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Kylie, torturée par Charles, est sauvée grâce à l’intervention d’Ethan et Andrew. Après avoir été repoussés par ces derniers, Charles et ses complices révèlent leur vraie nature… Découvrez l’aventure de "L’hybride", une invitation au voyage, un appel à plonger dans un monde où l’humain et le sauvage sont étroitement liés, où la beauté de la différence et l’étrange se côtoient pour créer une histoire inoubliable.
À PROPOS DE L'AUTRICE
Chaque illustration, chaque récit, offre un monde inexploré à dévoiler, une expérience inédite à embrasser.
Nathalie Favennec souhaite que chaque lecteur trouve dans ces pages quelque chose qui lui parle, le stimule, ou tout simplement le divertisse. C'est, après tout, la véritable magie de la littérature.
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Seitenzahl: 473
Veröffentlichungsjahr: 2024
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Nathalie Favennec
L’hybride
Roman
© Lys Bleu Éditions – Nathalie Favennec
ISBN : 979-10-422-1158-5
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Kylie Richards, jeune femme de vingt ans, habite le pittoresque village de Lewensworth en Bavière, niché au cœur de l’État de Washington. Avec ses ruelles charmantes et sa population chaleureuse de moins de deux mille âmes, Lewensworth évoque les pages d’un conte de fées. Les balades en traîneau tiré par des huskies y ajoutent une touche magique. C’est dans ce havre de paix que je partage mes jours avec ma grand-mère, dont la santé décline. L’idée de m’éloigner d’elle pour une ville lointaine et inconnue me serre le cœur. Pour le moment, je savoure chaque instant précieux à ses côtés.
Après un petit déjeuner copieux, je dois récupérer une lettre de recommandation qui me permettra de m’inscrire à l’université d’Ottawa pour poursuivre mes études en cardiologie.
— Bonjour. Comment puis-je vous aider aujourd’hui ?
— Bonjour M. Dubois. C’est Richards Kylie. Je suis venu récupérer ma lettre de recommandation pour mon inscription à l’université d’Ottawa en cardiologie.
— Ah, Kylie ! Je me souviens très bien de vous. Vous avez toujours été exceptionnel dans vos études. La lettre est prête, j’ai pris le temps d’évoquer vos nombreuses réalisations et votre profonde passion pour la cardiologie.
— Je vous suis vraiment reconnaissant. Cette lettre est cruciale pour mon dossier d’admission. La cardiologie est un domaine qui me passionne réellement et j’espère contribuer positivement à ce secteur à l’avenir.
— Votre passion et votre détermination sont évidentes, Kylie. L’Université d’Ottawa est une institution de renom, et je suis convaincu que vous brillerez là-bas.
— C’est ce que je compte faire, M. Dubois. Votre soutien et vos précieux conseils ont été une source d’inspiration tout au long de mes études ici.
— C’est notre rôle, Kylie. Nous sommes là pour guider les étudiants aussi dévoués que vous. Tenez, voici votre lettre. Souvenez-vous toujours que le chemin sera parfois semé d’embûches, mais persévérez, et vous en sortirez grandiose.
M. Dubois tend une enveloppe scellée à Kylie.
— Merci infiniment, M. Dubois. Je mettrai tout en œuvre pour faire honneur à notre établissement à Ottawa.
— Je n’ai aucun doute à ce sujet. Je vous souhaite tout le meilleur, et n’hésitez surtout pas à passer nous voir. Nous aimerions beaucoup avoir de vos nouvelles.
— C’est promis. Merci encore pour tout, et à très bientôt.
Kylie quitte le bureau, lettre en main, le cœur rempli d’espoir et de gratitude.
Désormais, je compte savourer pleinement chaque instant passé avec mes amis et ma grand-mère pendant ces précieuses semaines avant mon départ en avion.
La semaine s’est écoulée à une allure vertigineuse, et voilà déjà l’heure de boucler mes bagages.
Demain, l’aéroport m’attend. Mon amie, dans sa grande générosité, a insisté pour m’y déposer aux aurores. La perspective du voyage en avion m’angoisse ; une traversée de plus de dix heures qui fait palpiter mon cœur.
Pour me déranger lors de ce périple, rien de tel qu’un excellent livre.
— Mais lequel choisir parmi mes préférés ? La décision me semble insurmontable.
Après un moment d’hésitation, mon choix se précise.
— Pourquoi est-ce si compliqué de se décider ? Si seulement je pouvais tous les emmener avec moi…
Après avoir feuilleté plusieurs titres, je trouve finalement le livre idéal. Je le glisse doucement dans mon sac à main en soupirant.
« Quelle journée ! », me dis-je à moi-même.
La fatigue m’envahit de toutes parts ; la journée a été riche en émotions et en défis. Il est grand temps de se reposer.
Le doux chant du réveil égrène ses premières notes, je suis tirée d’un rêve. La nuit règne toujours dehors, le monde est encore silencieux. Je m’étire longuement, sentant chaque muscle s’éveiller.
— Est-ce vraiment déjà l’heure ? », murmuré-je en frottant mes yeux.
J’emprunte le chemin familial jusqu’à la salle de bain. L’eau de la douche, fraîche puis chaude, revitalise mes sens, chassant les derniers vestiges du sommeil. Revigorée, je choisis une tenue pour la journée et me vêtis rapidement.
Là, je prends le temps de savourer chaque bouchée de mon petit déjeuner, préparant mon esprit et mon corps pour la journée à venir.
Avant de sortir, une visite s’impose. La chambre de ma grand-mère est un exemplaire de souvenirs et de chaleur douce. Je m’y introduis doucement, m’approchant de son lit pour la prendre tendrement dans mes bras.
— Au revoir, Mamie, murmurai-je, sachant combien ces moments simples et précieux comptent pour nous deux.
— Tu vas me manquer, ma chérie.
— Chaque instant sans toi sera un vide pour moi, mamie.
Elle me sourit tendrement.
— Et n’oublie pas ton livre ! Elle désigne mon sac d’un signe de tête amusé.
Je ris en l’embrassant.
— Ne t’inquiète pas, je l’ai !
Après avoir embrassé ma grand-mère, un SMS s’affiche sur mon téléphone.
— Je suis devant chez toi. Ne traîne pas, sinon tu vas rater ton vol.
— J’arrive, Lili.
Saisissant mon sac à la hâte, je jette un dernier regard à ma maison et me précipite vers la voiture où Lili m’attend.
Une fois installée, je boucle ma ceinture et inspire profondément.
— C’est un grand pas, tu sais, déclare Lili en mettant le contact.
Lili pose une main réconfortante sur la mienne.
— Les départs sont durs, mais pensent à toutes les aventures qui t’attendent.
— Merci d’être là, Lili. Cela signifie beaucoup pour moi, dis-je en essuyant discrètement une alarme.
— C’est normal. Et n’oublie pas, je viendrai te rendre visite, promet-elle avec un sourire.
Nous partageons un silence complice pendant le reste du trajet jusqu’à l’aéroport.
Lorsque nous arrivons, je sors rapidement de la voiture. Lili, les yeux brillants d’émotion, serre Kylie dans ses bras :
— Tu sais, partir est un défi, mais je n’ai aucun doute que tu brilleras, Kylie.
Kylie, un sourire tremblant sur les lèvres, répond :
— C’est une aventure immense qui m’attend. Mais me rappeler que j’ai des soutiens comme toi me donne le courage nécessaire.
Lili tapote affectueusement le dos de Kylie :
— On veut des nouvelles, d’accord ? Pas juste quelques textos, mais de vraies histoires. Et si jamais ça devient trop dur, n’oublie pas que je suis là.
Kylie rit doucement :
— Quand je serai de retour, on aura des milliers d’anecdotes à partager. Peut-être même plus que ce qu’on pourrait écouter en une soirée.
Lili sourit :
— J’ai hâte d’entendre tout ça. Et surtout, de voir les photos ! N’oublie jamais que cette expérience te façonne, mais ne te définit pas.
