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Les belles histoires de Véronique est une compilation de dix-huit récits différents, étonnants et captivants, peuplés de sorcières, de fées, de dragons, de géants, d’enfants, d’animaux et de divers petits personnages emportés dans un tourbillon d’aventures extraordinaires. Leurs péripéties font tour à tour frissonner ou s'émouvoir et galoper l’imagination des enfants, tout en les projetant dans une vision résolument positive de la vie.
A PROPOS DE L'AUTEURE
Inventant des histoires pour ses petits-enfants en 2019, Véronique Meurou s’ouvre à la littérature jeunesse pour raconter toutes celles qui lui viennent à l’esprit aux jeunes lecteurs à travers le monde.
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Seitenzahl: 114
Veröffentlichungsjahr: 2022
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Véronique Meurou
Les belles histoires de Véronique
« Raconte-moi une histoire
avec ta bouche »
© Lys Bleu Éditions – Véronique Meurou
ISBN : 979-10-377-5478-3
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Ces contes sont destinés aux enfants de 5 à 9 ans.
Bali est un colibri appelé aussi oiseau-mouche, l’oiseau le plus petit du monde.
Il est joli avec son plumage mordoré et son bec pointu !
Il vole de fleur en fleur car les colibris se nourrissent du nectar de fleur comme les abeilles.
Bali vit en Amérique avec ses frères et sœurs, là où on peut voir des champs remplis de belles fleurs multicolores qui ondulent au rythme du vent.
Toute la journée, il virevolte et son petit bec pique les fleurs qui se penchent vers lui pour lui offrir le fameux nectar convoité.
La température à cet endroit de la planète est particulièrement agréable : le jour, il y a du soleil et la nuit un peu de pluie pour arroser les plantes et abreuver les petits animaux.
Bali est ami avec tous les autres habitants de la clairière et plus particulièrement avec Rudy, l’abeille.
Rudy butine de fleur en fleur, elle aussi, et souvent ils se retrouvent à deux sur la même… cela les amuse beaucoup et les fait rire aux éclats à leur façon. « Bzzzzz », fait Rudy. « Cuicuicuicui », fait Bali.
La ruche où vit l’abeille Rudy est accrochée tout en haut d’un arbre gigantesque et le nid de l’oiseau-mouche n’est pas très loin, ils se voient tous les jours.
Cette région d’Amérique est sauvage et abrite beaucoup d’autres espèces d’animaux, des oiseaux mais aussi des carnivores… de gros félins qui chassent la nuit et dévorent les plus faibles et les plus petits.
Évidemment, la nuit Bali rejoint son nid et Rudy sa ruche, aucun d’entre eux ne s’aventure dehors quand la nuit est bien noire.
L’obscurité attire les félins et ils partent en chasse à la tombée de la nuit… rasant le sol à pas de loup et humant l’air à la recherche de l’odeur de quelques proies à se mettre sous la dent.
Bali le sait.
Pourtant, un jour, alors qu’il s’était éloigné du grand champ de fleurs habituel, porté par un courant d’air frais qui sentait bon, le miel et le sucre, le petit oiseau-mouche se fit surprendre par la nuit, bien loin de son nid.
Les oiseaux ne volent jamais la nuit, ils sont obligés de se réfugier dans les arbres en hauteur.
Pour Bali, il y avait un problème… pas d’arbre… juste de longues tiges qui dépassaient de temps en temps et qui se balançaient avec le vent.
Il dut se résigner à s’accrocher à l’une d’elles pour passer la nuit… pas moyen de dormir !
Le vent s’était levé et la tige était ballottée beaucoup trop fort. Et puis… son instinct lui disait de rester éveillé.
À la lisière du champ, une ombre effrayante se faufila dans les herbes !
Une ombre qui ne faisait aucun bruit mais qui avançait droit sur le petit colibri.
Un puma avait senti son odeur, la proie était facile il pourrait l’avaler d’un coup, il s’en réjouissait d’avance « hummm ».
On n’y voyait rien, pas de clair de lune, pas d’étoiles… de gros nuages devaient les masquer.
Bali avait bien senti le danger mais que faire ? S’envoler ? Mais où ? Sautiller en bas sur le sol ? Mais pour aller dans quelle direction ?
Alors, il décida de rester et de faire face au fauve.
Le puma arriva bientôt, très près… il ne faisait pas de bruit mais l’oiseau-mouche entendait sa respiration de gros chat et sentait son odeur : un mélange de poils mouillés par la pluie et de boue marécageuse, pouah quelle horreur !
Le petit Bali se redressa de toute sa hauteur et décida d’attaquer le premier.
