Le Néfilien - Tome 1 - Luciano Exequiel Aab - E-Book

Le Néfilien - Tome 1 E-Book

Luciano Exequiel Aab

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Beschreibung

Axil Legrand, un jeune homme marqué par un destin qu’il n’a pas choisi, se retrouve entraîné dans un univers où secrets de famille, forces invisibles et sociétés obscures s’entrelacent. Dans ce monde où chaque décision peut influer sur l’avenir de la planète, il devra faire face à des alliances imprévisibles et des ennemis insaisissables. Peu à peu, il découvrira que le véritable adversaire pourrait bien se cacher en lui-même. Une aventure palpitante, mêlant suspense et réflexion, où la réalité apparente n’est que l’éclat d’une vérité bien plus profonde.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Pour Luciano Exequiel Aab, la littérature est un refuge et un miroir où l’imaginaire se confronte aux grandes questions de l’existence. L’écriture lui a alors offert l’opportunité d’explorer des thèmes qui le captivent, tels que la quête de soi, les relations familiales complexes et les forces invisibles qui influencent nos vies. Son souhait est d’offrir aux lecteurs une aventure à la fois intime et universelle, un voyage où l’émerveillement se mêle à la réflexion.

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Seitenzahl: 207

Veröffentlichungsjahr: 2025

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Luciano Exequiel Aab

Le Néfilien

Tome I

Roman

© Lys Bleu Éditions – Luciano Exequiel Aab

ISBN : 979-10-422-6833-6

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Introduction

Laissez-moi vous raconter une histoire qui n’a fait qu’empirer avec le temps. Les événements qui s’y sont déroulés ont façonné une nouvelle mentalité et changé les perceptions de ceux qui les ont vécus. S’agissait-il de protéger, de protéger le bien laissé derrière soi ou d’emprisonner, de manipuler, de contrôler ? Peut-être était-ce les trois.

L’histoire que vous vous apprêtez à lire commence à la fin d’une ère, au seuil d’un nouveau commencement. Chaque décision prise dans le passé, aussi infime soit-elle, pèse lourdement aujourd’hui. Les conséquences sont inévitables. Accepter ces erreurs, se pardonner, et trouver la force de continuer exigera du courage, et surtout, un face-à-face sincère avec « soi-même ».

Prologue

Des lieux autrefois oubliés resurgirent des brumes du passé. Les anciens symboles, gravés dans la pierre et le temps, chuchotaient une vérité que nul n’avait osé affronter depuis des siècles. Quelque chose de puissant était à l’œuvre, et cela menaçait de briser l’équilibre délicat entre le ciel et la terre.

Dans ce tourbillon de mystères, Axil se tenait à la croisée des chemins. Chaque jour qui passait l’éloignait un peu plus de ce qu’il croyait connaître. Dans l’ombre, des forces se rassemblaient, impatientes de façonner son destin. Mais ce qu’il ignorait, c’est que sa simple existence était au cœur d’un plan bien plus vaste, un plan que même les étoiles ne pouvaient encore comprendre.

Refusant de suivre les voies tracées par sa famille, Axil éveilla des puissances qu’il n’aurait jamais dû réveiller. Au temple de la Trinité, des forces invisibles s’affrontaient dans un silence écrasant. Loyautés brisées, trahisons insoupçonnées, et au milieu de tout cela, des vérités ancestrales si terrifiantes que même les cieux frémissaient. Chaque réponse ne faisait qu’amplifier le mystère. Le poids de ces révélations allait bouleverser plus que le destin d’Axil. Il allait redéfinir l’essence même de la réalité.

Une aventure épique s’annonçait, un voyage vers l’inconnu où le moindre faux pas pouvait plonger l’univers dans le chaos. Mais avant tout, une question s’imposait : était-ce vraiment Axil qui façonnait ce destin ? Où était-il, lui aussi, une simple pièce sur l’échiquier d’un jeu qui dépassait de loin son imagination ?

