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Le manifeste de l’action – Dynamique de développement uniformisé est un recueil de quelques solutions utiles au développement de l’Afrique. Sur la base de huit secteurs clés, l’auteur propose des voies que pourraient suivre certains pays africains pour rattraper le retard qu’ils ont. Par une approche méthodique, les suggestions prennent toujours en compte le facteur environnemental pour que l’émancipation souhaitée soit uniformisée, pour qu’elle profite aux hommes et à la nature.
À PROPOS DE L'AUTEURE
Ex-député junior Unicef,
Claude Bana a très vite été interpellé par la question environnementale. Après des études dans ce domaine, il puise dans ses compétences pour proposer des solutions concrètes aux problèmes de l’Afrique.
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Seitenzahl: 517
Veröffentlichungsjahr: 2022
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Claude Bana
Le manifeste de l’action
Dynamique de développement uniformisé
Essai
© Lys Bleu Éditions – Claude Bana
ISBN :979-10-377-7602-0
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Au commencement était l’Afrique. Le continent africain a toujours fait l’histoire et, de ce fait, est toujours entré dans l’histoire. C’est donc avec beaucoup d’humilité que nous parlons de l’Afrique. Depuis l’aube des temps, l’Afrique s’est toujours illustrée à travers son histoire, ses actions, sa culture, etc. Les différentes périodes oppressives ont quelque peu ralenti la dynamique dans laquelle l’Afrique était lancée.
En consultant l’histoire, nous nous rendons compte qu’une bonne partie des concepts philosophiques et même mathématiques ont pris naissance sur le continent africain. Le caractère pacifique de l’Africain d’antan l’a poussé à partager ses connaissances avec le reste du monde. Cependant, les relations n’étant pas que cordiales, des conflits ou luttes d’intérêt se sont révélés au fil des siècles. Sans enfoncer le couteau dans la plaie qui peine à cicatriser, nous devons tout de même retenir que les différentes périodes oppressives ont contribué à la situation actuelle de l’Afrique. Étant victimes d’une situation dont les acteurs ne sont plus, nous devons panser les plaies de ce passé en nous tournant vers l’avant, mais en n’oubliant pas. Le sous-développement dont sont victimes certains pays africains est le résultat des relents de domination des périodes préindépendances.
La rédaction de cet ouvrage s’inscrit donc dans une démarche de relèvement du continent africain. Notre approche, bien qu’étant différente, s’inscrit dans une forme de continuité du combat mené par certains intellectuels africains. Bien entendu, nous n’avons pas la science infuse mais nous apportons une contribution au relèvement de l’Afrique à travers une approche totalement différente.
Contextuellement, il s’agit d’éveiller ou de réveiller les populations africaines, mais aussi de proposer des solutions concrètes pour nous sortir du sous-développement.
Avec l’avènement des nouvelles technologies de l’information et de la communication, nous pouvons nous informer et nous faire une idée de notre histoire. Naïvement, un enfant qui naît et se retrouve dans un état de misère inexplicable, évidemment, en grandissant, se pose la question de pourquoi autant de misère ? Évidemment la cible la plus facile à toucher c’est l’État, ou plutôt les politiques en exercice, mais il faudrait nuancer l’analyse et se dire qu’il y a des causes plus profondes. De façon factuelle, les politiques en place sont responsables de la situation de leurs pays, bien souvent parce qu’ils jouent le jeu des ex-puissances coloniales. Cet état de choses nous fait croire qu’il y a toujours des relations de subordination et même de paternalisme entre ces deux parties.
Avant donc de nous engager dans des approches visant à solutionner les problématiques locales sur le plan africain, il est impératif de nous affranchir de ces relations de domination et même de néocolonialisme.
Le contexte de cet ouvrage s’inscrit donc dans l’ère du temps où l’Africain a pris conscience de son état actuel, et de la nécessité de s’en extirper. Les objectifs de ce manifeste sont donc nombreux et définissent notre apport au relèvement de l’Afrique.
Au départ, le manifeste de l’action intervient à une période où il y a une perte de certaines valeurs de base et nécessité de refaire un retour aux sources, définissant même « la norme ».
Bien entendu, parler de norme peut s’avérer relatif en fonction des sociétés et des cultures, mais nous faisons référence à une norme universelle. L’objectif principal de notre ouvrage est le développement uniformisé.
Nous pouvons remarquer qu’en Afrique, le développement est concentré généralement dans quelques grandes villes, laissant à l’abandon le reste du pays. Rétablir une certaine justice sociale est notre objectif principal, dans cet ouvrage. C’est pourquoi nous définirons des approches visant à fournir des « essentiels » aux différentes populations africaines.
Pour atteindre notre objectif de développement uniformisé, nous sollicitons la participation de toutes les forces vives du continent. En effet, le développement c’est une affaire de tous, et cela commence par un certain état d’esprit. Nous ne pouvons aspirer au développement si nous ne prenons pas conscience de notre état actuel et mettions en place des stratégies pour nous en sortir.
La condition sine qua none pour atteindre notre objectif de développement uniformisé c’est la structuration. Nous devons nous structurer à tous les niveaux, de la base au sommet. À travers une structuration pyramidale, nous pouvons nous organiser et définir nos idéaux. Les idéaux africains se trouvent dans les valeurs qui tendent à se perdre. En effet, l’Africain d’antan avait un rapport fort avec la nature et le Divin. Il est donc essentiel de revenir à des valeurs saines de préservation de la vie. Préserver la vie c’est adopter une certaine moralité, définir un cadre de vie qui respecte l’homme et son environnement. L’objectif est de canaliser les énergies humaines, sans toutefois les contraindre. Il s’agit tout simplement de valeurs qui respectent la vie, entre autres les bonnes mœurs, le partage, l’entraide, etc.
Sans toutefois nous attarder sur les différents idéaux au niveau africain, nous retiendrons que notre objectif est de revenir à des valeurs saines et corriger la trajectoire qui est prise actuellement dans le développement de l’Afrique.
De plus, l’objectif de notre ouvrage est aussi de favoriser l’engouement autour des problématiques locales et y mener des réflexions poussées.
Nous nous sommes quelque peu endormis, ayant oublié la science, donc la cogitation autour de nos problématiques quotidiennes. Pour solutionner de façon efficace nos problématiques, nous devons faire un retour aux sources, c’est-à-dire, la culture originelle. La culture est donc une donnée essentielle, dans la résolution des problématiques au niveau Africain. Quand nous parlons de culture ici, il s’agit de culture scientifique ou de scientificité culturelle. Nous ne devons plus voir notre culture comme rétrograde, mais comme essence même de notre développement. Les approches, ici, se veulent canalisées. Nous devons entrer dans la modernité avec notre culture car, objectivement, toute société qui a connu un développement véritable s’est d’abord tournée vers ses valeurs culturelles.
Le modernisme, dans notre vision de développement, ne signifie pas l’acceptation de tout et n’importe quoi. Pourquoi au nom de pseudo-libertés (libertinages) venues d’ailleurs l’Afrique accepterait tout et n’importe quoi ? Le modernisme au niveau africain doit être canalisé.
Le troisième objectif, qui est lié aux deux objectifs précédents, est la croissance économique forte du continent africain. Les conditions exécrables de vie actuelles de certaines populations africaines, nous ont poussés à mener des réflexions sur le développement économique. Au départ, pour sortir de notre situation économique actuelle, nous devons valoriser les potentialités locales. Il s’agira de nous servir de nos ressources, les transformer et en tirer une valeur économique. Globalement, nous devons sortir de l’amateurisme et passer à une professionnalisation des différentes activités économiques. Pour terminer, notre objectif final est la préservation de notre environnement.