Quand la tête du féroce animal fut près de lui et lorsqu’il entrevit ses deux yeux brillants et sa gueule grande ouverte, il chargea !
Son bec long et pointu devint une épée, il se mit à piquer, piquer et repiquer son adversaire sur le museau et sur la tête, le félin rageait et grondait d’énervement « Grrrrrrr ! »
Il essayait bien de croquer Bali en claquant sa mâchoire pleine de dents acérées et de l’attraper avec de grands coups de pattes… mais le petit colibri Bali volait très vite en agitant ses petites ailes : il volait en avant, puis en arrière, tournait à gauche, à droite… il était si rapide que le fauve n’arrivait plus à le voir, il sentait juste les piqûres de son bec.
Cela dura des heures !
Finalement, le puma se lassa ; cette proie était trop difficile à attraper, il tourna les talons et disparut dans la nuit.
Le petit colibri était épuisé, le jour se levait mais il n’avait pas la force de voler davantage… alors il se posa sur le sol, ferma les yeux et attendit.
Les rayons du soleil le réchauffaient et le réconfortaient… il resta là.
Pendant ce temps, dans la clairière, Rudy l’abeille butinait de fleur en fleur et s’étonnait de ne pas voir son ami Bali, elle était inquiète !
Elle fila vers le nid de Bali, personne !
« Où est Bali ? Que se passe-t-il ? » se dit-elle.
Elle fonça vers la ruche et appela ses sœurs, elle leur expliqua : « Mon ami l’oiseau-mouche Bali n’est pas retourné dormir dans son nid, je pense qu’il s’est passé une chose affreuse ! »
Les abeilles ont un sixième sens, elles savent toujours tout avant les autres.
L’essaim entier quitta la ruche et la prairie avec Rudy en tête à la recherche de Bali, le colibri.
L’essaim ne s’était jamais trop éloigné de la ruche et les abeilles volaient en rangs serrés, les unes contre les autres… on aurait dit un tapis volant !
Dans les herbes, Bali n’arrivait pas à se remettre de la bataille : il était si fatigué !
Il était midi et il faisait très chaud, Bali avait soif.
D’un coup, le soleil se trouva dissimulé par un étrange nuage, un nuage qui se déplaçait vite et se rapprochait du petit oiseau-mouche, un nuage qui faisait un bruit étrange « Bzzzzzzzz ! »
Rudy et ses sœurs avaient retrouvé Bali !
L’essaim descendit au ras du sol, les abeilles firent un pont et Bali le petit colibri réussit à monter sur leurs dos.
Le spectacle était étrange et amusant à la fois : on voyait dans le ciel un drôle de tapis ondulant et sombre… et dessus une forme d’oiseau !
Tout ce petit monde arriva sans encombre à la clairière et les abeilles retournèrent à leurs occupations.
Rudy et Bali, les deux meilleurs amis, volèrent ensemble sur la plus grosse fleur et rirent à gorge déployée comme ils le faisaient toujours : « Cuicuicuicui...Bzzzzzzzz ».
Plus jamais, Bali ne s’éloigna de la clairière.
Cela lui apprit que malgré sa petite taille, la vitesse du colibri fait de cette race d’oiseau la plus extraordinaire du monde et que l’amitié est un trésor à garder bien précieusement.
Les anciens racontent cette histoire aux enfants au coin du feu, est-elle vraie ? Est-elle fausse ? Personne à ce jour n’a pu vérifier.
Dans la montagne, tout en haut, là où la neige, la glace et le froid persistent tout au long de l’année, là où le vent glacial hurle entre les sommets pointus « whou-ou-ou-ou ! », là où aucun animal ne vit, la légende raconte que se cache un démon nommé Daryl.
Aucun homme ne l’a vu et quand le vent du nord souffle avec rage vers les frêles habitations du village, on peut entendre un hurlement dans l’air, un hurlement qui ne ressemble à rien de connu.
« Graaouuuh graaouuh graaouuh graaouuh ! »
Il fait froid dans le dos et les villageois ferment la porte à clé dès qu’ils l’entendent.
Régulièrement, la tempête gronde dans cette partie du monde et les habitants sont habitués à bien se couvrir car il y fait très froid.
Sybille vit là avec sa grande sœur.
Elle est emmitouflée dans un grand manteau à capuche, porte des gants de laine bien chauds et un bonnet à pompon.
Elle sort tous les jours pour donner un peu de pain et de gâteau aux animaux de la forêt : les biches, les lapins, les écureuils car la neige est si dense que rien ne pousse ni herbe ni plante.
Juste cette épaisse couche de neige collante.
Sybille a presque six ans et elle est très débrouillarde, ses parents sont morts et elle a dû très vite s’habituer à vivre avec sa grande sœur.