Kylie hoche la tête, émue :
— T’es ma boussole, Lili. Merci pour cette force que tu m’as donnée.
Lili, les larmes aux yeux :
— Et toi, tu es mon aventurière préférée. Va là-bas, apprends, grandis, mais surtout, reviens-nous en un seul morceau.
Kylie, les yeux humides :
— Je t’aime tellement, Lili. À très bientôt.
Lili, la voix tremblante, répond :
— Moi aussi, je t’aime. Prends soin de toi.
Elles se serrent dans une étreinte chargée d’émotions, puis Kylie se dirige vers l’embarquement, le cœur rempli d’espoir et de détermination pour cette nouvelle étape de sa vie.
Je me dirige ensuite vers le comptoir pour enregistrer mes bagages et récupérer mon billet. Après m’être offert un café réconfortant, je m’installe, attendant patiemment mon embarquement.
L’aventure ne fait que commencer.
En vol, je suis bercé par le doux bourdonnement des moteurs de l’avion. La vue depuis mon hublot est spectaculaire, et les quelques heures passent comme dans un rêve, entre somnolence et admiration du paysage qui défile sous mes yeux. Les nuages cotonneux défilent lentement, tandis que je repense à ce qui m’attend à Ottawa, excitant et terrifiant tout à la fois.
Les nuages cotonneux défilent lentement au-dessus de ma tête, créant un paysage serein et presque onirique. Mes pensées s’égarent, jonglant entre l’excitation et la terreur quant à ce qui m’attend à Ottawa.
Soudainement, une voix suave et rassurante interrompt mes réflexions, résonnant dans l’habitacle de l’avion.
« Mesdames et messieurs, c’est votre commandant de bord qui vous parle. Nous entamons actuellement notre descente en direction de l’aéroport d’Ottawa. Au sol, la température avoisine les 20 degrés Celsius, et un magnifique soleil dore le paysage que vous pourrez admirer d’ici quelques instants. Nous anticipons un atterrissage tout en douceur. Je tiens personnellement à vous exprimer ma gratitude pour avoir choisi de voler avec nous aujourd’hui. Que votre escale à Ottawa soit des plus mémorables, ou que votre voyage continue vers des destinations tout aussi charmantes. Bon séjour à tous. »
Je dirige mon regard vers le hublot, captivé par les scintillements des lumières de la ville qui deviennent plus progressivement claires à mesure que l’avion descend. Une vague d’appréhension m’envahit, faisant contracter mon estomac. Sans m’en rendre compte, mes doigts se serrent fermement autour de l’accoudoir, comme pour trouver une ancre face à la prise de conscience soudaine de la réalité qui m’attend.
Une fois mes bagages récupérés, la fraîcheur d’Ottawa m’accueille alors que je sors de l’aéroport. Je lève la main, hélant un taxi qui s’approche rapidement.
M’installant confortablement dans le siège arrière, je boucle ma ceinture, mes pensées à nouveau voguant vers l’inconnu qui m’attend en ville.
Après avoir soigneusement rangé les bagages dans le coffre, le chauffeur prend place derrière son volant et me sollicite pour l’adresse avant de mettre le véhicule en marche. Je plonge la main dans mon sac, en extirpe un papier sur lequel est notée l’adresse du campus, et la lui transmets.
Dans le véhicule, une vague de panique commence à m’envahir, mes angoisses devenant également plus oppressantes. Je reconnais que c’est irrationnel, et peut-être est-ce la peur du rendez-vous qui m’attend aujourd’hui qui agit ainsi. Ma jambe s’agite d’elle-même, trahissant ma nervosité intérieure.
Vingt minutes après, le taxi s’arrête enfin à l’adresse indiquée. Je descends pendant que le chauffeur extrait mes bagages du coffre pour les poser soigneusement sur le trottoir. Une fois le règlement effectué, il s’éloigne, me laissant seule avec mes affaires. Je fouille dans mon sac à la recherche du papier mentionnant le numéro de ma chambre. Cependant, avant de me rendre à mon entretien, je décide de me changer.
Je quitte le bâtiment, vérifiant au préalable le nom de la personne avec qui j’ai rendez-vous. Ensuite, je me dirige vers l’établissement pour mon entretien avec Monsieur Daniel.
Je me tiens devant le bâtiment, impressionne la structure qui abrite le siège social de ma nouvelle école universitaire. Le cœur légèrement emballé, je pénètre à l’intérieur, mes pas résonnant dans le vaste espace.
Le hall, avec son opulence discrètement affichée, témoigne du prestige et de la richesse de l’institution. Je m’assieds délicatement sur l’un des sièges luxueusement rembourrés, perdant mon regard dans les détails délicats de la décoration environnante, tout en laissant mon esprit vagabonder sur le chemin que j’ai emprunté pour arriver ici.
Les secondes se transforment en minutes, chaque tic-tac de l’horloge murale amplifiant l’anticipation qui se noue dans mon estomac. L’air est imprégné d’une douce odeur de cire de bois poli et de livres anciens, un parfum rassurant et en même temps solennel qui, d’une certaine manière, symbolise mon aspiration à devenir professionnel en chirurgie cardiaque.
Une voix, tout à la fois douce et cristalline, m’arrache à ma rêverie.
— Mademoiselle Richards ?
Me levant, je lui tends la main en signe de salutation.
— Bonjour monsieur. Exact, je suis bien mademoiselle Richards !
— Ravie de faire votre connaissance. Je suis monsieur Daniel, le directeur adjoint. C’est moi qui vais m’occuper de finaliser votre dossier d’inscription.
— Avec plaisir, monsieur Daniel.
— Je vous en prie, suivez-moi. Mon bureau se trouve à l’étage, nous allons prendre l’ascenseur.
— Ah…
Il s’interrompt, percevant une hésitation dans ma voix.
— Y a-t-il un problème, Mademoiselle ?
— Non, non, tout va bien, je vous suis.
— Très bien. Par ici, je vous prie.
De sa main, il dessine une courbe élégante indiquant le chemin à suivre. En dépit de l’anxiété qui me serre le ventre à l’idée de prendre l’ascenseur, je m’aventure derrière lui à traverser le couloir. Arrivé devant les portes métalliques, il appuie sur le bouton, dévoilant une flèche ascendante lumineuse.
Les portes s’ouvrent avec une élégante lenteur, et avec une courtoisie silencieuse, il me cède le passage. L’espace de l’ascenseur est singulièrement exigu. J’entre, me tournant pour scruter les commandes, fixant le bouton encore illuminé.
Au moment où il s’apprête à franchir le seuil, un élève, le souffle court, l’interpelle.
— Monsieur Daniel, il y a une altercation dans la salle de cours de français !
Quelle opportunité ! Un début de crise d’angoisse est tout sauf souhaitable pour marquer ma première journée ici.
Le directeur adjoint, le pied encore dans l’espace de l’ascenseur, se tourne vers l’élève, son visage se parant d’une expression de sérieux professionnel. Les portes se referment doucement, et l’ascenseur entame sa course ascendante.
En hâte, j’appuie sur le bouton du rez-de-chaussée. Mon cœur s’emballe lorsqu’un reflet furtif révèle une paire de pieds positionnée juste derrière moi.
— Vous m’avez fait peur ! s’écrie Kylie, sa voix résonnant dans le puits métallique de l’ascenseur, son cœur jouant une sérénade frénétique dans sa poitrine.
L’inconnu, sa silhouette vaguement esquissée dans l’obscurité, parle avec une douceur surprenante, tentant de dissiper la tension.
— Je suis désolé, ce n’était vraiment pas mon intention, souffle-t-il, une nuance de regret dans la voix.
Ignorant sa présence autant qu’elle le peut, Kylie fixe les boutons devant elle, leur lueur pâle et floue dans la semi-obscurité. Les parois froides métalliques se referment sur elle, une claustrophobie rampante égratignant les bords de sa conscience. Son impératif de quitter cet espace confiné se heurte à une angoisse moite qui lui trempe les paumes.
