L’ombre de l’autre - Florine Jaures - E-Book

L’ombre de l’autre E-Book

Florine Jaures

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Beschreibung

Unis par une passion aussi dévorante que destructrice, Kaessy et Jordan sont enfermés dans une spirale de conflits, où leurs blessures profondes compromettent chaque tentative de réconciliation. Après une violente dispute, la séparation semble inévitable. Pourtant, un fragile espoir renaît lorsque Kaessy découvre une lettre de son bien-aimé. Elle choisit alors de le rejoindre dans un café, où, entre regrets, espoir et silence, ils se retrouvent face à face pour un ultime échange. Cette rencontre marquera-t-elle un nouveau départ ou scellera-t-elle la fin tragique d’un amour trop intense pour perdurer ?

À PROPOS DE L'AUTRICE

Marquée par la solitude et les défis rencontrés au fil de sa vie, Florine Jaures puise dans son vécu pour nourrir son écriture. Sa curiosité et sa passion pour l’exploration intérieure l’ont menée à consigner ses réflexions, donnant naissance à L’ombre de l’autre, inspiré par ses expériences personnelles.

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Seitenzahl: 227

Veröffentlichungsjahr: 2024

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Florine Jaures

L’ombre de l’autre

Roman

© Lys Bleu Éditions – Florine Jaures

ISBN : 979-10-422-4650-1

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Prologue

1er janvier 2024

Journal de Kaessy

Il est minuit passé. Le monde entier célèbre la nouvelle année, mais moi, je suis ici, seule dans cette chambre sombre, avec seulement la lumière vacillante de la bougie pour me tenir compagnie. C’est étrange de penser à quel point ma vie a changé en si peu de temps. Il y a un an, j’étais une femme indépendante, pleine de rêves et de projets. Aujourd’hui, tout ce qui me reste, c’est cette obsession dévorante pour lui.

Jordan.

Il a pris possession de chaque pensée, de chaque battement de mon cœur. C’est comme si ma vie entière s’était réduite à l’ombre de son existence. J’ai essayé de lutter contre ces sentiments, de me détacher, mais plus j’essaie, plus je me sens piégée. Sa voix résonne dans ma tête, ses gestes hantent mes nuits. Chaque moment sans lui est un supplice, et chaque moment avec lui est un tourment.

Je me rappelle la première fois que nos regards se sont croisés. C’était dans ce petit café au coin de la rue, un jour pluvieux de février. Il était assis près de la fenêtre, perdu dans ses pensées. Je me suis assise à la table voisine, attirée par cette aura mystérieuse qui émanait de lui. Depuis cet instant, quelque chose en moi a changé. Une flamme s’est allumée, une flamme qui brûle encore aujourd’hui, consumant tout sur son passage.

Mais cette flamme est devenue un incendie incontrôlable. La jalousie, la possessivité, la peur de le perdre… Tout cela me dévore de l’intérieur. Je sais que cette obsession est malsaine, destructrice même. Mais comment pourrais-je vivre sans lui ? Comment pourrais-je respirer sans sentir sa présence ?

Jordan est tout pour moi, et pourtant, je sens que je le perds un peu plus chaque jour. Les secrets, les mensonges, les disputes incessantes… Notre amour s’est transformé en un champ de bataille, et je suis épuisée. Parfois, je me demande si tout cela vaut vraiment la peine. Si cet amour, ou plutôt cette obsession, ne me mène pas droit à la ruine.

Mais au fond de moi, une petite voix murmure que je ne peux pas abandonner. Pas maintenant, pas après tout ce que nous avons traversé. Je dois trouver un moyen de le garder, de le faire rester à mes côtés. Même si cela signifie tout sacrifier. Même si cela signifie perdre une partie de moi-même.

Il est temps. Je dois agir avant qu’il ne soit trop tard. Avant que l’ombre de l’obsession ne nous engloutisse tous les deux.

