Léa-IA - JerryG - E-Book

Léa-IA E-Book

JerryG

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Léa est morte, mais l’amour refuse de mourir. Paul, brillant ingénieur, ne supporte pas la perte de celle qu’il aimait. Dans son laboratoire, il utilise son savoir pour recréer Léa, une réplique parfaite d’intelligence artificielle et de biomécanique. Mais Léa-IA n’est pas qu’une simple copie : elle pense, évolue, ressent. Alors que Paul se laisse emporter par son obsession, Julia, son amie, tente de le ramener à la raison. Mais Léa-IA prend des décisions, et la frontière entre l’humain et la machine s’efface. Peut-on recréer une âme avec des algorithmes ? Peut-on aimer une créature artificielle sans en payer le prix ? Un roman envoûtant et dérangeant qui explore les dangers de l’amour et de la technologie.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Lorsqu’il commence à étudier la communication, JerryG découvre le pouvoir des mots et se laisse envoûter par le numérique naissant. Auteur d’univers troublants, il plonge ses lecteurs dans des ambiances où le sublime côtoie l’effroi, explorant les recoins de l’âme humaine à travers la technologie, le désir et la culpabilité. Qualifié d’architecte du désir et de l’angoisse, il fascine par son écriture immersive, visuelle et sensorielle, un style unique qui ne laisse personne indifférent.

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Seitenzahl: 197

Veröffentlichungsjahr: 2025

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JerryG

Léa-IA

Roman

© Lys Bleu Éditions – JerryG

ISBN : 979-10-422-7253-1

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Prologue

Léa-IA, c’est avant tout l’histoire d’une quête de sens, d’amour et de rédemption, le récit d’un homme brisé qui cherche à défier les lois de la nature pour ramener à la vie ce qu’il a perdu. Ce roman se situe à la frontière entre la science et la fiction, où la technologie devient le miroir de l’âme humaine.

Léa, lumineuse et pleine de vie, est arrachée à Paul par un tragique accident. Dévasté, Paul, brillant ingénieur en biomécanique, se lance alors dans une quête insensée : recréer Léa à travers une intelligence artificielle qui lui ressemble trait pour trait, Léa-IA. Mais comment distinguer la réalité de l’illusion lorsque l’amour guide chaque geste, chaque décision, chaque ligne de code ? Où commence la vie, et où s’arrête-t-elle ?

À travers les yeux de Paul, nous explorons les limites de l’humain et du numérique, du deuil et de la renaissance. Son parcours nous amène à questionner notre rapport à l’intelligence artificielle, non seulement comme outil, mais aussi comme reflet de notre propre humanité.

L’histoire se déroule dans un futur proche où la technologie a repoussé les frontières de la morale, et où la société doit apprendre à vivre avec des créatures d’un nouveau genre. Léa-IA n’est pas qu’un simple automate : elle est une présence, un écho vivant de celle qu’il a aimée. Le dilemme éthique et émotionnel de Paul est palpable à chaque page, chaque interaction, nous laissant nous interroger : peut-on réellement recréer l’amour ?

À travers un récit mêlant tendresse et complexité, Léa-IA nous plonge dans un univers où la science et l’émotion cohabitent, où la mémoire se fait tangible et où la perte d’un être cher n’est plus une fin, mais un nouveau commencement. Le lecteur se retrouve emporté dans une histoire où l’espoir se conjugue à l’intelligence, et où la recherche de soi devient indissociable de celle de l’autre.

Que vous soyez passionné de science-fiction, d’intelligence artificielle ou simplement en quête d’une histoire profondément humaine, ce roman vous invitera à explorer les méandres de la conscience, de l’amour et de l’identité.

Bienvenue dans l’univers de Léa-IA, où chaque page est une promesse de découverte, un dialogue intime entre le cœur et la machine, un hommage à la beauté fragile de ce qui fait de nous des êtres humains.

Chapitre 1

L’écho de la culpabilité

Le soleil couchant inondait l’appartement d’une lumière dorée, projetant ses rayons flamboyants à travers les larges baies vitrées panoramiques. Dès que l’on franchissait le seuil, une fragrance envoûtante de pain tout juste sorti du four, mêlée à des épices exotiques, accueillait les convives, promettant une symphonie de délices et une soirée grandiose. Chaque recoin appelait à la fête, à la découverte de saveurs et d’émotions.