Nous avons décidé d’allier développement économique et préservation de l’environnement. Le choix a été porté sur un développement qui associe l’homme et la nature. Cette osmose entre l’homme et son environnement doit être marquée par la prise en compte de tous les aspects environnementaux dans nos réalisations.
Le manifeste de l’action définira donc une approche originale sur le développement à travers huit secteurs clés.
En effet, après réflexions poussées, nous avons abouti au choix de huit secteurs qui seront à relever prioritairement au niveau africain. Les huit secteurs identifiés sont : l’éducation, la santé, l’agriculture, l’eau, l’énergie, les déchets, les infrastructures et l’innovation technologique.
L’un de nos objectifs étant la préservation de l’environnement, nous avons placé ce secteur (environnement) comme fil conducteur de notre vision de développement. Bien qu’étant succincts sur les propositions au niveau économique, la vision que nous avons entend relever économiquement le continent africain. À cet effet, des solutions économiques ont été définies dans le chapitre final, liées à la nouvelle économie du développement.
La pensée qui ne conduit pas à l’action ne vaut pas grand-chose, et l’action qui ne procède pas de la pensée ne vaut rien du tout.
Georges, Bernanos
Éduquer c’est transmettre certaines valeurs, au-delà du savoir purement scientifique.
L’éducation s’avère donc être la base même de tout développement, qui se veut cohérent et uniforme. Partant des considérations selon lesquelles il existe plusieurs cultures, et qu’aucune ne devrait être considérée meilleure par rapport à une autre, nous pouvons légitimement penser que l’éducation, ou la transmission du savoir, doit s’adapter à chaque culture qui est représentée par un groupe d’humains. L’universalité des sciences nous rappelle que celles-ci sont non modifiables, dans leur essence même, mais sont évidemment adaptables à chaque environnement socioculturel et peuvent donc, de ce fait, être adaptées dans chaque société pour résoudre les problèmes qui peuvent s’y poser.
Nous avons choisi de mettre ce pilier qu’est l’éducation comme base même de notre vision de développement.
Les pays africains, pour la plupart, sont héritiers d’un système éducatif colonial qui est calqué souvent sur le modèle occidental. Pour comprendre la difficulté d’avoir un système éducatif performant, et adéquat, il faudrait déjà déterminer quelle est l’utilité de l’éducation ou, vulgairement, pourquoi allons-nous à l’école ?
Comme affirmé précédemment, l’éducation n’a pas que pour but de transmettre le savoir scientifique. À ce savoir scientifique sont associées des valeurs qui sont généralement indissociables de celui-ci. Accorder une place importante à l’éducation est la base même d’une société qui se veut organisée, développée et éduquée. L’éducation constitue le socle de toutes les autres stratégies de développement. Avoir un système éducatif performant est garant d’un développement certain et d’une société stable, mais aussi évolutive.
Les modèles occidentaux d’éducation se sont adaptés aux réalités occidentales, et sont à chaque fois repensés pour s’adapter aux évolutions du temps. Malheureusement, en Afrique, le système éducatif est resté quelque peu figé malgré les changements de noms de systèmes. Le problème est le manque de réformes profondes qui rompraient avec une façon de faire ancienne, et inadaptée, non seulement à l’ère actuelle mais aussi aux réalités socioculturelles.
Repenser notre système éducatif s’avère impératif à l’ère actuelle. En effet, le système actuel est en perte de vitesse, et se voit même dévalorisé à cause de son manque de pertinence et son inadaptation aux réalités modernes. Élèves et étudiants sur le continent africain, en particulier et dans les pays où est encore appliqué ce modèle éducatif incohérent et inadéquat, n’ont pas assez de visibilité ou de perspectives réelles après leurs études, qui sont plus théoriques que pratiques et souvent avec des contenus inadaptés à la socioculture locale.
Nous avons mis en place une série de réflexions, en vue de contribuer au relèvement du système éducatif africain, et lui redonner une image plus belle. C’est pourquoi, nous entamerons cette série de propositions par des éléments relatifs à une réforme profonde.
Avant toute chose, l’éducation qui constitue la fondation de notre vision de développement doit être valorisée de façon uniforme, sur chaque territoire national. Nous partons d’un principe simple qui veut que pour qu’il y ait équité, nous devons avoir les mêmes bases de départ. Évidemment, cela implique plusieurs autres contraintes, notamment liées aux infrastructures, au personnel éducatif et aux conditions de vie en général. Chaque contrainte aura un début de solution dans ce chapitre, ou un autre, en fonction de la nature de la contrainte.
Il n’est pas surprenant de voir des disparités de niveaux au sein d’un même territoire national. Cela est dû essentiellement à une transmission du savoir non uniforme. Par exemple, on retrouve des localités où il y a un déficit en enseignants qualifiés. Les élèves accumulent ainsi des lacunes et sont finalement comparés à d’autres de leurs compatriotes à travers les examens nationaux, sur une base qui n’est pas équitable. Donc, nous prônons une éducation uniformisée sur toute l’étendue d’un territoire national. Comme nous l’avons dit, cela passe par la levée de certaines contraintes. Le développement que nous visons est un développement uniformisé qui fournit des essentiels à toutes les populations, de façon à permettre le bon vivre partout où nous nous trouvons sur un territoire national. Évidemment, ce n’est pas par la sanction administrative qu’on résoudra le problème de manque d’enseignants dans les zones enclavées. Déjà, dans un premier temps, mettre en place des mesures incitatives, par exemple prévoir des primes spéciales pour ceux des enseignants qui rejoindraient ces zones enclavées. D’aucuns diront que c’est un devoir que d’enseigner, quel que soit la localité, cela est en partie vrai, mais nous ne devons pas voir un seul côté de la médaille. En effet, il faut se dire que l’enseignant doit aussi être mis dans des conditions idoines, pour qu’il puisse transmettre le savoir de façon optimale. Ces primes incitatives ne serviront qu’à améliorer les conditions de vie de ces enseignants, et permettre une meilleure transmission du savoir. Évidemment, ce sont des mesures provisoires, le temps de résoudre le problème de façon profonde.
Au-delà des mesures incitatives, comme affirmé précédemment, il faudrait que chaque éducateur ait à cœur de transmettre avec passion son savoir. Le relèvement d’un pays n’est pas l’affaire d’une seule personne, mais de tous, nous devons revenir à des valeurs plus saines, qui mettent en avant l’intérêt général.
L’uniformisation de l’éducation qui doit donc être effective au sein d’un territoire national, favoriserait non seulement l’émergence des talents, mais gommerait aussi les inégalités sociales. En effet, pour juger deux élèves, il faudrait que ceux-ci aient eu des bases identiques.
Nonobstant les aspects liés à l’enclavement de certaines localités, l’uniformisation de l’éducation pourrait aussi résoudre des problèmes comme ceux liés aux équilibres régionaux. Outrepasser le mérite à la faveur d’un équilibre régional est une véritable bombe à retardement. L’on ne peut prendre ou faire représenter l’ensemble des régions sous le prétexte fallacieux qu’on favorise la paix et la cohésion sociale. La solution à ce problème est l’uniformisation de l’éducation qui est garante de l’équité et du mérite. Comment donc réformer profondément le système éducatif en Afrique ?
Réformer c’est apporter des modifications ou des changements profonds en vue d’une amélioration. Les systèmes éducatifs actuels en Afrique, pour la plupart, souffrent d’un manque de cohérence entre les enseignements prodigués et les réalités socioculturelles. Aussi, entrevoir des réformes sur le plan éducatif revient à s’attaquer aux problèmes de fond, qui minent l’éducation et le développement en Afrique. Nous avons tous droit à une éducation de qualité et uniformément dispensée. Les stratégies de relance économique au sein d’un pays ont pour base l’éducation et la formation. Nous ne pouvons envisager un développement véritable si nous n’avons pas un système éducatif performant. Naturellement, la fondation déterminant la solidité d’une structure, il faudrait commencer par la base forte et solide, et migrer vers le sommet pour consolider notre idéologie de développement véritable, durable et uniformisé.
