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Mark, jeune homme candide au destin jusque-là ordinaire, voit son existence basculer le jour où il devient la cible du gouvernement. Portant en lui une singularité que les autorités jugent menaçante et cherchent à éradiquer, il se retrouve pris dans une traque implacable, chaque instant pouvant sceller son sort. Contraint de fuir, il comprend vite que son combat dépasse sa propre survie : ceux qu’il aime sont désormais en danger. Tandis que l’étau se resserre, Mark devra se jouer des ombres d’un pouvoir prêt à tout pour l’anéantir. Mais comment échapper à un adversaire omniscient ? Jusqu’où devra-t-il aller pour préserver ce qui lui reste ? La vérité qu’il porte pourrait bien être sa perte... ou le dernier espoir d’un monde en déclin.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Roméo Leguay exprime sa vision du monde à travers ses œuvres, chacune capturant un instant de son quotidien. Par son écriture, il questionne, dévoile et partage ses émotions, ses expériences et ses réflexions, vous invitant à entrer dans son univers intime.
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Seitenzahl: 416
Veröffentlichungsjahr: 2025
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Roméo Leguay
L’Onder
Roman
© Lys Bleu Éditions – Roméo Leguay
ISBN : 979-10-422-6301-0
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Alors que je dors paisiblement, le réveil se met à sonner. Les LED vertes de celui-ci indiquent huit heures zéro zéro. Je soulève donc mon drap et m’assois au bord de mon lit. J’appuie finalement sur le réveil quand celui-ci affiche huit heures zéro trois. La sonnerie est une habitude qui ne me dérange pas. Après m’être étiré, je me lève. En me levant, ma vision est floue. Je retombe sur mon lit afin de retrouver une vue normale et nette. Ma chambre est plutôt classique, avec des murs blancs et verts. Elle contient un bureau avec un ordinateur fixe assez puissant, un grand lit double et deux tables de nuit, chacune équipée d’une lampe. La porte se trouve sur ma gauche, derrière moi, une grande fenêtre. Le store n’est pas entièrement fermé, je vois des lumières passer de temps en temps. Elles illuminent ma chambre, permettant de voir une bibliothèque et un tableau représentant un château du Moyen Âge. Je regarde une nouvelle fois mon réveil, il est huit heures zéro huit. Je me relève, cette fois, ma vision n’est plus floue. À l’aide des lumières extérieures qui passent à travers les rayures du store, je parviens à atteindre la porte. Je l’ouvre et sors de ma chambre.
En sortant, j’allume la lumière du couloir. Les néons du couloir clignotent quelques instants avant de s’allumer complètement. Le couloir est assez large et donne sur mon salon. Je poursuis mon avancée. La première porte à ma droite est fermée, la seconde aussi. Je m’arrête devant la première porte à ma gauche, qui se trouve en face de la première à droite. J’ouvre et entre.
Seule une petite fenêtre permet d’éclairer la salle de bain. Je m’avance vers l’évier puis allume la lumière du miroir. Je fais couler l’eau afin qu’elle soit tiède. Je passe mes mains sous le robinet afin de récupérer un peu d’eau dans les creux de mes mains. Je me penche légèrement pour me mouiller le visage. J’éteins l’eau. Je prends une des deux serviettes sur le radiateur pour m’essuyer. Je croise mon regard dans le miroir. Je ne peux pas me regarder, car je n’ai pas de réelle identité. Je sais seulement que je suis un homme. Un jour, je trouverai de réelles réponses à mes questions sur mon identité. Je repose la serviette au même endroit, puis je sors de la salle de bain et me dirige vers mon salon. Je referme la porte derrière moi et pense à éteindre la lumière du miroir.
J’arrive dans mon salon, la télé est éteinte, les stores sont fermés, tout semble être à sa place. Je me dirige vers la cuisine ouverte. Pas grand-chose à dire, c’est une cuisine simple. J’ouvre un placard suspendu et en sors un bol noir, que je pose sur la table avant de refermer la porte. Dans mon frigo, j’ai une bouteille de lait déjà ouverte. Je la prends et me sers un bol de lait, puis je décide de chauffer mon bol de lait au micro-ondes. Pendant le temps de chauffe, je pose une boîte de céréales. Puis j’ouvre les stores de la cuisine. Je regarde les stores monter.
Je suis ébloui par des lumières bleues. Mon réflexe est de mettre ma main droite devant la lumière pour stopper l’éblouissement. J’arrive à distinguer une voiture. C’est une Ond V4.2, l’Ond est une marque de voiture, le V4.2 correspond à la version du véhicule. Ce sont des voitures récentes, dernier modèle de la marque. Pas le temps de regarder dehors que le micro-ondes sonne. Je récupère mon bol de lait chaud, je verse des céréales dedans, suffisamment pour ne pas en reprendre. Je m’assois devant mon bol de céréales et commence à manger à l’aide d’une cuillère. On entend seulement le bruit des céréales qui croustillent dans ma bouche.
J’adresse un regard rapide vers l’extérieur. On peut y voir les tours. Les tours sont des habitations des classes moyennes, j’habite moi-même dans une tour. Ma tour se nomme : 00110101 00101110 00110010, ce qui signifie 5.2. Pour être plus précis, la tour se trouve dans la rue numéro cinq et c’est la deuxième tour. Comme dans une rue classique, les numéros pairs sont d’un côté et les impairs de l’autre. Je finis enfin mon bol de céréales. Je me lève pour déposer la vaisselle dans l’évier de la cuisine. Je fais le tour de toutes les pièces de l’appartement afin d’ouvrir tous les stores.
Je m’installe sur mon canapé avec mon ordinateur portable. Je suis développeur par passion et par métier. Le seul souci, c’est que la création d’intelligence artificielle (IA) n’est pas légale, pourtant je le fais parce que j’aime ça. C’est une des règles fixées par l’Administrateur.
L’Administrateur, c’est le nom que l’on donne à celui qui gouverne notre ville. Personnellement, je n’ai rien contre lui ni contre sa politique. J’ai la paix et cela me convient parfaitement. Je sors rarement dehors, car mon travail est de développer, je peux le faire depuis chez moi donc j’en profite.
