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"La salle d’attente" explore les joies et les tourments, la force et la vulnérabilité, l’extraordinaire et la banalité qui tissent la vie d’un couple en quête d’équilibre. Entre espoirs et désillusions, certitudes et doutes, ce roman offre une plongée dans les méandres de l’amour et ses contradictions, sublimée par la plume sensible de l’auteure.
À PROPOS DE L'AUTRICE
Anne-Marie Caria est une véritable « fabrique à écrire », toujours en effervescence. À peine un roman achevé, elle se lance déjà dans le suivant, portée par une inspiration inépuisable. Artiste peintre, elle illustre ses ouvrages de ses propres toiles et aquarelles, offrant ainsi une signature artistique unique à ses créations.
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Seitenzahl: 96
Veröffentlichungsjahr: 2025
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Anne-Marie Caria
La salle d’attente
Un amour si fort…
Roman
© Lys Bleu Éditions – Anne-Marie Caria
ISBN : 979-10-422-6601-1
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
De Tunis à Toulouse
, autobiographie, novembre 2014, Edilivre. ÉPUISÉ : sera réédité ;
Tu verseras des larmes de sang
, autobiographie, décembre 2014, ÉPUISÉ : sera réédité ;
Les braquages du corps et du cœur
, autobiographie, janvier 2015, Edilivre. ÉPUISÉ : sera réédité ;
Mince sinon rien et autres nouvelles
, avril 2016, Edilivre ;
Les verbes de Meriem
, recueil de poèmes, août 2016, Edilivre ;
Picardie Jolie
, recueil de poèmes, août 2016, Edilivre ;
Les mots de la ruche tome 1
, recueil de poèmes, septembre 2016, Edilivre ;
Les mots de la ruche tome 2
, recueil de poèmes, septembre 2016, Edilivre ;
Sucré-Salé
, recueil de poèmes, décembre 2016, Edilivre ;
Poèmes de derrière les fagots
, recueil de poèmes, juillet 2020, Edilivre ;
Treize à la douzaine
, recueil de poèmes, décembre 2020, Edilivre ;
Si je vous le dis
, recueil de citations, novembre 2022, Edilivre ;
Poésies de novembre
, février 2023, Edilivre ;
Une garde-robe impériale ou mes vestes sur les sites de rencontres
, témoignage, avril 2023, Edilivre ;
Propos d’une déjantée, mes citations et courtes anecdotes
, avril 2023, Le Lys Bleu Éditions ;
Un monde sans hommes, du fantastique et de l’érotisme
, roman, juin 2023, Edilivre ;
Salvatore Caria mon grand-père et autres nouvelles
, juillet 2023, Edilivre ;
Le bal du chat noir et autres récits
, septembre 2024, Le Lys Bleu Edition
s.
Toutes les illustrations de couverture ou dans le corps du texte, sont des toiles ou aquarelles peintes par l’auteure.
Ici, « La robe framboise. »
L’histoire d’un amour, c’est le drame de sa lutte contre le temps.
Paul Géraldy
« Vous voilà né. Pour mourir. En attendant, il faut bien vivre. Vivre est une occupation de tous les instants. Une expérience du plus vif intérêt. Une aventure unique. Le plus réussi des romans. Souvent un emmerdement. Trop souvent une souffrance. Parfois, pourquoi pas, une chance et une grâce. Toujours une surprise et un étonnement à qui il arrive de se changer en stupeur. Et, de temps en temps, un bonheur. »
« Ne cherchez pas à être sage à tout prix. La folie est aussi une sagesse. Et la sagesse, une folie. Fuyez les préceptes et les donneurs de leçons. Faites ce que vous voulez et ce que vous pouvez. Pleurez quand il le faut. Riez. J’ai beaucoup ri. J’ai ri du monde, et des autres, et de moi. Rien n’est très important. Tout est tragique. Tout ce que nous aimons mourra. Et je mourrai moi aussi.