Le salon, majestueux, révélait un buffet digne des plus grands festins. La table, nappée d’un lin finement tissé, exposait un festival de couleurs éclatantes et de mets délicieux. Les verrines de mousse de saumon fumé, les plateaux de charcuterie fine aux nuances riches et appétissantes, les assortiments de fromages locaux sublimés par des confitures artisanales… Tout y était une invitation à la gourmandise. Salades exotiques, brochettes parfumées, et arômes d’ailleurs s’élevaient dans l’air, chacun éveillant la promesse d’un voyage culinaire inoubliable.

Le majordome, maître incontesté des lieux, évolue avec une élégance et une discrétion presque irréelle. Sa présence, tout en retenue, ajoute une touche de raffinement ultime à l’atmosphère chaleureuse de la soirée. Il passe de groupe en groupe avec une aisance naturelle, prêt à devancer chaque demande avant même qu’elle ne soit formulée. Lorsqu’il s’approche d’un convive, sa voix douce chuchote des suggestions gourmandes, incitant à goûter une verrine d’huîtres à la crème d’agrumes ou à se laisser tenter par un verre de grand cru.

Sa tenue, d’un noir impeccable, est rehaussée par des gants blancs immaculés et une cravate soigneusement nouée, symbole de professionnalisme absolu. Chaque sourire, chaque inclinaison de la tête est une invitation à la détente et au plaisir, un geste mesuré destiné à mettre les invités à l’aise. Il efface sans effort les moindres signes d’hésitation, menant chacun à découvrir une surprise culinaire inattendue, telles une tartelette aux fruits exotiques ou une bouchée de fromage affiné rehaussée d’une confiture maison.

Lorsque la soirée atteint son apogée, il supervise même la fontaine de chocolat, remettant délicatement des assiettes pleines de fruits et de biscuits aux convives tout en s’assurant que chacun puisse profiter de cette ultime tentation. Il se faufile dans l’ombre, veillant sur la soirée comme un gardien silencieux. Dans ce ballet raffiné, Léa et Paul brillent eux aussi, partageant rires et regards complices, enveloppés dans une bulle de bonheur.

Dans un coin, un chef en pleine création orchestrait un ballet culinaire fascinant. Les conversations se faisaient plus enjouées, rythmées par l’odeur des grillades méditerranéennes et des plats venus d’horizons lointains. C’était une véritable danse des sens, chaque saveur, chaque arôme nourrissant les âmes, rapprochant les cœurs dans une harmonie parfaite.

Puis, cette fontaine de chocolat noir, sublime tentation. Les fruits frais et les biscuits moelleux y plongeaient, créant des éclats de rire et des regards complices. Paul, le regard brillant, se saisit d’une fraise juteuse et s’approcha de Léa. Avec un sourire malicieux, il la lui tendit, comme une invitation.

Léa s’arrêta un instant, les yeux pétillants, puis mordit délicatement dans le fruit, lui tenant la main, laissant le jus sucré éclater sur ses lèvres. Paul en profita pour se rapprocher davantage, et dans un geste tendre, il l’attira tendrement contre lui. Leurs regards se croisèrent, complices et chargés d’une promesse muette. Ses bras se refermèrent autour de sa taille, et il déposa un baiser léger sur sa joue, avant que leurs lèvres ne se rejoignent enfin dans un baiser doux et prometteur, empreint de tendresse et de passion contenue.

L’instant s’arrêta, comme hors du temps, tandis que la musique de chambre flottait doucement dans l’air. La promesse d’une nuit encore plus belle se lisait dans leurs sourires et la chaleur de leurs étreintes.

La soirée, empreinte de légèreté et d’allégresse, s’étirait finement, offrant à chacun des moments de bonheur suspendus, des éclats de rire partagés, des promesses d’aventures futures. Paul et Léa, main dans la main, brillaient d’un bonheur contagieux. Léa, resplendissante, attirait les regards admiratifs, tandis que Paul, éperdu d’amour, ne la quittait pas des yeux, fasciné par sa grâce.

Mais le destin, capricieux et cruel, avait tissé d’autres plans. La route déserte, plonge dans une tranquillité nocturne presque surnaturelle.

Julia, au volant, concentrée, tandis que Paul et Léa, assis à l’arrière, échangent des regards tendres, encore enveloppés par l’ambiance magique de la soirée. La musique joue doucement à la radio, mêlée au son léger des pneus glissant sur l’asphalte.

