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Indifférente à ce qui pourrait survenir, elle méprisait les regards extérieurs, qu’elle jugeait insignifiants. Trouvant refuge dans la solitude, elle savourait ces instants de répit pour observer le cours de sa vie se dérouler sous ses yeux. Majestueuse et pleine de vie, elle refusait néanmoins que l’on s’attarde sur ses failles, un jeu qu’elle trouvait dérisoire. Son regard perçant et son esprit incisif la rendaient unique, suscitant l’admiration de tous. Son innocence mêlée à une intuition rare dévoilait une force qu’elle-même ignorait. Son avenir semblait tout tracé, mais l’incertitude la guettait encore. Pourtant, un tournant décisif l’attendait…
À PROPOS DE L'AUTRICE
Depuis son enfance,
Léa Senhadji a trouvé refuge dans la littérature. Naturellement, elle s’est dirigée vers l’écriture, alliant poésie et nouvelles, ses genres favoris. "La clarté", son œuvre introspective, mêle avec élégance poésie et prose.
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Seitenzahl: 77
Veröffentlichungsjahr: 2025
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Léa Senhadji
La clarté
Nouvelle
© Lys Bleu Éditions – Léa Senhadji
ISBN : 979-10-422-5139-0
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Toute ressemblance avec des personnes ou événements passés est purement fortuite.
Toute ma gratitude va à l’encontre de mon père, Kamel Senhadji, pour sa contribution à la rédaction de l’incipit de cette œuvre.
Son regard aux mille facettes, subtil, craintif et aux aguets, était accroché à son oreillette. Son téléphone n’arrêtait pas de biper.
Elle se fichait éperdument de ce qui pourrait arriver à ce moment. Elle se disait qu’après tout, les gens lui signifiaient le dégoût. Elle s’isolait et ça lui faisait du bien, elle faisait le point sur sa vie qui se déroulait devant ses yeux. Elle était majestueuse et dégageait de la vie, mais au fond d’elle elle n’avait pas envie que les gens la décortiquent, chose qu’elle trouvait pathétique. Pour dévoiler ses qualités et ses tics, elle avait le regard perçant et vif. Son jugement pur et naïf faisait d’elle une femme extraordinaire, admirée par ses proches et ses pairs. Elle ne savait pas de quoi elle était capable, mais le temps lui prouva l’improbable.
Son chemin était tout tracé, mais le doute la menaçait. Enfin, elle prit confiance en elle pour voler de ses propres ailes.
La vie lui réserve un beau destin…
Clara avait eu une enfance ni malheureuse ni heureuse, d’ailleurs. En fait, si on devait trouver une particularité à l’enfance de Clara, c’était bien sa banalité, il fallait l’avouer. Et ce qui lui avait permis de ne pas se décourager pendant son adolescence, c’était la certitude que cette période allait finir. Clara s’était toujours dit que si un jour elle venait à regretter cette phase, c’est que sa vie serait vraiment triste. Si ses parents étaient parfois insatisfaits de leur fille, ils devaient pourtant lui reconnaître le mérite d’avoir été sage. Quand les parents de ses camarades de classe s’inquiétaient de l’alcool et des stupéfiants absorbés par leur progéniture, Jessica et David pouvaient dormir sur leurs deux oreilles. Ils la gâtaient, la couvaient, et cela avait provoqué un certain égoïsme chez elle, ce qui faisait qu’elle voulait que les jeux se déroulent selon ses idées et ses envies. C’est sans doute à ce moment-là qu’elle avait réellement commencé à devenir solitaire. Son tempérament l’avait parfois handicapée dans ses relations sociales, provoquant chez elle une certaine timidité. David avait toujours encouragé sa fille à cultiver sa différence, chose qui est positive en apparence, mais en réalité, cela cachait encore et toujours cette ambition mêlée de concurrence qui faisait que sa fille unique devait être meilleure que les autres, qu’elle ne devait pas être banale. Pourtant, même si personne n’admet aimer la banalité, tout le monde la recherche dans une certaine mesure ; si David voulait que sa fille ait quelque chose en plus, qu’elle soit meilleure que les autres, c’était selon les critères de la société.
La pluie coule à flots et les espoirs perdus remontent. Son cœur est plein de haine pourtant, et sa gorge est nouée par la frustration et la colère retenues.
Un feu intérieur bouillonne en elle, il ne laissera ni clémence ni pitié s’il n’est pas contenu. Elle la hait tellement… tellement. Comment pouvait-elle avoir un lien de parenté avec elle ? Elle, si intelligente, si pleine de ressources ? Sa mère n’était qu’égoïsme, tout juste bonne à pérorer ce qu’on lui avait versé au berceau : ces mêmes mots simples qu’elle érigeait en valeurs absolues et en justification sans appel.