Elle s’occupe du ménage et des courses pendant que sa sœur travaille au magasin.
La forêt se trouve à quelques pas de la maison de la petite fille et juste derrière la forêt se dressent les immenses montagnes.
Un jour, alors que Sybille était partie donner de la nourriture aux animaux, le vent se leva subitement.
Il s’engouffrait entre les arbres avec une rare violence « Whou-ou-ou-ou ! ». Sybille avait du mal à se tenir debout !
Tous les animaux s’étaient enfuis et le vent continuait de plus belle « Whou-ou-ou-ou-ou ! ».
Sybille ne pouvait pas marcher contre le vent, il était trop fort et la neige épaisse l’en empêchait aussi, c’était trop difficile !
Elle ne pouvait pas non plus retourner dans sa maison.
Elle trouva refuge sous un gros chêne centenaire et attendit.
Le vent redoubla… c’était le vent du nord… et elle entendit bientôt le hurlement mystérieux et sinistre : « Graaouuuh graaouuh graaouuh ! »
Puis, comme elle était venue, la tempête disparut.
Tout autour de Sybille redevint calme et silencieux.
La petite fille décida alors qu’elle irait vers la montagne dès le lendemain pour savoir à qui appartenait le cri horrible.
Sybille qui adorait les animaux pensait que c’était peut-être l’un deux qui appelait.
Le lendemain matin, elle ne dit rien à sa sœur et partit en direction de la montagne, bien chaussée avec ses bottes imperméables et fourrées, bien couverte avec son épais manteau, son bonnet à pompon et ses gants de laine.
La montagne était majestueuse, toute blanche, avec un pic rocheux au milieu qui se détachait des crêtes enneigées.
Bizarrement pas un flocon de neige sur le pic !
La petite fille vaillante commença son escalade.
Mais le vent du nord… ce vent mauvais se remit à souffler.
Cette fois, pas moyen de se cacher… Pas un arbre en vue !
Et alors que Sybille s’approchait du pic rocheux qui lui semblait le seul abri possible… elle entendit le hurlement : « Graaouuuh graaouuh graaouuh ! » bien plus proche cette fois que dans la forêt, on aurait dit que le piton rocheux criait ou plutôt hurlait !
Elle se rapprocha petit à petit du rocher et commença à entrevoir sa forme.
Son cœur battait fort car malgré son courage le hurlement était terrifiant.
Elle continua à marcher doucement et au moment où elle atteignit le roc… la tempête cessa !
Comme la veille dans la forêt, plus un bruit, plus un souffle d’air… le calme absolu.
Sybille enleva alors son écharpe qui lui entourait le nez et regarda de plus près ce rocher.
Sa forme était curieuse : il était rond au milieu et sur les côtés tranchant comme des sabres, sa couleur aussi était étrange, un gris bleuté avec des reflets verts….
Sybille posa délicatement la main dessus : c’était bien un caillou !
Comme il lui restait quelques morceaux de pain dans la poche de son manteau, elle en déposa devant la drôle de pierre et retourna chez elle.
Le jour suivant, quand elle revint pour voir le fameux caillou… le pain avait disparu !
Elle regarda autour d’elle, aucune empreinte d’animal dans la neige.
« Mais qui avait mangé le pain ? » se demanda-t-elle.
Et elle déposa cette fois encore un peu de pain devant ce rocher étonnant.
La nuit qui suivit fut une terrible nuit !
Une tempête se leva.
Le vent soufflait si fort que les tuiles des maisons s’envolaient, les arbres les plus fragiles se couchaient, balayés par les rafales puissantes et le hurlement était assourdissant :
« Graaouuuh graaouuh graaouuh graaouuh ! »
C’est à ce moment-là que le pic rocheux explosa ! Laissant à sa place une forme accroupie qui semblait reprendre vie : Daryl, le démon, était libéré !
Il se redressa, s’ébroua, déploya ses ailes et commença à sortir de sa prison.
Les gens du village étaient tous enfermés dans leurs maisons, ils ne dormaient pas car le bruit de la tempête les empêchait de fermer l’œil.
C’est alors que certains d’entre eux le virent !
Daryl s’était maintenant rapproché du village et doucement, il marchait dans les rues.
Ses yeux étaient rouges, il avait une grande bouche pleine de dents pointues, son corps était couvert d’écailles bleues avec des reflets verts, ses pattes étaient griffues (de grosses griffes bien acérées), sa queue traînait sur le sol en laissant une trace noircie dans la neige et ses ailes plantées au milieu de son dos battaient de temps en temps au rythme de ses pas.
Ceux qui le virent le craignirent tellement qu’ils s’évanouirent !