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José Seydoux

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Beschreibung

"LA – Un roman plus que féministe" 

Le premier souci, lorsqu’on veut publier un livre qui, déjà, est inclassable, voire inédit en son genre – roman, essai, fiction ? - consiste à lui trouver le titre idoine : En l’occurrence, plusieurs possibilités étaient envisageables : Femme  femme – Mod’elle – Au diapason de LA  vie – Une note à aimer.

Finalement, le présent ouvrage, sur un air d’harmonie, est intitulé  « LA », avec son sous-titre « Un roman plus que  féministe » en raison de sa double composition : d’une part, l’histoire d’une saga familiale sur un siècle et, d’autre  part, un volet sur le rôle, l’évolution et l’avenir de LA femme, les deux scénarios s’imbriquant l’un dans l’autre… et se lisant dès lors comme un roman tous publics. 

Nicolas du Pré, écrivain, après des études scientifiques, joue un rôle de narrateur/conteur : définir, sensibiliser et surtout préconiser LA place de LA femme dans LA  société – très patriarcale – de LA Suisse. Cette « vocation » l’amène à aborder explicitement de multiples thèmes tels que, par exemple, les inégalités sociales, les dysfonctionnements « genrés », les exemples de lèse-féminité et toutes les attitudes sexistes…

L’auteur, se soumettant dès le début à une introspection sentimentale et motivante, fi nit même par évoquer un total changement de paradigme en proposant un  renversement complet de LA société actuelle par l‘instauration d’un régime entièrement matriarcal – au-delà de LA complémentarité – jusqu’à LA définition  prospective d’un XXIe siècle «qui sera féminin ou ne sera pas » !




À PROPOS DE L'AUTEUR

José Seydoux, Suisse né au Pays de Gruyère et établi à Yverdon- les- Bains, est diplômé de l’École hôtelière de Lausanne et du Centre international de Glion, titulaire d’un doctorat en économie du tourisme de l’Université d’Aix- en- Provence. Après une carrière de rédacteur spécialisé et éditorialiste, il a publié plusieurs essais sur le tourisme, l’ésotérisme, l’évolution sociopolitique et socioculturelle, ainsi que trois romans. Féru d’écriture, observateur de LA vie, très branché sur les relations humaines, l’harmonie… et l’amour, il signe aujourd’hui un ouvrage quasiment inclassable, « un roman plus que féministe » bien dans LA mouvance du temps. 

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José Seydoux

LA

Un roman plus que féministe

© 2024, José Seydoux.

Reproduction et traduction, même partielles, interdites.Tous droits réservés pour tous les pays.

ISBN 9782889820436

I

C’est un garçon !

Où sommes-nous d’abord ? Dans un lieu exceptionnel. À l’ombre d’un château médiéval, au pied d’une montagne mythique. Une mosaïque de verts, toute de côteaux et de sapins, une rivière et des pâturages, un pays de labeur de jour et de senteurs la nuit, un village en fait, véritable brocante à ciel ouvert, en bordure d’une grande église, un lieu d’intenses activités, de rencontres et de fêtes. Avec des couleurs, des géraniums, des parfums, et surtout des gens, des visages, des sourires, des seins… Sainte Lucie des Bois. Une femme, elle, déjà !

« C’est un garçon ! » L’exclamation de la sage-femme a résonné dans la chambre à coucher de cette maison de la cité… comme si l’on s’attendait à l’arrivée d’une fille ! C’est que la vie, sinon la tradition, ou tout simplement le hasard, a fait qu’aux alentours on assiste depuis quelques années à une incontestable prédominance des naissances féminines, genre deux garçons pour dix filles… alors même que l’on s’accorde pour reconnaître que le sexe d’un enfant est donné par son géniteur, par l’homme !

L’heureux événement a fait la joie d’un modeste couple – Lucette et Lucien du Pré – dont c’était le troisième enfant, prénommé Nicolas-Charles : c’était le petit-fils de Séraphin, maréchal-ferrant, et de Sylvie, née dans la dernière partie du XIXe siècle, déjà parents de Charles, premier d’une fratrie où naîtront ensuite trois filles, dont Lucette, née au début du XXe siècle.

Mais, vous, le narrateur, mais aussi le conteur, qui êtes-vous ? D’abord, le garçon nouveau-né c’est moi : « Je suis donc un homme (homo sapiens), que les choses soient claires ! Et si je m’appelle Nicolas-Charles du Pré – au lieu de la Nicole attendue ! – c’est qu’on avait alors l’habitude d’affubler officiellement les enfants d’un deuxième prénom (qui disparaîtra par la suite). Quant à mon nom de famille, sa consonance verte ne me déplaît pas. La particule, elle, est due plus à un détail géographique qu’à une noble ascendance. »

