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Christopher Smith est un photographe réputé qui voyage de par le monde entier. Au cours d’une tournée, un événement imprévisible le ramène précipitamment à New York, sa ville natale. Pris dans la tourmente, il décide de s’en aller. Alors, il roule pendant des jours et se retrouve à Cannon Beach où il s’installe. Ne se doutant de rien, son arrivée dans ce territoire favorisera la découverte de trois crimes horribles…
À PROPOS DE L'AUTEUR
Pour
Philippe Roger Meylan, écrire est une passion. Après la publication d’un premier roman intitulé
Un printemps meurtrier à Genève, il propose
Les filles de Cannon Beach où il nous livre une histoire policière pleine de rebondissements.
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Seitenzahl: 188
Veröffentlichungsjahr: 2023
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Philippe Roger Meylan
Les filles de Cannon Beach
Roman
© Lys Bleu Éditions – Philippe Roger Meylan
ISBN : 979-10-377-8027-0
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
10 avril 2006
Christopher Smith est un photographe de réputation mondiale. Il a 39 ans. Ses photos sont exposées dans de nombreuses galeries. Paris, New York, Rome, Tokyo. Elles s’achètent à prix d’or. Il n’a pas de préférence : il photographie aussi bien des scènes de la vie quotidienne, des portraits ou des paysages, et parfois même des animaux.
Il a voulu bourlinguer dans le monde entier pendant deux longues années. Il a commencé en Afrique. Les continents suivants ont été l’Australie, suivie de l’Océanie, de l’Asie, de l’Europe, de l’Amérique latine et, pour terminer son périple, les États-Unis.
Sa dernière exposition était à New York, dans une galerie réputée. Cette exposition a eu un succès monstrueux, elle a dû être prolongée d’un mois. C’est un record pour un photographe.
Christopher a voulu terminer sa tournée dans sa ville natale, New York, il a toujours habité dans cette mégapole. Il y possède un appartement au vingt-troisième étage d’un immeuble luxueux construit en 1920. Smith adore cette façade remplie d’histoire. À l’intérieur, c’est un modèle de modernité. Son appartement possède trois chambres, une cuisine ouverte sur un immense salon, deux salles de bains. Depuis le salon, une vue extraordinaire sur Central Park. Un panorama à couper le souffle.
Les huit premiers mois de sa tournée se sont passés sans accroc. De nombreux échanges de mails plus ou moins coquins avec son épouse et des Face Time réguliers avec son fils de dix ans lui ont permis d’avoir un contact régulier avec sa famille.
Le 10 avril 2007, une année après son départ, jour pour jour, son épouse lui envoya un mail lui demandant de rentrer. Au plus vite. Elle lui expliqua le manque d’affection qu’elle ressentait. Seule avec leur fils John, Sofia ne supportait plus la solitude, elle était en manque d’affection, la présence d’un homme lui manquait, Christopher lui manquait. Elle avait décidé de lui écrire pour lui demander de rentrer.
Mon chéri, tu nous manques, John n’arrête pas de me demander « il rentre quand papa ? ». Ton absence est trop longue. Malgré nos échanges de mails, ta présence physique, ton odeur me manquent, je commence à déprimer. S’il te plaît, rentre à New York.
Christopher ne comprenait pas. Quand il lui avait fait part de son projet, elle était particulièrement enthousiaste. Cependant, elle lui avait fait jurer que c’était la dernière fois. Elle ne pouvait plus supporter son boulot accaparant et ses escapades régulières : Sofia ne le voyait pas pendant des jours ou des mois, mais c’était la première fois que Christopher partait pour un reportage photos de deux ans.
Il était amoureux de son boulot. C’était plus qu’un boulot, c’était sa vie, sa raison d’exister sur cette terre. Il ne savait pas s’il pourrait tenir sa parole. Comment faire ? Il n’en avait pas la moindre idée. Lorsqu’il partait en reportage, plus rien n’existait. Il oubliait tout.
Son épouse le connaît bien. Elle sait que c’est un vagabond. Pourtant, il possède l’un des plus illustres studios de photo à New York dans la 5th avenue, une surface gigantesque. Une armada de photographes travaille pour lui.