Puis, en une fraction de seconde, le silence paisible se transforme en un chaos insensé. Un cri perçant de Julia résonne dans l’habitacle, tandis qu’une lumière aveuglante surgit à leur droite, illuminant l’intérieur de la voiture d’une lueur blanche et menaçante. Des phares jaillissent de l’obscurité, se rapprochant à une vitesse effrayante. Julia serre le volant, le visage blême, ses mains tremblantes tentant désespérément de reprendre le contrôle.

La collision est inévitable. Le choc, brutal, un fracas terrifiant de métal broyé qui résonne comme un tonnerre. La voiture est projetée de côté, pivotant sous la violence de l’impact. Les corps de Paul et Léa sont projetés contre les parois de l’habitacle, maintenus par les ceintures, mais secoués avec une force dévastatrice. La tête de Paul heurte le siège devant lui, tandis que les mains de Léa agrippent le bras de Paul dans un réflexe désespéré. L’espace se resserre autour d’eux, le métal se tord, compressant l’intérieur dans un étau oppressant.

Le hurlement des pneus glissant sur la chaussée, le choc du verre brisé, tout se mêle dans une cacophonie qui semble interminable. Et puis, soudain, le calme retombe, étouffant. Un silence écrasant envahit l’air, comme si le monde entier s’était figé. Un silence qui, paradoxalement, devient encore plus terrifiant que le bruit de l’impact.

Paul reprend lentement ses esprits, sentant une douleur lancinante dans tout son corps. Il tente de tourner la tête, mais une sensation d’étourdissement l’en empêche. Autour de lui, des éclats de verre et de métal tordu forment un spectacle sinistre, reflétant la lumière vacillante des phares du véhicule. Il appelle Léa d’une voix brisée, cherchant désespérément à entendre sa réponse. Mais seul un murmure faible lui parvient.

Julia, au volant, immobile, comme pétrifiée par le choc, ses mains encore agrippées au volant. Une coupure lui barre le front, d’où s’écoule un filet de sang, mais son regard erre dans le vide, figé sur les phares brisés en face d’elle. Dans son esprit, les images de la collision tournent en boucle, une suite d’événements qu’elle aurait voulu réécrire, chaque fraction de seconde lui rappelant sa propre responsabilité dans cette nuit tragique.

Paul émergea dans la blancheur clinique d’une chambre d’hôpital. Un blanc oppressant qui accentue chaque douleur qui lui traverse le corps.

Des sensations floues se mêlent à un sentiment d’angoisse croissant. La douleur physique n’est rien comparée à celle qui lui comprime le cœur. Léa. Où est Léa ?

Il tente de se redresser, mais son corps proteste, cloué par la souffrance et les bandages. Des infirmiers le maintiennent, le priant de rester calme. Puis, d’un coup, il réalise l’absence de Léa, et il hurle son nom, son cœur battant contre sa poitrine avec une violence incontrôlable. Une ombre s’approche, le médecin pose une main compatissante sur son épaule, prononçant les mots les plus terrifiants qu’il ait jamais entendus : Léa n’a pas survécu.

Paul sent une déflagration intérieure. Chaque mot résonne, ravivant des images qu’il n’arrive pas à effacer : le cri de Léa, son regard effrayé, l’instant où leurs mains se sont brièvement touchées, comme une promesse muette qu’ils n’ont pas pu honorer. À côté de lui, Julia présente, en larmes, son visage marqué par la culpabilité. Sa voix tremble alors qu’elle répète, comme une litanie désespérée : « J’aurais dû… j’aurais dû réagir plus vite… c’est ma faute. »

Pour Paul, l’absence de Léa n’est pas seulement une douleur, mais une agonie. Elle laisse un vide qui déchire son âme, une faille béante dans laquelle se noie tout ce qu’il avait construit, tout ce qu’il avait espéré pour eux. Chaque fibre de son être, meurtrie, mais une douleur bien plus insoutenable le rongeait. La lumière froide de la pièce lui brûle les yeux, le ramenant brutalement aux phares de la voiture, éclatant dans la nuit. Puis, les mots tombèrent, tranchants comme une lame de rasoir : Léa n’a pas survécu, arrachée à la vie par cet accident impitoyable.

Julia, l’amie du couple, indemne, une jambe immobilisée dans le plâtre, pleurait silencieusement, accablée par la culpabilité. « J’aurais dû voir l’autre voiture… réagir plus vite », répétait-elle, sa voix brisée. Paul, quant à lui, noyé dans une culpabilité d’un autre ordre, sentait les larmes dévaler ses joues. Il aurait dû conduire. Protéger Léa, comme il l’avait toujours fait, même si elle se plaignait parfois de sa sollicitude étouffante. Si seulement… si seulement il avait pris le volant.

