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À Rouen, Sam, propriétaire d’un restaurant bistronomique à succès et professeur de cardio-boxing, croise la route de Léa, une séduisante rousse aux yeux verts, entre Audrey Fleurot et Jessica Rabbit, qui tient une librairie et est une influenceuse masquée très prisée. Leur rencontre, orchestrée par Charlotte, semble prometteuse, mais l’apparition soudaine d’Ewa, l’ex de Sam, et de leur fille, dont il ignorait l’existence, vient bouleverser leur équilibre fragile. Dans ce tourbillon d’émotions et de secrets, leur amour naissant pourra-t-il survivre aux révélations du passé ?
À PROPOS DE L'AUTEUR
John Patrick, entrepreneur pendant 32 ans, se lance dans l’écriture en s’inspirant de ses connaissances et de sa passion pour le sport de haut niveau, donnant ainsi naissance à "Léa et Sam". Amateur de Voltaire, Dumas et d’auteurs contemporains, son style vif et caustique, proche du langage parlé, captive et amuse le lecteur.
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Seitenzahl: 203
Veröffentlichungsjahr: 2025
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John Patrick
Léa et Sam
Roman
© Lys Bleu Éditions – John Patrick
ISBN : 979-10-422-7653-9
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Ce roman est une œuvre de fiction. Toute ressemblance avec des personnages et faits réels serait une pure coïncidence.
Un clin d’œil pour mes amis d’ado…
Mais quand même un peu enjolivé
La vie prépare à des rencontres souvent improbables,
et toujours fructueuses
Un roman moderne, avec des professions qui n’existaient pas, il y a encore 20 ans, avec des sentiments éternels, c’est ce que je rêve d’écrire depuis longtemps. J’ai mis ici des références à des souvenirs de jeunesse, des personnes que j’ai croisées et que, pour certains, je croise encore. Je souhaite qu’ils lisent ce livre et comprennent combien ils ont compté dans mon existence. Par pudeur, je ne serai pas le seul narrateur. Cela me permettra d’être également spectateur de mes personnages, pour qui j’ai développé de l’affection.
Où la narratrice se présente.
Mon nom est Charlotte, Chacha pour ma mère et Chaton pour mon père. Mais je vous préviens, uniquement pour eux, pour vous, c’est Charlotte.
J’ai eu envie d’écrire une histoire. Celle de ma meilleure amie, Léa. En fait, j’ai plutôt désiré vous raconter une belle histoire d’amour, celle de Léa et Sam. Un couple de rêve, mais dont les personnalités ont retardé leur roman d’amour. Moi, j’ai tout vu, et je peux même dire que j’ai quelque part été responsable de leur rencontre. Je n’en suis pas peu fière.
Vous me direz ce que vous en pensez.
Bises.
Où l’on découvre la vie et la personnalité de Léa, comment elle est devenue l’héroïne de ce roman. Qui de mieux qu’une de ses amies pourrait en parler ? Charlotte va vous raconter l’histoire de Léa, la libraire-influenceuse masquée.
Nous allons découvrir une jeune fille apparemment effacée, mais au tempérament multiple. Comment elle s’est muée en une influenceuse de génie, ce qui est aussi rare qu’antinomique.
Bonjour ! Moi, c’est Charlotte. Je vais vous narrer l’histoire de ma meilleure amie. En fait, je ne sais pas pourquoi je l’exprime ainsi.
Je recommence : je vais vous conter l’histoire de ma seule vraie amie, Léa.
Léa a 28 ans (et moi aussi). Elle mesure 1,69 m (1 cm de moins que pour être couronnée Miss France, mais 11 cm de plus que pour être hôtesse de l’air). Elle est rousse et possède d’immenses yeux verts, un mixte entre Audrey Fleurot et Jessica Rabbit. Une photo vaut mieux qu’une longue description.
Léa est née à Ourville-En-Caux, un village de 1000 habitants en Normandie qui possède sa statue de la liberté. Elle habite et travaille à Rouen (très normand, tout ça). Elle gère une petite librairie indépendante qu’elle a créée, appelée « Les Fleurs du Papier » dans le centre de Rouen.
