Les deux faces de l'éventail - Danielle Aurousseau - E-Book

Les deux faces de l'éventail E-Book

Danielle Aurousseau

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Beschreibung

Au dix-huitième siècle, lors d’une soirée, un séducteur s’éprend d’une jeune veuve. Après lui avoir déclaré sa flamme, il change d’avis et décide d’écrire, à chaque lettre d’amour envoyée, une missive empoisonnée. Son intention est de les regrouper dans un ruban jaune pour les adresser à la fin de leur histoire comme vengeance de l’avoir aimée. Parviendra-t-il à mener à bien son plan ?

Au vingt et unième siècle, Ariane découvre un petit livre intitulé « Les Lettres au Ruban Bleu » sur les quais. Soudain, elle se souvient d’avoir trouvé, lorsqu’elle était enfant, les lettres au ruban jaune dans le grenier de sa chère grand-mère, Nina. Elle décide donc de rassembler ces lettres, mais quel destin attend ceux qui les liront trois siècles plus tard ?

À PROPOS DE L'AUTRICE

Inspirée par les enseignements de Jésus et de Krishnamurti, l’œuvre écrite de Danielle Aurousseau est étroitement liée à sa vie spirituelle qui nourrit ses réflexions, ses nouvelles et ses poèmes. Après avoir publié plusieurs de ses poèmes dans des revues de poésie, elle a regroupé, en 2021, ses créations dans un recueil intitulé Fleurs de lumière.

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Seitenzahl: 145

Veröffentlichungsjahr: 2023

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Danielle Aurousseau

Les deux faces de l’éventail

Roman

© Lys Bleu Éditions – Danielle Aurousseau

ISBN : 979-10-422-0646-8

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Ariane

« Écrivez-moi l’histoire de votre vie ! » demandais-je, dès mon arrivée au cabinet Duvernois, à chaque client que le senior venait de m’attribuer. Je rédigeais une notice à partir de ces notes, renouant ainsi avec ma seule vraie passion : la littérature, puisque mon père m’avait fait renoncer aux études de lettres, en me promettant qu’il serait toujours temps d’y revenir ; il était certain que, comme lui, j’attraperais le virus du droit, indispensable à toute carrière sérieuse ! Je lui résistai pourtant en choisissant le droit de la famille plutôt que le droit des affaires et en intégrant le Cabinet Duvernois plutôt que le sien. « Avec lui, au moins tu apprendras ton métier », m’avait-il lancé, toujours aussi dépité. Savait-il en m’imposant son choix qu’il mettait fin à la rivalité qu’Élodie, mon amie d’enfance, entretenait avec moi depuis la maternelle puisqu’elle, elle allait tenter l’agrégation de lettres. Pas question de lui avouer qu’il me retirait une épine du pied. Tout le monde autour de moi aimait Élodie à commencer par Gauthier, le fils du gardien de la Renardière, qui finalement prépara le concours avec elle et même Nina, ma chère grand-mère qui m’accueillait volontiers chez elle, à la Renardière, pendant les vacances scolaires. C’est chez Jacques Duvernois que je devins adulte car rien ne m’y était facilité. « Enfin ! » aurait dit Nina. Et pourtant…

Tout a changé aujourd’hui dans cette folle journée et c’est à mon carnet rouge que je dois désormais confier ce que j’aurais dit à ma grand-mère ; Elle m’abandonne pour la deuxième fois, aujourd’hui je ne sens même plus sa présence.

À la première heure ce matin, j’ai démissionné du cabinet et rompu avec Sébastien puis je me suis dirigée vers les quais de Seine. Malgré la pluie, un bouquiniste relevait son rabat métallique. Ma main se saisit d’un petit livre écorné et humide : les lettres au ruban bleu. D’ordinaire, je déteste les brocantes et évite de rapporter chez moi la poussière des autres. Mais d’où vient ce sentiment de déjà-vu ? Je rentre vite en serrant le petit livre que le bouquiniste, intrigué, vient d’envelopper dans un vieux papier fleuri. En chemin, je reçois des SMS – de Sébastien sans doute – qui doit se dire qu’une fois encore je reviendrai, qu’il lui suffit d’insister, puisqu’il est prêt à renoncer à me voir les soirs de semaine. Il en voulait plus mais je rentrais très tard du cabinet ; partager le week-end avec lui, cela me suffisait. Ou bien est-ce maître Duvernois qui me propose un poste d’associé, le bruit courait depuis quelque temps. J’entends déjà ma mère me dire, quand elle saura, elle que je soupçonne d’être amoureuse de Sébastien : « Mais à quoi penses-tu ma pauvre fille ? je te le dis, tu finiras seule ! À trente-trois ans, sans mari, sans enfant et maintenant sans job ! »