— Qu’est-ce qui se passe maintenant ? La question s’échappe de ses lèvres, fragiles.
L’homme marmonne, puis, d’une main tremblante, porte son téléphone à son oreille, impose vainement d’émettre un appel.
Un masque de frustration se dessine sur son visage, et Kylie peut sentir son propre cœur battre à l’unisson avec le sien dans une symphonie nerveuse. En fermant les yeux, elle tente de s’éloigner de cette réalité oppressante, mais le murmure de l’ascenseur contre ses parois n’augmente que sa panique.
— Ne vous inquiétez pas, l’ascenseur va remonter, murmure-t-il, tentant de calmer les deux cœurs agités dans ce petit espace.
Elle cherche une échappatoire dans l’obscurité enveloppante, mais il n’y a nulle part où fuir.
— Pas de réseau ici, murmure-t-il presque pour lui-même, fixant l’écran inutile de son portable.
— Comment ça, pas de réseau ? L’incompréhension fait vibrer la voix de Kylie alors qu’elle tape sur le bouton d’urgence avec une frénésie croissante.
— Ça ne sert à rien, Mademoiselle. Le bouton ne fonctionne pas. J’ai déjà été coincé ici, répond l’inconnu avec un calme qui contraste avec l’urgence de la situation.
— Comment peut-on négliger une simple alarme ou un système pour alerter quelqu’un en cas de panne ? L’incompréhension et la frustration donnent une teinte amère à la voix de Kylie.
L’inconnu soupire, une frustration sombre tissant un voile sur son visage.
— J’ai déjà signalé ce problème avec l’ascenseur au directeur, moi-même. Au moins, aujourd’hui, je suis en bonne compagnie, répond-il, une pointe de réconfort perçant dans sa voix.
— Hum…
Je tente de reculer, mais mon talon chavire subitement. Mes doigts se crispent autour de la rambarde pour éviter une chute imminente, ma respiration devenant accélérée et saccadée. Discrètement, je porte une main à ma bouche, impliquant vainement d’étouffer le son involontaire qui s’échappe.
— Mademoiselle, est-ce que tout va bien ? s’enquit l’inconnu, teinté d’inquiétude.
— Euh… Ne vous inquiétez pas… Je vais bien… murmure Kylie, la voix faible.
Notamment opprimée, Kylie commence à manquer d’air, et les palpitations la font transpirer plus qu’à l’accoutumée.
— Vous mentez très mal, Mademoiselle. Votre voix vous trahit, note l’homme, son ton à la fois doux et accusateur.
— Excusez-moi… répond Kylie, sa voix tremblante trahissant sa timidité.
— Votre respiration est irrégulière, vous n’allez pas bien, je peux le sentir, insiste-t-il.
— Je vous prie de m’excuser, Monsieur, je vais me ressaisir, réplique-t-elle, tentant de masquer sa détresse.
— Pas besoin de vous excuser, Mademoiselle.
Les mots tentent de s’échapper de la bouche de Kylie, mais ils se perdent, presque inaudibles, dans l’atmosphère tendue de l’ascenseur.
La panique, tel un voleur dans la nuit, la submerge. Elle serre la barre de l’ascenseur plus fermement et tire nerveusement sur le col de sa robe.
— Je peux vous aider, Mademoiselle. Je sais comment atténuer votre panique, propose-t-il avec douceur.
— Qu… Quoi ? parvint-elle enfin à articuler, sa voix n’étant plus qu’un souffle.
— Je vais vous aider à calmer votre panique et retrouver une respiration normale. Acceptez-vous que j’essaie ? continue-t-il, sa voix douce se voulant rassurante.
Mes poumons battent la chamade, réclamant désespérément l’air qui leur est dénié, tandis que ma bouche, tremblante et entrouverte, se bat pour leur apporter. Mon corps, tremblant sauvagement et de manière incontrôlable, crie son désir irrépressible de fuite.
La panique, tel un voleur dans la nuit, submerge Kylie de manière imprévisible et intense. Sa main se crispe sur la barre de l’ascenseur, ses doigts tirant nerveusement sur le col de sa robe.
— Mademoiselle ! cria-t-il.
Quand elle ouvre les yeux, elle est dans les bras de l’homme, sa chaleur corporelle réconfortante contre son dos et sa respiration chaude effleurant sa nuque.
Avec un frisson d’effroi, elle s’écrie :
— Lâchez-moi !
Il obéit sans hésitation. Un silence lourd s’installe dans l’ascenseur.
— Ne vous inquiétez pas, Mademoiselle, je vous ai simplement retenu après que vous avez perdu connaissance, explique-t-il calmement.
Avec hésitation, Kylie murmure :
— Je… Je suis désolée. Ce n’est pas votre faute, excusez mon insolence.
— Ce n’est rien, répond-il d’une voix douce. À votre place, j’aurais réagi de la même manière. Vous vous sentez mieux maintenant ?
— Oui, un peu, je crois. Je vous remercie sincèrement de votre inquiétude.
— Vous n’avez pas besoin de me remercier de vous avoir aidée, ce fut un plaisir. Ça fait combien de temps que vous êtes dans cet état ?
La conversation est interrompue par un autre tremblement de l’ascenseur. Kylie titube, mais la main de l’homme se pose fermement sur son dos, stabilisant sa démarche.
— Je vous tiens, ne vous inquiétez pas, assure-t-il.
— Oh… Merci.
La grave voix de l’inconnu, teintée d’inquiétude malgré le calme apparent, réconforte Kylie d’une manière inattendue. Sa main rassurante sur son épaule apporte un apaisement bienvenu au cœur de l’angoisse qui persiste en elle.
Cette fille va me rendre dingue. Il faut que je sorte d’ici, pourquoi elle me fait autant d’effet ?
Qu’a-t-elle que les autres n’ont pas ? Je suis sous son charme, c’est impossible, son odeur, sa voix douce…
Ethan, ressaisis-toi, pas de sentiments.
Pourquoi est-ce que je ressens autant de choses pour une simple inconnue ?
Je secoue la tête, tentant désespérément de retrouver un semblant de maîtrise. Allons, Kylie, reprends-toi. Ce n’est pas le moment de flancher.
La voix douce de l’inconnue me fait sursauter, me tirant hors de mes tourments intérieurs.
— Je pense que vous devriez vous asseoir ; nous serons ici plus longtemps que nous ne l’imaginions.
— Hmm… oui, vous devez avoir une raison.
Doucement, nous descendons tous deux sur le sol froid de l’ascenseur, côte à côte, nos épaules s’effleurant à peine l’une l’autre.
— Est-ce que je pourrais vous toucher ? J’aimerais enrouler mes bras autour de vous, si cela ne vous dérange pas. Vous tremblez encore, et peut-être que cela vous aidera à vous apaiser, ne serait-ce qu’un peu.
Et moi, de t’avoir dans mes bras aussi… Qu’est-ce que je raconte là ?
— Oui, vous pouvez, si cela peut m’aider à garder mon calme. Super, elle a accepté. Bordel, qu’est-ce qui m’arrive ?
— Vous pouvez vous déplacer un peu, je vais m’asseoir derrière vous, au cas où vous paniqueriez ; je pourrai contrôler votre respiration.
J’acquiesce. Une fois installé, je peux sentir sa respiration chaude sur ma nue, ce qui me fait frissonner.
— Cela ne vous dérange pas si on discute un peu pour tuer le temps ? dit-elle.
— Pourquoi pas ? lance l’homme avec un sourcil arqué.
— D’abord, comment vous appelez-vous ? répond Kylie, en croisant les bras avec un air malicieux.
— Ah, les dames d’abord, insiste-t-il avec un sourire en coin. Alors ?
— Kylie, concède-t-elle.
— Ravissant prénom. Enchanté, Kylie.
— Merci. Et vous êtes ?
