Le jour se lève encore - Sébastien Deswarte - E-Book

Le jour se lève encore E-Book

Sébastien Deswarte

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Beschreibung

La vie n'est pas un long fleuve tranquille. Citoyens anonymes, travailleurs sociaux, migrants, et bien d'autres, tous sont confrontés aux aléas de l'existence, à ses épreuves, à ses défis et à ses espoirs. Parce que la vie est un combat que chacun mène à sa manière, perturbé par les imprévus, mais toujours animé par la résolution de rebondir. Les nouvelles de ce livre nous font découvrir les histoires de personnes anonymes qui ont choisi de faire face, de s’efforcer de faire tourner la roue, de rendre leur vie plus supportable… car, en fin de compte, la vie est belle.




À PROPOS DE L'AUTEUR




Éducateur de formation, Sébastien Deswarte a déjà marqué son empreinte avec deux ouvrages remarquables, "Destinée d’un grain de café, histoire d’une adoption en Colombie" et "Dans l’engrenage : tuer pour survivre, quel autre choix ?" Aujourd’hui, il se lance dans l’écriture d’un recueil de nouvelles, explorant les réalités de personnes ayant surmonté les défis du présent et du passé, avec une touche de résilience, en s’inspirant d’histoires vraies pour réinventer l’existence à sa manière.

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Seitenzahl: 148

Veröffentlichungsjahr: 2023

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Sébastien Deswarte

Le jour se lève encore

Nouvelles

© Lys Bleu Éditions – Sébastien Deswarte

ISBN : 979-10-422-0948-3

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

De ceux

Je suis de ceux qui ont foi en l’espèce humaine, de ceux qui portent à bout de bras des âmes en vrac, des âmes en peine, des âmes meurtries.

Ces mêmes âmes qui me nourrissent de leur authenticité, de leur volonté de bien faire malgré les difficultés et les mauvais coups du sort.

Ces mêmes âmes que l’on tente de panser, parfois malgré elles.

Je suis de ceux qui œuvrent patiemment, dans les rues, les institutions, au domicile des personnes « en difficultés ».

Travailleurs sociaux, travailleurs de l’ombre, éducateurs et autres petites mains qui ont encore la conviction que le travail d’équipe, la solidarité et le don de soi représentent des valeurs essentielles pour faire évoluer les choses.

Ces personnes qu’on accompagne, qu’on porte, qu’on subit parfois, qu’on essaie de rendre plus autonomes, plus capables de, plus, plus, plus…

Elles nous tolèrent, car on apprend à se connaître, à s’apprivoiser même, malgré nos différences et nos particularités.

La bonne distance, l’empathie, l’authenticité sont le ciment de notre accompagnement. Elles permettent ainsi de nous faire admettre par la personne, c’est de là que débute la confiance. Ou pas.

Ça ne marche pas à tous les coups, mais quand ça fonctionne, qu’une situation ankylosée se débloque, le monde nous appartient, fiers d’avoir soulevé des montagnes et d’avoir un retour gratifiant.

En effet, malgré tout ce qu’on peut dire, on apprécie que notre travail de l’ombre porte ses fruits de temps en temps. À plus ou moins grande portée.

C’est qu’on ne devient pas « de ceux » par hasard.

C’est une évidence pour certains, une fuite en avant pour d’autres, un besoin de se sentir utiles, vivants.

Tout a une explication quoi qu’on en dise.

Cela peut permettre, en soignant les plaies de l’Autre, de soigner ses propres plaies indirectement.

Pour d’autres, ils sont eux-mêmes passés par des périodes compliquées et, résilients, ils ont décidé de se servir de leur « expérience » pour accompagner la personne qui souffre.

Pour d’autres encore, ils seront reconnaissants d’avoir été épargnés par la vie, conscients d’être des privilégiés dans une société à deux vitesses. Du coup ils auront la volonté de se sentir utiles, d’aider les plus démunis.

