Le soleil bleu se lève à l’Est - Richard Azéma - E-Book

Le soleil bleu se lève à l’Est E-Book

Richard Azéma

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Beschreibung

Le commandant Richard et son équipe sont confrontés à l’infiltration massive d’une nouvelle drogue qui a eu des conséquences tragiques pour le jeune Thomas en Occitanie. Leur mission est de démanteler les réseaux criminels responsables. Y parviendront-ils ?

À PROPOS DE L'AUTEUR

Richard Azéma trouve son inspiration dans ses voyages et la découverte de nouvelles cultures. "Le soleil bleu se lève à l’Est" vous invite à explorer ces horizons avec lui.

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Richard Azéma

Le soleil bleu se lève à l’Est

Roman

© Lys Bleu Éditions – Richard Azéma

ISBN : 979-10-422-1616-0

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Du même auteur

– Périple au bord de l’eau, Nombre 7, 2023.

Note de l’auteur

Chers lecteurs et lectrices,

Je vous écris aujourd’hui pour vous adresser mes sincères excuses concernant les erreurs de correction qui se sont malencontreusement glissées dans mon premier roman, Périple au bord de l’eau.

En tant qu’auteur, je m’engage à offrir des œuvres de qualité et il est important pour moi de reconnaître que cette première édition n’a pas répondu à ces standards. Les erreurs présentes, qu’elles soient typographiques, grammaticales ou de mise en forme, ont pu entraver votre expérience de lecture, ce que je regrette profondément.

Je tiens à remercier ceux d’entre vous qui ont pris le temps de signaler ces erreurs. Votre retour est essentiel pour améliorer constamment mon travail.

Je vous prie d’accepter mes excuses pour les désagréments causés et vous remercie pour votre soutien et votre compréhension.

Cordialement,

Richard Azéma

Une nouvelle mission du commandant le Suisse, après sa première aventure dans son périple au bord de l’eau, une nouvelle affaire lui est proposée. Il part faire la guerre à une nouvelle drogue « Le soleil bleu » qui inonde la France, l’Europe, voire le monde, elle fait des ravages parmi les jeunes, son enquête le guidera sur les traces laissées par les dealers, partis de France avec son fidèle équipier. C’est en France, en Grèce et en Turquie qu’il finira par boucler cette intrigue, de l’Europe jusqu’en Russie, il combattra le mal et c’est dans les bras de la belle Maria qu’il finira son voyage à Cuba sur une plage de sable blanc.

Les personnages et les situations de ce récit étant purement fictifs, toute ressemblance avec des personnages ou des situations ayant existé ne saurait être que fortuite.

I

Narbonne

Après une année de repos bien mérité qui s’est déroulée comme un conte de fées, suite à notre périple au bord de l’eau et la naissance de notre petite princesse Julia, l’année 2022 est très chaude sous le soleil de la ville de Narbonne.

Les confinements sont passés et nous avons profité de ces moments en famille. Le département de la DGSE a repris contact avec moi et souhaite que je reprenne du service actif. L’envie de retourner bosser n’est pas une priorité pour moi à ce jour. Je suis très bien dans les bras de mes déesses, Marie et Julia, qui illuminent mes journées. Mais il va bien falloir remettre les pieds sur terre et revenir aux aléas de la vie. Ma dernière mission a été une réussite, et notre gouvernement a bien voulu continuer le paiement de mon salaire à ce jour. Je sais bien que cela ne va pas durer comme les impôts, et que tôt ou tard le téléphone va sonner. Aussitôt dit, aussitôt fait.

— Richard, mon amour, ton ami le Crabe au téléphone. Est-ce que tu peux le prendre dans le bureau ? je dois m’occuper de Julia.
— Bien sûr, ma chérie, je le prends de suite, tu peux raccrocher.

— Salut le Crabe, comment vas-tu ? J’attendais ton appel un de ces jours, mais plus tardivement. Les vacances, c’est vraiment super, surtout avec mes deux chéries. Que du bonheur. Que me vaut ton appel ?

— Tu penses bien que tu vas devoir revenir à la mine. J’ai une nouvelle affaire qui est en train de sortir. Si c’est possible, je souhaiterais que tu y jettes un œil et que tu me dises ce que tu en penses. Je te fais passer les éléments en ma connaissance sur ta boîte perso du boulot. Comme ça, cela reste sous le couvert, et il n’y a que toi qui en as accès.
— Tu ne pourrais pas m’en dire un peu plus ?
— Non, les fils ont des oreilles, et les vautours sont souvent sur les câbles. Donc, je peux juste te dire que ça se passe vers chez toi, et que comme tu es pratiquement sur place, ce serait bien que tu voies de quoi il en ressort suite au rapport des agents sur le terrain. Je te fais passer ça et tu me recontactes. Embrasse bien tes femmes pour moi. À bientôt.

Je repose le téléphone sur son socle, et j’entends en même temps le tintement de l’alarme me signalant l’arrivée d’un mail sur ma messagerie cryptée. Je rentre mes codes et ouvre le nouveau courriel entrant, titré : soleil bleu.

Cher le Suisse, tu trouveras dans ce courriel les éléments concernant la nouvelle affaire dont je souhaite que tu t’occupes, les services de renseignements sont déjà sur le coup, il ressort que nous avons régulièrement, ces derniers temps, retrouvé le long des plages du Cap d’Agde et plus spécialement accrochés aux rochers du Fort Brescou, des sachets en plastique ayant contenu une substance toxique, les pastilles étaient détruites suite à l’humidité, et après analyse du conglomérat, celle-ci nous a relevé être du W-18, soit la drogue la plus puissante réalisée et distribuée à ce jour, pour information cette drogue est un opioïde qui est jusqu’à 10 000 fois plus puissants que la morphine et sa consommation pourrait être fatale, sa confection pourrait être d’origine chinoise voir des pays de l’Est, les productions auraient rapidement augmenté pendant le confinement, nous ne connaissons rien sur la logistique de distribution mise en place, les premiers cachets connus consommés sur la planète ont été retrouvés au Canada, depuis tous les services sont à la recherche des renseignements concernant ces arrivées et les systèmes de distributions, il faut te mettre en rapport avec nos contacts qui sont sur le terrain sur place, ceci afin d’approfondir les recherches, ton contact et responsable actuel est ton ami l’adjudant-chef Pages, je suis en attente de tes demandes concernant la fourniture éventuelle de matériels qui pourront t’aider dans la poursuite de cette mission.