Les voitures ne font que passer, la ville est d’une activité gigantesque. Mon appartement est au trente-sixième étage, pourtant il y a beaucoup de voitures qui passent à ce niveau. Je ne sais pas pourquoi, à plus de cent soixante-dix mètres de haut, il y a autant de voitures. Enfin, je poursuis mon codage d’hier soir. Je travaille pour le gouvernement, l’Administrateur me donne de quoi faire en ce moment. Je n’ai pas à me plaindre de ma vie. Un emploi sympathique avec certains avantages. Je suis passionné par le Moyen Âge, je trouve que c’était une époque géniale. Il n’y avait pas de règles, seulement des villages et petites cités qui vivaient entre elles. Maintenant, tout le monde vit entassé dans la ville. Je vais dans la cuisine me chercher un verre d’eau, en passant je m’arrête quelques secondes devant la fenêtre afin de contempler l’extérieur. Je reviens sur le canapé et continue à coder.
Je lève un moment le nez de mon écran, l’horloge du salon indique onze heures trente-quatre. Je décide donc d’aller prendre une douche. En entrant dans la salle de bain, j’enlève mes vêtements, puis je rentre dans la cabine de douche. Je fais couler l’eau afin qu’elle soit un minimum chaude. Je m’appuie à l’aide de mon bras droit contre le mur. Je fixe le sol. L’eau coule sur mon corps de façon régulière et harmonieuse. Je coupe quelques secondes ma respiration afin d’écouter entièrement le bruit de l’eau qui coule. Je coupe l’eau après m’être lavé correctement. Je sors de la cabine et mets ma serviette autour de moi. Puis je me regarde dans le miroir.
Mon œil gauche est rouge alors que le droit est vert. Tout le monde possède des yeux verts sauf moi, j’en ai un rouge. Je suis donc différent.
Je m’habille rapidement et sors de la salle de bain. Je ne me sens pas bien, je pense que je me suis regardé trop longtemps dans le miroir. Je n’ose pas sortir à cause de cet œil rouge. Pourtant, mon frigo est vide, je dois sortir faire des courses. J’attrape mon manteau noir et mets ma capuche. Une fois sorti, je ferme à clé. Mon manteau devient vert et mon visage entièrement noir, on ne peut pas distinguer mon visage. J’avance dans le couloir de l’étage afin d’atteindre l’ascenseur, j’appuie sur le bouton. Je regarde les nombres défiler au-dessus de la porte de l’ascenseur.
Après un petit moment, les portes de l’ascenseur s’ouvrent, j’entre et j’appuie sur le bouton zéro. Les portes se referment et l’ascenseur se met en mouvement, je descends. J’arrive enfin à l’étage zéro, le rez-de-chaussée. Je sors de l’ascenseur, le hall d’entrée est plutôt grand. Sur ma droite se trouvent les boîtes aux lettres. Sur ma gauche se trouve un accès au garage et le local poubelle, des pièces communes pour toute la tour. Je me dirige donc vers la porte de sortie.
Me voici dans la rue. La population est souvent dehors, peu de personnes sont comme moi à se terrer dans leurs appartements. Je prends à droite pour remonter sur le boulevard. Personne ne me remarque, je suis si insignifiant pour eux que je peux sortir sans problème, pourtant je n’aime pas sortir. Du moment que je garde mon manteau et ma capuche. Le commerce le plus proche est de l’autre côté du boulevard. Je vais attendre que les feux passent au rouge pour les véhicules afin de traverser en toute tranquillité. Tout le monde fait de même, on se croirait à Tokyo. Il y a des routes au sol, mais aussi des routes aériennes. Les vieux modèles de véhicules sont au sol alors que les riches peuvent s’offrir des modèles volants. J’ai fini par traverser le boulevard sur le passage prévu à cet effet. Je suis accompagné par d’autres habitants qui vont sans doute faire leurs courses.
Nous voici arrivés à l’Hexa Market. C’est un commerce assez connu pour la vente alimentaire, spécialisé dans ce domaine. Idéal pour refaire le plein de provisions. J’entre dans le commerce. Contrairement aux anciens commerces, il n’y a aucune caisse avec du personnel, seulement des caisses automatiques qui prélèvent nos crédits directement sur notre compte.
Oui, j’oubliais que notre monde ne possède pas de monnaie physique, tout est virtuel. Cela fonctionne sous forme de crédits que l’on reçoit à la fin du mois, comme une paye. Les crédits permettent de faire énormément de choses, comme avoir un véhicule personnel ou bien se nourrir. Certaines personnes comme moi n’ont pas à se soucier de payer un loyer puisque c’est le gouvernement qui gère. C’est un des fameux avantages quand tu bosses pour le gouvernement.
Je passe devant l’accueil et me dirige vers un rayon bien précis, celui des boîtes de conserve. J’adore les raviolis en conserve ! Une fois arrivé dans le rayon, je commence à mettre quelques conserves dans mon sac, ainsi que des paquets de différentes variétés de pâtes. Après cela, je décide d’aller chercher des bouteilles de lait et un nouveau paquet de céréales. Je ne m’éternise pas dans le magasin. J’arrive à une des caisses automatisées pour y passer mes articles. Cela ne me prend que quelques secondes, pas besoin de tout sortir du sac, la caisse détecte directement son contenu et vous donne le montant de crédits qui vous sera débité. Je valide la transaction puis quitte l’Hexa Market. Je décide de retourner chez moi en prenant le chemin inverse.
J’entre dans mon appartement en fermant la porte derrière moi, puis je me dirige vers la cuisine pour y ranger mes provisions. Je me prépare une conserve de raviolis dans une casserole. Je branche mon ordinateur portable afin qu’il récupère un maximum de batterie pendant le repas de midi. Je dresse la table pendant que ça chauffe. Après le dressage, je vais me poser sur le balcon.
Je m’accoude à la rambarde en fixant les tours de l’autre côté de la rue. Je repense à ma petite sortie de ce matin. J’étais comme invisible, personne ne faisait attention à moi, pourtant je suis différent. Malgré que mon œil rouge soit caché, je ne suis pas à ma place ici. Tiens, je viens de penser, vous ne connaissez pas mon nom. Je me prénomme Mark. La lumière du jour provoque des effets que je ne peux contrôler. Quand je suis dans l’obscurité, personne ne peut me voir. On peut seulement voir mon œil rouge. Dansnotre monde, chacun peut être ce qu’il veut, que cela soit au niveau de l’apparence, ou au niveau interne, mentalement, psychologique, etc. Je suis comme une erreur dans ce monde,unecréationquiamaltourné.Jeneconnaispasexactementl’originede ma création, mon jour de naissance, je ne le connais pas.