Le style pouvait sembler superficiel, mais c’était tout un équilibre. Ne pas être vulgaire ni faire prude. Elle avait quoi ? 13 ans, 14 peut-être ? Sa beauté atteindrait bientôt son apogée, mais pourtant… il lui fallait la camoufler sous une tonne de maquillage. Un peu d’eye-liner, de fond de teint… cela pouvait sembler tellement anodin. Un crop-top, parce que c’est à la mode, un jean Levis, des Nike, surtout rester conformiste, c’est rassurant, c’est humain.
Clara aimait regarder les orages par la fenêtre de sa chambre. Quoi de plus beau qu’un éclair qui perce le ciel nuageux, et le tonnerre qui la faisait sursauter et l’effrayait juste assez pour provoquer chez elle une montée d’adrénaline.
Elle sortait alors, claquant la porte, puis se dirigeait vers la plage. Elle était déserte à cette période de l’année, libérée des touristes de la période estivale. Le sable jaune, l’écume des vagues houleuses qui s’écrasent sur les roches aiguisées, le ciel gris.
Elle s’éloigna sans s’en rendre vraiment compte de ses amis. Elle n’allait qu’avec eux pour ne pas être seule, la solitude est considérée comme une faiblesse, elle ne voulait pas risquer de connaître le même sort que Léonie.
C’est un jour, dans les vestiaires, que tout a commencé. Quand je suis entrée, j’ai compris que j’étais au milieu d’une dispute. Elle, contre une fille populaire. Cette dernière lui criait qu’elle en avait assez de ses réflexions méchantes, que toute la classe la détestait, puis cette fille me demanda comment je faisais pour être amie avec une fille pareille. Depuis ce jour-là, j’ai été très partagée. Faisait-elle vraiment des réflexions méchantes ? Mais d’un autre côté, elle ne m’avait rien fait… Il y avait pourtant quelque chose qui faisait que je lui en voulais. Elle s’était toujours fait passer pour une fille ayant plein d’amies, et j’avais l’impression que toute notre pseudo amitié n’était basée que sur un mensonge. C’était comme si tout faisait sens… Je dois avouer que ce n’était pas spécialement bon pour ma réputation de traîner avec quelqu’un comme elle… Si c’était vraiment une mauvaise personne, on pourrait m’assimiler à elle, et je voulais éviter cela. Si encore c’était vraiment mon amie, et que je l’appréciais vraiment… Je n’y aurais pas accordé d’importance, mais étant donné qu’elle ne représentait pas grand-chose pour moi…
Je l’ignorai donc, mais il y avait de la culpabilité à chaque fois que je la voyais. J’avais l’impression d’avoir cédé à la pression sociale.
Je la regardai, de loin. Je me dis alors que si elle venait me parler je serais gentille, toujours à cause de la culpabilité, mais aussi à cause de ma conscience cette fois-ci, car je n’aime pas être méchante.
Elle m’aborda finalement. Elle me dit que j’étais seule, que c’est pour cela qu’elle était venue me parler. Avait-elle pitié de moi maintenant ? Ce n’est pas de la colère que je ressentis alors, mais simplement de l’amusement. Que c’était comique ! La discussion s’engagea alors, comme d’habitude, des choses banales… Puis elle me fit un questionnaire sur mon intégration. Était-ce de la condescendance ? Je n’ai rien dit. Je n’aime pas les conflits, et ça aurait été méchant, car elle ne pense pas à mal, cela se voit, même si ses manières sont exaspérantes. Je lui dis la vérité en essayant d’être la plus objective possible. J’avais l’espoir qu’avec un peu de chance elle s’ouvrirait à moi sur ce qu’elle vivait. Je lui retournais les questions pour qu’elle ait une chance de s’exprimer, mais sans résultat, j’en vins même à croire que finalement elle disait peut-être la vérité, peut-être qu’elle avait vraiment des amis. Puis je connus finalement la cause de ses questions déstabilisantes. Elle me dit qu’elle pouvait choisir 3 personnes pour être dans sa classe l’année prochaine, et me demanda si je voulais en faire partie. Je ne trouvai rien d’autre à répondre, juste que c’était comme elle voulait, afin de ne pas la vexer. Le fait qu’elle me le demande prouvait simplement qu’elle n’avait pas tant d’amis que ça, puisque nous n’étions pas particulièrement proches. Quant à la cause, l’événement des vestiaires en disait long. Elle me confirma que c’était bien parce qu’elle se faisait embêter, étonnée, je suppose, que je l’ai deviné. Pourquoi ne pas avoir été honnête avec moi ? Ce n’est que comme ça qu’une véritable amitié pourrait commencer.
Elle arborait tout le temps un grand sourire. C’était forcé, c’était hypocrite, c’était sans émotion. Ce sourire n’était qu’un voile pour cacher un profond mal-être. Il faut sourire, dire que tout va bien. Il faut donner une bonne image, susciter l’admiration, voire l’