Erhalten Sie Zugang zu diesem und mehr als 300000 Büchern ab EUR 5,99 monatlich.
"La peste et le goujat – Et autres nouvelles" vous transporte à travers neuf récits finement construits dans un univers riche et singulier. Ces histoires parfois teintées d’amour ou d’ironie vous feront vivre une séance de cinéma peu conventionnelle, partir à la recherche d’une moto ou d’un concierge, et contempler des lieux empreints de mystère, tels qu’une maison ou une cabane. Entre une tasse de thé et des moments de détente inattendus, Bénédicte Brault, l’auteure, vous invite à un voyage au cœur de son imaginaire, où chaque nouvelle promet une expérience surprenante et mémorable.
À PROPOS DE L'AUTRICE
Bretonne de cœur et d’origine,
Bénédicte Brault puise son inspiration dans la beauté de sa région natale, entre paysages mystérieux et rencontres mémorables. Ses textes, empreints de poésie et d’authenticité, invitent à explorer des univers riches en émotions, où chaque page reflète les lieux qu’elle traverse et les âmes qu’elle rencontre. Avec une plume délicate, elle dévoile des perspectives uniques sur le monde et sur ceux qui le peuplent.
Sie lesen das E-Book in den Legimi-Apps auf:
Seitenzahl: 71
Veröffentlichungsjahr: 2025
Das E-Book (TTS) können Sie hören im Abo „Legimi Premium” in Legimi-Apps auf:
Bénédicte Brault
La peste et le goujat
Et autres nouvelles
© Lys Bleu Éditions – Bénédicte Brault
ISBN : 979-10-422-5383-7
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
À ma Maxi Domidom,
À mon fils pour sa confiance sans faille.
Non, je ne faisais pas la tête c’était pire ! j’étais dans une colère froide et je me suis contenue, car j’étais au bord de l’explosion ! Juste pour te rappeler : quand tu es revenu de tes vacances (dont j’attends toujours la carte postale ; quand on veut, on trouve un moyen), je t’ai envoyé un mail avec mes disponibilités. Je me suis arrangée pour que mes loulous soient absents (et ce n’est pas si simple…) je t’ai proposé de se voir le mardi, car je n’avais qu’un rendez-vous que je pouvais déplacer. Tu me réponds le lundi la veille quoi. Je pose donc ma journée du lendemain et toi tu m’envoies un texto le mardi matin pour me dire que l’on ne pourra se voir qu’à 15 h ! Alors oui, j’ai vu rouge, vert, de toutes les couleurs. Tu voulais que je m’arrange, je l’ai fait, tu souhaitais que l’on se voie, que l’on passe du temps ensemble j’attends toujours ! Franchement Stan tu as fait quoi réellement pour te donner les moyens de passer cette journée avec moi et anticiper d’autres moments dans la semaine comme tu me le disais ?
Tes excuses d’avoir une famille ne marchent plus (moi aussi j’en ai une) et je te rappelle que cela fait quelque temps que tu me sers ce refrain. Fallait réfléchir avant ! En tout cas moi je reste persuadée que lorsque quelque chose vous tient à cœur on se donne tous les moyens pour y arriver. Cela s’appelle faire des choix ! Tu connais ce mot ? Peut-être pas !
Je veux bien entendre tes raisons, ta culpabilité (encore qu’il fallait y penser avant), mais si tu n’es pas capable de prendre des décisions, arrête de fantasmer sur une relation qui n’existe pas, plus ? Tu passes ton temps par mail ou texto à me dire que tu as envie de moi, que je ne suis pas une chose, un passe-temps. Mais ce ne sont que des mots depuis le départ, ils sont où tes actes ? Je refuse d’être dans l’attente de quoi que ce soit ni de quelqu’un. J’appelle cela de l’auto-destruction et ce n’est pas mon rayon !
Moi ce que j’aurais aimé savoir c’est quand tu me dis que tu as envie de moi, de me parler, de vivre quelque chose c’est simplement dans l’instant présent, car tu me vois ou c’est tout le temps ? Et quand tu vas rejoindre ta pouf (désolée si je te choque, mais c’est le joli surnom que je lui ai donné, histoire de lui donner corps ! Eh oui, c’est de la mesquinerie, mais j’assume complètement), je deviens quoi pour toi ? J’ai 43 ans Stan et je ne joue plus au chat et à la souris, je n’en ai plus le temps ni l’énergie. Je fais donc mes choix, si douloureux et compliqués soient-ils ! Mais qu’importe !