Certains encore sont juste tombés dedans, par passion, par envie de donner, d’aider.

Notre travail consiste à assurer une permanence, une fiabilité qui sera mise à mal, éprouvée, testée à l’envi.

Il nous faudra alors tenir, proposer un cadre, une présence, une continuité, être inventif, essayer autre chose, être présent, mais pas intrusif, susciter la demande, mais pas faire à leur place.

Se décharger aussi, de la pression, de la subjectivité ; porter ensemble des misères qui paraissent insurmontables et qui sont juste trop lourdes à porter quand on est seul.

Les âmes en peine se méritent et, justement, ne pensent pas mériter qu’on s’intéresse à elles.

Trop endolories, elles mettent en place des stratagèmes inconscients pour ne pas être aidées de peur que leur équilibre, même chaotique, ne suffise plus à les porter.

C’est qu’il en faut du courage et de l’énergie pour envisager de tourner la page, de passer à autre chose.

Le passé, parfois, a été pour eux si décousu qu’ils restent empêtrés avec leur boulet au pied, incapables d’envisager le présent comme un possible renouveau.

Et le futur n’a pas davantage de signification, hantés par leur propre démon qui prend tout ou partie de leur énergie.

Ils ne peuvent encore moins se résoudre à aborder les lendemains comme potentiellement meilleurs. Ils n’ont souvent plus rien à perdre, mais n’en ont pas conscience alors ils préfèrent s’accommoder de leur vie de petits riens.

Ces petits riens dont nous-mêmes faisons partie.

Il faut être présent le temps de leur lente reconstruction puis s’effacer progressivement, car personne n’est indispensable et ne doit surtout pas l’être.

Il nous faut être là pour eux, même quand ils n’y croient plus. Surtout quand ils n’y croient plus. Comme des tuteurs qui accompagnent la croissance d’un arbre en devenir, comme des béquilles qui supportent des corps endoloris.

Car nous sommes de ceux.

Ces vies en lambeaux qui ont été éclaboussées, salies, meurtries, bafouées… il faut faire avec, en tenir compte, assister par notre présence, écouter, être présents, agir avec empathie, détendre avec un peu d’humour même parfois et surtout croire pour deux en des lendemains plus sereins.

C’est ça aussi le travail de ceux.

Parfois, c’est plus compliqué : on se trompe, on prend une mauvaise direction, on pense pourtant bien faire, mais ça ne suffit pas toujours. On investit à perte, car l’âme blessée n’est pas encore en capacité d’accepter la main tendue. Ce n’est pas qu’elle ne le désire pas, c’est surtout qu’elle n’est pas prête.

Pas grave. Si l’émergence d’un lendemain meilleur est présente, l’investissement n’est pas si vain au final.

Si on les a déjà remis sur les rails, ça valait le coup.

Et si notre aide n’a pas suffi, l’âme meurtrie aura puisé dans notre accompagnement une bribe d’espoir, une étincelle susceptible d’engendrer un feu de renouveau dans un jour, quatre mois ou même six ans. L’espoir qu’elle vaut le coup d’être aidée et tant pis si ce n’est pas encore le bon moment.

C’est déjà les faire exister, leur donner un regard, une attention, une reconnaissance.

Peut-être qu’avec le temps, l’âme blessée saura se faire apprivoiser davantage un jour prochain ?

Peut-être prendra-t-elle conscience qu’elle vaut le coup qu’on se batte pour elle pour qu’enfin elle tente de se battre par elle-même, pour elle-même ?

De façon à ce que ses souffrances soient moindres, lui prouver qu’elle compte quoi qu’on en dise, quoi qu’elle en pense.

Être de ceux, ce n’est pas rien.

En effet, ils ne sont pas nombreux ceux qui croient encore, ceux qui supportent cette misère humaine. Ces petits gestes gratuits, ces rituels structurants, ce cadre rassurant, ces attentions, cette empathie, ces sourires échangés, ces coups de gueule même parfois, cet agglomérat de petits riens qui peuvent changer bien des lendemains.