Par éducation de base, nous voyons tout ce qui a trait à l’éducation de l’enfant depuis la crèche ou la maison, jusqu’à la dernière année du primaire. Nous savons que c’est pendant le bas âge que le cerveau à une forte propension à accumuler un maximum d’informations et de réflexes, qui déterminent le plus souvent le devenir d’un adulte, sur bien des plans.
Agir donc sur la base est déterminant pour les futures générations adultes. Une éducation ratée dès la base, c’est un citoyen mal outillé pour affronter les réalités de la vie adulte. Le but n’est pas de voler l’enfance des citoyens d’un pays, évidemment non. Nous pensons que les enfants doivent être épanouis et libres, mais cela doit se faire dans un cadre sain. Nous devons encadrer les enfants en laissant libre cours à leur créativité, cela passe, premièrement, par la stimulation de leur éveil.
Les éducateurs doivent être formés à la stimulation de l’éveil et la créativité des enfants. En effet, les enfants doivent être heureux d’apprendre et ne pas subir l’éducation et les enseignements comme des peines ou des corvées.
Pour un résultat probant, l’on peut se servir des expériences vécues dans d’autres pays, mais aussi mener des études sur le plan local, à travers des échantillons représentatifs de la population nationale.
Comprendre les comportements de l’enfant est très important pour lui fournir un accompagnement adéquat dans son cheminement scolaire. Pour permettre la compréhension de ces comportements et ces agissements, la pédopsychologie s’avère importante et capitale. Nous ne pouvons adopter des méthodes étrangères d’enseignements sans comprendre si cela est adapté aux enfants, dans un contexte différent. Nous pouvons donc nous servir des méthodes éducatives étrangères en les adaptant au contexte africain, et pourquoi pas à travers des études, théoriser sur de nouvelles méthodes d’éducation, plus stimulatrices de la créativité et de l’éveil. Nous devons comprendre que les réalités diffèrent et nous ne devons pas nous adapter aux méthodes d’enseignement venues d’ailleurs, mais les adapter à notre contexte. Éduquer un enfant revient donc à comprendre ce qui est adapté pour lui et son épanouissement. Il ne s’agit pas de gaver l’enfant de connaissances inutiles et incohérentes avec son âge et son développement cognitif. De prime abord, nous suggérons une formation plus adaptée pour les éducateurs, qui passera inéluctablement par des études comportementales des enfants, pour déterminer ce qui est adapté à leur éveil et leur croissance.
Au-delà de la formation des éducateurs et des études comportementales des enfants, il faudrait urgemment revoir les infrastructures éducatives depuis la base. En effet, un cahier de charges réactualisé devrait être mis en place pour déterminer quels sont les « essentiels » nécessaires à l’ouverture d’une institution éducative de base. Il ne s’agit pas de créer une école pour remplir un agenda ou une promesse électorale. L’ouverture d’une école doit répondre à des critères bien précis, dont nous pouvons énumérer quelques-uns :
L’espace destiné à accueillir l’école doit être suffisant pour contenir les infrastructures scolaires, mais aussi les aires de jeux, de sports et de restauration ;
Les infrastructures doivent répondre à certaines normes en termes d’architecture. En effet, l’on ne peut continuer de construire des écoles non visuellement agréables, pas suffisamment solides et mal pensées. L’Afrique regorge d’architectes et de ressources du sol et du sous-sol importantes pour permettre de réaliser de belles œuvres architecturales. C’est aussi là la vitrine d’un pays ;
Prévoir des infrastructures d’accès à l’eau et assainissement (toilettes décentes) ;
Le personnel enseignant ou éducatif doit être en nombre suffisant et avoir une formation reconnue de qualité ;
Les élèves ne doivent pas dépasser un certain effectif, pour permettre un suivi général et personnalisé de tous les élèves ;
…
Les infrastructures constituent le premier point d’ancrage en matière d’éducation. Nous devons offrir un cadre correct et adéquat aux enseignants et élèves pour que ceux-ci puissent développer leur créativité. Force est de constater que plusieurs localités bénéficient d’écoles, qui ne sont des écoles que de nom.
Nous ne pouvons pas attendre d’une jeunesse mal formée et mal encadrée, des miracles, ou de rivaliser avec la jeunesse issue d’autres continents où ces problèmes basiques ne se posent pas.
Commencer la résolution des problèmes par la racine est primordial, car pour être efficace dans la démarche, il faudrait avancer de façon structurée et cohérente.
Concomitamment aux infrastructures, le contenu des enseignements devrait faire peau neuve. Il ne s’agit pas uniquement du changement de manuels scolaires, mais d’un ensemble contenant à la fois le type de matières enseignées, la pédagogie utilisée, et surtout le contenu des différentes matières enseignées.
Sans faire une intrusion dans toutes les matières, nous souhaitons que les différentes matières enseignées aient une approche plus culturelle, c’est-à-dire des contenus qui tiennent compte de l’environnement socioculturel des élèves, sans être fermés à l’enseignement de l’histoire commune ou des valeurs communes. Chaque contenu d’enseignement devrait donc mettre en avant la culture du pays où cet enseignement est dispensé, mais aussi transmettre des valeurs universellement reconnues.
Nous pensons donc qu’on peut allier le savoir scientifique à la socioculture locale, ce qui est déjà le cas, mais dans une proportion insuffisante. L’enfant de bas âge assimile très facilement les choses essentielles qui lui sont enseignées. Aussi, faudrait-il trouver des méthodes adaptées pour un enseignement plus efficace. Nous rappelons qu’il revient à l’ensemble de la strate éducative de définir, de commun accord, ce qui devrait être enseigné aux élèves. La culture locale devrait donc occuper une place plus importante dans nos enseignements. Par culture, nous voyons tout ce qui se réfère à notre identité propre. Cependant, les modes de communication ayant évolué, l’on ne peut continuer à se servir des méthodes archaïques pour dispenser les cours.
Évidemment, avec la fracture numérique et les conditions exécrables de vie de certaines populations, difficile de s’arrimer aux standards internationaux en matière de supports de communication pour l’éducation. Néanmoins, nous n’allons pas nous laisser nous démoraliser par le manque de matériel didactique. En effet, comme toute chose qu’on entreprend, il faut de la volonté et des efforts. Dans le cas de l’Afrique, il faut justement se donner des moyens pour atteindre cet objectif d’éducation uniformisée.
Nous avons déjà émis des propositions relatives à l’ouverture d’une école au sein d’une localité ou quartier d’une ville. Au-delà de ces conditions, nous devons réfléchir par rapport à notre environnement et adapter la réflexion à la situation qui se pose. Par exemple, pour les localités éloignées des grandes villes, celles-ci doivent bénéficier d’infrastructures innovantes, justement adaptées à leur environnement. C’est par exemple le cas des écoles en zones sahéliennes ou là où le climat est chaud.
Nous pouvons donc réfléchir à créer des bâtiments qui régulent la température et qui sont autonomes en énergie, ce qui permettrait de mettre en place des centres multimédias au sein de chaque établissement.
Le problème n’est pas toujours financier, il réside principalement au niveau de la gestion et des réflexions effectuées en amont d’un projet ou d’une réalisation. Les matériaux existent, la compétence peut être créée, et la main d’œuvre qualifiée peut être formée. Dans cette perspective d’amélioration des conditions d’éducation pour tous, nous devons mener des réflexions poussées sur la nécessité d’un relèvement à tous les niveaux en passant par la base, mieux éduquée et mieux formée.