Quand je pense que dans ton mail auquel je réponds tu me demandes si j’ai toujours envie de faire un câlin ? Stan, tu sais que je suis attachée à toi, mais à quels moments tu sors de ton fantasme, et surtout que tu te poses les bonnes questions sur ton comportement ? Je n’attends pas de réponse de ta part, car comme d’habitude… je n’attends plus rien encore moins une réponse forcée, de la sincérité peut être qu’elle serait enfin de mise. Mais jamais rien n’est une obligation.
À chacun ses choix !
Camel
Je relis mon mail une dernière fois, bof je ne suis pas certaine d’être très claire ! Tant pis je l’envoie tel quel. On appuie sur le bouton… et voilà c’est fait.
Je m’appelle Camel, j’ai 43 ans, deux magnifiques adolescents de 16 ans (Lilou et Titouan), je suis séparée de leur père depuis 5 ans et cette histoire a commencé il y a trois ans !
Deux ans que je galère de petit boulot en petit boulot pour payer mes factures et nourrir la petite famille.
Aujourd’hui, je me présente pour un remplacement de congé maternité. Des jumeaux comme moi il y a treize ans. Depuis j’ai largué le père sans aucun remords ! Disons que c’était plutôt un accord commun, nous n’avions plus rien à faire ensemble. Alors, autant se séparer. Depuis il a refait sa vie, voyage beaucoup pour son travail et oublie parfois qu’il a deux adolescents de 13 ans ! Mais cela ne me dérange pas, je suis mère avant tout et cette relation à trois me convient parfaitement à ce jour.
Donc ce boulot eh bien il est pour moi ! Je m’installe à ce poste de travail qui me plaît, les collègues sont sympathiques, l’ambiance agréable. Tout roule… jusqu’au jour où le goujat fit son apparition un midi dans la salle du personnel. Pas mal ce type ! Et en plus, il me fait un grand sourire. Mon esprit commence à vagabonder, oups cela faisait longtemps je serais presque sur un petit nuage ! Et là, je l’entends discuter avec une collègue qui semble le connaître, et parler de sa femme et de ses deux enfants. Ma sonnette d’alarme se met à sonner dans ma tête. Stop ma fille fuir – fuir – fuir. Je le range dans la catégorie « terminé rien à en faire ». Quel dommage quand même soupire ma déesse intérieure ! Tiens cela faisait longtemps que je ne l’avais pas entendue celle-là.
Comme nous avons quasiment les mêmes horaires, le midi nous nous retrouvons tous pour déjeuner ensemble. Il s’appelle Stan, diminutif de Stanilas, je suppose, mais non Stan tout court comme je l’apprendrai plus tard. Donc 5 fois par semaine nous déjeunons ensemble. Je ne serais pas honnête si je n’avouais mon impatience de ces repas à cette époque ! mais ma raison était la plus forte. Donc tous les midis de la semaine nous nous retrouvions. Chaque fois, il s’arrangeait pour s’asseoir à côté de moi. J’appris à le connaître, enfin sa façade : il est sympa, parle peu de lui et de sa famille, voire pas du tout. Il est un peu hâbleur, sûr de lui, et a tendance à expliquer les choses d’une façon un peu moraliste. Mais à part cela, il est sympa, voire très sympa ! Dommage, me susurre ma déesse intérieure, la voilà encore. Par contre, il m’agace un peu avec ses regards appuyés et le fait qu’il veuille tout savoir sur ma vie. Mais je passe outre, car nous rigolons vraiment bien pendant ce temps de pause, et cela fait du bien.
Voilà déjà six mois que je travaille pour cette entreprise et ce jour je suis convoquée chez le directeur du service. Ce dernier me propose un poste en CDI. Youpi ! Je suis tout émue ! La seule condition à ce poste c’est d’être formée sur le nouveau produit, ce qui implique une session de trois jours de formation dès le mois prochain à la maison mère à Paris. L’entreprise loue un appartement, car nous sommes deux à devoir être formés. Je ne sais qui est cette personne, mais qu’importe. L’opportunité est trop grande, j’accepte sans me poser aucune question. Me voilà donc avec un CDI tout neuf en poche. Et devinez qui sera la seconde personne, c’est Stan ! Je m’entends bien avec lui, cela ne devrait pas être trop compliqué de vivre trois jours avec lui. Je refuse d’écouter ce que me dit ma déesse intérieure ! Mais le jour où je fais ma valise, je mets quelques sous-vêtements sexy, on ne sait jamais.
Paris s’étend devant moi, quel bonheur. Cette ville me fascine, mais, hélas, cette fois, je n’y suis pas pour me promener, mais travailler. Par chance, j’apprends que l’on a une matinée de libre, car le formateur a une urgence. Je compte bien en profiter !