Je te demanderai de me rendre compte tous les lundis en fin de matinée, afin que j’informe mes supérieurs de la suite de cette affaire.

Bien à toi.

Le Crabe

Bon, ça y est, il va falloir reprendre le taf. Cette affaire a bien l’air sérieuse pour que le gouvernement mette en place une cellule dédiée à cette substance, cette saloperie. Je vais me renseigner sur cette merde, du moins ce que je peux trouver sur le Net.

Après plusieurs recherches sur les sites liés à cette demande, je commence à en savoir plus sur le W-18. Celle-ci serait apparue pour la première fois à la fin des années 1970 sous forme d’une composante chimique destinée à être un analgésique. Elle fut créée et fait partie des 32 composants chimiques mis en place dans le protocole de la W-Série. Aucun de ces médicaments n’a été produit ni commercialisé.

Le chimiste inventeur du W-18 a expliqué que, même si plusieurs autres composés de la W-série ont des effets similaires aux opiacés, ce n’est pas la même substance distribuée sur le marché des drogues à ce jour. C’est vrai que dit comme ça, il se dédouane pas mal le gars.

Une main se pose sur ma nuque et descend sur mon torse, Marie vient de rentrer dans le bureau, je ferme ma boîte mail.

— Ça y est mon amour, si j’ai bien compris, le Crabe te sonne, et tu vas repartir au boulot. Je ne me trompe pas, non ?

Sa main descend doucement sur mon ventre après avoir tiré lors du passage sur les poils de ma poitrine, ce qui me fait émettre un léger cri non contrôlé de ma part. Je l’attrape par la taille et la pose sur mes genoux tout en douceur. Ma main se loge entre ses longues jambes pour remonter délicatement vers son bas-ventre. Mes doigts rentrent en contact avec son pubis, je note l’absence de dessous.

— Dis donc, tu pourrais quand même t’habiller un peu plus, tu vas attraper froid comme ça.

Mes doigts ont lentement effleuré ses lèvres qui, comme une fleur au soleil, s’ouvrent délicatement. La pression se fait plus forte jusqu’à trouver l’entrée humide de son corps. Elle ferme ses beaux yeux verts et les ouvre brutalement suite aux cris de Julia, qui appelle à l’aide. Elle se relève, me fait une bise sur la bouche et disparaît de mon bureau. Je reviens au réel non sans avoir une certaine bosse qui déforme mon pantalon.

Je retourne à mes moutons en ouvrant la boîte mail. Je clique sur l’icône de réception du Crabe et lui tape ma demande.

Cher Crabe, tout d’abord merci de m’avoir sollicité pour cette nouvelle mission, je pense que cela va me faire du bien de retourner d’active, tu sais bien que depuis notre dernière affaire, j’ai restitué mon matériel, il faudrait que tu mettes à ma disposition les éléments suivants et que tu me donnes la marche à suivre pour en prendre possession, voici la liste.

Deux pistolets automatiques de calibre 9 mm parabellum, deux pistolets IMI MINI mitrailleur USI même calibre, du matériel d’écoute, deux paires de lunettes à vision nocturne, des papiers de plusieurs nationalités, française, italienne, anglaise, canadienne, du cash en euros et en dollars et ne soit pas radin, deux cartes bleues, quelques téléphones non traçables, et un téléphone satellite, si tu vois plus, tu mets, donne-moi le point de récupération du matériel, ainsi que les coordonnées de Pagès, tu m’ouvres un compte chez un loueur de véhicules et tu me fais équiper le véhicule des accessoires de police, bien, je ne vois rien de plus pour l’instant, on se contacte si besoin, bye.

Le Suisse

Je referme l’écran de mon ordinateur et rejoins mes chéries sous l’abri piscine. Julia vient de commencer son repas. Marie me sert un Cuba libre afin que je l’accompagne. Son paréo noué autour de son buste laisse entrevoir son bronzage doré naturel. Ses longs cheveux noirs tombent sur ses épaules. Son regard lagon se perd dans mes yeux et laisse apercevoir une pointe de crainte. Elle me dit :

— Je pense que tu vas repartir en mission, vu le temps que tu as passé au téléphone avec ton ami. Tu sais que maintenant, tu es père de famille et marié avec la plus belle des femmes, et que tu as la plus belle des filles. Il va falloir que tu fasses bien attention à ta vie. Nous avons besoin de toi et ton métier n’est quand même pas le plus calme que je connaisse. Si tu peux m’en dire plus, cela me rassurerait un petit peu.

Son front fait apparaître des rides de peurs et ses yeux sont demandeurs, je dois la rassurer au mieux, et puis c’est vrai que je suis le plus heureux des hommes à ce jour, nous avons régularisé notre situation, Marie est devenue Française et nous sommes mariés devant la loi, je dois lui dire la vérité. Ce qui, pour le moment, n’est pas tenu secret. Elle sait que je ne peux pas tout lui dire, mais je vais commencer par lui exposer ce qui m’attend.

Je passe près de Julia et lui fais un gros baiser sur la tête. Je me rapproche de Marie et parle près d’elle comme si nous étions sur écoute.

— Ne t’inquiète pas pour le moment, je vais en déplacement non loin d’ici, dans une cité balnéaire pour faire de la recherche de personnes et du renseignement. Cela ne devrait prendre que quelques jours et quelques nuits. Tu pourras me joindre s’il y a un problème. Pour l’instant, je serai à une petite heure de vous. Tu ne crois pas que tu vas te débarrasser de moi comme ça.

