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Alain C., entrepreneur haut en couleur et bon vivant, fonde un café-épicerie dans son village béarnais. Cet endroit devient un lieu de rencontres et d’échanges où se croisent des personnages aux parcours aussi atypiques que variés. Cependant, un soir de juin, alors qu’il se hâte de rentrer chez lui, un accident survient. C’est le début d’une expérience extraordinaire pour Alain où les notions de temps et d’espace s’estompent progressivement…
À PROPOS DE L'AUTEUR
Après la publicité, Babi Champetier de Ribes organise des événements artistiques – expositions, théâtre, Master Class de musique – dans son domaine béarnais devenu un lieu de réception. Ces activités génèrent de nombreuses rencontres et stimulent son imagination. La littérature devient son moyen privilégié pour raconter les gens et les situations.
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Seitenzahl: 44
Veröffentlichungsjahr: 2023
Babi Champetier de Ribes
La distraction du Bon Dieu
Nouvelle
© Lys Bleu Éditions – Babi Champetier de Ribes
ISBN : 979-10-422-0582-9
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Préface
C’est une gageure particulièrement ambitieuse que d’entraîner le lecteur dans un tel voyage sur la distance d’une simple nouvelle.
Ne révélons pas ici les images de départ et d’arrivée, opportunément communes, pour que chacun puisse (s’)embarquer ; les rencontres extravagantes, au sens strict du terme, auxquelles tout lecteur aspire et qui surviennent pourtant comme évidentes ; et finalement les frontières totalement inconnues, franchies ici comme naturellement, tant en sens aller et retour.
Il y a dans cette distraction, sans doute un témoignage, mais esquissé de façon pudique ; une parabole aussi, mais juste dessinée, et enfin, on peut le passer, une profession de foi, mais chuchotée seulement, grâce au mode léger de la fiction.
Car si le lecteur se retrouve si facilement au bout du récit, à l’arrivée du voyage, étourdi et surpris d’avoir suivi et cru à une histoire qui nous habite tous, par-delà les lieux, les formes, les visages et les convictions, c’est aussi du fait de l’écriture, ostensiblement variée. Épistolaire, littéraire, poétique, impressionniste, mêlant fiction, reportage, pensée, dialogues… : la variété des formes, des styles, à dessein initialement déroutante se révèle vite efficace ; et justement nécessaire tant il fallait une forme atypique à une histoire à la fois si proche et si improbable.
Ce texte vient évidemment de loin dans l’esprit de l’autrice. Il touchera chacun.
Jean de Belot
J’étais peinard pourtant !
Début juin, fin d’une journée de boulot bien remplie, beau temps, délectable parce qu’un peu rare en ces temps de météo capricieuse.
L’idée du rosé Gaillac bien frais, partagé à l’envi avec les invités du soir, mes voisins « tout neufs », débarqués de Toulouse depuis peu dans ce coin inimitable du Béarn, le concerto no 1 opus 7 du Chevalier de St Georges à fond… un bijou repéré un jour sur Radio Classique… le violon y joue à la perfection la mélancolie jubilatoire et le concerto un hymne à l’allégresse printanière… j’orchestrais les vitesses dans ma puissante et ancestrale Mercédès qui slalomait allegretto sur les routes un peu tortueuses direction la maison.
Ensuite, tout va très vite.
J’ai de mes nouvelles dans le journal local, à la rubrique « Faits divers. »
Voilà ce que l’on pouvait y lire :
« Dans la commune de Lahau, sur la route des crêtes, un camion, transportant des bottes de paille, s’est déporté sans doute pour éviter un chevreuil.
Sa cargaison, chahutée par la manœuvre, s’est déversée sur la Mercedes arrivant en sens inverse.
À quelques centaines de mètres du lieu de l’accident, le conducteur de la voiture, Alain C qui rentrait chez lui, probablement assommé, est dans un état critique, entre la vie et la mort, et semblerait-il bien plus près de cette dernière.
Alain C, âgé de 50 ans, est très apprécié et très aimé dans le petit village.
C’est à son initiative qu’un café bar a pu être créé, il y a quelques années.
Qui ne connaît pas ce lieu plein de vie, fort de la personnalité de ses 12 animateurs, tous plus originaux et différents les uns des autres ?
Le petit village de Lahau est en attente de nouvelles rassurantes.
Le journal présente ses pensées sincères et ses vœux optimistes à sa femme et ses deux enfants. »
Je vois un parfait inconnu presque sourire à la lecture de ce fait divers et peut-être même s’esclaffer au comptoir du café du coin : « Putain ! Celui-là il n’a pas eu de bol ! Ces cons de chevreuils ! »
Finalement, heureusement que notre mort ou quasi mort n’est qu’un fait divers pour le reste… des autres vivants !
Oh pardon ! J’ai droit à un autre pavé, juste en dessous, moins croustillant, mais plus attendrissant.
Il m’émeut : il émane de mes « collègues », mes amis du comptoir.
Le café de Lahau
Accident tragique
Café du coin, café du passage, café dépôt, café ouvert tous les jours où chaque villageois est venu et revenu, et puis les autres… les gens d’ailleurs.
On y trouve son pain, la petite chose qui manque toujours : un peu l’épicerie retrouvée.
On y trouve plus encore, de la musique, de la peinture, des gourmandises, sans compter les tonnes de sujets abordés par des passionnés !
Et puis, on y partage le rire et l’ambiance chaleureuse, toujours quelque chose de différent selon la disponibilité des 12 tenanciers animateurs, la très riche idée d’Alain.
Ce dernier serait en mort cérébrale.
Sa disparition nous bouleverse.
Nous présentons à sa femme et à ses deux enfants nos plus sincères vœux de rétablissement pour Alain.
Un pot de l’espoir nous réunira tous ce soir à 19 h.