Les chroniques apocryphesd’un chat noir venu d’ailleurs - Yann Beutrahilloud - E-Book

Les chroniques apocryphesd’un chat noir venu d’ailleurs E-Book

Yann Beutrahilloud

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Beschreibung

Entre malheurs et trahisons, un chat noir venu d’ailleurs dévoile son histoire avec une tristesse mordante, teintée d’un humour sarcastique. Doté d’un « haut potentiel intellectuel », il observe le monde avec un regard acéré, oscillant entre colère et dérision. Certains jugeront son récit invraisemblable, suspect, peut-être même fictif… Mais derrière ses mots se cache une vérité dérangeante : celle d’un être volontairement ignoré, contraint à s’effacer. Est-il un simple chat noir, un « zèbre » incompris ou la voix d’une révolte plus profonde ? À vous d’en juger.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Yann Beutrahilloud a longtemps écrit dans un cadre professionnel avant de découvrir l’écriture comme un exutoire. Confronté à une hospitalisation, il rédige d’abord quelques pages pour raconter son histoire, qui deviendra un manuscrit libérateur. Son œuvre témoigne d’un parcours de résilience et d’une quête de vérité intérieure.

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Seitenzahl: 312

Veröffentlichungsjahr: 2025

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Yann Beutrahilloud

Les chroniques apocryphes

d’un chat noir venu d’ailleurs

© Lys Bleu Éditions – Yann Beutrahilloud

ISBN : 979-10-422-6407-9

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

« La malédiction d’un HP qui s’ignore ou le fake ultime ? »

Semblant de tutoriel

Ce qui devrait être une préface

ou éloge funèbre par anticipation ?

Cher ami, cher frère,

Je tiens d’abord à te remercier pour la confiance que tu m’accordes et pour ce cadeau que tu me fais en me permettant d’exprimer ce que je ressens à travers cette page, au sein de tes écrits qui reflètent une analyse profonde de tes pensées.

Je vais commencer par une réflexion générale qui demeure pourtant ma vérité…

Ma perception du monde et des gens qui m’entourent est profondément complexe. Je ne dirais pas que je n’ai jamais aimé ce monde… c’est plutôt que je n’aime pas ce qu’il est devenu. C’est peut-être pour cela que je garde les mêmes amis depuis mon enfance… cela m’a permis de préserver une partie de ce que j’aimais autrefois. Est-ce la nostalgie d’un homme qui vieillit ? Le fameux « c’était mieux avant ? ».

Percevoir les nuances et les subtilités des personnes qui m’entourent, dans cette société actuelle, c’est pour moi, le zèbre aux rayures différentes, un quotidien qui ramène à une souffrance profonde, qui fait mal. Certains appellent cela être sensible, d’autres hyper empathique… peu importe le terme… Je remarque juste ce que la plupart des autres ne voient pas… de ces valeurs qui sont les miennes. Cela me déconnecte et me donne le sentiment d’être continuellement incompris. Je suis bercé de désillusions, mais je trouve pourtant chez les autres, parfois, de si belles choses.

Ces belles choses, ces émotions, ces valeurs, je les ai trouvées en toi, Yann. C’est pour cela que je prends cette plume avec un poids dans le cœur, en sachant les temps sombres que tu as traversés et que tu traverses encore.

Ton récit, que j’ai pu découvrir presque en temps réel tout au long de ton écriture, m’a profondément attristé et a traversé mon cœur de part en part. Il révèle une douleur que tu portes depuis longtemps, mais qui demeurait supportable, car tu avais une base de repli… un amour que tu retrouvais lorsque tu regagnais ta tanière, et qui a été anéanti…

Savoir que j’ai pu contribuer, même involontairement, à ta chute dans « la montagne du destin », alors que je n’espérais que le contraire, me laisse un goût amer…

Je veux que tu saches que je t’ai écouté et lu sans jugement, tentant de te soutenir maladroitement, à mon grand regret, de toutes les manières possibles.

Je suis désolé si je n’ai pas toujours été l’ami que j’aurais dû être. Je n’ai peut-être pas trouvé les mots justes, ou peut-être n’ai-je pas saisi le sens profond de ta souffrance, même si je pense en comprendre une partie… Es-tu prêt à envisager que cette souffrance ultime qui t’habite résulte de la trahison de la personne en qui tu avais le plus confiance ?

Quoi qu’il en soit, je regrette profondément de ne pas avoir été plus convaincant, de ne pas avoir su t’apporter un peu de réconfort et de joie depuis ces événements.

J’espère avoir l’occasion de continuer à essayer.

Je veux que tu saches que ta vie a énormément de valeur pour moi, que tu as une place dans mon monde et aussi dans celui que tu détestes, même lorsque tout semble sombre et sans espoir. Je comprends ce que tu ressens, cette désillusion mêlée à une certaine clairvoyance, mais je crois fermement que tu te trompes parfois, et que ta vision de « notre matrice » est volontairement erronée.

