu aurais dû m’en parler hier soir. Joyeux anniversaire, vraiment, mais je te jure que tout ce que je te dis est vrai. Écoute, on fait le contrôle habituel des animaux et ensuite il faut ouvrir le magasin aux clients en attendant Monsieur Philibert.

Il est dix heures et la jardinerie Bella Sierra est remplie de monde mais toujours pas de nouvelle du directeur depuis son dernier SMS.

11 heures : Arrivée de Monsieur Philibert.

— Antoine et Lola, je vous attends dans mon bureau !

— Quelque chose ne va pas, monsieur ?

— Au contraire, tout va bien ! À part mon retard pour une sordide histoire de contrôle routier. Comment va Balthazar ? Bien, j’espère ? Il est où ?

— Il va bien. Il va même très bien mais il y a un problème.

— Il est déjà vendu avant que ma jardinerie fasse le buzz ? Expliquez-moi tout et soyez concis et positifs car ma journée a mal commencé.

— Avec tout notre respect, nous pensons que votre gris du Gabon ne doit pas faire le buzz.

— Un imitateur comme lui ? Vous n’avez aucun sens du commerce !

— C’est plus compliqué que ça. La bague qu’il porte est fausse. C’est très grave.

Un perroquet doit être bagué ou transpondé, c’est-à-dire pucé électroniquement à la naissance pour vérifier son origine tout au long de sa vie.

Une fausse bague peut provoquer la fermeture de la jardinerie et nous sommes manifestement devant une contrefaçon.

— Les contrefaçons font partie du commerce. Même mon ex-femme était une contrefaçon, alors un perroquet…

— Monsieur Philibert… Avec tout le respect que je vous dois, on ne peut pas parler comme ça d’une femme, surtout la vôtre, enfin l’ex-vôtre et puis c’est gênant de…

— De rien du tout Lola. Réseaux sociaux et tout et tout. Je compte sur vous. Quant à vous Antoine, faites un podium et imaginez-vous fauconnier. Je vous ai donné l’idée, ne me décevez pas.

Sur ces dires, le directeur quitte l’animalerie pour superviser la pépinière et les différentes plantes de la jardinerie…

Discussions entre animaliers :

— Antoine, j’ai du mal à comprendre. On lui a dit que c’est illégal. On ne peut pas !

— Si on peut !

— Comment ?

— En coupant sa bague.

— C’est interdit !

— Il vaut mieux une fausse bague ou pas de bague ?

— Joker.

— Moi je sais. On peut expliquer lors d’un contrôle que l’on a été obligé de couper sa bague pour cause de blessure.

— Ils vont nous demander la bague !

— Elle a été perdue. De toute façon, ses papiers ont l’air en règle. C’est peut-être un défaut de fabrication, une erreur que Monsieur Philibert pourra sûrement justifier.

Bon, on coupe la bague ?

— Je n’aime pas cette odeur de brûlé…

— Qui se dégage du barbecue. Je sais. Mais on n’a pas le choix. J’appelle le directeur pour savoir ce qu’il en pense.

1 minute plus tard :

— On a le feu vert et on est couvert. Je déteste ce genre de situation malgré tout. On a toujours été honnête vis-à-vis de notre métier et de nos clients et là, j’ai l’impression de ne pas respecter ma déontologie.

— Comme c’est beau, Antoine ! Mais si on doit le faire…

Si tu veux, on s’occupe de la bague de Balthazar ce midi quand il y aura moins de monde et aujourd’hui dans l’animalerie tu verras peut-être, mademoiselle, « Le bébé » ?

— Très drôle ! Je ne te parlerai plus jamais de moi.

— T’es vexé ? Je voulais juste te dire que hier soir au bar du Serpent qui dort, tu as été très humain.

— Parce que d’habitude tu me trouves bête ?

— Antoine, est-ce que tu penses que l’on doit parler d’Ophélie à Monsieur Philibert ? On vient de passer trois semaines avec elle.

— Uniquement s’il nous en parle sinon je crois qu’il vaut mieux rester discret. Ces histoires de pouvoir ne nous concernent pas, même si nous y est confrontés.

6 mois plus tôt dans la salle de réunion

Les dirigeants du groupe Bella Sierra sont en réunion. Il faut traiter les dossiers urgents, prévoir l’avenir et parler d’un sujet brûlant.

La fille du PDG vient de finir ses études et souhaite avoir un poste au sein de l’entreprise.