Elle est sarcastique, mais chaleureuse, elle adore conseiller des livres… sauf quand les clients insistent pour acheter des romans qu’elle juge « indignes d’une vraie étagère ».
Léa a une double existence. C’est aussi une influenceuse à ses heures perdues, tout en gardant sa personnalité anonyme.
Elle jongle entre sa librairie, son compte d’influenceuse littéraire (où elle critique les livres et conseille des perles méconnues), et sa vie sociale limitée. Elle est indépendante, mais redoute les attaches profondes à cause de son passé (une relation où elle n’était pas respectée et des rencontres sans intérêts).
Je ne peux pas parler de sa personnalité sans évoquer son passé
Léa a perdu son papa jeune, en 2003, il était grand reporter et couvrait la guerre en Irak, il s’est fait tuer en avril 2003, Léa avait 6 ans, et les circonstances de sa mort pèsent toujours, et entraînent des conséquences pour Léa.
Le père de Léa, Marc, était un grand reporter passionné par son métier. Il croyait en l’importance du journalisme de terrain, et refusait de se contenter d’images ou de témoignages indirects.
En avril 2003, alors que la guerre en Irak fait rage, il couvre la chute de Bagdad pour un média français majeur.
Le 8 avril 2003, quelques jours avant l’arrestation de Saddam Hussein, Marc et son équipe résident dans un hôtel utilisé par de nombreux journalistes étrangers.
Ce jour-là, l’armée américaine bombarde plusieurs endroits stratégiques de la ville. Une frappe touche l’hôtel où il se trouve, causant plusieurs victimes, dont lui. Certains diront qu’il s’agit d’une erreur, d’autres y verront une volonté de faire taire les voix indépendantes.
Quoi qu’il en soit, Marc meurt sur le coup, laissant derrière lui une épouse effondrée et une petite fille de six ans qui ne comprend pas encore la portée de ce drame.
Un deuil marqué par l’incompréhension
Léa, à l’âge de six ans, ne comprend pas tout de suite ce que signifie le mot « mort ». Elle attend le retour de son père, persuadée qu’il va rentrer comme d’habitude avec des histoires incroyables à raconter. Sa mère, anéantie, a du mal à trouver les mots pour lui expliquer l’irréversibilité de la situation.
Quelque chose se casse chez la gamine et s’ensuit un sentiment d’abandon. Même si elle sait, rationnellement, que son père ne l’a pas abandonnée volontairement, une partie d’elle en garde, une blessure profonde.
Pourquoi est-il parti là-bas, en pleine guerre, au lieu de rester avec elle ?
Pourquoi les autres enfants ont-ils encore leur père et pas elle ?
Elle grandit avec une méfiance instinctive envers les médias, qu’elle juge hypocrites. Ils ont glorifié son père après sa mort, mais n’ont rien fait pour empêcher ce qui est arrivé. Elle évite les journaux télévisés et fuit tout ce qui parle de conflits, sauf lorsqu’elle se sent prise d’un besoin maladif de comprendre ce qui s’est réellement passé, ce jour-là. Cela va créer, chez Léa, une relation fusionnelle avec sa mère… et un besoin d’indépendance.
Sa mère, après avoir perdu son mari, se raccroche désespérément à sa fille. Léa ressent cette peur constante qui pèse sur elle : sa mère panique dès qu’elle sort trop tard, dès qu’elle part en voyage, dès qu’elle fait quelque chose qui lui rappelle, même de loin, les risques que son mari a pris. Adolescente, elle se rebelle, cherchant à s’éloigner de cette angoisse omniprésente, mais elle aime profondément sa mère, et culpabilise dès qu’elle la blesse.
Plutôt que de parler de son père, elle préfère en rire, tourner tout en dérision. Lorsqu’on lui demande ce qu’il faisait, elle répond avec une ironie mordante :
« Il prenait des photos de tanks au lieu de prendre des photos de moi. C’est ballot. »
Mais derrière cette façade cynique, la douleur est toujours là.