Chapitre 1

Des sacrées années

—  Axil, vous m’entendez ? Arrivez-vous à entendre le son de ma voix ? Faites-moi un signe, dit le docteur Smiss en s’approchant du lit, une lampe de poche à la main. Il doit encore rester sous antidouleurs et plus tard sous anesthésie, infirmière.
—  Entendu, docteur. Sa mère est dehors, on lui dit de patienter ? demanda l’infirmière en ajustant la perfusion.
—  Oui, bien sûr. En revanche, pas de visites. Et je veux être au courant s’il y a des changements dans ses signes vitaux, ajouta-t-il en vérifiant les moniteurs.
—  Je prends note, docteur, répondit-elle en sortant de la chambre.

Pendant ce temps, dans le subconscient du jeune garçon, un dialogue s’établit avec une entité inconnue, entourée d’un tourbillon de lumières et d’ombres.

Axil Legrand, tiens donc… Et moi qui croyais que tu étais une légende urbaine, haha, dit l’entité, flottant au-dessus du sol. Je suis époustouflé par ton esprit, ton courage, et cette part d’humanité si fidèle à ton père, même si tu ignores complètement qui tu es.

—  Me voilà ici devant toi, juste pour te transmettre un message : « Un monde sans lumière n’existe pas », répondit Axil en se redressant, ses yeux brillants d’une détermination incontournable.
—  Pardon !!! Ce monde qui m’a été soigneusement donné m’appartient, et ni toi ni personne d’autre ne pourra changer mes lois, rugit l’entité, faisant trembler le sol sous leurs pieds.
—  Pourquoi détruis-tu la vie ? Qu’ont fait les habitants de la planète bleue pour mériter autant de haine ? cria Axil, ses poings serrés.
—  Axil, qu’est-ce que tu cherches ? Et ensuite, pour quoi faire ? Cela serait chaotique pour les affaires, lança l’entité en s’approchant, son visage se tordant de rage.
—  Dommage, j’aurais au moins essayé de te faire changer d’avis. On se reverra.
—  Bien sûr qu’on se reverra, d’ailleurs je vais te surveiller de près au cas où tu aurais besoin d’un coup de main ou tu souhaiterais basculer du mauvais côté.
—  Je n’ai pas besoin de toi, surtout pas de ton aide, mon père me protège.
—  C’est ça, oui. Et maintenant tu vas gentiment retourner d’où tu viens.

Il dit à voix haute : « Retum. »

Quelques minutes plus tard, l’infirmière se dirige vers le cabinet du docteur Smiss.

—  Docteur, Axil est réveillé.
—  Vous avez oublié l’anesthésie, Nicoll ?
—  Non, il avait une bonne dose pourtant, il ne devrait pas être réveillé. S’il vous plaît, venez.

Sa mère avait décidé de rentrer pour continuer sa vie. La seule consigne qu’elle avait laissée au médecin était de l’appeler si jamais ça tournait mal.

Le docteur ouvre la porte et Axil était devant la fenêtre de sa chambre, regardant fixement le soleil matinal, ses yeux reflétant un mystère insondable.

—  Bonjour, Axil, comment vas-tu aujourd’hui ?
—  Bien, merci docteur.
—  Tu n’as pas mal à la tête ? Ou des vertiges ? Tu viens d’avoir un sacré accident.
—  Non ça va, merci, ma mère est partie ? Je dois rentrer la voir.
—  Oui, nous allons l’appeler. Nicoll, tu t’en charges ? Je vais vérifier la tension et l’analyse de plus de près.
—  Bien sûr, docteur.

Pendant ce laps de temps, au bureau, l’infirmière prit l’initiative de contacter la voisine de la mère d’Axil.

Ring… ring… Oui allô ?

—  Oui, bonjour, c’est la secrétaire du docteur Smiss.
—  Oui bonjour, je vais informe madame Legrand de votre appel, elle vous rappellera.
—  D’accord, merci beaucoup, je vous souhaite une bonne journée.
—  Merci. Au revoir madame.

Le docteur Smiss avait réussi à convaincre Axil de s’installer sur le lit pour effectuer les vérifications nécessaires.