Réunion au sommet :

— Nous devons parler des résultats de Monsieur Philibert, des projets de Monsieur Philibert et de l’avenir de Monsieur Philibert. Et ce n’est pas bon du tout.

— Pourtant les résultats comptables de sa jardinerie sont bons Monsieur le Président Directeur Général.

— S’ils sont bons pour vous, ils ne le sont pas pour moi !

Comme vous le savez certainement, les structures comme les nôtres ont besoin de changement régulier. Une rengaine entraîne les clients dans la routine, ce qui entraîne une perte de chiffre d’affaires et cela me met en colère.

La routine est aujourd’hui représentée pour moi et ma société par Monsieur Philibert.

— Pourtant les résultats comptables de sa jardinerie sont bons, Monsieur le Président Directeur Général.

— C’est la seule phrase qui peut sortir de votre bouche monsieur le futur ex-comptable ?

— Pourquoi ex ?

— Parce que j’ai d’autres projets pour vous si vous souhaitez rester dans mon entreprise.

Je n’aime pas être interrompu. Continuons, s’il vous plaît.

— Il y a une chose que je déteste Monsieur le Président Directeur Général dit un adjoint de la direction.

C’est l’odeur de son cigare. Qui accepte encore aujourd’hui cette chose nauséabonde qui pollue la planète et nos locaux privatifs ?

— C’est bien de penser à notre local privatif monsieur l’adjoint. Vous pensez sûrement à ma santé ?

— Bien sûr Monsieur le Président Directeur Général !! Votre bonne santé est le reflet de la bonne santé de notre entreprise.

— Votre analyse me va droit au cœur. Êtes-vous fourbe, hypocrite ou fallacieux ?

— Je suis tout ce que vous voulez que je sois, Monsieur le….

— Oui, je connais la suite… monsieur le sous-adjoint.

— Sous-adjoint ?

— Oui. Ma fille vient de prendre votre poste. Ophélie sera votre supérieure à partir de ce jour.

5 mois plus tôt :

— Ophélie, tu as maintenant vingt-deux ans et comme tu le sais, tu ne peux pas devenir directrice de la jardinerie Bella Sierra comme ça.

— Et pourquoi papa ? Je suis déjà adjointe depuis un mois ?

— Ce n’est pas aussi simple que ça. Il faut avoir beaucoup de connaissances : maîtrise des différents paramètres de la vie des plantes, des animaux et oublier le glyphosate.

— Le quoi ?

— Le glyphosate. Ce produit toxique pour la planète. Tu vois bien que tu n’es pas prête.

Il faut aussi gérer les comptes, les comptes sont très importants pour une entreprise.

— Papa, tu sais bien que je connais tous les contes. Les frères Grimm, Charles Perrault… Tu sais La belle au bois dormant, Alice au pays des merveilles et tous les autres.

— Ophélie, j’ai juste une chose à te dire : le temps c’est de l’argent, un compte est un compte et un conte est une invention.

— Tu veux m’interdire de rêver ou tu me prends pour une idiote ? Tu verras que dans quelque temps je serai à la hauteur de ta hauteur, papa !

2 mois plus tôt :

Ophélie, qui a les dents longues comme un lapin, a décidé d’agir.

Comment destituer Monsieur Philibert de son poste de directeur pour devenir Madame Ophélie, directrice de la jardinerie Bella Sierra.

— Son défaut sera ma force, son défaut sera ma force…

2 mois plus tôt : Les cages, le nettoyage :

Mus musculus fait l’appel avant l’ouverture de l’animalerie :

— Pour information tout le monde, on est lundi pour les Humains et ils vont nettoyer toutes les cages.

Soyez les mêmes comme d’habitude, même devant Lola et Antoine. Personne ne doit savoir que nous comprenons leur langage.

— Moi, je comprends même pas qu’il y ait des noms de jour de la semaine dit Rasta le cochon d’Inde.

Discussions entre animaliers, ce lundi matin :

— Salut, Lola, tu as passé un bon week-end avec tes invités ?

— Super ! Grande vaisselle ! Trente verres, trente assiettes, trente couteaux et trente fourchettes.

— Tu avais des serviettes en papier, j’espère ? Parce que trente serviettes en tissu…

— Jamais de serviette chez moi.

— Même en papier ?

— Jamais ! Il suffit juste de manger proprement et la serviette est inutile.

— Tu es un peu maniaque !