Son sourire est revenu sur son doux visage et les rides d’inquiétudes ont disparu. Elle me demande de la serrer dans ses bras sous les petits cris de Julia qui est bien heureuse de nous voir réunis tous les trois. Nous finissons nos verres et commençons le repas à l’abri du soleil qui est déjà très fort en ce milieu de journée. Nous mangeons tranquillement en profitant de la petite qui fait des siennes pour attirer le regard sur elle, et être au milieu de toutes les attentions.

Marie pose sa main sur la mienne, et avec un grand sourire, me pose une question que j’attendais depuis fort longtemps.

— Je ne voudrais pas gâcher cette si belle journée, mais tu sais, depuis notre départ de Cuba, je souhaiterais maintenant que tout soit en ordre. Je souhaiterais bien retourner au pays pour présenter ce bel enfant et ce bel homme à ma famille. Tu sais aussi que mes parents sont au courant de tout sur notre vie et depuis qu’ils sont grands-parents, ils souhaitent vraiment rencontrer leur petite fille et l’amour de ma vie. Est-ce que tu penses que nous pourrons bientôt retourner sur l’île ? Nous pourrons de plus retrouver nos amis, Julia qui est la marraine de notre fille, Maria, Pedro et les autres. Nous avons, c’est vrai, des nouvelles régulièrement par Internet quand ça marche au pays, mais j’aimerais tellement les prendre dans mes bras. Dis-moi quand mon amour ?

Une larme coule lentement de ses yeux comme si cette mer des Caraïbes se vide sur le sable. Son regard est plus une supplication qu’une demande. Je la regarde droit dans les yeux.

— Je sais bien que tu as le mal du pays, tu as raison, il faut faire les choses bien. Julia a un an maintenant, elle peut voyager avec nous. Alors, je te promets, et tu sais que je n’ai qu’une parole, je te promets que dès que cette affaire sera terminée, nous partons pour ton île de rêve, retrouver tes parents et nos amis, les plages, le soleil et tout le reste. De plus, il faut que je voie ton père pour lui demander l’autorisation de t’épouser, et par la suite, nous referons une noce à Cuba avec tous les gens que tu aimes et que tu désires auprès de toi. C’est mon engagement.

Marie explose de joie, ce coup-ci ce n’est pas une larme de mer qui coule sur son beau sourire, mais c’est une larme de fond qui inonde ces joues. Elle rit et pleure en même temps, elle danse des pas de salsa tout en levant les bras au ciel. Julia l’accompagne en claquant dans ses petites mains. Si ce n’est pas le bonheur, nous n’en sommes pas loin. Et pour finir, elle se jette dans la piscine en criant Viva Cuba à pleins poumons. Je prends Julia dans mes bras et nous retrouvons sa maman dans l’eau chaude du bassin en nous tenant tous les trois dans les bras.

Nous reprenons nos esprits en finissant le repas dans la joie et le bonheur. Je viens de perdre Marie et retrouver Maria, quel plaisir. Elle commence à faire des projets, les parents, les amis, l’église, les demoiselles d’honneur, c’est sûr, cela sera un grand mariage comme il y en a peu à Cuba. La vie est tellement dure dans ce paradis que les jeunes mariés préfèrent garder leurs économies pour survivre dans la vraie vie cubaine où le gouvernement ne donne même plus de tickets de rationnement. Tout s’achète et tout est cher. Il me tarde vraiment que ce projet soit abouti, un nouveau tournant dans notre vie.

Le téléphone sur la table se met à vibrer. Marie se lève et va mettre Julia à la sieste. Je décroche :

— Allô, oui, qui est à l’appareil ?
— Salut le Suisse, c’est le Crabe, je viens d’avoir de nouvelles instructions d’en haut. Il te faut prendre le boulot le plus rapidement possible. Tu as été nommé chef de groupe, commandant. Tu reprends tes fonctions. Concernant ton matériel au complet plus quelques gadgets, il part ce jour de Marseille et sera à ta disposition sur la base aérienne 944 de Narbonne. Tu te présentes au poste de garde avec tes papiers et tu récupères ton matos. Tu peux me contacter sur le numéro de mon appel. Tout est clair pour toi ?

— Bienvenue à bord Commandant, je reste à ta disposition. Je te fais passer par code les nouvelles coordonnées concernant cette cellule, nom de code : soleil bleu.

Marie revient de la maison, la petite est couchée, et le calme est revenu sous le soleil. Marie défait son paréo et me prend par la main pour que je la suive dans la piscine. Je retire mon short de bain lors de la descente d’escalier, et nous nous retrouvons nos deux corps serrés dans l’eau. Elle entoure mes hanches de ses jambes, et nos sexes se trouvent collés l’un contre l’autre, venant se frotter contre mon membre qui ne tarde pas à gonfler sur ses coups de reins. Nous finissons par nous unir, et faisons l’amour avec tendresse dans cette eau bleue qui ondule sous mes coups de reins. La jouissance nous arrache un cri qui, nous espérons, ne sortira pas Julia de ses doux rêves. Nous reprenons place auprès de la table. Je prends les mains de Marie et lui explique que ma mission commence demain et qu’elle va devoir se passer de moi pendant quelques jours.

— Je partirai demain dans la journée. Je te laisse la voiture. Je vais prendre un véhicule de location. Je t’appellerai tous les soirs. Si jamais je manque un appel, ne t’inquiète pas, c’est que je suis coincé et que je ne peux pas me servir de mon téléphone. Si je ne t’appelle pas, je te passe un texto pour te rassurer. Ne t’inquiète pas, je suis avec Pagès, tu sais la personne qui nous a escortés pour notre retour d’Espagne lors de notre dernière mission. Donc, tu vois, je suis entre de bonnes mains. Tu sais que nous pouvons compter sur lui, vu ce qu’il a fait la dernière fois.
— Je suis rassurée de te savoir avec Alain, mais s’il te plaît mon amour, fais bien gaffe à toi. Ne prends pas de risques inutiles, nous comptons sur toi pour vivre tranquillement avec notre bébé d’amour. Je ne sais pas ce que je deviendrai sans toi. Rassure-moi et dis-moi ce que tu peux sur cette affaire, s’il te plaît, mon chéri.