—  Docteur, je peux me voir ?
—  Non Axil, ce ne sera pas possible.
—  Pourquoi ?
—  Parce que cela pourrait être traumatisant pour toi et tu dois te reposer.
— Je veux me voir, ma tête me semble bizarre.
— Alors Nicoll, tu as des nouvelles ?
— Elle nous appellera. Ça va, Axil ?
— Oui, ça va merci. Je vais devoir attendre qu’elle vienne me chercher. Je vais plutôt m’allonger.
— Si tu as besoin de nous, tu peux appuyer sur ce bouton, d’accord ?
— Oui.
—  Je veux que vous le surveilliez. Il lui faut de l’eau en permanence, cela aidera à oxygéner son organisme.
— Très bien, docteur.

Ring… ring…

— Oui allô ? Hôpital Saint-Martin.

— Bonjour, je suis la mère de Axil, vous avez des nouvelles. Est-il mort ?
— Non, madame Legrand, d’ailleurs vous pouvez venir le récupérer.
— D’accord, mais là, cela ne sera pas possible. Je dois gérer sa petite sœur. Je pourrais venir le chercher demain en début de soirée, cava pour vous ?
— D’accord, on va le garder en observation jusqu’à votre arrivée.
— Parfait. À demain alors.
— Vous souhaitez lui parler… Allô, il y a quelqu’un ? OK, elle a raccroché.

La secrétaire se rend jusqu’à la chambre pour lui dire qu’il pouvait sortir demain, mais il dormait profondément, la couleur de sa peau devenait bleu foncé.

— Docteur, avez-vous vu la couleur de sa peau ? Elle devient bleue, dit Nicoll en sortant de la chambre.

— Oui, Nicoll, j’ai pu observer ça. Nous sommes confrontés à un mystère. Logiquement, l’impact aurait dû écraser son cerveau, mais ici, il fait l’inverse. Il lui donne de la place, l’hématome sort vers l’extérieur.
— Fascinant.
— Sa mère vient quand le récupérer ?
— Demain soir.
— D’accord, je veux lui faire des prélèvements sanguins.
— Pour l’instant, il dort.
— Alors, demain matin.

Le jour suivant, en soirée, madame Legrand vient le récupérer, mais avant cela, elle a eu une discussion avec le docteur Smiss.

— Madame Legrand, c’est un miracle que votre enfant soit en vie. Moi-même, je ne comprends pas pourquoi. Nous sommes confrontés à l’inconnu de la science : le choc aurait dû écraser son cerveau et fracturer sa boîte crânienne, et pourtant ses signes vitaux ne semblent pas être endommagés. Il faudra cependant attendre 6 mois pour voir une guérison possible. Si vous souhaitez l’amener chez vous, vous devez signer une décharge. Son état reste très grave et nous déclinons toute responsabilité concernant la vie de votre enfant.
— Je comprends, je vais signer la décharge et nous allons rentrer. Que me conseillez-vous pour sa tête ? Une crème, de la glace ?
— De la glace et du Doliprane feront l’affaire. Assurez-vous de cacher tous les miroirs ou reflets, cela pourrait le traumatiser. N’oubliez pas que votre enfant n’a que 8 ans.
— D’accord, 6 mois sans qu’il puisse se voir, ni aller à l’école, ni sortir dehors.
— C’est ça.
— Ça va aller, Axil s’en sortira.
— Madame Legrand, le choc a été presque fatal. Surveillez son évolution, s’il vous plaît, et n’hésitez pas à nous contacter en cas de besoin.
— D’accord, merci docteur.
— Nicoll, accompagnez Madame à la chambre d’Axil.
— Oui, docteur. Madame, venez avec moi.

Elle s’approche de la porte de la chambre :

— Hey salut Axil, ça y est, je suis là.
— Tu en as mis du temps.
— J’avais ta sœur à gérer. Allez, tu es prêt ? On va y aller.
— Oui, je suis prêt.
— Merci docteur, et j’espère que tout ira bien.
— Nous restons à votre service. Au revoir, au revoir Axil.
— Au revoir docteur, et merci.