— Un peu. J’avoue. D’ailleurs, je vais commencer les soins aux animaux, changer leurs draps, couettes et oreillers et tout le monde sera plus à l’aise. Ainsi que nous et nos clients.

Tu la sens cette odeur qui…

— Qui se dégage du barbecue ?

— Non. Des cages.

Discussions entre animaux, ce lundi matin :

— Comme vous le savez tous dit Mus musculus, ce matin aura lieu le grand nettoyage de nos cages. Virucide, fongicide, bactéricide pour le bien-être de toutes et tous.

— Tu viens de le dire Mus ! Je crois que tu vieillis. Tu souridotes de plus en plus…

— J’n’aime pas ce moment dit un hamster. À chaque fois qu’on me met dans une cage de transit avec mes amis, j’ai plus mes odeurs et je n’aime pas ça.

— Et tu fais quoi dans ces moments-là, Van Gogh ?

— Heu, je mords ! Je sais que ce n’est pas bien.

— La semaine dernière, tu as mordu Paul, j’espère qu’on n’aura plus jamais à reparler de cette histoire.

Tout est OK pour tout le monde ? Lola va bientôt commencer notre transhumance cage par cage.

— Moi j’aime bien, dit un lapin, parce qu’à chaque fois on a le droit à plein de câlins et de guili-guilis avec Lola.

— Moi je n’aime pas, dit Rasta, parce que du coup, toutes les vitamines C que j’ai cachées partent à la poubelle… Quel gâchis !

4 semaines plus tôt, 2 heures 57 du matin :

— Normalement, c’est bon. J’allume et tout va se passer comme prévu.

3 heures du matin : URGENCE !!

— Mus ? Papa Mus ? Ça sent le brûlé !

— Je dors !

— Oui mais Papa Mus, je crois que c’est très important. J’ai vu un Humain et ça sent le cigare de Monsieur Philibert.

— Quoi ? Trois heures du matin, Monsieur Philibert, cigare, odeur de brûlé ?

Je vais aller voir. Merci Mussette.

Un cigare mal éteint déposé près des cages des animaux se consume lentement. Le foin déposé près de celui-ci commence à brûler. Un incendie est imminent et tout le monde dort.

— Urgence ! Tout le monde debout. Il y a du feu dans l’animalerie !

— C’est cool, dit Rasta, du foin et du feu, comme ça on fera un barbecue et avec mes graines de maïs, je ferai une Pop-corn Fever.

— Il faut réveiller tout le monde Mussette et ouvrir toutes les cages. Pour que tout le monde puisse s’échapper. C’est très grave.

— Mais les cages sont fermées, Papa !! Je fais comment ? Je suis enfermée.

— Je sais comment sortir des cages, je sais comment les ouvrir et les refermer mais c’est un secret entre toi et moi.

— Tu es trop fort mon papa.

3 heures 30 du matin : Incendie

Mus musculus et sa fille Mussette réveillent tous les animaux de l’animalerie. Il faut réagir.

C’est un début d’incendie !!

— Mussette, va prendre de l’eau dans les aquariums des poissons rouges.

— Je suis trop petite, papa.

— Demande de l’aide à qui tu veux, moi j’ouvre toutes les cages. Allez, allez, on bouge !

Vite les amis, allez tous vous protéger et éloignez-vous du feu.

— Je peux faire confiance à serpent Régius, papa ?

— Oui, même Régius. Je pense qu’il est capable d’être intelligent une seule fois dans sa vie.

— Régius, comme tu es très grand, peux-tu aspirer l’eau des poissons et la cracher sur le feu ?

Avec cette technique, on perdra beaucoup moins de temps que de faire des allers-retours avec les rongeurs et leurs gamelles d’eau.

— Quant à vous les oiseaux, ne survolez surtout pas les flammes. Vous pourriez vous brûler les ailes !

Icare, qu’est-ce que je viens de dire ?

Tout va bien Mussette ? Ici, tous les animaux sont maintenant protégés. Je viens vous aider.

— C’est bon papa Mus, Régius travaille très bien. Je n’ai jamais vu un serpent aussi actif !

Quelques minutes plus tard, le feu est circonscrit !

Un drame a été évité de justesse. Tous les animaux sont choqués mais personne n’a de blessure.

Sous les ordres et l’intelligence de Mus musculus et de sa fille Mussette, l’animalerie fut sauvée des flammes par un serpent.

— Merci beaucoup Régius ! Je ne pensais pas qu’un jour dans ma vie j’allais remercier un serpent mais c’est chose faite.

