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Sur une Terre mourante, quelques humains luttent pour leur survie, tandis qu’une famille extraterrestre, menacée par une invasion imminente, cherche désespérément un moyen de sauver leur monde. Deux civilisations que tout oppose se croisent, unies par un espoir commun : accomplir une antique prophétie annonçant la renaissance d’un empire galactique oublié. Entre trahisons, alliances improbables et découvertes bouleversantes, leur destin scellera peut-être celui de la galaxie tout entière. Parviendront-ils à écrire ensemble un nouvel avenir ?
À PROPOS DE L'AUTRICE
Depuis des années,
Nat Joris accompagne ses clients en coaching et en thérapie hypnotique à travers des récits métaphoriques. Encouragée à les transcrire, elle a débuté par des textes courts avant de donner vie à des récits plus longs, mêlant inspiration et imagination.
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Seitenzahl: 206
Veröffentlichungsjahr: 2025
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Nat Joris
Les fondateurs d’empire
Roman
© Lys Bleu Éditions – Nat Joris
ISBN : 979-10-422-6095-8
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Impact : 1 an, 4 mois, 6 jours
Sandra
La nuit avait été longue. Longue et dramatique. L’information était tombée à 20 heures GMT, en provenance de Sir Foster, une colonie créée par un richissime homme d’affaires dans le bush australien. Elle avait été la première à traiter les données en provenance du télescope spatial géant Ptolémée, le VBST (Very Big Space Telescope). Un nouvel astéroïde géocroiseur venait d’être repéré. Passé très près de Jupiter lors de sa dernière révolution, l’effet gravitationnel de la planète géante l’avait fait passer d’une orbite presque circulaire à une orbite très elliptique qui désormais croisait celle de la Terre.
L’effet de fronde gravitationnelle de Jupiter avait aussi accéléré sa course : se situant à proximité de la planète Mars, il fonçait à présent vers la Terre à plus de dix fois la vitesse d’une balle. La première estimation donnée par Sir Foster évaluait l’impact à un an, quatre mois et six jours avec une probabilité de maximum de 10 sur l’échelle de Turin. En clair, une probabilité certaine d’un impact entraînant une catastrophe écologique majeure et planétaire. La Terre s’en remettrait comme elle l’avait fait tant de fois dans le passé, mais l’humanité, elle, devait s’attendre à connaître à brève échéance le sort des dinosaures.
Sandra avait passé la nuit à vérifier l’information en retraitant les données envoyées par le télescope et à tenter tant bien que mal de communiquer avec d’autres centres d’astronomie pour demander de corroborer les calculs. Les problèmes de plus en plus fréquents de communication entre centres de recherche, dus au manque de maintenance des satellites de communication, rendaient la coordination et l’échange d’informations problématique et ne faisaient qu’ajouter à l’angoisse de Sandra.
Comment parvenir à survivre à cette apocalypse annoncée ? L’homo sapiens, « l’homme savant », avait depuis deux siècles survécu aux nombreux désastres dus à son activité : d’abord le dérèglement climatique que l’inconséquence de l’espèce dite sage n’avait pas su enrayer. La, fonte des calottes polaires et la montée concomitante des mers qui s'en était suivi avaient submergé les côtes et la plupart des mégalopoles côtières, tandis que la modification des courants océaniques avait entraîné la désertification des latitudes tempérées, l’altération du cycle des moussons et déclenché une réaction en chaîne : mouvements migratoires massifs, conflits récurrents pour l’accès à l’eau, déstabilisation des États. Un siècle plus tôt, l’irréparable avait été commis : le recours aux armes de destruction massive avait accéléré les chamboulements climatiques, empoisonné l’atmosphère et favorisé les pandémies à répétition. La population humaine avait considérablement diminué et le taux de reproduction chuté.
Les États riches ainsi que de particuliers fortunés, conscients de la montée des périls, avaient créé les « colonies », des zones de vie autarciques qui pouvaient accueillir de dix à quinze mille habitants, conçues comme des havres de calme dans lesquels les scientifiques, les « cerveaux », pouvaient continuer à travailler pour tenter de trouver les moyens de remédier à la folie des hommes.
