L'Île des esclaves - Pierre de Marivaux - E-Book

L'Île des esclaves E-Book

Pierre de Marivaux

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Beschreibung

Toutes les clés pour réussir le bac de français !

Embarquez pour un voyage littéraire captivant avec "L'Île des esclaves" de Marivaux. Dans cette pièce de théâtre satirique, les rôles sociaux sont inversés lorsque maîtres et esclaves échouent sur une île mystérieuse. Tissez votre chemin à travers cette intrigue ingénieuse où le pouvoir, la rédemption et l'émancipation se mêlent dans un récit audacieux.

Marivaux déploie son talent unique pour la comédie en créant un monde où les esclaves deviennent maîtres et vice versa. Cette pièce explore les thèmes universels de la hiérarchie sociale et de la condition humaine, tout en offrant une critique subtile de la société de l'époque. Les personnages se métamorphosent, révélant des facettes insoupçonnées de leur personnalité, et remettent en question les fondements de leur identité.
À travers des dialogues vifs et des rebondissements comiques, Marivaux soulève des questions profondes sur la nature humaine et la notion de liberté. "L'Île des esclaves" captive par son audace narrative et son analyse perspicace des relations entre les individus. Cette œuvre intemporelle continue de susciter des réflexions et des discussions sur les inégalités sociales et la quête de l'authenticité.
Plongez dans cet univers où les apparences se dissolvent et où les cœurs et les esprits se libèrent. "L'Île des esclaves" vous transporte dans un monde de rires et de remises en question, offrant une expérience de lecture enrichissante qui résonne avec les préoccupations humaines universelles. Une invitation à découvrir un classique de la littérature qui reste pertinemment pertinent de nos jours.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Jean de Marivaux, né en 1688 à Paris, fut un éminent écrivain et dramaturge du XVIIIe siècle. Célèbre pour ses pièces de théâtre pleines d'esprit et de subtilités, Marivaux a captivé son public avec des œuvres telles que "Le Jeu de l'Amour et du Hasard" et "Les Fausses Confidences". Sa plume délicate explorait les méandres des émotions humaines, mêlant comédie et finesse psychologique. Marivaux était bien plus qu'un simple écrivain : il était un observateur perspicace de la société et des intrications amoureuses. Son héritage littéraire perdure, laissant derrière lui un trésor d'intelligence et d'émotion intemporelles.

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L'Île des esclaves

Marivaux

– 1725 –

PERSONNAGES

 

IPHICRATE, général athénien.

ARLEQUIN, son esclave.

EUPHROSINE, dame athénienne.

CLÉANTHIS, son esclave.

TRIVELIN, magistrat de l'île.

HABITANS DE L'ILE.

 

 

La scène est dans l'île des Esclaves.

  

 

Scène I

 

Iphicrate s’avance tristement sur le théâtre avec Arlequin.

 

Iphicrate, après avoir soupiré.

Arlequin !

Arlequin, avec une bouteille de vin qu’il a à sa ceinture.

Mon patron !

Iphicrate

Que deviendrons-nous dans cette île ?

Arlequin

Nous deviendrons maigres, étiques, et puis morts de faim ; voilà mon sentiment et notre histoire.

Iphicrate

Nous sommes seuls échappés du naufrage ; tous nos camarades ont péri, et j’envie maintenant leur sort.

Arlequin

Hélas ! ils sont noyés dans la mer, et nous avons la même commodité.

Iphicrate

Dis-moi : quand notre vaisseau s’est brisé contre le rocher, quelques-uns des nôtres ont eu le temps de se jeter dans la chaloupe ; il est vrai que les vagues l’ont enveloppée : je ne sais ce qu’elle est devenue ; mais peut-être auront-ils eu le bonheur d’aborder en quelque endroit de l’île, et je suis d’avis que nous les cherchions.

Arlequin

Cherchons, il n’y a pas de mal à cela ; mais reposons-nous auparavant pour boire un petit coup d’eau-de-vie : j’ai sauvé ma pauvre bouteille, la voilà ; j’en boirai les deux tiers, comme de raison, et puis je vous donnerai le reste.