Parfois il nous faut composer, courber l’échine, supporter.

On a beau faire comme il faut, mais le Système nous plaque au sol, nous rappelle que nous ne sommes que de la poussière face à la Bureaucratie, l’Administration pesante, ignorante même parfois.

Ces âmes pensantes qui nous disent comment faire, qui tentent de tout mettre dans des cases quand tout ne rentre pas, qui s’évertuent à quantifier un travail qui ne peut pas toujours l’être.

Parce que l’Humain ne se calcule pas, que l’Humain n’est qu’une entité fragile en révolution constante, en mouvement perpétuel, avec un cœur qui bat, même faiblement, mais qui bat quand même.

Parce que ce qui est un jour ne l’est plus forcément le lendemain. Il faut aussi souvent composer avec cette impression de vivre dans un monde parallèle, un monde où les nantis comme les gens ordinaires n’ont même pas idée de la réalité des plus fragiles d’entre nous.

Parce que le Handicap, quel qu’il soit, effraie. L’opinion publique n’en a souvent que faire, car ne vivant pas dans la même réalité, n’étant pas informée ou encore n’étant pas sensible à la misère de quelle que manière qu’elle soit.

Les différences inquiètent, refroidissent, mettent à distance.

Et au bas de l’échelle sociale, les oubliés, ces personnes accompagnées qui n’ont pas leur mot à dire, qu’on encadre plus qu’on accompagne, qu’on assiste plus qu’on fait avec.

Il convient alors de leur garantir au moins notre présence bienveillante et notre empathie qui restaurent tant bien que mal.

Pour qu’un jour ils aient de nouveau foi en eux.

De ceux.

De ceux qui après une journée « ordinaire » peinent parfois à reprendre le fil de leur propre vie, car envahis des situations dont ils ont la charge, dont ils sont référents, éducateurs, tuteurs et autres fourmis du social.

Ces aidants qui auraient, à leur tour, bien besoin d’être aidés dans une société qui en demande toujours plus, mais qui laisse son lot d’incasables errer sur les bas-côtés.

Pas simple de tourner la page quand la journée est finie pour nous, mais pas pour ceux qui restent à gérer leur quotidien d’oubliés, à gérer comme ils peuvent, avec leurs moyens, jour après jour, leur triste sort.

Ces personnes accompagnées, en difficulté passagère ou à long terme, diminuées, déficientes, en efficience intellectuelle réduite, ces handicapés physiques, ces handicapés psychiques, ces polyhandicapés, ces « autistes », ces handicapés de la relation qui ne savent pas faire face à l’Autre, à cette normalité qu’on leur vend comme un « El Dorado », ces cas sociaux, ces SDF, ces « migrants », ces « gamins de l’ASE » sans foi ni loi et j’en passe…

Autant de personnes à la dérive, en proie à des souffrances inimaginables, laissées pour compte, abandonnées par un système qui ne les comprend plus, qui ne les tolère plus, qui ne sait plus composer avec cette partie de la société en marge, mise au ban.

De ceux qui doivent faire avec cette triste réalité parce que c’est leur choix, c’est leur vocation, un sacerdoce.

À n’importe quel prix parfois.

Il faut en effet avoir les nerfs solides pour supporter les injustices d’une société qui les ignore tout comme il faut savoir encaisser les limites de nos accompagnements éducatifs parfois stériles malgré toute notre bonne volonté et bien plus encore.

Les échecs et les déceptions sont nombreux et imprévisibles.

C’est aussi ça qui fait avancer.

L’esprit d’équipe est ce qui nous remet en selle, avec ses rires, ses pleurs, ses régulations, ses prises de distance qui nous font rebondir, nous permettent de nous remettre en question, nous permettent d’essayer autre chose.

Pour eux.