Tu n’es pas seul dans cette lutte, « mon nom est légion, car nous sommes nombreux » (Marc 5:9).

Je serai là à chaque étape du chemin, prêt à t’aider à retrouver la paix et la joie que tu mérites, même si tu n’y crois plus.

Et si tu t’accrochais à l’amour et à l’espoir, mon ami ? Ils sont bien plus puissants que le désespoir, à condition de leur laisser la possibilité d’exister en nous.

Dans tous les cas, je ne pourrais jamais… jamais… te conforter dans le choix que tu souhaites faire, car on ne détruit pas « l’unique… mon précieux » (Gollum) et ça… ce n’est pas un fake…

Pour finir, je crois qu’il est de bon augure de terminer sur cette tirade :

« Vous savez, moi je ne crois pas qu’il y ait de bonne ou de mauvaise situation. Moi, si je devais résumer ma vie aujourd’hui avec vous, je dirais que c’est d’abord des rencontres. Des gens qui m’ont tendu la main, peut-être à un moment où je ne pouvais pas, où j’étais seul chez moi. Et c’est assez curieux de se dire que les hasards, les rencontres forgent une destinée… Parce que quand on a le goût de la chose, quand on a le goût de la chose bien faite, le beau geste, parfois on ne trouve pas l’interlocuteur en face, je dirais le miroir qui vous aide à avancer. Alors ça n’est pas mon cas, comme je disais là, puisque moi au contraire, j’ai pu ; et je dis merci à la vie, je lui dis merci, je chante la vie, je danse la vie… je ne suis qu’amour ! Et finalement, quand des gens me disent : Mais comment fais-tu pour avoir cette humanité ? Je leur réponds très simplement que c’est ce goût de l’amour, ce goût donc qui m’a poussé aujourd’hui à entreprendre une construction mécanique… mais demain, qui sait ? Peut-être simplement à me mettre au service de la communauté, à faire le don, le don de soi » (Otis).

Judikael

Avant-propos

Ce récit chronologique n’est en rien l’extériorisation de mes maux et ne contribue pas à me soulager. Ces quelques pages me permettent en revanche, comme une forme de consolation, de les exposer et de donner un aperçu de leur pérennité qui, toujours, les accompagne…

Voyez cela un peu comme s’ils étaient enfermés dans une vitrine, continuant à se multiplier, visibles de tous, mais toujours à l’intérieur. Ces maux, je vous l’assure, sont éternellement et profondément incrustés dans ma chair et dans mon âme… Ils sont entièrement vrais et transmis aussi sincèrement que possible. Seuls quelques noms et lieux ont été changés afin de préserver, s’il le faut, mon entourage.

***

Les personnages et les situations de ce récit étant purement fictifs, toute ressemblance avec des faits et des personnages existants ou ayant existé serait purement fortuite et ne pourrait être que le fruit d'une pure coïncidence.

« Car j’étais pur et tu m’as débauché ;

Parce que de ces affres est née la mort

Et que son ombre, aujourd’hui,

S’est abattue sur moi. »

L’épopée de Gilgamesh

Illustrations : Aelia Beutrahilloud 2024 tous droits réservés.

Chapitre 1

Premier jeu

Il était une fois…

Un chat noir venu d’ailleurs

« Écho authentique d’une VDM

et d’un asservissement aux FAILS »

Ou des choix de circonstance menant à une intolérance à l’injustice,

Ou des mises à l’épreuve forcées provoquant la surchauffe et l’arrêt des commandes du système du corps et de l’esprit,

Ou la réalité d’un monde opposé au mode de pensée d’un être venu d’ailleurs…

Que le jeu commence !

La partie pourrait commencer avec un enseignement facile à comprendre, une ligne de conduite simple pour devenir quelqu’un de bon et de respectable peut-être :

« La peur est le chemin vers le côté obscur : la peur mène à la colère, la colère mène à la haine, la haine… mène à la souffrance ».

(Maître Yoda)

Mais l’objectif à atteindre n’est pas simple dans sa réalisation. Il semble même impossible à approcher, comme une injonction paradoxale. C’est un peu comme si, malgré toute votre bonne volonté, les vents du destin vous portaient inexorablement vers votre perte. Bien entendu, je me suis égaré dans ce jeu, j’ai parfois eu l’impression de jouer plusieurs fois le même niveau, et je me suis échoué !

Le temps est venu de comprendre comment j’en suis arrivé là. Ma vie semble être perdue, inutile, triste et douloureuse. Jusqu’ici, j’ai toujours su rebondir face aux épreuves. Je me suis relevé, je me suis adapté et j’ai avancé. J’ai roulé au volant d’un semi-remorque, sans permis et sans visibilité, en ligne droite. Sans savoir pourquoi, j’ai roulé aussi vite que j’ai pu et, lorsqu’enfin j’ai retrouvé la vue, il était trop tard pour éviter de m’écraser contre un mur ! Vous comprendrez plus tard…

Je ne cherche pas à me faire plaindre. Je ne cherche pas à apaiser ma souffrance en extériorisant ici mes maux. Je souhaite juste être reconnu, compris, par ceux qui le souhaiteraient, par des hauts potentiels peut-être ? Puisse cela leur être utile, plus qu’à moi, pour me comprendre ou encore pour se comprendre eux-mêmes. Ainsi commence le jeu, un jeu auquel je ne jouerai plus !

