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"La vie a un goût de cerise" dépeint la vie d’Agathe, une femme confrontée à la solitude après la disparition de son mari. Un jour, un huissier vient assombrir davantage son quotidien en lui donnant un ultimatum financier : rembourser ses dettes dans un mois ou tout perdre. Agathe se retrouve alors seule avec ce lourd fardeau, ne pouvant partager son secret qu’avec cinq nains de jardin dénichés lors d’une brocante. Et si ces compagnons pouvaient comprendre sa peine ? Peut-être pourraient-ils changer son destin et lui redonner espoir.
À PROPOS DE L'AUTRICE
Depuis l’âge de huit ans,
Sandrine Ciapetti est motivée par une volonté de lecture, née d’un modeste livre offert par sa grand-mère, qui l’a incitée à l’exploration assidue des rayons des bibliothèques et des librairies. Pour elle, l’ambiance de ces lieux, imprégnée du parfum envoûtant des pages, était un refuge apaisant. Résidant en bord de mer, elle a laissé libre cours à son imagination.
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Seitenzahl: 96
Veröffentlichungsjahr: 2024
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Sandrine Ciapetti
La vie a un goût de cerise
Roman
© Lys Bleu Éditions – Sandrine Ciapetti
ISBN : 979-10-422-2440-0
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
À mon frère spirituel ASA,
Et à Bianca
Agathe ajustait son chapeau devant son miroir, le tournant et le retournant afin de trouver la position parfaite. En effet, la chaleur matinale s’intensifiant, elle craignait d’attraper un coup de soleil.
En admirant la robe qu’elle portait et qui s’accordait on ne peut mieux avec ses bottes de pluie, elle pensa qu’elle était parfaitement vêtue ainsi pour s’occuper de son jardin. Son défunt mari serait heureux s’il la voyait telle qu’elle était aujourd’hui. Un sourire se dessina sur son visage, elle sentait que ses doigts avaient hâte de toucher la terre. Son regard s’attarda sur la pendule du salon qui indiquait huit heures du matin.
— Je dois absolument m’atteler au jardin, sinon il fera beaucoup trop chaud pour continuer, se dit-elle à voix haute.
En arpentant le jardin, elle remarqua que les plantes réclamaient de l’eau et faisaient pâle figure ; leurs tiges tombaient et leurs feuilles s’affaissaient.
— Elles ont trop chaud ! continuait-elle, toujours à voix haute. Il faut que je me dépêche de m’en occuper. Je les arroserai aussi ce soir par prévention. Avec l’été, elles ne tiendront pas toute la journée.
Elle s’empara de son arrosoir qu’elle se chargea de remplir au robinet. Tandis que l’eau se déversait, elle scruta à nouveau le jardin en pensant à la manière dont elle allait s’organiser.
Elle se sentait heureuse, car elle adorait ce qu’elle faisait : son jardin, ses plantes, ses arbres.
Son cerisier, par exemple, lui donnait chaque année des cerises bien rouges, d’une couleur éclatante. Elle attendait depuis longtemps d’en déguster ne serait-ce qu’une seule.
Par chance, juste sous yeux il y en avait une bien mûre et prête à être cueillie.
Elle la savoura, yeux clos, laissant ses papilles se délecter du goût sucré du fruit. Cette saveur lui en rappelait une autre : celle de l’instant où son mari s’avançait vers elle, les mains remplies de cerises, lui offrant ce plaisir.
— Quel doux nectar ! Elles seront bien sucrées, je suis heureuse. Il faudra que j’en ramasse le plus possible pour faire un clafoutis.
Elle continuait de cheminer entre les allées, désaltérant les plantes. Une heure s’écoula et la vieille dame se sentit peu à peu gagnée par l’épuisement. Elle se dit qu’un petit temps de repos ne lui ferait pas de mal, et elle se dirigea vers une chaise.
Elle ne pouvait s’empêcher de regarder longuement ses fleurs, ses plantes, ses arbres fruitiers, appréciant le spectacle qui s’offrait à elle, peu à peu, une sensation de fierté prit le pas sur sa fatigue.
Néanmoins, sa démarche lente, alors qu’elle se dirigeait vers sa maison, témoignait de son état de lassitude. Gravissant les marches menant vers sa cuisine avec difficulté, elle se saisit d’une carafe de citronnade qu’elle avait préparée la veille et se servit un verre, puis un autre.