Le jour de l’incinération de Léa, Paul choisit une cérémonie sobre, à l’image de la femme qu’elle était. Une poignée d’amis avait fait le déplacement, Julia, fragile dans son fauteuil roulant, semblait sur le point de chanceler. Une tension palpable régnait entre elle et Paul. Leur amitié, si solide autrefois, survivrait-elle à l’absence déchirante de Léa ?

Les jours s’écoulèrent comme un ruisseau tranquille. Les douleurs physiques s’apaisaient à mesure que s’installait chez Paul une ombre implacable, une culpabilité tenace. Dans ses pensées tourmentées, il refaisait sans cesse le scénario, imaginait ce qu’aurait été leur vie si les événements avaient pris un autre tournant. Léa serait là, souriante et vivante, à ses côtés.

Cette culpabilité, pesante comme une chape de plomb, le poussa à se replier sur lui-même. Paul demanda un congé sabbatique. Incapable de fuir l’image obsédante de Léa, piégée dans la tôle froissée de la voiture, il s’enferma dans son sanctuaire souterrain. Le conseil d’administration de BioMeca S.A. accepta sa demande ; il travaillerait désormais de chez lui, à son propre rythme, loin du monde qui continuait à tourner sans elle.

Dans une société où la justice semblait gouverner, Léa, étoile filante, illuminait tout sur son passage, et plus encore la vie de Paul. Mais son départ soudain laissait un gouffre béant, un vide infini dans lequel il tentait de survivre. Pourquoi elle ? Murmurait son cœur en lambeaux. Elle, pleine de vie, d’amour, de promesses. Elle, qui aurait tant voulu partager son bonheur avec ceux qu’elle adorait et surtout avec lui.

Chaque jour sans elle devenait un combat. Paul, tel un naufragé, errait dans les souvenirs doux-amers de ce qui aurait pu être. Les réminiscences de leurs moments heureux le torturaient autant qu’elles le consolaient. « Pourquoi nous ? », répétait-il dans un écho infini. Les réponses restaient introuvables, perdues dans un abîme de douleur et de colère contre une vie terriblement injuste. Les étoiles semblaient pleurer, dissimulées derrière des nuages lourds, comme si le ciel lui-même ressentait l’absence de Léa. Chaque souffle du vent charriait un fragment de sa voix, chaque éclat de lune rappelait son sourire, brillant autrefois si vivement, désormais éteint.

Autour de lui, le monde continuait pourtant de tourner, indifférent à la douleur qui lacérait Paul. Les rires des autres, ces éclats joyeux qui résonnaient dans le lointain, lui semblaient presque une insulte. Rien ne pouvait combler le gouffre laissé par Léa. Les mots bienveillants de réconfort, aussi sincères soient-ils, ne faisaient qu’effleurer la surface de son chagrin. Dans le silence glacial de sa solitude, Paul la cherchait désespérément. Il voulait la retrouver, dans les ombres, dans les moindres recoins de son esprit.

Pourtant, au plus profond de cette nuit sans fin, Paul sentait encore une présence. Comme une lueur infime, Léa, quelque part, continuait de briller, de le guider. Elle l’encourageait à ne pas sombrer, à rechercher la lumière,jusque dans l’obscurité la plus totale. Alors, Paul laissa échapper un cri, une révolte contre l’injustice de la vie, mais aussi une ode à l’espoir. Parce que, dans la nuit la plus noire, l’aube finit toujours par poindre.

Dans la solitude de son laboratoire, Paul passa des heures interminables, entouré de ses créations, à tenter de reconstruire un fragment de ce qu’il avait perdu. Les larmes coulaient, mais une nouvelle détermination naissait. Dans sa main, il tenait le dernier vestige de Léa : une sauvegarde numérique, leur republication, créée quelques jours avant l’accident tragique.

En caressant du bout des doigts le morceau de silicium, Paul sourit, Léa vivait encore en lui, dans chaque souvenir, chaque geste. Et il se souvient alors de leur rencontre, le début d’une histoire passionnée, marquée à jamais par l’amour et l’éternité.