À l’ère actuelle, nous ne devons plus seulement attendre des dons pour pouvoir faire fonctionner nos établissements. Nous pouvons réduire la fracture numérique en nous servant de réflexions poussées sur notre environnement socioculturel. Comment comprendre que certains élèves (pour ceux qui y arrivent) ne découvrent les projecteurs qu’à l’université ? Évidemment, le relèvement du secteur de l’éducation va conjoncturellement avec le relèvement d’autres secteurs. C’est pourquoi cette vision ou idéologie de développement est un ensemble qui fonctionnera simultanément pour relever les secteurs clés, en vue d’un développement véritable.
Avec l’évolution de la technologie, nous avons besoin d’utiliser ces nouveaux supports de communication à bon escient. Pour commencer, chaque établissement, quel qu’il soit, devrait posséder des vidéos projecteurs, des ordinateurs et une connexion internet. Ce n’est pas une vision idéaliste, mais du pragmatisme et de la volonté tant politique que citoyenne.
Les pouvoirs publics devraient donc travailler à la réduction de la fracture numérique, déjà en offrant une couverture complète du réseau internet sur toute l’étendue d’un territoire national. Par exemple, avec les smartphones actuels, nous pouvons connecter un ordinateur au réseau internet et, avec un projecteur, diffuser des contenus adaptés aux élèves. Cela paraît peut-être simpliste, mais il faut de la volonté.
Les nouvelles architectures des établissements doivent intégrer des caractéristiques nouvelles, notamment l’ergonomie, la production d’énergie (de façon provisoire ou pérenne), un accès à l’eau et aux infrastructures d’assainissement.
Nous devons passer à un mode d’éducation 2.0, qui est pensé en amont et qui prévoit les évolutions de populations et même d’époque.
Il s’avère donc essentiel de rattraper ce retard accumulé depuis des années en termes d’éducation, et trouver des solutions adaptées pour réduire la fracture numérique au sein des établissements.
Les premières valeurs qui font d’une personne un citoyen responsable, sont généralement transmises dès les premières années d’école. Aussi, l’éducation civique doit occuper une place très importante dans l’éducation de l’enfant. Apprendre le civisme aux élèves n’est pas une tendance archaïque, au contraire, elle est intemporelle.
L’enfant, ou le jeune élève, doit, dès le bas âge, connaître les valeurs essentielles des symboles nationaux tels que : les emblèmes nationaux, l’amour de son pays, ou le patriotisme, mais aussi les valeurs telles que l’hygiène et la salubrité, l’intérêt général, etc. À travers la sensibilisation, les élèves de bas âge pourront mieux intégrer ces valeurs essentielles qui font de nous des citoyens responsables et patriotes. Lorsqu’on connaît la valeur d’une chose, on aura du mal à détruire cette chose, ce qui sous-entend que la sensibilisation sur les sujets essentiels est nécessaire pour inculquer les notions de « valeurs » aux citoyens.
Nous le répétons, le civisme doit être enseigné dès le bas âge pour produire des citoyens exemplaires pour demain. Ce civisme doit intégrer nécessairement des valeurs d’efforts et de travail, ne pas se laisser aller à la facilité et au pessimisme. Malgré les difficultés, nous devons persévérer face aux situations difficiles, rester positifs et nous donner les moyens pour atteindre des objectifs, toujours dans un but commun qui dépend très souvent de la structuration et la cohérence dans l’action.
L’éducation moderne a besoin de supports de communication modernes. En effet, pour sensibiliser sur des questions essentielles, les éducateurs ont besoin de montrer ou d’illustrer leurs propos par des exemples concrets. Soyons pragmatiques, et analysons les choses.
À l’ère du numérique, les enfants ont besoin de s’ouvrir au monde dans un cadre sain et réglementé. Où voulons-nous en venir ? En effet, si on évalue le coût du manuel scolaire et ses changements au cours des années, il est logique de mettre sur la balance l’achat des tablettes numériques éducatives qui pourraient contenir ces livres en version numérique, et l’usage continu de ces manuels en version papier. De notre vision des choses, nous gagnerons à fournir à chaque élève une tablette numérique, à un niveau adapté, ce qui permettrait non seulement de lire les ouvrages au programme, mais aussi d’avoir de nouveaux contenus didactiques nécessaires à l’enseignement et l’éveil des élèves.
En poussant la réflexion plus loin, cela permettrait de créer des usines d’assemblage de tablettes et autres outils numériques, et permettrait aux développeurs de créer des contenus adaptés à ces tablettes, sous la tutelle évidemment du ministère de l’Éducation nationale. L’expérience pourrait être tentée à une échelle pilote et représentative, pour voir l’efficacité d’un tel programme.
Sans être un idéaliste « aveugle », il faut voir un projet ou une innovation comme un ensemble qui est lié d’abord à l’innovation elle-même, mais aussi à ses applications et corollaires.
Si nous pensons logiquement, pour revenir aux tablettes, cela permettrait une création d’emplois dans le secteur du numérique et de l’éducation. Des concepteurs et assembleurs de tablettes, jusqu’aux techniciens de réparation ou maintenance, en passant par les développeurs de contenus éducatifs.
Évidemment, nous ne pouvons continuer à nous lamenter, si nous ne nous prenons pas en main. Les évolutions se faisant à une vitesse phénoménale, nous devons avoir une jeunesse capable de répondre et participer à ces évolutions sur tous les plans.
La sensibilisation des élèves doit aussi tenir compte des évolutions du temps, tant sur le plan des supports de communication que sur des sujets d’actualité ou de tendances actuelles. En effet, le monde avec les grandes puissances ont compris les erreurs qu’ils ont commises en industrialisant tous azimuts les différents secteurs d’activités au détriment de l’environnement et sa protection. C’est pourquoi la tendance actuelle, qui est celle que nous prônons, vise à intégrer la protection de l’environnement dans tout processus de développement ou toute innovation. Il faut être plus respectueux de l’environnement.
Notre idéologie vise à protéger l’environnement en intégrant l’écoconception, dans tous nos projets. Nous nous servirons des erreurs commises par les grandes puissances, pour prôner un développement plus durable et plus humain. Nous avons donc pour devoir d’inculquer ces valeurs de protection de l’environnement, dès les premières années d’école. Sensibiliser nos enfants sur les enjeux liés à la protection de l’environnement est primordial. Au-delà de cette sensibilisation, nous devons créer des vocations dans ce domaine. En effet, nous avons cet avantage que notre environnement n’est pas très pollué, et nous ne sommes pas dans un schéma d’hyper industrialisation. De ce fait, nous avons une aubaine véritable, de ne pas tomber dans les pièges des grandes puissances de ce monde, en proposant des concepts nouveaux, éco compatibles. C’est un enjeu majeur, qui doit mettre nos cerveaux en ébullition et permettre des innovations, dans tous les secteurs d’activités. Notre but est donc de donner des rudiments aux élèves, pour laisser libre cours à leur créativité, et à des innovations. Sortir de ce pessimisme, qui nous rend improductifs, et limite nos capacités de réflexion est impératif. Nous devons nous éveiller, et oser, le tout dans la structuration. L’éducation étant donc la base de ce vaste projet, il faudrait renforcer son influence, et lui redonner des couleurs pour impulser une dynamique forte et cohérente au sein des pays africains. Participer donc à cette démarche est pour nous un devoir. Nous nous établissons donc comme vecteur de l’impulsion de ce souffle nouveau, à travers les réflexions que nous menons, sur les différents sujets en l’occurrence l’éducation. Passer à un mode d’éducation 2.0 est notre objectif, ce qui se fera donc à travers différentes propositions, en vue de réformes majeures et profondes.