Durant le trajet, Axil a raconté à sa mère qu’il sentait sa tête toute moelleuse, et qu’il ne ressentait pas la douleur quand il se tapait sans faire exprès. Cela n’avait pas alerté sa mère ; elle avait l’air confiante et sûre que tout irait bien. Elle avait confié la vie de son fils entre les mains du Créateur.

6 mois plus tard

Axil avait récupéré sa couleur de peau originale. Il pouvait enfin avoir contact avec le monde extérieur, un immense soulagement pour l’enfant qui avait été privé de son enfance pendant 6 mois. Avec le soutien de sa famille et des médecins, Axil avait surmonté cette épreuve. Chaque jour était désormais un nouveau départ, plein d’espoir et de promesses pour l’avenir.

— Ça y est, Axil, tu es prêt. Lundi, tu retournes à l’école et tu pourras rattraper petit à petit.
— Oui, je vais rattraper ça.
— Après, même si tu redoubles, je ne t’en voudrai pas, tu sais. Tu as traversé des moments compliqués ces temps-ci.
— Je ne vais pas redoubler, je vais être en rattrapage. Ça va aller, maman.
— D’accord, je vais aller voir une amie. Tu surveilles ta sœur.
— D’accord, tu reviens quand ?
— Je ne sais pas. Si je ne suis pas rentrée pour 18 h 30, tu peux chauffer le reste du déjeuner et lui donner à manger si elle a faim. Et s’il en reste, prends-le pour toi.
— D’accord, à plus tard alors.
— Oui, à plus tard. Viens par ici ma fille, des gros bisous d’amour. Tu attends maman plus tard, si je ne reviens pas, Axil s’occupera de toi. Bisous ma chérie.

Axil n’avait qu’une seule envie : grimper sur l’arbre juste devant le jardin. Cet arbre était son meilleur ami, son confident, son protecteur. Il l’avait véritablement adopté comme un ami. Il aimait beaucoup la nature et la respectait profondément.

Une fois sa mère partie, il n’hésita pas à monter. Sa sœur, assez grande pour ne pas faire de bêtises, restait toujours proche de lui, ou au moins à ses côtés. Il finit par s’endormir, et pendant son rêve, il vit la scène suivante.

Il se trouva devant la porte d’une chapelle en bois foncé, puis aperçut les côtes de la mer au loin. Une voix lui dit :

— Rappelle-toi de ta dernière demeure, rappelle-toi qui tu es, et tu sauras où tu iras.
— Qui êtes-vous ?
— Peu importe qui je suis, garde ça à l’esprit, Axil.
— Revenez, ne partez pas… Hey, il y a quelqu’un ?
— Salut, Axil Legrand, approche, je ne vais pas te faire de mal.
— Vous êtes qui ?
— Je suis là pour veiller sur toi.
— Vous êtes mon ange gardien ?
— Si cela peut te rassurer, tu peux le dire.
— Et qu’est-ce que vous voulez ?
— Si tu avais la possibilité de sauver un être cher à ton cœur dans le futur, le sauverais-tu ?
— Oui, sans hésiter.
— Son père décidera malheureusement de dépasser le conducteur devant lui sur une route en montagne, en hiver. Cela a tendance à geler, imagine la suite, sans oublier les falaises. Serais-tu capable de sauver cette famille et la personne chère à ton cœur ?
— Bien sûr, si cette personne m’est chère dans le futur, et si aujourd’hui je peux l’aider, qu’il en soit ainsi. Alors, j’ai dit oui.
— J’ai toujours admiré ton courage, même dans tes vies précédentes. Je n’ai donc plus rien à ajouter.

Un souffle sortit de la bouche de l’entité inconnue.

Axil fut transporté vers un autre temps, au beau milieu de la route, sous les hauts sommets des Vosges, en Lorraine, en terres des rois. La température était de -12°.

