Les fantômes du sarcophage - Francois-Dominique Chauvin - E-Book

Les fantômes du sarcophage E-Book

Francois-Dominique Chauvin

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Beschreibung

Lors de la démolition d’un vieux quartier de Chambéry, les ouvriers font une découverte stupéfiante : un sarcophage égyptien parfaitement préservé, caché dans la cave d’une villa. Intriguées par cette énigme insolite, les autorités dépêchent un policier sur les lieux pour démêler le mystère entourant cette étrange découverte. Quels secrets anciens pourrait renfermer ce sarcophage et quelles répercussions cela pourrait-il avoir sur la tranquillité de la ville ?

À PROPOS DE L'AUTEUR

Kinésithérapeute de formation, François-Dominique Chauvin tire son inspiration des événements marquants de la Savoie ainsi que des histoires variées de ses patients, des agriculteurs aux sportifs de haut niveau. Ces récits alimentent ses créations littéraires, offrant des aventures captivantes et riches en rebondissements.

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Seitenzahl: 136

Veröffentlichungsjahr: 2024

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François-Dominique Chauvin

Les fantômes du sarcophage

Roman

© Lys Bleu Éditions – François-Dominique Chauvin

ISBN : 979-10-422-2492-9

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Une drôle de nouvelle

Ce matin-là, Vladimir Rosset, commissaire de police, reçoit un étrange coup de fil, on vient de découvrir un sarcophage dans une maison en démolition ! Les travaux venaient de débuter et les premiers coups de pelleteuse firent apparaître cette étrange trouvaille.

Le chantier se trouve sur les hauteurs de la ville. Ce quartier est devenu insalubre au cours des années. Ce sont essentiellement de vieilles maisons individuelles qui couvrent le terrain. Ce lieu a toujours été un endroit où la pauvreté régnait, mais la solidarité des habitants entre eux était bien réelle. Depuis le Moyen Âge, ce quartier se tenait un peu à l’écart des autres, du fait des remparts qui le coupaient du reste de la cité. Puis au fur et à mesure des siècles, la misère s’installa, isolant un peu plus les habitants. Les règlements de compte et l’insécurité augmentant, la commune avait décidé de réhabiliter certains bâtiments. D’autres, tombant en ruine, devaient être rasés, pour en faire des logements sociaux. Les déménagements des quelques personnes restant avaient été assurés par la municipalité.

Les travaux de démolition mirent au grand jour un sarcophage déposé dans la cave d’une maison. Le bâtiment se situe dans une ruelle nommée Montée Cassandre.

La police scientifique a envahi les lieux et a procédé aux premières investigations.

Arrivé sur place, Rosset se faufile parmi les gravats pour accéder à la trouvaille.

L’objet se présente comme une grosse cuve de calcaire. On distingue bien le couvercle, richement décoré de motifs égyptiens qui ont bien résisté aux agressions du temps.

Très rapidement, les techniciens s’aperçoivent que le sarcophage se trouve dans un local qui avait été obturé, personne ne pouvait y accéder, sinon en détruisant un mur. Un examen au Luminol montre la présence sur le sol de nombreuses taches de sang.

Comment un tel objet pouvait-il se trouver dans cette ville de province, loin de toute civilisation égyptienne ?

Le commissaire décide de faire appel au conservateur du musée de la ville qu’il connaît bien et lui téléphone pour lui demander son avis.

— Salut, Jérôme, c’est Vladimir à l’appareil. Je me permets de t’appeler pour une bien étrange affaire. On a retrouvé les vestiges d’un sarcophage dans la cave d’une maison et j’aurai besoin d’un éclairage spécialisé pour avancer dans l’enquête.

— Je connais très bien un égyptologue. Envoie-moi les photos que je lui transmettrai ainsi que tes coordonnées. Il pourra te donner rapidement ses premières constatations.

L’information s’est très vite propagée ! Un sarcophage en pleine ville ! Les réseaux sociaux se sont emparés de l’événement, car le cercueil contiendrait des virus mortels comme celui de Toutankhamon ! Dès son ouverture, la population sera en danger ! La preuve ! Ceux qui ont découvert celui du pharaon sont tous morts précocement.

La presse et la télévision ont déjà envahi la cité et les journalistes font le siège du commissariat afin de récupérer des informations. Le commissaire Rosset s’était fait connaître lors de l’arrestation d’un tueur en série qui avait effrayé la population. Il avait à cette occasion connu les honneurs de la presse ainsi qu’une belle notoriété auprès de la police. Sa hiérarchie lui avait proposé une promotion à Paris au 36 quai des Orfèvres, qu’il avait poliment refusé.