L’inquiétude peut se lire sur son visage. Je vais la rassurer, mais c’est vrai que je ne sais pas où cette nouvelle aventure va me mener. Je vais rester dans les grandes lignes de toute manière, je ne sais rien de plus pour l’instant.

— Je ne vais pas bien loin comme je te l’ai dit. Une nouvelle drogue vient d’arriver sur notre sol. Les analyses révèlent que cette merde est extrêmement puissante, ce qui inquiète au plus haut de notre gouvernement. Ce nouveau produit appelé le W-18 est arrivé dans la province de Saskatchewan au Canada. Depuis cette apparition, plusieurs décès par overdoses ont été enregistrés. Nos services ont découvert sur une plage plusieurs sachets de cette drogue. Donc je dois me rapprocher de l’endroit et commencer les recherches pour trouver la provenance, et voir si nous pouvons remonter à la source. Voilà, c’est tout ce que je sais à ce jour, et je te rassure, je serai extrêmement prudent. Il faut bien que je sois à tes côtés pour notre mariage. Je veux descendre les escaliers de la cathédrale Sainte-Marie de La Havane au bras de la plus belle femme. Nous illuminerons le quartier de la vieille ville avec notre belle Julia, toute ta famille et nos amis. Je t’ai fait une promesse et tu sais que nous le ferons.

Marie prend mes mains dans les siennes et me fait un baiser sur le dos de la main. Je sais bien qu’elle me connaît et que mon devoir est de faire au mieux pour mon pays. Elle se rapproche et me fait un baiser sur la bouche qui en dit long sur notre nuit qui arrive. Elle se lève et me conduit dans le hamac suspendu entre les deux pins parasols. Nous prenons place sur le large filet et nos corps se rejoignent. Je crois que cette nuit sous les étoiles et la lune, nous avons fait l’amour tendrement, doucement, profitant de ce moment.

Nous prenons la direction de la salle d’eau, et allons nous coucher par la suite. J’ai du mal à trouver le sommeil, alors que Marie est déjà dans les bras de Morphée. Je pense qu’elle rêve de marcher au bras de son père dans l’allée de la cathédrale vers l’autel où je l’attends les yeux remplis d’émotions.

N’arrivant pas à trouver le sommeil, je me lève et vais me renseigner via Internet sur l’étendue du secteur du Cap d’Agde. Ce secteur est immense et surpeuplé. De plus, en plein après la Covid, cela va être vraiment compliqué de bosser sans attirer l’attention. Dans un sens, nous pourrons nous fondre dans les mouvements de foule, car avec plus de 200 000 habitants en été, nous devrions quand même passer inaperçus. Je me dirige vers le dressing et commence à faire mon sac pour le lendemain. Je retourne finir ma nuit contre ma chérie qui me pose la main sur mon épaule. Je la rejoins rapidement pour finir cette nuit chaude, jusqu’au petit matin.

Le soleil, aujourd’hui, est jaune et se lève bien à l’Est. La chaleur est déjà étouffante alors qu’il n’est que huit heures. Le ciel est bleu et l’astre est déjà éblouissant. Je retrouve mes femmes qui sont sous l’abri et qui ont commencé le petit-déjeuner.

Julia son bibi entre ses petites menottes. Je me penche et l’embrasse tendrement sur le front. Je contourne la table et rejoins Marie. Je lui fais de même sur son front. Ses cheveux sont tirés en arrière et ses yeux verts éclairent son doux visage. Je prends un café et me pose à table.

— Mes amours, avez-vous passé une bonne et belle nuit ?
— Très bien, mon chéri, nous avons bien dormi. Julia a fait sa nuit entière. J’ai passé une nuit pleine de beaux rêves. Je te remercie, c’est grâce à toi. Je me suis vue habillée tout de blanc à tes bras lors de la sortie de la cathédrale avec Julia devant nous pour les photos du mariage. Je suis aux anges.

Mon téléphone vibre sur la table. La chaleur est déjà écrasante et le ciel est absent de nuages malgré le début de cette journée. C’est la société de location qui me signale que le véhicule vient d’arriver devant chez moi, et que la personne m’attend pour finaliser les documents de location.

La sonnette retentit quand je pose mon portable sur la table. Je me lève pour ouvrir la porte et la personne qui se présente, me demande de la suivre pour faire le tour du véhicule afin de faire le contrôle de l’état de la voiture. Elle me signale que les éléments de ma demande ont été mis en place par le service de la préfecture, soit un gyrophare bleu, une sirène deux tons, et un rabat éclairé police sur le pare-soleil. Je signe les documents et prends congé. Je retourne auprès de mes femmes.

— Ça y est, ma voiture est là. Je vais appeler le Crabe pour prendre mes ordres, et je vais récupérer mon sac pour ce petit déplacement. Je suis désolé de vous laisser par ce si beau temps. Profitez bien de la piscine. Je te téléphonerais dès que je serais sur place, mais pour l’instant rien ne presse. Profitons ensemble de cette belle matinée.

J’appelle le Crabe :

— Salut le Crabe, je viens aux nouvelles. La voiture est arrivée, je suis prêt. Je reste à ta disponibilité, tu me dis si je dois bouger. Je reste en stand-by. OK, rien de neuf pour l’instant. Tu as donné mon numéro à Pagès et s’il y a du nouveau, il me contacte directement. Ça marche, à plus.

Je repose mon téléphone et attrape ma tasse de café, un petit bout de pain que ma chérie m’a préparé et je reprends mon petit-déjeuner en famille.

II

Le Cap d’Agde

Le soir tombe tranquillement sur la plage du camp de naturistes de la station balnéaire, la baie des Cochons, appelée ainsi par les personnes qui la fréquentent. Cet endroit si particulier que désertent les couples de deux ou trois personnes, voire plus.

Le soleil descendant sur la mer Méditerranée enfin laissée seule par les baigneurs. Le crépuscule est teinté de rouge. Les cirrus de beaux temps isolés dans le ciel se teintent de mauve et d’orange dans les bleus du ciel. Pendant que le soleil, encore rouge, joue avec les vagues sur le couchant, le sable fin se refroidit de cette chaude journée du mois de juillet 2022.

