La ligue des aigles bleus - André Gaye - E-Book

La ligue des aigles bleus E-Book

André Gaye

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Beschreibung

"La Ligue des Aigles bleus" plonge le lecteur au cœur des enjeux cruciaux du vingt et unième siècle. Maryse Ledoyen, fraîchement élue Secrétaire générale de l’ONU, se trouve face à des défis monumentaux. Pour affronter ces obstacles, elle rassemble une équipe d’élite, la Ligue des Aigles bleus, composée de personnalités mondialement connues. Ensemble, ils parcourent le globe, défiant l’adversité à chaque étape de leur mission. Dans cette quête épique, Maryse et ses compagnons sont confrontés à des concurrents redoutables mais leur détermination et leur ingéniosité les poussent à surmonter chaque difficulté. Des rebondissements inattendus et des péripéties palpitantes rythment cette aventure captivante, où chaque victoire est un palier crucial vers un avenir meilleur pour l’humanité.




À PROPOS DE L'AUTEUR

André Gaye, au gré de ses multiples fonctions et voyages, a accumulé un bagage riche et diversifié. À présent retraité, il transpose toute cette richesse d’expériences dans son nouveau roman, "La ligue des Aigles bleus".

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Seitenzahl: 380

Veröffentlichungsjahr: 2024

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André Gaye

La ligue des Aigles bleus

Le Monde meilleur

Roman d’anticipation philosophique

© Lys Bleu Éditions – André Gaye

ISBN : 979-10-422-2428-8

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

À mon épouse, Sandra,

sans qui la rédaction de ce livre n’aurait pas été possible.

À mes enfants, Johanna, Paul-Emmanuel,

Elisabeth et Nathanaël.

Introduction

DansleurpavillondeBanlieueparisienne,ThomasFrémontetsafemmeLéasuivaient de près les actualités de Maryse Ledoyen, la secrétaire générale de l’ONU1 et de son équipe d’Aigles. Ils avaient régulièrement des discussions animées sur le parcours de Maryse et les objectifs qu’elle s’était fixés. Léa était une fervente admiratrice de Maryse et commentaitavec passion toute son actualité. Thomas, quant à lui, appréciait également beaucoup cette femme exceptionnelle, mais prenait un malin plaisir à remettre en cause son efficacité et sa capacité à changer les choses, ce qui faisait souvent réagir sa femme. Ils s’étaient récemment mariés et il y avait une grande complicité entre eux. Léa ne manquait pas une occasion de faire des éloges de Maryse.

— Tu vois, Thomas, elle bouge, elle prend des initiatives, elle rencontre tous les dirigeants de cette planète et met en place des actions avec des personnalités connues.Elleprenddesrisquesetn’attendpasqu’ilyaitdesproblèmespourinitier les discussions.
— Oui, c’est vrai, je vois qu’elle aime bien parler, mais pour l’instant, cela ne semble pas avancer très vite. Le monde ne progresse pas beaucoup. Son programme n’est appliquéquepartiellementdanslaplupartdespays.Soncharmenesuffirapaspour faire changer les choses.
— Jetrouvequetuesunpeusévèreavecelle.Laisse-luiunpeudetemps.Commeditle proverbe « Rome ne s’est pas fait en un jour ».
— Oui,tuasraison,ilfautluilaisserunpeudetemps.Tunevoispasquejetefais marcher.

Thomasallaembrassersafemmepoursefairepardonner, enriantdeboncœur.

Eneffet,MaryseLedoyenavaitdenombreuxdéfisàrelever.Elleavaitéténommée secrétaire générale de l’ONU après la crise ukrainienne, il y a plusieurs années de cela. Depuis, elle parcourait la planète pour convaincre les gens du bien-fondé de ses idées.

Son programme était basé sur 5 volets principaux qu’elle avait développés avec son équipedetravaildèsson arrivéeàsonpostepourrépondreàcequ’elleappelaitlesgrands défis du 21e siècle2 :

Un

enseignement

moral

et

spirituel,

en

particulier pour

les

jeunes

générations.

Le

contrôle

de

la

démographie,

basé

sur

l’éducation

et

des

mesures

sociales

adaptées.

L’aide

économique

aux

pays

en

développement.

La

protection

de

l’environnement

et

la

lutte

contre le

réchauffement

climatique.

Le

désarmement

et

l’interdiction

de

la

vente

d’armes

au

grand

public.

La crise ukrainienne avait été un catalyseur puissant pour développer son programme. La basedesonpland’actionétaitavanttoutechoselechangementradicaldustatutetdel’influence de l’ONU. Elle avait transformé la vieille organisation en un organisme puissant capable de dialoguer avec toutes les nations avec une crédibilité renforcée. La crise ukrainienne avait révélé la faiblesse opérationnelle de l’ONU et son impuissance face aux conflits et aux nouveaux défis du 21e siècle. Malheureusement, l’ONU n’avait joué qu’un rôle mineur pendantlacrise.Desnégociationspouressayerd’arrêterleconflitavaientététentéespardespays tiers, la France dans un premier temps (avec un rôle de Présidence de l’Europe), la Turquie également,maisavecpeudesuccès.Lesdeuxpartiesenguerrerestaientsurleurpositionetles discussionsaboutissaienttoujoursàuneimpasse.Rapidement,ledialogueavaitétécoupéentre les deux parties. La solution était venue finalement de l’intérieur de la Russie. Des opposantsetdesoligarquesquiétaient devenus excédés par sa tyrannieavaientdestituéle président russe pour arrêter cette guerre fratricide absurde. Unréférendum,souscontrôleinternational,avaitétéorganisépourclarifierlestatutdelarégion duDonbassetdelaCrimée.CommeledisaitGandhi :«Jemesouviensquedanscemonde,la voiedel’amouretdelavéritéatoujourstriomphé.IlaeudesTyransetdesassassins,etpendant un temps, ils peuvent nous sembler invincibles, mais à la fin, ils tombent toujours ».