Pour obtenir des résultats parfaits, dans le style Christopher Smith, il forme lui-même ses photographes. Ces derniers signent une clause de confidentialité et une interdiction de reproduire la technique, le style et le développement des photos en dehors de son studio.
Ses clients sont principalement de grandes marques de prêt-à-porter de luxe et des marques de cosmétiques pour femme. Ses affiches sont connues dans le monde entier. Dans son studio, les plus grandes stars, les plus beaux mannequins sont passés. Il s’en fout de tout ça. Il passe la plupart de son temps à flâner dans les rues et les ruelles de New York, photographiant les mendiants qui traînent sur les trottoirs. Les clodos avec leurs fringues déchirées. Des gars que la vie n’a pas épargnés. Il a un sentiment de dégoût face à cette injustice, la vie est injuste et cruelle et, à la fin, on meurt.
À la fin de chaque semaine, il avait l’habitude de se rendre dans son studio pour valider les projets proposés pas son armada de photographes. Ils avaient parfaitement compris ses exigences. Il n’avait eu jusqu’à ce jour aucun reproche à faire à l’un ou à l’autre.
Cette routine le gonflait, il ressentait un besoin d’évasion, d’être libre. Comme un appel de la nature. Il avait ce besoin. Il n’était pas en mesure de se contrôler. Plus rien ne comptait, il disparaissait des jours sans donner aucune nouvelle.
Il avait déjà eu cette discussion avec Sofia. Il sentait que cette fois-ci plus rien n’allait. Le vent tournait. Christopher était parti pour son reportage le 10 avril 2006 au Maroc.
Après quelques mois de complicité à distance avec sa famille qui était restée à New York, il savait que les relations à distance ne dureraient qu’un certain temps. Il fit tout son possible pour établir une confiance, une complicité, pour que Sofia sente dans ses phrases écrites ses sentiments, son amour envers elle, qu’elle lui manquait aussi. Le voyage qu’il avait entrepris, la séparation avec Sofia lui avaient fait se rendre compte que son affection pour elle grandissait.
15 mai 2007
Son périple africain avait pris fin au Cap. Direction l’aéroport international du Cap, 20 h 46 de vol. Christopher prit place dans l’avion à destination de Sydney. Il était excité comme une puce à l’idée de se rendre en Australie, il n’avait jamais mis les pieds sur ce continent. Il profita du vol pour écrire un mail à Sofia.
Cela faisait quelques jours qu’elle ne répondait pas à ses mails ni à ses coups de téléphone. Il était inquiet, que se passait-il ? L’avion décolla, il atteignit l’altitude de croisière : le témoin des ceintures s’éteignit. Christopher se détacha, se leva de son siège, ouvrit le compartiment à bagages, il saisit le sien où il prit son MacBook. Il commença à rédiger un mail.
Ma chérie, ces quelques phrases, ces mots que tu m’as écrits m’ont touché, tu me manques aussi, ton odeur, ta peau, ta présence. Mon amour, je pense à toi tout le temps. J’espère que tu sais à quel point je t’aime et à quel point tu me combles chaque jour de bonheur. Tu es la plus belle personne que je connaisse. Tu as un cœur d’or et une générosité sans pareille. Tu es intelligente et talentueuse. Je t’admire et je serai toujours là pour toi. Tu es le soleil qui illumine mes jours. J’ai de la chance d’être l’homme qui partage ta vie.
Le mail terminé, il se mit à le relire, quelle tartine… Christopher était fier de son texte, quelques minutes plus tard, il se mit à somnoler. Il se remémora son aventure en Afrique, quel continent extraordinaire, ses animaux, sa végétation, son histoire…Les paupières lourdes, il finit par roupiller.
Deux heures plus tard, Christopher refit surface. Il demanda un café à l’hôtesse. Il se mit à penser qu’il était peut-être en train de perdre Sofia avec ses vagabondages d’ados, il avait peur, ses pensées s’assombrirent.