— D’accord, je vois. Je dois sauver cette famille maintenant pour pouvoir la revoir dans le futur. Ils vont parfois un peu loin dans l’histoire. Ah, les voilà !!! Il va dépasser la voiture devant lui.
— Réfléchis vite… Ça y est, je sais : « L’air. Élèmus aire. »

En invoquant l’air, son corps devint gazeux. Il put ralentir la voiture et ainsi éviter l’accident fatal. Il y eut des dégâts matériels, mais leurs vies étaient hors de danger.

— Bon, un jeu d’enfant pour toi, à ce que je vois.
— Non, pas du tout, l’inconnu. Je ne comprends pas pourquoi vous m’infligez tout ça. Les anges gardiens sont censés nous protéger, nous guider, non ? vous ne faites rien de tout ça.

L’inconnu le regarda avec des yeux perçants, un léger sourire énigmatique sur les lèvres.

— Tu comprendras plus tard, une fois que ton esprit sera guéri.

Axil secoua la tête, frustré.

— Pourquoi, en me réveillant, je ne me souviens pas de tout ce que je vis ici ?
— Il y a des choses qu’il vaut mieux laisser ainsi. Prochainement, tu vivras des événements qui vont changer ton existence, tu devras être courageux.

Il serra les poings, déterminé.

— De quoi parlez-vous, s’il vous plaît ? Vous ne pouvez pas partir comme ça et me laisser dans le flou total, j’ai besoin de savoir.

L’inconnu commença à se dissiper comme un brouillard matinal.

— Tu apprendras comme tout le monde, tu vivras des épreuves comme tout le monde. Tu verras que pour percevoir une lueur de lumière, il faut traverser les enfers. Et c’est dans l’ombre que la lumière accomplit son travail.

Il prit une grande inspiration. Il était prêt à affronter les épreuves.

L’ombre de l’inconnu s’effaça, ne laissant qu’un murmure dans l’air.

—  Ta mission n’est pas facile, Axil Legrand, et tu sais que tu as plus d’une vie pour le faire. Mais là, tu t’es dit prêt, alors c’est parti.

Soudain, il se réveilla en sursaut. Il était resté sous l’arbre une vingtaine de minutes, rien de si alarmant, mais il se sentit envahi par une étrange sensation d’urgence. Sa sœur jouait juste à côté, insouciante. Il se leva brusquement, les jambes un peu engourdies, et se dirigea vers la maison en trébuchant légèrement.

Il ouvrit la porte de la cuisine et alla vers le réfrigérateur. Il prit un grand verre d’eau, puis un deuxième. L’eau fraîche le rafraîchit instantanément. En reposant le verre sur le comptoir, tout en soupirant de soulagement, il regarda par la fenêtre.

Sa sœur continuait à jouer comme si de rien n’était, ses rires résonnant joyeusement dans l’air. Il ressentit un étrange mélange de protection et de responsabilité envers elle. Une fois dehors, il s’assit à côté d’elle.

Axil assimilait son destin. Il était prêt à affronter les défis qui l’attendaient, savourant le moment de tranquillité. Il savait que dans la vie, rien n’était le fruit du hasard et que tout avait un sens. Il suffisait de regarder autour de soi pour mieux comprendre la réalité des faits.

Quoi qu’il en soit, ce jour-là, il avait commencé à se poser des questions sur lui-même. Il pouvait percevoir le sens de la vie et se préparer à aller de l’avant, vers de nouvelles aventures.

Un an plus tard, par une journée de printemps, Axil se leva tôt, déterminé à rendre visite à son parrain. Après un rapide petit déjeuner, il enfila ses bottes et sortit de la maison en trombe. Il savait que son parrain avait souvent besoin d’aide pour nourrir les cochons et les poules.

En chemin, il croisa quelques voisins qui le saluèrent chaleureusement.

Arrivé chez son parrain, il l’aperçut déjà occupé à nettoyer l’étable. Axil s’approcha et lui demanda s’il avait besoin d’aide. Son parrain, ravi de le voir, lui confia un seau de nourriture pour les animaux. Ensemble, ils s’attelèrent à la tâche, nourrissant d’abord les cochons affamés qui grognaient bruyamment, puis les poules qui picoraient frénétiquement.