La mort de Marc a laissé un vide immense dans la vie de sa femme. Pendant les premiers mois, elle est submergée par le chagrin. Elle peine à s’occuper de Léa, qui, du haut de ses six ans, ne comprend pas pourquoi sa maman pleure tout le temps, pourquoi elle oublie de lui préparer son goûter ou de lui raconter une histoire le soir.
Avec le temps, elle parvient à se relever, surtout pour sa fille. Mais elle en garde des séquelles profondes, qui influencent leur relation :
Depuis la mort de Marc, elle vit avec l’angoisse permanente qu’un autre drame survienne. Dès que Léa tombe malade, elle panique. Dès qu’elle sort tard, elle l’inonde de messages. Lorsqu’elle part en voyage, elle ne dort plus. Adolescente, Léa étouffe sous cette surprotection et cherche à s’émanciper.
La mère de Léa est toujours sur le qui-vive. Elle vérifie plusieurs fois si la porte est bien fermée, si les plaques de cuisson sont éteintes. Elle est méfiante envers les nouvelles personnes dans la vie de Léa, surtout les hommes. Elle ne fait jamais totalement confiance aux inconnus.
Autrefois, elle était fière du travail de son mari, elle ne peut plus regarder les informations sans ressentir un profond malaise.
Après plusieurs mois de dépression et d’errance émotionnelle, la mère de Léa trouve un moyen de survivre à sa douleur : l’écriture. En consultant une psy qui utilise l’écriture comme thérapie pour ses patients, elle découvre comment extérioriser ses traumatismes. D’abord thérapeutique, son engagement devient rapidement un véritable combat.
Elle commence par écrire des chroniques acerbes sur le journalisme, la liberté d’expression et l’importance de témoigner du réel. Elle veut honorer la mémoire de son mari en perpétuant son travail, mais à sa manière : pas sur le terrain, mais derrière les mots. Son ton est engagé, percutant, et elle gagne rapidement en notoriété.
Ses articles sont publiés dans de grands médias, qui l’aident en mémoire de son mari. Elle est invitée sur des plateaux télé. Elle devient une voix respectée, admirée… mais, chez elle, l’angoisse demeure. Sa réussite ne la protège pas de sa plus grande peur : perdre sa fille.
Léa grandit avec une mère brillante, mais envahissante. D’un côté, elle l’admire profondément après les premières années difficiles : c’est une femme forte, qui a transformé sa douleur en engagement. De l’autre, elle étouffe sous son regard inquiet, sous cette peur permanente du pire.
Léa suit des études littéraires et obtient un diplôme de journaliste. Elle commence par du journalisme politique, mais le milieu assez pourri la gave. Elle décide de reprendre une librairie qui battait de l’aile. Parallèlement, elle commence avec un blogue sur Internet, avec des critiques littéraires acerbes et pointues. Son blogue devient rapidement populaire. Elle décide alors de se créer un personnage, une influenceuse masquée.
Pourquoi masquée ? Parce qu’elle s’inspire des personnages de catch, comme l’ange blanc ou Rey Mistério, combattant mexicain de lucha libre, que son père adorait.
Elle se fait appeler Selina, comme Catwoman. Cette influenceuse fait un carton. Le coup du masque fonctionne à plein. Léa maîtrise les médias sociaux. Elle fait le buzz. En 2 ans, elle a réussi à atteindre 40 000 abonnés, ce qui est remarquable pour un blogue littéraire, dans un monde où la lecture fait figure d’OVNI. Son compte d’influenceuse lui prend de plus en plus de temps, elle se demande si elle va continuer à être libraire.
Où l’on apprend que Sam possède de nombreuses activités, cuisinier, coach sportif et pompier à ses heures. Ce n’est pas qu’un beau garçon, il possède aussi un cerveau, ce qui n’est pas non plus antinomique. Il adore lire, même si ses lectures principales tiennent plus du roman de gare que de la grande littérature.
« The » beau gosse
Sam est âgé de 31 ans, né en 1994, il fait partie de la génération Y, les millennials. Son teint est halé plus que noir, et il possède des yeux bleus de ouf, associés à des cheveux très frisés sans être crépus.
