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Brisée par une enfance marquée par le chaos et des liens familiaux empreints de souffrance, Lila lutte pour se reconstruire, portant les stigmates d’un passé qui ne cesse de la hanter. Entre abandons et épreuves, elle trace son chemin, découvrant peu à peu des éclats de lumière et la force insoupçonnée qui sommeillent en elle. Son combat pour une existence apaisée se transforme en un témoignage bouleversant de courage, d’amour et de pardon. Dans ce récit, où chaque pas est une victoire sur les blessures du passé, la résilience se dresse en rempart contre les ténèbres, prouvant que, même dans l’adversité, l’espoir ne cesse jamais de briller.
À PROPOS DE L'AUTRICE
Morgane Spaolonzi puise dans ses souvenirs et son expérience pour donner vie à des récits chargés d’émotion et d’authenticité. Inspirée par les épreuves de la vie et la richesse des relations humaines, elle développe un style à la fois sensible et sincère, mettant en lumière des histoires universelles où se mêlent résilience, introspection et espoir. À travers ses écrits, elle explore la complexité de l’âme humaine.
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Seitenzahl: 107
Veröffentlichungsjahr: 2025
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Morgane Spaolonzi
L’insolence de vivre
Roman
© Lys Bleu Éditions – Morgane Spaolonzi
ISBN : 979-10-422-6593-9
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Un jour, je raconterai mon histoire.
Et, crois-moi, tu me demanderas comment j’ai pu garder le sourire tout ce temps.
Lila est née prématurément, à 7 mois seulement, fragile comme une fleur, exposée trop tôt au vent violent de la vie. Les médecins se sont affairés autour d’elle, leur expertise et leur dévouement permettant à la petite fille de prendre son premier souffle.
Le souffle fragile n’était que le début d’une vie de combat.
La naissance de Lila n’était qu’un prélude à une vie de défi. Dès son premier jour, elle a dû surmonter des obstacles que peu d’enfants rencontrent sitôt. Les machines bourdonnaient et clignotaient autour d’elle, des compagnons constants dans son voyage vers la survie.
Les premiers jours de Lila étaient marqués par des batailles silencieuses. Chaque respiration était un triomphe, chaque battement de cœur, une victoire. Les infirmières et les médecins, témoins de sa résilience, l’ont surnommé. « La petite guerrière ». Lila, bien que petite et fragile, montrait déjà une force incroyable.
L’avenir de Lila était incertain, mais une chose était claire. Elle était prête à se battre. Sa naissance prématurée n’était que le commencement d’une histoire remplie de courage et de détermination. Chaque jour était une nouvelle page et Lila était prête à écrire son propre destin, une respiration après l’autre.
Les souvenirs de son enfance étaient comme des éclats de verre, chacun brillant d’une douleur silencieuse, mais tranchante. La petite Lila n’avait qu’un vague souvenir de sa propre mère, une présence brumeuse dans sa mémoire. Sa mère avait sombré dans l’alcoolisme bien avant de disparaître. Elle était partie quand Lila n’avait que 3 ans. Incapable de s’occuper d’elle, de se libérer de ses propres démons, l’alcool avait pris tout ce qu’elle avait de bon et un jour elle n’était simplement pas revenue.
Le souvenir le plus vif de cette femme absente était une odeur, un parfum sucré et floral que Lila retrouvait parfois dans la rue. Un parfum qui lui faisait monter les larmes aux yeux, même si elle ne comprenait pas réellement pourquoi.
Son père, un homme grand et imposant, était un travailleur acharné ; il gagnait bien sa vie en tant que commercial. Ramenant de gros chèques à la maison chaque mois.
L’argent ne manquait jamais, mais tout le reste était absent. Lila n’avait jamais eu de souvenirs d’une maison pleine de rires, d’une mère aimante ou de moments de tendresse.
Lila avait deux demi-sœurs, Élodie et Sarah. Elles étaient aînées de vingt ans de plus, elles avaient quitté la maison aussi vite qu’elles avaient pu, dès qu’elles étaient devenues majeures, emportant avec elles leurs propres cicatrices. Elles revenaient parfois, mais leurs visites étaient brèves, remplies de silences gênants et de regards que Lila ne comprenait pas entièrement, bien qu’elle devinât qu’ils parlaient d’une souffrance commune. Élodie, l’aînée, avait construit une vie loin des drames familiaux, se focalisant sur son travail, tandis que Sarah semblait perpétuellement hantée par le passé, incapable de trouver une véritable paix. À cette époque, Sarah avait deux enfants qui avaient le même âge que Lila, Max et Marie.