Que puis-je faire pour te remercier ?

— J’ai faim !!

— OK ! Bon, tous les animaux dans vos appartements respectifs et ensuite nous dirons merci à notre sauveur.

C’est ainsi qu’en pleine nuit, toute une animalerie exulta de joie et de bonheur après avoir évité le pire.

4 heures 30 du matin : Repos bien mérité

— Papa Mus, j’ai eu très peur.

— C’est fini, ma fille. Nous avons réussi notre mission. Il faut dormir maintenant. Demain sera différent.

— Oui mais il y a de l’eau partout, une odeur de brûlé et Monsieur Philibert, Antoine et Lola vont arriver dans quelques heures. Ils vont nous gronder.

— Personne ne pourra savoir ce qu’il s’est passé cette nuit. Tu penses qu’un Humain a suffisamment d’intelligence et de compréhension pour imaginer ce que l’on vient de vivre ?

— Papa, j’ai vu une femme tourner autour des cages avant l’alerte.

— Une femme ? Lola ?

— Non. Pas Lola mais je pense savoir qui c’est.

— Tu penses à Monsieur Philibert déguisé en femme ? C’est son cigare après tout qui est à l’origine de l’incendie. Ne t’inquiète pas, je saurai tôt ou tard qui est le coupable.

— C’est un attentat, une tentative d’assassinat et je demande à parler à mon avocat !!

— Il faut vraiment que tu dormes Mussette. Tu as des hallucinations. Bonne nuit mon héroïne, Musculus 1er ton arrière multi fois grand-père doit être fier de toi !

Réveil en fanfare :

Ce lundi, Monsieur Philibert arrive à sept heures du matin afin de finaliser les précommandes de Noël. En effet, dans les jardineries, on commande les sapins en mai et les fleurs de la Toussaint en juillet. C’est un travail que le directeur maîtrise à merveille depuis plusieurs années car c’est un très bon négociateur et gestionnaire.

Mais son arrivée dans l’animalerie va être inhabituelle…

— C’est quoi cette odeur ? Et ces flaques d’eau autour de l’animalerie ? J’appelle Antoine.

— Bonjour, Antoine, pouvez-vous venir immédiatement ?

— Bonjour, Monsieur Philibert, vous avez devancé mon réveil et mon réveil d’une minute. Un problème ?

— Non, une catastrophe ! Je vous attends dans quinze minutes.

— Mais je suis encore couché et j’habite à quinze minutes de l’animalerie.

— Décalez votre réveil de quinze minutes et vous serez à l’heure ! À tout de suite !

20 minutes plus tard :

— Me voici, Monsieur Philibert. J’ai fait au plus vite.

— Vous avez cinq minutes de retard et vous êtes mal coiffé !!

— C’est-à-dire qu’il y a vingt minutes j’étais dans mon lit, plus quinze minutes de route. Alors le brushing…

— Vous n’avez aucun sens de l’organisation.

Explications 1.0 :

— Pouvez-vous m’expliquer ce capharnaüm ?

Il y a de l’eau partout, du foin sur le sol et une odeur de barbecue.

Je vous ai confié les clés de la jardinerie il y a six mois parce que j’ai confiance en vous.

Dites-moi les yeux dans les yeux si vous avez fait la fête ici hier soir ?

— Jamais de la vie. J’étais chez moi. Monsieur Philibert, avec tout le respect que je vous dois, vous allez dans la mauvaise direction.

Quand je vois l’animalerie dans cet état, ça me fait mal au cœur mais quand je vois les animaux vivants et en bonne santé, je suis le plus heureux des hommes.

Alors capharnaüm oui ! Mais responsable non !! 

Je peux vous poser une question, monsieur le directeur ?

— Oui.

— Où étiez-vous hier soir ?

— Comment ? Comment osez-vous ? Vous êtes mon subordonné !

— Ne vous mettez pas en colère Monsieur Philibert. Un de vos cigares est bien là.

Si vous avez fait une faute, il faut me le dire et s’il y a eu ce début d’incendie, j’aimerais bien savoir qui est le coupable.

— Coupable de quoi ? Nettoyez plutôt ce sol pour que nos clients n’aient pas à marcher dans cette pataugeoire.

Explications 1.1 :

— Bonjour Monsieur Philibert !

— Ah, heu, bien le bonjour Monsieur le Président Directeur Général. Vous êtes bien matinal ?

