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La cible du mauvais œil plonge dans l’univers des luttes incessantes du peuple kongo de kinbundani, confronté à une oppression à la fois physique et spirituelle. L’histoire se déroule avec en toile de fond les épreuves et les aventures quotidiennes de Kinkulu Kia Bwala. Elle aspire à une éducation hybride, combinant la tradition de l’école ancestrale kongo et l’enseignement moderne. Cependant, son désir d’accéder à une éducation occidentale se heurte à une forte opposition de la plus haute autorité kongo, en raison de normes restrictives réservant l’éducation occidentale aux jeunes garçons. Le peuple kongo de kinbundani et la jeune Kinkulu Kia Bwala parviendront-ils à triompher de ces défis et adversités ?
À PROPOS DE L'AUTEUR
Franchat-Péraise Koulenvokila est un lecteur assidu d’une variété d’ouvrages. Il s’est plongé dans la lecture pour combler ses lacunes en français dues à son apprentissage tardif de la langue. Son intérêt pour la littérature s’est réellement révélé pendant ses années au lycée, le transformant en un véritable féru de lecture.
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Veröffentlichungsjahr: 2024
Franchat-Péraise Koulenvokila
La cible du mauvais œil
Roman
© Lys Bleu Éditions – Franchat-Péraise Koulenvokila
ISBN : 979-10-422-1576-7
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À 5 h du matin, pendant que la teneur intensive de l’obscurité revêtant la nuit déguerpissait à pas titanesque pour céder entièrement la place à la lumière du jour, les coqs quant à eux prenaient le relais pour entonner à l’unisson, comme un seul et même coq, leur hymne matinal, retentissant d’un son audible aux oreilles de tous les lève-tôt, ahuris de l’aptitude infaillible des coqs à accomplir leur devoir cosmique envers le peuple kongo de Kibundani sans poursuivre aucun intérêt lucratif si ce n’est d’être tués, cuisinés et consommés comme un plat nourrissant et savoureux, dont raffolaient tous les friands de la viande de volaille.
Dépourvus de bon sens et ne pouvant philosopher quant à l’utilité de la tâche qu’ils devaient exécuter chaque matin à la bonne heure, les coqs connectés à l’Énergie Créatrice se contentaient simplement d’exécuter avec brio leur « devoir cosmique » consistant à servir de réveil naturel aux habitants de Kibundani. Bien malgré que la symphonie bruyante de coqs troublait le sommeil de tous ceux qui ressentaient la lourdeur fatidique de quitter leurs lits tôt le matin ; moment où leur sommeil devenait de plus en plus profond, doux et paisible très souvent lorsque le jour pointait son nez au bout de l’horizon.
Mais être interrompus dans leur sommeil par le chant des coqs constituait tout de même un présent très précieux. Les habitants de Kibundani désiraient jouir pleinement de ce présent pendant longtemps, et ce, durant une longue vie. Ce désir ardent embrasait leurs cœurs à chaque fois qu’eux tous s’abandonnaient au sommeil pendant la nuit, avec la grande incertitude si oui ou non ils auraient le divin privilège d’être comptés parmi les heureux vivants au lever du soleil.
Dans la spiritualité ancestrale de ce peuple kongo, « se réveiller chaque matin ne constitue ni une accoutumance innée ni un réflexe quotidien ni encore une habitude acquise devenue une seconde nature. Se lever de leurs lits est une grâce divine que la Force Créatrice accorde aux êtres humains chaque matin à leur réveil ».
Si bien que les kongos de Kibundani considèrent jusqu’à ce jour que les êtres humains sont investis de la responsabilité divine de préserver la vie. Il pèse sur l’espèce humaine l’obligation divine de bien prendre soin de l’univers. L’homme se doit de mieux disposer, de mieux user et de mieux jouir de la force vitale présente en tout un chacun de nous, de l’énergie qui anime toutes les créatures vivantes, mais aussi celle qui fait mouvoir le monde qui nous environne.
Interagir avec soi-même, avec ses semblables, avec toutes les autres créatures vivantes ainsi qu’avec l’univers tout autour d’eux avec humilité et sagesse, rester constamment en harmonie avec les lois cosmiques qui régissent la vie tant dans la dimension de l’univers physique que dans celle de l’univers spirituel constitue un devoir sacré auquel chaque kongo de Kibundani doit s’adonner avec fidélité et loyauté.