Celles établies dans des endroits isolés, loin des côtes et peu sismiques, comme Tassili où vivait Sandra, étaient relativement à l’abri des dangers ; en revanche, celles implantées près de zones où la population – fuyant les anciennes villes désertées par suite des destructions ou de la montée des eaux – s’était établie subissaient régulièrement les attaques de bandes de désespérés survivant misérablement dans les « cités ». Faites de matériaux de fortune, sans urbanisation, sans administration régulière, ces cités étaient des jungles urbaines où régnait la loi du plus fort. Contre elles, les colonies avaient mis en place un dispositif de défense par drones d’attaque, dispositif qui n’était pas toujours suffisant pour assurer leur protection. Et justement, Sandra venait d’apprendre par des collègues installés à Refundação dans le Mato Grosso, l’invasion et la destruction de la colonie de Novo Brazil que les drones destructeurs chargés de sa protection n’avaient pas pu empêcher. À ce rythme, l’astéroïde n’aurait plus rien à faire pour éradiquer l’espèce humaine.
En sortant de l’observatoire, Sandra leva machinalement les yeux et nota la réparation des vitrages solaires qui fournissaient l’essentiel de l’énergie ; l’usine de Yorkter avait donc repris son activité de fabrication de vitres photovoltaïques grâce à l’intervention de techniciens des deux colonies de Tokyoni et Nova Amsterdam. Il était temps ! La température moyenne dans la colonie était déjà montée de deux degrés et si l’épaisse végétation qui occupait l’essentiel de la surface n’avait pas souffert, des mini-dunes avaient commencé à se former près des zones endommagées.
La colonie de Tassili, au cœur du massif du même nom, était difficile d’accès ; cet isolement était un inconvénient pour les échanges avec les centres de production qui alimentaient la colonie en certains produits, comme les vitrages solaires. Mais, son isolement était une sûre protection contre les attaques de maraudeurs. Sandra se sentait privilégiée d’y être née et de pouvoir y vivre et y travailler.
Elle aimait marcher au petit matin entre l’observatoire et son domicile. C’était le seul moment où elle pouvait faire de l’exercice. Elle prit un petit trot de joggeuse, savourant le mouvement de ses muscles. À cinquante-cinq ans, elle se sentait en pleine forme. Son visage crispé par l’inquiétude un moment auparavant se détendait peu à peu sous l’effet de l’effort physique.
Le trajet, un kilomètre environ au milieu d’une forêt tropicale parsemée de champs et de parcs paysagers, donnait l’illusion d’une nature préservée. La chaleur y était modérée grâce aux minuscules capillaires qui sertissaient les tuiles photovoltaïques du dôme. Vingt degrés la nuit, trente le jour. Cela devait ressembler à ces paradis tropicaux perdus où quelques siècles auparavant les êtres humains allaient passer leurs vacances.
Elle s’arrêta quelques instants pour tenter de contacter la colonie de Parisbis avec laquelle elle avait coutume de travailler en binôme. Ses précédents appels à l’observatoire n’avaient pas abouti ; encore un satellite en panne probablement. Quant à savoir quand il serait réparé… Il fallait s’en remettre aux forces militaires du Nord, pour l’heure occupées à juguler une attaque des forces d’Asie aux portes de ce qui avait été l’Europe, réduite désormais à un chapelet d’îles. Paribis était situé dans les Alpes. Pourvu qu’il ne lui soit pas arrivé le même sort qu’à Novo Brazil…
L’évocation de tous ces soucis fit passer une ombre sur le visage de Sandra. Elle mordillait ses lèvres en un geste familier qui trahissait son anxiété. Elle ne devait pas se laisser aller à cette rumination morose, cela ne servait à rien ! Elle se redressa, secoua légèrement la tête comme pour chasser ces sombres pensées puis sourit en apercevant au bord de la piscine naturelle qui agrémentait son quartier, sa fille, Isabelle.
Un beau brin de fille, trente ans, grande, mince, des cheveux châtains coupés court comme ceux de sa mère, les yeux bleus de son père et un visage aux traits réguliers qui aurait été charmeur sans la moue permanente qui lui donnait un air méprisant. Pour l’heure, elle était en bikini, lunettes sombres et sombrero et non en blouse blanche, sa tenue de travail. Elle paressait sur une chaise longue, immergée dans son casque de réalité virtuelle, indifférente à l’activité joyeuse autour d’elle : enfants plongeant dans la piscine, rires et plaisanteries qui fusaient.
