La république des crabes - Lynn Zaugbha - E-Book

La république des crabes E-Book

Lynn Zaugbha

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Beschreibung

La malice, à la fois indélébile et insaisissable, constitue une qualité dont l’impact dépasse souvent la conscience de celui qui l’exerce. Quant à l’amitié, elle ne s’impose pas, car toute relation repose sur des intérêts partagés : le supérieur s’appuie sur le subordonné pour accomplir ses tâches et flatter son ego, tandis que ce dernier tire avantage de cette interaction pour préserver sa position et s’assurer des faveurs. Ainsi se déroule la vie, immuable dans ses mécanismes. Yohou Omlin nourrit l’ambition d’une existence plus épanouissante. Pour atteindre cet objectif, il devra faire preuve de finesse et de stratégie, rendant son supérieur tributaire de ses compétences. Parviendra-t-il à remplir cette mission ?

À PROPOS DES AUTEURS

Narratrice, Lynn Zaugbha a grandi dans une société où les injustices restent souvent inaudibles. Les puissants y imposent leur volonté, flattés par les « ventres vides ». Par une expression imagée, elle donne voix à son expérience avec "La République des crabes". Professeur d’anglais et interprète, 

Luc Djédjé, quant à lui, recourt à des illustrations métaphoriques pour décoder notre société, en révélant avec finesse ses réalités et ses travers.





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Veröffentlichungsjahr: 2024

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Lynn Zaugbha & Luc Djédjé

La République des crabes

Nouvelle

© Lys Bleu Éditions – Lynn Zaugbha & Luc Djédjé

ISBN : 979-10-422-5113-0

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122- 5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122- 4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335- 2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Avant-propos

Le pouvoir a toujours été au centre de la quête humaine et animale. Les hommes font montre d’une violence primaire et de stratagèmes pour l’avoir ou pour le maintenir quand il s’agit en particulier de la forme exécutive, monarchique ou despotique. Si pour les uns la manière indiquée pour l’obtenir passe par des principes de base que sont le respect des lois, la loyauté et le respect de l’expression du peuple ; pour d’autres par contre, l’obtention du pouvoir est l’essence et la fin justifie les moyens. Si nous nous sommes habitués à toutes les expressions du pouvoir, force est de reconnaître que nous nous retrouvons le mieux dans cette illustration métaphorique de notre vécu à travers la République de crabes. Permettez-moi alors de vous introduire dans cet univers métaphorique où tout est dit sans être dit.

Bienvenue à la République des crabes !

Préface

Nous sommes dans un monde de crabes. Ceci n’est pas une métaphore. Nous sommes effectivement dans un monde de crabes. Dans le monde décrit par Lynn Zaugbha et Luc Djédjé. L’histoire se déroule chez des crustacés. Exactement comme elle aurait pu être vécue dans un monde commun d’humains. Dans ce livre gigantesque par son inspiration, Lynn Zaugbha et Luc Djédjé nous plongent dans une intrigue politicienne animalesque qui ne demeure pas moins réaliste, voire réelle par son acuité humanisante.

La République des crabes prise au propre, comme au figuré, est le symbole achevé du roman façonné autour de la personnification. Un exercice difficile, disons, périlleux, dans lequel les auteurs, qui ne sont pas à leur première audace littéraire, entraînent agréablement le lecteur, au fil des pages lues avec aisance.

Complots, hypocrisies, trahisons, violences… Ce livre est à la fois une prosopopée littéraire qu’un conte africain qui s’appuie sur le compte-rendu journalistique. En effet, c’est un livre qui rend compte d’une prise de pouvoir, comme si l’on y était, dans un environnement « crabesque ». C’est un livre qui aurait pu avoir pour théâtre des opérations, des sites onomastiques bien connus de notre monde contemporain, notre monde réel, notre monde d’humains.

Le mérite de Lynn Zaugbha et Luc Djédjé ne se trouve pas forcément dans la beauté bien réelle de sa prose, encore moins dans la structuration artistique de ce récit fascinant et inquisiteur. Le mérite, doublement littéraire et intellectuel, doit être recherché dans la facilité avec laquelle ils réussissent à nous faire vivre dans une jungle de homards, des intrigues qui nous font penser, sans qu’ils n’aient à le dire, du moins à l’écrire, ni même à l’insinuer ; au zoo humain dans lequel nous vivons, pour ne pas dire, survivons.