— Pour aujourd’hui, l’homme mystère.
— Très drôle, « l’homme mystère », remarque Kylie, le rire pétillant dans les yeux.
Son rire… il a quelque chose de magique. Respire, Ethan, respire, pense l’homme, le cœur tambourinant.
— Vous travaillez ici ? enchaîne Kylie, son regard pétillant de curiosité.
— Non, juste un rendez-vous familial. Rien de plus, rien de moins, explique-t-il avec une nonchalance étudiée.
— J’espère que tout va bien dans votre famille, dit-elle, la voix teintée d’une inquiétude sincère.
— Tout va bien, ne vous en faites pas, la rassure-t-il d’un signe de tête affirmatif.
— Et vous, Kylie, c’est votre lieu de travail ? s’enquiert-il, pointant du menton le bâtiment derrière elle.
— Non, je suis encore plongée dans mes études.
Pourquoi est-ce si facile de parler avec elle ? Quelle est cette connexion invisible ? s’interroge intérieurement Ethan, son regard s’attardant sur elle.
— Vous visez quelle carrière ? demande-t-il, vraiment intéressé.
— La cardiologie. C’est une vocation pour moi, explique-t-elle avec une lueur déterminée dans les yeux.
— Un peu nerveuse à cause de votre entretien, alors ? devine-t-il, un sourire empathique se dessinant.
— Euh… Oui, un peu. Et disons que votre aura un peu intimidante n’aide pas vraiment, admet-elle, les joues se colorent légèrement.
Oh, Kylie, pourquoi as-tu dit cela ? gronde une petite voix dans sa tête.
— Mes excuses, en général, je suis plutôt du genre réservé, admet-elle, un sourire désolé éclairant son visage.
— Ne vous excusez pas. C’était… rafraîchissant, en fait. On continue la discussion ? propose-t-il.
— Pourquoi la cardiologie ? demande-t-il s’adossant nonchalamment contre le mur.
— Mon grand-père est décédé suite à un arrêt cardiaque. Je veux pouvoir offrir de l’espoir à ceux qui, comme lui, ont besoin d’aide et de soutien, révèle-t-elle, les yeux brillants d’une passion fervente.
— C’est une mission vraiment noble, Kylie. Et je suis sincèrement désolé pour votre grand-père, dit-il, sa voix teintée d’une compassion sincère.
— Merci beaucoup, cela fait longtemps qu’il n’est plus parmi nous.
Kylie et l’homme mystère partageaient une pause silencieuse, s’imprégnant réciproquement du calme partagé.
— Et vous, quel est votre métier ? demanda-t-elle.
— Je suis médecin, répond l’homme mystère.
— Oh… je comprends maintenant. C’est probablement une bonne chose qu’on ne puisse se voir, car je rougis sûrement de honte en ce moment…
— Non, je ne pense pas, répondit-il avec douceur. J’aime discuter avec vous, Kylie. J’apprécie vraiment votre compagnie.
L’ascenseur se remet soudainement en mouvement, la faisant sursauter. Son étreinte se resserra instinctivement autour de sa taille, et la chaleur de son corps lui procure un sentiment de bien-être.
Elle sentit les battements de son cœur et sa respiration qui s’accélérait.
— Euh… Vous vous sentez mal, monsieur ? s’enquit-elle, inquiète.
Il aime son odeur fruitée, inhalant son parfum enivrant et remarquant la douceur de sa peau. Grâce à sa vision nocturne, il pouvait discerner son visage, blanc comme la neige, d’une beauté renversante.
L’homme mystère hésite avant de répondre.
— Monsieur, vous m’entendez ? Vous allez bien ?
— Ne vous inquiétez pas, au contraire, je me sens très bien.
Si seulement elle savait que c’est elle qui le faisait se sentir ainsi. Sa nervosité se manifestait encore, intensifiant son sentiment de panique. L’homme mystère desserra légèrement son étreinte, son menton reposant sur son épaule, et il murmura à son oreille.
— Ça va bien se passer, ne vous inquiétez pas, Kylie !
Il aimait la tenir dans ses bras.
Les lumières clignotèrent de nouveau, mais cette fois, elles se stabilisèrent. L’ascenseur représente son ascension.
— Enfin, nous allons pouvoir sortir d’ici. Merci, monsieur, pour votre aide, dit-elle avec soulagement.
— Cela m’a fait plaisir, Kylie.
Elle se redressa lentement, mais sa tête se mit à tourner. L’inconnu la rattrapa par la taille.
L’inconnu serre doucement Kylie dans ses bras.
— Je vous tiens ! murmure-t-il, sa voix résonnant étrangement calme dans l’espace confiné de l’ascenseur.
— Je préférerais éviter de voir votre visage, rétorque Kylie, imposer de masquer la peur perçante dans sa voix.
— Aucun problème, j’espère un jour vous revoir, Kylie, répond-il, sa voix caressant doucement les derniers mots avant de disparaître dans l’obscurité.
— Moi aussi, murmure-t-elle, bien que son cœur batte rapidement dans sa poitrine.
Un doux signal retentit à l’arrivée de l’ascenseur à l’étage souhaité. Kylie sort précipitamment. M. Daniel, le directeur adjoint, l’attend, son visage affichant une légère expression de tristesse.
— Je suis désolé pour la panne de l’ascenseur, Mademoiselle Richards. Dès que vous serez prête, nous pourrons finaliser votre dossier, dit-il en ajustant légèrement ses lunettes.
Kylie hoche la tête, les mots restant bloqués dans sa gorge encore serrée par la peur.
Dans le couloir désert, l’écho lointain de pas résonne. Kylie se retourne, mais il n’y a personne.
— Il faut y aller, Mademoiselle. Êtes-vous prête ? demande M. Daniel, attirant à nouveau son attention.
— Je vous suis, répond-elle, rassemblant courageusement les fragments de son calme ébranlé.
L’intérieur du bureau de la secrétaire est doucement éclairé, offrant un refuge temporaire à Kylie des ombres rampantes du couloir. Mais un hurlement lointain traverse les murs, glacial et terrifiant. Kylie Frissonne.
— Mademoiselle, suivez-moi jusqu’à mon bureau, s’il vous plaît, l’invite M. Daniel, semblant ignorer l’interruption sonore.
Dans le bureau de M. Daniel, l’atmosphère est étrangement étouffante, Kylie s’efforce de focaliser sur les questions du directeur, ses pensées régulièrement détournées par des murmures à peine audibles derrière la porte fermée.
Lorsqu’elle émerge finalement du bureau, le couloir est étonnamment silencieux. Kylie expire, chassant un soupir de soulagement de ses poumons.
— Ouf… enfin une chose de fait, pense-t-elle, les mots se perdant dans le couloir vide.
Mais quand elle avance, elle remarque deux silhouettes au bout du couloir. La voix de l’homme dans l’ascenseur résonne faiblement dans sa mémoire, et le murmure inaudible de sa voix la fait frissonner d’une peur nouvelle et indéfinissable.
Ethan fixait Andrew, ses yeux émettant une lueur de fermeté teintée d’exaspération.
— Andrew, tais-toi ! Les murs ici ont plus d’oreilles qu’on ne pourrait l’imaginer. Personne, je répète, personne, ne doit connaître notre secret. Je ne peux plus supporter de devoir te sauver à chaque bagarre, comprends-tu ?
Andrew hocha la tête, sa voix tremblait d’une irritation sous-jacente.
— Ethan, je comprends… On en discutera plus tard, OK ?
Ethan, élevant un doigt pour ordonner le silence, plissa les yeux, regardant autour avec suspicion.
— Silence ! Elle est là, je le sens, murmure Ethan, ses paroles teintées d’une inquiétude aiguë.
— La fille de l’ascenseur ? demande Andrew, son intrigue se mélangeant à une pointe d’anxiété.
— Exactement.
Andrew, la voix teintée de conspiration et d’angoisse, se penche vers Ethan.