Cette crise avait généré l’inquiétude et le doute dans le monde entier. Beaucoup de monde croyait ce type de conflit impossible au 21e siècle. On était revenu aux pires moments de la guerre froide avec le spectre potentiel d’un conflit atomique qui pouvait détruire facilement toutelaplanète.Lacrise avait étéviolente et dramatique,avecbeaucoupde victimeshumaines et matérielles. Cette guerre avait eu des effets directs ou indirects sur le monde entier et plusieurs enseignements pouvaient en être tirés. Beaucoup de personnes s’étaient rendu compte que la paix était un bien précieux qu’il fallait défendre et construire sur le long terme. La crise avait révélé également, une fois de plus, les limites de l’ONU pour gérer ce type de conflitsetlanécessitéderéformerl’organisationinternationale.Finalement,contretouteattente, cesépisodesdifficilesallaientservirdecatalyseurpourlefuturdelaplanète.Deuxpersonnages neufs, quasiment inconnus l’un et l’autre, étaient apparus quelque temps plus tard sur la scène internationale pour changer le cours du monde. Maryse Ledoyen était devenue secrétaire généraledel’ONUetavaitentreprisderéformerl’organisationpourluidonnerunpouvoir d’influence réel et jouer un rôle actif dans les relations internationales du 21e siècle. David Newton,desoncôté,étaitdevenuprésidentdesÉtats-UnisetsoutenaitleprogrammedeMaryse Ledoyen. Il essayait également de réformer son pays pour lui donner une meilleure image sur la scène internationale3.

Dès le début de sa carrière diplomatique, Maryse Ledoyen avait été conseillée dans son actionparLordBritton,unvieilamianglaisquil’avaitefficacementaidéeàaccéderauposte desecrétairegénérale de l’ONU. Elle lerencontrait souvent au siègedel’organisation à New York, situé au bord de l’East River dans l’arrondissement de Manhattan, dans le quartier de Turtle Bay à l’est de Midtown.

Ilsseretrouvèrentenunebellejournéedeprintempsdanslegrandbureauensoleillé réservé à Maryse.

— Commentallez-vous,Maryse?Celafaitbienlongtempsquenousnenoussommes pas vus.
— Trèsbien. J’avouequevousmemanquiezun peu.
— Commentsesont passéestoutesces visitesauxquatrecoinsdumonde?
— Touts’esttrèsbienpassé,maisj’avouequeparfois,jemesensunpeuimpuissante. J’ai l’impression d’affronter des moulins à vent, comme Don Quichotte.
— Je comprends votre position et je la partage. Nous avons beaucoup échangé avec votrecomitédesoutienetj’aiunepropositionàvoussoumettre.Puis-jevousinviter à dîner ce soir pour en parler.

Maryserépondit avecunbrindemalicedans sesgrands yeux noirs.

— Avecplaisir, si c’estvousqui m’invitez,jenepeux pasrefuser.

LaliguedesAiglesbleus

LordBrittonetMaryses’étaientinstallésdansunrestaurantconfortabledeNew York, le City Wineyard au bord de l’Hudson. Maryse adorait cette ville la nuit. Il y avait toujours une ambiance de jeunesse et de festivité.

Après les échanges de courtoisie, Maryse entra dans le vif du sujet. Elle était curieuse de savoir ce que Lord Britton avait en tête.

— Alorsmoncherami,quelleestdonccettefameusepropositiondontvousmeparliezce matin ?
— MachèreMaryse, je vais revenir surlaconversation quenous avons eue avant votre tournéeinternationale.Souvenez-vous,jevousavaisparlédevotreréseaudesoutien

«Aurore».Ilestmaintenantopérationnel,maisilmanqueunepartieimportante.Je vous avais indiqué qu’en complément des personnes qui vous soutiennent sur le terrain, il fallait également développer un cercle de personnes influentes pour appuyer votre action. Le moment est venu de développer ce cercle, et surtout de former ses participants pour vous aider dans votre programme.

— Lesformer ?Que voulez-vousdire?vous voulezlesrenvoyeràl’école ?
— Oui, c’est un peu ça, en quelque sorte. Vous vous souvenez de ce que je vous avais dit à l’époque : « Ce n’est pas facile de faire le bien. Il ne suffit pas de le vouloir, il faut être capable de le faire et le mériter ». Ceci est important à comprendre. Il y a beaucoupdepersonnesdanscemondequisouhaitentfairelebien,maislavolonténe suffitpas.Sansunminimumdeformation,onrisquefacilementdefairefausseroute, de dépenser beaucoup d’énergie pour des résultats décevants, ou pire de commettre des erreurs qui pourraient se traduire par des échecs ou des résultats négatifs. Donc, la condition pour être efficace, c’est d’avoir un minimum de connaissance des sciences de l’esprit et de leurs applications.
— Ilfaudraitdoncmettreenplaceun centredeformation?
— C’estcelal’idée,ilfautcréeruncentredeformation,recruterdescandidats appropriés et les former pour apporter un soutien efficace à votre action.
— Celaveutdireégalement qu’ilfautuneéquiped’enseignantspourlesformer ?
— Oui,c’estjuste.Heureusement,cetteéquiped’enseignants,nousl’avonsdéjà,c’est un groupe d’amis qui est pleinement opérationnel.
— Jevoisquevousaveztoutprévucommed’habitude.Commentallons-nous procéder ?
— Tout d’abord, il faut que je vous présente ce groupe d’amis. Ensuite, nous devrons recruter une équipe de personnes influentes qui seront des clés pour vous aider à mettreenplacevotreprogramme.Cespersonnalitésserontnécessairementconnues et avec un parcours remarquable. Elles doivent déjà avoir une certaine crédibilité pour être capables d’influencer efficacement les gens sur la planète entière.
— Oui,alorsdans cecas-là,cesont despersonnesdéjà bienformées parlavie. Pourquoivoulez-vousencoreenrajouter?
— Engénéral,oui, ellesont déjà unecertaine expériencede lavie, maisçane suffit pas.

Leproblèmeestque,malgréleurparcoursremarquable,ellespossèdent encoredes faiblesses, et cela peut nuire à l’efficacité de nos actions à long terme.