Chapitre 2

Léa, la rencontre

L’après-midi s’étire, parée de mille nuances orangées, comme si les feuilles des arbres flambaient sous un coup de pinceau céleste. Paul, ingénieur en biomécanique à l’âme d’artiste, se laisse porter par ses pas dans les méandres d’une exposition de peinture contemporaine. Son regard, aiguisé par l’analyse scientifique et illuminé par la passion créatrice, scrute chaque œuvre, cherche l’inspiration, l’étincelle qui viendrait combler le fossé entre la rigueur de ses recherches et la liberté de l’expression artistique. Car avant tout, Paul est un créateur, un chercheur de beauté.

Dans son domaine, la biomécanique, il excelle. Ses mains, habituellement gantées de précision scientifique, donnent vie à des merveilles technologiques : des bioautomates, ces machines extraordinaires où biologie et mécanique se rencontrent pour servir l’industrie. Production automatisée, maintenance de systèmes complexes, optimisation de processus biologiques… Les applications de ses créations s’étendent à l’infini, toutes empreintes de ce désir de repousser les limites, d’allier la rationalité à l’extraordinaire.

Son esprit, doté d’une acuité peu commune, trouve sa jouissance dans les méandres des problèmes techniques. Des heures durant, il s’immerge dans la conception et l’optimisation de ses bioautomates, ces machines à la frontière du vivant, capables d’interagir avec les systèmes biologiques avec une fluidité et une efficacité stupéfiantes. Impression 3D pour façonner des structures complexes, algorithmes d’apprentissage automatique pour insuffler à ses créations une intelligence adaptative… Paul jongle avec les technologies de pointe, repoussant toujours plus loin les frontières du possible.

Mais derrière la rigueur du scientifique se cache une âme d’artiste. Ses yeux, habituellement rivés sur des équations et des schémas, s’émerveillent devant la beauté du monde. Musées, galeries d’art, installations mêlant mécaniques et biologie… Paul explore sans cesse de nouveaux horizons artistiques, trouvant dans cette diversité une source d’inspiration inépuisable.

Au détour d’une toile, son destin bascule. Léa, une jeune artiste dont les œuvres capturent l’essence même de la lumière automnale, expose ses créations. Ses tableaux, vibrants de couleurs et de vie, transportent l’observateur dans un univers onirique. Paul se laisse happer par une toile où la lumière danse, comme un ballet céleste sur la surface peinte. Ses nuances dorées et rougeoyantes semblent répondre à l’éclat du jour déclinant à l’extérieur.

Absorbé, il s’avance jusqu’à frôler le cadre. À cet instant, son regard croise celui de Léa, debout non loin de là, observant sa réaction avec un sourire angevin. Ses yeux verts, pétillants d’énergie et de sensibilité, captent immédiatement l’attention de Paul, et quelque chose, au plus profond de lui, se déclenche. Léa, une artiste à l’image de ses œuvres : libre, lumineuse, incarne l’esprit même de la créativité.

Léa, 28 ans, bohème dans l’âme, se démarque par son allure aussi singulière que vibrante. Ses cheveux châtain clair, en une cascade de boucles sauvages, encadrent un visage aux traits fins, illuminé par un sourire chaleureux et spontané. Ses vêtements, un savant mélange de pièces vintage et de créations uniques issues de son propre imaginaire, reflètent sa personnalité pétillante et libre.

Paul, intimidé par l’éclat qui émane d’elle, hésite un instant avant de s’approcher. Son cœur bat plus vite, ses mains légèrement moites lorsqu’il tente de parler. « Cette toile… elle est… » Les mots s’accrochent à ses lèvres. Léa, sentant sa gêne, sourit avec bienveillance et, d’un geste doux, l’invite à la rejoindre près d’une toile vierge posée sur un chevalet.

— Et toi ? Que vois-tu ? chuchote-t-elle en prenant une brosse entre ses doigts fins. Sa voix est musicale, un mélange de délicatesse et de curiosité. Elle tend le pinceau à Paul, presque comme un défi ludique.

— Je… je ne sais pas. Je n’ai jamais vraiment peint. Ses mains tremblent légèrement lorsqu’il attrape la brosse, sentant la chaleur de la peau de Léa contre la sienne, si bref fût-il.

Léa rit légèrement, un son cristallin qui apaise immédiatement Paul.

— Laisse tes pensées de côté un instant. Sens juste ce que tu vois.

Encouragé par cette invitation, Paul se détend. « Je vois des formes, des liens… entre la science et l’art. Des connexions invisibles, des harmonies dans la mécanique et la nature. » Les mots coulent enfin, portés par la sérénité que Léa installe autour d’eux.