Je quitte mon balcon pour retourner dans la cuisine. Je coupe le gaz et récupère ma casserole. Je déverse son contenu dans une assiette. Je me sers un verred’eaufraîche.C’estl’heuredemanger.Jememetsàtableetjecommence à manger des raviolis en boîte. Rien de bien passionnant dans ma vie, un quotidien plutôt banal. Je sais que je vais très prochainement subirdes tests afin d’être réajustée. Mon œil rouge est considéré comme un virus.
Après avoir bien mangé, je vais dans ma chambre pour continuer mon développement personnel. Je suis en train de concevoir une IA, même si c’est illégal, je ne m’arrêterai pas dans ma conception.
Je m’assois sur ma chaise de bureau et j’allume mon ordinateur. J’entre mon mot de passe et ouvre mon logiciel de développement personnel que j’ai moi-même conçu. J’ai un fichier IA dans mon logiciel, il me permet de voir mon développement en cours. Chloé, c’est comme ça que j’ai appelé cette IA. Je ne sais pas pourquoi je lui ai donné ce nom, il me paraît bien. L’avantage de mon logiciel, je peux tout faire sur une IA. Je peux la modéliser en trois D afin de lui créer les formes physiques que je souhaite. J’ai donc créé une humaine dans mes âges afin de me tenir compagnie. Pour le moment, je ne peux pas discuter avec elle, cela m’est impossible, il faudrait que j’arrive à l’importer dans mon monde.
J’hésite à le faire. Cela pourrait provoquer un trouble temporel ou spatial. Bon, il me faut aussi un Créateur d’IA (C.I.A.). Un projet pour ne plus vivre seul qui semble risqué. Mais je donnerais n’importe quoi pour ne plus m’ennuyer toute la journée. Chloé représente mon idéal féminin, un jour peut-être elle sera parmi nous. L’avantage de mon logiciel pour créer des IA me permet de concevoir de A à Z des personnes uniques. Je peux définir leurs caractères, leurs goûts, leurs envies, en gros je peux tout faire avec elles. Mais l’IA la plus développée c’est Eva. Une femme protectrice. Rien ne pourrait m’arriver si elle était là. Je vais continuer à bosser sur mes projets personnels cet après-midi.
Le soleil commence à se coucher, je peux l’observer depuis la fenêtre de chambre ou mon balcon. J’aime le regarder descendre derrière la montagne au Nord. Les rayons du soleil révèlent mon corps, une fois la nuit venue je serais invisible pour tous. Mais je vais rester là à regarder ce coucher de soleil rayonnerdanslecielavecsesdiversescouleurs.Encoreunejournéequi s’achève avec de la beauté. Demain, je dois me rendre à l’hôpital pour mes tests, j’espère que tout va bien se passer. Je continue à regarder le soleil qui a pratiquement disparu derrière la montagne.
Unefoislanuitinstallée,jevaisdanslacuisineprendreunboutdepainet unfromagedanslefrigo,enconstatantquej’enaipluspourlesautresjours. Je retourne dans ma chambre, mange, puis me couche en éteignant la lumière, l’ordinateur et en fermant le store.
Comme chaque matin, le réveil sonne à huit heures pile. Je me lève et je commence ma journée exactement comme hier. Après avoir déjeuné, j’enfile mon manteau, mets ma capuche, puis je sors de mon appartement en fermant à clé une fois sortie.
Aujourd’hui, on va pouvoir m’enlever mon défaut, l’œil rouge considéré comme un virus. Je me dirige dans la rue numéro sept, c’est devant cette ruequesetrouvel’hôpital.L’hôpitalsenomme:Modération.J’entredanslehallde l’hôpital, les murs sont neutres, c’est à dire : blanc. Je sais que chaque service hospitalier possède sa propre couleur afin de les différencier.
Je me présente à l’accueil et expose mon papier de rendez-vous. La secrétaire qui est une femme que l’on croise probablement tous les jours lorsqu’on sort de chez soi m’explique comment me rendre au service de mon rendez-vous. C’est ainsi que je me retrouve dans un ascenseur avec deux personnels de l’hôpital. Les boutons trois, huit et douze sont allumés, cela signifie que nous allons tous les trois à des étages différents, moi je m’arrête au 8e étage, au service de traitement des virus.
L’ascenseur s’arrête une première fois, une des deux personnes descend à cet étage. Puis l’ascenseur reprend son ascension vers le huitième étage sans arrêt. Je descends, le hall du service est plutôt grand. Chaque service possède une sorte d’accueil. Je m’y dirige afin de montrer ma présence à mon rendez-vous. On m’explique que je dois attendre un peu plus loin et que le personnel a été prévenu de mon arrivée. Je m’installe dans le couloir qu’on m’a indiqué.Les murs du service sont blanc et rouge. Le rouge doit représenter un danger pour correspondre au service des virus. Je surfe sur mon téléphone en attendant. Après un petit moment d’attente, une femme vient me chercher et me demande delasuivre,jem’exécute.J’arrivedansunepièceavecunetableentouréed’une machine circulaire. On me demande d’ôter mes vêtements sauf mes sous-vêtements, on m’autorise à les garder pour des raisons de pudeur. Suite à cela, le médecin qui me suit depuis quelque temps m’explique comment fonctionne la machine présente dans la pièce, il s’agit d’un Binary Scanner.
C’est une machine qui permet de soigner, détecter ou traiter un virus. On m’installe sur la table, puis celle-ci avance dans le Binary Scanner. Le médecin me demande si tout va bien, je lui réponds qu’il n’y a aucun problème. Il ferme la machine, je pense pendant une fraction de seconde à mes recherches et mes développements personnels. Des anneaux lumineux tournent autour de moi, ils accélèrent de plus en plus afin de former un cylindre entier.
En ce moment, la lumière blanche produite par les anneaux ne me fait rien. La lumière du cylindre devient rouge. Je commence à avoir des mots de tête, la douleur devient insupportable. Mon œil me fait souffrir, il me brûle intérieurement.J’essaiedetrouverunmoyendesortiroudestopperlamachine, je tape contre le cylindre rouge. Ma main s’éparpille en une bouillie de zéro et un vert. Du coup, je ne comprends pas ce qu’il se passe. Je pousse des hurlements de douleur tout en gesticulant. Je pose ma main gauche sur mon œil rouge. Je suis comme détruit intérieurement, je ressens un vide en moi. Le pire, c’est que cela n’a duré que quelques secondes avant que la machine ne s’arrête et que l’on me sorte de celle-ci, le personnel soignant tournait dans tous les sens. J’aperçois un visage familier, celui de mon médecin spécialiste avant de perdre connaissance.