Plus je tourne les pages, plus je me demande quand j’ai déjà lu les lettres d’un amoureux éconduit dont le ton était pourtant bien plus cynique? Soudain, je me souviens. C’était à la Renardière, avec Gauthier ; nous nous étions réfugiés dans le grenier et avions trouvé au fond d’une vieille malle un coffret rempli de feuillets qu’il voulait que nous lisions, chacun son tour, à haute voix. Contrairement à lui, je m’étais vite lassée. Qu’avais-je donc en commun, à quinze ans, avec cet homme du XVIIIe siècle qui songeait à se venger de la femme qui ne répondait pas à ses avances ?

Gauthier céda et nous descendîmes jouer au Monopoly, étant certaine qu’il me laisserait une fois encore gagner. Quelques jours après, avant de rentrer à Paris, je remis pompeusement les lettres au ruban jaune, c’est le titre qui était inscrit sur le coffret, à Gauthier, avec l’accord de Nina qui l’aimait beaucoup. Nina admirait son regard rêveur, ses longues mains, son écharpe bleue accrochée à son cou été comme hiver ; délicat et intelligent, il semblait surgir d’une gravure romantique. Elle apprécia sa compagnie dès qu’il arriva avec Gérald, son père et occupa le pavillon réservé à l’intendant. Il avait dix ans et elle goûtait déjà sa conversation ! C’était ma grand-mère et je ne voulais pas qu’on me la prenne !

En préparant mon dîner, j’ai écouté négligemment les news – Cela faisait bien sept ans que je n’avais pas écouté les nouvelles à cette heure-là ! Je reconnais la voix du grand reporter que le présentateur interroge. C’est Gauthier, Gauthier qui commente son dernier reportage en Libye et qui repart le lendemain à Kiev. Quelle coïncidence ! Il faut que je l’appelle. Accueil glacial. Je ne l’ai pas vu depuis… depuis que j’ai rompu, deux mois avant notre mariage ; mon père venait de me dire : « Ariane, réfléchis ! Tu ne vas pas épouser le fils du gardien de ta grand-mère. Un ami d’enfance ne fait pas un mari. »

Je le retrouve au Flore et nous regagnons sans un mot son ravissant studio. Il ouvre la boîte en fer bleue qui trône sur l’étagère au-dessus de son lit et en extrait le petit livre qui attendait avec ses autres trésors. Il me le tend sans un mot.

« Comment va ton père ? » dis-je pour détendre l’atmosphère.

« Bien, bien »

Je me retrouve vite dans la rue un peu triste mais excitée à l’idée de pouvoir vérifier mon intuition : ces deux séries de lettres sont écrites par un même homme. Le ruban bleu pour l’amour, le ruban jaune pour la vengeance.

Jusqu’à aujourd’hui, je n’avais jamais cherché à percer les mystères qui entouraient ma grand-mère. Pourquoi avait-elle dû se séparer de sa chère maison ? Comment l’avait-elle récupérée ? Qui était cet homme élégant avec lequel elle voyageait parfois ? L’auteur des lettres est-il son ancêtre ? Qui les a publiées ? Comment sont-elles venues dormir dans son grenier ? ? Et tant et tant d’autres questions que mon tout nouveau désœuvrement a réveillées.

Il me suffisait qu’elle soit toujours là pour me consoler quand j’avais besoin de me blottir dans ses bras. On ne sait pas toujours ce que vivent les adultes quand on est enfant et après on s’en tient là. Comment le savoir maintenant qu’elle est partie ? Quelle mission me confiait-elle du fond de son silence ?

Je vais refermer mon carnet de moleskine rouge, fatiguée, inquiète mais avec le sentiment d’avoir levé une lampe au-dessus de mon chemin.

Lettres au ruban bleu

Paris en ce 3 de janvier 177…

Madame,

je vous quitte à peine et je suis orphelin. Jamais je n’avais été aussi heureux et songe avec effroi que je faillis me décommander. Le destin m’a épargné cette erreur. Vous étiez là et je suis venu vers vous, comme aimanté. Dès ce premier instant, j’ai été votre admirateur, votre serviteur et, si vous le permettez, l’amant de votre beauté et de votre grâce. Je me croyais un cœur enfermé à double tour, vos yeux en ont fait sauter le verrou. Vous êtes la magicienne qui me rend à moi-même. Je vous en conjure, n’abandonnez pas celui qui vous adore, celui qui ne songe plus qu’au moment béni où il vous retrouvera. Acceptez qu’il se fasse aimer de vous car je crois qu’il ne survivrait pas à votre indifférence. Ne soyez pas la cruelle qui le désespérerait. Dès ce soir et à jamais vôtre.