Kaessy

***

Les feux d’artifice éclatent au loin, projetant des éclats de lumière colorée à travers la fenêtre. Kaessy ferme son journal, les yeux brillants de détermination et de désespoir. Elle sait que l’année qui vient sera décisive. Elle fera tout pour garder Jordan à ses côtés, quel qu’en soit le prix.

Et c’est ainsi que commence leur histoire, une histoire d’amour et d’obsession, de passion et de destruction. Une histoire où les frontières entre le désir et la folie s’estompent, plongeant Kaessy et Jordan dans une spirale dont ils ne sortiront peut-être jamais indemnes.

Chapitre 1

La rencontre

Kaessy pénétra dans le petit café au coin de la rue, un sanctuaire chaleureux au milieu de l’agitation de la ville. Le tintement de la clochette de la porte annonça son arrivée, et l’arôme du café fraîchement moulu l’accueillit. Elle se dirigea vers le comptoir, saluant d’un sourire le barista qui préparait déjà son latte habituel.

Ce matin-là, elle avait besoin d’un moment de répit. Le stress de ses projets de graphisme la submergeait, et ce café était devenu son refuge. Elle choisit une table près de la fenêtre, là où la lumière du matin perçait les vitres embuées. Elle s’assit, sortit son carnet de croquis et commença à dessiner distraitement.

C’est alors qu’elle le vit.

Assis à quelques tables de là, un homme captivant absorbé dans la lecture d’un livre. Ses cheveux bruns étaient légèrement ébouriffés, et il portait des lunettes qui lui donnaient un air à la fois intellectuel et mystérieux. Kaessy sentit son cœur accélérer. Il y avait quelque chose chez lui, une présence magnétique qui la fascinait immédiatement.

Elle essaya de se concentrer sur son croquis, mais ses yeux revenaient sans cesse vers lui. Il était plongé dans son livre, inconscient de l’attention qu’il suscitait. Chaque mouvement qu’il faisait, chaque changement de page, la captivait davantage.

Le barista apporta son latte, et Kaessy le remercia distraitement. Elle prit une gorgée, espérant que la chaleur du café calmerait son esprit agité. Mais l’inconnu continuait de monopoliser ses pensées. Elle se surprit à imaginer sa vie, ses pensées, ses rêves.

Après ce qui sembla être une éternité, l’homme leva les yeux de son livre et leurs regards se croisèrent. Kaessy sentit un frisson la parcourir. Il lui sourit, un sourire doux et intrigué, et elle lui rendit son sourire, légèrement embarrassée d’avoir été prise en flagrant délit de curiosité.

Quelques minutes plus tard, il se leva et se dirigea vers le comptoir pour commander un autre café. Kaessy sentit une impulsion irrésistible. Elle se leva aussi et fit semblant de vérifier les pâtisseries exposées. Lorsqu’il passa à côté d’elle pour retourner à sa table, elle lui adressa un sourire timide.

« Bonjour », dit-elle, un peu hésitante.

« Bonjour, répondit-il, avec un sourire chaleureux. Je m’appelle Jordan. »

« Kaessy, répondit-elle, tendant la main. Enchantée. »

Jordan prit sa main et la serra doucement.

« Pareillement. Vous venez souvent ici ? »

« Oui, c’est un peu mon refuge, répondit-elle, riant légèrement. Et vous ? »

« C’est la première fois. J’avais besoin d’un endroit tranquille pour lire », expliqua-t-il en montrant son livre.

« Ah, je vois. Vous lisez quoi ? » demanda-t-elle, curieuse.

« Un roman de science-fiction. J’adore m’évader dans d’autres mondes », dit-il avec un éclat passionné dans les yeux.

Kaessy se sentit immédiatement connectée à lui.

« Moi aussi, j’aime m’évader, mais à travers mes dessins. »

Ils parlèrent encore un moment, découvrant des points communs et partageant des anecdotes sur leurs passions respectives. Kaessy se sentait de plus en plus à l’aise avec Jordan, comme si elle le connaissait depuis toujours.

