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"Les bribes de l’incohérence" est un recueil de nouvelles où se croisent humour acide, tendresse lucide et poésie du quotidien. L’ouvrage dresse le portrait d’hommes et de femmes aux trajectoires chaotiques, ordinaires ou extraordinaires, toujours profondément humaines. Entre scènes de vie banales et éclats de délire, les textes oscillent entre mélancolie, ironie et fulgurances d’émotion. Avec une plume libre et vive, l’auteur capte les instants fugaces, les blessures silencieuses, les révoltes intimes et les éclats de rire, dans un monde parfois absurde, mais toujours vibrant.
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Seitenzahl: 50
Veröffentlichungsjahr: 2025
Christophe Bellec
Les bribes de l’incohérence
Nouvelles
© Lys Bleu Éditions – Christophe Bellec
ISBN : 979-10-422-6933-3
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Les hommes sont malheureux, car ils ne réalisent pas les rêves qu’ils ont.
Jacques Brel
Intérieur nuit.
Au 26, rue du Labrador, Professeur Tournesol a perdu la boussole et Tintin n’a plus la parole. Haddock aboya et le fox parla :
« ………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… »
Extérieur jour.
Dans les bribes de l’incohérence, au bureau des plaintes, les inséparables Dupond et Dupont furent chargés de l’affaire.
La dame de l’auto-école ne fait jamais la gueule. Elle est de celles qui l’ouvrent. Elle voudrait transformer tous les feux rouges en feux verts. Sans assurance, elle est monitrice, pleine de confiance, elle est conductrice. Sans tenir le volant, elle donne des leçons de conduite, chaussée de hauts talons, sur des doubles pédales. Sur le champignon, la blonde pétulante appuie à l’occasion. Avec assistance, elle est directrice pleine de prudence. Les élèves, à la seconde, lui obéissent, passent au feu clignotant devant la police, mains positionnées à la dix heures dix. Elle se met en colère avec insistance, quand certains apprentis suicidaires s’autorisent sans consigne, sur voie rapide, des dépassements imaginaires, doublant une voiture qui n’existe pas. Sans réticence, aux beaux jours, avec élégance, elle refoule la personne venue piloter en tong ou en claquettes-chaussettes aux pieds. Précisant qu’elle n’est pas victime de la mode, lui dit d’aller faire du tourisme à la plage, sans oublier sa serviette de bain à l’effigie de Mickey. En plein hiver, sous le vent, le froid, la pluie et la grêle, l’heure de cours se déroule parfois, fenêtres ouvertes, faute à une personne déserte d’hygiène, en infraction corporelle manifeste. Certains jours, une caisse, toujours la même, colle au cul le véhicule-école. Le chauffard donne des coups de Klaxon, fais des queues de poisson, dans une totale insouciance. Sa mission accomplie, le père de ses enfants, car il s’agit bien de lui, avec sa tire, s’en va comme il est arrivé, et recommencera son gymkhana routier, tant qu’il n’aura pas accepté la séparation, provoqué un accident débile, comme son état d’esprit, puéril. Il existe toutefois des surprises, cachées dans le coffre de la Peugeot. Pour bienfaisance soit comme cadeau subtil, elle reçoit en abondance, des bouquets de fleurs, des lettres enflammées, de l’alcool, des sous-vêtements tachés, numéros de téléphone, du chocolat de Bruges, divers objets du désir… Désormais, l’examen comporte des questions mécaniques, alors pendant les répétitions, en pratique, faut bien soulever le capot. Souvent, d’âge juvénile, l’élève, en carence et au régime strict de libido, dans la panne des sens, se concentre plus, sur le jean taille basse et le string qui dépasse, que sur le niveau d’huile ou le témoin zéro de la jauge d’essence. Avec prestance et vitesse illimitée, la vogue au bec, elle rentre chaque soir, au carrefour d’une vie, retrouver son voyou de mec, sur des routes joliment esquintées. Depuis le premier jour, sur notre court-circuit, je mens par amour, je roule sans permis les yeux bandés. Chaque soir, par chance, est un tour de gagné.
J’ai, vivant, appris la politesse, le Bonjour tristesse des non-dits, des médisants, des malpolis. Pas de soucis, j’en suis ravi. J’ai lu Sagan, sa vitesse. Vu le désir des pentes de Virginie. Dans l’histoire d’une France Loisirs, j’ai enfant, lu Tout l’Univers. Ouvert et fermé des portes, aux gens qui entrent ou sortent, dans la beauté du désert. La perception et ses apôtres. Je ne suis pas le biberon sauvage, je suis un prénom, vendredi sage. Avec l’âge, Robinson à la plage, j’ai appris de l’ennemi, le respect. Tout petit, en tirant sur le calumet, connu les contretemps du reggae. Amour, je me suis dépucelé avec toi. La chambre ne m’appartenait pas, tes cris d’émoi prient toujours en moi. J’ai fait une croix sur le calendrier. Réalité. Mégots dans le cendrier, je me fais chier au travail. Comme une majorité du sérail, je chantonne L’Internationale. Je suis l’ami des animaux, mon chat pourri est le plus beau. Je fantasme sur Bardot. J’ai des origines espagnoles, je suis un taxi noir et jaune, j’aime la vida de Barcelone de la fiesta olympique. Je ne suis pas un réel comique, je fais au soleil des burnouts. J’aime l’alcool d’ordinaire, je vois les contes de la folie, je bois les verres de Bukowski. De mon troisième âge, je vois mes tempes grisonner. À bout de souffle, je n’ai pas vu la nouvelle vague arriver. Pas de soucis, j’en suis meurtri.