Dans la croyance ancestrale des kongos de kibundani, l’Énergie Créatrice peut décider de ne plus alimenter toute créature humaine du souffle de vie. Et cette cessation d’approvisionnement en vie peut intervenir n’importe quand et n’importe où combien même la créature humaine n’a pas vécu bien assez longtemps. La naissance physique à elle seule au sein de cette réalité visible constitue l’accomplissement effectif de l’évènement ultime requis pour débuter la marche ou la course vers la mort.
Suivant la logique de la sagesse ancestrale kongo, les chants de cop, au-delà de la nuisance sonore naturelle, représentent à eux tous seuls une preuve sonore très audible envoyée en avance par la Source Créatrice. Une preuve vivante déclenchée par l’énergie vitale et motrice qui fait se mouvoir les coqs, et leur intime l’ordre d’annoncer à tous ceux qui écoutent leur coquelines, même du plus profond de leur sommeil, le renouvellement du don de la vie que la Source Créatrice vient de leur accorder à nouveau avec l’ordre suivant : « Empresse-toi de te réveiller puisque les coqs connectés à moi qui suis L’Énergie Créatrice & Motrice t’annoncent ce matin que je t’ai accordé le précieux présent du souffle de vie.
Soit heureux d’avoir été extirpé de ton sommeil par le bruit bien que dérangeant des coqs même si tu n’as pas eu le temps de vider ton stock de sommeil.
Penses-tu valoir bien mieux que tous ceux à qui je n’ai pas fait don de la vie ce matin ? Peut-être que oui, mais peut-être que non.
Quoi qu’il en soit, réjouis-toi puis lève-toi avec une joie immense et une grande gratitude. Le don de la vie que je t’ai fait ce matin est le miracle nécessaire pour que les autres miracles soient possibles. Le miracle de la grâce divine est possible et vivable quand la vie est. Et le miracle de la grâce divine n’y est plus quand la vie n’y est plus lorsque survient la mort. »
L’hymne matinal des coqs occupait et occupe encore pour ceux qui sont restés ancrés à l’ancestralité kongo de kibundani, une place de choix, une place particulièrement symbolique et significative dans le quotidien des Kinbundaniens.
À lui tout seul, ce tohu-bohu représentait une source d’abondance céleste, dont L’Énergie Créatrice « source de toute vie » faisait bon usage pour leur déclarer vraisemblablement selon leurs croyances communes ce qui suit :
« Peu importe la durée de la nuit, mais l’obscurité finit toujours par se dissiper lorsque jaillit le resplendissement de la lumière du jour qui finit toujours par apparaître à l’horizon.
Et par là même les ténèbres ne couvriront jamais la totalité de votre vie ici-bas.
Après les ténèbres, la lumière dans toute sa splendeur resplendissante va toujours apparaître. La lumière va toujours absorber encore et bien plus encore les ténèbres dépourvues de l’aptitude nécessaire pour résister à la force absorbatrice de la lumière du jour.
Ainsi, il y aura toujours et encore un temps pour les ténèbres dans votre vie autant qu’il y aura aussi un temps pour la lumière au sein de votre vie. C’est ainsi que règne l’équilibre cosmique établi dans la création par le Créateur que je suis ».
Ce fut la certitude qui s’imposa dans le cœur de tous les vénérables ancêtres fondateurs de Kibundani lorsqu’ils décidèrent collectivement de faire à nouveau l’expérience du Divin-Maître. Tel qu’il est dans sa nature véritable, le Souverain-Premier qui réside puis œuvre perpétuellement dans chaque espèce vivante y compris dans l’espèce humaine.
Cette ferme certitude finit par devenir une croyance commune à laquelle tous les kiboudaniens attachés à la spiritualité kongo y tenaient fermement avec fierté et zèle.
En ce temps, c’était une nécessité vitale pour eux que de se reconnecter puis de ne faire qu’un seul et même tout indivisible avec la Force Divine. Ils avaient l’obligation de procéder de la sorte, comme le faisaient si bien leurs prédécesseurs qui jadis croyaient ne faire qu’un avec le Divin-Créateur et toute la création. Être sous la direction du Divin fut une nécessité contraignante à laquelle la réalité les avait obligés de se prêter lorsque leur peuple fut exposé aux intempéries et péripéties d’une persécution spirituelle des forces obscures régnant sur leur nouvelle terre ancestrale.
