Le pouvoir de la pensée, sa maîtrise et sa culture - Annie Besant - E-Book

Le pouvoir de la pensée, sa maîtrise et sa culture E-Book

Annie Besant

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Beschreibung

Annie Besant avait depuis son enfance des interrogations spirituelles. Les réponses des Églises établies ne l'avaient pas satisfaite. Elle avait surtout des difficultés à en accepter les dogmes, comme l'idée d'un châtiment éternel sans rédemption possible, ou les dérives du patriarcat. Dans Le pouvoir la pensée, sa maîtrise et sa culture Annie Besant nous propose un petit livre destiné à aider les étudiants dans l'étude de leur propre nature, du moins en ce qui concerne le côté intellectuel de celle-ci. Le lecteur qui aura compris les principes posés naturellement par la conscience et la mémoire sera en bonne voie pour accroître ses facultés mentales beaucoup plus rapidement qu'il ne lui serait possible de le faire s'il restait ignorant des conditions de leur développement.

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Titre original anglais, "Thought Power",

publié par The Theosophical Publishing Society,

London and Benares, 1901.

Sommaire

PRÉFACE DE L’AUTEUR

INTRODUCTION

CHAPITRE PREMIER: NATURE DE LA PENSÉE

CHAPITRE II: LE CRÉATEUR D'ILLUSION

CHAPITRE III: LA TRANSMISSION DE LA PENSÉE

CHAPITRE IV: LES DÉBUTS DE LA PENSÉE

CHAPITRE V: LA MÉMOIRE, NATURE DE LA MÉMOIRE

CHAPITRE VI: LE DÉVELOPPEMENT DE LA PENSEE L'OBSERVATION ET SA VALEUR

CHAPITRE VII: LA CONCENTRATION

CHAPITRE VIII: DES OBSTACLES A LA CONCENTRATION LES ESPRITS DISTRAITS

CHAPITRE IX: COMMENT SE FORTIFIE LA PUISSANCE DE LA PENSÉE

CHAPITRE X: COMMENT ON PEUT AIDER AUTRUI PAR LA PENSÉE

CONCLUSION

PRÉFACE DE L’AUTEUR

Ce petit livre est destiné à aider l'étudiant dans l'étude de sa propre nature, du moins en ce qui concerne le côté intellectuel de celle-ci. Celui qui aura bien compris les principes posés ici sera en bonne voie pour coopérer avec la Nature dans son évolution, et pour accroître ses facultés mentales beaucoup plus rapidement qu'il ne lui serait possible de le faire s'il restait ignorant des conditions de leur développement.

L'introduction offrira probablement quelques difficultés au lecteur profane, qui passera peut-être outre à la première lecture. Elle est nécessaire, cependant, comme base, pour ceux qui voudraient saisir les relations de l'intellect avec les autres parties de la nature humaine et avec le monde extérieur. Et ceux qui voudraient mettre en action la maxime Connais-toi toi-même ne doivent pas reculer devant un petit effort mental, pas plus qu'ils ne doivent s'attendre à ce que la nourriture intellectuelle tombe, toute assaisonnée, du ciel dans leur bouche paresseusement ouverte.

Ce petit livre ne ferait-il qu'aider quelques étudiants sérieux et écarter quelques-unes des difficultés qui leur barraient la route que son but serait atteint.

Annie BESANT

INTRODUCTION

La valeur de la science s'éprouve par le pouvoir qu'elle a de purifier et d'ennoblir la vie, et tous les étudiants sérieux désirent appliquer les connaissances théoriques acquises dans l'étude de la Théosophie, à perfectionner leur propre caractère et à aider leurs semblables. C'est pour ces étudiants qu'est écrit le présent petit livre, dans l'espoir qu'une connaissance plus exacte de leur propre nature intellectuelle les conduira à cultiver résolument ce qu'il y a de bon en elle et en extirper ce qu'il y a de mauvais. Le sentiment qui nous détermine à mener une vie droite perd la moitié de sa valeur, si la claire lumière de l'intellect n'illumine pas le sentier de la conduite ; car, de même que l'aveugle dans son ignorance s'écarte du chemin jusqu'à ce qu'il tombe dans le fossé, de même l'Ego, aveuglé par l'ignorance, s'écarte du chemin de la vie droite jusqu'à ce qu'il tombe dans le fossé de la mauvaise action. Avidyâ – la privation de connaissance – est bien vraiment le premier pas hors de l'unité dans la séparativité et c'est seulement lorsqu'elle diminue que s'atténue la séparativité, jusqu'à ce que, celle-ci ayant disparu, l'Eternelle Paix soit rétablie.