D de M

***

Lettres au ruban jaune

Paris, 3 janvier 177…

Madame,

ne pouvant dormir, tout plein de vous, poussé par un pressant besoin de partager cet intérêt tout neuf, je me suis précipité hors de chez moi pour retrouver mes amis qui désespéraient de me voir arriver. Je ne résistai pas longtemps au plaisir de leur conter dans le détail la soirée, la rencontre, vous. Plus je parlais, plus je m’enflammais, content d’avoir fait déposer une première lettre, comme enivré, jamais rassasié de vous décrire, de narrer l’étincelle que vous aviez embrasée, à l’instant où je vous vis…

Bertrand et Aymeric sont les compagnons de mes nuits. Loin de les réjouir, mon récit les glaça. Leurs mines étaient aussi défaites que s’ils eussent reçu la nouvelle de ma mort. Reprenant leurs esprits, l’un et l’autre, sur le mode de la dérision qui nous est familier, assassinèrent sous un feu croisé ma passion naissante et sans doute fugace. « Quoi ! tu vas renoncer à nos plaisirs pour une femme que tu n’aimeras plus dans six mois ! Traître ! Tu passes dans l’autre camp ».

Avant de vouloir que vous soyez à moi et moi à vous, j’ai été à beaucoup, c’est-à-dire à personne. Une fois qu’elle est conquise, une femme perd à mes yeux et très vite sa qualité. Faut-il que je perde mes amis pour vous gagner ? Voilà à quoi je songeais en regagnant ma maison. Vous ou ma chère liberté ? Eux ou vous ?

D’abord, je les sacrifiais sur l’autel de l’amour et puis me souvenant de tant d’heures complices, je sais bien que la passion ne peut que faiblir et le besoin de liberté se raviver avec le temps. J’eus honte de ma promptitude à vous aimer et à vous le dire. Pour corriger mon erreur, je commençai cette lettre et veux qu’à chacune de celles que je vous enverrai – car je ne renoncerai pas si tôt à vous – j’en écrirai une autre, autre face de cet amour auquel je ne sais si je saurai résister et qui effacera le regret que j’aurai peut-être, sans doute, certainement un jour de vous avoir aimée. C’est la lettre de la nuit, la lettre du refus, la lettre du recul que je dois à la vigilance de mes amis plus qu’à la clarté de mon jugement.

Sachez, Madame, que ces lignes signent une vengeance dont je forme dès maintenant le dessein car ce serait grand prodige de renoncer à mon projet et j’ai depuis longtemps fait profession de ne pas croire au miracle.

Celui qui vous aime et vous déteste pour la passion que vous avez fait naître.

D de M

***

Lettres au ruban bleu

Paris, 15 de janvier 177…

Madame,

j’espérais tant de vous revoir que je redoutais d’être déçu. Vous m’avez ébloui aujourd’hui mais vous me mettez au supplice. Quoi! Vous ne m’avez accordé aucun instant d’intimité. Tous ces fâcheux autour de vous ! Savez-vous que l’envie me prit de les tuer. Je rêvais d’un cataclysme qui les eût engloutis tous nous laissant seuls, vous et moi, sur une île. Mais bientôt, l’idée que vous pourriez aussi en être la victime me rendit à la raison. Tout ce qui m’arracherait à vous me fait horreur et apaise la souffrance que j’ai de n’être point encore rassuré sur l’état de vos pensées. Combien de temps dédaignerez-vous un cœur tourmenté qui vous veut sien. Dans la foule qui vous entourait, je ne voyais que vous, que la soie bleue qui chatoyait à chacun de vos gestes, que ce ruban de dentelle qui ceignait une gorge dont les sons étaient accordés à d’autres, que cet éventail aux faces contrastées qui dévoilait un peu de la couleur de vos pensées. Car vous avez bien vite quitté la couleur qui sied aux veuves et outre vos rires, le bleu de vos rubans rappelle que vous êtes libre d’accueillir des hommages.

Vous m’avez souri deux fois, ce n’est point assez pour confirmer que je ne vous déplais pas. Rassurez-moi, je vous en conjure mais si vos sentiments n’étaient pas aussi affermis que les miens, ne m’en faites pas l’aveu car l’incertitude de vous gagner m’est plus douce que ne le serait la certitude de vous avoir par ma hardiesse à jamais perdue.

Prenez soin d’un cœur qui vous est confié.