— Cette fille, là-bas !
— Pour l’amour du ciel, ne te retourne pas ! approvisionne Ethan.
— Aucun besoin, Ethan. Son odeur me parvient d’ici, répond Andrew, calmement.
— Mademoiselle Richards ? interrompt le directeur adjoint, avec une convivialité professionnelle.
Sa voix rebondit sur les murs du couloir, coupant court à votre observation discrète. Il s’approche, une feuille à la main.
— Mademoiselle, il semblerait que dans la précipitation, j’ai omis de vous remettre votre emploi du temps plus tôt, admet le directeur adjoint, un sourire désolé éclairant son visage.
— Merci, monsieur, répond Kylie.
Elle prit la feuille avec délicatesse tandis qu’il se retirait en direction de son bureau. Quand elle rapporta son regard sur le couloir, les deux hommes s’étaient volatilisés dans l’ombre.
— Bien, cette fois, je prends les escaliers. J’ai eu assez d’émotions pour aujourd’hui, murmura-t-elle à elle-même.
Le trajet vers les étages inférieurs lui prend dix minutes. Enfin, elle sort du bâtiment, inspirant profondément, l’air frais de la nuit calmant ses nerfs, puis se dirige d’un pas déterminé vers les dortoirs.
D’une démarche lourde, j’entre dans ma chambre et m’effondre sur le matelas, vaincue par la fatigue. La journée a été longue, trop longue. Mes paupières s’alourdissent et je laisse mon esprit vagabonder quelques instants. L’image de cet homme s’impose, douce et réconfortante.
Ses bras, un havre de chaleur et de sécurité, semblent encore enlacer mon corps. J’aspire à retrouver sa présence, si apaisante et protectrice.
— Kylie, ressaisis-toi, me murmure une voix intérieure. Les souvenirs amoureux n’ont pas leur place ici, surtout quand la réalité me rattrape brutalement : j’ai oublié de téléphoner à ma grand-mère.
D’une main hésitante, je sors le portable de ma poche, le déverrouille et navigue à travers mon répertoire pour retrouver son numéro. Les sonneries répétitives résonnent une, deux, trois fois avant qu’elle ne décroche enfin.
— Bonsoir, grand-mère.
— Oh, mamie ! Quel bonheur d’entendre ta voix ! Comment s’est passé ton vol ?
— Bien, mamie, très bien. Aucune turbulence, pas de quoi s’inquiéter.
— Tu me rassures. Et toi, comment vas-tu ?
Je prends une profonde inspiration avant de partager les péripéties de ma journée, cherchant dans cette conversation un réconfort semblable à l’étreinte que je viens de quitter.
— Mamie, il faut que je te raconte une aventure incroyable que j’ai vécue dans un ascenseur. Et puis, il y avait cet homme…
Nos rires partagés et les histoires échangées créent un doux baume sur ma fatigue et mon trouble émotionnel. Bien que lointaine, la voix de ma grand-mère offre une certaine sérénité.
— C’était vraiment une journée pas comme les autres, mamie. Mais maintenant, je suis épuisée et il est temps que je me repose un peu.
— Bien sûr, ma douce. Repose-toi bien après cette folle journée. Je t’embrasse très fort.
— Je t’aime, mamie. À bientôt.
— Moi aussi, ma puce, je t’aime infiniment. Prends soin de toi.
La ligne se coupe, me laissant seule avec mes pensées et le silence enveloppant de la chambre. Je ferme les yeux, laissant le doux écho de la voix de ma grand-mère se mêler aux souvenirs réconfortants de bras sécurisants.
Le soupir qui s’échappe de mes lèvres se perd dans l’atmosphère feutrée de ma chambre, où l’écho du téléphone se trouvait enfin éteint et posé avec précaution sur ma table de chevet. Mes vêtements, doux témoins de la journée écoulée, trouvent leur place dans l’armoire, tandis que mes doigts effleurent machinalement ma trousse de toilette, prélude à une douche qui promet et réconforte.
Je glisse mon portable dans ma poche et franchis le seuil de ma chambre, m’engouffrant dans le couloir. Les lumières tamisées dansent avec les ombres, et, inconsciemment, je plonge dans le monde parallèle des réseaux sociaux, dérivant dans le flot d’actualités sans lever les yeux.
Un choc soudain.
Mes affaires se dispersent, créant une mosaïque chaotique sur le sol froid.
— Mince alors… soufflé-je, un voile d’irritation froissant mon front. Aujourd’hui n’est vraiment pas mon jour.
La tête à peine relevée, mes yeux rencontrent une silhouette masculine. Mon cœur loupe un battement devant la surprise de son regard intense.
— Oh, pardon, Monsieur, je… je n’étais pas attentive, bégayai-je, ma voix tremblante trahissant une étrange nervosité.
Il incline la tête avec une délicatesse intrigante, ses yeux perçants masquant à peine un amusement silencieux. Un sourire en coin effleure ses lèvres, déstabilisant légèrement ma contenance.
— Pourquoi me scrutez-vous de la sorte ? Ma voix, teintée d’hésitation, s’élève malgré moi.
— Vous m’êtes étrangement familier, révèle-t-il avec une suavité presque envoûtante. Nous sommes-nous déjà croisés ?
— Non, je ne pense pas. C’est mon premier jour ici, dans cette ville, sur ce campus, répondis-je, une sensation de déjà-vu chatouillant l’arrière de mon esprit.
Son regard, une étincelle identifiable, tisse un voile de mystère autour de lui. Mes genoux fléchissent presque instinctivement vers le sol, mes mains rassemblant les objets éparpillés, tout en gardant une part de mon esprit braquée sur cet homme.
— Puis-je vous aider ? propose-t-il avec une courtoisie ponctuée d’une sincérité douteuse.
— Non, c’est gentil. Merci, articulé-je avec une politesse forcée, ma méfiance se tissant subtilement dans mes mots.
Alors que je me redresse, notre regard se verrouille de nouveau, un orage de non-dits s’électrisant entre nous.
— Je… il faut que j’y aille. Bonne soirée, Monsieur, murmuré-je, m’éclipsant avec une haine feinte.
— Attendez ! son interjection résonne avec une pointe de regret subtile. Vous partez si vite, et nous ne nous sommes même pas présentés.
— Je me prénomme Andrew Miller, et vous êtes ?
— Kylie Richards !
— Un plaisir de vous rencontrer, Kylie.
— Le plaisir est partagé, Andrew, mais l’heure avance et la fatigue se fait sentir. Je vous dis donc bonne nuit.
— Appelle-moi Andrew, s’il te plaît. Bonne nuit, Kylie. À très bientôt.
Je m’oriente vers la salle de bains, mes pensées encore bercées par l’échange récent, lorsque la voix d’Andrew retentit derrière moi.
— Kylie, demain, je projette d’aller à la cafétéria. Veux-tu m’accompagner ? Cela me permettra de vous présenter à quelques amis. Je viendrai vous chercher à sept heures et demie, si cela vous convient.
— Ça me semble une bonne idée. À demain alors, Andrew.
— Ciao, Kylie.
Les gouttes d’eau chaude de la douche apaisent mes muscles tendus, et le souvenir des jours passés émerge clairement. Me brossant les dents, l’écho des voix se diffuse encore dans mon esprit. Puis, je m’enfonce dans les couvertures, les yeux alourdis par l’épuisement, et m’endors rapidement.
Mais la nuit ne m’offre pas de répit. Les souvenirs tumultueux de mon enfance émergent de l’obscurité, faisant résonner les cris de mes parents ivres, leur colère perçant le voile du temps passé.
Je suis là, petite, les mains pressées contre mes oreilles, imposant de fermer les hurlements hors de mon esprit, mon cœur palpitant dans ma poitrine fragile.
La brusquerie de la main qui s’abat sur mon bras, me propulsant dans la pièce froide et sombre, persiste dans cette vision nocturne. L’obscurité me garde prisonnière, les pleurs étouffés dans la froideur du sol sous moi.
