Le lien qui nous unit - Cindy Vermelho - E-Book

Le lien qui nous unit E-Book

Cindy Vermelho

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Beschreibung

Quelques années auparavant, Sandra et Alexie vivaient une histoire d’amour. Plus tard, le destin réunit à nouveau les deux jeunes femmes de manière fortuite. Leurs anciens sentiments refont surface et une connexion spirituelle surprenante les rapproche tout en les ébranlant profondément. Cependant, un événement tragique menace de rompre leur lien jusqu’à ce qu’une mystérieuse octogénaire fasse une entrée en scène inattendue. Quel rôle cette dernière joue-t-elle dans leur histoire ?

À PROPOS DE L'AUTRICE

Cindy Vermelho trouve l'inspiration pour écrire après avoir dévoré de nombreux romans et des contes philosophiques, cultivant ainsi un imaginaire mystérieux et captivant autour des récits amoureux. "Le lien qui nous unit" est son premier roman publié.








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Veröffentlichungsjahr: 2024

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Cindy Vermelho

Le lien qui nous unit

Roman

© Lys Bleu Éditions – Cindy Vermelho

ISBN : 979-10-422-1492-0

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Imperceptible à l’œil nu, le fil est omniprésent, tournoyant

et résistant aux tempêtes qui menacent

de couper le lien qui nous unit depuis tout ce temps.

Remerciements

Je tenais à remercier Le Lys Bleu Éditions de m’avoir accompagnée dans ce merveilleux projet littéraire. Je remercie également ma petite sœur et première lectrice, Mathylde, ainsi que Coraline, Julie, Jayson, mes parents, et ma grand-mère Colette.

Ce roman voit le jour grâce à vos encouragements et à votre soutien.

Chapitre 1

C’est aujourd’hui que tout commence

Le 4 août 2021, à Amiens. 13 h 16

En cette belle journée du mois d’août, Amiens était une ville pleine de vie. La foule se faisait de plus en plus abondante. Les enfants comme les adultes se regroupaient, riaient aux éclats, dégustaient une glace, s’abreuvaient en terrasses tandis que les touristes admiraient toute la beauté des architectures de la ville. Ce n’était guère étonnant de voir autant de monde au centre-ville après un mois de grisaille et de pluie torrentielle.

Sandra, une jeune femme brune aux yeux noisette, profita de ce temps ensoleillé pour boire un verre au Dés lancés – le seul bar à jeux du coin –, accompagnée de son meilleur ami Milo, un grand châtain aux yeux bleus. Sandra et Milo s’étaient rencontrés lors de leur 3e année de licence à la faculté des arts. Depuis, ils ne s’étaient jamais quittés et se rendaient régulièrement au Dès lancés dès que l’occasion se présentait. Car, en plus de partager une passion commune pour l’art, ils adoraient jouer aux jeux de société ainsi qu’aux jeux de rôle.

— Aaaah, le soleil ! Mon amour de toujours ! s’exclama Sandra avec une immense joie, guettant le serveur qui servait deux bières brunes aux deux jeunes hommes installés à côté d’eux.

— Je n’aime pas trop la chaleur, avoua Milo, mais j’admets que le soleil me redonne le moral. Ces derniers jours étaient assez déprimants… Pluie, nuages gris, ciel gris, vent, tempête…

— Déprimant ? La pluie n’est rien comparée aux collégiens. Enseigner à ces petits monstres, ça, c’est déprimant !

— Tu exagères. Ils sont adorables, répondit Milo avec une pointe d’ironie.

Sandra le dévisagea puis soupira.

— Franchement, reprit-elle, comment tu fais pour continuer dans ce domaine ? Construire des séquences par rapport aux notions du programme, supporter la pression des inspecteurs, se procurer nous-même le matériel, se faire passer pour zézette en ramassant des cartons dans la rue ! Sache que je t’admire, cher ami. Je suis bien contente d’avoir quitté tout ça pour l’administration. Je me sens bien mieux depuis.

— Tu as oublié de mentionner qu’on devait faire le « gendarme » en classe, ajouta son meilleur ami d’un air amusé.