Auprès de la plage, un jeune couple d’une vingtaine d’années marche main dans la main, les pieds dans l’eau, les vaguelettes se couchent sur le sable humide en laissant un moment de silence entre chaque ressac.

Léa et Thomas profitent du calme. Les couples et les regroupements pervers se sont dissous pour le moment. De temps en temps, un cri féminin ou masculin se fait entendre le long des dunes qui les abritent. Des personnes se donnant aux plaisirs sexuels. Les deux jeunes ont remis leurs maillots, car le dress code de la journée ne donne pas droit aux textiles. Léa s’est vêtue d’un string qui ne cache pas grand-chose de son anatomie. Ses petits seins bien fermes se dandinent au gré de ses pas dans les vagues. Thomas a enfilé son short de bain. Ils prennent la direction de la sortie de la plage, accompagnés par leurs ombres qui s’étirent sur le sable.

Partis du nord de la France en début de mois, ils sont arrivés dans la station par leurs propres moyens. Pour se faire trois sous, ils servent dans un bar la nuit aux abords du port. Après le service le soir, c’est souvent sorti en boîtes de nuit quand les pourboires le permettent. Et après, ils rejoignent la caravane que leur a fournie le patron du bar, pour finir la nuit jusqu’au petit matin. De vraies vacances de rêves pour ces deux jeunes pommés qui ont décidé de quitter la grisaille de leur Nord natal et profiter au mieux de leur vie.

Léa regarde Thomas dans les yeux rougis par cette journée au soleil, et lui dit :

— Bon, ça y est, la première journée est finie, on va se préparer pour prendre le boulot et attaquer la seconde. Ce soir, on va faire léger si tu le veux. J’aimerais me coucher avant que le jour ne se lève. Je suis vraiment crevée, et puis j’ai bien envie de rester contre toi cette nuit, et d’en profiter pour faire l’amour. On sort tellement ces derniers jours que nous ne profitons même pas l’un de l’autre. Tu en penses quoi, mon chéri ?

Thomas remet son tee-shirt pendant que Léa enfile un paréo pour cacher ses adorables seins. Il l’embrasse tendrement sur la joue. Il met sa main dans la sienne et reprend leur marche vers le camping.

— Tu as raison, mon amour, essayons ce soir de trouver un peu de calme et du repos. C’est vrai que nous y allons un peu fort en ce moment, c’est bien normal, c’est la première fois de notre vie que nous partons au soleil. Mais je suis d’accord, ce soir, on fait relâche. On profite de nos beaux corps bronzés et on fait l’amour jusqu’à s’endormir l’un dans l’autre. J’aime bien ton idée.

Le sourire de Léa répond de lui-même à Thomas. Elle a vraiment envie de lui et aussi d’une bonne nuit de repos. Depuis quatre soirées, c’est toutes les nuits qu’ils s’éclatent en boîte de nuit. Le fait de travailler dans la station leur donne des passe-droits, comme l’entrée gratuite et les boissons à prix réduit. Ils profitent au mieux de leur jeunesse. De temps en temps, un petit joint pour finir la soirée. Mais depuis un ou deux jours, elle pense que Thomas est passé à la dure, car il ne donne pas de moments de faiblesse, et il est toujours prêt pour faire le capitaine de soirée. Elle pense qu’une pause pourra lui être bénéfique pour sa santé et qu’elle pourra récupérer de ce rythme endiablé des journées de quinze heures.

— Super, ça me fait plaisir. Je te trouve un peu fatigué en ce moment, surtout à la reprise du service. Par contre, la nuit, tu es super en forme. Alors, si pour un soir, je peux abuser de ta santé nocturne, cela va me faire le plus grand bien. Je t’aime mon petit Tomy.

Ils prennent la navette bondée qui les ramène vers leur camping. Non sans s’être fait frotter par les pervers qui profitent de ce moyen de transport pour assouvir leurs penchants sexuels, et aussi pour, pourquoi pas, s’assurer d’une rencontre qui pourrait se conclure par les rapports tellement attendus dans cette station. Ils descendent sur le trottoir non sans mal après s’être ouvert un passage dans cette marée humaine.

— J’en ai marre de ce bus. Ils sont tous franchement obsédés autant les mecs que les filles, ce sont de vrais malades. Je n’ai pas arrêté de me faire tripoter. Bon, je vais en premier prendre la douche, je te rejoins. Bisous mon amour.

Thomas récupère le sac de plage pendant que Léa prend le chemin des sanitaires où la file d’attente est déjà longue. Il se dirige tranquillement vers la caravane. Une fois seul, il prend son téléphone, compose un numéro de son agenda et le porte à son oreille.

— Akim, oui, salut, c’est Thomas. Pour ce soir, je fais tranquille, je reste avec ma petite chérie. Si tu pouvais passer au bar dans la soirée pour me filer. Tu sais quoi, ça m’arrangerait bien. Je te payerai un coup et tu me fileras le truc tranquille. C’est bon pour toi ?

— OK super, je t’attends, pas de problème, à toute.

Thomas ouvre la caravane et prend une bière fraîche dans le frigo. Il s’installe sur la petite terrasse et boit son coup en saluant les voisins. Il voit Léa revenir de la douche, ses cheveux longs tirés en arrière, elle se pose à ses côtés.

— Ah, ça va mieux, bon si tu veux être à l’heure au taf, bouge-toi. Les douches sont bondées. Une charmante Hollandaise m’a proposé de prendre la douche avec elle, ça ne m’aurait pas déplu. Mais le boss, il ne va pas attendre. Alors, finis ta bière et va te laver. Tu sens la mer, mon amour.

Thomas la prend par la taille et lui donne un baiser dans le nombril. Elle finit sa bière et le pousse d’un coup de hanche pour le faire lever :

— Allez, au lavage, mon petit, et remue-toi. Il nous reste une demi-heure pour être au job et fais-toi beau. Donne-moi envie d’abuser de toi ce soir.