J’ouvre les yeux, j’hésite encore à bouger. Je vois un plafond. Je doute fortement que la mort nous montre un plafond. J’essaie de m’asseoir sur le litoù je suis installé, mais rien qu’un petit mouvement provoque une douleur infernaledansmatêteetmonœilgauche.Jemedemandesijesuisguéri,ont-ils réussi à me soigner ?
Je commence à retrouver mes souvenirs dans la salle d’opération. Je me revoistaperethurler.Lemomentoùmamainacomplètementétédétruiteparle cylindre qui tournait à grande vitesse. Et cette lumière rouge, rien que d’y penser, j’enaimal à la tête. Dans ce momentde douleur,j’aimerais bien avoir un repas italien. Attendez, pourquoi je voudrais un repas italien ? J’en ai aucuneidée, mais mon corps c’est ce qu’il veut. J’ai bizarrement envie de m’échapper, mais également envie de manger. Rien ne colle ! Alors que j’étais dans mes pensées, l’infirmière qui m’accompagnait plutôt entre dans ma chambre, je peux la voir du coin de l’œil s’approcher de moi. Bizarrement, j’ai pu voir cette infirmière rentrer dans la pièce alors que mon œil gauche est bandé. Pourtant il est impossible de pouvoir la voir directement entrer sans bouger la tête. Comment j’ai pu la voir rentrer ?
Elle retire mon bandage sur mon œil gauche. Elle a un mouvement de recul alors qu’elle n’a pas fini de retirer le bandage. Elle semble horrifiée par ce qu’elle voit. Je finis le travail à sa place, elle sort en courant de la chambre en appelant le médecin. Je prends au moins une bonne minute à me redresser sans avoir de grosse douleur dans mon œil et ma tête. Je regarde mon reflet dans la vitre se trouvant à ma droite.
Mon œil gauche est d’un rouge sang, pourtant je le trouve si beau. Cette couleurestsi belleetexpressiveàlafois.Pourune fois,j’acceptemadifférence. Je ne comprends pas, j’ai passé tellement d’années à essayer de me faire retirer ce virus,maintenant,auplusprofonddemoi,j’aimeraislegarder.Êtredifférentne veutpasforcémentdire êtremauvais.Jebattraispourconservermadifférence.Je me rends compte assez rapidement que ce combat risque d’être dangereux et pratiquement impossible.
L’infirmièrerevient avecle médecin,ils semblenttouslesdeux surpris de me voirdebout devant cette vitre.Lemédecinme demandede m’allongeroude m’asseoir. Je lui ai dit clairement que je ne le ferais pas. Je suis un danger seulement pour moi-même, et non pour mon entourage.À ce moment précis, le médecin m’appelle par mon prénom « Mark ».
Je ne saurais dire pourquoi ni comment, mais en me retournant, il me regarde et regarde l’infirmière comme s’il se demandait ce qu’il faisait ici. C’est étrange, c’est comme si d’un coup on lui avait supprimé sa mémoire. Il se demandait pourquoi il était dans un hôpital et se disait qu’il n’avait rien à faire ici. Cette action étrange se produit aussi sur l’infirmière quelque temps après. Quand elle a prononcé mon prénom.
Je n’aurais probablement pas dû faire ça, mais je me suis dirigé vers l’ascenseur avec le médecin et l’infirmière. Personne ne soupçonnait que les deux avaient comme perdu leur mémoire. On se retrouve tous les trois dans le hall d’entrée de l’hôpital. Je leur explique un peu les environs avant de sortir sans éveiller le moindre soupçon.
Je marche sur le trottoir avec ma capuche. Je regarde le sol, car je n’ose pasregarderlespersonnesquejecroise.Monmanteaumepermetdegarderune apparence humaine, mais je commence à croire que je ne suis pas humain.
J’appartiens à quelle espèce ? J’arrive devant l’Hexa Market, c’est le moment pour moi de traverser le boulevard afin de retourner chez moi.J’attends encore une fois que le feu piéton passe au vert, pourtant je trouve si belle la couleur rouge du feu d’attente. Pour une raison que j’ignore, la rouge m’attire. Je suis encore sonné par cette opération qui a mal tourné. Le feu passa finalementauvert,touteslespersonnesquiattendaienttraversaientle boulevard. Je lève la tête un petit instant, je peux observer l’immensité des tours, ainsi que les routes aériennes. J’arrive devant la tour 5.2. J’entre.
Avant de prendre un des ascenseurs, j’ouvre ma boîte aux lettres. Je prends le magazine qui s’y trouve. Je feuillette le magazine en marchant vers l’ascenseur. Le magazine parle d’automobile sur les premières pages, puis de média pour finir sur des meubles. Rien de bien intéressant. L’ascenseur est ouvert, j’entre et je clique sur le bouton trente-six. Les portes finissent par se refermer et l’ascension commence. L’ascenseur s’arrête au vingt-troisième étage, les portes s’ouvrent.
Un vieillard me regarde, j’ai un malaise, je n’ose pas croiser son regard par peur qu’il me dénonce au sujet de mon œil rouge. Le vieux possède deux yeux verts, se tenant avec une canne en bois. Il porte des lunettes rondes, une barbe blanche soigneusement taillée. Ces vêtements sont plutôt propres et bien entretenus,onpeutdistinguerdespliuresfaiteslorsd’unrepassage.Unecravate noire, et des chaussures avec des talonnettes. Un homme si bien vêtu ne devrait pas vivre ici. C’est là que je remarque qu’il tient une mallette noire dans sa seconde main. Je pense qu’il venait rendre visite à une personne, un homme hautement placé, mieux que moi en tout cas. Il me demande si je descends, je lui explique rapidement que non, mais que je lui renvoie l’ascenseur. Il me sourit, je retiendrais que son sourire puisque les portes se referment au même moment.
J’arrive enfin au trente-sixième étage, avant de sortir j’appuie sur le bouton vingt-trois. Les portes se referment derrière moi. Me voici devant ma porte, le numéro six. Il y a dix appartements par étage. J’ouvre ma porte, puis j’entre en refermant la porte à clé une fois rentrée. Par réflexe défensif, je ferme tous les stores de mon appartement. Je m’assois sur mon lit en regardant mon ordinateur fixe, pourtant ce sont surtout mes pensées et la suite des évènements qui m’intriguent le plus.