Il mesure 1,83 m. Il est métis, né d’un père lithuanien, Joris (prononce Yoris), et d’une mère martiniquaise, Valentine. C’est ce qui lui procure ce physique atypique.
Les parents se sont connus aux Antilles, Joris était détaché par son entreprise. Il a vécu une vie de célibataire expatrié, profitant de la douceur de vivre des Antilles. Il a rencontré Valentine qui était une jolie jeune fille et qui a très vite succombé à son charme nordique. Il est rentré chez lui au bout d’un an, pour retrouver son épouse et sa petite fille. Il n’a jamais recontacté Valentine qui s’est retrouvée enceinte.
Sam a été élevé par sa mère, il a une sœur d’un autre père antillais, Leslie, plus jeune de 10 ans.
Valentine a exercé plusieurs métiers, de vendeuse à femme de ménage.
Puis, un jour, elle est entrée au service de Madame De Jong, en tant que bonne à tout faire, une femme d’affaires qui voyageait entre la Métropole, les Antilles et la Guyane.
Madame De Jong avait besoin qu’on s’occupe de ses enfants lorsqu’elle était en voyage, et que ceux-ci n’étaient pas à Paris. Valentine a été dévouée, et Madame De Jong lui a enseigné l’art de la cuisine, qu’elle-même maîtrisait parfaitement.
Un jour, Madame De Jong est rentrée en France en vendant ses 3 magasins de meubles, son drugstore et son salon de coiffure. Officiellement pour des problèmes de santé de son mari ?
Elle a embarqué Valentine et son fils Sam, qui s’appelait en fait Alain, en métropole.
Ils ont vécu, dans un premier temps en banlieue parisienne, à Nogent-sur-Marne.
La famille De Jong y possédait un magnifique appartement, et un deux-pièces. Ce dernier appartement accueillit Valentine et sa famille.
Le jeune Alain (futur Sam) a très vite montré des capacités intellectuelles importantes, et une appétence pour la comptabilité. Madame De Jong a pris en charge une grande partie de ses études. Puis, les deux familles ont migré en Normandie. D’abord, durant les vacances, puis définitivement.
Ils vivaient dans la résidence secondaire de la famille De Jong. Une ferme que madame De Jong avait achetée à l’état de ruines. Elle avait dépensé une fortune pour en faire une grande maison, très agréable à vivre. C’est là qu’Alain a vécu la plus grande partie de son adolescence. Il a beaucoup sympathisé avec les jeunes du village, surtout les jeunes filles.
À l’époque, un métis dans un village normand de 1000 habitants, ce n’était pas courant. Cela séduisait les jeunes adolescentes, mais générait un certain blocage venant des parents de celles-ci.
Madame De Jong qui avait visiblement la bougeotte a vendu ses biens, Paris et Ourville-En-Caux pour partir vivre au soleil dans le sud de la France.
Sam est d’abord retourné en banlieue parisienne, puis, par les hasards de l’existence, il est venu s’installer à Rouen et a renoué avec ses anciens contacts d’Ourville. Il a vécu une existence heureuse.
Il est jovial, et adore la danse et le sport.
Alain a très vite voulu aider les autres, d’où sa vocation de pompier. C’est ce qui lui a valu le surnom de Sam en référence à la série « Sam le pompier », que regardaient à la télé les enfants de ses amis. Ça lui est resté, et il aime bien.
Il travaille comme chef cuisinier dans un petit restaurant, le sien, qui emploie des personnes en réinsertion professionnelle. Passionné par la gastronomie et le partage, il est calme, patient, mais parfois trop enclin à s’oublier pour aider les autres. Il donne également de son temps comme pompier volontaire.
Sam est aussi coach sportif dans un centre de remise en forme. Il en a le physique, 1 m 83, des muscles façonnés par un passé de triathlète. Il donne un coup de main à un copain, Terry, qui a une salle de fitness. Il y dispense des cours 1 fois par semaine.
Les élèves à la salle de sport ignorent même que le vrai prénom de Sam est Alain. Alain aime aussi le pseudo « Al Green », qui est une anglicisation de son nom (« Levert »). Il l’a utilisé parfois sur les sites de rencontres. Il s’y est inscrit, a eu des rencarts, mais il n’a pas aimé.