Le temps passa rapidement, et bientôt, Kaessy dut partir pour un rendez-vous professionnel. Avant de partir, Jordan lui demanda son numéro de téléphone, et elle lui donna volontiers. Ils promirent de se revoir bientôt.

En sortant du café, Kaessy se sentit légère, presque euphorique. Elle ne pouvait s’empêcher de penser à Jordan, à son sourire, à leur conversation. Elle sentait que quelque chose de spécial venait de commencer, quelque chose qui pourrait changer sa vie.

Jordan, de son côté, regarda Kaessy s’éloigner par la fenêtre du café. Il sentit une connexion instantanée avec elle, une étincelle qui promettait des moments intenses à venir. Il était impatient de la revoir, de découvrir plus sur cette femme intrigante qui avait illuminé sa matinée.

Ainsi, leurs chemins s’étaient croisés, marquant le début d’une histoire qui les conduirait bien au-delà de ce qu’ils auraient pu imaginer.

Kaessy ne pouvait s’empêcher de penser à Jordan depuis leur rencontre au café. Sa présence, son sourire et leur conversation l’avaient marquée plus profondément qu’elle ne l’aurait cru possible après une si courte interaction. Elle se surprenait à guetter son téléphone, espérant voir son nom apparaître à l’écran.

Le lendemain matin, alors qu’elle travaillait sur un projet, son téléphone vibra. Un message. Elle sentit son cœur s’emballer en voyant le nom de Jordan.

JORDAN : Bonjour Kaessy, c’est Jordan. J’ai beaucoup aimé notre conversation d’hier. Ça te dirait de reprendre un café ensemble bientôt ?

Elle sourit, ses doigts tapant rapidement une réponse.

KAESSY : Bonjour Jordan. Moi aussi, j’ai adoré notre discussion. Avec plaisir pour un autre café. Quand es-tu disponible ?

JORDAN : Demain matin, même endroit ?

KAESSY : Parfait, à demain !

Cette simple conversation fit naître en elle une excitation qu’elle n’avait pas ressentie depuis longtemps. Elle attendait avec impatience leur prochaine rencontre, ses pensées oscillant entre anticipation et appréhension.

Le lendemain matin, Kaessy arriva au café un peu en avance. Elle s’installa à la même table près de la fenêtre et commanda un latte, jetant des regards furtifs vers l’entrée. Quand Jordan entra, elle se sentit soudain nerveuse, mais son sourire chaleureux la calma immédiatement.

« Bonjour », dit-il en s’asseyant en face d’elle.

« Bonjour », répondit-elle, souriant à son tour.

Ils commencèrent par échanger des banalités sur la météo et leurs travaux respectifs, mais rapidement, la conversation dériva vers des sujets plus personnels. Jordan parla de son travail en tant qu’ingénieur en informatique et de sa passion pour la lecture de romans de science-fiction.

« Et toi, qu’est-ce qui t’a amenée à devenir graphiste ? » demanda-t-il, ses yeux verts brillant d’intérêt.

« J’ai toujours aimé dessiner, répondit Kaessy en rougissant légèrement. Depuis que je suis enfant, c’est ma manière de m’exprimer. J’aime créer des mondes et des histoires à travers mes illustrations. Travailler comme graphiste me permet de vivre de cette passion. »

Jordan hocha la tête, impressionné.

« C’est incroyable de pouvoir faire ce qu’on aime. J’aimerais pouvoir dire la même chose de mon travail, mais je suppose que c’est plus une nécessité qu’une passion pour moi. C’est pourquoi je lis autant, pour m’évader. »

« Je comprends, dit Kaessy, touchée par son honnêteté. La vie peut parfois nous entraîner dans des directions inattendues, mais je pense que tant qu’on trouve des moyens de nourrir notre âme, on peut trouver un équilibre. »

De son côté, Jordan était fasciné par Kaessy. Sa créativité et sa passion pour l’art étaient inspirantes. Il aimait la manière dont elle voyait le monde, avec des yeux pleins de couleurs et d’imagination. Plus ils parlaient, plus il sentait une connexion profonde se former entre eux.