LE MOI EN TANT QUE SUJET CONNAISSANT

Lorsque nous étudions la nature humaine, nous séparons l'homme des véhicules dont il se sert, le Moi vivant des vêtements dont il est revêtu. Le Moi est un, quelque variées que puissent être les formes sous lesquelles il se manifeste au moyen des différentes sortes de matière qu'il s'efforce de traverser. Il reste vrai, bien entendu, qu'il n'y a qu'un seul Moi, au sens le plus absolu du mot, car de même que les rayons émanent du soleil, les "Moi" qui sont proprement les hommes ne sont que les rayons du Moi suprême, de sorte que chacun peut murmurer : "Je suis Lui." Mais, pour notre but actuel, envisageant un seul rayon, nous en pouvons également affirmer l'unité propre, bien que celle-ci soit cachée par les formes. La conscience est une unité, et les divisions que nous y introduisons sont ou bien créées pour faciliter l'étude ou bien des illusions dues à ce que notre puissance de perception est limitée par les organes au moyen desquels elle s'exerce dans les mondes inférieurs. Le fait que les manifestations du Moi procèdent respectivement de ses trois aspects : connaissance, volonté et énergie, lesquels produisent les pensées, désirs et actions particulières, ne doit pas nous masquer cet autre fait qu'il n'existe pas de division de la substance ; le Moi tout entier sait, le Moi tout entier veut, le Moi tout entier agit. Ses fonctions ne sont d'ailleurs pas complètement séparées ; lorsqu'il sait, il agit et veut en même temps ; lorsqu'il agit, il sait et veut en même temps. Une fonction prédomine, et parfois dans une proportion telle qu'elle voile presque complètement les autres ; mais même dans la concentration la plus intense de la connaissance, la plus distincte des trois, il existe toujours une énergie latente et une volonté latente, qu'une analyse soigneuse permet de discerner.

Nous avons appelé ces trois fonctions "les trois aspects du Moi" ; une explication un peu détaillée nous aidera peut-être à comprendre. Lorsque le Moi est au repos, se manifeste l'aspect de la Connaissance, par lequel il est à même de revêtir l'image de n'importe quel objet qu'on lui présente. Lorsque le Moi se concentre, attentif aux changements d'états, apparaît l'aspect de la Volonté. Lorsque le Moi, en présence d'un objet quelconque, émet de l'énergie pour prendre contact avec cet objet, alors apparaît l'aspect de l'Action. On voit donc que ces trois aspects ne sont ni des divisions séparées du Moi, ni trois choses unies en une ou formant un composé, mais qu'il y a un tout indivisible se manifestant de trois manières.

Il n'est pas aisé de rendre la conception fondamentale du Moi plus claire qu'on ne le fait en le nommant simplement. Le Moi est cette unité consciente, sensible, toujours existante, qui chez chacun de nous, se connaît comme existante. Aucun homme ne peut se concevoir non-existant ou se donner à lui-même sa propre formule, s'il est conscient, sous la forme : "Je ne suis pas" Ainsi que Bhagavân Dâs l'a exprimé : "Le Moi est la première et indispensable base de la vie... Selon les paroles de Vâchaspati-Mishra, dans son Commentaire (le Bhâmati) sur le Shâriraka – Bhâhya de Shankarâ Chârya : Nul ne se demande : Suis-je ? ou : Ne suis-je pas 1 ?" L'affirmation du Moi, "je suis", préexiste à toute autre chose, est au-dessus et au-delà de tout argument. Nulle preuve ne peut la rendre plus forte ; nulle réfutation ne la peut affaiblir. Toutes deux, la preuve et la réfutation, se fondent sur le "Je suis", le sentiment inanalysable de la simple existence, qui ne comporte aucun prédicat, si ce n'est l'augmentation et la diminution. "Je suis plus" est l'expression du plaisir, "je suis moins", celle de la douleur."