D de M

***

Lettres au ruban jaune

Paris, 15 janvier 177…

Madame,

je suis content de moi. Vous aurez une deuxième lettre et je vais ici tenir la promesse que je me suis faite. Mais je ne suis pas content de vous. On ne me résiste pas impunément. Cette soirée que vous donniez était sinistre, les musiciens médiocres, les hommes du roi grotesques, les femmes défraîchies et si je n’aimais pas ne pas parvenir à un but quand je l’ai moi-même fixé, je vous aurais quittée là, avec vos beaux amis qui vous font une bien ridicule cour. Je veux croire que lorsque vous m’aurez cédé, vous ne verrez plus aucun d’entre eux et sachez que je n’aurai de cesse de vous éclairer sur eux. Leur rang, leur sang vous les font considérer comme vôtres, j’ose croire que s’il vous venait un peu de lucidité, vous ne pourriez encore vouloir de leur amitié. Avez-vous remarqué le regard suspicieux de la comtesse de V. qui se targue pourtant d’être votre plus ancienne amie ? Avez-vous vu comme le jeune marquis de R. qui prétend à la poésie ne quittait point votre buffet de sucreries, son verre toujours plein de votre vin de Madère… et le doyen N., raide et vain, qui semblait faire le tri dans vos invités comme le juge avisé qu’il n’est pas… et Charlotte ! Votre amie Charlotte, votre confidente – Ne le niez pas ! – c’est elle qui me l’a dit, il me suffirait de pousser un peu le compliment et elle me tomberait dans les bras, tel un fruit trop mûr. Allons, Madame, la précipitation n’est pas de saison. Cette idiote serait capable de venir pleurer chez vous et de vous avouer que je l’ai conquise. Non, non, pas avant que vous soyez mienne. Après, on verra comme il conviendra de fixer le prix de votre présente froideur. Je réfléchis au stratagème qui précipitera votre défaite car je me lasserai peut-être d’un jeu qui s’éternise. Préparez votre défense. Cependant, tant est que si je n’aime point les victoires trop longues à s’établir, je ne les aime point trop faciles à obtenir.

Celui qui n’est encore que votre soupirant et songe déjà à la vengeance de l’amant.

D de M

***

Nina

Ariane arrive ce soir. Je suis heureuse. Comme chaque année depuis que j’ai retrouvé la Renardière, elle vient fêter son anniversaire avec moi. Elle a dix-sept ans aujourd’hui. Gauthier sera là. Comment va-t-elle l’accueillir ? je l’ai convié au dîner d’anniversaire avec Élodie qui est venue préparer les concours avec lui. Quand elles étaient petites, elles étaient les meilleures amies du monde. À l’adolescence, Ariane cessa de l’inviter à la Renardière. Un nouveau caprice de ma petite-fille ! pensai-je à regret avant qu’elle n’efface d’un geste gracieux et un mot charmant, ma déception. A-t-elle seulement fait signe à Gauthier depuis qu’il est en Khâgne à Louis le grand ?

Pour trouver un intendant qui m’aiderait à gérer la maison, j’avais interrogé mon ami Albert ; il sait comme personne dénicher l’oiseau rare. Il me conseilla Gérald. Un bon choix pour la Renardière donc pour moi. Pourtant il ne correspondait absolument pas à ce que je cherchais. Que venait faire un ingénieur d’IBM dans notre petit village ? Dès le début, tout se passa bien entre nous. Je n’ai jamais cessé de l’appeler M. G. – ce qui n’empêche pas l’amitié. Charles fait de longues promenades avec lui ; cela m’enchante. Mais pourquoi priver un fils brillant des lycées de la capitale ? J’appréciais l’efficacité du père et la délicatesse du fils. La Renardière s’en trouva bien. Je n’ai appris que récemment et par le plus grand des hasards, les circonstances de cette surprenante retraite.

Dès que je vis Gauthier, j’éprouvai une immense tendresse pour ce garçon de 10 ans, si singulier et eus le souci d’éteindre la colère muette que je lisais parfois dans ses beaux yeux bleus. Quand Ariane arrivait à la Renardière, il était heureux. Ils étaient inséparables, quelle patience il a eue avec elle !

Mon fils n’a jamais vu cette amitié d’un bon œil. Je respecte les choix de Louis mais il m’arrive de me demander où est passé ce charmant petit garçon aux boucles blondes qui se jetait dans mes bras et voulait tant me consoler quand nous avons dû revenir vivre dans la région parisienne ? Il se sentait sans doute responsable des mauvaises affaires de son père qui m’avaient contrainte à vendre la Renardière le jour de mes trente ans – comment l’oublier ? – puis de sa mort en Afrique dans des conditions mystérieuses. Pourquoi ? Comme il a dû souffrir !

Sa rencontre avec maître Bernard Boyer, qui devait devenir son beau-père, l’a réconcilié avec lui-même.