Jordan et moi avons parlé pendant des heures, partageant des anecdotes de notre enfance, des rêves pour l’avenir, et des peurs profondément enfouies. À mesure que les minutes se transformaient en heures, je sentais mon attirance pour lui grandir. Ce n’était pas seulement une question d’apparence physique, bien qu’il soit indéniablement séduisant. C’était sa profondeur, sa sensibilité, et sa capacité à comprendre des parties de moi que je n’avais jamais partagées avec personne d’autre qui me fascinait.

« Tu sais, dis-je en jouant avec ma tasse de café vide, j’ai toujours eu peur de l’abandon. Mon père est parti quand j’avais deux ans. J’ai eu un beau-père qui m’aimait beaucoup, mais qui ne pouvait s’empêcher de me maltraiter. Que ce soit par amour ou parce que j’étais l’enfant d’un autre, cela restera un mystère et depuis, j’ai du mal à faire confiance aux gens. »

Jordan inclina la tête, ses yeux sombres brillant de compassion.

« Je comprends. Mon père était là physiquement, mais émotionnellement, il était absent. Il ne s’intéressait qu’à son travail, et je me sentais invisible à ses yeux. C’est peut-être pour ça que je cherche toujours à prouver ma valeur, à montrer que j’existe. »

Il y avait une vulnérabilité dans sa voix qui résonnait en moi. Pour la première fois, je sentais que quelqu’un comprenait mes propres insécurités, mes propres blessures. Nous avons continué à parler, chacun partageant des fragments de notre passé, de nos peurs les plus intimes.

Jordan

Parler avec Kaessy était comme ouvrir une porte vers un monde caché, un monde de sentiments et d’émotions que j’avais longtemps réprimés. Nous avons parlé de nos rêves – elle voulait voyager, découvrir de nouveaux horizons et rencontrer des gens de cultures différentes. Moi, je rêvais de créer quelque chose qui laisserait une empreinte durable, quelque chose qui montrerait que j’avais existé.

« Je rêve de visiter l’Italie, dit-elle avec un sourire rêveur. Les rues pavées, les vieilles architectures, la nourriture… Tout cela m’appelle. »

« J’aimerais voir ça aussi, répondis-je, partageant son enthousiasme. Mais je pense que ce que je voudrais le plus, c’est construire quelque chose de significatif ici, dans ma propre vie. Peut-être une œuvre d’art ou une entreprise. Quelque chose qui dure. »

Nos conversations étaient entrecoupées de rires et de moments de silence confortable, où nous nous contentions de nous regarder, de savourer la présence de l’autre. Chaque mot partagé, chaque regard échangé, approfondissait notre connexion. Kaessy me révélait des parties d’elle-même que je n’avais jamais vues chez quelqu’un d’autre. Elle était à la fois forte et vulnérable, pleine de rêves, mais marquée par des peurs qui résonnaient étrangement avec les miennes.

Kaessy

La nuit avançait et le café commençait à se vider, mais nous étions si absorbés par notre conversation que nous ne l’avons même pas remarqué. À un moment donné, Jordan a pris ma main dans la sienne, et un courant électrique a parcouru mon corps. Ce simple geste, ce contact, semblait dire tellement plus que les mots ne pouvaient l’exprimer.

« Kaessy, je sens que nous avons quelque chose de spécial, murmura-t-il, ses yeux plongés dans les miens. Je n’ai jamais ressenti ça avec personne d’autre. »

Mon cœur battait à tout rompre.