Notre narrateur, bien plus tard, s’attachera à décrire ici les années et les siècles ainsi que les êtres qui y ont déjà vécu et ceux qui les vivent encore… Il mettra l’accent sur les femmes qui ont marqué sa vie, mais surtout sur LA femme à l’image de toutes celles qui, au XXIe siècle, ne représenteront pas moins que la moitié de l’humanité, soit plus de 4 milliards de personnes – constituant dès lors la première raison, démographique, mathématique et bien sûr sociale, – de leur consacrer un intérêt à leur mesure ? »

Nicolas du Pré commence par sa « première à lui », Lucette, après avoir simplement rappelé ses ancêtres féminines en tête dans leur genre : Ève, la première femme, Marie, la mère de Jésus (du moins pour celles et ceux qui ont encore une once de croyance) et puis Sylvie ; c’est cette dernière, en tête de sa dynastie, qui, dès sa naissance allait inaugurer les multiples rôles et modèles de LA femme dans la société : LA, l’article féminin, qui plus est, la note qui donne le ton à toutes les autres.

Révélons d’emblée qu’il s’agit d’un idéal ô combien important, vital, exemplaire (qui rime justement avec complémentaire), humain, mais hélas scandaleusement sous-estimé. D’où à l’aune de l’Histoire, le présent ouvrage.

Nicolas du Pré a connu, dès sa plus tendre enfance, un environnement féminin particulièrement riche : une mère et une grand-mère donc, puis des tantes et une pléiade de cousines, voisines, collaboratrices, lectrices, consœurs, amies… Mais où étaient les hommes ? Prénommé comme d’augustes saints, Nicolas de Myre et Nicolas de Flüe entre autres, Nicolas du Pré tend à s’inspirer, dans ses raisonnements et son analyse de la vie, d’autres références, à l’instar de Jean d’Ormesson, l’homme féministe avant la lettre qui a incarné, sa vie durant, le bon sens, le positivisme, la complicité, l’humanisme personnifié…

II

Jeunes gens… et jeunes filles

Début du XXe siècle, sans qu’on s’en soucie et même sans qu’on le sache, le mot « genré » est inexistant. La société patriarcale séculaire dans toute sa splendeur ! Jusqu’à sa sémantique puisque l’on parle de « jeunes gens » pour désigner les garçons et de… « jeunes filles » : l’appellation « jeunes hommes » n’est jamais utilisée. Les filles ne seraient-elles pas « des gens » ? À noter que le mot est féminin seulement lorsqu’il est précédé d’un adjectif… comme dans « bonnes gens » !)

Toute la société (ou presque) est alors divisée en deux parties : les hommes au travail et les femmes au foyer. Or, la quasi-totalité des premiers occupaient le devant de la scène, alors que dans maintes régions de Suisse ce sont les femmes qui se chargent des plus lourdes tâches… sans pour autant négliger celles du foyer ! Tout cela peut paraître bizarre aujourd’hui, mais la réalité d’antan avait, semble-t-il, de beaux jours devant elle, car il a fallu quelques générations pour que ces vaillantes mamans trouvent un statut social à peu près digne de leur féminité et de leur intelligence. En parallèle, l’emprise de la religion, catholique en l’occurrence, avait autant et même plus d’importance et d’autorité.

À cet égard, la situation à Sainte Lucie des Bois n’était guère meilleure qu’ailleurs, même s’il faut préciser ici que personne ne s’en plaignait et chacun·e obéissait à la doctrine divine, tous genres et toutes couches sociales confondus. Nicolas du Pré raconte qu’entre l’école et l’Église (notez l’emploi minuscule/majuscule) l’existence des moins de vingt ans était totalement imposée et contrôlée. Le clergé en particulier – lisez le curé ! – exerçait une emprise claire et nette sur leurs faits et gestes : séparation physique, virginité avant les épousailles, éducation sexuelle complètement taboue, etc. Aussi n’était-ce pas rare d’assister à des mariages dits obligés en prévision d’« heureux événements » attendus par de très jeunes couples ! Et la dictature religieuse ne s’arrêtait pas là…

Notre narrateur cite l’exemple d’un groupe de jeunes (filles et garçons) s’étant rendu chez l’un d’entre eux, un soir après le concert du chœur-mixte paroissial, pour ce que l’on appelait le « café noir » avec, comme programme gentillet, de la musique, de petites libations et des discussions pour refaire le monde. En tout bien tout honneur. Seulement voilà, le curé eut vent de cette soirée improvisée ; outré et persuadé du « pire » sans doute, il convoqua tous les participant·e·s, les réprimanda sévèrement et leur signifia leur exclusion pure et simple du chœur-mixte en question. On ne dit pas si leur confession avait été exigée par le diabolique prélat !