Le père de Lila ne se limitait pas à ses accès de colère contre ses filles. Sa cible principale était Margaux, la belle-mère de Lila, qui vivait sous le joug de sa tyrannie, à la fois verbale et physique. Lorsque le père de Lila revenait de déplacement, Margaux savait que le moindre mot de travers pouvait déclencher une tempête.
Les cris, les insultes fusaient avec une telle force qu’ils semblaient laisser des cicatrices invisibles sur les murs ; parfois, les éclats de voix s’accompagnaient du bruit sourd d’un coup porté suivi par le silence glacé de la honte.
Sa belle-mère, Margaux, avait toujours l’air d’être un fantôme. Elle ne trouvait du réconfort que dans l’alcool, sa fidèle compagne, qui noyait les souvenirs douloureux et apaisait temporairement les hurlements silencieux de son âme, son échappatoire, son anesthésiant face aux humiliations quotidiennes. C’était une femme autrefois pleine de rêves, mais ces derniers avaient été brisés par des secrets.
Lorsque Margaux ne titubait pas un verre à la main, elle fixait les photos de famille, son regard perdu dans un mélange de rage et de désespoir.
Lila était le résultat d’un lourd secret de famille. L’histoire d’une trahison qui avait bouleversé leur vie. Le père de Lila, dans un élan de désir, avait trompé Margaux avec la mère de Lila. Cette infidélité n’avait pas seulement brisé leur mariage, elle avait empoisonné chaque recoin de leur existence.
Peut-être était-ce cette trahison qui avait conduit Margaux à se perdre dans les bouteilles d’alcool, ou le goût amer de la trahison semblait moins insupportable.
Lila, malgré ses débuts tumultueux, était une petite fille d’une beauté délicate. Ses cheveux bruns encadrent son visage, tombant en cascade autour de ses épaules comme un voile soyeux. Ils contrastent doucement avec son teint pâle, témoignant de sa fragilité et de sa douceur.
Ses yeux en amande, d’un marron profond, sont le miroir de son âme. Ils reflètent une profondeur et une sagesse que l’on ne trouve que rarement chez une enfant de son âge.
Ses yeux semblaient toujours chercher à comprendre le monde qui l’entoure, à la fois curieux et attentifs.
Lila est d’une nature calme et timide, souvent repliée sur elle-même face à l’agitation qui règne parfois dans la maison. Cette tranquillité apparente cache une sensibilité à fleur de peau, exacerbée par les défis qu’elle a dû affronter dès ses premiers instants de vie. Elle préfère observer plutôt qu’intervenir, accumulant des trésors de pensées et d’émotions qu’elle partage rarement, sauf avec ceux en qui elle a une confiance totale.
Bien que discrète, elle possède une force intérieure impressionnante. Elle a appris à naviguer dans les tumultes de son environnement familial avec une grâce silencieuse, trouvant refuge dans les petites joies du quotidien. Sa nature réservée est souvent perçue comme de la fragilité, mais ceux qui la connaissent bien savent qu’elle cache une détermination de fer.
Pour Lila, le monde était un puzzle cassé, plein de mots qu’elle ne comprenait pas encore, de gestes qui la faisaient frissonner sans qu’elle sache pourquoi.
Mais au milieu de ce chaos, elle cherchait toujours des éclats de lumière dans un rayon de soleil qui traversait la fenêtre dans la douceur d’un câlin qu’elle espérait plus fort qu’une tempête.
Elle rêvait secrètement d’un jour où tout serait plus simple, ou elle n’aurait plus à vivre avec la peur d’un monde qui ne voulait jamais s’arrêter de crier.
Le soleil d’automne projetait des éclats dorés à travers les fenêtres de la petite maison modeste où vivait Lila.
À 5 ans, elle comprenait déjà que sa famille n’était pas tout à fait comme celle des autres enfants. La maison, bien que modeste, dégageait une chaleur trompeuse les jours où son père était absent. Ces jours-là, le silence qui pesait sur les pièces semblait un peu moins lourd, mais la tension ne disparaissait jamais complètement.
Margaux, sa belle-mère, était une présence constante, mais ce n’était pas pour autant une présence réconfortante. Dès le matin, l’odeur de l’alcool imprégnait la cuisine. Margot traînait une robe de chambre, un verre à la main, ses cheveux en bataille, les yeux rougis. Elle passait des heures à fixer le vide, assise à la table, ou bien elle dormait sur le canapé, inconsciente du monde autour d’elle. Les jours où elle sombrait dans un coma éthylique, Lila savait qu’elle devait se débrouiller seule.
Les repas, quand il y en avait, étaient souvent froids ou mal cuits. Margaux ne se donnait plus la peine de préparer quelque chose de correct. Souvent, Lila devait manger des morceaux de pain sec ou des restes qu’elle trouvait dans le réfrigérateur. Parfois, elle imaginait des festins de princesse, faisant semblant que le pain dur était un gâteau délicieux. Parce que c’était plus facile de jouer que de se plaindre.