Il était une fois un chat noir venu d’ailleurs… Voilà comment pourrait commencer cette histoire, mon histoire, mais elle n’a rien d’un conte de fées. Tout au plus, elle pourrait être considérée comme une autobiographie, bien que je n’écrive pas dans ce but. Ma vie étant ce qu’elle est, j’ai dû affronter de grandes souffrances, parfois même sans m’en apercevoir, jusqu’à ce que celles-ci s’enchaînent à un rythme effréné et si brutalement que j’en ai perdu pied. À mes dépens, j’ai appris que « la mort n’est pas la pire chose de la vie. Le pire, c’est ce qui meurt en nous quand on vit » (Albert Einstein). Ne sachant alors plus qui j’étais moi-même, on va m’apprendre ce que je suis pour que commence un nouveau et un second jeu…

Niveau 1 – 5 octobre 1978 : enfant désiré ou fils étranger ?

Depuis quatre ans, mes parents ont un fils. Premier-né de la fratrie et enfant désiré, un garçon qui transmettra le nom du père. Enfant chéri, il est celui que mes parents voulaient ; ils lui cèdent et lui donnent tout. Normal, il est le premier et il est seul. Qui n’est pas « gaga » de son premier enfant ? Mais il ne serait pas bon qu’il le reste. Mes parents décident donc d’avoir un second enfant, une fille pour bien faire… De la sorte, une fratrie de deux enfants serait parfaite : un garçon et une fille, l’idéal ! Cette dernière s’appellera Carole.

Ainsi, je viens au monde en octobre 1978. Malheureusement, je ne m’appellerai pas Carole. J’avais peut-être une chance sur deux d’être une fille : première contrainte d’un choix non maîtrisé. Malgré cette déception dissimulée, il était question de me nommer Mickaël. Mais un cousin éloigné, que je n’ai jamais rencontré d’ailleurs, emprunta ce prénom quelques semaines avant ma naissance. Après une rapide réflexion, mûrie ou non, je m’appellerais Yann. Qui suis-je alors ? L’enfant tant attendu : cette Carole renommée ? Un second garçon surprise : ce Mickaël non nommé ? Ou Yann, celui que l’on n’attendait pas ?

Voici comment se déroule mon arrivée dans ce monde. Dès mes premières heures, il semble que personne ne sache qui je suis, ni même ce que je fais là. Alors comment pourrais-je le savoir moi-même ? Et bienvenue sur Terre, bienvenue à la vie ! Cependant, mes parents ne renonceront pas à avoir cette fameuse fille, tellement désirée…

Niveau 2 – 1978 à 1997 : fratrie unie ou chacun pour soi ?

Trois années se sont écoulées avant que mes parents n’aient leur fille tant souhaitée. Dernière-née, répondant à leurs attentes, cette enfant sera bien sûr choyée. Mais quelles sont nos relations, quelle est la place de chacun dans cette famille ?

Mon père est un travailleur acharné. Il se lève tôt chaque matin et revient tard, travaillant du lundi jusqu’au samedi midi. Il assume seul la charge financière du foyer et participe peu à notre éducation. Son autorité est tout de même respectée et crainte. Mais il n’en abuse pas. Il laisse à notre mère le soin de nous élever et de gérer la bonne tenue de la maison.

Mon frère est un enfant turbulent. Peut-être capricieux, très remuant, il occupe beaucoup notre mère. Ma sœur, plus petite, plus fragile, demande également beaucoup d’attention. Plus tard, d’ailleurs, ma mère dira même qu’elle préfère tout lui céder pour ne pas se fâcher avec elle : elle semble ne pas vouloir répéter sa relation avec notre grand-mère maternelle et évite tout conflit. Moi, en revanche, je suis calme et on peut me laisser seul sans difficulté. Je recherche constamment l’affection de ma mère, mais ne lui reproche pas de s’occuper davantage de ma sœur ou de mon frère. Je suis par nature plutôt souple et peu exigeant.

Entre nous, la règle posée, bien que très peu à mon avantage, est simple. Au moindre conflit, les deux garçons doivent apprendre à se débrouiller seuls. Il est normal qu’ils se chamaillent et ils doivent apprendre à s’entendre. Mon frère ayant quatre années de plus que moi, il aura toujours le dessus sur moi durant notre enfance, n’hésitant pas à me dévaloriser. Les conflits avec ma sœur se règlent encore plus simplement : c’est une fille, c’est la petite dernière, il faut la laisser tranquille. Je n’ai donc jamais eu le dessus sur mon frère, et on a toujours donné raison à ma sœur.