— Pourquoicelaserait-ilunproblème?
— Parce que la vie n’est pas un long fleuve tranquille. Le programme que vous êtes en train de mettre en place est difficile et si nous ne sommes pas bien armés, nous risquons de perdre la guerre. Ces personnes ont certainement de nombreux talents, mais comme je vous l’ai dit, elles ont encore des points faibles. Comme dit le proverbe « un peu de levain peut faire lever toute la pâte ». Le levain représente les faiblesses de chaque personne. Si le combat devient plus difficile, ces points faibles peuvent devenir un handicap sérieux. Ils peuvent « faire lever la pâte », c’est-à-dire, générer des problèmes importants, faire perdre beaucoup de temps et, dans certains cas, mener à l’échec d’un projet. Il faut donc éliminer tout ce qui peut freiner notre avancée. Je vous rappelle que nous combattons des ennemis spirituels qu’il ne faut pas sous-estimer. La preuve est la situation actuelle de notre monde. Nous ne sommespasencorecapablesd’affronterefficacementtouslesdéfisquiseprésentent à nous car nous manquons de connaissance spirituelle.
— Jevois,cespersonnessontdéjàopérationnellesdansleurdomaine,maisellessont encore vulnérables sur certains aspects pour des enjeux plus importants.
— Exactement,ellessont encorevulnérables,etc’estcelaquejeveuxéviter.
— Jecroisquej’aicompris,maisalors,je suissansdouteencorevulnérablemoiaussi ?
— Oui,etc’estpourcetteraisonquevousallezparticiperégalementàceprogrammede formation, du moins partiellement, suivant vos disponibilités.
— Ah,jesuisunpeudéçue,jecroyaisquej’étaisdéjàparfaitementopérationnelle.
— Rassurez-vous,vousl’êtesdéjàbeaucoup,maisilvousresteencoredescompétences à acquérir. Souvenez-vous de vos cours de lettres et des discours des philosophes de l’antiquité sur la direction de la cité : « Les philosophes doivent diriger la cité, mais le risque est que ces philosophes ne soient pas assez vertueux ». C’est ce risque-là qu’il faut prévenir. La vertu est la clé pour l’efficacité des dirigeants.
— Oui,maiscespersonnesneserontpasamenéesàdiriger,seulementàsoutenirnotre action.
— Vousavezraison,maiscesoutienestégalementimportant.Enquelquesorte,ces personnes vont vous représenter, et elles vont aussi participer à des missions opérationnelles.
— Jevois,etj’aiuneautrequestion.Avez-vousdécidéd’unnompour cegroupede soutien ?
— Mesamisetmoiavonsproposéd’appelercecercledepersonnes«Laliguedes Aigles bleus », si cela vous convient, bien entendu.
— Laliguedes Aiglesbleus,quelnom étrange.Pourquoi avoirchoisi cenom?
— Eh bien, ce nom possède beaucoup de symboles. Avant l’arrivée des Européens, l’aiglebleuétaitl’animaltotemdesIndiensd’AmériqueduNord.L’Aiglereprésentait beaucoup de choses pour eux. Traditionnellement, c’est le messager du monde de la sagesse et des esprits. Il a la capacité de voir loin et d’avoir une vision claire de différentes situations, ce qui lui permet d’anticiper quand lescirconstancesl’exigent. Il est également le symbole de la conscience spirituelle4.
— Eneffet,il possèdebeaucoupdequalités !
— Ouietj’avouequec’estunnomquimeplaîtbienàmoiaussi,«LaliguedesAigles bleus ».
— Encoreunenouvellesociété initiatique, c’est un devosfantasmesàcequejevois.
— Oui, mais peu importe, c’est le résultat qui compte. Il est vrai que c’est un fantasme ancien des hommes : appartenir à une société initiatique qui réunit des personnes exceptionnelles.C’estunprivilègeetunefierté,maiscommetoujours,ilyalerevers de la médaille. En général, cette appartenance vous donne des responsabilités supplémentaires qui sont parfois difficiles à assumer. Il y a toujours une forme de justice, ou plutôt, il n’y arien de gratuit. Il y a un prix àpayer pour toute chose. Tout d’abord, ces personnes ont probablement déjà payé un prix pour arriver où elles sont aujourd’hui et elles auront encore un effort à faire pour intégrer ce cercle et suivre cette formation, si elles le souhaitent bien sûr. Finalement, cemonde est quand même bien fait. Il est difficile à comprendre, mais il est quand même bien fait.
— Ilnousrestedoncàenpercerlessecrets?
— Exactement«Lamajestédumonde,c’estdecachersessecrets,lagloiredes hommes, c’est de percer ces secrets ».

Lalistedes Aigles

Lelendemain,MaryseetLordBrittonseretrouvèrentausiègedel’ONU,pourune réunion de travail. Lord Britton voulait lui présenter son équipe de formateurs.

— BonjourMaryse,commeconvenuhier,jevaisvousprésentermesamis.Cesontdes personnes que je connais depuis longtemps et en qui j’ai toute confiance.
— Jesuisimpatientedelesrencontrer,maisauparavant,j’aiunequestionquiestpeut-être indiscrète. Ces personnes-là qui les ont formées ?
— Vousavezraison,c’estunequestionindiscrète.Pourl’instant,nousdironsqu’elles ont été formées par la vie, si cela vous convient.

Bienquesacuriositénesoitpassatisfaite,Marysesentitqu’ilnefallaitpasinsistersurce point.

— D’accord,j’aicomprisquejen’ensauraispasplus.Allons-y,présentez-moivos amis.
— Ilsnesont pastrès nombreux,commevous allezleconstater,seulementquatre.
— Jesuppose quela qualitévaut mieux quela quantité.
— Oui,vousavezraisonetilyadeuxfemmesetdeuxhommes.Vousvoyezaussique la parité a été respectée.
— Vousm’en voyeztout à fait ravie.

MaryseetLordBrittonsedéplacèrentversuneautresallederéunionconfortablepourfaire les présentations. Maryseétaitdetaillemoyenne,maisavecunesilhouetteéléganteet élancée etonpouvaitlireunefortedéterminationdanssesgrandsyeuxnoirs.Elleimpressionnait toujoursunpeul’assistancequandelleentraitdans unepièce.Lord Britton était visiblement fier de présenter ses amis à sa protégée.