Le cylindre, les feux, mon œil, la couleur rouge provoquent une sensation de liberté. Je ne veux pas perdre cette sensation. Pour le moment, personne n’est au courant de mon échappée. Les autorités risquent d’être à ma recherche très prochainement, je dois partir. Mais partir seul n’est pas une bonne solution, il me faut de l’aide.
J’ai comme une idée en tête en regardant mon ordinateur. J’ai trouvé ! Je me lève brusquement et commence à fouiller mon bureau à la recherche d’une clé USB. J’en trouve une assez rapidement, elle est encore dans son emballage.
Je là déballe et la branche à ma tour, je lance un transfert de plusieurs fichiers et dossiers. Le délai estimé est de quarante-cinq minutes environ.
Je vais me préparer à quoi manger. Je vais très rarement travailler physiquement dans l’établissement gouvernemental auquel je suis affecté, cela risque d’être dangereux si l’on me voit sur mon lieu de travail, mais je dois prendrelerisqueafind’avoiraccèsauC.I.A.Monidéepourraitmarcher,jen’ai pas d’autre solution. Dans la nuit, je me rendrais dans l’établissement afin d’y rencontrer le moins de monde possible. Je dois juste trouver mon badge d’accès pour rentrer sans problème.
Je commence à chercher mon badge d’accès. Je fouille tous les meubles de l’appartement. Passant d’une pièce à une autre en retournant tout sur mon passage, je n’arrive pas à trouver ce badge. Je suis assis sur mon canapé, réfléchissant à l’emplacement de mon badge.
Dans ma tête, c’est l’apocalypse. Ma mémoire est vague, voire inexistante sur certains points de mon passé. J’ai une folle envie de manger des raviolis, c’est un sentiment nouveau qui me donne la chair de poule. Je n’arrête pas de voir des images de château avec un style moyenâgeux. Je m’écroule, genoux à terre, et tenant ma tête. Je ressens des brûlures intenses me ronger intérieurement, je n’arrive pas à crier ou sortir un son, mes cordes vocales sont comme bloquées par les brûlures. Je n’arrive pas à avoir une notion de temps, depuis combien de temps suis-je à terre à gesticuler ?
Je vois ma table basse, puis en tournant la tête j’arrive à apercevoir la fenêtre avec le store fermé. Après cela, ma vue devient noire comme si j’étais aveugle, puis, plus rien, plus de son ni d’image venant de moi.
Je vois. Je vois des zéros et desuns verts, il y en a une quantité indéterminable. Pourtant, une chose m’intrigue. Parmi cette immensité verte, un point rouge. J’essaie de me rapprocher de lui, mais en arrivant à une dizaine de mètres, j’ouvre les yeux et je vois mon plafond.
Par réflexe, je tourne la tête à droite puis à gauche afin de déterminer ma position, ma position n’a pas beaucoup changé. Je suis allongé devant mon canapé dans mon salon. Je n’arrive pas à distinguer l’horloge accrochée au-dessus de ma télé. Mes jambes et bras sont comme engourdis, je n’arrive pas à les bouger.
J’ai un mal de crâne qui me donne envie de m’arracher la tête. J’attends, allongé sur le dos, que la douleur disparaisse ou soit moins douloureuse. Je finis donc par me lever avec du mal, j’arrive à lire l’heure : vingt-deux heures trente-six. Il est si tard !
J’ouvre les stores. Puis, je me pose devant la fenêtre de la cuisine, assis sur une chaise. Je reste là, à regarder dehors la vie se passer. Je décide, après une heureàregarderdehors,demeleveretmefaireàmanger.Jeprendsuneboîtede conserve contenant des raviolis, je déverse le tout dans une assiette, puis je fais chauffer l’assiette au micro-onde. Une fois mon assiette chaude, je commence à manger, posée sur la table de la cuisine, je ne mange pas, je dévore mon repas.
Je me dis que c’est le moment de passer à l’action, je vais dans ma chambre, j’éjecte la clé USB de mon ordinateur. Je prends mon ordinateur portable et mon téléphone, j’enfile mon manteau, j’appelle ça un manteau, mais c’est une veste. En sortant, je mets ma capuche. Je sors en fermant la porte de mon appartement à double tour. Direction l’ascenseur qui arrive assez rapidementpuisquepersonnenesortlanuit,j’entreetappuiesurleboutonzéro.
Une fois dans le hall d’entrée je sors et je me dirige au bout de la rue. Devant l’Hexa Market, se trouve un arrêt de bus. Je vais attendre histoire de me rendre à mon boulot plus rapidement. Je suis seul à attendre.
Un bus arrive, il est plutôt classique dans ce monde, tout comme les voitures, certains bus peuvent voler. Le numéro de la ligne de busest la Co3. Je monte et passe ma carte afin de « payer» avec mes crédits, puis je m’installe au fond du bus. Dans le bus, il y a quelques personnes. Le bus fait plusieurs arrêts avant que je descende, je vais surfer sur mon téléphone histoire de m’occuper pendant le trajet. Je détache le regard de mon téléphone de temps en temps afin de regarder si le prochain arrêt est celui auquel je dois descendre.Après avoir passé une dizaine d’arrêts, je me lève et attends l’ouverture des portes. C’est l’avant-dernier arrêt de la ligne, par conséquent il reste peu de monde dans le bus. Je suis le seul à descendre à cet arrêt. Après moi, il ne restera que deux personnes dans le bus, pas de chauffeur, c’est un véhicule automatique, comme tous les transports en commun de la ville. Les portes finissent par s’ouvrir, je descends du bus, puis je commence à monter les quelques marches qui se trouvent devant le bâtiment.
J’avaisoubliéàquelpointlebâtimentdemonboulotétaitsiimposant.
Le bâtiment en question s’appelle Informatic Administration Center.
J’entre dans l’ITAC. Dans le hall d’entrée, on peut observer plusieurs gardes, des personnes en tenues chics noires portant une oreillette, un pistolet neuf millimètres ainsi qu’un talkie-walkie. Les gardes effectuent une fouille des arrivants, capteur magnétique et scanner à rayons X pour les contenants comme les sacs.