Sofia
Le 10 décembre 1996
Sofia était une jeune femme qu’il avait connue lors d’un shooting photo dans son studio. Sofia était d’origine slovaque, une blonde aux yeux bleu marine. Elle travaillait pour une agence de mannequins à Paris très connue. Son ami Guccio, le célèbre créateur de mode italien, l’avait choisie pour son allure svelte et élancée, ses cheveux longs et son aisance en hauts talons. Elle était le mannequin vedette de sa marque de prêt-à-porter.
C’était une jeune femme de dix-neuf ans à la silhouette longiligne d’un mètre quatre-vingt. Christopher ressentit tout de suite une attraction physique, un coup de foudre.
À cette époque, il avait vingt-neuf ans. Sofia était fascinante, intelligente, rigolote. Elle savait se comporter. Christopher était fier de sa belle. Elle était provocante, d’une classe indiscutable. Mais elle savait aussi boire au goulot. C’était un vrai caméléon. Christopher était stupéfait. Elle pouvait s’adapter à toutes circonstances à une vitesse fulgurante.
Le shooting avait eu lieu le 10 décembre 1996. Deux jours épuisants, il s’en souvient encore. Photographier cette superbe jeune femme était pour lui un vrai plaisir. Il pouvait la contempler à sa guise. Le shooting terminé, Guccio l’invita dans sa somptueuse villa dans les Hampton. Il espérait que Sofia serait de la partie.
Le lendemain, Christopher se leva à l’aube et monta dans sa Porsche. Après quelques heures de route, il arriva à destination. Un portail gigantesque, devant lequel Guccio l’attendait. Il lui ouvrit le portail.
— Salut Guccio. Sofia est là ?
— Salut Christopher. Mais oui, j’ai bien vu que tu étais sous son charme. Je l’ai invitée rien que pour toi,mon ami. Parque ta Porsche sous le porche et viens, je vais te présenter à mes invités.
Christopher parqua sa Porsche, prit son baluchon et suivit Guccio qui lui ouvrait la porte. Un immense salon avec une baie vitrée qui donnait directement sur une superbe plage de sable. À l’intérieur du salon, une trentaine de personnes.
— Rassure-toi Christopher, ce sont des voisins, des amis de longue date.
— Tu me rassures, Guccio.
Guccio invita ses convives à passer à table. Dans un coin de la pièce, un attroupement de jeunes mâles. On pouvait tout juste y apercevoir une silhouette. C’était Sofia, entourée de morts-de-faim. Toutes ces gueules de fiote. Des vautours prêts à bondir sur leur proie. Christopher marcha en direction de Sofia, et d’une voix grave :
— Bonsoir Sofia.
— Oh, Christopher, vous êtes ici ? C’est un plaisir de vous revoir.
— Venez, accompagnez-moi à table.
— Avec un grand plaisir.
Sofia se leva de son fauteuil. Et là, plus un bruit, on pouvait entendre les mouches voler, les morts-de-faim n’avaient plus qu’à se rincer l’œil. Elle portait une robe en soie écarlate moulante et des chaussures à talons d’un noir intense.
Ils s’installèrent à table. Sofia et Christopher étaient assis l’un à côté de l’autre. Un petit jeu entre les deux. Des touchettes de chaussures. Excuse-moi… Je vous en prie… Le repas terminé, Christopher se leva et murmura à l’oreille de Sofia :
— Tu veux boire un petit bourbon ?
— Oui, je veux bien.
Christopher avait déjà repéré un petit salon discret dans cette monstrueuse villa. Il lui servit un verre de bourbon. Ils s’assirent sur un canapé de style anglais, en cuir brun. Une heure passa, après quelques verres, Sofia proposa à Christopher de sortir en boîte de nuit.
— Christopher, j’ai repéré une boîte de nuit pas très loin sur la route, cela te dirait de m’accompagner ?
— Bien sûr, avec grand plaisir.
— Patiente. Je vais me refaire une beauté.
Quelques minutes plus tard, Sofia réapparut dans le petit salon. Christopher l’attendait impatiemment. Elle portait toujours sa robe écarlate et ses chaussures noir intense à talons. Christopher remarqua qu’elle s’était pomponnée. Elle avait changé de coiffure. Une queue-de-cheval, sur ses lèvres, un rouge vif.