— Commeilsedoit,jecommenceparlesdames.JevousprésenteVeraWangquivient de Chine, Isabel Goncalves qui vient du Portugal et pour continuer, voici les hommes, William Leroux d’Afrique du Sud et Steve Meyer des États-Unis.

Maryseleurserrala mainchaleureusement.

— Enchantée de vous rencontrer. Je vous remercie de m’apporter votre aide pour soutenirnotreprogrammeinternational.Jesuissûrequejevaisapprendrebeaucoup de choses avec vous.

Isabelréponditégalementavecungrandsourire.

— Nous sommes très honorés de faire votre connaissance et nous avons la conviction quenotrecollaborationseraenrichissante.Danstouslescas,ilyabeaucoupàfaire et nous sommes heureux de pouvoir vous apporter notre aide.

LordBrittonrepritladirectiondelaconversation:

— Maintenantquelesprésentationssontfaites,permettez-moidevousexpliquernotre mission. Bien entendu, vous aurez la possibilité de faire plus ample connaissance avec Maryse ultérieurement. Notre objectif est de développer le réseau de soutien «Aurore» pour lamiseen œuvredunouveau programmedel’ONU. Aujourd’hui, nous allons passer en revue une liste de personnalités que nous souhaitons contacter afin de leur demander de les associer à notre action. C’est une forme de recrutement un peu particulier qui ne se fera pas par l’intermédiaire d’un cabinet de chasseurs de têtes. Nous allons les contacter directement pour savoir s’ils pourraient partager nos objectifs.Pourcertainsd’entreeux,celaserarelativementfacile.Pourd’autres,unpeu plus compliqué, mais nous faisons confiance à nos réseaux et relations pour résoudre ces difficultés.

MaryseinterrompitLord Britton.

— Maiscommentcespersonnalitésont-ellesétéchoisies? LordBrittonfitdesonmieuxpourrépondreàcettequestion:
— Comme toujours, Maryse, vos questions sont pertinentes. Vous avez raison d’être curieuse, c’est un excellent trait de caractère. Il est vrai que cela n’a pas été facile. Les choix ont été faits en premier lieu en respectant la parité entre hommes et femmes, puis en fonction de la notoriété. De nos jours, pour avoir de l’influence, surtout sur les jeunes générations, il est nécessaire d’être reconnu. Le troisième critèreestladiversité.Nousavonschoisidespersonnalitésreprésentantaumieuxles différentes régions du monde, des différentes cultures et des différentes activités.

Bien sûr, ces choix seront toujours discutables, mais nous pensons que la dernière versiondelalisteestunboncompromis.Nouspourronstoujoursrenouvelerl’équipe plus tard si cela s’avère nécessaire. Je vais maintenant vous présenter les différentes personnalités. Toutefois, Maryse, je dois vous informer que l’équipe de formateurs découvriracespersonnesavecvous.Ilsn’ontpasétéinformésavantvous ducontenu de cette liste.

— C’estparfait,nouslesdécouvrirons ensemble.
— Jevousproposedecommencerlaprésentation.Nousavonsiciundocumentsurun logiciel adapté que je vais projeter sur l’écran de la salle de réunion.
— Très bien, cela ressemble à mon ancien travail, j’ai l’habitude des documents de présentationpouranimeruneréunion.Celapermetdemieuxretenirlesinformations. En effet, notre mémoire visuelle est plus développée que notre mémoire auditive.
— Je vois que nous avons une experte des réunions efficaces. Nous pouvons commencer. Jevais vous présenterles personnalités sans ordreparticulier, car pour moi, aucune n’est plus importante que les autres. Elles ont toutes une expérience intéressantequipeutnousêtreutile.Voicidoncleursnoms,leursrégionsd’origine, les métiers et les responsabilités qu’elles ont exercées.
— Permettez-moi de vous présenter la première personnalité, Bill. Il est un ancien homme d’affaires et le fondateur d’une entreprise de logiciels bien connue du grand public.Bienqu’étantmaintenantàlaretraite,luietsonépouseontcrééunefondation humanisteetphilanthropiquepouraméliorerl’accèsàlaformationauxsoinsdesanté et réduire la pauvreté.
— Effectivement,cechoixestjudicieux.Jepensequesonexpérienceetson engagement correspondent parfaitement à nos objectifs à long terme.

SeuleMaryseparlait.Lesquatreformateursobservaientunsilencepoli.LordBritton continua l’énumération de sa liste.

— La deuxième personnalité s’appelle Elon, un homme d’affaires, avec un esprit de créativité exceptionnel. Après avoir gagné beaucoup d’argent avec l’implémentation d’un logiciel de paiement automatique, il a fondé une entreprise pour produire des véhicules électriques de haut de gamme. Malgré des risques financiers et industriels importants au moment de sa création, cette entreprise a connu un grand succès et a prouvéquelaproductiondevoiturepropreàgrandeéchelleétaitpossibleetrentable. Directement et indirectement, il a fortement contribué à la réduction de CO2 dans le transport automobile. Il a aussi beaucoup d’autres projets en développement, mais nous en parlerons plus tard.
— Oui,celaestimportant,c’estlequatrièmevoletdenotreprogramme(laprotectionde l’environnement et la lutte contre le réchauffement climatique) auquel j’attache un intérêt particulier. Encore une fois, vous et vos collaborateurs avez choisi une personne exceptionnelle qui a la volonté de faire avancer les choses.
— Attendez un peu, je n’ai pas fini. J’ai encore beaucoup de surprises pour vous. La troisième personnalité va certainement vous plaire aussi, c’est Didier, un ancien footballeur professionnel. Un de ses anciens entraîneurs a dit de lui « Si je dois partir à laguerreavecquelqu’un,c’estluiquejechoisirais».Ilestmaintenantvice-président d’uneorganisation internationale qui utilise le sport et ses valeurs comme instrument de paix sur notre planète. Vous voyez Maryse, vous n’êtes pas la seule à vouloir refaire le monde. Beaucoup de personnes y ont pensé avant vous.
— Ehbienoui,je vois.Jecrois quejepeux prendremaretraiteanticipée.
— Ehbiennon,jesuisdésolédevousdécevoir,mais vousnelepouvezpas.Votretâche n’est pas terminée. Ces personnes ont fait seulement une petite partie du travail qu’il reste à faire, mais cela est néanmoins très important. En effet, cela confirme qu’il y a sur Terre une quantité importante de « gens de bonne volonté » qui veulent faire avancer les choses vers un monde meilleur. Votre rôle maintenant est d’orienter ces énergies positives pour les intégrer dans un plan d’action cohérent et efficace. Ils ont déjà accompli beaucoup, mais c’est loin d’être suffisant. De plus, la plupart d’entre eux travaillent souvent seuls dans leurs activités. Il faut coordonner leurs actions et les aider pour aller plus loin. Permettez-moi de continuer. La quatrième personnalité est moins connue en occident mais très appréciée dans son pays d’origine, l’Inde.