De plus, mon frère prendra systématiquement sa défense, si bien que je me suis rapidement retrouvé isolé. Plus tard, je passerais la majeure partie de mon temps à jouer seul dans ma chambre ou dans le jardin. Je ne partage rien avec mon frère ni avec ma sœur, si ce n’est les repas. Je finirais même par quitter la maison chaque mercredi pour passer la journée avec ma grand-mère paternelle. Parfois même, je fugue pour y aller, car je m’y sens bien et je m’y sens aimé. Et puis, je ne saurais dire pourquoi ni dans quel contexte c’était, mais je me souviens de ces mots que ma grand-mère m’a un jour adressés : elle m’a dit que plus tard, j’épouserai une femme blonde aux yeux bleus… Évidemment, qu’est-ce que ce souvenir vient faire dans ce récit ? Vous vous en rendrez compte plus tard, mais je ne saurais dire si cela a eu de l’importance pour moi.

Être seul ne m’effraie pas : tout jeune, je suis finalement assez débrouillard, mais n’est-ce pas ainsi que l’on m’a élevé ? Petit, il m’est toutefois difficile de faire face à mes peurs. Aussi, tout jeune, ma plus grande phobie est l’eau. Ma fugue la plus spectaculaire aura pour élément déclencheur l’injonction de ma mère souhaitant que j’apprenne à nager. Du haut de mes six ans, pour ne pas aller à mon cours de natation, j’ai fui en ville très longtemps et mobilisé quelques policiers. Finalement, j’aurais quand même appris à nager, non par choix, mais par contrainte. Cela m’aura sans doute permis de surmonter mes craintes. Ceux qui me connaissent bien aujourd’hui savent que je ne crains rien. Au contraire, si cela fait peur, je le fais…

Toujours est-il que durant mon enfance, je ne partagerais pas grand-chose avec mon frère. Nous faisons parfois du vélo ensemble, mais il se plaît à me montrer qu’il est plus fort que moi et systématiquement me « bat sur la ligne ». Avec ma sœur, notre relation est également distante, même si, à notre majorité, nous constaterons par hasard avoir des amis en commun et partagerons quelques centres d’intérêt. Trop tard, nous suivons notre route et construisons notre vie !

Toutefois, je la remercie pour son honnêteté et pour son aveu lors de son mariage. Petite, elle se plaisait à pleurer, se forçant pour cela, et faisait croire que j’étais responsable de son chagrin. Systématiquement et injustement, j’étais grondé et puni. Elle avouera cela, mais je n’obtiendrai pas les excuses de ma mère. Après tout, nous étions jeunes et peu importe le mal que cela avait pu me faire : car qui peut apprendre à vivre dans l’injustice ? Certainement pas moi, et cette frustration face à l’injustice que j’ai développée prend certainement naissance ici.

L’injustice est ainsi mon quotidien. Sans entrer dans les détails, je peux citer deux exemples qui parlent d’eux-mêmes. À dix-huit ans, mes parents offriront une voiture à mon frère pour qu’il puisse faire ses études. À dix-huit ans, je m’achèterai moi-même ma voiture. Lors de ses études supérieures, mes parents financeront l’appartement de ma sœur. Lors de mes études supérieures, c’est mon prêt étudiant qui me permettra de subvenir à mes besoins : plus d’une dizaine d’années d’endettement… Cela aura facilité mon entrée dans la vie active !

Cependant, au terme de cette enfance peu idéale, j’aurai acquis deux certitudes. La première : il ne faut compter que sur soi-même. La seconde : je n’aurai qu’un enfant unique, cela le préservera de grandes déceptions inutiles.

Niveau 3 – Septembre 1997 : un miracle ou une vie de perdue ?

Devenu un élève quelque peu turbulent, à l’inverse de ce que je suis à la maison, je n’ai pas été admis dans mon ancien lycée pour effectuer ma deuxième terminale suite à mon échec au bac. C’est donc en train que je devrai me rendre dans mon nouveau lycée, bien plus loin de chez moi. Cependant, pour le jour de ma rentrée des classes, mon père m’a prêté sa voiture.

J’emprunte une route que je connais bien. Néanmoins, elle est en travaux et la circulation y est périlleuse. Un chat qui traverse la route me fait faire un écart. Je perds le contrôle de la voiture. C’est parti pour un tonneau ! La voiture est détruite. Il ne reste pour ainsi dire que les sièges à récupérer. J’en suis étonné : au moment de ma perte de contrôle, le compteur affichait seulement 70 km/h. Mais, la voiture est détruite. Mon père m’en voudra pour ça, ne se préoccupant sur l’instant que de sa voiture.