Être porteurs d’espoir…

L’Humain est une valeur variable et c’est bien ce qui en fait sa richesse. On ne travaille pas avec des objets, mais avec de la Vie en mouvement, qui évolue sans cesse, parfois du bon côté, parfois de l’autre…

Tout n’est pas parfait, loin s’en faut.

Et pourtant je n’ai pas à réfléchir longtemps pour me dire que c’est ce que j’aime faire.

Je pioche chaque jour un peu de l’Amour qu’ils me transmettent et j’en tire une satisfaction immense qui me nourrit au plus profond de mon être.

Si c’était à refaire, je ne changerais rien ou si peu.

Je suis de ceux.

Vie de merde

Depuis ma petite lucarne donnant sur la rue j’observe. J’observe le temps qui passe, j’observe la ville qui va et qui vient du haut de mes soixante-trois printemps. Ces gens qui tracent leur route comme des petits robots programmés…

La clope au bec. Une de plus. Faudrait que j’arrête, je le sais bien. En même temps, il ne me reste plus que ça ou presque. Vie de merde. Ça n’a pas toujours été comme ça loin s’en faut.

Avant j’étais heureux, j’avais un travail, une femme, une fille. Aujourd’hui je suis seul. Ma femme m’a plaqué, ma fille est placée depuis ses trois ans dans un foyer de l’Aide Sociale à l’Enfance… Paraît qu’on savait pas s’en occuper !

Elle doit avoir vingt-deux ou vingt-trois ans aujourd’hui, je ne sais même plus… plus de nouvelles. J’ai arrêté d’en prendre depuis que l’assistante sociale a fait un courrier au Juge en disant que j’étais « toxique pour ma fille ». J’aurais soi-disant eu des gestes déplacés envers elle.

Un câlin sur les genoux de son père c’est mal !

J’ai laissé couler, ils me font tous chier.

Pour ma femme c’est pareil, elle m’a quitté pour un type bourré de fric qui lui a dit qu’elle pourrait arrêter de travailler. Ça a tenu quelques semaines puis il l’a foutu dehors. Elle n’a pas osé revenir. Je ne sais pas où elle traîne ses guêtres à c’theure, mais une chose est sûre c’est qu’elle a foutu l’camp. Je crois bien que je l’aime toujours pourtant.

Question boulot j’ai roulé ma bosse, dans le bâtiment d’abord, à Michon-Bâtiment, une enseigne sérieuse. J’étais un gars courageux, reconnu, j’aimais ce que je faisais et mon patron était sympa avec moi.

Puis j’ai commencé à boire, plutôt j’ai pris l’habitude de boire. Toujours un peu plus chaque jour, le début de la descente aux enfers. Le cercle vicieux.

D’abord les retards. Ensuite les bagarres. Enfin les fautes professionnelles.

Pas grand-chose au début, des retards de livraison, du matériel gâché.

Puis le point de rupture lors d’une bagarre avec un client qui a tourné court quand je l’ai séché alors qu’il me parlait comme un chien. Ma droite lui a broyé le nez. Les collègues ont dû me retenir. Qu’importe le mal était fait. Je me suis fait virer. Le client a accepté de ne pas porter plainte grâce à l’intervention du patron, mais il a quand même exigé mon renvoi.

S’ensuivent des mois de galère où je passais mes soirées dans les bars pour tenter de noyer mon chagrin, liquéfier ma bêtise.

Puis j’ai tenté ma chance comme videur. Le patron était un ami. Mes premières soirées se sont passées sans encombre. Mon collègue me guidait, tempérait mes humeurs, il savait comment me tenir.

Un soir qu’il était en repos, j’ai refusé de laisser entrer trois guignols endimanchés. L’un d’eux m’a poussé, je lui ai cassé le bras et les flics sont venus. Avec mes antécédents, j’ai fini la nuit au poste en garde à vue. J’ai pris deux mois ferme.