« Moi non plus, Jordan. Avec toi, je me sens vue, comprise. C’est comme si tu comprenais des parties de moi que je n’avais jamais partagées avec personne. »

Ce moment était précieux, une lueur d’espoir dans la complexité de nos vies. Pour la première fois, je sentais que peut-être, juste peut-être, j’avais trouvé quelqu’un avec qui je pouvais être entièrement moi-même. Mais au fond de moi, une petite voix me rappelait les défis à venir, les obstacles que nous devrions surmonter pour que cette connexion devienne quelque chose de durable.

Jordan

Alors que nous quittions le café, je savais que cette nuit marquait le début de quelque chose de profond et de beau. Mais je savais aussi que notre chemin serait parsemé de défis. Les cicatrices de nos passés respectifs étaient profondes, et il nous faudrait du courage et de la patience pour construire quelque chose de solide.

Nous avons continué à parler en marchant dans la nuit silencieuse, nos ombres se fondant l’une dans l’autre sous les réverbères. Chaque pas que nous faisions semblait nous rapprocher davantage, chaque mot partagé renforçait notre lien. Cette nuit-là, nous avons découvert que l’amour pouvait être une source de guérison, même au milieu des tempêtes les plus sombres.

En la raccompagnant à sa voiture, Jordan se tourna vers elle, un peu hésitant :

« J’ai vraiment apprécié ce moment, Kaessy. J’aimerais beaucoup qu’on se revoie. »

« Moi aussi, répondit-elle en souriant. Je me suis sentie si bien avec toi. »

Ils échangèrent un regard intense, plein de promesses. Puis, Jordan se pencha légèrement et l’embrassa doucement sur la joue :

« À bientôt alors ! »

« À bientôt », murmura Kaessy, le regard suivant Jordan alors qu’il s’éloignait.

Ce soir-là, Kaessy s’endormit avec un sourire sur les lèvres, ses pensées tournées vers Jordan. Elle ne pouvait s’empêcher de se demander où cette nouvelle connexion les mènerait. En ce qui le concerne, Jordan se sentit empli d’une énergie nouvelle, une sensation d’espoir et d’anticipation qu’il n’avait pas ressentie depuis longtemps.

Ainsi, leur relation continua de se développer, chaque rencontre approfondissant leur lien et renforçant leurs impressions mutuelles. Ils se voyaient régulièrement, explorant ensemble la ville, partageant des repas et des moments de silence confortable. Chacun de ces moments les rapprochait, tissant peu à peu une toile de complicité et de désir.

Kaessy

Kaessy se sentait de plus en plus dépendante de ces moments avec Jordan. Chaque rencontre était une bouffée d’air frais, une parenthèse enchantée dans une vie autrement ordinaire. Les heures passées ensemble semblaient s’étirer à l’infini, chaque minute était remplie de conversations profondes, de rires partagés et de silences complices. Jordan devenait le centre de ses pensées, l’inspiration de ses créations artistiques, et chaque séparation devenait un peu plus difficile à supporter.

Dans son atelier, Kaessy trouvait que les couleurs de ses peintures devenaient plus vives, les formes plus audacieuses. Elle voyait Jordan dans chaque coup de pinceau, dans chaque nuance. Ses œuvres reflétaient l’intensité de ses sentiments, la passion grandissante qu’elle éprouvait pour lui. Les souvenirs de leurs moments passés ensemble nourrissaient son imagination, chaque détail de son visage, chaque inflexion de sa voix, chaque geste délicat trouvait sa place dans ses créations.

Mais cette dépendance émotionnelle avait aussi son revers. Lorsqu’elle n’était pas avec Jordan, Kaessy ressentait un vide, une absence presque physique. Elle se surprenait à attendre impatiemment le prochain message, le prochain appel, la prochaine rencontre. L’attente devenait insupportable, chaque minute sans lui s’étirait en une éternité douloureuse. Elle se demandait souvent comment elle avait pu vivre sans lui avant, comment elle avait pu se contenter d’une existence où il n’était pas encore entré.