Je passe dans le capteur et récupère mes affaires de l’autre côté. J’ai toujourspeurdesonnerpourriendanscettemachine.Pouraccéderàmon bureau, il me faut mon badge qui se trouve dans la zone du personnel. J’entre donc dans cette zone, puis me dirige vers mon casier afin d’y entrer le code. Je l’ouvreunefoislecodeentré.Monbadgeestbienàl’intérieur.Jeleprendspuis je vais vers la zone des bureaux, je passe mon badge à la porte qui s’ouvre en me disant : «Bonjour, Mark». Mon bureau est au deuxième étage. Je monte les escaliers afin d’atteindre le deuxième étage puis je vais vers mon bureau. Très peu de collègues sont présents, c’est très bien. Je m’installe sur ma chaise de bureau, puis allume mon ordinateur afin de faire croire à une certaine intention de travailler.
Je me lève puis je vais dans le couloir afin de prendre les escaliers. Je descends au sous-sol, le niveau moins un. Il en existe un nouveau encore en dessous,c’estleparkingdu bâtiment.J’arriveenfin au sous-sol,un longcouloir se présente devant moi. Plusieurs portes sont présentes. Ici, on y trouve les différents serveurs et machines gérant les IA, moi je dois aller au fond du couloir pour atteindre la salle avec le C.I.A. J’avance progressivement dans le couloir en évitant de faire du bruit, j’atteins la salle qui m’intéresse. Il me faut une carte d’accès bien spécifique pour entrer, mon badge ne me donne pas l’accès à cette salle.
Je retourne en arrière et entre dans la salle électrique. C’est ici que le bâtiment est alimenté, pas de panique, il y a un générateur de secours. Mon estimation est d’environ douze secondes pour sortir et entrer dans la salle avant que le générateur de secours prenne le relais. La discrétion, ça sera pour plus tard, je vais miser sur l’efficacité.
Je tremble en ouvrant le boîtier d’alimentation électrique. Le stress et la peur m’envahissent, il y a des fils dans tous les sens, je dois trouver le bon fil et le débrancher, le couper aurait engendré trop de problèmes majeurs. Je tremble davantage en tenant le bon fil. Je tire d’un coup sec sur le fil qui se débranche, toute la salle est plongée dans le noir.
Je réalise au bout d’une seconde que je dois courir pour atteindre la salle avec le C.I.A. dans un bref délai de onze secondes. J’entame ma course, oubliant de refermer le boîtier électrique et faisant beaucoup de bruit encourant. Je compte les secondes dans ma tête, j’en suis à six secondes écoulées et je viens àpeine de sortirde la salle électrique. J’entreprendsle sprintde ma vie, courant le plus vite possible en direction de la salle que je veux atteindre depuis le début,je nepeux paséchouer.J’arrivealorsàtroismètresenvirondelaporte et dans ma tête je suis arrivé à douze secondes.
Les lumières se mettent à clignoter avant d’être pleinement allumées. L’impactdemoncorpsaveclaporteestinévitable,lechocrisqued’êtreterrible. Je ferme les yeux et ne pense à plus rien. J’ouvre les yeux et je ne ressens aucune douleur physique, devant moi le C.I.A. J’ai réussi à passer ?
Jemedemandecommentj’aifait.Maispasletempspoursequestionner, je branche ma clé USB sur l’ordinateur relié au C.I.A. puis je sélectionne le fichier d’Eva.
Je démarre le transfert. Première fois que je vois cette machine en action. C’est si beau. Il y a plusieurs anneaux qui bougent verticalement émettant une couleur verte, la vitesse des anneaux augmente. Je regarde l’ordinateur et le premier pourcentage est effectué, je regarde alors la machine et je vois comme des piedsau centre de celle-ci. Les pieds en question sont de la même couleur que la couleur émise par les anneaux en mouvement. Je regarde le corps se construire. Avec un regard plus précis, j’arrive à percevoir un détail qui me choque, le corps est composé de zéro et un. C’est un corps binaire. Je réfléchis un instant alors que la machine continue la fabrication du corps.
Je me souviens d’avoir vu des zéros et uns verts quelque part. Ma réflexion finit par payer, à l’hôpital dans le Binary Scanner, j’avais comme des zéros et uns verts dans mon corps. Je dresse un regard sur l’écran de l’ordinateur,laprogressionestàsoixante-seizepour cent.J’entendslesgardes arriver. Il me reste plus de temps avant la fin du processus. Ils semblent courir dans le sous-sol, puis un bruit se fait entendre contre la porte, mon regard porte directement sur la porte. Je vois plusieurs gardes qui tentent d’entrer dans la salle. Certains d’entre eux repartentet reviennent quelques secondes plus tard avec du matériel. Je n’arrive pas à identifier le type de matériel, mais je risque d’être dans une belle sauce s’ils arrivent à entrer.
La porte commence à s’ouvrir et les gardes peuvent me voir, pas le temps de finir. Je retire la clé USB, la range dans ma poche de veste puis je mets ma capuche afin de cacher mon visage. Le C.I.A. se stoppe et n’émet plus de couleur verte. Le corps vert rempli de zéro et un se perfectionne en unefemme.
Elle est blonde et mince, portant une robe style princesse du Moyen Âge. Je m’approche en vitesse de la femme allongée dans la machine. J’essaie de voir si elle est vivante. Sa poitrine se soulève, en posant ma tête sur sa poitrine j’entends son cœur. Même avant de retirer ma tête, je me prends une claque en plein visage, la claque me fait automatiquement retirer ma tête, la poitrine, et je me retrouve sur le cul. La femme me regarde, puis elle se lève et me tend la main.
EVA:Désolé,Mark.
Je me relève et je ne comprends pas ce qu’il se passe, depuis quand cette femme connaît mon prénom ? Qui est-elle ?
EVA : Attention, nous avons de la visite, reste derrière, moi, je vais m’occuper d’eux.
Elle fait apparaître une épée comme par magie, puis elle se tient devant la porte prête au combat. Les gardes finissent par ouvrir la porte de façon à pouvoir passer un par un. Le premier qui entre sort son talkie-walkie afin d’appelerdurenfort.Ilseprenduncoupd’épéesurlesbrasquisontcoupés, laissantunliquidevertclairsortirdesoncorps.Ellel’achèveavecuncoupdans la tête. Le garde tombe au sol, puis se décompose entièrement en laissant une flaque de ce liquide vert.