En lisant La République des crabes, nous avons l’impression à bien des égards, de reconnaître la réalité que bien d’entre nous vivons ou subissons, dans le silence ou la résignation, en tant que spectateurs impuissants ou acteurs méprisants. Nous avons cette éhontée sensation d’être au cœur des batailles qui concentrent une grande partie de l’énergie de millions d’hommes et de femmes sur la planète, depuis la nuit des temps, à savoir la prise du pouvoir ou sa conservation.

En définitive, quand le lecteur, qu’il soit en Afrique, en Amérique, en Asie ou en Europe, aura fini de lire cette œuvre qui rappelle que la conspiration est pour le pouvoir ce que la réflexion est pour la sagesse ; une seule question se posera à lui : notre République est-elle vraiment différente de celle des crabes que décrivent Lynn Zaugbha et Luc Djédjé ? La réponse est fatalement connue, elle est autant implacable que cinglante. Dieu nous donne la bonne compréhension !

André Silver Konan,

Journaliste et patron de presse

Introduction

La rédaction de ce scripte est basée sur une forme aiguë de métaphore, construite de bout en bout. Il serait donc judicieux de maintenir son esprit ouvert afin de percevoir toute l’ironie et le cynisme voilés.

Nous sommes dans un monde où les États sont dirigés différemment en fonction du dirigeant. Cependant, la démocratie, contrairement aux autres formes de gouvernance, est la plus plébiscitée. Les grandes nations se vantent de l’utiliser et celles qui s’en détachent, sont vues comme des États dictatoriaux. Les dirigeants sont blâmés, sanctionnés et par moment mis sous embargo. On a érigé même une cour de justice pour légaliser l’action. Pourtant, les nations prétendent être autonomes et souveraines. Les puissants exigent des comportements clonés de leurs « petits ». Aucun de ces « petits » ne doit faire ce qui lui semble correct. Au point où, s’ils sont indisciplinés, ils risqueraient, à coup sûr, des représailles. Comment peut-on dire alors que l’on est souverain ? Aussi, parmi ces puissants, certains essaient-ils de s’enrichir sur leurs « petits » : une sorte de domination arbitraire, tandis que d’autres passent au crible les différentes formes de gouvernance qui marcheraient sur leurs concitoyens ; et sont bien entendu, copiés par leurs « petits » en retour. L’aristocratie, la tyrannie, la dictature, l’oligarchie…

L’oligarchie est une forme de gouvernance où le pouvoir est sous l’autorité d’un nombre limité de décideurs. Ces derniers se chargent de la manipuler à souhait, dans le bon comme dans le mauvais sens. Ils ont recours à elle, mais se réclament démocrates.

Aristote la décrit comme une forme déviante de gouvernement. Selon lui, les oligarques n’ont que faire de la compétence, de l’intelligence, de l’honnêteté, de la rationalité, de l’abnégation ou du bien commun.

Cette affirmation est discutable dans la mesure où, l’oligarchie pourrait dévoiler ses facettes les plus ensoleillées et réglementer l’anarchie causée par la démocratie.

Chaque remède a des conséquences, ne l’oublions pas. Le mieux serait de tirer le meilleur en chacun.

Présentation

Il semblerait que la terre soit ronde. Elle entraîne les eaux dans sa forme. Le monde naît, les îles se forment. Chaque partie de ce monde est divisée en État et chaque État est administré par un chef, un dirigeant. Je suis surpris d’apprendre que ces derniers ont les membres liés par une haute communauté qui tire les ficelles, comme des marionnettes. Mon État lui, est autonome, ou du moins jusqu’à présent. Il se situe dans les fonds marins et s’étend sur la terre.

La terre ferme aussi bien que les eaux sont nos espaces de vie. Nous vivons sur une très belle île couverte d’arbres fruitiers et entourée d’eau, riche en ressources animales. Elle est tellement immense que nous attirons la convoitise et la jalousie de nos voisins, au quotidien. Nos grottes sont construites comme des chefs-d’œuvre architecturaux avec des formes courbées, triangulaires et parfois pyramidales.

