La dernière ombre - Roland Leblond - E-Book

La dernière ombre E-Book

Roland Leblond

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Beschreibung

Dans un monde où la technologie et l’information dominent chaque sphère de la société, une menace insidieuse fait surface : Umbra, une intelligence artificielle auto-apprenante capable de manipuler les données mondiales et d’infiltrer les systèmes les plus sécurisés. Pour contrer ce danger, une équipe d’élite se forme. Paul, un leader hanté par le poids de ses choix ; Laure, une combattante déchirée entre son devoir et son rôle de mère ; et Silke, une experte en cybersécurité aux compétences redoutables, parcourent des contrées allant de Dubaï aux laboratoires secrets de Shanghaï, sans oublier les paysages glacés d’Islande. Ensemble, ils affrontent des ennemis redoutables et des dilemmes moraux qui les poussent à leurs limites. Leur quête ultime : découvrir comment vaincre une menace aussi insaisissable qu’une ombre.

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Veröffentlichungsjahr: 2025

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Couverture

Titre

Roland Leblond

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La dernière ombre

Roman

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Copyright

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

© Lys Bleu Éditions – Roland Leblond

ISBN : 9791-0-422-6801-5

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

 

 

 

 

 

La pluie tambourinait contre les vitres sales d’un commissariat sur le point de tomber en ruines. À l’intérieur, l’inspecteur Paul Berthier fixait un tableau d’enquête recouvert de photos, de cartes, et de notes griffonnées à la hâte. Son bureau était un chaos organisé : un mélange de dossiers ouverts, de tasses de café vides, et d’un revolver posé négligemment dans un coin. La scène qui s’étendait devant lui, pourtant, était bien plus chaotique.

Une femme venait d’être retrouvée morte dans une ruelle obscure du 13e arrondissement. Pas de témoin, pas de caméra, et un tueur qui semblait presque invisible. Une signature unique, cependant, avait été laissée sur le corps : une fleur en papier délicatement posée sur la poitrine de la victime. Une rose.

Ce détail n’échappait pas à Paul. Cela faisait la quatrième victime en trois mois. Toutes les scènes de crime semblaient orchestrées, comme si le tueur jouait une symphonie macabre où chaque note avait son importance.

Paul se massa les tempes, la fatigue pesant sur ses épaules comme un manteau trempé. Chaque cas l’éloignait un peu plus de la vérité, mais ce quatrième meurtre était une escalade. Cette fois, la rose en papier était rouge, contrairement aux blanches des scènes précédentes. Un détail qui pouvait signifier tout ou rien, mais Paul savait que les tueurs en série ne faisaient rien par hasard.

Il tourna son fauteuil vers l’écran de son ordinateur, où défilaient les images des trois premières victimes : une étudiante en droit, un mécanicien, et une retraitée. Aucun point commun apparent. Les dossiers de police mentionnaient des vies ordinaires. Mais Paul était convaincu qu’un lien existait, caché sous la surface.

« Paul ! »

La voix de Laure Meunier, sa partenaire, brisa le silence pesant de l’espace de travail. Elle entra, un dossier sous le bras et un air grave sur le visage.

« Qu’est-ce que t’as trouvé ? » demanda Paul, sans détourner les yeux de l’écran.

« L’analyse ADN a révélé des fibres sur la victime de ce matin. Du tissu d’un gant en cuir, probablement usé. »

Elle posa le dossier devant lui : « Et regarde ça. »

Paul feuilleta les pages, s’arrêtant sur une photo de la rose rouge. Les contours semblaient parfaitement pliés, presque trop parfaits pour des mains humaines.

« Ils pensent quoi, les labos ? » demanda-t-il.

« Origami classique, mais le papier est particulier. De la fibre de coton mélangée à du chanvre. Très peu courant, ça ne se trouve pas en papeterie classique. »

Paul grogna, frustré : « Donc, soit le tueur fabrique son propre papier, soit il a une source très spécifique. »

Laure hocha la tête. « J’ai demandé à un analyste de creuser ça. Mais ce n’est pas tout. La rose… elle est imbibée d’un parfum. Subtil, mais suffisant pour laisser une trace. »

Paul leva un sourcil : « Quel genre de parfum ? »

« De l’amande amère. Du cyanure. »

Le silence s’abattit dans la pièce. Paul sentit un frisson glacé lui parcourir l’échine. Le parfum n’était pas mortel, mais son implication était claire : une mise en scène morbide, une provocation calculée.