C’était l’époque où LA femme – les femmes – était synonyme de tentation, d’impureté, de danger permanent. Son rôle dans la société du moment était primordial, « la moitié de l’homme », comme la moitié de l’humanité, était rabrouée, rabaissée… et surtout tenue comme responsable de tous les maux (dans la société comme dans l’exemple symbolique précité). De plus, on les confinait exclusivement dans des tâches de ménagère, de fermière, d’ouvrière, de bonne à tout faire (enfants compris !). Quant aux études supérieures, même à quinze ans, elles n’étaient accessibles qu’à une certaine élite. Mais le sommet du blues, c’est qu’elles ne s’en plaignaient pas…

Dans la région d’accueil dont il est fait plus précisément état, Nicolas du Pré a relevé, dès les années soixante, d’intéressantes considérations sur les évolutions sociologiques ; l’essor du tourisme surtout a considérablement modifié non seulement le PIB local et le niveau de vie de la population, mais il a également amélioré au passage la vie des jeunes (formation et emploi, loisirs, etc.), les bars et les hôtels prenant désormais le pas sur l’église…

On note à cet égard la propension des jeunes autochtones à frayer avec les jeunes employé·e·s des entreprises touristiques aux activités directes, indirectes et induites. Plusieurs mariages ont été ainsi célébrés à Sainte Lucie des Bois et dans les villages alentour et, si certains couples ont quitté la cité (la femme suivant son mari… selon la loi ad hoc et selon la tradition !), d’autres s’y sont établis à demeure. Pour le meilleur et pour le pire, comme le dit l’adage toujours d’actualité.

III

Un siècle au féminin pluriel

De la fin du XIXe siècle au début du XXIe, plusieurs générations permettent d’expliquer l’évolution du statut de la femme… Devenue veuve relativement jeune, Sylvie, qui avait donc donné naissance à quatre enfants (un garçon et trois filles), a dû assumer seule l’existence quotidienne de toute la famille ; en l’absence de l’AVS, de la rente de veuve et de toute autre aide sociale, les femmes les plus démunies tombaient à la charge de leur commune.

Nicolas du Pré explique que sa grand-mère, bien décidée à se débrouiller toute seule, envisagea d’élever d’autres enfants que les siens, moyennant finances, en leur offrant une éducation dans un cadre familial et, comme l’on disait à l’époque, une prise en charge complète, les enfants étant logés, nourris, blanchis jusqu’à leur majorité. Ce qui, par la force des choses, équivalait implicitement à une adoption. Cette formule permettait d’élargir la fratrie de façon naturelle pour le bien-être de tous… et ce, d’autant plus simplement quand il s’agissait d’enfants illégitimes, pas rares en ces temps-là !

Il était aussi une tradition plus ou moins appliquée, selon laquelle toute grande famille se devait de diriger l’un ou l’autre enfant vers les ordres. Curé ou bonne sœur, c’est ainsi qu’apparaissait ce cheminement susceptible de s’assurer sans doute la miséricorde divine… et le respect des citoyens et citoyennes. Cela relevait du même principe en vertu duquel le curé (ou le pasteur), le syndic et l’instituteur formaient une trilogie de choc respectable et respectée : le premier assurait la présence omniprésente de l’Église (chez les catholiques comme chez les protestants), le deuxième administrait la Commune et le troisième se portait garant de la bonne instruction/éducation des enfants. Inutile de préciser que les femmes brillaient par leur absence au sein de cette trilogie sacrée dans une société patriarcale et machiste à coup sûr !

Dans ce contexte tout à fait spécial, amorcé à la fin du XIXe siècle et durant la première moitié du XXe, la femme, comme on l’a déjà relevé, jouait un autre rôle multiple en se pliant à la volonté et à l’autorité – constitutionnelle faut-il le préciser ! – de son mari… On partait du principe que les gens se mariaient et, de toute évidence, hormis les ecclésiastiques décrits ci-dessus, le faisaient pour avoir des enfants… en vaquant naturellement aux occupations qui leur étaient normalement attribuées. Le célibat prolongé, surtout pour les femmes, n’avait pas bonne presse ; celles qui s’y réfugiaient étaient vite considérées comme des « vieilles filles » et l’infertilité vue d’un mauvais œil. Dureté des temps !

IV

Erreur de casting

On ne saurait passer sous silence l’aventure survenue dans la famille de Sylvie. Alors que ses filles hésitaient à choisir leur avenir, désireuses avant tout d’échapper au couvent… ou d’épouser n’importe qui, l’une d’entre elles, de façon convenue, quitta le cercle familial à 18 ans. Destination : la « capitale fribourgeoise du canton de Genève » tant elle comptait de ressortissants des divers districts fribourgeois. Il ne s’agissait donc pas d’une fugue aux élans libertins, mais d’une espèce de placement provisoire, d’ailleurs chez une parente établie dans la cité de Calvin…

Lucette était aux anges, échappant aux arcanes d’une société – on l’a compris – étriquée et pas spécialement jouissive. Elle échappait surtout à une éventuelle vocation religieuse ou à un boulot de bonne à tout faire, ou pire encore à un mariage hypothétique si l’on connaissait la volonté, la joyeuseté et le côté bon vivant de la jeune femme… LA peut-être avant la lettre !