L’heure envolée - Sylvie Mochiri Miller - E-Book

L’heure envolée E-Book

Sylvie Mochiri Miller

0,0
7,99 €

-100%
Sammeln Sie Punkte in unserem Gutscheinprogramm und kaufen Sie E-Books und Hörbücher mit bis zu 100% Rabatt.
Mehr erfahren.
Beschreibung

"L’heure envolée" évoque l’exil, la mémoire et la quête de soi à travers une poésie lyrique et vibrante. Entre nostalgie et émerveillement, ces vers tissent des paysages intérieurs où chaque image capture l’éphémère avec une intensité saisissante. À la fois intime et universel, ce recueil célèbre la richesse des émotions humaines et vous invite à un voyage sensoriel hors du temps.

À PROPOS DE L'AUTRICE

Sylvie Mochiri Miller, traductrice et auteure, explore l’exil et l’identité à travers une écriture à la fois poétique et littéraire, qui résonne avec une profonde universalité. Ses traductions de poètes persans contemporains, notamment dans Iran en transition publié chez L’Harmattan, témoignent d’un attachement profond à ses racines franco-iraniennes.

Das E-Book können Sie in Legimi-Apps oder einer beliebigen App lesen, die das folgende Format unterstützen:

EPUB
MOBI

Seitenzahl: 41

Veröffentlichungsjahr: 2025

Bewertungen
0,0
0
0
0
0
0
Mehr Informationen
Mehr Informationen
Legimi prüft nicht, ob Rezensionen von Nutzern stammen, die den betreffenden Titel tatsächlich gekauft oder gelesen/gehört haben. Wir entfernen aber gefälschte Rezensionen.



Sylvie Mochiri Miller

L’heure envolée

Recueil

© Lys Bleu Éditions – Sylvie Mochiri Miller

ISBN : 979-10-422-6347-8

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Pour Sacha

Note

L’heure envolée offre une harmonie en deux parties : des poèmes courts et autonomes, parfois extraits de La Comblée de Larmes et L’envers en soi, où chaque vers révèle pleinement sa profondeur. Ensemble, ces œuvres s’enrichissent mutuellement pour inviter à une immersion poétique riche et captivante.

Partie I

Le soleil en hiver

Mais voici que revient le soleil en hiver

Éclaboussant mes jours de chaudes randonnées

Dans la blanche campagne où déjà s’exaspèrent

Les jeunes primevères de ne pouvoir percer

Voici, dans le lointain, s’approchant à tire d’ailes

Éperdues de bonheur dans ce retour soudain

Des dizaines, que dis-je, des milliers d’hirondelles

Voici, tout près de toi

Mon cœur transi de froid

Si tu ne m’aimes pas

J’irai danser là-bas

Aube

le merle sur l’ardoise des toits,

c’est le sourire de l’aube à moi,

le vent dans l’arbre

– une caresse,

l’herbe qui ploie sous la tendresse de ses doigts

– un baume pour mes premiers pas,

la rosée qui s’évapore,

c’est l’aurore venue sécher

les larmes sur la joue du monde

Je me souviens

Je me souviens

Je me souviens de pleins feuillages

Bruissant dans l’air ocre du soir

Le ciel menait en équipage

De chaudes teintes de parloir

Et puis des rues il me souvient

L’incendie de mes pas au passage des murs

Tous mes sens en émoi l’iris en démesure

La fraîcheur des jardins

Où tout cuivré qu’il fut

D’implacable chaleur

Le midi se coulait à l’ombre d’un mûrier

Les estrades de bois

Au-dessus d’un ruisseau

Et les tapis jetés et les hauts verres à thé

Et le vent dans les arbres

Et les mots envolés

Vastes étaient les marbres des palais sur la dalle

Le silence des plaines aux cosmiques pavots

Les jets de peupliers les rondes de bouleaux

Volubiles futaies saturées de corbeaux

Volubiles futaies dans leur bogue de toile

Pour peindre ces nids d’aigles perchés au fait du monde

Un peintre en moi prend la relève

Affiche une lentille d’orfèvre

Affadit en forêts baroques

En terres ventrues sous le soc

Ces chaînes de haute lignée.

Te souviens-tu ?

Te souviens-tu murmure-t-elle

Ravie des mots dits à mi-voix

Te souviens-tu du nom

De ces raisins si grêles

Qu’on les croyait rubis

Roulant contre nos dents

Et dont les teintes si

Les fruits de saison chaude

Tardaient jusqu’à l’hiver

Prêteraient aux cépages

L’aria des grenadiers ?

Rappelle-toi

Se chante-t-elle encore

Ces corolles jaunes

Et leur alliage d’or

Qui chamarrait les branches

En une nuit d’hiver

Et dont le suc aurait

Aux arpèges d’abeilles

Indiqué les massifs exténués de l’automne

Comme autant de ruchers

Au fond d’un champ de neige

Des murets étoilés de géraniums en fleurs

Des murets étoilés de géraniums en fleurs

Abritent des jardins que je devine frais

Dans cette heure cuivrée d’implacable chaleur

Où tout semble dormir et se laisse brûler

L’odeur fade et mouillée des pelouses tondues

Me parvient à la rue en veloutes sucrées

Écœurante de pulpe éclatante et fendue

Dont les relents acides me donnent la nausée

Et c’est dans ces jardins aux clapotis charmants

De bassins et d’enfants que l’été reste beau

La terre attend l’automne et la pluie pour couver

Sur ses vieilles blessures chaque arpent de repos

La magie de toi

C’est à la magie

de toi

que je te dois

d’être restée

à la magie de ces moments

lumineux révélateurs

qu’avide

je guette en toi

chaque fois

où tu les crées

deux trois moments

d’intensité

que la vie et le dérisoire

font s’embourber

dans ma mémoire

deux trois moments

diffus dont l’onde

— lorsque j’erre sous la pluie,

hésitante à te quitter –

m’électrifie

À la proue de l’exil

À la proue de l’exil, il y a son pays

Que le flot de ses mots même ne saurait dire

Des vents larges d’avril au fort de ses récits

Qu’il invente à défaut de bien se souvenir.

Au diaphragme des yeux, sa peine, en porte-voix,

Sans voix.

Au fil ténu des cils, une coulée de saules

Encore mouillés de songes

Au fond de ses mensonges

L’obole

D’un enfant

Qui l’écoute et le croit

Le sablier