Si nous observons ce "je suis", nous trouvons qu'il s'exprime de trois manières différentes : a) le réfléchissement interne d'un Non-Moi, la Connaissance, racine des pensées ; b) la concentration interne, la Volonté, racine des désirs ; c) l'expansion vers l'extérieur, l' Energie, racine des actions : "Je sais" ou "je pense", "je veux" ou "je désire", "je produis de l'énergie" ou "j'agis". Telles sont les trois affirmations du Moi indivisible, du "Je suis". Toutes espèces de manifestations peuvent être rangées sous l'une ou l'autre de ces trois rubriques ; le Moi ne se manifeste, dans nos mondes, que de ces trois manières ; de même que toutes les couleurs proviennent des trois couleurs primaires, de même les innombrables manifestations du Moi se ramènent toutes à la volonté, l'énergie, la connaissance.

Le Moi voulant, le Moi connaissant, le Moi produisant de l'énergie, c'est lui qui est Un dans l'Eternité, et constitue la racine de l'individuation dans l'Espace et le Temps. C'est le Moi sous l'aspect de la Pensée, le Moi connaissant que nous allons étudier.

LE NON-MOI EN TANT QU'OBJET CONNU

Le Moi, dont la "nature est de savoir", trouve, reflété au-dedans de lui, un grand nombre de formes et apprend, par expérience, qu'il ne peut pas connaître, agir et vouloir à travers elles et par elles. Il découvre que ces formes ne sont pas soumises à son autorité comme celle dont, tout d'abord, il devient conscient et qu'il apprend (par erreur, mais nécessairement) à identifier avec lui-même. Il connaît, et ces formes ne pensent pas ; il veut et elles ne manifestent aucun désir ; il déploie de l'énergie et aucun mouvement ne se produit, en réponse, chez elles. Il ne peut pas dire en elles "je sais, j'agis, je veux" ; à la fin, il reconnaît en elles d'autres Moi sous les formes minérale, végétale, animale, humaine et supra humaine, et il généralise tout cela sous un seul terme compréhensif, le Non-Moi : ce en quoi il ne connaît pas, n'agit pas, ne veut pas. Il répond donc pendant longtemps à la question : Qu'est-ce que le Non-Moi ? " par cette formule : "Tout ce en quoi je ne connais pas, ne veux pas, n'agis pas."

Et quoique finalement, il doive découvrir par des analyses successives que tous ses instruments l'un après l'autre (sauf la substance la plus fine qui fait de lui un Moi), sont parties du Non-Moi, sont objets de connaissance, forment le Connu, non le Connaissant, cependant, pour tous les besoins de la pratique, sa réponse est correcte. De fait, il ne pourra jamais connaître comme un objet séparable de lui-même, cette substance la plus fine de toutes, qui fait de lui un Moi distinct, puisque la présence de cette substance est nécessaire à son individuation et puisque connaître un tel objet comme le Non-Moi, serait s'abîmer dans le Tout.

LA CONNAISSANCE

Pour que le Moi puisse être le sujet connaissant et le Non-Moi l'objet connu, il faut qu'un rapport défini soit établi entre eux. Le Non-Moi doit affecter le Moi et celui-ci doit, à son tour, affecter le Non-Moi. Il doit y avoir une réciprocité d'action entre eux. La connaissance est une relation entre le Moi et le Non-Moi et la nature de cette relation nous fournira le sujet du prochain chapitre, mais il est bon, auparavant, de comprendre clairement le fait que la connaissance est une relation. Elle implique une dualité, la conscience d'un Moi et la reconnaissance d'un Non-Moi, et la présence des deux facteurs mis aux prises l'un avec l'autre est nécessaire à la connaissance.