« Ce malade joue avec nous », murmura-t-il.

Les jours suivants furent une course contre la montre. Paul et Laure passèrent au peigne fin les adresses des boutiques spécialisées en origami, les fournisseurs de papier rare, et les parfumeurs artisanaux. Rien n’émergeait. Pas de clients suspects, pas de ventes inhabituelles.

 

Un matin, Laure arriva en trombe dans le bureau, tenant une enveloppe dans sa main gantée.

« Ça vient d’arriver », dit-elle, posant l’enveloppe sur le bureau. Pas d’adresse d’expéditeur, juste un cachet rouge en cire. Une rose stylisée.

Paul l’ouvrit avec précaution, découvrant à l’intérieur une simple feuille de papier pliée en un carré parfait. En dépliant délicatement l’origami, il révéla un message écrit à l’encre noire.

« Vous êtes invités à la prochaine danse. Samedi, minuit. Parc de Belleville. »

La provocation était directe. Paul sentit la colère monter en lui. Ce tueur ne se contentait pas de semer la mort ; il cherchait à les manipuler, à les humilier.

Le samedi soir, Paul et Laure étaient sur place, accompagnés d’une équipe discrète en civil. Le parc de Belleville était désert à cette heure, plongé dans une obscurité inquiétante, éclairé seulement par quelques lampadaires clignotants.

À minuit pile, une silhouette émergea de l’ombre. Un homme, grand et mince, vêtu d’un trench-coat noir. Il s’approcha lentement, tenant quelque chose dans ses mains.

Paul fit un geste à son équipe pour rester en arrière et s’avança, la main posée sur son arme. « Police ! Lâchez ça et levez les mains ! »

L’homme obéit, déposant un paquet sur le sol. Sans un mot, il leva les mains et recula dans l’ombre. Une fraction de seconde plus tard, il disparut.

Paul courut vers le paquet, Laure sur ses talons. En l’ouvrant, ils découvrirent une boîte. À l’intérieur, une rose noire en papier. Sous la rose, un carnet en cuir usé.

La couverture portait une inscription : « Les Lamentations du Faucheur. »

Le carnet devint l’objet central de l’enquête. À l’intérieur, des notes cryptiques, des poèmes morbides, et des références à des œuvres littéraires sur la mort et la rédemption. Une obsession macabre, mais aucun aveu direct. Une seule phrase, écrite sur la dernière page, attira leur attention :

« La vérité se trouve sous la pierre noire. »

Paul et Laure plongèrent dans des recherches frénétiques. « Pierre noire » était une métaphore courante dans la littérature, mais elle pouvait aussi désigner un lieu précis. Une ancienne carrière abandonnée en périphérie de Paris portait ce nom. C’est là qu’ils décidèrent de concentrer leurs efforts.

La carrière était un endroit lugubre, un labyrinthe de tunnels et de cavités où l’écho de leurs pas résonnait comme des murmures fantomatiques. L’atmosphère était oppressante, l’air lourd de poussière et d’humidité.

Au cœur de la carrière, ils trouvèrent une salle éclairée par une faible lumière vacillante. Une table trônait au centre, sur laquelle reposait une autre rose en papier, blanche cette fois. Et à côté, un enregistrement vidéo.

Laure enclencha la lecture. L’écran montra un homme masqué, sa voix déformée par un modulateur.

« Vous êtes proches, inspecteurs. Très proches. Mais pour comprendre, vous devrez faire face à votre propre reflet. Le dernier acte vous attend. »

À mesure que Paul et Laure s’enfonçaient dans cette enquête, les révélations se succédaient. Une toile complexe de manipulations et de secrets émergeait, impliquant des figures inattendues. Chaque piste les rapprochait d’une vérité qui les changerait à jamais.