Sa soif étanchée, elle décida de se reposer et de se détendre devant la télévision, en s’installant confortablement dans son fauteuil préféré. C’était justement l’heure de son émission de l’après-midi. Alors que le générique de début se fit entendre, lentement, sans s’en rendre compte, la vieille dame se laissa aller à un sommeil reposant. Son visage semblait serein, apaisé.
Brusquement, elle sursauta et se réveilla en entendant la fin de l’émission.
— Oh, zut ! J’ai raté mon épisode, se dit-elle, déçue. Je n’ai plus qu’à attendre demain pour savoir ce qu’il s’est passé.
Elle attrapa son verre sur le guéridon, et but le reste de la citronnade en se dirigeant vers la cuisine pour observer son jardin à travers la fenêtre. Ses yeux s’arrêtèrent sur le potager, qui était à l’abandon depuis le décès de son mari : elle le trouva triste et monotone.
Un autre souvenir de son mari refit alors surface ; il adorait son potager et s’en occupait méticuleusement. Agathe aimait le regarder travailler, même si elle en ignorait la raison, cela lui apportait une certaine détente et un certain réconfort.
Elle se surprit à réaliser que son mari possédait un réel talent, car peu importe les circonstances extérieures, grâce à son travail, le potager leur offrait toujours des fruits et des légumes en abondance, à tel point que souvent, Agathe ne savait plus quoi cuisiner, et faisait le bonheur du voisinage en partageant ses récoltes.
Son mari partit trop tôt… Cette pensée lui amena un pincement au cœur, et une larme coula sur sa joue, qu’elle essuya délicatement à l’aide d’un mouchoir. Elle prit alors une brusque décision : faire revivre son potager. Un magasin de plantes serait parfait pour acheter tout ce dont elle avait besoin.
Une fois dans sa chambre, elle se prépara pour sortir en ville.
Elle examina son reflet dans le miroir : sa robe légère et printanière à fleurs, assortie d’une paire de sandales, lui allait à merveille. Jugeant son apparence très correcte, elle sortit, son sac à la main, et se dirigea vers sa voiture, protégée par un arbre. Une fois installée à l’intérieur, elle apprécia la fraîcheur qui y régnait. Clé sur le contact, elle démarra au quart de tour et enclencha l’ouverture automatique du portail.
Radio branchée sur les chansons nostalgiques de MFM, Agathe se laissa peu à peu emporter par la bonne humeur.
En route pour la ville, fenêtres grandes ouvertes, elle chantonnait par-dessus la musique, attirant l’attention des passants qui en l’entendant, tournaient la tête et lui souriaient.
Elle tomba peu après sur une enseigne de plantes et fleurs. Celle-ci lui paraissait immense et elle craignit de se perdre face à la multitude de choix qui s’offraient à elle. Elle surmonta son appréhension et décida tout de même de se garer. Elle attrapa un chariot et entra dans le magasin. Observant les graines et les plantes, elle se rappela les tomates, les courgettes, les pommes et les autres fruits et légumes que son mari lui ramenait. À ce souvenir, un sourire se forma sur son visage et ses lèvres laissèrent échapper un petit rire discret.
Perdue dans ses pensées, elle n’avait pas remarqué qu’une vendeuse venait à sa rencontre pour lui proposer son aide. Agathe la regarda et lui confia le motif de sa venue.
La vendeuse, après avoir réfléchi durant quelques secondes, l’aida à s’orienter vers les multitudes de plantes, terreaux, tuteurs, pots qui garnissaient les rayons.
— Comment vous appelez-vous, mademoiselle ?
— Je me prénomme Julie, madame.
— Enchantée, Julie. Vous pouvez m’appeler Agathe, ce sera plus simple pour communiquer.
— Tout le plaisir est pour moi, Agathe.
La vendeuse l’accompagna vers le rayon de graines et de plantes.
— Avez-vous un souci, Agathe ? lui demanda Julie, remarquant son hésitation.
— Je suis un peu perdue. J’ignore ce que je dois choisir, car c’était mon défunt mari qui s’occupait du potager.
Julie la regarda alors et comprit mieux son désarroi.