Le Connaissant, le Connu et le Fait de connaître, voilà les trois choses en une seule, qu'il est nécessaire de bien comprendre si l'on veut utiliser la puissance de la pensée pour la fin qui lui est propre et qui consiste à aider le monde. D'après la terminologie occidentale, le Mental est le sujet connaissant ; l'Objet est ce qui est connu ; la Relation qui les unit est la connaissance. Nous avons à comprendre la nature du Connaissant, celle du Connu, et celle de leur Rapport, enfin la façon dont se constitue ce Rapport. Ces choses une fois bien comprises, nous aurons fait un grand pas vers cette connaissance de soi-même qui constitue la Sagesse. Nous serons alors en état de secourir ceux qui nous entourent, nous deviendrons les auxiliaires et les sauveurs du Monde ; car tel est le vrai but de la Sagesse allumée par l'amour, elle doit soulever le monde au-dessus de la misère jusqu'à la connaissance où toute souffrance cesse à jamais. Tel est l'objet de notre étude, car il est dit dans les livres de la nation qui possède la plus ancienne psychologie, demeurée aujourd'hui encore la plus profonde et la plus subtile, que l'objet de la philosophie est de mettre fin à la souffrance. C'est pour cela que l'homme instruit pense ; c'est pour cela que la connaissance est sans cesse poursuivie. Mettre fin à la souffrance est la raison finale de la philosophie et la sagesse qui ne conduit pas à trouver la Paix n'est pas la vraie Sagesse.

CHAPITRE PREMIER NATURE DE LA PENSÉE

La nature de la pensée peut être étudiée de deux points de vue : du point de vue de la conscience qui est la connaissance ou du point de vue de la forme au moyen de laquelle la connaissance s'obtient, forme qui, par son aptitude à subir des modifications, rend possible l'obtention de la connaissance. Cette possibilité a conduit, en philosophie, à deux extrêmes qu'il nous faut éviter, car chacun d'eux ignore un des côtés de la vie manifestée. L'un voit de la conscience dans toute chose, et ignore que la forme, qui conditionne essentiellement la conscience, est ce qui la rend possible. L'autre voit en toute chose la forme, et ignore le fait que cette forme ne peut exister qu'en vertu de la vie qui en est l'âme. La forme et la vie, la matière et l'esprit, le véhicule et la conscience sont inséparables dans la manifestation et sont les aspects indivisibles de Ce en quoi tous deux résident de Ce qui n'est ni la conscience ni son véhicule, mais la racine de tous deux. Une philosophie qui tente de tout expliquer par les formes, ignorant la vie, rencontrera des problèmes qu'il lui sera absolument impossible de résoudre. Une philosophie qui tente d'expliquer tout par la vie, ignorant les formes, se trouvera en face de murailles inanimées, qu'elle ne pourra pas franchir. La solution finale, c'est que la conscience et ses véhicules, la vie et la forme, l'esprit et la matière sont les expressions temporaires des deux aspects de l'Existence unique et conditionnée, qu'on ne peut connaître, si ce n'est quand elle se manifeste comme l'Esprit-Racine – (appelé par les Hindous Pratyag-âtman), l'Etre abstrait, le Logos abstrait – d'où procèdent tous les Moi individuels, – et la Matière-Racine (Mûlaprakriti) d'où procèdent toutes les formes. Lorsque la manifestation se produit, cet Esprit-Racine donne naissance à une triple conscience, et cette Matière-Racine à une triple matière. A leur base est la Réalité Unique, à jamais inconnaissable pour la conscience conditionnée. La fleur ne voit pas la racine qui la fait pousser, bien que ce soit la source de toute sa vie et que, sans cette racine, elle ne puisse pas exister.