— Trêve de bla-bla ! J’ai une question ? Pour accéder à votre bureau, il faut obligatoirement traverser l’animalerie ?

— Tout à fait.

— Avec un paddle ? Et demain des bouées pour les plus jeunes ?

C’est quoi toute cette eau sur le sol et cette odeur de brûlé ? Avant de créer un nouveau concept, il serait bien de m’en avertir, non ?

— C’est un problème résolu qui a eu lieu pendant la nuit.

— Quel est le problème et qui a résolu ce problème ?

— Le problème est résolu mais je ne sais pas pourquoi il a eu lieu.

— Vous êtes très flou dans vos explications et dans la résolution du problème !

Discussions entre animaux, lundi matin :

Mus musculus :

— Souris Code tout le monde. Les Humains se font la guerre.

C’est très dangereux quand les Humains font la guerre !!

Il faudra être très sage aujourd’hui.

— Compris les hamsters ?

— On dort !!

— Compris les perruches ?

— On pourra quand même discuter un peu et faire quelques commérages ? On a plein de choses à raconter avec tout ce qui s’est passé cette nuit !

— Compris les inséparables ?

— Mon Inséparable chérie a disparu cette nuit après l’ouverture des cages, Mus ! Je me sens si seul ! Et tellement libéré ! Je suis tellement libéré que j’ai fait caca dans mes graines et pipi dans mon eau de boisson… Ma pauvre inséparable. Qu’est-il advenu de toi ?

— Compris les lapins ?

— On dort nous aussi ! On est décalé comme les hamsters. Impossible de fermer l’œil cette nuit à cause du feu de camp !

— Compris les poissons ?

— Nous aussi on est très fatigués ! Phelps nous embête avec son aquasport. Il fait sans arrêt des allers-retours dans notre aquarium en disant : Plus que deux, plus que trois, plus que quatre…

On pense qu’il n’a pas compris le compte à rebours de Piscis.

Réunion en tête à tête avec le Président Directeur Général et monsieur Philibert :

— Monsieur Philibert… On va dire que plus ça va, moins ça va, n’est-ce pas ? On est d’accord ?

— Mes résultats comptables sont excellents.

— Les miens aussi mais vous êtes quand même dans une tendance plus basse que la moyenne de ma moyenne !

— Tout dépend de la tendance qui vous arrange, Monsieur Fureur.

— Vous connaissez mon nom de famille ? Cette erreur de frappe me colle à la peau depuis des années mais elle ne me dérange pas car je diffuse plus de bonheur que de terreur.

Je suis Monsieur Foreur.

À propos de bonheur, Monsieur Philibert, je vous suggère trois semaines de vacances. Vous êtes surmené.

Je vais tout de suite appeler Iris, mon assistante, pour mettre en place vos congés bien mérités.

— Mais pas maintenant Monsieur Fureur, pas maintenant !! La jardinerie a besoin de moi.

Nous avons une publicité qui commence prochainement et mon absence serait préjudiciable à votre exercice. Je dois prévenir mes équipes, créer un dynamisme et enfin être sûr que tout est en place.

— Je viens de vous dire que mon nom de famille est FOREUR. Il est évident que votre cerveau ne mémorise plus aucune information.

Quant au dynamisme, il fallait anticiper.

Quelles envies allons-nous donner à nos clients devant un sol aussi sale et une odeur de cigare ?

— Je crois que l’animalerie sera propre pour l’ouverture Monsieur…, j’entends déjà les balais-raclette qui travaillent pour que tout soit parfait pour l’ouverture.

— Ce n’est sûrement pas grâce à vous.

— Antoine est venu plut tôt ce matin et fera en sorte qu’à neuf heures le magasin soit parfait.

— Vous avez dit « je crois », je crois ? Moi, je ne crois pas, je sais !

Monsieur Philibert, vous êtes en vacances pour trois semaines.

Ma fille Ophélie se chargera de votre remplacement.

À bientôt.

8 heures 30 :

Antoine a nettoyé l’animalerie. Il reste une odeur de brûlé et cette odeur de cigare. C’est dommage de commencer une journée comme cela mais les animaux semblent en bonne santé.

Après vérification, il observe que les cages ne sont pas fermées correctement, pas comme d’habitude. Et pourtant les clés cachées qui ne servent qu’aux animaliers n’ont pas bougé de leur place habituelle.

Qui a bien pu ouvrir les cages sans clé et pourquoi serpent Régius dort avec son terrarium ouvert ?