À mesure qu’ils exploraient le carnet, Paul et Laure découvrirent des noms griffonnés dans les marges. Des initiales, des dates, parfois des lieux. Rien qui ne crie une évidence, mais assez pour semer le doute. L’un des noms, cependant, se détacha du lot : A. Fournier. Une recherche rapide révéla un professeur de philosophie à la retraite, habitant à seulement quelques kilomètres de la carrière. Un homme discret, sans casier judiciaire, connu pour ses écrits sur la morale et la mort.

Le lendemain matin, Paul et Laure se rendirent chez Fournier. La maison, située au bout d’un chemin de campagne, dégageait une aura étrange. Les volets étaient clos, et le jardin semblait abandonné depuis des années. Ils toquèrent, mais personne ne répondit. Après quelques instants, Laure força la porte, l’arme au poing.

L’intérieur était un chaos. Des piles de livres couvraient chaque surface, mêlées à des journaux anciens et des notes manuscrites. L’air était lourd de moisissure et de solitude. Ils trouvèrent Fournier dans le salon, assis dans un fauteuil en cuir usé, le regard vide. Une bouteille vide et un verre brisé traînaient à ses pieds.

Paul s’avança, mais Laure posa une main sur son bras. « Il est mort. »

L’autopsie révéla une overdose de barbituriques. Suicide probable. Pourtant, sur une table près du corps, ils avaient trouvé une lettre adressée à « l’inspecteur Berthier ». Le contenu était déroutant :

« Je savais que vous viendriez. Vous êtes sur la bonne voie, mais la vérité est un fardeau. Ce que vous cherchez n’est pas ce que vous trouverez. La pierre noire était un point de départ. L’ombre court toujours. »

La lettre était signée « L.F. » – des initiales qui ne correspondaient pas à Fournier. Quelqu’un d’autre avait orchestré cette mise en scène. Mais pourquoi Fournier avait-il choisi de se suicider ? Était-il impliqué ou seulement une victime du jeu macabre du tueur ?

De retour au commissariat, Paul plongea dans les archives. Fournier avait travaillé dans une prestigieuse université, où il avait écrit plusieurs essais sur l’éthique et la mort. Mais un incident avait terni sa carrière : la disparition inexpliquée de plusieurs étudiants, il y a plus de vingt ans. Aucun lien n’avait jamais été établi avec Fournier, mais les noms des étudiants correspondaient à certaines des initiales trouvées dans le carnet.

« Et si tout ça remontait à ces disparitions ? » suggéra Laure en étudiant le tableau d’enquête. « Une vengeance, un pacte, quelque chose qui lie ces meurtres à ce passé. »

Paul fronça les sourcils. « Si c’est ça, alors le tueur est peut-être l’un de ces étudiants disparus. Mais pourquoi maintenant ? Pourquoi ces victimes précises ? »

La réponse arriva plus vite qu’ils ne l’espéraient. Un nouveau meurtre fut signalé. Cette fois, une scène encore plus dérangeante : la victime, un médecin renommé, avait été mise en scène sur une chaise, tenant une rose blanche en papier dans une main et une lettre dans l’autre. La lettre était un extrait d’un poème :

« Nous sommes les ombres qui dansent dans la lumière,

Des âmes perdues, cherchant justice dans la nuit. »

Mais un détail glaçant attira l’attention de Paul : le poème était signé « Élodie B. ». C’était le nom de sa sœur, morte il y a quinze ans dans un accident de voiture.

Paul sentit le sol se dérober sous ses pieds. Sa sœur, Élodie, avait toujours été une énigme pour lui. Leur relation était distante à l’époque de sa mort, et il avait enterré ces souvenirs sous des années de travail acharné. Mais ce poème semblait remuer des ombres qu’il avait longtemps ignorées.

Laure le regarda avec inquiétude. « Paul, est-ce que ça pourrait… ? »

« Non, coupa-t-il, trop vite. Ça n’a rien à voir avec elle. C’est une provocation. Le tueur essaie de nous manipuler. »

Mais une voix dans sa tête chuchotait le contraire. Et ce carnet, ces meurtres, cette mise en scène… tout semblait lié à un passé qu’il refusait d’affronter.

Les jours suivants furent un tourbillon de découvertes troublantes. Les initiales dans le carnet menèrent à d’autres disparitions passées, toutes liées à des institutions de prestige : universités, hôpitaux, centres de recherche. Les victimes semblaient avoir un lien avec une société secrète appelée Le Cercle Noir. Un réseau de pouvoir, de secrets, et de manipulations.