— Et ça te fait rire… Les générations futures iront de plus en plus mal… Les jeunes seront de moins en moins attentifs. Surtout avec les réseaux sociaux qui ne font que les abrutir. Tiens ! Ça me rappelle qu’avant de démissionner, j’ai accepté qu’une de mes élèves utilise son portable en cours pour son projet. Grossière erreur ! Il se trouve que cette demoiselle en a profité pour aller sur TikTok. J’ai eu le temps de prendre le téléphone pour voir ce qu’elle regardait. Tu veux savoir ce qu’elle regardait ?

— Je suis curieux de savoir.

— C’était des gens bourrés en train de chanter. C’est ridicule.

— Ahaha ! C’est vrai que c’est ridicule, mais que veux-tu ! On doit vivre avec tout ça maintenant. Enfin bref, nous sommes ici pour nous divertir, et non pour parler de mon formidable métier d’enseignant.

— Tu as raison, excuse-moi. Elle est où ta chérie ? À ce rythme-là, on va avoir commencé notre deuxième verre avant son arrivée.

— Candice ne va pas tarder. Elle vient de m’envoyer un message pour me prévenir qu’il y aura David, Cyril et Frederik, dit Milo en faisant signe au serveur d’approcher pour lui commander six verres de cidre doux.

— Qui sont David, Cyril et Frederik ?

— Des doctorants en informatique. Candice les a rencontrés lors d’une soirée « jeux de société » organisée par la déléguée de sa promo. D’après elle, ils viennent aussi ici, mais tous les jeudis soir.

— C’est super ! Je sens qu’on va bien s’amuser.

Cinq minutes plus tard, Candice arriva aux côtés de ses camarades. Ils se présentèrent rapidement avant de s’installer confortablement sur les fauteuils en osier, en face de Sandra. Joe, le responsable du bar, leur emboîta le pas et déposa les six verres de cidre sur la table. De premier abord, Joe – aussi surnommé le dragon en raison de ses nombreuses victoires – intimidait tant par sa carrure imposante que par sa longue barbe brune semblable à un membre des All Blacks. Mais en réalité, c’était un homme drôle, aimable et serviable. Un homme grandement apprécié par sa clientèle.

— Tu ne veux pas jouer avec nous ? lui demanda David. On compte tester les nouvelles extensions du Munchkin.

Le Munchkin était un jeu de société connu, où les joueurs devaient incarner des personnages de jeux de rôles. L’objectif étant de collecter des objets magiques et d’augmenter le niveau du personnage incarné le plus rapidement possible, et ce, en choisissant d’aider ou de trahir ses camarades au cours de la partie. Sandra appréciait particulièrement ce jeu au point de le réclamer à chaque fois qu’elle se rendait au Dès lancés avec Milo et ses amis.

— J’aimerai bien ! Mais j’ai pas mal de boulot, répondit Joe en lui faisant un clin d’œil. Je ne tiens pas à me faire disputer par le patron.

— Mais mec, tu es le patron !

— Le patron a beaucoup de travail. Une prochaine fois, c’est promis.

À ces mots, celui-ci regagnason bar et prépara des verres de mojito pour un groupe de jeunes installé sur la plus grande table de la terrasse. Habitués des lieux, ces derniers s’amusaient bruyamment au jeu du Loup-Garou version Harry Potter.

***

Au même moment, dans une petite pharmacie située près de la gare d’Amiens, Alexie préparait des piluliers pour une maison de retraite. En voilà onze. Plus que six. Elle vérifia une ordonnance, prépara les médicaments nécessaires, puis se mit à remplir le douzième pilulier de l’après-midi.

Pharmacienne depuis maintenant 5 ans, Alexie adorait sa profession et était particulièrement sensible au bien-être des patients. « Tu es beaucoup trop impliquée dans la vie des gens », lui répétait sans cesse Annie, sa responsable. Mais elle s’en moquait. Après tout, cette sensibilité faisait partie de sa personnalité. Une personnalité qui faisait d’elle une personne humaine, une personne appréciée par ses collègues de même que par l’ensemble de ses patients.

— Alexie ! On te demande.

— J’arrive, répondit-elle en s’approchant du comptoir pour accueillir une vieille dame âgée d’une soixantaine d’années. Alexie la reconnut immédiatement. Il s’agissait de Mme Petitbois qui se rendait à la pharmacie une fois par mois pour le traitement de son mari atteint d’épilepsie.

— Bonjour, Mme Petitbois, comment allez-vous ?

— Très bien merci. Je suis venue à pied aujourd’hui.

— Vous avez eu raison, il faut savoir profiter du beau temps.