Ce qui le liait à sa ville, lui qui n’avait ni femme ni enfant, c’était une vieille tante qui s’était occupée de lui pendant sa jeunesse. Ses parents avaient disparu tragiquement dans un accident de chemin de fer. Le convoi s’était emballé dans une descente, ce qui avait provoqué la mort de plus de 400 passagers.

À la suite de ce drame, le petit Vladimir s’était retrouvé seul. Sa tante lui avait alors servi de maman, ce qu’il n’oubliera jamais.

Lors de la conférence de presse, Rosset reste fidèle à ses habitudes. Il répète ce que tout le monde sait. Il ajoute simplement qu’un spécialiste de l’égyptologie allait venir les rejoindre.

Une grue était intervenue pour sortir le sarcophage de la cave et celui-ci avait été entreposé dans une salle mortuaire de l’hôpital, la ville n’ayant pas d’institut médico-légal.

En attendant son spécialiste, Rosset commence à se demander à qui pouvait bien appartenir cette maison.

Les services fiscaux devraient pouvoir lui répondre à la condition que les anciens propriétaires aient payé les taxes au cadastre.

À l’époque, ceux-ci n’étaient pas informatisés. Il faudrait donc consulter dans les archives et cela pourrait prendre un peu de temps.

Il aura peut-être plus de chance en se renseignant auprès du promoteur qui réalise le futur projet en collaboration avec la région.

Son secrétariat lui transmet alors les différents actes de vente. La plupart des maisons appartenaient à la commune. En effet les biens immobiliers n’ayant pas été revendiqués lors de différentes successions sont légués par la loi, au bout de trente ans, à la commune et, si celle-ci n’en veut pas, à l’état.

D’autres maisons appartenaient à des propriétaires que les services fiscaux ne purent retrouver, les archives papier ayant disparu dans un incendie. C’est ainsi que la ville apparaissait comme seule venderesse.

La police scientifique poursuivant ses investigations avait cassé le muret qui obstruait la cave et avait découvert une autre pièce dont le sol était déformé par des monticules de terre. Il y avait beaucoup d’humidité, du fait de la destruction partielle du toit. Les pluies avaient gagné cette partie de la maison, raviné le sol et inondé à de nombreuses reprises ce local.

En creusant ces amas de terre, les techniciens découvrirent une véritable nécropole, de nombreux squelettes ainsi qu’un cercueil en plomb.

Rosset se décide à appeler, vu le nombre de dépouilles découvertes, un ami à l’institut médico-légal de Paris pour lui demander des renforts.

Revenant sur les lieux, le médecin légiste lui confirme la présence de cinq squelettes. En observant les os, il a pu établir que ces dépouilles étaient celles de jeunes femmes, vu la forme des bassins. Le corps dans le cercueil plombé se trouvait dans un état momifié. Il sera en mesure d’en dire plus après autopsie. Rosset le rassure en l’informant qu’un confrère du médico-légal viendrait le seconder.

Les médias se sont emparés de l’événement et les plus folles divagations s’étalent sur les réseaux sociaux étayés pas des pseudo spécialistes.

L’arrivée de l’égyptologue n’éclaircit pas l’enquête. Il y a quelque chose qui cloche. « Il est nécessaire, dit-il, que je puisse examiner ce sarcophage pour finaliser mes conclusions. »

Tout en contemplant ce quartier en démolition, qui avait compté dans l’histoire de cette ville et qui allait disparaître à jamais, il pense soudain à sa vieille tante qui l’avait habité !

Cette femme, Florina Papin est la sœur de sa maman, une grande et belle femme de 1,7 m environ, des yeux bleus perçants, brune avec toujours un chignon tiré en arrière.

Sa famille était originaire du Dauphiné. Au mariage de sa sœur avec Adrien Rosset, le père de Vladimir, elle les avait rejoints. Adrien, typographe de son métier, l’avait recommandée à l’imprimerie où il travaillait, et son patron qui avait toute confiance en lui l’avait embauchée. Comptable de formation, il était rare de voir une femme chef de service, mais sa personnalité bien trempée avait fait en sorte que personne n’avait osé critiquer sa nomination.