Le carnet était une pièce du puzzle, mais une pièce cruciale manquait encore. Une nuit, alors qu’il relisait les notes laissées par Fournier, Paul trouva une référence à une villa en périphérie de Paris : Villa Solstice. Elle avait appartenu à un mécène qui finançait des projets universitaires, mais avait été abandonnée depuis des décennies.

Quand ils arrivèrent à la villa, la tension était palpable. L’endroit était en ruines, mais des signes récents d’activité les mirent en alerte. À l’intérieur, ils trouvèrent une pièce verrouillée, au centre de laquelle trônait un tableau. Dessus, des photos des victimes, reliées par des fils rouges. Mais ce qui glaça le sang de Paul fut la dernière photo accrochée : la sienne.

« Il savait qu’on viendrait », murmura Laure.

Un bruit derrière eux les fit se retourner, armes levées. Une silhouette masquée se tenait dans l’ombre, un revolver pointé sur eux.

« Bienvenue, inspecteurs, dit une voix déformée. Vous êtes prêts pour le dernier acte ? »

Le silence dans la pièce était assourdissant. Paul et Laure faisaient face à la silhouette masquée, le doigt prêt à presser la détente de leurs armes. L’inconnu, vêtu de noir de la tête aux pieds, semblait étrangement calme, comme un metteur en scène savourant l’apogée de sa pièce.

« Je dois dire, inspecteurs, que vous avez suivi les indices bien mieux que je ne l’espérais. Mais la vérité… n’est jamais aussi simple, n’est-ce pas ? »

Paul serra les dents, son arme toujours pointée : « Lâche ton arme et retire ce masque, ou je te jure que tu ne sortiras pas d’ici vivant. »

L’homme rit doucement, un rire glacé, presque mécanique à cause du modulateur. « Toujours aussi impulsif, Berthier. C’est cette rage qui t’aveugle, qui t’empêche de voir ce qui est juste devant toi. »

Un mouvement rapide du masque attira l’attention de Laure, qui tira un coup d’avertissement dans le mur. « Pas un geste de plus ! » cria-t-elle.

Mais le tueur resta immobile, levant lentement une main pour montrer qu’il n’était pas armé. Puis, dans un geste théâtral, il lâcha le revolver, qui tomba au sol avec un bruit sourd.

« Très bien, dit-il. Regardez-moi. »

D’une lenteur calculée, il retira son masque. Une fois découvert, Paul sentit son cœur s’arrêter. Le visage qui lui faisait face n’était autre que celui de Julien Marchand, un ancien collègue, un ami perdu de vue depuis des années.

« Julien ? » murmura Paul, la confusion se mêlant à la colère. « Qu’est-ce que… pourquoi ? »

Julien haussa les épaules, son expression presque paisible. « Pourquoi ? Parce que la justice a échoué. Parce que des monstres comme Fournier et son cercle ont détruit des vies sans jamais répondre de leurs actes. Parce que quelqu’un devait leur faire payer. »

Paul baissa légèrement son arme, ses pensées enchaînant à toute vitesse. Fournier, les étudiants disparus, le carnet… Tout cela prenait un sens cruel et implacable. Mais une question restait sans réponse.

« Et les victimes récentes ? Ces innocents n’avaient rien à voir avec ça ! Pourquoi les tuer ? »

Julien secoua la tête, son sourire s’effaçant. « Pas si innocents, Paul. Chacun d’eux était lié au Cercle Noir. Chacun d’eux portait du sang sur les mains, directement ou indirectement. »

Soudain, une explosion retentit dans la pièce voisine, projetant de la poussière et des débris dans l’air. Julien profita de la confusion pour saisir une télécommande à sa ceinture. Avant que Laure n’ait le temps de réagir, il appuya dessus. Une série de lumières rouges s’alluma dans la villa.

 

« Vous avez dix minutes avant que tout ne parte en fumée, dit-il en reculant vers une porte dérobée. Si vous voulez connaître toute la vérité, je vous donne une chance. Venez me chercher. Mais sachez que la vérité a un prix. »

 

Paul s’élança, mais Laure l’arrêta : « Paul, attends ! »

« On ne peut pas le laisser fuir ! » cria-t-il.