Ils sortirent de la villa, Christopher lui ouvrit la porte côté passager de sa Porsche. Sofia eut de la difficulté à s’installer : sa robe était si moulante qu’elle devait la relever à hauteur des cuisses. Dix minutes suffirent pour arriver devant la discothèque. Un colosse en guise de portier leur ouvrit la porte, Sofia repéra aussitôt une table au bord de la piste de danse. Ils s’installèrent sur le canapé.
Une petite étudiante un peu pimbêche posa la carte des boissons sur la table basse.
— Que désirez-vous ?
Sofia était excitée comme un électron.
— Une bouteille de Don Pérignon, s’il vous plaît.
La serveuse leur apporta le champagne, la musique était plaisante. Une clientèle huppée. Un service correct. Ils passèrent une bonne soirée. Christopher regarda sa montre. Il était environ trois heures du matin, il commençait à fatiguer. Une bande de bouffons complètement bourrés arriva. Sofia s’éclatait sur la piste de danse, elle était un peu pompette, un charognard s’approcha d’elle, Christopher le remarqua. Il se leva du canapé, murmura à l’oreille de Sofia :
— On y va ?
— Une dernière danse, reste avec moi sur la piste.
Soudain, un cul-terreux de la bande de bouffons, complètement bourré, s’approcha de Sofia un peu trop près. D’un geste déplacé, il lui mit la main au cul. Sofia se retourna et lui infligea une baffe mémorable. Le cul-terreux se retrouva le cul par terre. Un borgne costaud, d’un pas décidé, se dirigeait dans sa direction. Christopher le saisit par le bras et l’arrêta brusquement, il lui décocha un coup de poing qui l’envoya valdinguer. Christopher prit Sofia par la main, jeta deux cents dollars sur la table et ils filèrent comme des voleurs. Ils montèrent dans la Porsche et Christopher démarra sur les chapeaux de roues.
Sofia était en larmes, Christopher tenta de la rassurer. « Tout doux ma belle, calme-toi. » Sofia sécha ses larmes et demanda à Christopher de s’arrêter.
— Arrête-toi ici.
— C’est un hôtel.
— Arrête-toi, j’te dis.
Christopher s’exécuta. Il parqua sa Porsche. Sofia sortit de la voiture brusquement, Christopher entendit un grand crac : elle avait déchiré sa robe à l’instant. Christopher la suivit, se dirigeant vers la réception. Elle demanda une chambre. Sofia prit la clé de la chambre et ils rentrèrent dans l’ascenseur où Sofia l’embrassa à pleine bouche. Arrivée devant la chambre, elle en ouvrit la porte, ils entrèrent et elle referma violemment derrière elle.
Christopher s’approcha d’elle. D’un geste langoureux, il retira l’élastique de ses cheveux et descendit la fermeture éclair de sa robe qui glissa sur sa peau et tomba au sol, elle ôta ses chaussures à talons. Christopher ôta les siennes et se dévêtit. Il s’allongea sur le lit et regarda Sofia, elle portait un porte-jarretelles, des bas résille en dentelle. Sofia se glissa dans le lit, d’un geste langoureux, elle lui caressa le bas-ventre. Christopher n’était pas surpris, car Sofia lui avait fait des sous-entendus X, toute la soirée.
— Tout doux.
Sofia ne l’entendit pas. Elle n’arrivait pas à contrôler ses pulsions sexuelles, était trop insistante. Elle avait chaud à l’entrejambe.
Cette nuit-là, Sofia et Christopher se crurent au pays des mille et une nuits.
À la fin de la matinée, aux environs de dix heures, ils quittèrent l’hôtel. Sofia avait encore les cheveux en bataille, signe d’une nuit torride, et les poches sous les yeux de Christopher en disaient long sur la nuit qu’ils avaient passée. Ils rentrèrent à la villa. Guccio et quelques invités étaient attablés et dégustaient un délicieux breakfast.