L’uniformisation de l’éducation doit permettre, l’émergence de talents particuliers, de ce fait implique donc la notion d’orientation en fin du cycle primaire. En effet, avec une éducation uniformément dispensée, on peut déjà déceler des aptitudes particulières pour chacun des élèves. Aussi, loin de définir de façon stricte le devenir d’un élève ; l’orientation a pour but de permettre à l’élève un meilleur épanouissement à l’école. Pendant le cursus scolaire de base, c’est-à-dire le primaire, l’enfant aura tendance à être attiré par des matières spécifiques, bien que cela ne définisse pas de façon irrémédiable son orientation, ou ses choix de formation. C’est pourquoi nous insistons, sur les méthodes d’enseignement, et le contenu de ces enseignements. Pendant le cursus primaire, il est essentiel d’éveiller la curiosité des enfants, et favoriser leur créativité. Lorsqu’on parvient à déceler les facultés intrinsèques de chaque élève, on peut aussi lui donner une meilleure orientation en lien avec ces facultés. Évidemment, il ne s’agit pas d’imposer une orientation à un élève, mais de le conseiller et lui faire découvrir des opportunités d’orientations, en fonction de ce qu’il a pu développer comme capacités. Lors de la création des établissements post-primaires, à caractère technique, l’on considérait que ceux-ci étaient destinés aux élèves peu brillants, ou ayant des difficultés scolaires. Cette image qu’ont renvoyée les filières techniques a totalement conditionné les esprits à la fois des parents, et des élèves. Redonner une belle image à la filière technique s’avère essentiel si l’on veut former correctement les enfants. Considérer que les filières techniques sont pour les « ratés » c’est dévaloriser ces filières. Il est évident que, dans ces filières techniques, l’on apprend plus rapidement un métier et qu’on peut exercer au bout d’un cursus court de formation. Les éducateurs et autres conseillers d’orientation gagneraient donc à redorer l’image des filières techniques, et proposer une meilleure orientation aux élèves. Cependant, il faudrait aussi analyser, d’autres paramètres liés à la formation dans le secondaire, pour se prononcer définitivement sur une orientation. La formation dans le secondaire nous oriente un peu plus vers une formation professionnelle, ou un métier particulier. Aussi, nous devons réformer à ce niveau d’enseignement, pour permettre non seulement une excellente formation, mais aussi une orientation adéquate, pour l’après-secondaire. Que pouvons-nous donc proposer dans l’enseignement secondaire ?
L’éducation secondaire est celle qui commence de la première année du secondaire appelée 6e ou première année, jusqu’à la terminale, sanctionnée par un baccalauréat général, ou technique. À ce niveau d’éducation, les choses commencent à se préciser quant aux choix des métiers, ou orientations, dans le supérieur. Le constat que l’on peut faire du système éducatif au niveau du secondaire est assez alarmant. Au-delà de la baisse du niveau général, il y a une forme de laisser-aller, dont les torts sont partagés à la fois du côté des éducateurs, mais aussi du côté des élèves. Déjà au niveau des élèves, il y a une recrudescence non seulement de la violence, mais aussi de la délinquance juvénile. En effet, cet état de fait n’est que la résultante d’une fuite de responsabilités, tant au niveau familial qu’au niveau de l’éducation scolaire. Les parents ont démissionné de leurs devoirs d’éducation, au sein du cocon familial. Si l’on revient aux valeurs d’antan, les enfants de l’ancienne génération avaient quasiment un emploi de temps, qui distinguait les heures de divertissement, des heures d’études et de travaux ménagers. Aujourd’hui, avec l’avènement des nouvelles technologies, le temps destiné aux études a considérablement diminué, à cela est associée la délinquance juvénile, marquée par la consommation d’alcool, et autres stupéfiants, sans oublier le fait de sécher les cours. La prise des stupéfiants à un jeune âge entraîne une perte de la concentration au-delà des autres effets sanitaires plus dangereux. Parents et éducateurs, doivent reprendre leurs responsabilités et s’occuper de leurs enfants, tant au niveau familial que scolaire. Sans donner de leçons à quel que parent que ce soit, nous pensons qu’une régulation des appareils connectés, et autres écrans est nécessaire. Aussi, une meilleure définition ou répartition du temps doit se faire, pour permettre à l’enfant d’effectuer les tâches ménagères, se divertir, mais aussi réviser ses leçons et faire ses devoirs. Au niveau des éducateurs scolaires, un meilleur suivi doit se faire pour comprendre les élèves, et les recadrer le cas échéant.
En ce qui concerne, les éléments relatifs aux modifications des façons de faire, au niveau de l’éducation secondaire, nous commencerons évidemment par la base qui concerne les infrastructures. En effet, tout comme dans l’enseignement ou l’éducation de base, la création d’un établissement d’enseignement secondaire doit répondre à un certain cahier de charges. Par là nous voyons, les éléments suivants :
Superficie suffisante, pour accueillir l’ensemble des infrastructures (salles de classe, réfectoire, infrastructures sportives, infirmerie…) ;
Énergie électrique, eau potable, toilettes décentes… ;
Personnel enseignant en nombre suffisant, pour l’ensemble des matières ;
Pour le cas spécifique des établissements techniques, matériel pour la pratique en qualité et en quantité suffisante.
L’enseignement général, jadis destiné aux élèves un peu plus brillants, connaît une véritable perte de vitesse et une dévalorisation systémique, du fait des incongruités et autres dysfonctionnements qu’on y rencontre. Le problème, comme affirmé précédemment, est dû au manque de réformes profondes en lien avec les réalités actuelles. En effet, l’on ne peut continuer d’évaluer les élèves ou les enseigner avec des bases archaïques, et souvent en déphasage avec les réalités locales. Pour emboîter le pas aux propositions déjà faites, au niveau de l’éducation de base, nous pouvons remarquer que l’éducation secondaire a tout aussi besoin de réformes profondes. En ce qui concerne, les groupes de matières, pour chaque niveau d’enseignement, nous préconisons deux changements majeurs. Déjà au niveau du type de matières, nous devons réactualiser la liste de matières, autant au premier cycle, qu’au second cycle.
De nouvelles matières doivent être intégrées dans le cursus scolaire de chaque élève. Par exemple, l’environnement, l’informatique spécialisée, comme la programmation, les langues locales, l’histoire locale… Évidemment, il existe un large panel de modifications que nous pouvons faire au niveau des matières. Naturellement, ces modifications de matières vont de pair avec les contenus de ces différentes matières ; elles doivent avoir une approche plus culturelle, et en lien avec les réalités locales. En effet, l’on ne peut continuer à se gaver de théorie, peu applicable à nos réalités locales. Donc, nous recommandons, une approche plus culturelle des contenus. Nous rappelons, qu’il incombe aux éducateurs de tous bords, de statuer de commun accord sur le contenu de ces matières. Le deuxième changement majeur est lié, à la modification de la structuration des matières ; nous pensons qu’avec un accompagnement adéquat, et un suivi personnalisé, nous pouvons orienter les élèves vers des spécialisations, ou options précises. Pour être clair, nous proposerons des blocs de matières optionnels, dès la 6e ou la 4e selon le type d’options. Pour éviter une surcharge de matières pour chaque élève, nous proposons une base commune, et des options que chaque élève pourra choisir, en fonction de ses capacités intrinsèques, et ses aspirations futures. Par exemple au niveau de la classe de 4e, nous pouvons proposer un bloc plus orienté vers les sciences, et les nouvelles technologies, qui pourra comprendre hormis les langues ; la programmation informatique, la physique, la technologie (ce n’est qu’un exemple). Nous devons, véritablement nous asseoir et réfléchir, quelles peuvent être les options adéquates pour chaque classe de niveau, mais aussi pour les aspirations d’orientations. Les élèves ne doivent plus subir les enseignements, mais y participer de façon ludique, et avec passion pourquoi pas. Sortir de ce mode d’éducation contraignant et inadapté pour les enfants est impératif. Nous devons éviter la surcharge dans les matières, et permettre un épanouissement des élèves à l’école. Si nous pouvons nous résumer, nous devons revoir le listing des matières, à chaque niveau, ainsi que leur contenu. Par la suite, définir les options à chaque niveau, en rapport avec le suivi personnalisé de chaque élève.