Le Moi en tant que sujet connaissant, a pour fonction caractéristique de refléter en lui le Non-Moi. De même qu'une plaque sensible reçoit les rayons lumineux reflétés par les objets et que ces rayons amènent des modifications dans la matière sur laquelle ils tombent, ce qui permet d'obtenir des images d'objets, de même en est-il pour le Moi en ce qui concerne les objets extérieurs. Son instrument est une sphère sur laquelle le Moi reçoit du Non-Moi les rayons réfléchis du Moi Unique et qui font apparaître, sur la surface de cette sphère, des images qui sont les reflets de ce qui n'est pas le Moi. Le sujet connaissant ne connaît pas les choses elles-mêmes, aux premiers stades de sa conscience. Il ne connaît que les images produites sur son instrument par l'action du Non-Moi sur son enveloppe sensible, c'est-à-dire des photographies du monde extérieur. C'est pourquoi le mental, véhicule du Moi en tant que sujet connaissant, a été comparé à un miroir dans lequel se voient les images de tous les objets placés devant lui. Nous ne connaissons pas les choses elles-mêmes, mais seulement l'effet produit par elles sur notre conscience ; ce ne sont pas les objets, mais les images des objets que nous trouvons dans l'esprit. De même que le miroir semble contenir les objets en lui, tandis que ces objets apparents ne sont que des images, des illusions causées par les rayons lumineux réfléchis des objets, et non ces objets eux-mêmes ; de même le mental, dans sa connaissance du monde extérieur, ne connaît que les images illusoires et non les choses en elles-mêmes.

Ces images, produites dans le véhicule du mental, sont perçues comme objets par le sujet connaissant, et cette perception consiste en ce qu'il les reproduit en lui-même. Cependant, la comparaison avec le miroir et l'emploi du mot "réflexion" que nous avons fait dans le paragraphe précédent, pourraient nous induire légèrement en erreur, car l'image est une reproduction, non un reflet de l'objet qui la produit. La substance de l'esprit est momentanément façonnée en un analogue de l'objet qui lui est présenté et cette analogie, à son tour, est reproduite par le sujet Connaissant. Lorsqu'il se modifie ainsi lui-même, à la ressemblance d'un objet extérieur, on dit qu'il connaît cet objet ; mais, dans le cas considéré, ce qu'il connaît n'est que l'image produite par l'objet et non pas l'objet lui-même. Et cette image n'est pas une reproduction parfaite de l'objet pour une raison que nous examinerons dans le prochain chapitre.

"Mais, pourra-t-on dire, en sera-t-il toujours ainsi ? Ne connaîtrons-nous jamais les choses elles-mêmes ?" Ceci nous amène à la distinction capitale entre la conscience et la matière du sein de laquelle elle opère, et cela nous permet de trouver une réponse à cette question, naturelle à l'esprit humain. Après que la conscience, par une longue évolution, a acquis le pouvoir de reproduire en elle tout, ce qui existe au dehors, l'enveloppe matérielle au sein de laquelle elle a opéré tombe, et la conscience, qui est connaissance, identifie son Moi à tous les Moi au milieu desquels elle a évolué, et considère uniquement comme Non-Moi la matière unie au même titre à chacun des Moi en particulier. C'est là le "Jour sois avec nous2'', l'union, triomphe de l'évolution, où la conscience se connaît elle-même ainsi que les autres et connaît les autres comme étant elle-même. Par la communauté de nature la connaissance parfaite est atteinte, et le Moi réalise cet état merveilleux où l'identité ne périt pas ou la mémoire n'est pas perdue, mais où la séparation prend fin et où le connaissant, le connu et la connaissance ne font qu'un.

C'est cette merveilleuse nature du Moi, se développant en nous à l'heure actuelle par la connaissance, qu'il nous faut étudier afin de comprendre la nature de la pensée, et il est nécessaire d'en voir clairement le côté illusoire afin de pouvoir utiliser l'illusion à démasquer cette illusion même. Etudions donc comment se forme la Connaissance – relation entre la Connaissance et le Connu – et cela nous conduira à voir plus clair dans la Nature de la pensée.

LA CHAINE DU CONNAISSANT, DU CONNU ET DE LA CONNAISSANCE