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Ce conte raconte l’histoire d’un charmant village niché à l’orée du Bois de Senteur, où réside une communauté inhabituelle baptisée les « Sans Nez » en raison de leur absence d’organe nasal. L’entente et l’harmonie règnent parmi ces habitants jusqu’au jour où, contre toute attente, naît un petit garçon doté d’un nez magnifique. Son apparition exceptionnelle au sein de cette communauté est une promesse de bouleversements majeurs pour l’existence des villageois.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Christian-Marie Lapchine, intéressé par l’écriture et la photographie, crée des expositions où les images et les mots se mêlent dans un ballet teinté d’humour et de poésie. Il exprime son talent à travers des spectacles, composés de visuels fascinants et de narrations passionnantes sous forme de contes et de nouvelles.
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Seitenzahl: 40
Veröffentlichungsjahr: 2023
Christian-Marie Lapchine
Illustrateur : Joachim Degboe
Le Bois de Senteur
Conte
© Lys Bleu Éditions – Christian-Marie Lapchine
ISBN : 979-10-422-0088-6
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Personnages
Le peuple du Bois de Senteur :
Les Sans-Nez ;
L’enfant, Seulovent ;
Le sage, Maître Profanbec.
Habitants des bois et marais alentour :
Les oiseaux-claqueurs, Claqueurs ;
L’oiseau-cerise, Fleurise ;
L’oignon des bois, Gouzdaill ;
L’épouvantail volant, Corneillo ;
L’escargot-rocher, Rampeur ;
L’esprit du Marais, Krapo.
Il y a très longtemps, dans un petit pays éloigné de tout, vivait une grande famille qui se nommait le peuple du Bois de Senteur, et qui avait cette particularité d’être née avec de grands yeux, mais surtout de posséder un nez quasi inexistant, d’où leur nom : les SANS-NEZ ! Dans ce bois ne poussaient ni fleur ni fruit, pas un seul insecte ni un oiseau ne voletaient et l’air ne transportait aucun parfum ! Alors pourquoi donc appelaient-ils ce bois : le Bois de Senteur ? Nul n’en connaissait la raison, car cela faisait très longtemps que c’était ainsi. Mais vint un jour, ou plutôt un soir où la lune étant au sommet de la Colline, tout bascula au sein de ce petit peuple pacifique : comme il arrivait assez souvent, plusieurs fois dans l’année, une mère Sans-Nez mit au monde un enfant.
Vous allez me dire qu’une naissance n’est pas en soi un évènement hors du commun, mais cette fois ce le fut. L’enfant qui vint au monde, avait non seulement de petits yeux, mais aussi, fait incroyable, un nez bien visible, pointu et à la bonne place ! La nouvelle se répandit à une vitesse folle et tout le village se rassembla autour des parents que nul ne pouvait ni ne savait dire s’ils étaient chanceux ou malchanceux !
« Écartez-vous, laissez la place à Maître PROFANBEC ! » cria un jeune Sans-Nez. Maître Profanbec était le vieux sage du village qui avait cette particularité d’être très différent des autres des villageois et nul ne se souvenait pourquoi, car cela faisait fort longtemps que c’était ainsi ! Profanbec entra dans la maison et s’approcha du berceau en bois où dormait le nouveau-né, qui cette fois aurait pu se faire appeler nouveau « nez », mais personne du village n’avait pensé, pour l’instant, à cette étrange coïncidence ! Le Maître examina minutieusement le petit enfant avec tendresse et beaucoup d’attention, ses gestes étant ponctués par des « Hum… hum… » énigmatiques qui laissaient planer un silence interrogatif au-dessus de la communauté.
Puis, d’un coup, il se redressa tel un peuplier contre le vent et déclara :
— Nous sommes à un tournant de notre histoire, cet enfant est peut-être la clé qui nous permettra de connaître la raison « d’être » du Bois de Senteur ! Il décida donc de rassembler tout le village le soir même où la lune vient piquer le sommet de la colline du Bois de Senteur. Toutes et tous étaient présents autour du feu et attendaient, fébriles et inquiets, la déclaration de maître Profanbec ! Il prit alors la parole et dit :
— Mes enfants (c’était sa manière de montrer son attachement pour son peuple), je suis le plus âgé de vous tous à tel point que je vous ai tous vus naître, alors je sais des choses que je ne vous ai jamais dites et je ne pensais pas que ce jour arriverait. Il est peut-être annonciateur du pire comme du meilleur, mais nous nous devons d’être unis autour de cet enfant qui a été nommé Seulovent par ses parents et moi-même comme le veut notre coutume ! Avant de partir pour toujours au pays du Rêve Sacré, mon grand-père m’a confié cette histoire que son grand-père, qui la tenait lui-même de son grand-père, lui avait confiée et que l’arrivée de Seulovent m’oblige à vous la conter.