Conjointement aux changements préconisés, nous pensons que l’orientation au niveau du second cycle doit se faire, déjà sur la base du niveau des élèves, mais aussi par rapport aux différentes options nouvellement créées. En effet, de nouvelles filières plus spécifiques devraient voir le jour. Par exemple, nous pouvons avoir au second cycle, une filière plus dédiée à l’informatique, une autre plus orientée environnement, etc. Cela permettrait aux élèves d’être plus épanouis dans leur cursus scolaire, et développer des capacités nouvelles dans chaque domaine. Aussi, cela implique ou permet la résolution du problème d’orientation à l’université, avec les effectifs pléthoriques, dans les amphithéâtres. Au-delà des problèmes liés aux différentes matières et leurs contenus, nous avons besoin de repenser les activités post et périscolaires. Les enfants doivent développer des habitudes saines, cela passe par la pratique du sport, le service civique, mais aussi le manger sain. Les enfants ont besoin de manger sainement, et être en bonne forme physique ; ce qui implique la création des réfectoires dans les lycées, et des équipements destinés au sport, particulièrement le sport en équipe. C’est pourquoi nous avons émis des suggestions quant à l’ouverture d’un établissement d’enseignement secondaire. Repenser, non seulement le type d’infrastructures, mais aussi la beauté architecturale et les équipements y associés est impératif. Le mode d’éducation 2.0, vers lequel nous devons migrer doit impérativement intégrer, une série de modifications nouvelles qui sont en adéquation avec les réalités locales. Nous devons poser des réflexions poussées, sur notre environnement éducatif, c’est une condition sine qua none pour le relèvement d’un pays. Sortons donc de l’improvisation et des actions curatives, nous devons anticiper et prévenir au maximum, pour un résultat certain.
L’échec scolaire intervient souvent lorsque l’élève a du mal à assimiler ses leçons, en dehors d’autres facteurs qui pourraient l’empêcher de suivre une scolarité normale. Les enjeux aussi de la nouvelle éducation 2.0 sont la réduction des échecs scolaires ; nous devons agir en amont pour réduire, et prévenir, les échecs scolaires. La mise en place des options permettrait déjà de réduire ces échecs, en mettant en valeur les points forts, ou les aptitudes particulières des élèves. Nous devons permettre à chaque élève de trouver sa voie, en jouant sur ses « points forts ». En effet, la mise en place des options permet, une orientation fonction des facultés intrinsèques de chaque élève. Prévenir le décrochage scolaire, et l’échec scolaire est aussi la mission de l’éducation. Nous devons trouver une solution, ou une orientation, à chaque élève. Sortir de cette image que renvoie l’école actuelle en Afrique, qui veut que, tous les élèves s’agglutinent vers un même secteur d’activité, car nous n’avons pas su leur donner des débouchés différents, pour leur vie professionnelle. Donc, nous devons diversifier les options dans l’enseignement général, pour combler les secteurs, qui sont en pénurie de main d’œuvre. Il est de notoriété publique que, l’un des problèmes majeurs en Afrique, c’est le manque de main d’œuvre qualifiée dans certains secteurs, non seulement pour assurer la maintenance des équipements, mais aussi pour innover dans ces secteurs. Nous avons donc, pour devoir de créer de nouvelles options, en lien avec les réalités locales, pour répondre aux différents manques de main d’œuvre, dans certains secteurs d’activités.
Toujours en lien avec la réforme du système éducatif, nous avons le mode d’évaluation des examens nationaux. En effet, au niveau des options définies par ailleurs, nous devons mettre en place un mode d’évaluation, plus en accord avec les capacités réelles des élèves. En effet, l’élève devrait être évalué sur une base commune de matières, et par la suite, lui permettre de choisir une série d’options, plus en lien avec ses aspirations futures. Par exemple un élève, qui passerait un baccalauréat en lien avec l’informatique, doit pouvoir justifier de certaines connaissances générales, mais aussi pouvoir choisir une série d’options sur lesquelles, il aura plus de chances de passer son examen. Évidemment, il ne s’agit pas de dévaloriser les examens, bien au contraire, il s’agit d’accompagner l’élève dans ses points forts. Comme affirmé précédemment, cela a un double enjeu, à la fois la réduction de l’échec scolaire, mais aussi le développement des capacités intrinsèques de chaque élève. En parallèle aux examens théoriques, nous avons aussi, la pratique dans l’enseignement général ; les élèves devraient déjà être formés à la pratique dans leurs cursus respectifs, il s’agit pour les élèves de se familiariser avec la chose pratique. Évidemment, cela pose le problème de logistique et matériel ; à cela nous répondons, qu’au-delà des moyens financiers, nous avons besoin de volonté et d’organisation. De nouvelles entreprises de fournitures d’équipements (fabrication) devraient voir le jour pour équiper les lycées. Avec de l’organisation, la structuration, et la cohérence, nous pouvons y arriver. L’élève désireux de poursuivre son cursus dans le supérieur aura déjà des bases nécessaires pour approfondir son savoir.
Tout comme dans l’enseignement de base, l’orientation dans l’enseignement secondaire est tout aussi importante. Nous devons revoir, le mode d’orientation des élèves dans le supérieur. En effet, les élèves, futurs étudiants sont souvent confrontés au choix de leur orientation, dans le supérieur, ce qui définit en général les futures carrières professionnelles. La résolution de ce problème d’orientation après le baccalauréat, trouve déjà un début de solution, dans le choix des options faites pendant l’examen national (baccalauréat). Étant donné, le choix de certaines options spécifiques, l’élève n’aura plus de problème quant à son orientation ; il pourra désormais choisir un parcours universitaire, ou une école de formation, en adéquation avec la mention ou l’intitulé de son diplôme.
Actuellement, dans le supérieur l’échec est récurrent à cause, de la mauvaise orientation, mais aussi des profils trop généraux, qui sont souvent admis dans des filières universitaires, sur la base d’une ou deux notes. Cette façon de faire doit être revue, en favorisant les spécialisations dès le secondaire, et en diversifiant aussi les spécialités au niveau du supérieur. Rester dans une théorie, vide et peu applicable aux réalités locales, est sans aucun doute, une façon de former des jeunes sans perspectives réelles, en lien avec leur formation de base. Plusieurs jeunes, qui obtiennent des diplômes universitaires en Afrique, se retrouvent souvent sans emploi, ou à effectuer des emplois qui ne sont pas en relation avec leur formation de base. Cet état de fait n’est que la résultante d’un système mal ficelé, avec une formation inadaptée aux réalités locales. La définition des options dès le secondaire, résoudrait donc ce problème d’orientation dans le supérieur. Cependant, les filières, ainsi que leurs contenus doivent être redéfinis, au niveau du supérieur, en lien avec les filières du secondaire.
La technique représente le savoir-faire dans un domaine précis. Aussi, maîtriser les techniques dans les différents domaines, c’est la garantie d’une réponse spécifique aux problèmes dans ces différents domaines. L’enseignement technique doit donc garantir un haut niveau de technicité, pour répondre aux différentes demandes, dans des secteurs d’activités précis.
Quelque peu différent de l’enseignement général, l’enseignement technique a pour vocation de former très rapidement, des élèves aux différents métiers qui s’y réfèrent. C’est pourquoi il est capital, de redorer l’image des établissements d’enseignement technique. En effet, ceux-ci doivent bénéficier de budgets et équipements conséquents, pour assurer une bonne formation des élèves. Un accent particulier doit être mis sur la pratique, au-delà de la théorie. Nous constatons avec tristesse, que dans la plupart des établissements d’enseignement technique, le matériel qu’on y rencontre, est non seulement vétuste, mais aussi archaïque datant d’une autre époque. Nous préconisons donc, au-delà des aspects infrastructurels, à moderniser, comme dans l’enseignement général, un rééquipement des différents lycées.