Jordan

Jordan, quant à lui, commençait à ressentir une possessivité grandissante. Cette connexion fragile mais intense qu’ils partageaient était devenue sa priorité. Il avait besoin de Kaessy, de sentir sa présence, de savoir qu’elle était à lui. Cette idée le consumait, rendant ses pensées de plus en plus obsédantes. Il voulait la protéger, la garder près de lui à tout prix.

Lorsqu’il était avec Kaessy, Jordan se sentait invincible, comme si rien ne pouvait les séparer. Mais l’angoisse montait dès qu’ils se quittaient. Il devenait jaloux du temps qu’elle passait loin de lui, des autres personnes qui faisaient partie de sa vie. Chaque moment où elle n’était pas à ses côtés était une source d’anxiété. Il commençait à surveiller ses réseaux sociaux de manière compulsive, à chercher des indices sur ce qu’elle faisait, avec qui elle était.

La possessivité de Jordan ne s’arrêtait pas là. Il avait besoin de s’assurer que Kaessy pensait à lui autant qu’il pensait à elle. Chaque fois qu’ils étaient ensemble, il la bombardait de questions sur sa journée, ses amis, ses activités. Il voulait tout savoir, tout contrôler. Cette obsession le rongeait, transformant son amour en quelque chose de plus sombre et de plus destructeur.

Cette dynamique entre Kaessy et Jordan créait une tension palpable. Kaessy, avec son besoin croissant de la présence de Jordan, et Jordan, avec sa possessivité grandissante, formaient un cocktail émotionnel explosif. Ils étaient pris dans un tourbillon d’émotions intenses, incapables de trouver un équilibre sain.

Chaque séparation devenait une épreuve de plus en plus difficile à surmonter. Pour Kaessy, c’était une douleur sourde qui la prenait aux tripes, une angoisse qui la laissait épuisée et vulnérable. Pour Jordan, c’était une rage silencieuse, une peur de perdre ce qu’il considérait comme son bien le plus précieux.

Leurs amis et leurs familles remarquaient ce changement. Kaessy, autrefois si indépendante et pleine de vie, semblait désormais anxieuse et repliée sur elle-même. Jordan, quant à lui, était devenu plus irritable, plus possessif, son humeur oscillant dangereusement entre la tendresse et la colère.

Cette spirale descendante les emportait lentement, chaque jour un peu plus. Ils savaient au fond d’eux-mêmes que cette relation, bien que passionnée, était en train de les détruire. Mais ils étaient incapables de s’en détacher, trop profondément liés par cette dépendance mutuelle et cette obsession dévorante.

Cependant, sous la surface de cette passion naissante, des ombres commençaient à se former. L’obsession et la possessivité menaçaient de ternir ce qui aurait pu être une belle histoire d’amour. Mais pour l’instant, Kaessy et Jordan étaient encore aveuglés par l’éclat de leur attraction mutuelle, inconscients des dangers qui les guettaient.

Les jours suivants, Kaessy et Jordan continuèrent de se voir régulièrement. Chaque rencontre était une découverte, un pas de plus vers une compréhension mutuelle plus profonde. Leur attirance réciproque se renforçait, mêlée de fascination et de désir grandissant.

Un soir, ils se retrouvèrent dans un petit restaurant italien, recommandé par Kaessy. Les lumières tamisées et l’ambiance cosy créaient une atmosphère intime. Ils s’installèrent à une table près de la fenêtre, un peu isolée du reste des clients.

« Je suis vraiment content que tu aies suggéré ce lieu, dit Jordan en souriant. C’est charmant ici. »

« Je suis contente que tu aimes, répondit Kaessy, ses yeux brillants de plaisir. J’adore cet endroit. C’est parfait pour une soirée tranquille. »

Ils commandèrent du vin et des plats, puis se plongèrent dans une conversation animée. Jordan partagea des souvenirs de son enfance, grandissant dans une petite ville. Il évoqua ses parents, son père, un professeur de mathématiques strict, et sa mère, une artiste passionnée qui peignait des paysages magnifiques.