Quelques jours plus tard, lorsqu’un expert viendra se rendre compte des dégâts, il prononcera les mots suivants : « C’est un miracle que le conducteur soit indemne ! Vu l’état de la voiture, il devrait être mort ! ». Je prends alors pleinement conscience du choc. En fait, c’est ma petite taille qui m’a sauvé et qui a permis que ma tête ne soit pas écrasée par le toit de la voiture dans l’accident. J’ai eu peur ! Il me semble avoir perdu une vie ce jour-là, et il me faudra des mois avant de pouvoir reconduire, ou plus précisément d’en avoir le courage…

Niveau 4 – 1998 : de la chance ou son contraire ?

Je me lève de bonne heure. Je dois partir prendre mon train pour aller à l’école. Je ne me sens pas bien, mais j’y vais quand même. En chemin, c’est un ami qui me conseille de rentrer chez moi. Là, plus de quarante de fièvre, le médecin de famille s’inquiète, et me voilà parti aux urgences.

La douleur est intense, j’ai terriblement mal au ventre. Le médecin diagnostique une appendicite aiguë et m’envoie au bloc. Durant mon intervention, le chirurgien constate que l’appendice n’est pas inflammé. Il me la retire quand même, puis a un doute. Il redemande mon nom à l’assistance et se souvient : quelques années auparavant, il a opéré mon frère. Durant des années, mon frère a souffert de maux de ventre sans que personne ne parvienne à savoir d’où cela provenait. Ce même chirurgien avait alors décidé de « l’ouvrir » pour investiguer. Il avait découvert un diverticule de Meckel, communément appelé deuxième appendicite. Il parcourt alors plus d’un mètre d’intestin avant de découvrir, chez moi, la même chose.

Le diverticule de Meckel est une persistance partielle du canal omphalo-mésentérique. C’est l’anomalie congénitale la plus fréquente du tractus gastro-intestinal, avec une légère prédominance masculine… Mais quelle importance, il est rare et rencontré chez seulement 2 à 4 % de la population ! Mon frère et moi possédions donc cette particularité. Deux cas dans la même famille, c’est malgré tout ce que ce chirurgien appellera un manque total de chance. Parfait, c’est tombé sur moi !

Niveau 5 – 1999 : indépendance ou traitement de faveur ?

Après avoir abandonné mes études en sortant d’un bac S, j’ai passé presque une année à travailler dans des usines où le travail est déshumanisant, afin de satisfaire aux exigences de ma mère en lui versant, selon elle, une « participation », sorte de pension d’hébergement. La qualité de mon travail a pleinement satisfait mon dernier employeur, qui m’a alors proposé un contrat en CDI. Déçu et insatisfait par un travail répétitif, non valorisant et n’ayant pour seul sens que sa productivité, je me suis décidé à reprendre des études, car je ne me voyais pas finir ma vie en usine.

Ainsi, en septembre, j’intègre un BTS en aménagement du territoire. Ayant déçu ma mère lors de mes précédentes études, mes parents me demandent de me débrouiller seul. Je dois payer mes études, me payer un logement et m’acheter une voiture. Je suis alors contraint de faire un crédit étudiant que je mettrai de nombreuses années à rembourser, d’autant que par la suite, mes études vont se prolonger. Je trouve ce traitement de faveur abusif, notamment en regard du fait que, par exemple, mes parents ont offert un véhicule à mon frère et ont financé les études supérieures de ma sœur. Je suis cependant fier de ne rien devoir à personne et d’y arriver seul. Dès lors, je mettrai un point d’honneur à conserver cette attitude tout au long de ma vie.

Je rentre donc en BTS, dans un établissement scolaire où je fais la rencontre d’Annwen. Elle est si belle ! Blonde, les yeux bleus, un semblant de naïveté et de timidité lui donnant un charme fou… L’attirance est immédiate, l’amour instantané et… réciproque ! Notre relation est aussitôt fusionnelle et passionnelle : au premier regard, en la croisant dans un couloir de l’école, ce fut le véritable coup de foudre ! Cependant, nous sommes jeunes, et ma réussite en BTS m’encourage à poursuivre mes études en licence, puis en maîtrise d’aménagement du territoire avec une spécialisation dans le tourisme. Mais je dois partir loin, dans une autre région, et je décide, en juin 2001, de la quitter.

Partir loin de la maison… Voilà bien quelque chose de très motivant. Et je m’emploierai à rester loin pendant quelques années. Je n’ai en effet plus envie de rentrer. Je veux mettre cette vie derrière moi, m’en construire une autre, plus plaisante et en étant mieux entouré. Aussi, je reviendrai peu souvent voir mes parents, jusqu’à ce que, bien évidemment, je n’aie plus le choix…

Niveau 6 – Juin 2003 : s’accorder une gloire ou avoir ce que l’on mérite ?