Cette femme vient de tuer sans aucune pitié ce garde. Un second garde arrive dans la salle, elle fait apparaître une hache qu’elle lance sur le garde. Il est à peine entré que sa tête est fendue en deux laissant le liquide vert sortir en continu. Le corps se décompose jusqu’à disparaître entièrement. Le dernier garde présent dans le couloir n’ose pas entrer, il tient son pistolet en main et vise la femme. Il tire deux coups qui passent à côté de la femme. Elle fait disparaître la hache et l’épéepourprendreune arbalète, elletireuncarreaudans la main du dernier garde qui se retrouve les deux mains embrochées par le carreau. Elle recharge et retire un second carreau qui vient se loger dans la tête du garde qui comme les deux précédents se décompose avant de ne plus être là. Elle range son arbalète dans son dos et elle se tourne vers moi.
EVA :Lamenaceaétééliminée.Nouspouvonssortir.
Je me lève. Ne comprenant rien. Mais je décide de suivre la femme. Nous sortons de la salle et traversons le couloir, nous montons l’escalier afin d’atteindre le rez-de-chaussée.
Mark :Excusez-moi.Ilseraitmieuxquevousrangiezvotre arbalète.
Elle se retourne un instant, et fait disparaître son arbalète. Nous poursuivons alors notre avancée. Nous voici dans le hall d’entrée, une dizainede gardes courent en direction de l’escalier. Nous ne sommes pas interpellés.On passe la porte tranquillement sans se retourner. On descend les escaliers extérieurs.
Mark :Onvaprendrelebus.
Je vais donc vers l’arrêt de bus avec la femme. On entend le prochain bus quinedevraitpastarder.Eneffet,lebusarrivequelquessecondesaprèsnotre arrivée à l’arrêt de bus. Nous montons dans le bus, je fais signe à la femme de me suivre au fond du bus. Elle s’assoit à côté de moi.
EVA :Nousallonsoù?
Mark :Chezmoi.
EVA :C’estloincheztoi?
Mark : Nousavonsunpeudetrajets.Maisaveclebus,onyseraenunriende temps.
Elleneparleplusetregardeàtraverslavitredubus.Nouspassonsplusieurs arrêts. Puis je me lève.
Mark :Onvadescendreauprochainarrêt.
Elle se lève également, nous attendons tous deux devant la porte arrièredu bus. Le bus s’arrête, nous descendons. Il repart aussitôt.
Mark :Suis-moi.
Nous traversons la route au feu vert pour les piétons. Nous marchons un peu avant d’arriver devant l’immeuble où je vis. On entre. Je passe à ma boîte aux lettres, j’ai une lettre. Je la prends, puis j’appuie sur le bouton de l’ascenseur. Nous attendons l’ouverture des portes. Les portes s’ouvrent, nous entrons dans l’ascenseur. Puis, après la fermeture des portes, on commence à monter au 36e étage. L’ascenseur n’effectue aucun arrêt jusqu’au trente-sixième. Nous sortons.Je sors ma clé d’appartement, j’ouvre la porte de celui-ci, je fais rentrer la femme dans mon appartement. Une fois tous les deux à l’intérieur de l’appartement, je ferme la porte à double tour. Elle observe mon appartement, se baladant d’une pièce à une autre. Elle revient au salon.
EVA :Ce n’est pastrèsgrandcheztoi.Jevaisdormiroù?Tun’asqu’unechambre.
Jesuisgêné.
Mark :Dormir ?Je...Jevaisprendrelecanapé,tuaurasma chambre.
EVA :C’estgentildemelaissertachambre.
Elle va dans ma chambre, puis elle semble s’installer dedans. Je suis Eva. En entrant dans la chambre, je l’ai trouvé en train de sortir différentes robes et tenues du Moyen Âge. Elle pose également son armement dans un coin de la pièce.
Mark :Vouscomptezrestericicombiendetemps?
EVA :Autantdetempsquetoi.
Mark :Maisjenesaismêmepasquivous êtes.
EVA :Jem’appelle Eva.
Après avoir entendu son prénom, mon visage devient blanc. C’est Eva, l’I A que j’étais en train de fabriquer avec le Créateur d’Intelligenceartificielle. Comment c’est possible qu’elle soit ici avec moi, la fabrication n’était pas terminée.
Mark :Eva ?Sijetedemande,tupourrasme répondre.
EVA :Vas-y,demande-moicequetuveux.
Je réfléchis un moment, je suis comme surpris et à la fois désorienté de savoir qu’une de mes créations est possiblement devant moi.Après réflexion, je trouve une bonne question.
Mark :Sijetedemandetontypedegastronomiefavori,tumerépondsquoi?
Elle me regarde comme si la question était stupide, puis elle s’approche un peu de moi.
EVA :J’aimelagastronomiefrançaise,étantdonnéquec’estmonpaysd’origine. Mais, Mark, pourquoi cette question ?
Mark :Je voulais m’assurer que tu étais bienla personne que tu prétends être. Je suis assez perturbé par ta présence. Je ne pensais pas que la machine fonctionnerait aussi bien. Tu es exactement comme je le pensais.
Unelarmecoulelégèrementsurmajoue,quej’essuieaussitôt.
EVA :Je suis contente d’être là pour toi. Mon but est de te protéger et je le ferai jusqu’à la mort s’il le faut.
Mark :Oui,jesaisquec’esttonbut.Maistun’auraspasbesoind’envenirà mourir pour moi. J’en doute. Tu as faim ?
EVA :Oui,unpeu.
Mark :Installe-toi.Jevaisfairelerepas.
Jesorsdemachambrepourallerdanslacuisine,enpassantdevantla salle de bain, je m’arrête et fais demi-tour. J’entre, ouvre la porte de la chambre.
Mark :Si tu veux prendre une douche, je vais te sortir une serviette et de quoi te laver.
EVA :Merci.
Je referme la porte, entre dans la salle de bain. Je prends une serviette et de quoi se laver et je pose le tout sur le lavabo. Je ressors pour aller dans la cuisine. J’ouvre le garde-manger, j’y prends une boîte de spaghetti en me disant que Eva va aimer. Je dépose la boîte sur la table de la cuisine, je prends une casserole que je remplis d’eau. J’allume le gaz afin de faire bouillir l’eau. J’attends que l’eau commence à bouillir en fixant la casserole. Je suis plongé dans mes pensées.
Eva est composée de zéro et un vert. J’ai vu ses chiffres dans mon propre corps, j’en suis persuadé. Je serais donc composé zéro et un vert, pourtant une tache rouge est dans mon corps. Il faut que je retombe dans les pommes afin de me plonger dans mon propre corps. Mais comment faire ? Je reviens à mes esprits grâce au bulle émis par l’eau dans la casserole.