« Ma mère était ma première source d’inspiration, dit-il en sirotant son vin. Elle m’a appris à voir la beauté dans les petites choses, à apprécier l’art et la nature. Mais mon père, il voulait que je suive une voie plus pratique. C’est pourquoi je suis devenu ingénieur en informatique. »

Kaessy l’écoutait attentivement, touchée par la dualité de ses influences parentales.

« C’est fascinant. Tu sembles avoir trouvé un équilibre entre les deux mondes. »

Jordan haussa les épaules.

« Je suppose que oui. Mais parfois, je me demande ce qui se serait passé si j’avais suivi mon cœur et poursuivi une carrière artistique. »

Kaessy sourit, comprenant parfaitement ce dilemme.

« Je pense que tu peux toujours trouver des moyens de nourrir ton côté créatif, même dans un travail plus technique. »

Ils parlèrent ensuite de l’éducation de Kaessy. Elle avait grandi dans une famille aimante, mais ses parents étaient souvent absents en raison de leurs carrières exigeantes. Son beau-père était avocat, et sa mère, chirurgienne. Étant la troisième enfant d’une fratrie de cinq enfants, Kaessy avait du mal à trouver sa place. Ses frères et sœurs plus âgés étaient souvent absorbés par leurs propres activités, laissant Kaessy seule avec ses pensées et ses rêves.

Elle avait passé beaucoup de temps seule, se réfugiant dans le dessin et la peinture pour échapper à la solitude qui pesait sur ses épaules. Son imagination était devenue son refuge, ses créations artistiques devenant un moyen d’exprimer les émotions qu’elle gardait enfouies au plus profond d’elle-même. À travers ses dessins, elle pouvait échapper à la réalité, créer un monde où elle se sentait en sécurité, où elle pouvait être elle-même sans craindre le jugement des autres.

Mais malgré ses talents artistiques et sa capacité à se perdre dans son propre monde, Kaessy se sentait souvent déconnectée du reste du monde. Elle était une enfant solitaire, cherchant désespérément un lien, un sentiment d’appartenance qui lui échappait cruellement.

« Le dessin est devenu mon échappatoire, expliqua-t-elle en jouant avec son verre de vin. C’était ma manière de me sentir moins seule, de créer des mondes où je pouvais m’évader. »

Jordan la regarda avec une nouvelle compréhension.

« C’est incroyable comment l’art peut être une source de réconfort et de connexion. »

Ils continuèrent de partager des détails sur leurs vies personnelles, révélant des morceaux de leur passé qui les avaient façonnés. Kaessy parla de ses études en arts graphiques, de ses premiers emplois en tant que free-lance, et de ses projets actuels. Jordan raconta ses années à l’université, ses premiers pas dans le monde professionnel et les défis qu’il avait rencontrés.

Cette exploration de l’enfance de Kaessy éclairait d’un nouveau jour les défis auxquels ils étaient confrontés dans leur relation. Leurs passés respectifs, marqués par des blessures et des cicatrices invisibles, avaient façonné les personnes qu’ils étaient devenues. Et maintenant, ils devaient naviguer à travers les décombres de leurs traumatismes passés pour trouver un terrain d’entente, un amour qui pouvait surmonter les épreuves de la vie.

Au fur et à mesure de la soirée, leurs confidences devinrent plus personnelles. Alors que les heures s’écoulaient, Jordan se sentit de plus en plus à l’aise pour ouvrir son cœur à Kaessy. Il lui parla de sa dernière relation amoureuse, une histoire compliquée qui s’était terminée douloureusement.