L’année de ma maîtrise touche à sa fin. Mon mémoire de fin d’année est terminé, mon étude est complète, détaillée et précise. Je suis fier de mon travail et je maîtrise parfaitement mon sujet. Ma soutenance de mémoire est prévue pour septembre, mais je ne souhaite pas attendre jusque-là. J’effectue les démarches nécessaires auprès de mon administration scolaire pour avancer la date de ma soutenance à juin et ainsi pouvoir, dès juillet, me mettre à la recherche d’un travail. La faculté m’accorde ce droit et, au terme d’une présentation orale parfaitement aboutie et illustrée, j’obtiens mon diplôme. Le jury m’accorde même le titre « d’ingénieur maître » en regard de ma moyenne générale et de ma prestation orale, et précise que ce titre n’a pas été remis depuis plus d’une dizaine d’années. Cela témoigne de mon excellent travail et est censé m’honorer.

Toutefois, je parviens peu à me réjouir de l’obtention de mon diplôme et de ce titre. Pour moi, il n’y a aucune gloire à cela, car j’ai tant travaillé pour y parvenir que cela me paraît simplement juste et mérité. D’ailleurs, j’avais vécu la réussite de mon bac et de mon BTS exactement de la même façon. Rétrospectivement, je ne comprends toujours pas pourquoi je ne me satisfais pas de mes réussites…

Niveau 7 – Janvier 2004 : sauver une vie ou devenir un assassin ?

Depuis un moment maintenant, je partage ma vie avec une autre femme. Très complices au début, notre entrée dans la vie active nous éloigne peu à peu : je lui échappe. Elle le sent bien et, très éprise de moi, elle cherchera par tous les moyens à me garder près d’elle. Elle va ainsi m’offrir ce que je pensais être la plus effroyable surprise de ma vie…

En ce début d’année, elle m’annonce qu’elle est enceinte. Je comprends alors qu’elle a sciemment arrêté son dispositif de contraception et trouvé un ultime moyen de me garder auprès d’elle. Cet enfant est utilisé comme un moyen de pression, un chantage que je ne peux tolérer. Ma décision de la quitter est prise… et puis, quel avenir aurait cet enfant non désiré, conçu pour de mauvaises raisons ? Il risquerait de ne pas être aimé, d’être malheureux, et je sais qu’il serait un poids pour nous deux, qui ne sommes pas prêts à être parents.

Bref, ma décision est prise : nous n’accueillerons pas cet enfant ! Je participe à toutes les démarches et je l’accompagne pour subir une interruption de grossesse. L’épreuve est douloureuse pour nous deux et mettra un terme définitif à notre relation.

J’ai ainsi pris la cruelle décision de ne pas donner naissance à mon premier enfant, bien que je sois toujours convaincu d’avoir fait le bon choix. Cette décision n’aura de cesse de me hanter. Aujourd’hui encore, je pense que si j’ai mérité l’enfer… il est sûr que c’est pour cette raison !

Niveau 8 – Février 2004 : faire son deuil ou refouler une grande perte ?

J’ai toujours entretenu une relation quasiment fusionnelle avec ma grand-mère paternelle. Elle a toujours pris du temps pour moi, elle m’a toujours porté de l’intérêt, et j’ai toujours été identifié comme son petit préféré. Quand je suis parti vivre loin, je l’ai, elle aussi, mise de côté malgré moi. Lorsqu’elle est tombée malade et qu’elle a été hospitalisée, je n’étais pas là. Elle est partie sans que je sois à ses côtés, sans que je puisse vraiment réaliser que je ne la reverrais plus, sans que je puisse lui demander pourquoi elle m’aimait autant…

Après son décès, je suis resté vivre loin encore quelque temps, j’ai repris ma vie en me contraignant à ne plus jamais penser à elle. Je ne souffre pas de cet abandon, car j’accepte le fait qu’elle devait me quitter un jour. Mais je souffre de la perte de la seule personne qui m’acceptait tel que je suis et sans condition. Quoi que je décide de faire, elle était la seule à ne jamais me contredire et à me soutenir pleinement. C’est peut-être seulement là le rôle d’une grand-mère ? Mais, je m’en rends compte aujourd’hui, cela avait son importance. J’ai donc poursuivi ma route, mais je ne suis jamais retourné sur sa tombe… comme si je me refusais à faire son deuil…

Niveau 9 – Mars 2004 : coup de chance ou hasard fatal ?

Malgré l’obtention de ma maîtrise, le secteur d’activité que j’ai choisi ne me permettra d’accéder qu’à de petits boulots mal rémunérés. Je vis alors seul, encore plus loin dans une région du sud, où je gagne à peine 900 euros par mois et mon loyer est de 460 euros. Je dois me priver de tout et accepter l’aide des Restos du Cœur pour survivre. Mais la vie y est agréable… Je vis d’entraide avec mes voisins, qui sont des personnes âgées adorables. J’effectue quelques petits travaux chez eux les week-ends et, en retour, ils m’offrent des fruits et des légumes de leur jardin.

De plus, n’ayant jamais cessé de penser à elle, le destin m’apportera son aide. En effet, Annwen me rejoindra en septembre 2004 alors que nous nous étions perdus de vue durant mes études à la fac. C’est en mars de cette année-là que, chacun de notre côté et au même moment, sans connaître nos numéros de téléphone, sans connaître nos nouvelles adresses, nous avons passé un trimestre entier à chercher à nous revoir, avec la même intention : vivre ensemble ! Et nous y parviendrons…

Niveau 10 – 2005 : amour maternel ou cadeau empoisonné ?