Avec son physique, il n’a que l’embarras du choix dans la salle de sport, son cours est composé à 90 % de femmes de tous âges et de toutes situations. Même s’il évite les relations avec ses élèves, il ne passe pas inaperçu auprès des autres femmes de la salle.
Il a mis au point une technique unique de remise en forme, dédiée à des personnes en léger surpoids ou en manque de confiance en eux. Le cours dure 1 h 30. Il se décompose de la manière suivante :
Ce cours plaît tellement, que Sam bloque le nombre de participants à 60 personnes, et la liste d’attente est complète d’une semaine sur l’autre. Son ami Terry, le propriétaire du club de remise en forme, lui a proposé de déposer son cours pour le protéger des plagiats.
Sam l’a laissé faire, plus par amitié que par appât du gain.
La plupart de ses élèves sont des femmes, en moyenne 58 femmes pour 2 hommes. Sur 58 femmes présentes, 58 femmes trouvent que Sam est sexy. Cela arrange bien Sam, qui, en tant que célibataire intelligent, ne goûte pas la fréquentation des sites de rencontre.
On peut considérer ce cours, comme sa « zone de pêche ». Sam n’est pas un cavaleur, mais la nature l’a paré de beaucoup de qualités, qui attirent les femmes de tous âges.
Sam adore faire plaisir, alors, il se laisse souvent convaincre par des propositions d’aventures, qu’il gère pour qu’elles soient sans lendemain. Le public est au courant, et ne s’en offusque pas. Il s’en accommode même.
Sam organise également des séjours en plein air (randonnées, camps d’entraînement) pour aider les gens à se reconnecter avec eux-mêmes et avec la nature.
Sur le plan personnel, il a tendance à éviter les conflits en restant dans une posture passive, ce qui a souvent nui à ses relations passées. Il travaille là-dessus depuis qu’il a commencé une thérapie, qu’il garde secrète par peur d’être jugé. C’est une fêlure que personne ne connaît, et qui trouve ses racines dans son passé.
Derrière cette façade d’assurance se cache un homme qui lutte avec un sentiment d’échecs personnels. Une ancienne blessure a mis fin à sa carrière de triathlète professionnel, et il se reproche encore de ne pas avoir atteint ses rêves.
L’absence du père, le déracinement des Antilles, puis celui de Nogent ont aussi marqué Sam. Il est assez sensible. Il a connu plusieurs échecs auprès des femmes. Il a d’abord vécu un grand amour de jeunesse à Ourville qui s’est terminée malgré lui, mais un peu violemment. Les parents de sa copine étaient racistes et ont imposé à leur fille de rompre. Ils lui ont offert un appartement à Bordeaux. Elle a accepté et elle y a suivi ses études. Elle devait être moins amoureuse que Sam. Il a eu du mal à s’en remettre.
Malgré un emploi du temps très chargé, Sam adore lire (d’où son lien avec Léa) et pratique la photographie comme échappatoire à son quotidien stressant. Il s’est récemment découvert un goût pour l’écriture : il tient un carnet où il consigne ses pensées et ses idées sur la résilience et le dépassement de soi.
Les gens aiment Sam, car il est dynamique, souriant et motivant.
Pourquoi, un tel Adonis est-il toujours célibataire à 31 ans ?
Comme d’hab, une autre expérience malheureuse, avec une femme qui a partagé sa vie pendant 5 ans. Une ambitieuse qui avait les dents jusqu’au parterre. Elle trouvait que Sam n’avait pas assez d’ambition et trop d’activités bénévoles. Elle est partie pour les U.S.A. pour travailler à San Francisco. Elle savait que l’Amérique l’attendait.
Elle ne l’attendait pas. Sam l’a recroisée récemment. Elle a épousé un quinqua, blindé, qu’elle a rencontré au yacht Club du Havre. Elle semble tellement heureuse qu’elle a pris quinze kilos. Quand elle a revu Sam, et le regard qu’il portait sur elle, elle a pleuré.
Trop tard.