Iphicrate

Eh ! ne perdons point de temps ; suis-moi : ne négligeons rien pour nous tirer d’ici. Si je ne me sauve, je suis perdu ; je ne reverrai jamais Athènes, car nous sommes dans l’île des Esclaves.

Arlequin

Oh ! oh ! qu’est-ce que c’est que cette race-là ?

Iphicrate Ce sont des esclaves de la Grèce révoltés contre leurs maîtres, et qui depuis cent ans sont venus s’établir dans une île, et je crois que c’est ici : tiens, voici sans doute quelques-unes de leurs cases ; et leur coutume, mon cher Arlequin, est de tuer tous les maîtres qu’ils rencontrent, ou de les jeter dans l’esclavage.

Arlequin

Eh ! chaque pays a sa coutume ; ils tuent les maîtres, à la bonne heure ; je l’ai entendu dire aussi, mais on dit qu’ils ne font rien aux esclaves comme moi.

Iphicrate

Cela est vrai.

Arlequin

Eh ! encore vit-on.

Iphicrate

Mais je suis en danger de perdre la liberté, et peut-être la vie : Arlequin, cela ne te suffit-il pas pour me plaindre ?

Arlequin, prenant sa bouteille pour boire.

Ah ! je vous plains de tout mon cœur, cela est juste.

Iphicrate

Suis-moi donc.

Arlequinsiffle.

Hu, hu, hu.

Iphicrate Comment donc ! que veux-tu dire ?

Arlequin, distrait, chante.

Tala ta lara.

Iphicrate

Parle donc, as-tu perdu l’esprit ? à quoi penses-tu ?

Arlequin, riant.

Ah, ah, ah, Monsieur Iphicrate, la drôle d’aventure ! je vous plains, par ma foi, mais je ne saurais m’empêcher d’en rire.

Iphicrate, à part les premiers mots.

(Le coquin abuse de ma situation ; j’ai mal fait de lui dire où nous sommes.) Arlequin, ta gaieté ne vient pas à propos ; marchons de ce côté.

Arlequin

J’ai les jambes si engourdies.

Iphicrate

Avançons, je t’en prie.

Arlequin

Je t’en prie, je t’en prie ; comme vous êtes civil et poli ; c’est l’air du pays qui fait cela.

Iphicrate

Allons, hâtons-nous, faisons seulement une demi-lieue sur la côte pour chercher notre chaloupe, que nous trouverons peut-être avec une partie de nos gens ; et en ce cas-là, nous nous rembarquerons avec eux.

Arlequin, en badinant.

Badin, comme vous tournez cela !

Il chante :

L’embarquement est divin Quand on vogue, vogue, vogue, L’embarquement est divin, Quand on vogue avec Catin.

Iphicrate, retenant sa colère.

Mais je ne te comprends point, mon cher Arlequin.

Arlequin

Mon cher patron, vos compliments me charment ; vous avez coutume de m’en faire à coups de gourdin qui ne valent pas ceux-là ; et le gourdin est dans la chaloupe.

Iphicrate

Eh ! ne sais-tu pas que je t’aime ?

Arlequin

Oui ; mais les marques de votre amitié tombent toujours sur mes épaules, et cela est mal placé. Ainsi, tenez, pour ce qui est de nos gens, que le ciel les bénisse ! s’ils sont morts, en voilà pour longtemps ; s’ils sont en vie, cela se passera, et je m’en goberge.

Iphicrate, un peu ému.

Mais j’ai besoin d’eux, moi.

Arlequin, indifféremment.

Oh ! cela se peut bien, chacun a ses affaires : que je ne vous dérange pas !

Iphicrate

Esclave insolent !

Arlequin, riant.

Ah ! ah ! vous parlez la langue d’Athènes ; mauvais jargon que je n’entends plus.

Iphicrate

Méconnais-tu ton maître, et n’es-tu plus mon esclave ?

Arlequin, se reculant d’un air sérieux.