Elle s’appelle Farah et est chorégraphe pour la plupart des films de Bollywood et aussi réalisatrice de films. Elle nous apportera une note créatrice. Comme vous le savez Maryse, cela fait partie du premier volet de votre programme principal, l’enseignement moral et spirituel. La culture et l’art en général sont un moyen important d’éducation et de développement des esprits. Je ferai une remarque supplémentaire,pourmoi,iln’yapas«d’artmajeur»ou«d’artmineur».Toutes les activités culturelles et artistiques sont importantes et génératrices de bienfaits.

— Jesuistoutàfaitd’accordavecvoussurcepoint. D’ailleursundecesjours ilfaudra que vous m’écoutiez chanter des chansons bretonnes, je pense que vous seriez agréablement surpris.
— Ahnon,pasdeBiniou, s’ilvousplaît.Sinon,jedevraispeut-êtrefaireune exception à mes déclarations précédentes. Bon, plaisanterie mise à part, je continue ma présentation. La cinquième personne est également exceptionnelle. Elle s’appelle Greta.Àl’âgede16ans, elleaprononcéundiscoursdevantl’ONUpourdéfendrela planète et l’avenir des jeunes générations. Physiquement, elle n’est pas très grande mais sa voix porte loin. Depuis longtemps, elle poursuit courageusement son action pour la sauvegarde de la planète.
— Jesuismoi-mêmeunpeujalouse.Cettefilleestextraordinaireettrès déterminée. Elleserapournousd’une aideprécieusesi elle accepte denous rejoindre.
— Jevois doncquevous approuvez égalementcechoix, jepeux continuer.
— La sixième personne est une Africaine. Elle s’appelle Juliana. C’est une informaticienne bien connue en Afrique. Après des études aux États-Unis, elle a codéveloppé un logiciel open source utilisé en situation de crise. Le nom de ce logiciel est un mot swahili qui signifie « témoignage ». Le but de l’organisation est detémoignerensituationdecrisepourinformeretlimiteraumieuxlesconséquences négatives. Elle a également œuvré pour l’approvisionnement des populations en eau et la préservation des forêts. C’est une femme courageuse qui, elle aussi, a besoin d’être aidée pour développer son action.
— Bienvenueauclub!
— Bon, j’essaie de finir rapidement, sinon nous allons manquer le déjeuner. La septième personne est un joueur de foot, bien connu sur toute la planète. Il s’appelle Kilian. Pour résumer, il a gagné tout ce qu’on peut gagner en jouant au football. Il a terminé sa carrière de footballeur et doit maintenant faire un choix pour son avenir aprèslesportprofessionnel.Jepensequ’ilseraitravisionluiproposequelquechose d’intéressant. Il a toujours montré une fibre sociale importante en particulier pour le développement de lajeunesse dans les quartiers défavorisés. Entrenous, sa notoriété nous sera très utile pour la génération à venir.
— Jeconstatequevousgardeztoujours lespiedssur terre,cherLord.
— Oui, c’est vrai, comme vous me l’avez déjà dit plusieurs fois, je suis un peu comme leschatsetjeretombetoujourssurmespattes. Avecl’âge,jesuisdemoins enmoins susceptible, ce qui me permet de passer rapidement à la huitième personne, il s’appelle Xiang et c’est un sportif très connu, particulièrement en Chine, son pays d’origine. Il a été l’un des premiers Chinois à briller dans les compétitions internationales de vitesse en athlétisme et il est devenu un modèle pour tous les jeunesdel’empireduMilieu.Ilaprouvéparsaforcedecaractèreetsadétermination que rien n’était impossible pour les gens qui croient à leur destin.
— Oui,jemesouviensbiendesesperformancesdanslescompétitionsinternationales, et de sa grande détermination. Son regard avant les épreuves m’avait particulièrementfrappé.Onvoyaitquepourlui,chaquecompétitionétaitunnouveau défi à remporter, un peu comme vous en ce moment.
— C’estvrai,jelereconnais.Lorsquel’heuredudéjeunerapproche,je reviens dansla course.Passonsàlaneuvièmepersonne,c’estaussiunepersonnalitéinternationale. Elles’appelleMichelle.C’estuneactricequipratiquelesartsmartiaux etaussiune réalisatrice de films. Je n’ai pas besoin d’en dire plus.
— Trèsbien,celanouspermettradenousentraînerunpeuàlapratiquedesarts martiaux
— Je vais accélérer un peu pour terminer rapidement. La dixième personne, c’est aussi uneactriceetréalisatrice.Elles’appelleNoomietelleesttrèscharismatiqueavecune forte personnalité. Elle a notamment été l’héroïne d’une trilogie très connue en Suède qui a rencontré un grand succès mondial. Bon, je vois que tout le monde a vraiment très faim maintenant. Je continue avec la onzième personne. C’est une « voix internationale ». Elle s’appelle Shakira. Elle a chanté pour la première Coupe du monde de football en Afrique et c’est une personnalité remarquable avec une aura exceptionnelle et beaucoup d’énergie. Je pense que tout le monde ici l’appréciera.
— Oui,jesuisfan.J’aimebeaucouptoutesseschansons,c’estpleind’énergieetça redonne le moral.
— Bien, je peux finir maintenant avec la douzième personnalité, il se nomme Georges. C’est un acteur et producteur de film à succès, mais il est également connu pour ses engagements humanitaires, notamment pour la cause des réfugiés en Afrique. Il a plusieurs fois récolté des fonds pour les victimes d’attentats ou de catastrophes naturelles.C’estdoncunepersonnequi aàcœurlesproblèmesdenotremondeetqui a une expérience de l’action sur le terrain. C’est certainement quelqu’un qui nous sera très utile. Maintenant, la liste est terminée. Je pense que nous pouvons tous nous réjouir de l’opportunité de travailler avec des personnalités aussi talentueuses et inspirantes. Cela va certainement être un défi passionnant pour nous tous. Et je suis sûr que nous sommes tous impatients de goûter à cette délicieuse cuisine que nous avons tous attendue avec impatience.