Un cri perce la tranquillité de la nuit alors que je m’éveille en sursaut, le front perlé de sueur, les ténèbres reculant à contrecœur.
— Mon Dieu, encore ces cauchemars…
Je soupire et pose une main sur mon cœur battant à tout rompre.
— Allez, Kylie, debout. Oublie ce cauchemar.
Je m’habille rapidement et descends les escaliers précipitamment. Une fois dehors, je trouve Andrew qui m’attend avec un sourire réconfortant.
— Bonjour, Kylie. Tu as bien dormi ? demande Andrew d’un ton doux.
— Pas vraiment, j’ai fait un cauchemar, ai-je répondu avec une pointe de tristesse dans la voix.
— Un cauchemar ? Tu veux en parler ? s’inquiète-t-il, posant un regard empli de souffrance sur moi.
— Non, pas vraiment.
— Tu es sûr ? Parfois, ça soulage d’en discuter, insiste Andrew, une inquiétude veloutée dans la voix.
Kylie secoue doucement la tête, ses yeux entraînent les siens.
— Non, Andrew, peut-être qu’un jour je partageai mon rêve avec toi, mais pour l’instant, je préfère garder le silence, déclare-t-elle avec une fermeté surveillée.
Andrew, respectant ses limites, hoche la tête.
— Très bien, je ne pousserai pas, acquiesce-t-il.
Il fait ensuite une révérence exagérée et annonce d’une voix ludique :
— Princesse, après vous ! tout en dessinant un geste galant avec sa main.
— Merci, Monsieur, un véritable gentleman, réplique Kylie, un sourire lumineux soulignant la fossette sur sa joue.
— Andrew, on est là ! s’exclame-t-elle avec entrain.
On s’approche d’une table où trois personnes sont déjà installées, les tasses de café émettant de légères volutes de vapeur.
— Andrew, qui est cette charmante jeune femme ? interroge l’un d’eux, une lueur espiègle dans le regard.
— La ferme, Greg, réplique sèchement Andrew.
Puis, se tournant vers Kylie, il lui présente :
— Kylie, je te présente Charles, dit-il en indiquant un homme aux yeux bienveillants.
Kylie et Charles échangent un signe de tête cordial.
— Voici Lucie, ma cousine et la sœur de Charles. Si tu as une envie soudaine de shopping, c’est elle qu’il faut suivre. Elle a l’art de dénicher des trésors dans les boutiques, explique-t-il en montrant une femme au regard pétillant.
— Pourquoi pas ? répond Kylie, son intérêt piqué.
— Avec plaisir, Kylie ! On fera une belle virée entre filles ! s’exclame Lucie, son enthousiasme turbulent.
Andrew, lançant un regard averti à l’homme restant, annonce :
— Et enfin, voix Greg…
— Merci, Andrew, j’en prends le relais, coupé Greg avec un sourire confiant.
Il se lève, saisit délicatement la main de Kylie et dépose un baiser tout en plongeant son regard dans les yeux de la jeune femme, un peu surprise. Andrew lance un regard acéré vers Greg.
— À votre service, mademoiselle Kylie ! proclame Greg avec un panache léger.
— Euh… Bonjour, répond Kylie, navigant dans l’embarras.
Une fois les présentations terminées, ils s’installent tous à table. Les rires et les bavardages animent le groupe, bien qu’Andrew conserve un œil légèrement ombrageux posé sur Greg tout au long du petit déjeuner.
Une fois le déjeuner terminé, Andrew se lève brusquement de sa chaise et saisit fermement le bras de Greg, l’entraînant vers la sortie.
— Kylie, je reviens, annonce-t-il d’un ton assuré. J’ai quelque chose à dire avec Greg. Attends-moi ici, d’accord ?
— Euh… d’accord, je t’attends, rétorque-t-elle, visiblement surprise.
Elle échange un regard intrigué avec Lucie, qui soulève les épaules en signe d’incertitude.
Devant la cafétéria, la confrontation entre les deux hommes devient tendue.
— Écoute bien, Greg. Kylie n’est pas un objet, elle ne t’appartient pas, compris ? Tu n’as pas le droit de la toucher, de la regarder comme tu le fais. Si mon frère l’apprend, je ne donne pas cher de ta peau…
Greg écarte les mains d’Andrew de son col avec une force.
— Calme-toi, Andrew. Je m’excuse, d’accord ? Je ne savais pas qu’elle était avec ton frère. Je retire ce que j’ai dit. On se détend, OK ?
— Je veux juste que ce soit clair, Greg. Maintenant, fais-moi une faveur et disparais de ma vue.
Greg jette un dernier regard, mélange de défi et de compréhension, vers Kylie avant de s’éclipser.
Les mains d’Andrew trouvent refuge dans ses poches alors qu’il observe Greg s’éloigner, les mâchoires serrées.
C’est alors que les filles sortent de la cafétéria.
— Cousin, tout va bien ? demande Lucie en s’approchant d’Andrew, l’inquiétude peinte sur son visage.
Elle pose doucement une main sur les bras d’Andrew.
— Andrew, qu’est-ce qui se passe ? insiste-t-elle, l’alarme perçant dans sa voix.
— Si tu ne veux pas en parler, très bien. On s’en va, lance Kylie, un soupçon d’irritation colorant sa voix, prête à faire demi-tour.
— Attendez, je viens avec vous, interrompt Andrew.
Kylie soupire et échange un regard avec Lucie.
— Et pourquoi devrions-nous t’accepter avec nous, cousin ? Ton comportement est, disons, étrange, rétorque-t-elle, avec une pointe de défiance.
Andrew laisse échapper un soupir las.
— Ne t’en fais pas, Lucie. Ça ne vous concerne pas.
— Si tu le dis, Andrew, concède-t-elle finalement.
Ils se dirigent ensuite vers leurs classes respectives, chacun immergé dans ses propres pensées, les spécialités qui les attendent reflétant leurs intérêts distincts.
Les semaines s’étaient envolées, tissant entre Andrew, Lucie et moi une amitié sincère et chaleureuse. Andrew, avec un sourire mystérieux, m’avait fait découvrir quelques-uns de ses lieux favoris d’Ottawa, enveloppés dans des anecdotes personnelles et des souvenirs lumineux.
Ce vendredi après-midi là, le bourdonnement studieux de ma chambre fut interrompu par la mélodie de mon téléphone, posée négligemment sur la table de chevet. Sans prêter attention à l’appelant, je décrocherai, l’esprit encore embrouillé par mes révisions.
— Salut Kylie, la voix d’Andrew résonna à l’autre bout du fil, as-tu quelque chose de prévu ce soir ?
— Oh, bonjour Andrew ! Je suis en pleine révision, dis-je, la voix teintée d’une légère lassitude, pourquoi ?
— Je m’en doutais. Il y a une fête sur le campus ce soir. Tu devrais venir avec nous.
— Intéressant, cela pourrait être l’occasion idéale pour décompresser, j’en ressens vraiment le besoin en ce moment.
— Parfait ! C’est donc un oui !
— Oui, je serai de la partie, Andrew.
— Super ! Enfile quelque chose de sympa et retrouve-nous là-bas. À tout à l’heure !
Il raccrocha avec cette soudaineté qui lui était coutumière, me laissant avec le combiné à la main et une robe à trouver.
Grommelant devant ma garde-robe, je murmurai pour moi-même :
— Rien à me mettre… Peut-être que Lucie voudrait faire un saut en ville avec moi ?
Je dénichai rapidement le numéro de Lucie dans mon téléphone et, à peine la première sonnerie résonne, elle décrocha, aussi enjouée qu’à son habitude.
— Allô, Lucie ? Je suis dans la panade niveau tenue pour ce soir, lâché-je sans préambule.
— Kylie ! Je mettrais ma brosse à cheveux que ça concerne la fête de ce soir !
— Tu ne perds pas le nord ! Oui, je dois absolument trouver quelque chose à me mettre.