8 heures 40 :

— Bonjour à vous, mes animaux et mes amis de passage. Il s’est passé quelque chose de grave cette nuit. Je sais bien que vous ne pouvez pas me répondre mais mon travail consiste à vous protéger, à vous nourrir avant de vous trouver une famille chez qui vous serez heureux.

Si vous aviez le langage des humains, vous pourriez me dire ce qui s’est passé cette nuit mais vous ne pouvez pas. Si seulement je pouvais comprendre votre propre langue, tout serait plus facile pour moi. Pourra-t-on un jour communiquer entre nous ?

J’aimerais bien un clin d’œil d’un lapin ou un check d’aile d’un oiseau sur mon épaule… et tant d’autres choses.

Mais je rêve, soupire Antoine.

8 heures 41 :

— C’est quoi cette odeur de brûlé qui se dégage…

— De l’animalerie Lola.

Pas de bruit, je crois que Monsieur Philibert est dans son bureau avec notre PDG.

Il y a eu un incendie ou je ne sais quoi cette nuit. On a retrouvé un cigare et de la paille ou du foin brûlé et mouillé.

— Monsieur Philibert ?

— Impossible. Tu le connais, il aime trop son métier et même s’il dit qu’un lapin à la moutarde est très bon, il adore les animaux. Non, c’est autre chose. Tu vois un fumeur de cigares laisser l’arme du crime sur le lieu…

— Chut !! Je crois que ça bouge dans son bureau.

Monsieur Foreur et animaliers :

Monsieur Foreur sort du bureau de monsieur Philibert et tombe nez à nez avec Antoine et Lola.

— Bonjour les animaliers. Monsieur Philibert a décidé de son propre chef de prendre quelques jours de vacances bien méritées. Est-ce que je peux compter sur vous pour assurer la bonne tenue de l’animalerie ?

— Avec tout le respect que je vous dois Monsieur, nous n’avons pas besoin de directive à ce niveau. Nous connaissons notre travail Lola et moi et nous faisons tout pour qu’un client soit satisfait de nos conseils.

— Avez-vous des scrupules dans vos ventes et pensez-vous aux chiffres d’affaires de notre entreprise ?

— Pourquoi cette question ? Je ne comprends pas bien.

Nous ne vendons pas de tondeuse à gazon ou autre tronçonneuse, nous vendons du vivant, de l’affectif et nos erreurs possibles ne sont pas pardonnables ni pardonnées.

Dans notre métier, il n’y a pas d’échange de produit, il y a un mort !

Un mort, c’est un chagrin pour toute une famille même si c’est un poisson rouge que vous soyez client ou Président Directeur Général comme vous.

— Vous me faites penser à mon chien que j’ai dû euthanasier.

— Vous voyez bien que nous travaillons dans l’affectif ! Peu de gens se rendent compte que nous pouvons avoir dans notre animalerie des animaux malades, voire des morts. C’est pour cela que nous avons une salle de quarantaine et un vétérinaire dédié. Alors quand nous arrivons à sauver un animal, nous sommes très fiers de nous.

Mais il nous arrive aussi parfois d’avoir de la tristesse quand nous n’avons pas réussi.

— Je ne voyais pas votre métier sous cet angle-là dit le PDG d’une petite voix. Une voix sincère et vraie que personne ne connaît.

— Être animalier c’est avoir une armure sinon il faut faire autre chose. Lola a perdu son cochon d’Inde il y a quelques jours et elle a été très triste, c’est normal. Si nous perdons un pensionnaire de l’animalerie, nous n’avons pas cette tristesse car nous avons cette armure qui nous protège.

Vous aussi vous avez sûrement cette armure, Monsieur, dans votre métier.

Monsieur Philibert sort de son bureau.

— Bon, je vous laisse, j’ai beaucoup de dossiers à traiter et quant à vous Monsieur Philibert, je vous attends dans mon bureau à onze heures.

— Très bien Monsieur FOREUR.

Sur ces mots, le PDG quitte son assistance en étant un peu… ailleurs comme disent les humains.

Le coup de massue :

— Ça va, Monsieur Philibert ? Vous n’avez pas l’air bien ?

— Je suis victime d’un complot. Je vous promets que je ne suis pour rien dans cette sordide affaire. Vous m’imaginez brûler mon animalerie ? C’est stupide ! Se retrouver au chômage, tuer des animaux ! Ça n’a pas de sens mais tout est fait pour que je sois le coupable idéal.