La vie est belle. »
Ils étaient assis dans la salle d’attente, séparés par deux sièges inoccupés, et regardaient sans voir la grossière imitation d’un vase Ming contenant des roses artificielles en matière plastique, nids à poussière d’une tristesse sans nom. Punaisée à un mur, une carte postale de l’île de la Réunion, dont les couleurs autrefois pimpantes avaient pâli.
Chacun d’eux était absorbé par ses pensées…
Il leur tardait d’être dans le bureau du juge aux affaires familiales. Celui-ci, ou celle-ci, constaterait l’impossibilité d’une réconciliation, ils quitteraient cet endroit impersonnel, voire lugubre, regagneraient leurs pénates et reprendraient leurs activités respectives.
Ils évitaient de se parler ou même de se regarder autrement que du coin de l’œil.
Il y avait plusieurs personnes avant eux. Un petit Monsieur très nerveux ouvrait sans cesse la fenêtre afin de s’y pencher pour fumer, craignant, s’il sortait, d’être appelé juste à ce moment.
Une « future ex-épouse » avait une large cicatrice sous l’œil. Accident ? Violence conjugale ? Son regard reflétait une peur dont elle mettrait sûrement longtemps à se débarrasser.
Une jeune femme tenait des deux mains un bouquin au format « livre de poche », le refermait, le rangeait dans son cabas pour le reprendre quelques minutes après avec son signet toujours à la même page, et ainsi de suite. Ce qui peut se comprendre : ce n’était pas vraiment le contexte idéal pour lire en toute sérénité.
Une autre, le sourire aux lèvres, échangeait des SMS à un rythme soutenu. Était-ce à son amant, et étaient-ils dans l’impatience et la hâte de vivre bientôt leur passion au grand jour, à condition qu’il fût lui aussi libre, ou libéré sous peu ?
Tout ce petit monde n’était pas là pour le plaisir, n’est-ce pas, excepté cette dernière, et se regardait en chiens de faïence.
Dans les salles d’attente médicales, il arrive aux patients de causer entre eux si une bronchite ne les rend pas aphones. Pas ici : ici, c’est la Cour des Miracles. Bien moins joyeuse que la « Commedia Dell’arte ! »
Juste quelques sursauts quand des hurlements se firent entendre depuis la rue : des collégiens couraient après un autobus loupé. À travers les vitres, ils suppliaient le chauffeur qui refusait de leur ouvrir la portière entre deux arrêts, sécurité oblige.
Puis le petit monde en question est retombé dans sa torpeur, comme des drapeaux en berne.
Ils se sont connus lors d’une soirée chez des amis communs.
Assis l’un en face de l’autre, ils ne se quittaient pas des yeux. Les joues de Mathilde étaient en feu et son cœur tapait comme un tambour dans sa poitrine, alors que celui de Jérôme s’était transformé en grosse-caisse.
Puis, ils se sont levés de table le plus discrètement possible, et se sont réfugiés au balcon quand la discussion générale, axée sur la politique, a commencé à tourner au vinaigre.
« Ces politiciens de droite et de gauche me gonflent à un point que vous ne pouvez imaginer ! C’est le pugilat lors de débats à la télévision, et ensuite ils partent dîner ensemble au restaurant, copains comme cochons. »
Sautant du coq à l’âne :
« Quel prénom charmant vous avez ! »
« Je ne l’aime pas trop. Je le trouve désuet. Ma mère avait lu “Le Rouge et le Noir” de Stendhal, quand elle m’attendait… Elle aurait mieux fait de lire “Manon des Sources !”1 »
« Tiens, tiens, Julien est mon deuxième prénom ; nous étions faits pour nous rencontrer.
Le Labrador des hôtes vint quémander quelques caresses. Jérôme lui gratta la tête.
“Vous aimez les chiens ! En avez-vous ?”
“Oui, je les aime, et non, je n’en veux pas en appartement. Mon studio est exigu.
De plus, il serait seul toute la journée”.