« Elle était quelqu’un de bien, mais nous avions des visions différentes de la vie, expliqua-t-il, son regard se perdant dans le lointain, comme s’il revivait les souvenirs douloureux. Nous nous sommes séparés il y a environ un an, et depuis, j’ai eu du mal à m’ouvrir à nouveau. »

Kaessy l’écoutait avec une attention soutenue, ressentant l’émotion derrière chaque mot prononcé. Elle percevait la douleur cachée dans le ton de sa voix, la tristesse voilée dans ses yeux. Elle comprenait maintenant pourquoi Jordan était si réticent à s’engager à nouveau, pourquoi il gardait parfois une certaine distance entre eux malgré l’intensité de leurs sentiments.

C’était un moment de vulnérabilité partagée, où les barrières entre eux s’effaçaient pour laisser place à une connexion plus profonde. Kaessy sentait son cœur se serrer d’empathie pour Jordan, ressentant sa propre douleur reflétée dans la sienne. Elle voulait lui dire qu’il n’était pas seul, qu’elle était là pour lui, mais ses propres peurs l’empêchaient de trouver les mots justes.

Pourtant, dans ce silence partagé, dans ces confidences échangées, Kaessy sentit un lien encore plus fort se tisser entre eux.

Kaessy hocha la tête, compatissante.

« Je comprends. Les relations peuvent être compliquées. Pour moi, la dernière relation sérieuse a été il y a deux ans. C’était intense, mais destructeur. Après ça, j’ai décidé de me concentrer sur moi-même et sur mon travail. »

Jordan la regarda, admiratif.

« Tu es une femme forte, Kaessy. Et c’est une qualité rare. »

Kaessy rougit légèrement.

« Merci, Jordan. Je pense que nous avons tous nos forces et nos faiblesses. L’important, c’est d’apprendre de nos expériences et de continuer à avancer. »

Leur conversation se poursuivit ainsi, entre rires et moments de réflexion silencieuse. Ils découvrirent des goûts communs, des passions partagées et des valeurs similaires. Plus ils parlaient, plus leur connexion s’approfondissait.

Après le dîner, ils décidèrent de faire une promenade dans le parc voisin. La nuit était douce, et les lumières des lampadaires créaient une ambiance romantique. Jordan prit doucement la main de Kaessy, un geste naturel et réconfortant. Elle sentit un frisson la parcourir, savourant la sensation de ses doigts entrelacés avec les siens.

Ils marchèrent en silence pendant un moment, profitant de la compagnie de l’autre. Kaessy se sentait en sécurité avec Jordan, comme si elle pouvait lui confier ses pensées les plus intimes. Jordan, de son côté, ressentait un besoin croissant de la protéger et de la rendre heureuse.

« Kaessy, murmura-t-il, s’arrêtant soudainement pour la regarder dans les yeux. Je suis vraiment content de t’avoir rencontrée. Tu apportes quelque chose de spécial dans ma vie. »

Kaessy le regarda, émue.

« Moi aussi, Jordan. Tu es quelqu’un d’exceptionnel, et je suis heureuse que nos chemins se soient croisés. »

Ils se rapprochèrent, leurs visages à quelques centimètres l’un de l’autre. Jordan pencha légèrement la tête, et Kaessy ferma les yeux, anticipant le baiser à venir. Leurs lèvres se rencontrèrent doucement, un baiser tendre et plein de promesses. Ce fut un moment magique, un instant suspendu dans le temps.

En se séparant, ils échangèrent un sourire complice. La nuit avançait, et ils savaient qu’ils devaient se dire au revoir pour l’instant. Jordan raccompagna Kaessy à sa voiture, et ils se quittèrent avec un dernier baiser doux.

Sur le chemin du retour, Kaessy se sentait légère, remplie d’une joie nouvelle. Elle savait que quelque chose de spécial était en train de naître entre eux, quelque chose qui pourrait potentiellement changer leur vie. Jordan, quant à lui, se sentait optimiste et plein d’espoir. Il était impatient de voir où cette relation les mènerait.