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Le Chef-d'œuvre inconnu, d'Honoré de Balzac, est une histoire fascinante qui suit un jeune peintre nommé Nicolas Poussin et sa quête de perfection artistique. Grâce à son mentor, le vieux maître Frenhofer, Poussin découvre le secret de la création d'un chef-d'œuvre, mais fait également face aux dangers de l'obsession de la perfection. Ce roman est une profonde réflexion sur l'art, la créativité et l'obsession qui séduira le premier lecteur.
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Seitenzahl: 49
Veröffentlichungsjahr: 2024
Cette collection recèle les œuvres les plus importantes de la littérature universelle, chacune dans sa langue d’origine.
Dans la série Lettres françaises, se distinguent La Belle et la Bête, Madame de Villeneuve; Le Livre de la Cité des Dames, Christine de Pizan Les Contes de Mère l’Oye, Charles Perrault; Liens dangereux, Pierre Choderlos de Laclos ; Le Petit Prince, Antoine de Saint-Exupéry; Indiana, George Sand; Boule de suif et autres histoires, Guy de Maupassant; Calligrammes, Guillaume Apollinaire; Une saison en enfer, Arthur Rimbaud Madame Bovary, Gustave Flaubert; Le diable au corps, de Radiguet Raymond; Tartuffe, Molière; Les Misérables, de Victor Hugo ; Rouge et Noir, de Stendhal; Les Fleurs du mal, de Charles Baudelaire; Voyage au centre de la Terre, Jules Verne; Le chef-d’œuvre, Emile Zola ; Teresa Raquin d’Émile Zola; Une saison en enfer. Enluminures, d’Arthur Rimbaud ; A la recherche du temps perdu, de Marcel Proust...
Honoré de Balzac
LE CHEF-d’œuvre
INCONNU
© Ed. Perelló, SL, 2023
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46009 - Espagne
Tlf. (+34) 644 79 79 83
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I.S.B.N.: 978-84-10227-34-7
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SOMMAIRE
I. Gillette
II. Catherine Lescault
I. Gillette
Vers la fin de l’année 1612, par une froide matinée de décembre, un jeune homme dont le vêtement était de très mince apparence, se promenait devant la porte d’une maison située rue des Grands-Augustins, à Paris. Après avoir assez longtemps marché dans cette rue avec l’irrésolution d’un amant qui n’ose se présenter chez sa première maîtresse, quelque facile qu’elle soit, il finit par franchir le seuil de cette porte, et demanda si maître François Porbus était en son logis. Sur la réponse affirmative que lui fit une vieille femme occupée à balayer une salle basse, le jeune homme monta lentement les degrés, et s’arrêta de marche en marche, comme quelque courtisan de fraîche date, inquiet de l’accueil que le roi va lui faire. Quand il parvint en haut de la vis, il demeura pendant un moment sur le palier, incertain s’il prendrait le heurtoir grotesque qui ornait la porte de l’atelier où travaillait sans doute le peintre de Henri IV délaissé pour Rubens par Marie de Médicis. Le jeune homme éprouvait cette sensation profonde qui a dû faire vibrer le cœur des grands artistes quand, au fort de la jeunesse et de leur amour pour l’art, ils ont abordé un homme de génie ou quelque chefd’œuvre. Il existe dans tous les sentiments humains une fleur primitive, engendrée par un noble enthousiasme qui va toujours faiblissant jusqu’à ce que le bonheur ne soit plus qu’un souvenir et la gloire un mensonge. Parmi ces émotions fragiles, rien ne ressemble à l’amour comme la jeune passion d’un artiste commençant le délicieux supplice de sa destinée de gloire et de malheur, passion pleine d’audace et de timidité, de croyances vagues et de découragements certains. À celui qui léger d’argent, qui adolescent de génie, n’a pas vivement palpité en se présentant devant un maître, il manquera toujours une corde dans le cœur, je ne sais quelle touche de pinceau, un sentiment dans l’œuvre, une certaine expression de poésie. Si quelques fanfarons bouffis d’eux-mêmes croient trop tôt à l’avenir, ils ne sont gens d’esprit que pour les sots. À ce compte, le jeune inconnu paraissait avoir un vrai mérite, si le talent doit se mesurer sur cette timidité première, sur cette pudeur indéfinissable que les gens promis à la gloire savent perdre dans l’exercice de leur art, comme les jolies femmes perdent la leur dans le manège de la coquetterie. L’habitude du triomphe amoindrit le doute, et la pudeur est un doute peutêtre.
Accablé de misère et surpris en ce moment de son outrecuidance, le pauvre néophyte ne serait pas entré chez le peintre auquel nous devons l’admirable portrait de Henri IV, sans un secours extraordinaire que lui envoya le hasard. Un vieillard vint à monter l’escalier. À la bizarrerie de son costume, à la magnificence de son rabat de dentelle, à la prépondérante sécurité de sa démarche, le jeune homme devina dans ce personnage ou le protecteur ou l’ami du peintre; il se recula sur le palier pour lui faire place, et l’examina curieusement, espérant trouver en lui la bonne nature d’un artiste ou le caractère serviable des gens qui aiment les arts; mais il aperçut quelque chose de diabolique dans cette figure, et surtout ce je ne sais quoi