Nous sommes revenus vivre dans notre région de naissance, le travail y étant plus facile à trouver que dans le sud. Nous habitons un petit appartement dans la ville où résident mes parents. Notre situation étant à cette époque assez précaire, ma mère décide de me donner « un coup de pouce » : elle décide de m’offrir la voiture que mon frère est sur le point de vendre. Ce geste inespéré me ravit jusqu’au jour où, presque six mois plus tard, mon frère me réclame son dû.

Trêve de détails, ma mère nous avait menti. Pour honorer « ma dette », il me faudra alors revendre un bien précieux, acquis après de nombreuses années de sacrifices, mais également grâce à un coup du sort : mon vélo de route d’une grande valeur. Depuis mon plus jeune âge, je suis passionné de cyclisme et j’avais même fait de la compétition à haut niveau. Véritablement écœuré, je l’ai vendu et n’ai jamais repris le cyclisme sur route depuis… Merci qui ?

Niveau 11 – 2007 : Amour passionnel ou amour aveugle ?

Annwen vient de passer plusieurs mois très compliqués, avec une hospitalisation très loin de notre domicile. Elle se fait soigner pour une maladie grave et invalidante. Nous avons été séparés plusieurs semaines, dans l’angoisse de cette maladie, mais cette dure épreuve a renforcé nos liens. J’ai ressenti de la peur, celle de la perdre, et c’est ce qui m’a poussé à revoir mon jugement et à accepter de l’épouser. Elle y tenait vraiment et m’en parlait depuis un certain temps : cela lui tenait à cœur. Ce n’était pas ce que je souhaitais, mais fou d’amour pour elle, j’y ai consenti. Et puis, je savais que c’était elle, que « c’était la bonne » et qu’il n’y en aurait jamais d’autres ! Nous nous marierons alors en juillet de la même année.

Niveau 12 – Mars 2008 : naissance d’un père ou impair naissant ?

Sans surprise ni originalité, un enfant rejoint notre couple dans la lancée de notre mariage. Aelia arrive dans notre vie et éclaire de joie le visage de sa mère. Je suis moi aussi très heureux, mais pas comblé. J’ai eu neuf mois pour me préparer à son arrivée. J’ai fait ce qu’il fallait : sa chambre est prête, notre organisation quotidienne est anticipée, j’ai lu des livres sur le thème « Père, mode d’emploi pour les nuls » pour m’informer sur la fonction de père, j’ai tenté de me préparer… Est-ce que je le suis vraiment ? La réponse m’apparaît à l’instant où Aelia fait son entrée dans la vie : non !

Depuis sa naissance, je me pose les mêmes questions : est-ce que je parviendrai à être prêt un jour et est-ce que je serai un bon père ? Sans doute que chaque homme se pose ces questions. En ce qui me concerne, je pense que le doute qui m’habite est corrélé au contexte dans lequel Aelia est arrivée. Mais j’y reviendrai un peu plus tard…

Niveau 13 – Décembre 2008 : erreur de jugement ou coupable idéal ?

Je suis employé depuis plus d’un an par une association. Ici, tout le monde se connaît depuis longtemps, chacun se fréquente à l’extérieur, et il n’y a que moi qui ne suis pas du coin. Le travail est peu payé, un peu loin de chez moi, mais il me plaît. On félicite même régulièrement la qualité de mon travail.

Un matin, lorsque j’embauche, je suis surpris de constater que l’un des responsables de l’association est déjà là. Habituellement, je suis le premier arrivé. Il ne me laisse pas le temps de m’installer et m’accuse d’avoir volé de l’argent dans la caisse, une modique somme d’une dizaine d’euros. Je suis surpris et j’essaye de m’en défendre.

En effet, c’est moi qui ai fait la fermeture hier soir et j’ai donc relevé la caisse. J’ai recompté deux fois et je me souviens parfaitement de la somme qui y était déposée. Nous recomptons ensemble et je m’aperçois immédiatement que les deux seuls billets de cinq euros qui s’y trouvaient hier soir n’y sont plus. Aucune importance pour lui, il en fait part au président qui arrive et je suis immédiatement mis à la porte. Ma colère est telle que je ne partirai pas sans avoir mis mon poing dans la figure de ce faux accusateur.

C’est ainsi que débutera ma dernière période de chômage, durant laquelle un procès aux prud’hommes me donnera gain de cause. Mais il est trop tard, le mal est fait, ma réputation et mon image sont ternies et… je n’ai plus de travail, on me l’a volé. Oserais-je ajouter que j’apprendrai que mon poste a été confié à une amie des membres de l’association : ça tombe bien, elle cherchait un emploi ! Et puis mon image ne cessera d’être souillée par d’autres fausses accusations ? Je suis encore et toujours la victime d’injustices !