LerecrutementdesAigles en Amérique

D’uncommunaccord,lamissionderecrutementfutconfiéeauxquatreformateurs.Le travail fut réparti en fonction des opportunités et de la situation géographique de chacun.

Steve fut chargé du recrutement en Amérique, Isabel en Europe, Vera en Asie, William en AfriqueetenAmériqueduSud.Touslesformateursétaientunpeuinquietsfaceàlamission difficile qui leur avait été confiée. Pendant la réunion de préparation avec les équipes de l’ONU, ils firent part de leurs réserves à Lord Britton.

— Nous sommes tous très motivés pour convaincre ces personnalités de nous aider, mais comment pouvons-nous être sûrs qu’elles vont nous écouter ? Nous supposons qu’ellessonttoutestrèsoccupéesetiln’yaaucunegarantiepourqu’elles acceptent notre invitation.

LordBritton leurrépondit franchement.

— Effectivement, il n’y a aucune garantie de succès. D’un autre côté, elles ont toutes montré, d’une manière ou d’une autre, leur intérêt pour les problèmes de société et l’avenirdelaplanète.Doncmaintenant,c’estàvousdelesconvaincreetd’utiliserles bons arguments pour nous aider à faire évoluer ce monde.
— Etsidanslepiredescas,celanemarchaitpas,ilfautquandmême envisagercette possibilité.
— Sicelanemarchaitpaspourl’uned’entreelles,nouslaremplacerionsbienentendu, mais je vous fais confiance. Je suis sûr que vous réussirez.

Sur ces bonnes paroles, les quatre formateurs prirent leurs dispositions pour préparer leurs bagages. La mission commençait.

Steveétaitlemieuxplacépouragirrapidement.IlpritcontactaveclesecrétariatdeBill et obtintunrendez-vouspourlasemainesuivante ausiègedesaFondationàSeattle.Steveétait ravi de rencontrer un homme aussi important. Comme beaucoup d’Américains, il suivait son parcours depuis son adolescence. Sa réussite était un exemple à suivre pour la jeunesse de ce pays où tout était possible. Il fut reçu dans un salon qui servait aussi de salle de réunion pour recevoir les invités. Après les salutations de bienvenue, Bill interrogea son visiteur sur le motif de cette visite. Il savait seulement que Steve était envoyé par l’ONU, sans plus de précision.

— J’avouequejesuisunpeucurieuxsurlebutdecetentretien.Quemevautl’honneur de la visite d’un représentant de l’ONU ?

Steveexpliquala raisondesavisite.

— Comme vous le savez, l’ONU a une nouvelle secrétaire générale depuis quelque tempsmaintenantetelleaégalementdesobjectifsambitieuxpourl’avenirdenotre planète.
— Oui,commetoutlemondej’aisuivisonparcoursdepuisqu’elleaéténomméeet j’avoue que j’ai beaucoup d’estime et d’admiration pour elle.
— C’estréciproque,MaryseLedoyenabeaucoupdeconsidérationpourvotreparcours et il se trouveégalement qu’elle et son équipe ont besoin d’aide pour déployer leur programme le plus efficacement possible. Comme vous devez vous en douter, ce n’estpasfaciledemettreenplaceleschangementsnécessaires pourfaireévoluerce monde et elle a besoin de toutes les bonnes volontés.
— Je comprends parfaitement la situation. J’ai souvent les mêmes soucis avec ma fondation.Cen’estpasfaciledefairebougerleschosesetmêmequandonessaie d’aider les gens avec sincérité, on est régulièrement critiqué.
— Je vois que vous êtes très bien placé pour comprendre la difficulté de son plan d’actionquiapourbutd’améliorernotremonde.Danslapratique,cen’estpasfacile de faire le bien. La bonne volonté et une grande détermination ne suffisent pas toujours.
— C’estexactementcequejepenseaussi.J’avouequenousn’avonspasencoretrouvé toutes les clés. Nous avons les mêmes difficultés ici dans cette fondation, qui a pourtant beaucoup de moyens financiers. Quoi qu’il en soit, nous faisons de notre mieux, parfois avec des réussites, parfois avec des échecs.
— C’estunpeupourcelaquejesuisici.Noussouhaitonstravailleravecvous pour aller plus loin ensemble et être plus efficaces.
— Jesuisouvertàtoutepropositionconstructiveetcurieuxdeconnaîtrelasuite,jevous écoute.
— Il y a plusieurs choses que nous pouvons vous apporter, par exemple, la reconnaissancedevosactionsparl’ONUettoutelapublicitéquecelapourraitvous donner. Mais ce n’est pas tout. Le plus important dans notre proposition est de participeràunprogrammedeformationpourmieuxcomprendrelesnouveaux défis auxquels nous sommes confrontés et être ensuite mieux armé pour y faire face.
— Unprogrammedeformationàmonâge?J’avouequejemetrouveunpeudécalépour retourner sur les bancs de l’école.
— Ce n’est pas vraiment un retour à l’école. Je dirais plutôt qu’il s’agit d’un enseignement complémentaire pour vous permettre d’être plus efficace dans votre action,maisaussidemieuxnousconnaîtrepourquenouspuissionséventuellement travailler ensemble dans l’avenir.
— Sijelis àtraversles lignes,vousvoulezmerecruter ?
— Oui, en quelque sorte, mais bien sûr, il n’y a aucune obligation. Ce que nous vous proposonsàcourtterme,c’estdeparticiperàunprogrammedeformation,commeje vous l’ai dit et à long terme, ce sera à vous de décider. Comme vous le voyez, vous n’avez rien à perdre et tout à gagner. Le nouveau programme de l’ONU est très ambitieux et nous avons besoin de personne exceptionnelle comme vous pour le mettre en place.
— Je suis très flatté de votre intérêt et également curieux de voir ce que vous me proposez,maiscommevousdevezlesavoirj’aidéjàbeaucoupd’obligations.Çane sera pas facile de me libérer pour répondre à votre invitation.
— Jevousfaisconfiancepourvousorganiseretdéléguerpendantuncertaintemps une partie de vos activités. Les défis qui nous attendent ne peuvent pas se résoudre facilement. Il faut être bien préparé pour y faire face.