Thomas se lève non sans râler, et récupère ses affaires pour prendre le chemin des sanitaires en traînant les pieds. Pendant ce temps, Léa entre dans la caravane pour se mettre en tenue de travail. Un mini string, une mini-jupe noire, en profite pour se maquiller et se sécher un peu mieux les cheveux dans une serviette sèche. Elle se met un caraco blanc en dentelles et enfile sa chemise noire au nom du bar, réunit ses longs cheveux blonds en queue de cheval et finit son maquillage en rajoutant du noir autour de ses yeux bleus.

Thomas est de retour. Il l’a saisi par la taille et lui donne un long et vigoureux baiser sur la bouche. Elle le repousse délicatement vers le lit. Il enlève la serviette du tour de sa taille et lui dit tout en lui montrant son sexe dressé :

— Dis-moi, ma chérie, une petite avant de prendre le boulot. Comme ça, je pense que je serais bien motivé pour attaquer cette soirée.

Il commence à se masturber doucement pendant que son membre prend du volume. Léa se rapproche de lui, l’embrasse goulûment et de la main lui tape sur le sexe gorgé de sang.

— Tiens, voilà, ça va te remettre les idées en place. Habille-toi et bouge ton cul. Démerde-toi pour faire rentrer ce truc dans ton pantalon. Tu verras ce soir, je serais toute à toi. Mais là, de suite, on va bosser, je te laisse deux minutes et après, je me casse seule. Et si tu ne viens pas, je te jure, je te remplace ce soir. Et je crois que la petite Hollandaise fera très bien l’affaire. Alors, si tu ne veux pas dormir sur la béquille, tu sais ce qui te reste à faire, bouge.

Sur ce, elle sort de la caravane, et prend place sur la terrasse, elle allume une petite cigarette roulée qui, à l’odeur, ne doit pas contenir que du tabac. Elle aspire la fumée qui pénètre dans ses poumons et recrache lentement la fumée, Thomas prend place à côté d’elle et récupère la cigarette qu’il porte à sa bouche pour en tirer une bonne staffe, il la lui rend après avoir expulsé la fumée de ses poumons, il est en tenue de travail comme elle, tout de noir vêtu avec le logo du bar sur la poitrine.

— Je vois que tu te mets en forme pour ce soir, un petit joint pour préparer ta soirée, ce n’est pas bien ça, il va falloir rester claire si tu ne veux pas faire des erreurs dans les commandes, pour ce soir, je vais te trouver un produit un peu plus fort que du shit et tu vas voir, tu vas devenir une vraie panthère, je pense que tu vas aimer.

Léa le regarde droit dans les yeux :

— Tomy, alors écoute-moi bien, je fume un peu de shit, c’est pour me détendre, mais alors la merde que je pense que tu prends depuis quelques soirs, tu vois je n’en étais pas sûre, mais vu que tu en parles, sache que ça je ne touche pas et toi, je te demande d’arrêter cette saloperie, tu sais très bien que tu vas devenir dépendant et que tu vas finir comme nos copains qui sont déjà partis avec cette saloperie, soit du sida, soit d’overdose, donc ça tu vois je n’en veux pas, et si tu veux que je sois une panthère, t’as qu’à me faire monter au septième ciel et tu vas voir ce que c’est qu’une tigresse, tu vas avoir du mal pour marcher demain, ça je te le promets et sans tes merdes, OK !

Thomas accuse le coup, il regarde Léa droit dans les yeux avec son plus beau sourire :

— Ma chérie, qu’est-ce que tu vas imaginer ? tu crois que je prends de la coke ? mais tu ne vas pas bien, je n’ai jamais touché à ça et ce n’est pas aujourd’hui que je vais commencer, ce ne sont uniquement que des pilules, des excitants, c’est pour ça que je suis en forme, et puis cela ne rend pas dépendant, tu vois bien que je ne prends rien la journée et que je ne suis pas en manque, je te jure, ce sont juste des pilules, et si tu veux, nous pourrions essayer ce soir, voir si tu deviens tigresse comme tu le promets, mais c’est sûr que moi, je vais te faire monter au septième comme tu le demandes, ne t’inquiètes pas mon bébé, je vais bien, allez on se casse.

Léa reste sceptique, mais c’est son amour, elle lui fait confiance, et c’est vrai que les journées se passent très bien, donc pourquoi se faire du souci pour rien, ce sont juste des médocs qui le dopent un peu, ça peut être intéressant pour ce soir, à voir.

Main dans la main, ils prennent la direction du port de plaisance pour attaquer cette nouvelle soirée, sous cette canicule qui dure depuis plusieurs jours, en dix minutes, ils sont rendus sur leur lieu de travail, le patron les accueille lors de leur arrivée.

— Alors, les tourtereaux, ça y est, prêts pour cette nouvelle journée, les touristes sont là, j’espère que vous êtes en pleine forme et que vous avez bien dormi et bien reposé, nous avons déjà pas mal de réservations pour ce soir, il va falloir mettre les bouchées doubles, prenez un bon café, mangez un petit bout, et au top dans une demi-heure.

Nous saluons à notre tour notre boss, Léa fait le tour du bar et nous prépare deux paninis afin de nous remplir l’estomac, son homme prend place au comptoir, les premiers clients arrivent peu à peu et prennent les tables suivant les instructions du patron, les deux jeunes finissent leur casse-croûte, le café vite avalé, Thomas se dirige vers la terrasse pour présenter les cartes du repas et prendre les premières commandes, Léa reste derrière le bar afin d’assurer les commandes de boissons, par la suite les premières assiettes sortent de la cuisine, et Thomas les prend en charge afin d’assurer le service des tables.

La nuit commence sur les chapeaux de roues, après plusieurs allers-retours, il est déjà 23 heures, les tables du restaurant se vident et sont rapidement reprises par des groupes qui souhaitent consommer glaces et boissons avant de commencer leurs débuts de nuit, Léa s’occupe des préparations des boissons comme à son habitude et assure le service, une personne arrive seule, et prend place en bordure du passage, c’est Thomas qui prend la commande.