Après avoir terminé, ils décidèrent de faire une pause. Ils s’assirent sous un grand chêne et discutèrent de tout et de rien, profitant de la douceur de l’air printanier.

Axil sentait que cette journée marquait le début d’une nouvelle phase de sa vie.

Il n’habitait pas loin, à quelques mètres de chez lui. Le village où ils habitaient comptait 539 habitants. Croyez-moi, tout le monde se connaissait, et chaque journée était remplie d’aventures simples, mais enrichissantes.

Le jour suivant, Axil se lève avec enthousiasme et s’habille en hâte. Vers 8 h du matin, il attrape un paquet de petits gâteaux, espérant savourer un délicieux petit déjeuner en matinée. Le cœur léger, il se dirige vers la maison de ses parrains, son sourire illuminant déjà la journée.

— Toc, toc, Parrain, tu es là ?
—  Oui, vas-y, entre. Les matinées sont encore fraîches, ne prends pas froid. Marraine t’a préparé un chocolat chaud et une bonne tarte aux pommes, tu vas adorer.
— Oh, super, je me dépêche !!!
—  Par ici, mon garçon. Une accolade matinale pour réchauffer nos cœurs. Tu manques tellement à marraine, va vite la voir.

Béatrice et Lito Meyer étaient bien plus que des parrains pour Axil Legrand, ils étaient ses anges gardiens. Incapables d’avoir des enfants, ils avaient choisi Axil comme leur protégé, lui offrant tout l’amour, l’affection et la protection dont un enfant pouvait rêver pour grandir en toute sérénité.

Béatrice était une âme généreuse, d’une douceur infinie. Elle aimait profondément les animaux. Parmi eux, un perroquet nommé Pépito, qui amusait tout le monde en répétant ce qu’on disait. Il connaissait même quelques airs célèbres, comme « La Cucaracha ». Avec son plumage vert et sa personnalité pétillante, il était un véritable personnage à part entière.

Chaque visite chez ses parrains était pour Axil un moment de bonheur pur, où il se sentait choyé et aimé, entouré de chaleur et de tendresse.

— Tu grandis si vite ! Alors, tu vas aider parrain après ?
— Oui, j’ai décidé de l’aider, j’aime beaucoup me rendre utile.
— Tu as un grand cœur, mon ange.
—  Toi aussi marraine, je t’aime énormément. Tu es comme une mère pour moi.
—  Approche, regarde cette tarte aux pommes, elle est belle n’est pas et maintenant, va boire ton chocolat avant qu’il ne refroidisse.
— Oui, marraine.

Tout semblait si parfait, si normal, une matinée comme une autre… sauf que le destin frappe parfois sans prévenir.

Quelque part dans le Nord Artico, l’ombre d’un homme mystérieux se dessinait. Dans sa main, il tenait une boîte énigmatique. L’inconnu la fixait, son regard perçant et silencieux.

Quel rapport cet inconnu a-t-il avec Axil Legrand ? Pourquoi est-il là ? Qui est-il ? l’air était chargé de mystère et de présage, comme si quelque chose d’important se préparait dans l’ombre.

—  Lixa, réponds-moi, révèle-moi le message. Et en un passe-passe de mains, la boîte pivote en tournant.

Il l’ouvre et le message était clair.

« Enfant-destin-épreuves “plus loin” temps-au-delà-terre. »

Il referme aussitôt la boîte et l’inconnu disparaît soudainement.

Lito avait préparé ses affaires. Il était prêt à partir, il attendait qu’Axil enfile ses chaussures.

— Ça y est mon grand, c’est bon ? On va y aller.
— Oui parrain, on peut y aller, je suis prêt.

Ils montent à bord de la camionnette, ensuite mettent les infos régionales et démarrent. En sortant du village, la nationale 12 traverse et divise le village en deux. D’un côté, la zone rurale et de l’autre les riverains. Ce jour-là, les choses ne se sont pas déroulées comme d’habitude.

Ils s’arrêtent avant de traverser et Lito observe à droite et à gauche pour éviter de croiser une voiture. Il n’y avait personne et il décide de mettre la première et d’accélérer.