Enfin, après cette très longue présentation des protagonistes, on découvre comment Sam et Léa se rencontrent, grâce à Charlotte, et où l’on s’aperçoit que les premiers contacts ne sont pas ceux auxquels on s’attendait. Puis, grâce à l’amour des livres, le climat se réchauffe.
Je suis à l’initiative de la rencontre entre Sam et Léa.
Léa n’avait jamais mis les pieds dans une salle de sport – du moins, pas volontairement, ou alors depuis longtemps. La dernière fois, elle avait 6 ans et une corde à sauter rose bonbon.
Mais, moi, Charlotte, sa meilleure amie, j’ai réussi à la traîner à ce cours, en lui assurant que « ça lui ferait du bien de se dégourdir un peu ».
Traduction : elle passait trop de temps dans sa librairie, à critiquer les choix littéraires de ses clients, et pas assez à respirer autre chose que l’odeur du papier vieilli. J’ai senti qu’elle avait besoin d’une pause.
C’est bien connu, l’exercice physique vide la tête.
Et puis, moi, cela m’aide à évacuer les calories gagnées pendant les week-ends. Je ne suis pas comme Léa, les glucides m’agressent, s’installent et se sentent si bien chez moi, qu’ils se fabriquent un cocon de graisse. Alors qu’elle, elle mange n’importe quoi, n’importe comment, ne fait jamais de sport et garde un corps parfait. Injuste.
C’est ainsi qu’elle se retrouve au fond de la salle, bras croisés, observant d’un œil sceptique le cours dirigé par un certain Sam. Grand, athlétique, il a ce genre d’énergie enthousiaste qui mettait Léa immédiatement sur la défensive. Perso, moi, je suivrai bien un cours très particulier avec ce prof.
— Bienvenue à tous et toutes !
Aujourd’hui, on va travailler sur le renforcement musculaire et la mobilité !
Léa hausse un sourcil.
— Super, un programme sponsorisé par les courbatures et l’ego blessé, j’adore, murmure-t-elle.
Sam, qui distribuait des élastiques de résistance, l’entend et se tourne vers elle avec un sourire en coin.
— Promis, je vais essayer d’éviter les blessures à l’ego.
— Oh ! Mais mon ego va très bien, merci. Ce sont surtout mes jambes qui risquent de déposer leur lettre de démission.
Sam jette un regard en coin sur les jambes de Léa. Longues et fuselées, elles attirent le regard envieux des filles proches d’elle, qui se demandent : « Mais qu’est-ce qu’elle fout là, celle-là ?
Elle vient se faire remarquer. »
Quelques rires fusent dans la salle. Sam, loin d’être déstabilisé, lui tend un élastique avec un air malicieux.
— Allez, on va voir si tu peux critiquer tout en tenant une planche pendant une minute.
Je lance un regard noir à Léa. Comprenant qu’elle me gêne, elle se calme. La réponse de Sam m’apaise.
Je regarde Léa prendre l’élastique avec une moue dubitative.
— Une minute ? Ce n’est pas plutôt la durée moyenne de motivation des gens qui s’inscrivent à une salle de sport en janvier ?
Sam rit, secoue la tête et lance le chronomètre. Léa tiendrait peut-être la planche… mais elle tiendrait surtout à son sarcasme.
Finalement, elle s’écroule au bout de 35 secondes. Sam sourit, mais reste bienveillant.
— On a du boulot, mais on va passer au programme habituel, cela devrait te convenir, au moins le premier quart d’heure.
— Léa, vexée, ne répond rien, me regarde et vient s’installer à côté de moi.
— Je le baffe tout de suite, ou je m’en vais en courant.
— S’il te plaît…
— OK, pour toi, ma poulette.
Sam lance le yoga dynamique. Léa est en sueur et essoufflée à la fin du temps.
Je lui donne une de mes deux bouteilles d’eau, pour qu’elle s’hydrate.
— Je vais mourir.
— C’était juste l’échauffement, maintenant va vraiment commencer le cardio avec la corde.
— La corde ?
Les filles se précipitent sur les cordes. J’en donne une à Léa.
— Rappel, dit Sam, on n’est pas en cours de récré, vous sautez comme des boxeurs et des boxeuses.