Laure secoua la tête, désignant les lumières rouges : « Il a raison. Si on reste ici, on crève. On doit évacuer et appeler du renfort. »

Paul hésita, déchiré entre sa soif de vérité et l’instinct de survie. Mais il savait que Julien avait toujours un coup d’avance. Avec un grognement de frustration, il fit demi-tour. Ils sortirent de la villa en courant, juste à temps pour voir l’explosion réduire le bâtiment en cendres.

De retour au commissariat, Paul s’effondra sur une chaise, le visage marqué par la fatigue et la déception. Julien avait disparu, mais il savait que ce n’était pas fini. Le carnet, les indices, tout pointait vers une dernière confrontation.

« On le retrouvera, dit Laure, posant une main réconfortante sur son épaule. Il a laissé trop de traces cette fois. »

Paul hocha la tête, mais au fond de lui, il savait que Julien avait prévu chaque étape. Ce n’était pas une simple vendetta ; c’était une croisade, et Julien n’abandonnerait pas avant d’avoir atteint son objectif.

Quelques jours plus tard, un colis anonyme arriva au commissariat. À l’intérieur, une clé USB et un message :

« Le dernier acte approche. Préparez-vous. »

Paul inséra la clé dans son ordinateur, dévoilant une série de vidéos enregistrées par Julien. Chaque vidéo dévoilait des preuves accablantes contre les membres du Cercle Noir, mais aussi une vérité troublante : certaines figures encore actives dans la police et la politique faisaient partie du réseau.

« Il veut qu’on choisisse, murmura Laure. L’arrêter ou l’aider. »

Paul resta silencieux, les yeux fixés sur l’écran. Il savait que la prochaine confrontation serait décisive. Mais la question qui le hantait était simple : jusqu’où était-il prêt à aller pour la vérité ?

Les images de la clé USB avaient plongé Paul et Laure dans une spirale de tension. Les preuves contre des figures influentes confirmaient l’existence d’un réseau tentaculaire, mais elles révélaient aussi une autre vérité accablante : Julien ne travaillait pas seul. Une voix dans une vidéo, modulée, mais familière, donnait des instructions précises à Julien. Le commanditaire était encore dans l’ombre.

Alors qu’ils planifiaient leur prochaine étape, un appel urgent parvint au commissariat. Julien venait d’être repéré à proximité de l’aéroport de Paris-Orly. Il se déplaçait rapidement, probablement en route pour fuir le pays.

« On bouge », ordonna Paul, récupérant son arme et son gilet pare-balles.

Dans les rues embouteillées menant à Orly, les gyrophares et sirènes perçaient la nuit. Paul, Laure et une escouade d’intervention se frayaient un chemin à travers le trafic. Le stress était palpable, l’adrénaline alimentant leurs réflexes.

« On ne peut pas le laisser monter dans cet avion », grogna Paul en accélérant.

Une fois sur place, ils se dispersèrent dans l’aéroport bondé, surveillant les caméras et interrogeant le personnel. Julien était rusé, mais il ne pouvait pas cacher ses traces indéfiniment. Une alerte de sécurité indiqua un homme correspondant à sa description à l’intérieur d’une zone de maintenance.

« Par là ! » cria Laure, menant la charge.

Ils pénétrèrent dans un labyrinthe de couloirs techniques sombres et étroits, l’écho de leurs pas résonnant comme une menace sourde. L’odeur d’huile et de métal remplissait l’air. Julien était quelque part, mais il connaissait cet environnement mieux qu’eux.

 

Soudain, un mouvement rapide attira leur attention. Une porte claqua au loin. Paul courut à toute allure, Laure juste derrière lui. Alors qu’ils approchaient d’un escalier métallique, une détonation retentit. Julien avait piégé l’accès avec une grenade artisanale. L’explosion secoua les murs, propulsant Paul et Laure contre une rambarde.

« Ça va ? » demanda Paul, se relevant avec difficulté.