Alexie lui tendit un sac contenant deux boîtes de Trileptal, de Keppra et d’Epitomax, soigneusement préparé à l’avance.

— Merci, ma p’tite fille, vous êtes bien gentille, dit la vieille dame qui réceptionna le sac de médicaments. Je vous dis à bientôt.

— À bientôt. Prenez soin de vous.

Avec bienveillance, Alexie regarda Mme Petitbois sortir de la pharmacie d’un pas lent, avant de retourner dans la réserve pour se faire un café serré. Elle alluma la machine à expresso, inséra la dosette, disposa sa tasse, appuya sur le bouton magique et but son café tout en naviguant sur Facebook à l’aide de son smartphone. C’est en scrutant ses actualités qu’elle tomba par hasard sur une publication de Sandra datant du 1er août.

Je remercie toutes les personnes qui ont souhaité mon anniversaire.

Je vous fais de gros bisous !

À cet instant, Alexie prit conscience qu’elle avait oublié de souhaiter l’anniversaire de Sandra il y a trois jours. Merde… Quelle idiote je fais ! Elle décida alors de lui envoyer un message d’excuse, espérant que cette dernière ne lui en veuille pas.

***

Brrrr Brrrr Brrrr !

Sandra sentit sa montre connectée vibrer sur son poignet alors qu’elle était en pleine partie de Munchkin avec ses amis. Elle jeta quand même un rapide coup d’œil sur l’écran, constatant qu’elle avait reçu un message de son amie Alexie. Bien qu’elles se connussent depuis près de huit ans, elles ne s’étaient pas revues depuis trois longues années. Cet éloignement a toujours suscité chez Sandra une profonde tristesse. Cette tristesse laissait maintenant place à la joie de constater qu’Alexie ne l’avait pas oubliée.

— Je me demande ce qu’elle a pu m’envoyer. J’espère qu’elle va bien. Pensa-t-elle.

— Sandra, c’est à toi de jouer ! s’exclama Milo.

— Oups, pardon. J’aurais voulu avoir le temps de lire son message. Je suis trop impatiente de voir ce qu’elle m’a écrit. Je décide de combattre ce boss avec l’aide de Candice. Je lui promets deux trésors sur trois. Alors ? Qu’en dis-tu ?

— J’accepte. C’est parti pour vaincre ce fameux nez flottant à l’aide de mon fusil à fission ! répondit Candice en imitant le geste d’une personne qui tirait avec une arme à feu.

— Merci Candice. C’est toujours un plaisir de collaborer avec toi ! s’exclama Sandra en se prêtant au jeu. Vivement que la partie se termine pour que je puisse lire son message.

***

— Toujours pas de réponse, constata Alexie qui regarda son téléphone une heure plus tard.C’est possible qu’elle ne me réponde même pas…

— Tu parles toute seule à voix haute maintenant ? C’est sûrement la vieillesse. Vingt-huit ans quand même ! Ce n’est pas rien !

— Alyssa ? Je ne t’ai même pas entendu entrer dans la réserve.

— C’est normal, tu avais la tête dans les nuages. Quelque chose te tracasse ? Tu veux m’en parler ?

Alyssa – préparatrice en pharmacie et pâtissière de son temps libre – était la collègue la plus proche d’Alexie. Elles avaient pour habitude de se confier l’une à l’autre lors de leur pause-café et de blablater le mercredi sur Annie – la responsable de la pharmacie – lorsque celle-ci était en repos. Aux yeux d’Alexie, Alyssa était une véritable amie sur qui elle pouvait compter et demander conseil lorsqu’elle en ressentait le besoin.

— Et bien… Je ne peux pas m’empêcher de culpabiliser pour deux choses. Je n’ai pas seulement oublié son anniversaire… Je l’ai aussi abandonnée…

Alyssa rapprocha deux chaises qui se trouvaient au fond de la pièce et proposa à Alexie de s’asseoir près d’elle quelques instants.

— Lâche ces médicaments et raconte-moi tout.

***

Il était 18 h 05 quand Sandra et ses amis quittèrent le Dés lancés après trois longues parties de Munchkin remportées par Cyril.

— La prochaine fois, on pourrait tester le Codenames, proposa Milo. Il est sympa ce jeu.

— Oh oui ! J’adore Codenames ! s’exclama Candice.

— Je vous battrai encore à plate couture, haha.