Bill était assez surpris de la proposition qu’on venait de lui faire. Tout d’abord, il pensait refuser tout net, mais sa curiosité le poussait à y réfléchir. Il commençait à y voir beaucoupd’avantages.D’abordpourlui-même,cetteformationluiapporteraitcertainement une expérience enrichissante au niveau personnel, mais également pour sa Fondation. Le support de l’ONU dans ses actions lui apporterait une crédibilité indiscutable qu’elle avait parfois du mal à trouver malgré les bonnes intentions. Parfois, il était un peu frustré par les critiques venant de l’extérieur. Encore beaucoup de gens pensaient que ce qu’il faisait été souvent orienté vers des intérêts personnels. Il répondit à Steve pour conclure l’entretien.

— Jenepeuxpasvousdonneruneréponseimmédiate,maisjevousprometsderéfléchir à votre proposition. Je vous recontacterai d’ici deux semaines environ.
— Trèsbien. Jevous remercie pourvotre écoute.Au plaisir devousrevoirtrès bientôt.
— Nesoyezpas trop optimiste?Jen’ai pasencorepris ma décision.

Après ce début encourageant, Steve se concentra sur la deuxième personnalité de sa liste. Ce serait peut-être plus facile. Il s’agissait d’un acteur et producteur très connu, Georges, qui n’avait jamais caché son engagement dans le passé pour les causes humanitaires. Il prit rendez-vous par l’intermédiaire d’un ami qui le connaissait un peu. Lorsque Georges apprit queStevevenaitaunomdel’ONU,ilacceptaimmédiatementl’invitation.Ilsserencontrèrent dans un restaurant discret d’Augusta dans le Kentucky, qui était un des lieux de résidence de Georges.

La conversation démarra par quelques questions sur son actualité d’acteur et de producteur. Georges répondit poliment puis à son tour questionna Steve sur le but de l’invitation. Visiblement, cela l’intéressait beaucoup plus que sa propre actualité. Steve expliqualebutdesamissionavecbeaucoupdediplomatie.Ilinsistasurlefaitquelanouvelle secrétaire de l’ONU avait besoin d’aide et que la notoriété de Georges était un élément important dans le choix qui avait été fait. Georges avait été lui aussi impressionné par la personnalité deMaryseet ses discours percutants pour faire évoluerlaplanète. Laproposition venant de l’ONU avait attiré son intérêt, mais il voulait en savoir plus sur le programme de Maryse. Steve lui expliqua en détail les cinq volets principaux du nouveau plan et les directions qui étaient prises pour les faire avancer.

— Maryse et l’ONU ont besoin de vous pour soutenir son action dans ces cinq directions. Après la formation dont je vous ai parlé, il y aura des actions à mettre en placesuivantlescompétencesdechacun.Cesactionsetleurcontenuserontdétaillés à la fin de la formation en fonction de l’actualité et des besoins les plus urgents.
— Oui, je vois, tout cela est très intéressant, Maryse Ledoyen a la volonté de faire bougerleslignes.J’avouequec’esttrèsrespectable.J’aiessayé,moiaussi,delefaire plusieurs fois avec beaucoup de difficultés. Évidemment, si c’est un programme international initié par l’ONU, cela sera certainement plus efficace, du moins il faut l’espérer. Dans tous les cas, c’est une aventure excitante et j’ai bien envie d’y participer.
— C’estune trèsbonnenouvellepournous.
— Leseulsoucic’estquej’aiaussibeaucoupdeprojetsencoursetjenepeux pasles abandonner du jour au lendemain.
— Bienentendu,nouscomprenonscela.Nousavonsprévuuncalendrierdeformation le plus flexible possible. On le fera évoluer suivant les contraintes de chaque participant. Le télétravail sera également facilité dans les locaux de la formation.

Toutefois,vousdevrezcertainementrevoirvotreorganisationsivousacceptezde participer à cette aventure.

— Oui, je comprends cela. Je suppose que j’aurais des choix à faire. Mais d’un autre côté,cerôleal’intérêtd’êtrenouveaupourmoi,etsurtout,cen’estplusduvirtuel, c’est la réalité qu’il faut affronter, et j’avoue que cela me plaît beaucoup. Vous pouvez donner mon accord de principe à Maryse Ledoyen. J’espère que j’aurais l’occasion de la rencontrer bientôt.
— Biensûr,vousaurezl’occasiondelarencontrerrapidement.Maryseadéjàprévude participer autant que possible à la formation et à la soutenir pleinement.

Steveétaittrèssatisfaitdeladeuxième étapedesamission,uneréussiteencourageante.La troisième partie serait sans doute plus difficile. Il s’agissait d’un homme d’affaires très médiatique, Elon, qui avait fondé, avec beaucoup de succès, plusieurs sociétés dans des domaines variés. La plus connue était une société de production de voitures électriques. Il avait ouvert la voie pour le développement de cette technologie pour le grand public.