Laure hocha la tête, une égratignure sur sa joue. « On continue. »

La poursuite se prolongea jusque sur le tarmac. Julien, désespéré, mais méthodique, avait volé un véhicule de service et roulait à vive allure vers un avion-cargo prêt à décoller. Paul saisit une radio pour ordonner l’interruption de tous les vols, mais Julien semblait anticiper chaque mouvement.

« On doit l’arrêter avant qu’il n’atteigne cet avion », hurla Paul.

Ils embarquèrent dans un véhicule à proximité et engagèrent une course-poursuite effrénée sur le tarmac. Le rugissement des moteurs, les phares déchirant l’obscurité et les éclairs des armes échangées transformèrent l’aéroport en champ de bataille.

Julien, réalisant qu’il était acculé, fit dévier son véhicule brusquement vers un entrepôt. Paul et Laure le suivirent, leurs pneus crissant sur le béton humide.

L’intérieur de l’entrepôt était immense, rempli de conteneurs et d’équipements aéroportuaires. Julien abandonna son véhicule et disparut dans le dédale, mais pas avant de laisser un dernier piège : un camion-citerne en feu, dont les flammes commençaient à lécher les conteneurs voisins.

« Si ce truc explose, on est tous morts », cria Laure.

Paul activa sa radio. « Évacuez la zone ! Je répète, évacuez immédiatement ! »

Ils continuèrent à poursuivre Julien, malgré le danger. Chaque détour dans l’entrepôt semblait les rapprocher de leur cible, mais Julien était comme un fantôme, apparaissant et disparaissant avec une aisance déconcertante.

Finalement, ils le coincèrent dans une allée sans issue, entouré de conteneurs métalliques. Julien, essoufflé, mais étrangement calme, pointa une arme vers eux.

« Tout ça ne changera rien, dit-il, sa voix résonnant dans l’espace confiné. Vous pouvez m’arrêter, mais vous ne pouvez pas arrêter le Cercle. »

Paul, l’arme levée, s’avança d’un pas. « Lâche ton arme, Julien. C’est fini. »

Julien rit doucement : « Fini ? Non, Paul. Ce n’est que le début. »

D’un geste soudain, il tira, visant une valve sur un conteneur à gaz. Une détonation massive secoua l’entrepôt, projetant Paul et Laure au sol. Julien profita de la confusion pour s’éclipser une fois de plus.

Dehors, les renforts arrivaient en masse, maîtrisant l’incendie et sécurisant la zone. Mais Julien avait disparu, une fois de plus. Paul, couvert de suie et de sang, se releva avec une détermination farouche.

« On ne peut pas le laisser s’échapper », dit-il à Laure, dont le regard était tout aussi résolu.

Un agent s’approcha, un téléphone à la main : « Inspecteur Berthier, vous devriez écouter ça. »

La voix au bout du fil était celle de Julien : « Vous avez fait du bon travail ce soir, Paul. Mais la prochaine fois, vous devrez choisir : la justice ou la vérité. Je vous attends. »

La ligne coupa, laissant Paul avec un mélange d’exaspération et d’excitation. Julien n’en avait pas fini, et lui non plus.

La chasse continuait, mais cette fois, Paul savait que le dernier acte serait plus explosif encore. Julien venait de transformer cette enquête en un duel personnel, et Paul était prêt à tout pour le stopper.

Les semaines qui suivirent l’évasion spectaculaire de Julien furent marquées par une escalade constante. Les informations tirées du carnet et des preuves sur la clé USB révélaient l’ampleur des activités du Cercle Noir : un réseau complexe mêlant corruption, meurtres et manipulation d’institutions à l’échelle internationale. Mais Julien restait insaisissable, toujours un pas d’avance sur Paul et Laure.

Puis vint le message. Une enveloppe discrète, glissée sous la porte de l’appartement de Paul. À l’intérieur, un billet d’avion pour Genève, un badge marqué Conférence Internationale sur la Sécurité Mondiale, et une note :

« Le dernier acte. 20 h. Centre des Congrès. Venez seul. »

Paul était conscient du danger. Julien ne le convoquait pas pour un simple duel, mais pour un final où chaque choix aurait des conséquences désastreuses. Laure s’opposa à l’idée qu’il y aille seul, mais Paul insista.