En voyant Sofia et Christopher, les invités commencèrent à applaudir, Guccio avait un petit sourire au bord des lèvres. Sofia rougit et Christophe rayonnait de bonheur. Le breakfast terminé, ils remercièrent Guccio et rentrèrent à New York main dans la main.
Trois mois passèrent. Sofia lui annonça qu’elle était enceinte. Christopher était très heureux, il faisait des bonds de cabri dans le salon. Six mois plus tard, un petit garçon naquit. Sofia choisit le prénom de John.
16 mai 2007
Christopher atterrit à Sydney. L’avion descendit progressivement, un ding retentit, le voyant ceinture s’alluma, l’annonce du pilote suivit quelques secondes plus tard,« prepare for landing », l’avion toucha le sol.
Christopher était déjà prêt. Il se précipita vers la sortie, récupéra sa valise et monta dans un taxi, direction l’hôtel. Arrivé à la réception, il prit possession de la clé de sa chambre. Il brancha son Mac, l’ouvrit. Un mail de Sofia : Je suis à Porto Rico avec John et des amis. Offusqué, Christopher lui répondit : Quelle est cette histoire abracadabrante ? Sofia avait joint une photo, Christopher remarqua sur la photo la présence d’Albert Desmond, un milliardaire.
Albert était le rival de Christopher. Ce dernier était préoccupé, son cœur s’emballa. Dans son mail, il promit d’écourter son reportage de quelques mois. Il avait pourtant prévu de passer quelques semaines sur chaque continent, mais, pour écourter son reportage, il décida de passer seulement quelques jours, Christopher s’empressa d’immortaliser ses clichés.
Après l’Australie, il continua sa tournée comme prévu, dans les cinq autres continents qu’il lui restait à visiter. Christopher écourta son périple d’un an. Son dernier vol fut, le 3 juin 2007, pour Los Angeles, « La cité des anges ».
Le vol de retour dura cinq heures vingt. Il atterrit à New York. Cette fois, il n’était pas impatient. Il prit le temps de boire un verre de vin au bar de l’aéroport pour se donner du courage. Il souhaitait découvrir la vérité !
Il monta dans un taxi, son appartement se trouvait sur la 5th avenue, non loin de son studio photo. Une heure plus tard, il se retrouva en bas de chez lui. Il regarda en hauteur, Christopher craignait le pire, Albert.
Arrivé devant la porte d’entrée de son appartement, il tenta de l’ouvrir avec sa clé, le cylindre de la porte avait été changé, il sonna, Sofia lui ouvrit la porte.
D’une voix basse :
— Entre.
— Eh bien bonjour, que signifie cette mascarade ? Tu as changé le cylindre de la porte !
Christopher voulut l’embrasser. Sofia esquiva son baiser, elle se retourna.
— Calme-toi, viens par ici.
Toutes les portes de l’appartement étaient fermées.
— Eh ! Sofia, que se passe-t-il ?
— Assieds-toi.
Dans un coin du salon, il y avait des cartons, des valises et son matériel de photo.
— Mais ! Ce sont mes affaires, tu peux m’expliquer ?
— Eh bien, j’ai rencontré un autre homme. Entre nous, c’est fini.
— Tu ne peux pas agir sur un coup de tête pareil, nous avons des obligations ensemble. Une famille, notre fils John. Et où est-il ?
— Calme-toi, tout va bien, John est chez mes parents à Washington. Christopher, j’ai eu du temps pour réfléchir, j’ai pris ma décision. Je ne te demande rien, juste de partir, je te ferai livrer tes affaires au studio.
— Mais Sofia…
— Ne fais pas d’histoire, je t’en prie, nous reparlerons de tout ça plus tard.
— C’est d’accord, je…
— S’il te plaît.
Christopher se leva et quitta l’appartement sans histoire. Dans le couloir, il sentit une odeur de cigare.
— Sofia, Albert est là ?
— Plus tard, j’te dis.
Christopher prit l’ascenseur. Il vivait un cauchemar. Arrivé dans le hall d’entrée, le portier se tenait debout devant lui.
— Bonjour monsieur Smith.
Il ne répondit pas. Christopher n’en revenait pas, nous sommes séparés.