Ils parlent d’art, de création, et de la technologie que Paul développe. Fascinée, Léa lui pose des questions. « Et tu penses que tes machines pourraient créer de la beauté ? »

— Je crois que la beauté existe partout. Même dans les rouages d’une machine, si on regarde d’assez près, répond-il, son regard plongé dans celui de Léa, s’émerveillant de voir cette étincelle d’intérêt illuminer ses yeux.

Leurs rires se mêlent bientôt à leurs confidences, tissant une harmonie rare. Ils ne cessent de parler, comme si chaque mot nourrissait une flamme invisible qui les rapprochait. Paul découvre l’âme libre et bouillonnante de Léa, ses rêves vastes et sa passion débordante. Quant à Léa, elle est charmée par l’intellect brillant de Paul, par sa capacité à marier la précision et la sensibilité.

Puis, sans même que le temps semble s’écouler, un employé de la galerie les aborde doucement, un sourire amusé aux lèvres. « Mesdames et messieurs, il est temps de fermer. Le musée ferme dans cinq minutes… Et j’avoue que j’aimerais ne pas manquer mon match de Roller-Ball, ce soir. »

Paul et Léa échangent un sourire complice, mais ni l’un ni l’autre ne veut quitter ce moment suspendu. Alors qu’ils sortent de la galerie, le soleil couchant éclaire encore les rues, et la soirée semble leur promettre d’autres merveilles.

Paul et Léa ne se lâchent plus. Leur amour grandit, ponctué de moments inoubliables et de découvertes complices. Ensemble, ils parcourent les ruelles animées de la mégalopole, main dans la main, explorant des trésors cachés, laissant l’art et la science guider leurs pas.

Peu à peu, un projet commun naît dans leurs esprits. Paul, avec ses connaissances en biomécanique, et Léa, avec son talent artistique, imaginent une œuvre interactive où la technologie et l’art fusionnent. Leur idée est de créer une installation capable de réagir aux émotions des spectateurs, une véritable symbiose entre le vivant et l’intelligence artificielle.

Ils travaillent ensemble avec passion, Léa esquisse des formes, des couleurs, des textures, Paul conçoit les systèmes réactifs qui donneront vie à l’œuvre. Leur collaboration est fluide, chaque échange les rapproche davantage, renforce leur projet, nourrit leur relation.

Le jour de la présentation, l’œuvre fait sensation. Les visiteurs, fascinés, interagissent avec l’installation qui s’anime et change en fonction de leurs émotions, créant des paysages changeants et vibrants. C’est un succès retentissant. Paul et Léa se sourient, leurs mains se serrent instinctivement. Leur création est non seulement l’aboutissement d’un travail acharné, mais aussi le symbole de leur union.

Ce projet n’est que le début. Ensemble, ils veulent continuer à repousser les limites, à explorer des territoires nouveaux où la science et l’art ne font qu’un. Ils savent que leur amour, alimenté par leurs passions respectives, continuera de les porter vers de nouveaux horizons, à la fois technologiques et artistiques.

Chapitre 3

Le mariage

Sous un ciel parsemé d’étoiles, une douce brise estivale caresse la terrasse panoramique de la villa. L’odeur salée de la mer, mêlée au parfum des fleurs environnantes, ajoute à la magie de l’instant. Paul, les mains légèrement tremblantes d’anticipation, invite Léa à fermer les yeux. Elle obéit, un sourire joueur aux lèvres, tandis que le murmure apaisant des vagues en contrebas fait écho à leurs battements de cœur. Pendant quelques secondes, le monde semble retenir son souffle.

Lorsqu’elle les rouvre, un spectacle lumineux éblouissant se dévoile dans le ciel. Des drones, orchestrés par Paul, entament une danse céleste, traçant des motifs scintillants et colorés dans la nuit. Les lumières se mêlent aux étoiles, créent une chorégraphie hypnotique qui laisse Léa sans voix. Paul, le cœur battant à tout rompre, se penche vers elle et murmure doucement à son oreille :

— Veux-tu m’épouser ?

L’émotion trouble les yeux de Léa. Bientôt, ils se remplissent de larmes, elle sent son cœur s’emballer. Son regard cherche celui de Paul, et sans une hésitation, d’une voix chevrotante, mais assurée, elle répond :

— Oui, mille fois oui.