Auparavant, les ventes de voitures électriques étaient confidentielles et beaucoup de gens étaient sceptiques pour l’avenir d’une production rentable en grande série. Il avait montréque c’était possible et les autres constructeurs avaient suivi. C’était un pas important pour la réduction de CO2 dans les transports. Cependant, il fallait également développer des technologiesproprespourproduiredel’électricitéautantquepossibleneutreencarbone,mais cela était un autre défi en parallèle.

Cette fois, Steve avait rencontré plus de difficultés pour obtenir un rendez-vous. Son statut dereprésentant del’ONUfacilitait bien leschoses, mais Elon était très occupé. Il avait dû attendre plusieurs semaines pour obtenir une place dans son emploi du temps. Ils se rencontrèrent dans une salle de réunion d’un hôtel situé dans les environs du siège de sa société en Californie. Elon était un homme pressé par nature, très curieux, mais avare de son temps. Il avait beaucoup de choses à faire et ne voulait pas perdre une minute dans ses importantesactivités.LatâchedeSteveseraitcertainementplusdifficilecettefois.Illesalua poliment puis rentra tout de suite dans le vif du sujet.

— Bonjour Elon, je sais que votretemps est précieux, je vais donc essayer d’être concis dansmonexposé.Vousconnaissezcertainementlesgrandeslignesduprogrammede Maryse Ledoyen pour garantir à cette planète un avenir meilleur. Nous connaissons tous également votre créativité et vos compétences exceptionnelles pour développer de nouveaux projets. Nous souhaiterions créer une synergie entre les deux et très clairement nous vous demandons de nous aider dans notre action. Nous savons également que vous êtes très occupé, mais nous connaissons aussi votre intérêt pour les grands défis de ce monde. Or il se trouve que pour l’instant, le plus grand défi, c’est de garantir à nos enfants et à nos petits-enfants un avenir sécurisé dans les prochaines décennies et c’est loin d’être le cas aujourd’hui.
— Vousmeflattezbeaucoup,maisjenevoispascommentjepourraisintervenirdans l’avenirdenotreplanète. Certes,messociétésjouentunrôleimportantdansdivers domaines, mais quand je ne serai plus là, le monde continuera à tourner sans moi.
— Jepensequevoussous-estimezvotrepotentielet quevoussous-estimezlasituation du monde. Nous sommes en réalité dans un moment critique de notre histoire. Effectivement, jusqu’à présent, le monde a tourné tout seul si on peut dire. Il y a eu beaucoup d’évènements marquants dans les derniers millénaires qui ont changé beaucoup de choses, d’une manière ou d’une autre, mais malgré tout, le monde a continué à tourner sans trop de difficultés. Or, il se trouve que maintenant, dans la situation où nous sommes, si nous ne nous faisons rien, le monde ne va pas continuer à tourner rond très longtemps. C’est pour cela que la nouvelle secrétaire de l’ONU a mis en place un programme d’urgence pour sauver l’essentiel, c’est-à-dire, nous, l’humanité. Cependant, ce programme ne pourra pas être mis en place sans la participationd’une«majoritéinfluente»et il setrouvequevousenfaitespartie.Nous avons besoin de vous et de vos talents pour réussir.
— Jevois,etdonc,quelleserait macontributionéventuelledansvotreprojet?
— Il y a de nombreux domaines dans lesquels vous pourriez nous être très utile, en particulierdansledéveloppementdestransportsetdesénergiespropres,undomaine dans lequel vous avez déjà accompli beaucoup.
— C’estvrai, j’aidéjàfaitbeaucoupdanscedomaineetjecontinuedelefaire.
— Jesuisdésolé,cen’estpassuffisant.Cequevousavezdéjàfaitesttrèsestimable, mais si on ne fait pas plus, je crains fort que cela ne serve à rien.

Elonétaitvisiblement unpeu touchédans sonamour propre.

— Commentça,quecelane serveà rien?
— Oui, c’est comme si vous commenciez à bâtir un abri antiatomique en prévision d’uneguerrenucléaireetquevousvousarrêtiezàlamoitié.Quandlaguerrearrivera, votre moitié d’abri ne servira à rien. À partir de maintenant, nous devons tous travaillerpourfinircetabri,sinontoutcequenousavonsfaitauparavant n’auraservi à rien. Bien entendu, la guerre atomique n’est qu’une image. Elle représente l’ensembledesproblèmesmajeursdenotresiècle, enparticulierdanslaprotectionde l’environnement.
— Sijecomprendsbiencequevousêtesentraindemedire,toutcequej’aifaitjusqu’à maintenant, pour limiter les émissions de CO2 par exemple, ne servira à rien si je m’arrête là ?
— C’estexactementcela.Vousavezdéjàaccomplibeaucoupdechoses,maisilreste encore beaucoup à faire. Nous avons besoin de vous pour construire la deuxième partie de l’abri de protection.
— Jevois,jecommenceàcomprendrevotreimage.J’avouequejen’avaisjamaisvules choses sous cet angle-là. Mais pourquoi devrais-je donner la priorité au programme de l’ONU ? Comme vous le savez, j’ai encore beaucoup de projets de mon côté et beaucoup d’entre eux sont aussi dans le domaine du développement durable.
— Nouscomprenonscela,maisnouspensonsquelemomentestvenudecoordonner nos efforts dans un plan global pour la planète. Si nous voulons réussir, il faut associernosforces.MaryseLedoyenfaitappelàvousparcequevouspourriezêtre un homme clé dans ce programme international.

ElonétaitébranléparcetteconversationavecSteve. Toutaulongdesavie,iln’avaitcessé de mettreen place des projets ambitieux, souvent pour améliorer la vie des gens, mais il avait toujours eu l’impression de passer à côté de quelque chose. Effectivement, à quoi serviraient tous ces succès si l’avenir de la planète n’était pas assuré ? C’était peut-être le moment pour lui de se poser les vraies questions. Il posa un regard différent sur Steve, ce qui lui donna un peu d’espoir.

— Jevois,maisdanscecas,ilfaudraitdonc,jesuppose,quejechangeunepartiede mes activités, ou du moins, que je change mes priorités.
— Exactement,coordonnernoseffortsestessentielpourl’instant.Ensuite,unefois