Ces forces obscures selon eux ne cessèrent de travailler d’arrache-pied pour accomplir les sombres desseins funestes de l’esprit de mort menaçant d’éteindre le feu vital au milieu du peuple de kibundani.
Empêtré dans une spirale successive de décès infantiles inlassables qui fit croître considérablement le taux de mortalité infantile, les vénérables ancêtres dépositeurs de tous les secrets de la spiritualité ancestrale pleurèrent à chaudes larmes devant la Force Créatrice. Et ils firent appel aussi aux vénérables ancêtres disparus et méritants ayant rejoint « l’unité fusionnelle et indivisible de la Puissance Créatrice grâce à leurs cœurs déclarés purs et bons par la Force Créatrice dans son identité de Fils-Unique Sauveur de l’humanité ».
Les ancêtres protecteurs de la spiritualité ancestrale invoquèrent la Puissance céleste et les ancêtres disparus siégeant aux côtés du Divin. Cette invocation constituait une quête de salut pour le peuple endeuillé par la mort qui plongea Kibundani dans une funeste tragédie enfantine. Kibundani tout au long de sa première année d’existence fut frappé par le décès de tous les nouveau-nés dont la période de gestation des grossesses eut lieu sur sa terre. Et tous les nourrissons trouvaient la mort dans les conditions mystérieuses après trente jours d’existence dans la dimension visible.
Les ancêtres fondateurs de Kibundani furent déboussolés et très affligés par cette tragédie funeste secouant à plein fouet leur communauté. Alors qu’ils convainquirent leur peuple de quitter leur ancienne terre ancestrale, partir pour mettre fin à la guerre prédatrice leur étant livrée par les esclavagistes fut leur seule planche de salut après le déclin total de leur royaume ancestral. Un déclin qui fut en partie facilité par la perfidie et la cupidité d’une minorité de leur propre peuple.
Après le déclin du royaume Kongo dont les habitants de Kibundani étaient tous originaires, leurs ancêtres s’embarquèrent dans un voyage pour une destination inconnue dont ils ne prendraient connaissance et conscience qu’à l’instant où leur voyage y toucherait à son terme.
Suivant les visions qu’ils n’arrêtèrent de faire qu’à l’instant où ils abandonnèrent la terre de Kongo Dia Ntotila pour une terre nouvelle, et à s’en tenir à l’interprétation que leurs prophètes firent de ces visions, ce voyage était l’unique moyen pour eux de se mettre à l’abri de leurs ennemies qui leur livraient une guerre et une chasse à l’homme sans merci pour mettre la main sur les hommes et les femmes ainsi que les enfants représentant des ressources viables et rentables affectées à la satisfaction de la demande marchande durant cette traite négrière.
Abandonner derrière eux leurs vies plus du tout sereine pour y parvenir sur une nouvelle terre. Une terre sur laquelle leur communauté serait hors d’atteinte de la barbarie odieuse de leurs ennemis. Une barbarie qui eut pour conséquence leur chosification, l’altération de leur humanité après qu’ils eurent été reconnus par les puissances esclavagistes tels des objets dont la valeur était monnayable dans le commerce. Ce voyage que le Divin-Maître leur aurait instruit d’entreprendre conformément à leurs visions fut perçu par le peuple tel un canot de sauvetage.
Cette quête d’une nouvelle terre où s’installer et où se construire un nouveau foyer pour leur population devint une opportunité d’entrer en possession d’une terre fertile, où ils pourraient à nouveau exercer les mêmes activités vitales que celles qu’ils avaient toujours eu à exercer sur leur terre natale. Lorsque leurs pieds foulèrent la terre de Kibundani dont la végétation, le relief, l’hydrographie ainsi que le climat semblèrent n’avoir jamais connu aucun contact humain et aucune installation humaine, tous les hommes et toutes les femmes ainsi que les enfants furent bloqués mystérieusement dans leur marche en devenant incapables de soulever leurs pieds pour avancer puis continuer leur marche afin d’atteindre leur destination pas encore connue.