Ce rééquipement, des établissements d’enseignement technique, doit se faire de façon progressive, et par ordre de priorité. En effet, les établissements moins bien lotis doivent en premier, bénéficier de ces équipements de nouvelle génération. Nous pouvons définir, un plan quinquennal au niveau du ministère de l’Éducation nationale, pour rééquiper les établissements d’enseignement technique. En lien avec l’équipement des établissements, nous avons la création de nouvelles filières, qui doivent être en accord avec les réalités locales et modernes. Le monde procédant à des avancées techniques et technologiques fulgurantes, il est important de réactualiser les programmes des différentes filières, et permettre une spécialisation rapide des élèves. En effet, il faudrait éviter la surcharge de matières, et proposer, tout autant des options de spécialisation, dans chaque filière. Nous avons besoin de redonner ses lettres de noblesse, à la filière technique, car c’est elle qui met en avant le savoir-faire, dans un domaine précis, qui représente la vitrine d’un pays. Sans refaire un développement sur les propositions dans l’enseignement technique, il est à noter que l’ensemble des mesures liées aux filières, options, examens, orientations, mais aussi infrastructures développées dans l’enseignement général, s’applique tout autant à l’enseignement technique.
Les lycées agricoles, nous les considérerons comme appartenant à l’enseignement technique, bien qu’ayant un caractère un peu spécifique. Ce type d’établissement, étant encore peu développé en Afrique, devrait être multiplié, car ceux-ci sont d’une importance majeure dans le fonctionnement, et le développement, des pratiques agricoles. En effet, si l’on veut pallier les problèmes de famine et autres pénuries alimentaires, nous devons développer le secteur agricole. D’aucuns ont souvent estimé qu’en Afrique, l’agriculture était destinée aux personnes de seconde zone, qui n’ont pas d’autre choix que le « travail de la terre ». Nous devons rétablir l’image de l’agriculture comme celle-là, qui est l’une des bases des stratégies de relance économique. Sans l’agriculture, nous ne pouvons vivre, donc nous devons revaloriser le secteur agricole, à travers premièrement, au niveau du secondaire, l’ouverture des lycées agricoles.
Encadrer les élèves sur les nouvelles techniques de culture, proposer des parcours spécifiques, dans différents secteurs agropastoraux. Ces lycées doivent, être implantés dans des zones où l’on peut aisément procéder à la pratique, donc les zones rurales. Évidemment, cela ne veut pas dire que ce n’est destiné qu’aux seuls citoyens ruraux ; tout élève désirant s’y inscrire pourra le faire. « L’agrobusiness » doit être développé et modernisé, toujours dans la structuration. Nous devons changer les méthodes de culture archaïques, où la machine est peu utilisée, et passer à un mode d’agriculture plus moderne, nous servant de toute la technologie disponible. Il faudrait s’arrimer aux standards de production internationaux, mais en restant dans un cadre biologique ou semi-biologique (avec tout ce que cela comprend), avec un usage raisonné et raisonnable des surfaces agricoles. Nous y reviendrons, dans un chapitre dédié à l’agriculture.
Les enjeux de la création de ces lycées agricoles sont multiples. En effet, au-delà de la production des denrées alimentaires, nous avons la transformation de celles-ci, la production par exemple de biogaz, la création de nouvelles filières de recherche agricoles, et aménagement des espaces verts, le développement de l’élevage en toute sorte, toujours dans un cadre applicatif.
Sans refaire un listing, des équipements associés à l’ouverture de ces lycées agricoles, nous avons besoin de les repenser avec rigueur et cohérence. En prévoyant même des changements d’époque, ou de manière plus basique en anticipant sur différents paramètres d’évolution. Aussi, ces lycées doivent avoir des bases communes de filières, mais aussi une spécificité pour chaque lycée agricole ; par exemple un lycée pourrait outre son socle commun, se spécialiser par exemple dans la culture d’une espèce précise, ou l’élevage d’une espèce précise.
Nous devons être cohérents dans les actions, que nous mettrons en place, non pas en ouvrant des lycées tous azimuts, mais en étudiant la pertinence de l’ouverture dans telle ou telle zone. Le chantier est évidemment vaste à ce niveau, c’est pourquoi nous devons mener des réflexions poussées, sur de tels sujets. En rapport avec ces lycées agricoles, nous devons revoir la création des instituts de recherche agricole, pour des élèves qui souhaiteraient se spécialiser, après un cursus dans un lycée agricole. Toujours garder ce lien d’interconnexion entre le secondaire et le supérieur est important. Soyons donc pragmatiques, et agissons avec cohérence pour la mise en place effective de ce mode d’éducation 2.0, base même du relèvement de l’Afrique.
L’enseignement supérieur commence après l’obtention du baccalauréat, et on pourrait même dire qu’il ne s’arrête jamais. À ce niveau, le chantier en matière de réformes est évidemment vaste. En effet, l’enseignement supérieur, doit être la vitrine à travers laquelle on forme, des étudiants qui devront à la fois prendre la relève, sur des postes et thématiques actuels, mais aussi grâce à des bases solides, être capables de créer de nouveaux emplois, de nouveaux concepts, toujours de façon structurée. Lorsqu’on arrive à l’université, ou dans une école postsecondaire, on doit faire preuve d’une certaine maturité, et une capacité à élargir des réflexions.
Malheureusement dans bon nombre de pays en Afrique, l’on forme des étudiants sans perspectives réelles d’emplois décents, en relation avec leur formation. Le problème ici se situe, déjà au niveau de la formation et son contenu, mais aussi au niveau des filières, en relation avec les réels besoins de la société. En effet, plusieurs formations ne sont pas en relation avec les réalités locales, pas de liens entre formations et entreprises. Les étudiants sont formés à une théorie peu applicable, sur le plan local. Pourtant, il est évident que les différents secteurs d’activités sont en manque de personnel qualifié. Logiquement, lorsqu’on veut résoudre, des problèmes liés au chômage, et au désœuvrement de la jeunesse, nous devons compter sur une formation de qualité, qui sait se renouveler au fil du temps, pour revêtir un caractère contemporain, mais aussi évolutif. Comme martelé depuis, il s’agit de structuration et de cohérence dans les actions.
Sortir de ce mode d’improvisation, et de rafistolage de systèmes est impératif. Nous avons besoin d’étudiants capables, localement, de répondre aux problématiques de leurs pays respectifs, et aussi de pouvoir participer aux évolutions ou travaux de recherche au niveau mondial. Un étudiant bien formé sera capable, de s’insérer dans la société grâce à ses connaissances, soit en s’intégrant dans une entreprise publique ou privée, soit en devenant auto-entrepreneur, prioritairement dans son domaine de compétences. Il est inadmissible qu’un étudiant, après des années passées dans une faculté, se retrouve dans le secteur informel, à se débrouiller pour trouver des subsides nécessaires à son existence. Nous ne pouvons laisser cette situation perdurer, l’objectif de ce mode d’éducation 2.0, va prendre en compte, tous les aspects inhérents à une formation de qualité.
Évidemment, il ne s’agit pas uniquement de changements de noms de systèmes, mais réellement de changements profonds, tant dans les filières que dans le contenu de celles-ci. Nous rappelons que, l’éducation est la base des stratégies de relance économique, si nous ne comprenons pas qu’il faut avoir un système éducatif performant, nous ne pouvons pas prétendre à un développement durable. Nous aurons beau, créer des bâtiments, infrastructures, importer des équipements, si nous n’avons pas la main d’œuvre capable de les maintenir, et proposer des innovations, nous reviendrons à la case départ, avec toutes les situations désagréables que cela comporte. Nous avons donc, choisi de faire des propositions au niveau des universités, mais aussi au niveau des écoles de formation, en vue de réformes majeures et profondes.