Pensionnaire dans une maison de retraite, Fiorina gardait une certaine autonomie, faisant un peu de cuisine dans son studio, et profitant, selon ses besoins des avantages proposés par la résidence.

Passant très souvent la visiter, elle ne fut pas étonnée de voir son neveu.

— Vladimir ! que me vaut le plaisir de ta visite ?

— Je viens faire marcher ta mémoire. Te souviens-tu de la montée Cassandre ?

— Bien évidemment ! C’est la rue où il y avait une épicerie et un cordonnier.

— As-tu entendu parler du sarcophage que l’on y a découvert ? C’est dans cette rue que les ouvriers l’ont trouvé. Je me suis renseigné. Cela correspond au numéro 5, une petite maison individuelle. Te souviendrais-tu à qui elle aurait pu appartenir ?

— Laisse-moi réfléchir un peu. À l’angle de la montée, il y avait la maison de Mme Prichard, couturière à domicile, puis l’épicerie Michelland. À côté, c’était la maison des Millions, en face celle du cordonnier. Il s’appelait Sabot ! pour un cordonnier, c’était amusant ! C’est donc bien la maison Million au 5.

— Te souviendrais-tu de ce qu’ils sont devenus ?

— Le père Million était tanneur. À cette époque ils étaient nombreux à exercer ce métier dans le quartier et c’est d’ailleurs beaucoup plus tard que l’on s’aperçut que les déchets des tanneries déversées dans le ruisseau avaient certainement déclenché des maladies. Pour en revenir à Million, il vivotait plus ou moins bien de son métier. Son fils Jean, ayant entendu parler de Savoyards qui avaient fait fortune en Argentine, avait décidé de partir là-bas. Grâce aux cuirs des bœufs argentins, il fit fortune, en fit profiter sa famille qui, juste avant la Deuxième Guerre mondiale, quitta le quartier pour aller habiter dans un appartement cossu du centre-ville.

La famille conserva la maison et je me souviens qu’elle avait été louée à un monsieur dénommé Gaudin Lucas. Tu as l’air surpris par la précision de mes souvenirs, mais figure toi que cet homme fit parler de lui d’une triste manière. Dès l’invasion allemande, il collabora avec l’occupant et devint même chef de la milice locale. Puis il disparut juste avant la capitulation allemande.

Des rumeurs circulaient comme quoi il se serait caché dans un monastère en Chartreuse, mais les différentes visites de la police ne donnèrent rien.

— D’autres locataires seraient-ils venus après-guerre ?

— Grand Dieu non ! Personne ne voulait habiter cette maison après le passage de cette ordure ! elle est restée vide jusqu’à nos jours et comme la famille renonçât à l’entretenir, elle tombât à l’abandon.

L’égyptologue Jacques Meunier est enfin arrivé. C’est une sommité qui se présente ! Cet homme a écrit de nombreux ouvrages, en particulier un livre qui avait fait couler beaucoup d’encre chez les initiés s’intitulant :

Légendes et Vérités des momies de l’ancienne Égypte.

Rosset l’invite à se rendre rapidement auprès de l’objet de l’enquête, le sarcophage.

Il s’approche du cercueil et après un rapide aperçu lui dit :

— Ce n’est qu’une reproduction. La suspicion m’est venue dès que j’ai vu les photos. Les hiéroglyphes, les symboles sont mélangés. Je m’explique :

Certains signes sont de la dynastie thinite, d’autres correspondent à l’ancien empire. Jamais un scribe n’aurait fait un tel amalgame ! Ce n’est qu’un fac-similé. D’autre part les décorations qui ornent le tombeau ne sont pas peintes à base de pigments naturels. Par exemple, ce noir n’est pas du noir de carbone, mais vraisemblablement de la peinture d’origine chimique, idem pour ces bleus qui ne sont pas des mélanges de cuivre et de calcaires, mais bien un dérivé chimique contemporain.

Jacques Meunier s’étant prononcé, les légistes peuvent alors ouvrir le sarcophage sans crainte de trouver une véritable antiquité.

Les médecins font glisser le couvercle avec difficultés, celui-ci faisant un poids respectable.

Ils découvrent à l’intérieur le corps d’un homme en bonne conservation, de taille moyenne, habillé d’un costume sombre, d’une chemise blanche et d’une cravate. Ses cheveux sont bruns, sa peau est noircie et on distingue bien les poils de la barbe.

L’autopsie va certainement révéler d’autres énigmes.