— Salut, Akim, comment vas-tu ? Déjà de sortie ? Qu’est-ce que je peux te servir qui te fasse plaisir ?
— Salut, Thomas, je vais bien, merci. Je vois que toi aussi, tu as la forme, pas trop crevé de bosser par cette chaleur, il est presque minuit et il fait encore 31 degrés, c’est l’enfer cet été, ça doit être dur pour vous, sers-moi un Coca light avec une tranche, s’il te plaît, j’ai ce que tu veux pour ce soir, tu vas voir, c’est nouveau, par contre, c’est de la balle, sur ma tête.
— OK super, je prends ta commande, si Léa vient te servir, tu ne lui donnes rien, c’est moi qui récupère et te rends la monnaie, allez à toutes.

Thomas dépose la commande pour la table 17 sur le bar à l’attention de Léa, un coca light tranche, et reprend sa routine entre les tables remplies, il prend les commandes et débarrasse les tables une fois vides, passe un coup de chiffon en guise de nettoyage, au bout d’une demi-heure, il repasse par la table d’Akim pour encaisser la note.

— Voilà ta note, Akim, 7,5 euros pour le coca, donne-moi un billet de 10, je vais te faire le compte.

Thomas repart vers le bar et rapporte l’argent avec la note, Léa lui rend la monnaie avec un beau sourire, il revient vers la table avec la sous-tasse, la dépose sur la table en y glissant deux billets de 20 euros en plus, Akim récupère l’argent dans la coupelle et lui laisse les pièces de l’addition, il glisse en même temps un petit sachet contenant deux petites pastilles bleues qu’il recouvre de la ferraille, Thomas récupère le tout, glisse discrètement le sachet dans son tablier de serveur, il dit à Akim.

— Merci, monsieur, pour votre pourboire, si tout le monde était comme vous, mes vacances seraient un enchantement, je vous souhaite une belle fin de nuit, en souhaitant vous revoir prochainement dans notre établissement.

Thomas retourne au bar et dépose la coupelle avec les pièces du pourboire, il signale à Léa que la monnaie est pour eux, elle lui dit.

— C’est Akim non qui a bu un coup à la table 17, t’aurais pu me le dire, je lui aurais bien fait la bise, j’adore ce type, il est sympa, et en plus, il a de la bonne beuh. Demande-lui s’il n’a pas une barrette au fond de sa poche ?

Thomas regarde vers la table, il est parti, un nouveau client a déjà pris sa place.

— Trop tard, ma chérie, il est parti, je l’appelle si tu veux, j’ai son phone.
— Non, laisse tomber, il m’en reste pour ce soir, on verra demain.
— Ne te fais pas de souci pour ce soir, j’ai ce qu’il faut, tu vas voir, ce n’est pas au septième que tu vas monter, tu vas partir au paradis juste au-dessus des nuages, je te le garantis.
— Ouais, on verra, comme si à ton âge tu as besoin de ça pour t’envoyer en l’air, tout à l’heure dans la caravane, tu n’avais rien pris, mais j’ai bien pu voir que tu étais en bonne forme, t’occupes, je ferais ce qu’il faut pour te rallumer, allez, va bosser le fainéant, et garde des forces pour ce soir.

Le service continue et le rythme ralentit au fur et à mesure que la nuit s’allonge, les tables se vident et personne ne prend place, le nettoyage de la terrasse commence, le rangement reprend pour le lendemain matin, tout le monde met la main à la pâte et donne un coup de main au bar pour finir de nettoyer et de ranger.

Il est deux heures du matin, la soirée a été chaude et infernale, le patron a le sourire malgré les cernes qui lui servent d’yeux, doucement, un par un, les employés quittent le navire, Léa et Thomas partent en dernier après avoir salué le boss et empocher les pourboires, ils reprennent tranquillement le chemin retour vers la caravane, leur petit nid d’amours, la chaleur est écrasante toujours d’une trentaine de degrés, ils décident de prendre une bonne douche avant d’aller se coucher, un détour par les sanitaires après avoir récupéré les serviettes sur l’étendoir, ils se retrouvent par la suite assis autour de la table devant la caravane.

Léa fume un joint pour se détendre, dit-elle, Thomas se siffle un grand verre de whisky et tire quelques lattes sur le joint de Léa, Thomas s’adresse à elle en silence pour respecter les voisins.

— Dis-moi ma tigresse, si nous allions voir si mon membre est toujours aussi vigoureux, toi qui m’as allumé toute la soirée avec tes sous-entendus, il me tarde de voir si tu es aussi excitée que tu le dis et puis nous serons mieux couchés après cette soirée épuisante, rien que d’en parler, je sens déjà en moi l’envie montée, il dégage délicatement la serviette autour de sa taille et lui montre son sexe dressé vers le ciel avec un joli sourire du coin des lèvres.

Elle détend ses longues jambes et vient doucement avec le pied lui masser son membre, il attrape son pied et le lui caresse tout en remontant sa main vers sa vulve qu’il devine sous son paréo.

— Allez, ça suffit, si nous passions aux choses sérieuses. Viens, j’ai très envie de toi maintenant, et puis vu l’état dans lequel tu es, j’en transpire déjà, dit-elle en passant sa main sur son sexe.

Aussitôt rentrés dans la petite habitation, ils se retrouvent sur le lit, Léa masse lentement le sexe raidi avant de le prendre avec sa bouche, avec des allers-retours humides de sa langue, le sexe de Thomas devient rapidement dur, de petits gémissements s’échappent de sa bouche, il caresse les seins de Léa de ses deux mains, lentement, elle se positionne sur son ventre, et par de petits à-coups, fait pénétrer son pénis dans sa chatte humide, elle serre son bassin avec ses jambes pour l’empêcher de bouger, des basculements de ses hanches font disparaître entièrement le membre dans son ventre, elle plante ses ongles sur sa poitrine et griffe ses pectoraux en laissant des rayures rouges sur son bronzage, elle se redresse d’un coup pour s’empaler au plus profond et tremble de tout son corps sur son sexe qui se durcit et qui envoie au fond de son ventre de grands jets de semence chaude qui la font crier de plus en plus, dans un dernier soubresaut, elle tombe sur son torse et ferme ses yeux dans une dernière explosion de plaisir.