Comment j’ai pu en arriver là ?

Quelques années de galère plus tard, à soixante piges passées je me retrouve coincé dans un appartement miteux du centre-ville avec mon capital santé qui fout le camp comme neige au soleil.

À écouter les différents spécialistes, j’ai des problèmes au cœur, au foie, aux poumons, ma jambe me fait souffrir, j’ai régulièrement des vertiges dont on ne parvient pas à trouver les origines, bref, je vieillis : « M. Durand votre cœur est faible, il faut arrêter la cigarette, l’alcool et le sel ! »

Ils m’emmerdent avec leurs conneries. Si j’arrête tout ça, je n’aurais plus que mes larmes pour pleurer !

Dehors, les voitures passent et moi j’attends Dieu sait quoi. Je tourne en rond sur ma chaise à roulettes et je me marre tout seul.

Merde, j’ai encore trop bu je crois.

Sur la table, quelques cadavres de canettes.

La solitude, cette chienne galeuse, est devenue ma meilleure amie.

Elle s’est imposée à moi comme une évidence. Elle s’est insinuée sournoisement dans les contours de ma vie. De mal en pis. J’ai tenté de la rejeter, mais en pure perte : plus j’essayais de m’en éloigner, plus elle s’accrochait cette garce !

Aujourd’hui, elle est ancrée en moi et me dévore lentement, pernicieusement. Je la sens évoluer tel un venin jusqu’aux tréfonds de mon cœur et de mon âme.

Je respire solitude, je râle solitude, je vomis solitude.

J’ai bien tenté de la noyer dans l’alcool comme on tente désespérément de noyer son chagrin, mais ce serait mal la connaître, car elle revient de plus belle, encore plus forte. Elle se nourrit de ma douleur. Elle me suce le sang sans relâche.

Le silence et la solitude comme seules compagnies depuis des jours, des mois, des années.

Ah non, j’oubliais les blattes qui traversent ma cuisine, ces petites effrontées ! Elles mettent un peu d’animation dans ma vie toute rangée, toute sclérosée.

Dure réalité.

Je me lève, tout tangue autour de moi, je regarde le meuble de la cuisine où s’accumulent des dizaines de coupes de champagnes bien ordonnées. J’ai toujours bien aimé les coupes de champagne, ça me donne l’impression d’être quelqu’un ! Un cadeau d’un copain. Comme disait feu mon père : « un cadeau, ça se refuse pas ! »

Du coup je les garde ; je trouve que ça fait classe, c’est pas n’importe qui qui boit du champagne !

En face de moi ma vieille télé fonctionne trop fort faute à mes oreilles qui, elles ne fonctionnent plus très bien, l’image est dégueulasse, mais j’ai plus d’argent pour en changer.

Là aussi ils m’ont bien pigeonné au troc de mes deux… « Votre télé est garantie trois mois » qu’ils disaient avec leur ton tout mielleux, deux mois plus tard, elle déconne, je la rapporte, ils disent que c’est moi qui l’ai pété, y auraient soi-disant des traces de coup comme si elle était tombée, j’aurais dû porter plainte ! Résultat une télé qui déconne et jme suis fait enfler.

Sous l’évier se promène une famille de cafards : « avec le traitement que j’ai mis, vous êtes tranquilles pour un moment » qu’y disait le dératiseur de je sais plus où. Je lui avais pourtant dit au gars qu’il fallait mettre plus de produit, que le peu qu’il avait mis ne tuerait pas une mouche, pas étonnant qu’elles continuent à courir à tout-va ces saloperies ! J’ai eu beau le rappeler, il n’a rien voulu savoir. « Je veux bien repasser, mais ça vous coûtera le prix d’une intervention ! »

Je sais ce qu’il fait lui, il met la moitié de produit et garde l’autre moitié pour intervenir le week-end au « black ». Me prennent tous pour un con ! C’est pas parce que je suis sous tutelle que je suis un abruti !