À défaut de la motricité dans leurs pieds pour poursuivre leur chemin, ils n’eurent aucun autre choix que de s’arrêter. Ne comprenant pas ce qui se passait, ils firent collectivement recours à la Source Créatrice pour établir une connexion d’avec « ELLE ». Et puiser la force à la source pour être à nouveau alimentés de son énergie motrice qui leur faisait tant défaut. Surtout qu’ils en avaient tous besoin pour se remettre en route. Cependant, c’est durant leur commune connexion à la source de L’Énergie Créatrice qu’ils firent tous habités par une tranquillité sereine puis envahis par un sentiment de soulagement, et par un sentiment de sécurité qu’ils eurent éprouvé depuis belle lurette.
Ils se sentaient tous sans aucune raison apparente en paix et une énergie paisible et agréable souffla sur eux tous. Cette énergie se mit à affluer en tout un chacun d’eux en épongeant toutes leurs peurs, toutes leurs angoisses ainsi que toutes leurs inquiétudes. Si bien qu’ils se sentirent à nouveau en sécurité et à l’abri de toute oppression étrangère.
Pendant qu’ils faisaient tous l’expérience du sentiment de paix, d’abondance, de sérénité puis de sécurité dont ils étaient tous remplis, c’est à ce moment précis qu’ils furent tous habités par la ferme assurance d’écouter un fort appel de leur voix intuitive leur communiquant tous en temps réel ce qui suit :
Les vénérables ancêtres fondateurs ainsi que toute la communauté exécutèrent les instructions qui leur eurent été adressées dans leur for intérieur respectif quand ils firent tous la même expérience mystérieuse en même temps.
Ce nom de « Kinbudani » signifiait « rassemblement pour bâtir une œuvre commune ou encore le lieu où des personnes originaires des localités bien différentes se sont unies pour se construire une maison unique et commune ». Ce nom de Kibundani était la parfaite illustration de la composition humaine de cette communauté embarquée dans ce long périple qui venait de prendre fin après une année et demie de marche durant laquelle ils vécurent tel un peuple nomade.
Ces moments parurent interminables pour ces kongos qui vinrent de se trouver et de se doter d’une nouvelle terre ancestrale qui fut source de consolation pour tous ceux qui étaient des rescapés de l’oppression prédatrice des puissances esclavagistes.
Leur établissement sur cette terre fit au prime abord une grande fortune pour tout le monde. Celle-ci leur permit de tirer grand-profit d’une vie sereine à l’abri de toute prédation des impérialistes esclavagistes. Enfin, leur nouvelle vie ne tarda guère à se transformer en une expérience spirituelle cauchemardesque troublant leur paix et leur liberté nouvellement acquise à cause des persécutions des forces obscures. Ces dernières exécutaient avec une opiniâtreté acharnée les plans obscurs de l’énergie de la mort, réduisant à l’état de poussière tous les nouveau-nés, synonyme de la continuité de ce peuple kongo. Et seul le recours à la Force Créatrice fut source de leur affranchissement total devant cet ennemi invisible qui fit de leur vie durant toute une année un déboire plein de chagrin qui vida les larmes de leurs yeux. Leurs regards étaient figés vers le ciel quand ils s’attendaient via la pratique des croyances ancestrales recevoir la délivrance divine.
Initiée dès son bas âge par son père Lembolo-Kanda Muana-Kissana à recourir aux usages et aux pratiques de la spiritualité ancestrale kongo en tout en temps et en tout lieu, dès qu’elle se heurtait à tout problème l’exposant à un inconfort de nature à troubler sa quiétude intérieure, Kinkulu Kia Bwala cessa depuis longtemps de se sentir horripilée, mais aussi d’être emportée dans une colère sombre lorsqu’elle était extirpée brutalement du sommeil par l’hymne matinal des coqs, qui réveillait tous les kibundaniens, du moins ceux dont le feu vital ne s’était pas éteint durant leur sommeil.
Fervente adepte de la gratitude à l’encontre de la Source Créatrice de la vie, elle jubilait chaque matin lorsqu’elle prenait conscience d’avoir une fois de plus joui du renouvellement du don de la vie. L’énergie vitale présente en elle lui suffisait pleinement et l’empêchait de considérer le chant matinal des coqs telle une nuisance sonore. Il était hors de question pour elle de considérer que les chants des coqs constituaient une entrave à la jouissance effective à la douceur du sommeil dont l’intensité du bien-être croissait souvent au lever du jour.