— Ne fais pas le malin Cyril, je te parie 2 bières que tu perdras la prochaine fois, dit Frederik.

— Pari tenu !

Tous les six remontèrent la rue de Metz puis s’arrêtèrent devant le Beffroi place au Fil. Sandra admira – pour la énième fois – la beauté de cet édifice constitué de pierres blanches surmontées d’un clocher en pierre édifié. Malheureusement, les plus belles architectures de la ville étaient ignorées par l’ensemble de ses habitants, qui, trop préoccupés par leur vie quotidienne, ne prêtaient guère attention à ce qui les entourait. C’est triste, pensa-t-elle.

— Sur ce, je vous laisse. On se tient au courant ! Chaoooo.

— Salut les garçons, à très bientôt.

Cyril, Frederik et David firent un dernier signe de la main avant de s’éloigner. Milo et Candice se rendirent au Para’frit Place Gambetta tandis que Sandra prit le chemin pour rentrer chez elle à pied. Elle aurait voulu accompagner ses amis, mais ce restaurant n’était pas prévu dans son budget ce mois-ci.

À mi-chemin, au cœur d’une allée d’arbres alignés de chaque côté, Sandra chercha son téléphone engouffré au fond de son sac à dos. Elle le prit en main, le déverrouilla, puis toucha l’icône sous forme d’enveloppe pour pouvoir accéder à ses messages.

— Je peux enfin voir ce qu’elle m’a écrit, pensa-t-elle.

Coucou ! J’espère que tu vas bien.

Je te souhaite un joyeux anniversaire (en retard, désolé…).

Je suis impardonnable. J’en profite aussi pour m’excuser de ne pas avoir répondu à ton dernier message.

Je te félicite pour ton nouveau travail. Je suis fière de toi.

Bisous.

Alexie

— Comme si j’allais t’en vouloir pour si peu, pensa Sandra qui s’empressa de répondre à son amie, le sourire aux lèvres.

***

Après s’être longuement confiée à Alyssa durant sa pause, Alexie rangea les rayons de la pharmacie en ordonnant les boîtes de médicaments par catégorie. Ce n’est qu’à la fin de la journée qu’elle put regarder ses messages, découvrant ainsi la réponse de Sandra.

Coucou Alex,

Merci beaucoup ! Et ne t’inquiète pas pour si peu, je ne t’en veux pas du tout.

Ça arrive à tout le monde d’oublier une date d’anniversaire ou d’oublier de répondre à un SMS.

Je sais que tu reçois et lis mes messages.

C’est le plus important. Gros bisous.

Sandra

— Je ne m’éloignerai plus jamais de toi. Plus jamais, se promit Alexie en son for intérieur.

C’est ainsi que (re)commença l’histoire entre ces deux jeunes femmes, liées par un destin commun aussi tragique que féerique.

Chapitre 2

Nos retrouvailles

Le 16 août 2021, à Amiens. 13 h 06

Durant deux semaines, Alexie et Sandra échangèrent par SMS jusqu’à ce qu’elles se donnent rendez-vous dans une petite boulangerie locale nommée « Chouchous et Chouchoutes ». Située près de la gare d’Amiens, la boulangerie accueillait principalement les touristes et les bureaucrates des entreprises alentour. La décoration vintage ainsi que l’amabilité du personnel avaient conquis le cœur de Sandra qui s’y rendait chaque semaine pour pouvoir déguster sa tarte aux légumes accompagnée d’une Pana Cotta en guise de dessert, tel un rituel hebdomadaire.

Les deux jeunes femmes s’étaient installées près de la baie vitrée, ayant ainsi une vue sur la terrasse extérieure richement décorée de guirlandes en papier coloré.

— Merci pour l’invitation. Ça me fait vraiment plaisir de te voir, dit Sandra en esquissant un large sourire, Tu n’as pas changé… Tu es toujours aussi séduisante.

De ses 1m68, Alexie avait un visage doux et harmonieux, inspirant naturellement la confiance des personnes qu’elle croisait. Ses courts cheveux bruns s’associaient parfaitement à la couleur de ses yeux marron, et son sourire était si séduisant qu’il pouvait faire fondre le cœur de n’importe quelle prétendante.

— Ce n’est pas grand-chose, voyons, répondit Alexie qui sourit à son tour. Je tenais à me faire pardonner pour avoir oublié ton anniversaire.