Les routes sont bien droites et bien dessinées. À chaque coin de rue, un agent, assurant la sécurité des biens et services. Il est tenu de faire un rapport de sa zone de commandement et de ses déplacements toutes les cinq minutes, à sa hiérarchie. Nous avons parfait des engins pour épier les agissements des habitants, minute par minute. La sécurité est primordiale chez nous. Il se raconte que nous sommes suspicieux, tant mieux. Les conflits sont gérés à la source et les commanditaires, matés. Ceci sert de leçon à tout audacieux qui oserait s’y hasarder.

Mon État est dirigé par un être taillé pour la fonction. Il s’est imposé de par sa finesse et sa grande connaissance. Vous ne pouvez pénétrer mon île, sans une présentation due à son rang.

Bienvenue à la République de Crabes !

Le seul endroit au monde où vos sentiments et vos émotions n’ont pas leur place ; ils appartiennent aux faibles. Car celui qui veut être un conquérant forge sa carapace.

C’est le gouvernement de Yohou Omlin, c’est le maître. Que dis-je ? Le démiurge :

C’est lui qui décide de qui doit rire ou pleurer !

De qui doit aller faire téter les puces ou maintenir la garde !

Ici, pas besoin d’avoir de l’importance ou une opinion. C’est Yohou Omlin qui est, donc qui pense. Une valeur sûre de la réflexion et cela s’est fait accepter de la plus simple des manières.

Les nations parlent de gnioncracie. Elles prétendent même qu’un gouvernant ne peut demeurer indéfiniment aux commandes, qu’il faut établir des constitutions que l’on est tenu de respecter, que le peuple a son mot à dire et qu’il est souverain… bref.

Moi, je dis qu’on mate les rébellions et que le peuple n’est pas tenu de donner son avis s’il y a un parterre de cerveaux assigné à la tâche. Je soutiens aussi que, si une nation est gouvernée convenablement par le même chef, pas besoin de changement.

On ne change pas juste pour faire comme l’autre ou parce que la constitution le demande. En plus, la constitution est écrite, elle peut être effacée ou reprise. Le changement ne vient que, lorsque l’ancienne gouvernance n’aboutit à aucun résultat satisfaisant. C’est pourquoi j’atteste que certaines nations doivent être gérées comme notre République.

La République des crabes a réussi à adapter sa constitution en fonction des situations et surtout des motivations. Motivations ? Les crabes ont-ils eu vraiment le choix ? Cette population a besoin de résultat et non de motivation ou de changement : Niizon a-t-il progressé positivement ?La population mange-t-elle à satiété ?La nation est-elle sécurisée ?

Toutes ces questions prioritaires sont des occasions de fierté pour qui réussit ce défi. Défi, il y a ; puisque Niizon ne connaît la vraie paix et la meilleure gouvernance que maintenant, sous l’ère de Yohou Omlin.

Je me hâte de conter cette merveilleuse épopée.

Tout a commencé au village de Niizon. Une île d’antan quelconque qui était dirigée par une seule lignée ; les Kakla, de la tribu des Lithodidae.

Nous vivions une routine fatigante. Nous mangions les quelques mets que nous trouvions, puisque nous n’avions pas la notion de culture et de reboisement pour espérer avoir une variété nutritionnelle. Nous n’étions pas mis à contribution pour les grandes lignes de gestion du territoire. Nous dormions et nous nous réveillions quand bon nous semblait, tels des dépourvus d’ambitions. Nos crabetins grandissaient et se mariaient… Ah ! Ces moments étaient d’une mesquinerie et d’une nonchalance sans pareil.

Un soir, pendant que nous étions assis au Palais, aiguisant notre idéologie à des débats stériles sur la naissance des eaux, la plus audacieuse et la plus incontrôlable des crevettes, l’impitoyable cow-boy des mers qui terrifiait tout le monde crabe, réapparut dans Niizon. Le redoutable Djinon, de la lignée des crevettes meurtrières. Elles étaient nos bourreaux depuis la naissance de nos ancêtres. Djinon mesurait cinq centimètres de longueur. Il était toujours bien coiffé avec un bel aspect. Il avait la gâchette facile. Sa stratégie d’attaque : il faisait claquer sa grosse pince, ce qui créait alors une grosse bulle d’eau qui, en implosant, produisait un éclair lumineux et projetait un jet d’eau extrêmement puissant d’une vitesse de trente mètres la seconde,