Soudain, un bruit sourd résonne dans la cabine, suivi d’un éclat de verre. Lito aperçoit alors un camion énorme surgissant de nulle part sur sa droite. La collision est inévitable. Il crie à Axil de s’accrocher, mais le temps semble se ralentir, les secondes s’étirent tandis que le camion se rapproche à une vitesse terrifiante.

Le choc est brutal. La camionnette est projetée en l’air, tournoyant comme une toupie folle. Les cris métalliques des déchirures et les bruits sourds des impacts remplissent l’air. Lito sent une douleur aiguë à son bras gauche, et voit du sang couler sur son visage. Axil, les yeux écarquillés, est protégé par une étrange sphère lumineuse.

Il semble hors du temps, observant la scène comme au ralenti.

La camionnette effectue plusieurs tonneaux, projetant des débris tout autour. Les objets à l’intérieur volent dans tous les sens. Lito, malgré la douleur et la confusion, essaie de protéger Axil de son bras valide. Finalement, le véhicule s’immobilise, renversé sur le côté, à quelques mètres de la route nationale 12.

Les quelques voisins, alertés par l’impact du choc, sont allés voir.

— Ça va, vous allez bien ?
— Oui, ça va. Axil, ça va ? dit Lito.

Aucune réponse de sa part, il ne bouge pas et il n’arrête pas de fixer dans le vide. Pour vous dire, il ne cligne pas des yeux.

— Aide-moi, s’il te plaît.
— Oui, prends ma main, Lito.
— Qui vous a dit comment je m’appelle ? Je ne vous connais pas.
— Je suis le frère éloigné de la famille Zapata.
— Ah oui, ils m’avaient parlé de ça. Axil, ça va ? Il ne bouge pas !!!

Il ouvre la portière d’Axil sans difficulté. Par ailleurs, le côté droit n’avait pas souffert des dégâts, la vitre était intacte et divisée en deux, contrairement au côté gauche où les dommages étaient plus importants.

— Hey, ça va ? Viens, on va de l’autre côté. Axil, ça va ? C’est moi, parrain. Tu arrives à m’entendre ? Bouge les yeux.

Rien à faire, il était immobile. L’homme le regarde dans les yeux et il prononce la phrase suivante : « Dêblôcus », et Axil commence à reprendre conscience. À ce stade-là, les riverains sont arrivés et ils voulaient savoir ce qu’il s’était passé. Au loin, à environ 700 mètres, le camion s’arrêta pour faire demi-tour.

Il avait confessé ne pas avoir eu le courage de s’arrêter, il croyait qu’ils étaient morts vu le choc. Une fois pris en charge, l’homme qui les avait aidés avait disparu mystérieusement. Lito se demanda où il était passé.

—  Rosa, tu n’aurais pas vu le frère éloigné de Gabriel Zapata ? Peau métisse, yeux bruns, cheveux presque noirs, il était là. Il nous a aidés à sortir de la camionnette, et vu l’état, je devrais en acheter une autre.
—  Non, Lito, je ne l’ai pas vu ici, tout le monde se connaît, difficile de passer inaperçu. Et Gabriel ne m’a rien dit sur le fait que son frère venait le voir.
— D’accord, j’hallucine alors et vu le choc, tout est possible.

Rodolfo leur dit :

—  Vous avez eu un miracle, à la seconde près, vous auriez pu finir par rentrer dans le camion et à mon avis, l’histoire serait légèrement différente.
— Oui, Rodolfo, nous avons eu de la chance, affirme Lito.

Axil était connu comme « le miraculé » par le village de Maria Luisa pour ses nombreux accidents, des événements inexplicables qui semblaient défier la logique et la chance elle-même.

À chaque incident, une force invisible semblait le protéger, le sauvant des griffes de la mort de justesse. Les gens murmuraient dans les ruelles, leurs chuchotements emplis de peur et de superstitions.

Certaines nuits, on racontait que des ombres étranges rôdaient près de la maison d’Axil, comme des gardiens surnaturels.