Les premiers secrets

Les médecins commencent par le cadavre du sarcophage.

Il s’agit d’un individu d’environ 50 ans, de taille moyenne 1m75 environ, de type européen avec une fine moustache. Ce mort avait été embaumé, ce qui explique sa bonne conservation. La surprise vient de la technique de momification, les organes étant toujours en place, mais comme desséchés, ce qui n’a rien à voir avec la technique égyptienne qui elle enlevait les organes.

Un des légistes fait part de son étonnement en découvrant que cet homme se trouvait en phase terminale d’un cancer de l’estomac, mais que ce n’était pas la cause de sa mort. En effet, à l’analyse, le médecin s’est aperçu qu’il avait fait une réaction hémolytique due à une incompatibilité de sang transfusé, en clair qu’il avait subi des transfusions sanguines incompatibles avec son propre groupe sanguin !

À l’examen de ses habits, on peut penser qu’ils datent des années 40. Le costume a été taillé sur mesure chez un tailleur de la ville, l’étiquette montrant encore le nom du couturier, la Maison Zimmerman.

Cette personne avait des moyens, car ce n’était pas à la portée de tout le monde, de pouvoir se faire faire un costume sur mesure.

Quant aux autres dépouilles, les autopsies sont en cours. Les médecins confirment qu’il s’agit de jeunes femmes entre 15 et 30 ans.

Rosset, faisant le bilan de toutes ces découvertes, voit dans quelles directions lancer ses recherches au sujet de disparitions de jeunes femmes dans les années 40.

Il envoie l’un de ses inspecteurs auprès du journal local pour éplucher les archives de cette période et voir s’il y a eu des articles concernant la recherche de jeunes femmes dans la région.

En attendant, il a l’idée de faire appel de nouveau aux souvenirs de sa tante, ses anecdotes pouvant peut-être l’éclairer.

La vieille dame est ravie de revoir son neveu :

— Qu’est-ce qui t’arrive, mon petit ?

— Je viens faire appel de nouveau à ta mémoire. Te souviens-tu d’avoir entendu parler de disparitions de jeunes filles pendant la guerre ?

— Pendant cette période, de nombreuses personnes ont disparu sans prévenir, en particulier des familles juives qui fuyaient la Gestapo. Un jour, on voyait les enfants acheter du pain et le lendemain tout le monde s’était évaporé, beaucoup espérant passer en Suisse. Des familles entières s’évanouissaient dans la nature. Si tu veux un peu plus de précisions à ce sujet, il y a Mme Raymonde Richard qui loge à l’étage dans le studio en face du mien.

Elle avait hérité de ses parents une fortune considérable grâce au commerce de la soie et n’avait jamais à proprement parlé travaillé, ce qui lui valut de nombreux ressentiments. Les plus envieux l’appelaient la grenouille de bénitier.

Malgré ces commérages, Raymonde avait passé une grande partie de sa vie à secourir les personnes en difficulté. Elle était très liée avec un chanoine connu pour sa bonté et sa convivialité qui s’était intégré dans cette société plutôt communiste et anticléricale. Tout le monde s’accordait à dire que cet homme était la bonté sur terre. Allons la voir.

Raymonde Richard est ravie de rencontrer ce célèbre commissaire dont elle avait entendu parler par la tante et les journaux. Rosset l’entretient :

— Madame, souvenez-vous de faits relatant la disparition de jeunes femmes durant la guerre ?

— Mis à part celles de jeunes filles juives qui avaient suivi leur famille, je ne vois pas. Oh si ! Je me souviens de quelques jeunes femmes qui s’étaient volatilisées en faisant leurs courses. À l’époque, on parlait de traites des blanches, de magasins de prêt-à-porter qui avaient des cabines d’essayage trafiquées pour les kidnapper. Il s’agissait de rumeurs, et ces disparitions concernaient de filles de mauvaise vie ou de femmes collaborant avec l’occupant. Le chanoine, proche des couches sociales les plus pauvres m’en avait parlé. Les familles n’ayant pas de nouvelles d’une sœur, d’une fille, ne s’étaient pas inquiétées dans un premier temps connaissant leur activité et puis en avaient parlé au curé. Il s’était rendu au commissariat pour quérir quelques informations à ce sujet, mais n’en avait obtenu aucune. La perte de quelques prostituées était le cadet de leurs soucis.

— Avez-vous entendu parler de la maison Zimmerman ?