L’université est la façade, de la recherche et de l’innovation, on doit y trouver à ce niveau d’enseignement, des profils différents en termes de formation. Spécifiquement, des étudiants formés sur des thématiques contemporaines, et capables de faire progresser la science, grâce à des bases solides et un questionnement permanent sur des problématiques actuelles et futures. Nous devons sortir de cette façon de faire, qui veut qu’on s’inscrive à l’université, par dépit ou manque de solutions et perspectives. Sans être partisans de l’exclusion, nous devons noter que l’université n’a pas vocation à accueillir tous les étudiants, notamment ceux qui n’ont pas des profils adaptés à la formation universitaire. Nous nous expliquons, l’université doit être un lieu d’excellence, où l’on développe certaines compétences professionnelles, mais aussi où l’on innove, grâce à des étudiants bien encadrés. Déjà, avec le lien d’interconnexion entre le secondaire et le supérieur, les élèves futurs étudiants n’auront pas de problèmes, quant à leurs orientations. De ce fait l’échec dans le supérieur sera réduit, mais aussi grâce à la multiplication des filières de façon cohérente, chaque étudiant admis dans une filière, pourra trouver son compte.
Les changements à opérer au niveau des universités sont de plusieurs ordres. Si l’on fait déjà un ratio entre les jeunes bacheliers, et le nombre de places dans les universités, nous préconisons au minimum une université, pour cinq mille nouveaux bacheliers, cela tient compte des places dans les filières, mais aussi des conditions d’accueil de ces étudiants. Nos universités africaines, doivent intégrer de nouvelles spécificités modernes, tant sur le plan architectural, que celui des équipements. Nous n’allons pas nous plaindre continuellement, du manque de matériel, nous devons le créer, nous devons trouver des solutions locales au fonctionnement de nos universités. Que pouvons-nous donc proposer au niveau des universités ?
Un pays se construit, à travers sa jeunesse, aussi celle-ci doit être bien formée et capable d’innover. L’innovation qui constitue la force d’un pays, ne peut être développée, nous le rappelons que par un système éducatif performant. L’université qui est le siège des innovations doit premièrement bénéficier des infrastructures de qualité. Au niveau architectural, les universités doivent rivaliser de beauté visuelle, nous ne pouvons continuer de construire des bâtiments, trop basiques comme si l’on manquait d’architectes ou d’idées.
Évidemment ceux-ci doivent être fonctionnels, et avoir une certaine solidité. C’est donc une occasion pour les jeunes étudiants architectes, de rivaliser d’ingéniosité, sur des projets comme ceux d’une création d’une université futuriste. Il s’agit ici de sortir de l’amateurisme en toute chose, et faire rêver la jeunesse par des initiatives cohérentes et structurées. Les nouvelles universités en gestation, doivent donc, révéler un certain savoir-faire local, mais aussi s’arrimer aux standards internationaux en matière de qualité. Pour les universités existantes, nous devons mettre en place, des plans de rénovation et de rééquipement. Au niveau des rénovations, celles-ci doivent obligatoirement intégrer des changements, au niveau des configurations de bâtiments, créer ou rénover des bâtiments en les rendant fonctionnels. Les universités doivent toutes bénéficier d’un accès à l’eau, et l’électricité permanent, des toilettes décentes dans chaque bâtiment avec un budget alloué à l’entretien des différents locaux. Au niveau du rééquipement des universités, nous devons sortir de cette situation de retard technologique, déjà en créant des partenariats avec d’autres universités, et entreprises, mais surtout en innovant. Nous devons innover, sur tous les plans, ceci dans le respect de l’environnement.
De nouvelles usines d’assemblages et d’équipements en tout genre doivent voir le jour. Les opportunités sont nombreuses, avec la cohérence et de la structuration, nous pouvons y arriver. Nous devons créer des usines capables d’équiper nos lycées et universités ; c’est évidemment possible grâce à une jeunesse bien formée. Sortons du pessimisme, et reprenons des réflexions poussées, sur nos conditions de vie. Évidemment, il y a un début à tout mais nous pouvons y arriver, grâce à la mutualisation des efforts. Un exemple concret est celui de la filière chimie, en effet dans cette filière l’on utilise beaucoup de verrerie et de réactifs, qui sont pour la plupart importés. Comment pallier ce problème de matériel (verrerie) ? Nous disposons de toute la matière première, nécessaire à la fabrication de la verrerie expérimentale en Afrique. Nous pouvons donc former dans des écoles, des jeunes aux métiers spécifiques de la verrerie. Évidemment, cela nécessite des équipements et un savoir-faire, nous pouvons importer ce savoir-faire et le développer localement.
À travers une telle initiative, nous voyons non seulement la création d’emplois, mais aussi cela permettrait un approvisionnement local. Dans toute chose, il faut de la volonté et la structuration. Comme affirmé précédemment, ce n’est pas toujours une question de moyens financiers, il faut se structurer et agir avec cohérence. Les exemples sont légion, et à chaque contrainte nous pouvons trouver une solution ou un début de solution.
Les changements à opérer au niveau supérieur, en l’occurrence l’université, sont nombreux. La formation universitaire doit d’abord répondre aux problématiques locales de la société, avant de prétendre à des missions plus générales. Nous avons donc, pour devoir de garantir une formation universitaire de qualité, en adéquation avec les réalités locales. En termes de propositions, nous suggérons une diversification des parcours, et l’intégration de nouvelles filières en rapport avec les réels besoins de la société. En effet, si nous revenons à l’exemple de la chimie, dans bon nombre de pays africains, cette filière n’est que théorique, pas d’application ou peu d’applications vulgarisées, à cause du manque de cohérence entre cours dispensés et réalités locales. Le fait est qu’on étudie une théorie, sans aborder les aspects applicatifs de cette théorie.
Un étudiant sorti d’un cursus général de chimie doit pouvoir justifier de certaines compétences pratiques, pour être clair, nous devons insister sur l’aspect applicatif des enseignements, en mêlant théorie et pratique, sur des problématiques locales. Par exemple, dans un parcours de licence, l’étudiant doit être formé sur des aspects applicatifs des cours théoriques en rapport avec les réalités locales. Un chimiste doit au sortir de sa formation de licence, être capable de faire certaines analyses, être capable de comprendre certains processus réactionnels, etc. Nous ne devons plus former les jeunes à une théorie vide, mais intégrer les aspects applicatifs de la théorie, dans les différents parcours.
Autre exemple, toujours en relation avec la chimie, la création des options pratiques, outre le socle commun, qui permettra à l’étudiant de s’immerger dans l’application de ses cours théoriques, en l’occurrence la chimie verte, la chimie des eaux… pour le cas de la chimie. Évidemment, nous devons conserver les aspects ou les parcours professionnels et de recherche. La recherche doit intégrer des bases théoriques fortes, mais aussi une pratique sérieuse, et organisée. En effet, un chercheur qui ne fait pas des expériences pratiques n’est pas véritablement un chercheur, car il faut vérifier ses hypothèses, par des expériences pratiques. Nous le savons tous, la plaie du système de recherche en Afrique c’est le manque de matériel et de subventions liés à la recherche.
Comme affirmé précédemment, le matériel nous devons le créer, les subventions nous devons les trouver, grâce aux partenariats entre entreprises et les universités, mais aussi à travers le soutien de l’État. Nous ne pouvons continuer à ne former que des théoriciens, qui ne trouvent qu’un exutoire dans l’enseignement. Sortons donc, de ces façons de faire improductives, et posons des réflexions sur notre système de recherche.