— Pas de souci, poulette, j’arrive. On va dénicher la tenue parfaite.
— Oh, tu es un ange, Lucie.
Après avoir raccroché, je saisis mon sac avec une énergie retrouvée et m’élançai hors de ma chambre. Lucie, fidèle au poste, m’attendait déjà en bas, un sourire espiègle éclairant son visage, prête pour notre mission.
— Eh bien, tu as été rapide ! s’exclama Kylie.
— Je n’étais pas très loin quand tu m’as appelé, répondis-je avec un sourire.
— Allez, viens ! Je vais te faire découvrir une boutique de robes de soirée, tu vas adorer.
— Je te fais confiance, du moment que la robe n’est pas trop sexy, ça me va.
En pénétrant dans la boutique, nos yeux furent captivés par l’étendue de tissus scintillants, des robes aux coupes élégantes et des couleurs vibrantes. Nous avons déambulé parmi les allées, nos doigts glissant sur les étoffes douces et luxueuses. Après avoir essayé plusieurs robes, et avoir partagé des rires et des commentaires dans les cabines d’essai, Lucie et moi trouvâmes enfin nos tenues parfaites.
Lucie opta pour une robe bleu nuit, subtilement pailletée, alors que je choisis une robe bordeaux, à la fois élégante et discrète. Au moment du paiement, nous nous regardons, une pointe d’excitation dans le regard, conscientes de l’aventure qui nous attendait dans ces nouvelles tenues.
— C’est vraiment une belle trouvaille, chuchota Lucie alors que je glissais ma carte de crédit dans la machine.
Une fois nos achats effectués, nous avons quitté le centre commercial, impatientes de revêtir nos nouvelles tenues. De retour sur le campus, nous filâmes rapidement dans ma chambre pour nous changer, la musique dansant dans l’air autour de nous. Une fois prêtes, nous nous sommes regardées dans le miroir.
— Waouh… Regarde-nous, on est super bien habillées comme ça ! s’exclama Lucie.
Je termine de vaporiser mon parfum avant que nous ne partions.
— À nous les beaux mecs, ma belle !
— Toi, oui. Moi, je ne cherche rien, répliquai-je.
— Rabat-joie, ricana-t-elle.
Je haussai les épaules et nous quittâmes le dortoir doucement parce que je n’avais pas l’habitude de marcher avec des talons. Lucie se mit à rire en me voyant marcher.
— Bon, tu t’arrêtes, Lucie, ce n’est pas marrant du tout !
— Impossible, il faut vraiment que je te filme, c’est trop tordant !
Elle sort son portable de son sac et dirige l’objectif vers moi.
— Non, non, non, ne fais pas cela, Lucie, c’est la honte ! Je cache mon visage dans mes mains.
— Trop tard, c’est dans la boîte, choupinette ! se moqua-t-elle.
— Je vais montrer cela à Andrew pour avoir son avis.
— Efface-le, s’il te plaît ?
— Attrape-moi si tu peux !
Elle se mit à courir en direction du bâtiment, j’essayai de la suivre, mais il était impossible de courir avec des talons.
— J’abandonne, Lucie, tu as gagné ! lâchai-je, essoufflée.
Elle se retourne, un sourire narquois sur les lèvres.
— En vrai, je ne t’ai pas filmée.
— Rooo, tu es décidément impossible, toi !
Elle éclata de rire, et je haussai des épaules, mi-agacée, mi-amusée.
Nous arrivons, essoufflées, à la soirée. La fête bat déjà son plein : la musique, super forte, résonne dans toute la salle et il y a déjà beaucoup de monde. Nous sommes à l’intérieur, et mes yeux parcourent la pièce, cherchant Andrew, mais il est introuvable.
— À plus tard, Kylie, il y a un beau mec pour moi là-bas ! dit Lucie en le désignant du doigt.
— Attends, ne me laisse pas toute seule, Lucie. Je ne connais personne, je proteste.
— T’inquiète, ma belle, dès que j’aperçois Andrew, je lui dis de venir te rejoindre !
Et elle s’éclipse, me laissant seule au milieu de l’agitation. J’arpente la foule, cherchant mon ami parmi les visages anonymes. Soudainement, un frisson d’alerte me parcourt l’échine. Un homme, les cheveux noir de jais, est adossé au mur, son regard rivé sur moi. Il me scrute avec une intensité déstabilisante.
— Un problème ? demandé-je, la voix teintée d’agacement. J’ai quelque chose sur le visage ?
Il me dévisage un instant, puis un sourire énigmatique étire lentement ses lèvres.
— Non, au contraire, je vous trouve… hum, magnifique, avoue-t-il avec une tranquillité désarmante.
Je fronce les sourcils, surprise mais aussi irritée par son audace.
— Vous avez du cran, monsieur, rétorqué-je. Serait-ce trop vous demander d’arrêter de me dévisager ainsi ? C’est assez impoli.
Il laisse échapper un sourire persistant, puis mon regard dérive involontairement le long de sa silhouette. Il est, à vrai dire, attirant.
— Apprécies-tu ce que tu vois, ma belle ? interroge-t-il, une pointe de moquerie dans la voix.
Je resserre mon étreinte sur moi-même, retrouvant ma contenance.
Il semble réfléchir un instant, son expression devient indéchiffrable.
« Peut-être que oui ? Peut-être que non ? »
Un soupir d’agacement m’échappe, bien que la curiosité me pique subtilement l’esprit.
À travers la foule, une voix lointaine appelle Kylie. Elle pivote, son regard croisant Andrew qui se fraie un chemin à travers la foule, visiblement à bout de souffle.
— Kylie ! lance-t-il, la joie perçant dans sa voix.
Son frère, dans le lointain, s’esquive discrètement.
— Je suis ravi que tu sois ici, exprime Andrew, sincère.
— C’était hors de question de manquer cela, Andrew, assure Kylie, un doux sourire sur les lèvres.
Andrew, séduit, siffle légèrement en complimentant sa robe et, saisissant délicatement sa main, la fait pirouetter.
— Remercie Lucie, c’est elle qui m’a aidé. Faire du shopping ensemble était un réel plaisir, partage-t-elle, les yeux pétillants de malice.
— Je suis content qu’elle t’ait tenu compagnie, répond Andrew, doucement.
Puis, il s’interroge, attentionné :
— Tu veux quelque chose à boire ?
— Ah, oui. Je meurs de soif, avoue-t-elle.
La main d’Andrew enveloppe la sienne, guide sûr à travers la foule dense jusqu’au bar. Les pensées de Kylie voguent vers un mystère, son esprit tente de décrypter l’identité de cet homme à la voix si familière. Andrew, discernant son égarement, la rappelle doucement à la réalité en se raclant délicatement la gorge.
— Kylie, tu es avec moi ? demande-t-il, une main rassurante sur son soutien-gorge.
— Ah oui, pardon ! se reprend-elle, un peu embarrassée.
— Tout va bien ? s’enquit-il, la préoccupation baignant son regard.
— Oui, oui, absolument, je vais bien, Andrew, affirme Kylie, masquant adroitement son dilemme intérieur.
Andrew, malicieux, la taquine doucement :
— Ce regard que je connais bien… Un garçon t’a tapé dans l’œil, n’est-ce pas ?
— N’importe quoi, Andrew ! réfute-t-elle, ses joues s’embrasant malgré elle.
Sentant qu’elle n’est pas disposée à en parler davantage, Andrew, avec délicatesse, abandonne sa plaisanterie et lui tend un verre de soda.
— Voilà pour vous, Madame, déclare-t-il, un sourire en coin.
— Merci infiniment de m’avoir invitée, Andrew. Cette soirée signifie beaucoup pour moi, murmures-tu, une sincérité palpable dans ta voix.
— C’est un plaisir, Kylie. Je sais que les soirées festives ne sont pas vraiment ton truc. Tu es comme une sœur pour moi, répond Andrew, ses yeux exprimant une affection fraternelle.