Niveau 14 – Septembre 2009 : reconversion par obligation ou par accident ?

Depuis ma sortie de la fac avec un bac+4, je ne parviens pas à trouver un travail à ma mesure en tant que chargé de mission et agent de développement territorial spécialisé dans le tourisme. Les débouchés sont quasi inexistants et fortement corrélés par les pistons de la fonction publique territoriale, et je me retrouve une fois de plus sans emploi.

Cependant, cette année est celle de la naissance de ma fille Aelia. Je peux considérer cet événement comme un accident, puisqu’elle est issue d’une grossesse non désirée ou, du moins, que je ne souhaitais pas. En effet, Annwen souhaitait un enfant depuis longtemps, mais nous nous étions mis d’accord : nous devions attendre que notre situation soit plus stable, avec chacun un emploi sûr, et après que nous nous soyons offert une maison.

Malgré tout, cela ne m’empêchera pas d’aimer cette enfant et d’assumer mes obligations parentales, même si je ne m’en sentais pas du tout prêt. De plus, depuis sa naissance, Annwen ne présente plus aucun symptôme de sa maladie. Elle n’en présentera d’ailleurs jamais plus depuis, sans qu’aucun médecin ne puisse en expliquer les raisons.

Afin de trouver un emploi et d’assumer les besoins de mon foyer, je décide d’effectuer une reconversion professionnelle en reprenant une nouvelle formation pour devenir aide-soignant. J’ai fait ce choix en raison des débouchés du secteur et afin de pouvoir rapidement « nourrir » ma famille. Je l’ai également fait par envie, car les métiers de la santé m’attiraient, et une vocation s’est même révélée. J’ai également fait en sorte d’effectuer, durant ma formation, plusieurs stages dans un même établissement public de santé accueillant des personnes adultes polyhandicapées, car ce secteur m’intéressait particulièrement, mais aussi pour y être employé. Ce qui fut le cas en août 2010, dans une unité de soins située sur la commune de Trécon.

Niveau 15 – Juin 2010 : humilité et honneurs ou insignifiance et mépris d’une réussite ?

J’obtiens mon diplôme d’aide-soignant. On me félicite pour ma prestation lors de ma dernière mise en situation pratique, la jugeant digne d’un travail d’étudiant infirmier. Mais comme d’habitude, je vis l’obtention de ce diplôme sans gloire ni aucune réjouissance. Pour moi, c’est un dû, compte tenu du travail fourni et de l’investissement nécessaire pour y parvenir.

Rapidement ensuite, comme je l’ai déjà évoqué, je trouverai un emploi dans l’établissement public de santé où j’ai effectué plusieurs stages durant ma formation. Là aussi, j’ai travaillé pour obtenir cet emploi, rien de surprenant !

Niveau 16 – Noël 2012 : famille ou faux frère ?

L’année dernière, Aelia a passé le réveillon de Noël sans ses parents, mais en compagnie de ses grands-parents paternels. Annwen et moi étions au travail. Nos professions sont ainsi faites, nous sommes en congé une fois sur deux pour Noël. Comme nos horaires de travail nous le permettent cette année, et qu’il s’agit d’une tradition familiale, nous nous retrouvons en famille chez mes parents pour le 25 décembre à midi. Mon frère, ma sœur, leurs conjoints et leurs enfants sont également présents.

Tous déplorent le fait qu’Aelia se soit retrouvée, pour ainsi dire, seule, sans cousins pour jouer, à 3 ans, pour fêter Noël. L’idée est lancée par l’épouse de mon frère et, en 2012, nous fêterons tous le réveillon de Noël ensemble pour qu’Aelia puisse enfin connaître un vrai Noël en famille. La décision est actée : cela se fera chez moi, et nous nous donnons tous rendez-vous. Mon frère, marié depuis 10 ans, a toujours fait le réveillon au sein de sa belle-famille. Je suis content que, dans l’intérêt de ma fille, il décide de déroger à cette règle.

Mon frère et moi n’avons jamais vraiment été proches. Plus âgé de 4 ans, il ne partageait pas ses occupations avec moi lorsque nous étions petits. Nos caractères sont même totalement opposés, mais nous nous ressemblons beaucoup physiquement. Nous ne nous sommes jamais franchement entendus, mais bon… nous sommes frères. Je me souviens d’une anecdote à 14 ans où, accompagné de mon grand cousin, j’arrive dans une soirée. Ici, tout le monde demande à mon cousin qui je suis. Quand il leur explique que je suis le frère de Lenaïc, tous répondent : « J’espère qu’il n’est pas aussi con que son frère ! ». J’ai dès lors tout fait pour ne jamais plus lui ressembler, même physiquement. Je peux dire que je suis fier d’y être parvenu. Son principal défaut se caractérise par son monumental égoïsme. Je ne suis pas comme cela, tant mieux, mais bon… ça reste mon frère.