La Paix des fleurs - Anne Monneau - E-Book

La Paix des fleurs E-Book

Anne Monneau

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Beschreibung

Une résidente d'Ehpad atteinte de la maladie d'Alzheimer trouve la paix auprès des fleurs, une petite-fille embarque sa grand-mère en fin de vie pour une dernière virée en voiture, une jeune femme plonge dans les profondeurs de son arbre généalogique à la rencontre de ses aïeux... Ce recueil composé de trois nouvelles aborde avec tendresse et poésie les thèmes de la maladie, de la fin de vie et du deuil. Il vous en offre une vision apaisée, à l'image des personnages qui le composent.

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Seitenzahl: 31

Veröffentlichungsjahr: 2023

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Avertissement : ce recueil aborde les thèmes de la vieillesse, de la maladie, de la fin de vie, de la mort et du deuil. Si ces thématiques sont abordées le plus délicatement possible, certains passages peuvent être difficiles à lire. Écoutez vos sensations et n’hésitez pas à prendre des pauses, à revenir à la lecture plus tard, une fois votre esprit apaisé.

À ma grand-mère

Sommaire

La Paix des fleurs

Le Dernier Voyage

Les Branches du souvenir

Remerciements

Biographie

La Paix des fleurs

Perdue au milieu de la foule, elle pleurait. Les joues rouges, les yeux exorbités, le corps tremblant, elle tournait la tête dans tous les sens, espérant retrouver les êtres qui lui étaient chers. En chaussons et robe de chambre au milieu des passants pressés, elle ne comprenait pas ce sentiment de solitude et d’abandon qui la rongeait de l’intérieur.

— Hélène !

Son prénom ! Enfin, on l’avait retrouvée. Elle chercha celle qui l’avait appelée parmi les silhouettes qui l’entouraient. L’une d’elles s’approchait rapidement. Et plus elle était proche, plus Hélène réalisait qu’elle ne connaissait pas cette personne.

— Hélène, te voilà enfin ! lança la femme en blouse blanche en saisissant la vieille dame aux cheveux gris par les épaules. On t’a cherchée partout.

Elle en était sûre maintenant, elle ne connaissait pas cette personne. Elle commença à se débattre, à griffer, à donner des coups pour s’extirper de la ferme prise de la femme en blanc. Cette inconnue, Murielle, était psychologue à l’Ehpad Les Lilas, situé à une centaine de mètres. Elle était en poste à l’unité de vie protégée Alzheimer depuis dix ans.

Si Hélène ne semblait pas se souvenir d’elle, Murielle, elle, la connaissait bien. C’est elle qui avait accueilli la vieille femme quand les pompiers l’avaient trouvée, errant dans la ville. Personne ne l’avait recherchée ni réclamée. Elle n’avait prononcé qu’un mot, un prénom : Hélène. Était-ce seulement le sien ? Personne ne le savait, mais c’est ainsi qu’on avait choisi de l’appeler.

L’Ehpad, la ville et le procureur avaient décidé de la placer dans cette résidence. L’hôpital psychiatrique n’était pas un bon endroit pour elle selon les professionnels de santé. Elle n’avait pas besoin de soins, mais d’attention.

Lors de ses premiers jours dans la structure, Hélène avait fait plusieurs crises de démence, auxquelles s’ajoutaient inévitablement des accès de violence. Une nuit, au cours d’un épisode de folie particulièrement intense, Murielle s’était précipitée à la rescousse des autres soignants, débordés, qui commençaient à user de la force. Sitôt qu’Hélène avait vu la psychologue, elle s’était arrêtée. Ses bras étaient retombés le long de son corps, son visage s’était détendu, un sourire s’y était dessiné. Ses yeux, dont l’expression était subitement passée de la fureur à la contemplation, fixaient la fleur fraîche que la professionnelle avait glissée dans sa poche pectorale. Cette fleur avait réveillé quelque chose dans la mémoire d’Hélène. Murielle la lui avait offerte avant de la raccompagner dans sa chambre.

Au milieu de la foule, Murielle se dépêcha de sortir une fleur de sa poche et d’attirer l’attention d’Hélène. Comme la première fois et toutes les suivantes, le stratagème fonctionna. La crise passa, et Murielle put calmement ramener Hélène à la résidence. Elle ne la lâcha pas, de peur que la nonagénaire ne lui fausse encore compagnie. Elle desserra sa prise lorsque Hélène s’installa dans son fauteuil, toujours captivée par la fleur jaune aux reflets orangés qu’elle n’avait cessé d’admirer. Murielle ne prenait jamais les mêmes fleurs. Celle-ci semblait particulièrement émouvoir Hélène. Elle la portait à son nez, la scrutait sous tous les angles, caressait chaque pétale de ses doigts déformés par l’arthrose.

Pourquoi les fleurs ? Le mystère était complet. Hormis pour dire son prénom, elle n’avait jamais parlé. La résidente s’exprimait par sons,