« Il me veut, Laure. Pas nous. Si je ne vais pas à cette conférence, il frappera autrement, et ce sera pire. »

Laure finit par céder, mais à une condition : « On te couvre à distance. Si ça dérape, on intervient. »

Le Centre des Congrès de Genève était une forteresse ce soir-là. Les chefs d’État, diplomates et dirigeants d’organisations internationales étaient réunis pour discuter des menaces émergentes à la sécurité mondiale. Paul se mêla à la foule, son badge autour du cou et ses yeux scrutant chaque visage.

À l’intérieur, l’atmosphère était électrique. Une série de discours sur la nécessité de renforcer la coopération internationale s’enchaînaient, mais Paul savait que la vraie menace était ailleurs.

À 19 h 55, son téléphone vibra. Un message de Julien :

« Salle B-12. Ne sois pas en retard. »

Paul trouva la salle B-12, un espace sombre et exigu en dehors des zones principales de la conférence. En entrant, il sentit immédiatement que c’était un piège. La pièce était vide, à l’exception d’un écran suspendu au mur. Une vidéo se lança dès qu’il franchit le seuil.

Julien apparut à l’écran, son visage éclairé par une lumière vacillante. « Bienvenue, Paul. Je savais que tu viendrais. Mais avant que nous en terminions, il est temps pour toi de choisir. »

L’écran changea, montrant deux flux vidéo. Le premier montrait un homme attaché à une chaise dans une pièce sombre – un sénateur influent accusé de corruption. Le second flux montrait une foule de civils dans le hall principal du centre des congrès.

Julien parla d’une voix glaciale : « Une bombe est placée sous le hall principal. Elle explosera dans quinze minutes. Mais tu as une chance de la désamorcer. En revanche, si tu choisis de sauver le sénateur, je te donnerai des preuves irréfutables sur le Cercle Noir et ses dirigeants. À toi de décider. »

Paul sentit une vague de panique monter. Le temps était compté. Il activa son oreillette, prévenant Laure de la situation.

« On peut gérer la bombe, dit-elle. Donne-moi la localisation exacte, et notre équipe s’en charge. »

« Je n’ai pas cette information, répondit Paul. Julien veut me forcer à choisir. »

Paul prit une décision rapide : il se dirigea vers le hall principal. Sauver des innocents passait avant tout. Laure, de son côté, coordonnait les agents pour trouver et sécuriser les explosifs.

Dans le hall, Paul chercha des indices, scrutant chaque détail, chaque objet suspect. Julien avait orchestré cette scène pour maximiser la tension, et Paul savait que chaque seconde comptait.

Un mouvement attira son attention près d’un podium abandonné. Sous une table, il aperçut un dispositif complexe, relié à un minuteur. Il avait moins de cinq minutes.

Alors qu’il examinait la bombe, une voix derrière lui résonna : « Pas si vite, Paul. »

Julien était là, un pistolet silencieux à la main, son regard glacial fixé sur lui.

« Tu fais toujours le choix moral, n’est-ce pas ? dit-il avec un sourire sarcastique. Mais le Cercle n’a pas peur de la morale. Ils comptent sur elle pour t’arrêter. »

Paul leva les mains lentement, essayant de gagner du temps. « Et toi, Julien ? Qu’est-ce qui te motive vraiment ? La vengeance ? La justice ? Ou juste le chaos ? »

Julien haussa les épaules. « Un peu de tout. Mais surtout, je veux que le monde voie leur vrai visage. Même si je dois tout brûler pour ça. »

Dans un mouvement soudain, Paul se jeta sur Julien, déviant son arme. Une lutte brutale s’engagea, les deux hommes se battant pour le contrôle du pistolet. La minuterie de la bombe continuait de descendre, impitoyable.

À l’extérieur, Laure et son équipe arrivaient enfin dans le hall, mais la scène qu’ils découvrirent les glaça. Paul et Julien étaient au sol, la bombe clignotant à quelques mètres.

Laure cria : « Paul, tiens bon ! »

Dans un dernier effort, Paul parvint à assommer Julien avec un coup bien placé. Il se précipita vers la bombe, ses mains tremblantes alors qu’il coupait les fils un à un. Laure le rejoignit, l’aidant à désamorcer le dispositif dans les dernières secondes.

Quand le minuteur s’arrêta sur 00:01