Elle lèche les petites gouttes de sang laissées sur sa poitrine sous l’assaut tranchant de ses ongles dans sa chair, ils restent un long moment un sur l’autre et l’un dans l’autre, reprenant avec peine leurs esprits, au bout d’un moment, ils décident de sortir pour aller fumer un petit stick afin de reprendre des forces et pour laisser sortir la chaleur qui s’est accumulée dans leur nid douillet.

— Tu ne m’avais pas menti, tu es bien une tigresse, je vais avoir l’air malin, ce matin, sur la plage avec mes rayures, tu es allée un peu fort, je trouve, mais qu’est-ce que c’était bon !
— Je te l’avais dit, et toi qui voulais que je te fasse une petite pipe rapide juste avant d’aller au taf. C’est bien mieux comme ça, non ?
— Tu as raison, moi, maintenant, je vais te prouver qui c’est le patron, on reprend un peu de force et ce coup-ci, c’est moi qui vais te faire hurler de plaisir, et quand je dis hurler, ta petite hollandaise va t’entendre même si elle est au bout du camping.
— Je t’attends, on va bien voir si tu as que de la gueule, je vais me laver, et dépêche-toi, j’ai encore besoin que tu éteignes l’incendie au fond de moi.

Elle se lève, l’embrasse sur la bouche et retourne dans la caravane. Thomas, une fois seul, récupère dans le sachet une petite pastille bleue qu’il avale avec une bonne rasade de whisky, il se relève et rentre dans la caravane en fermant la porte.

Il se penche sur sa belle couchée sur le grand lit, il l’embrasse dans le cou et descend doucement en faisant avec sa langue le tour de ses seins, il la prend par les épaules et lui demande de se tourner, et de cambrer sa croupe, il se place derrière elle et la pénètre lentement, son sexe remplit son intimité, doucement, il entre et sort de cet étau par des allers et des retours de plus en plus puissants, il lui attrape les hanches de ses deux mains et les coups de boutoir se font de plus en plus fort, elle réagit et balance son bassin d’avant en arrière afin de s’empaler au plus profond, les mouvements s’accélèrent et dans un ultime cri, Léa sent la semence se rependre en elle lors d’un orgasme qui lui fait mal à la tête, les à-coups se font plus rares, leurs corps tombent sur le côté et ils s’endorment, l’effort a fait venir le sommeil qui les prend dans ses bras vers d’autres rêves plus calmes.

Le petit matin pointe délicatement le jour par la fenêtre de la caravane, la chaleur est toujours étouffante et le ciel est toujours aussi bleu.

Léa se lève et regarde son homme qui dort à poings fermés, elle s’entoure de son paréo et part faire sa toilette aux sanitaires, les voisins au petit-déjeuner la saluent avec un petit sourire, il est bien clair que vu l’orgasme qu’elle a eu cette nuit, ils en ont, eux aussi profité, elle répond d’un signe de la main et file sous la douche.

À son retour, Thomas est toujours couché sur le lit à la même place, elle lui parle, pendant qu’elle s’habille.

— Eh bien, mon amour, il faudrait peut-être penser à se lever, il est déjà tard, si tu comptes profiter de la plage, il faut se bouger, je sais bien que je t’ai épuisé et que toi aussi, tu as bien maîtrisé ton sujet cette nuit, mais il faut profiter de la vie, on ne va pas passer la journée à dormir.

Finissant sa phrase ; elle lui lance la serviette dessus, pas de réaction, même pas le petit grognement qu’il a l’habitude de faire tous les matins lors de son réveil. Elle l’attrape par le pied pour le secouer, mais elle retire sa main avec terreur, son corps est froid, elle ne comprend pas, elle se rapproche de lui et le secoue énergiquement, soudain un cri terrible émerge de la caravane, les voisins accourent pour voir ce qu’il se passe.

Thomas n’est plus, Thomas est mort.

Les voisins viennent au secours de Léa, ils prennent la jeune fille dans leur campement et préviennent la police qu’une chose grave s’est produite à côté de leur tente. Une demi-heure après, les forces de l’ordre sont sur place.

Léa est sous le choc, elle est évacuée vers l’hôpital Saint-Loup du Cap d’Agde, un cordon de sécurité délimité par la rubalise est créé autour du petit nid d’amours, la police attend que la scientifique de Montpellier et le légiste arrivent sur les lieux.

III

Thomas

Mon téléphone se met à vibrer sur la table, je regarde, un numéro masqué, encore ces conneries d’appel pour vendre, on ne sait quoi, par on ne sait qui, je prends l’appel.

— Allô, bonjour, à qui ai-je l’honneur de bon matin ? Si c’est pour me vendre une cuisine, désolé, j’en ai déjà une. Alors, c’est pourquoi ?
— Richard, salut, c’est Pagès, nous avons un problème, il faut que tu rappliques rapidement sur le Cap, un macchabée vient de nous sortir, je ne sais pas si c’est en rapport avec notre affaire, mais ça pourrait bien l’être, un jeune homme d’une vingtaine d’années décédé cette nuit alors qu’il était en pleine forme dans la journée, on attend le légiste et la scientifique, si tu pouvais arriver avant eux, cela serait pas mal, je te fais passer l’adresse par texto, je t’attends.
— Ok Alain, j’arrive une bonne demi-heure, je serai sur place, tu fais le ménage autour de la scène, fait gaffe à la municipale, qu’ils fassent bien attention, pour les collègues, je suis moins inquiet, allez, je décolle.

Marie a compris que le moment tant attendu vient d’arriver, je me lève et récupère mes affaires, je fais un gros bisou sur la joue de Julia, et embrasse tendrement sur la bouche Marie, elle sait qu’elle ne peut rien faire et me laisse partir.

— Pense à ce que tu m’as dit, soit, et reste prudent, tu n’as rien à prouver, tes preuves, tu les as déjà faites, je t’aime, appelle-moi ce soir.
— Pas de soucis, ma chérie, je te phone ce soir, j’y vais.