Le teint pâle, une mine à déterrer les morts, il ne savait rien de plus. Christopher arrêta un taxi.
— Hello, where you wanna go sir?
— Drop me in a hotel please.
— OK.
Le taxi démarra, le chauffeur conduisait prudemment. Après une petite heure de trajet, le taxi s’arrêta. Christopher sortit. Devant lui, un hôtel miteux, il se retourna et vit le taxi redémarrer. « Merde, fais chier ». Il monta les quelques marches qui se trouvaient devant l’entrée. D’un geste brusque, il ouvrit la porte de cet hôtel miteux. Un petit bonhomme derrière son comptoir dont on voyait juste la tête, il sursauta.
— Bonsoir, une chambre, s’il vous plaît.
Le petit bonhomme regarda Christopher d’un air étonné.
— Eh ! Oui bien sûr, voici, cela fait cent dollars la nuit.
Il jeta deux cents dollars sur le comptoir, Christopher prit la clé de la chambre et escalada les escaliers, il n’avait pas vu l’ascenseur sur sa gauche. Il ouvrit la porte de sa chambre, dégoûté, il balança son baluchon au sol. Assis sur le lit, il se mit à penser à ce fils de pute d’Albert qui lui avait volé Sofia en son absence. Christopher n’avait pas envie de passer du temps dans cette minable chambre de bonne. Il décida de se doucher et de sortir dans le quartier, 147 Bleecker Street, New York, qu’il ne connaissait pas. Dans ce quartier, il y avait un bar, le Bitter End, c’est le plus vieux bar rock de New York. Il décida d’aller y faire un tour plus tard dans la nuit.
Non loin du Bitter End, un restaurant lui tapa dans l’œil, le Wicked Willy’S. Christopher poussa la porte de l’établissement. Une décoration intéressante et agréable, il s’installa à une table. La carte des mets était posée sur la table, une blonde vénitienne aux yeux verts prit sa commande. Fried chicken, crumbled blue cheese, hot sauce, shredded lettuce and bottle of Cabernet.Poulet frit, fromage bleu émietté, sauce piquante, laitue râpée et une bouteille de cabernet. Son dîner terminé, il paya l’addition, cinquante dollars, et quitta le restau…
Alors qu’il déambulait sur 147 Bleecker Street, Christopher entendit de la musique irlandaise. Il ouvrit la porte du pub, s’accouda au comptoir et s’enfila plusieurs shoots de whisky avec quelques bières. Il regarda sa montre, déjà une heure du matin. Il sortit du pub. Sur le chemin en direction de son hôtel miteux, les laissés-pour-compte et les bobos se côtoyaient.
Christopher passa devant le Bitter End, un videur se tenait devant lui, un homme d’une certaine taille, costaud, barbu. Il ressemblait à un guitariste du groupe ZZ TOP, il lui ouvrit la porte. Christopher descendit les escaliers. Une centaine de personnes écoutaient un groupe de rock déchaîné. Accoudé au bar, d’une voix forte, il commanda une pinte de bière, Christopher éprouvait du plaisir à écouter ce groupe de rock. Il s’enfila des pintes les unes après les autres.
Jusqu’ici, tout se passait à merveille. Il oubliait son cauchemar. Il sentit une présence. Une femme chercha son regard, elle s’avança dans sa direction et mit la main sur son épaule.
— Es-tu seul ?
— Ouais.
— Tu m’offres un verre ?
— OK.
— Je m’appelle Mia, une vodka s’te plaît.
— Enchanté Mia, moi c’est Christopher.
Il lui serra la main. Les heures passèrent, le bar ferma ses portes. Christopher et Mia escaladèrent les marches des escaliers en titubant.
— Tu vas dans quelle direction Mia ?
— Dans la même que toi !
— OK, j’t’accompagne.
Mia s’agrippait à lui, tous deux marchaient en zigzag ; dix minutes plus tard, Christopher et Mia arrivèrent devant l’hôtel.
— Je suis arrivé, je t’appelle un taxi ?
— Tu ne m’offres pas un dernier verre ?
— Dans ma chambre, il y a un minibar si tu veux ?
— OK.