— Ne vous en faites pas, je vais vous guider. Je vous conseille de débuter par des plants de tomates, de courgettes, et de pommes de terre, ainsi que des salades. Tout à coup, le regard d’Agathe pétilla et elle gratifia la vendeuse d’un joli sourire :
— Oh ! Je me souviens maintenant de ce qu’avait coutume de dire mon mari ; qu’à cette époque de l’année, tout ce que l’on plante prend racine et donne de merveilleuses choses. D’ailleurs, ce matin j’ai goûté la première cerise de mon arbre : un pur délice !
Au bout d’une heure, Agathe avait finalement tout ce qu’il fallait pour commencer. Elle paya et remercia Julie pour son aide, et repartit tout heureuse de ses achats.
Une fois à proximité de sa voiture, un vendeur se précipita vers elle et l’aida à tout installer dans son coffre. Elle le remercia en lui offrant une pièce qu’il refusa, arguant que c’était son travail. Elle lui tendit à nouveau et encore une fois, il refusa. Agathe n’insista pas et le remercia également de son aide.
De retour chez elle, elle gara sa voiture à son emplacement habituel, sous l’arbre protecteur. Sortir le matériel de sa voiture et l’entreposer dans son abri de jardin lui demanda du temps. L’après-midi étant déjà bien avancé, elle décida de se reposer pour le reste de la journée.
Le soir venu, se souvenant de ses réflexions matinales, elle reprit son arrosoir et s’occupa de ses plantes et de ses fleurs.
Au bout d’une heure, tout était fait. Elle pouvait enfin se préparer à aller se coucher. La satisfaction du travail accompli s’affichait sur son visage, tandis qu’elle s’endormait avec le sourire.
Le lendemain, Agathe enfila à nouveau sa robe et son tablier qu’elle se noua au-dessus de la poitrine, avec un chapeau de paille, chaussée de ses éternelles bottes de pluie. Tout en prenant son petit-déjeuner, elle réfléchissait aux tâches qui l’attendaient.
Dehors, l’air était humide. Elle choisit de commencer son travail par le potager. Il s’agissait de retourner la terre afin qu’elle soit prête pour la plantation.
Cinq rangées s’alignaient devant elle ; elle réalisait, heureuse, qu’elle avait de quoi faire un magnifique potager. Mais bientôt, sa fatigue gagnait du terrain.
Elle rentra s’installer dans son fauteuil pour siroter tranquillement une citronnade, profitant de cette pause pour admirer ses plantes, écouter le bourdonnement des abeilles qui butinaient çà et là, seul bruit dans l’atmosphère apaisante.
Mais elle devait vite finir avant que la chaleur ne s’installe pour de bon, et reprit la préparation de la terre. Les minutes, puis les heures défilant, elle termina sa tâche, à bout de souffle, et comprit qu’il était temps pour elle de s’arrêter.
Les jours se suivaient et se ressemblaient. Cette routine remplissait de joie les journées d’Agathe : jardinage et entretien du potager, arrosage des fleurs et des arbres fruitiers, ramassage des cerises pour les sorbets et confitures. Bientôt arriva le temps des semis et des graines.
Décidément, elle avait bien fait d’effectuer ces achats au magasin : les tuteurs en bambou rendaient l’endroit encore plus agréable à regarder. Un après-midi, elle eut une idée : la souplesse des bambous permettrait de créer des arches ! Elle s’exécuta aussitôt et trouva le résultat féérique.
Pendant qu’elle jardinait, Agathe laissait vagabonder son esprit. Elle s’imaginait dans une autre vie : elle portait une belle toilette et dégustait un pique-nique, délicatement assise dans l’herbe, un livre à la main, entretenant ses amis de ses lectures.
En reprenant ses esprits, elle tiqua sur le fait qu’il manquait un élément pour que son potager soit parfait, mais elle ignorait ce que cela pouvait être.
Mains sur le menton, elle continuait de regarder autour d’elle, en se demandant ce qui pouvait bien la déranger. Finalement, elle rentra consulter les notes de son mari, qui lui permettraient de comprendre où se situait le problème. Se sentant épuisée, elle décida que le potager était terminé pour le reste de la journée. Son programme de l’après-midi consisterait à préparer des sorbets, lire un livre et faire une bonne sieste.