Jeréduisl’intensitédufeuetdéverselamoitiédupaquetdespaghettis dans l’eau. Puis je continue à regarder fixement la casserole. Eva n’avait pas de rouge dans son corps lors de sa fabrication. Pourquoi moi, je possède du rouge. Lerougeviendrait-ildemonœilrouge ?Serait-ilàl’originedecette couleur ?Ilfaudraitque j’arriveàanalysermoncorpsintégralement afindevoir macompositionbinaire.D’uncoup,jesuissecouéetlaraisonmerevient.
EVA :Mark,l’eau déborde !
Eva, c’est vraiment une IA conçue pour me protéger. Elle a senti le danger venant de la casserole. C’est incroyable ! J’éteins le gaz et prends la casserole pour l’amener au-dessus de l’évier.
Mark : Eva, tu pourras ouvrir ce placard et me donner une passoire. C’est comme un gros bol, mais avec plein de trous dedans.
Elle cherche dans le placard, et finit par trouver la passoire. Je lui fais signe de la déposer dans l’évier. Chose qu’elle fait naturellement. Je verse le contenu de la casserole dans la passoire. La vapeur d’eau monte au plafond avant de disparaître.
Mark : Merci, je vais mettre la table. J’ai oublié de le faire. Installe-toi sur une chaise.
Elle me regarde sortir les couverts, assiettes et verres des différents meubles. Je les dispose en face d’Eva et de ma place. Je pose également une carafe d’eau fraîche sur la table. Puis je sers le spaghetti dans l’assiette d’Eva et la mienne. Je repose la passoire dans l’évier. J’ouvre le frigo pour sortir différentes sauces, comme de la sauce tomate que je m’empresse de déverser sur mon repas.
Mark :Tuenveux?
EVA :Jeveuxbien,oui.
Jeluipasselasauce.Elleenversedélicatementdanssonplat.
Mark :Bon appétit.
EVA :Merciàtoi aussi.
Nous mangeons notre repas, enfin moi, je l’engloutis alors qu’Eva le mange avec finesse. Je me sers un verre d’eau et je pense faire de même pour le verre d’Eva. Je repose la carafe.
EVA :Merci, je suis un peu longue. Si tu veux faire autre chose que m’attendre, tu peux.
Mark :Jepeuxattendre,jen’airiendeprévu.
EVA :Nous sommes probablement recherchés. On fait quoi, si l’on tape à ta porte ? Lesparolesd’Eva me refroidissent. Elle araison,jene saispas quoifaire.
Fuirou bien resterici dans l’espoirde ne pas être recherché. Enmême pas deux jours, j’ai accumulé deux grosses erreurs. L’hôpital et l’ITAC. On devrait se faire oublier un certain temps, pour cela on doit quitter la ville. Mais je ne l’ai jamais quitté. C’est un gros problème sa question.
Mark :Ondevraitresterdiscret.
EVA :Discret?Restercheztoietnerienfaire.Letempsvaêtrelong.
Ellen’apastort,nousdevonssortir.Partirloinet pour uncertaintemps.
Mark : Nous allons partir cette nuit. Repose-toi durant l’après-midi, je vais faire de même.
EVA :Unefuitenocturne,j’aimebeaucoupl’idée.C’estmoinsrisqué.
Mark :Vatereposer,jevaisfinirdetoutranger.
EVA : Je vais préparer mes affaires pour cette nuit avant de me reposer. Je vais également emprunter ta douche.
Mark :D’accord.
Je la regarde partir dans le couloir et tourner dans la salle de bain. Je débarrasse la table et la nettoie un coup. Je range toute la vaisselle dans le lave-vaisselle. Je vais me poser quelques minutes sur le canapé afin de réfléchir à quoi ameneravec moi cette nuit. J’entends l’eau couler, elle a dû trouver comment utiliser la douche.
Eva me déstabilise, elle est tellement réelle et pourtant elle est issue d’un programme avec plusieurs heures de travail dessus, même plusieurs jours. Je vais devoir amener ma clé USB, elle est dans ma veste. Je regarde rapidementla poche pour voir si elle est toujours dedans. Un soulagement quand je l’attrape. Cette clé contient le code d’Eva, mais elle contient aussi celui de Chloé. Si Eva est une réussite, Chloé le sera aussi. Je vais prendre mon ordinateur portable, histoire de pouvoir continuer le développement de Chloé.
Un sac à dos sera pratique avec quelques vivres. L’eau se coupe. Eva a sûrement fini de prendre sa douche. Elle sort de la salle de bain pour aller dans la chambre, en fermant la porte derrière elle.
Elle a une certaine intimité, je ne pensais pas avoir qu’une IA pouvait être aussi réaliste. Je ferme les stores de la cuisine et du salon. Je toque à la porte de la chambre.Evameditd’entrer,doncj’entre.Jeluiadresseun regardsimpleen me dirigeant vers la fenêtre pour fermer le store. Je repars aussi vite que ma venue en lui disant de bien se reposer. Je ferme la porte et retourne sur le canapé. Cette fois-ci, je m’allonge dessus, je ferme les yeux.
Je peux voir une immensité de zéro et un vert au loin, cette couleur rouge qui attire mon œil. Je m’approche autant que je peux. Je me réveille en sursaut, voyant le visage d’Eva au-dessus de ma tête lorsque j’ouvre mes yeux.
EVA :Nousdevonspartir,j’aicommeunmauvaispressentiment.
Jemelève,jeprendslesacpréparédansl’après-midi.Evaarrivedevantla porte d’entrée, elle ne semble pas avoir grand-chose à transporter. Bon, après elle peut faire apparaître et disparaître son arsenal comme elle le souhaite.
Mark :Allons-y.
Nous sortons de l’appartement. Je suis devant la porte de l’ascenseur, je n’appuie pas sur le bouton pour le faire venir à nous. L’afficheur indique qu’il est déjà en train de monter. J’ai un mouvement de recul, puis j’attrape la main d’Eva et je me mets à courir en direction de l’escalier. J’ouvre la porte et nous entrons dans l’escalier. Je laisse une petite ouverture avec la porte afin d’observer les potentielles personnes qui viennent à nous. Des hommes sortent de l’ascenseur, j’en compte cinq. L’un d’eux est habillé avec un costard et porte des documents. L’homme en costard sonne à ma porte. Je referme doucement la porte de l’escalier. Je fais signe à Eva de descendre.
Nous descendons doucement afin de ne pas faire de bruit. La descente va être longue, mais nous n’avons pas d’autre issue.