“Moi, je suis plutôt chats. Le mien dort beaucoup, et en rentrant le soir, je le retrouve exactement dans la position où je l’ai laissé le matin. Mais il se rattrape ensuite et fait le fou”.
Un raclement de gorge se fit entendre : c’était la maîtresse de maison.
“Je passe juste vous apporter deux tartelettes, et je m’en vais (clin d’œil complice, du genre : y’a de l’amour dans l’air).
“Au sujet de notre chien (j’ai entendu ce que tu disais, Jérôme), il est rarement seul ici : j’y suis en permanence, à retoucher les vêtements de ma clientèle. Sinon, tu as raison. Bon, je rejoins les autres !”
Vous en voulez une ? » demande Jérôme à Mathilde en lui tendant un paquet de cigarettes.
« Non merci, je ne fume pas. »
« Vous avez arrêté ? C’est bien ! Moi, je n’y arrive pas. »
« Non, je n’ai jamais commencé. »
Mathilde lui expliqua pourquoi elle n’a jamais touché à une cigarette. En fait, c’est depuis ce jour de ses dix-huit ans quand, lors d’une fête d’anniversaire un jeune a voulu lui en offrir une. Elle l’a acceptée « pour faire comme les autres », dans ce hangar enfumé. Catastrophe ! L’horrible chose explosa au bout de quelques secondes. Le gamin avait acheté ce paquet dans un magasin de farces et attrapes ; voilà pourquoi à partir de ce moment, la jeune femme eut les cigarettes en horreur.
« Dommage que cela ne me soit pas arrivé ! » lui dit Jérôme en riant de bon cœur.
« On se dit tu ? » enchaîne-t-il.
« Si tu veux. Rassure-toi, je ne suis pas parfaite. Par exemple, je ronge mes ongles. Et puis, je mangerais une quantité faramineuse de chocolats, même sur le crâne d’un pouilleux. »
(Ces mots ne tombèrent pas dans l’oreille d’un sourd. Mathilde en recevra une grande boîte, accompagnée de ce mot : « Tu pourras les déguster sur ma tête, bien que je n’aie plus eu de poux depuis l’école primaire », et se terminant par « Je crois que je suis tombé en Amour ! »)
Irrésistible, ce mec ! De grande taille, il avait dû se plier en deux, en prenant congé, pour faire la bise à la gent féminine (baisers plus appuyés à Mathilde), puis en quatre pour entrer dans sa Triumph rouge de collection.
Jérôme vivait dans une studette qu’il n’occupait que pour dormir. Et encore ! Le reste du temps, il était à son travail, ou faisait la bringue avec ses copains.
Parfois, il allait squatter chez sa mère et ramenait des victuailles à remplir le frigo pour une quinzaine de jours.
Les quelques filles qui sont venues lui rendre visite n’ont fait que passer. Plus rapide encore fut le passage de celles qui ont voulu jouer à la maîtresse de maison.
Le nom de Mathilde résonnait dans sa tête, une musique à la fois douce et puissante.
Il n’a pas pu s’empêcher d’en parler à Édouard, son ami depuis l’enfance :
« Mais que m’arrive-t-il avec celle-ci, au sourire à damner tous les saints ? Je ne l’ai vue qu’une seule fois et il me semble la connaître depuis toujours ! »
« Tu en deviens lyrique, ma parole ! C’est pas ton genre ! Dis plutôt que tu la kiffes, cette meuf ! »
Ajoutant :
« Mine de rien, tu auras la corde au cou d’ici peu ! »
« Tu crois ? Tu es mal placé pour parler, toi ! »
(Édouard avait convolé quelques semaines auparavant).
Mathilde, elle, habitait chez son chat, un gros minou qui, dès que sa maîtresse rentrait, sautait sur ses genoux qu’il pétrissait longuement et copieusement avec ses griffes avant de trouver la meilleure position.
« Gare à mes collants ! »
« Cause toujours ! »