Ce matin-là, comme à son habitude sitôt que ses oreilles captèrent le son de cris des coqs, Kinkulu Kia Bwala brandit de son lit qu’elle se hâta de quitter promptement. À genoux sur ses deux pieds, elle balança son regard avec attention en bas de son lit pour attraper ses pantoufles en raphia sur lesquelles elle s’affaissa pour ne pas déroger à son rituel matinal.
Assise à même le sol avec ses pieds pliés et entremêlés l’un sur l’autre, elle prit un temps précieux pour vider son esprit. Elle dirigea son attention sur elle-même en faisant revenir son esprit dans son être charnel afin d’empêcher son esprit d’être dispersé et d’errer çà et là. Par la suite, elle avait fait l’effort d’imposer le calme dans son être pour plonger aux tréfonds de son être intérieur en se repliant sur elle-même. Seul cet exercice lui rendait capable de faire taire tout bruit dans sa personne et par la même de faire abstraction du bruit tout autour d’elle. Et dans cet état de conscience, elle parvint à établir une connexion consciente avec la Puissance Créatrice. Dès lors, elle témoigna sa reconnaissance envers le Créateur pour les bienfaits accomplis dans sa vie depuis sa naissance jusqu’à ce jour. Ensuite, elle déplora ses errances et ses manquements devant ses obligations divines par l’entremise d’un cœur sincère et honnête afin d’obtenir le pardon du Divin-Maître.
La connexion d’avec la Source Créatrice lui enseignait au quotidien comment pratiquer l’humilité, l’amour et l’harmonie devant le Créateur et les hommes.
Par Ailleurs, elle s’abandonnait dans la présence de l’Énergie Créatrice pour demander à ce que son énergie source de vie puis d’amour affluer vers elle. Que cette énergie divine pénètre et circule dans son être-entier pour animer tout son organisme à cet instant puis pour le restant de toute sa vie. Enfin, elle avait confié l’accomplissement de toutes ses attentes à la Source Créatrice tout en souhaitant vivre exclusivement l’accomplissement de la volonté divine.
Au terme de sa connexion d’avec la Source Créatrice, elle se donna à une entreprise affirmative consistant à déclarer avec conviction des mots voués à lui fortifier puis à remplir son être de courage et d’assurance devant ce qu’elle désirait avec une foi ferme :
Je refuse d’abandonner,
Je refuse de baisser les bras,
Je n’accepterai jamais de renoncer à mon rêve. Je n’en ai pas fini à faire pression sur papa, tant qu’il ne m’accorde pas ce que j’attends de lui. Non je n’en ai pas fini avec papa.
Jusqu’à ce que j’obtienne ce que je veux de lui.
Kinkulu Kia Bwala répétait sans cesse ces déclarations positives dans son for intérieur en s’imaginant qu’elle avait déjà obtenu ce qu’elle attendait de son tendre père en allant jusqu’à s’autoriser à ressentir l’euphorie qu’elle éprouverait quand cela se produirait physiquement.
Débordant de fougue dans sa résolution fulgurante et croissante à moissonner un gain lucratif après qu’elle eut bien œuvré dans la plantation la plus importante à ses yeux, Kinkulu Kia Bwala s’obstinait inlassablement à vouloir à tout prix obtenir auprès de ses parents le droit de jouir pleinement d’une instruction éducative au sein d’une école occidentale.
Elle n’était ni horrifiée ni effrayée par son attitude revendicative exprimée avec un engagement vivace. Alors même que celle-ci exaspérait les élites de la chefferie et de la noblesse ancestrale, ceux-ci considéraient pour leur part qu’elle folâtrait à la sourde oreille et à l’aveugle à défaut d’un bâton de marche sur le sentier d’une règle ancestrale. Et cette norme léguée par les aïeux prohibait à toute jeune fille tout droit à une instruction au dedans d’un établissement éducatif occidental. À l’exception du seul cas où une dérogation spécifique était expressément accordée par la plus haute instance ancestrale pour accorder pareil droit à l’éducation au profit d’une jeune fille.