Tu bois une gorgée de ton verre et soupires doucement.
— Et toi, tu es comme un frère pour moi, Andrew.
Après un instant, vous sentez la chaleur envahir la pièce.
— Andrew, pourrais-je m’asseoir quelque part et prendre un peu d’air frais ? Il fait assez étouffant ici, proposes-tu doucement.
— Absolument, Kylie. Je connais l’endroit parfait. Suis-moi ! répond-il, en te guidant à travers la faute.
Vous vous frayez un chemin à travers les rires et les éclats de voix pour arriver dans le jardin. Assis sur un canapé, à l’écart du chaos, vous partagez une conversation agréable pendant une bonne heure. Soudain, une voix urgente interrompt vos discussions.
— Andrew, nous devons partir. C’est urgent ! s’exclame la voix.
Tu tournes ton regard et remarques Charles, son visage tendu par l’inquiétude.
— Salut, Charles. Tout va bien ? demandes-tu, ton front se fronçant légèrement.
— Pas du tout, Kylie ! Un problème est survenu à la maison. Nous devons rentrer immédiatement. Lucie nous attend déjà à l’entrée, explique Charles, son timbre de voix trahissant une certaine panique.
Andrew, percevant la gravité de la situation, se lève précipitamment.
— Je suis désolé, Kylie. On doit y aller. C’est une urgence familiale. On se revoit très bientôt, promis ! assure-t-il, une ombre de souffrance dans le regard.
Tu hoches la tête, tes yeux reflétant ta compréhension.
— Ne t’inquiète pas, Andrew. J’espère que tout s’arrangera.
Soudain, Charles éclate, incapable de contenir son impatience.
— BOUGE-TOI, Andrew ! crie-t-il avec une intensité renforcée.
— Charles, la ferme ! rétorque Andrew, son visage se durcissant un instant.
Il se tourne vers toi, son expression s’adoucissant à nouveau.
— Je suis vraiment désolé pour cela, Kylie.
— J’espère que ce n’est rien de trop grave ? murmures-tu, la préoccupation teignant ta voix.
Andrew place une main apaisante sur ton épaule.
— Ne t’inquiète pas pour nous, s’il te plaît. Reste et profite encore un peu de la soirée. Je vais m’assurer que quelqu’un te raccompagne, d’accord ?
— Allez, bouge-toi, c’est la dernière fois que je le dis !
— Charles, je t’ai dit que j’arrive, calme-toi un peu !
Les adieux entre amis s’entrelacent avec une douceur touchante. Kylie hoche délicatement la tête, ses yeux pétillants sous le scintillement des étoiles. D’un geste tendre, elle embrasse la joue d’Andrew. Celui-ci, en réponse, dépose un baiser aérien sur ton front. Charles, déjà éloigné, semble se dissoudre dans l’obscurité de la soirée. Andrew t’enveloppe de ses bras réconfortants avant de s’éloigner, te laissant seule, bercée par la sérénité du jardin.
Les pensées concernant l’homme énigmatique croisé auparavant voltigent dans ton esprit, malgré tes efforts pour les éloigner. Sa disparition soudaine avait provoqué un mystère, mais tu choisis de te submerger dans l’enchantement nocturne plutôt que de t’y attarder.
Alors que les silhouettes de tes amis s’estompent au loin, une autre fait son apparition devant la porte. L’homme, un sourire arrogant sculptant ses lèvres, plonge son regard dans le tien.
Même si l’agacement peint ton visage lorsque tu te tournes, il s’avance, annihilant la distance entre vous. Se penchant vers ton oreille, la chaleur de son souffle éveille des frissons le long de ton cou.
— Tu es encore plus mignonne quand tu boudes, susurre-t-il, la voix douce, mais lourde d’intentions.
Tu peux presque goûter le parfum boisé qu’il porte alors que la chaleur de son corps frôle le tien. Il inhale le parfum de vos cheveux avec délectation.
— Mmm… Ces cheveux… leur parfum fruité est absolument divin.
Ses doigts effleurent une mèche de tes cheveux, caressant légèrement la peau sensible de ton épaule, déclenchant un frémissement dont tu ne peux t’empêcher. Un gémissement silencieux franchit tes lèvres.
— Mmm…
— Oh, semble-t-il que mon toucher ne te soit pas indifférent, ma belle.
Sans lui accorder le bénéfice de ton regard, ta voix, bien que tranchante, trahit une curiosité sous-jacente :
— Finissez-en avec vos sous-entendus, Monsieur.
— J’aime beaucoup quand tu dis « Monsieur », murmure-t-il, et frôler ta peau de mes doigts… Et ton gémissement, hum… ça m’excite.
Fou de rage, tu fais face à l’inconnu, les bras croisés.
— Écoutez-moi bien, nous ne nous connaissons pas, et vous osez me draguer !
— Quoi ? Est-ce interdit ? Parce que moi, ça ne me dérange pas du tout.
Il est si proche que tu fais un pas en arrière et manque de tomber. Cependant, d’un geste rapide, il te saisit par la taille et te tire contre lui, son torse pressé contre le tien.
La chaleur qui émane de son corps te réchauffe et cela te fait du bien. Ta respiration s’accélère à son contact et la sienne aussi, tu la ressens. Tu le repousses rapidement, sentant son excitation s’accélérer.
— Vous êtes méprisant.
Ton interlocuteur s’incline légèrement, une pointe de moquerie dans ses yeux.
— Hum… Fougueuse en plus. J’aime les femmes qui me résistent, et merci du compliment, majesté.
Il te fait une révérence, agitant sa main devant lui, tout en te fixant. Un sourire à peine visible se forme sur tes lèvres.
— Eh bien ! Eh bien, enfin un sourire sur cette belle bouche pulpeuse.
Tu baisses la tête, gênée par la rougeur qui te monte aux joues. De son côté, il laisse échapper un petit rire en te regardant.
— Tu es encore plus belle quand tu rougis.
— Euh…
Il s’approche, ses yeux se plongeant dans les tiens avec une intensité déconcertante.
— J’aimerais tellement… mais tellement goûter tes lèvres.
Avec son index, il relève doucement ton menton afin que vos regards se croisent. Tu te mords la lèvre inférieure involontairement et ses yeux s’écarquillent en réaction.
Il se rapproche encore, son souffle chatouillant délicatement ton oreille, sa voix grave faisant bondir ton pouls dans une danse effrénée. Il y a quelque chose dans son regard, une intensité qui te captive…
— Veux-tu que je t’embrasse, ma belle ?
Son pouce glisse doucement sur ta lèvre, alors qu’il se penche vers toi, frôlant ta bouche de la sienne dans une promesse silencieuse. Ton souffle est suspendu, tes yeux se ferment instinctivement et tu attends, plongée dans l’anticipation… mais le baiser ne vient pas. Lorsque tu ouvres les yeux, tu le fixes, cherchant une explication dans les siens.
Il recule lentement, ses bras retombant doucement le long de son corps athlétique, avant de laisser son regard glisser ailleurs, inévitablement le tien. Il se frotte la nuque dans un geste empreint d’une vulnérabilité maladroite, détourne le regard, puis, sans un mot, se tourne pour s’éloigner.
Après quelques pas en direction du salon, il lance un regard par-dessus son épaule, ses yeux rencontrant les tiens une dernière fois, et un clin d’œil espiègle s’échappe avant qu’il ne disparaisse de ta vue.
Tu restes là, à la fois confus et vexé par ce qui vient de se produire. Son comportement est une énigme que tu ne parviens pas à déchiffrer, mais pour une raison inexplicable, tu as soif de le revoir.
Kylie était surprise de voir Greg à l’extérieur, prêt à l’escorter jusqu’à son dortoir, surtout après le récent incident à la cafétéria avec Andrew.
— Il se fait tard, je pense qu’il serait plus sûr que je vous accompagne, dit Greg, son regard trahissant une fois d’inquiétude.