Un soir, alors que Lila dessinait des fleurs colorées dans son cahier, elle entendit Margaux s’écrouler dans le salon. La petite fille sursauta, mais ce n’était pas une scène nouvelle pour elle. Elle posa ses crayons et s’approcha, hésitante.
— Margaux ? appela-t-elle doucement.
La femme était étalée sur le canapé, son verre renversé sur la table basse. Son souffle était irrégulier, elle ne bougeait pas. Lila la regarda un instant, ses yeux bruns remplis d’une inquiétude qu’une enfant de son âge ne devrait pas connaître, mais elle savait quoi faire. Elle attrapa une couverture posée sur une chaise et la tira pour recouvrir Margaux.
— Bonne nuit, murmura-t-elle.
C’était ça sa vie, prendre soin d’une adulte incapable. Comprendre que la sécurité n’existait pas toujours chez soi, mais qu’il y avait parfois des moments d’espoir, des instants où Lila pouvait oublier.
Le vendredi soir, alors que le retour de son père approchait, l’air de la maison devenait plus lourd, plus étouffant. Mais ce jour-là, une surprise attendait Lila, Élodie et Sarah, ses sœurs, venues lui rendre visite. Elles ne vivaient pas sous le même toit, mais elles passaient parfois, apportant un peu de lumière dans sa vie.
Élodie, toujours pleine d’énergie, avait apporté un panier de biscuits. Elle s’agenouilla devant Lila avec un sourire.
— Regarde ce que j’ai pour toi, dit-elle en sortant un biscuit sablé en forme de cœur. Lila prit le biscuit, ses yeux brillants de joie. Elle adorait Élodie, elle semblait toujours savoir comment la faire sourire.
Sarah, cependant, était plus réservée, ses lunettes de soleil cachaient ses yeux et Lila savait même, sans comprendre pourquoi, que quelque chose n’allait pas. Pourtant, elle essayait de ne pas trop poser de questions.
— Tu veux jouer avec nous ? demanda Lila en levant ses grands yeux vers Sarah.
Sarah hésita, puis hocha la tête.
— Je vais vous regarder d’ici, dit-elle d’une voix tremblante.
Élodie, ne voulant pas laisser la situation s’alourdir, entraîne Lila et Marie dans le jardin. Là, les rires s’élevèrent dans l’air, étouffant momentanément les douleurs invisibles que portaient les adultes. Les jeux étaient simples, mais remplis de joie, comme une bulle d’inconscience qui les protégeait de la dureté de la réalité.
Malheureusement, la bulle finissait toujours par éclater. Bientôt, leur père rentrerait et tout redeviendrait silencieux. Lila savait qu’elle devait être sage, se tenir droite, ne rien dire qui puisse déranger.
Margaux, même si elle parvenait à se ressaisir temporairement, devenait plus nerveuse, les mains tremblantes, cherchant un équilibre qu’elle ne trouvait jamais.
L’heure fatidique arriva, le père rentra, il prit sa petite fille dans ses bras. Il lui a ramené plein de petits jouets, comme à son habitude. Lila était contente de retrouver son père malgré ses colères. Son père était son seul parent qui lui apportait un minimum de stabilité, de l’amour toxique ; néanmoins, ça restait de l’amour.
La belle-mère de Lila était assise à table, fumant sa cigarette. Elle regardait la scène avec dégoût et mépris. Cette petite fille n’avait-elle pas le droit à de l’attention ? C’est peut-être le père qui n’en avait pas le droit ? Ou alors, en les regardant, elle voyait peut-être l’infidélité de son mari. Après tout, il avait été infidèle et, le comble, il ramena une enfant de cette infidélité.
Mais alors pourquoi ? Pourquoi rester ? Avoir accepté la venue de Lila, pourquoi avoir autant de rancœur envers elle ? Elle n’y était pour rien.
Vous voulez mon point de vue, cher lecteur ?
Je dirais simplement qu’à mon avis, l’argent n’y était pas pour rien.
Car oui, un des traits de personnalité de Margaux, c’est l’avarice. Margaux aimait l’argent, ça semblait être une obsession constante.
Lila se souvenait bien de ce trait qui se manifestait même dans les moments supposés être touchants. Pendant la fête des Mères, quand Lila lui offrait des petits cadeaux fabriqués avec soin à l’école. Margaux les regardait distraitement, avant de dire avec un sourire forcé : « Ah c’est beau, mais tu demanderas à ton père, il est où mon bijou ? ».
Cette phrase restait gravée dans la mémoire de Lila, un rappel amer du fait que pour Margaux, les gestes simples et sincères ne valaient jamais autant que la promesse d’un cadeau.