Isabelle
Isabelle quitta sa chaise longue pour aller à la rencontre de sa mère, saisissant au passage un peignoir dont elle s’enveloppa avec soin. Elles prirent ensemble le chemin de leur groupe d’habitations et empruntèrent l’ascenseur jusqu’au deuxième sous-sol où se trouvait leur appartement. Bien qu’enterré, comme tous les lieux de vie de la colonie pour se protéger de la chaleur torride de l’extérieur et du danger des radiations, l’appartement était lumineux comme s’il baignait dans la lumière solaire, grâce à des éclairages par capteurs, des filtres dispensateurs d’UV et des ionisateurs. À cette profondeur, la température était presque constante, environ vingt-trois degrés. Des conduits d’aération débouchant à l’air libre étaient dissimulés par de fausses cheminées dans chaque pièce. L’endroit était spacieux et confortable, mais le décor strictement fonctionnel : la résidence de scientifiques.
Isabelle se dirigea vers la cuisine, annonçant son besoin de café noir. Elle n’attachait aucune importance à ce qu’elle buvait ou mangeait et aurait souvent oublié de satisfaire à ces nécessités si sa mère n’avait veillé à programmer l’androïde chargé de la confection des repas et si son père, homme d’habitudes, n’avait ponctuellement suspendu les travaux du laboratoire à l’heure prévue pour le déjeuner. Mais elle était « accro » au café, comme elle l’avouait elle-même. Elle constata avec dépit que la provision de ce précieux breuvage était épuisée. Une fois de plus, la livraison en provenance de Novo Brazil était en retard !
Et Sandra, démoralisée, fit part de sa découverte de l’astéroïde géocroiseur.
L’écran mural du visiophone s’illumina. Paribis en ligne. Enfin ! L’interlocuteur de Sandra lui confirma l’attaque d’une horde qui avait interrompu les communications. Un détachement de l’armée du Nord était intervenu, car les drones de défense étaient submergés. Le problème était à présent réglé, quelques dizaines de morts, mentionnés comme un fait banal. Aucun blessé dans la colonie, mais le dôme avait été légèrement endommagé. Les travaux de l’observatoire avaient pu reprendre et Paribis confirmait les calculs de Sandra et la date d’impact prévue : un an, quatre mois et six jours. L’impact devrait se situer dans la mer intérieure sur l’ancien territoire du Kentucky.
Isabelle avait assisté à l’échange, sereine et déterminée.
Le Gardien
La matinée était à peine commencée, mais la chaleur était déjà intense. Malgré l'atmosphère étouffante toutes les issues de la salle commune de la maison du clan du Gardien de la prophétie étaient soigneusement fermées et plusieurs foyers étaient allumés pour éliminer autant que possible l’oxygène de l’atmosphère, une toxine redoutable libérée à cette saison chaude par des plantes microscopiques. Une forte odeur d’ammoniac flottait dans la salle en raison de cette atmosphère confinée. La salle était plongée dans la pénombre, seuls ces feux mourants jetaient une lueur intermittente. Cela ne gênait pas Tiavanès, le Gardien, habitué comme tous les habitants de BU2 à la faible luminosité de ce monde. Il arpentait nerveusement la vaste pièce, secouant d’un geste mécontent sa crinière blanche où brillaient encore quelques fils dorés. Nuran, son gendre, se tenait immobile à un bout de la salle. Chaque fois que Tiavanès arrivait à sa hauteur, il baissait les yeux, incapable de soutenir le regard désapprobateur de son beau-père.
Nuran, malgré sa taille médiocre et son allure fluette, dégageait une impression d’assurance et de détermination. Mais devant l’imposante stature de son beau-père, il se sentait pour l’heure comme un petit garçon pris en faute. En temps normal, Tiavanès était quelqu’un d’intimidant, mais ses colères – rares heureusement – étaient redoutées par son entourage ; personne alors ne se serait risqué à le défier.
Nuran venait d’achever le compte rendu de la mission de visualisation qu’il avait effectuée en compagnie de deux autres magisters sur Sultis. Les magisters de BU2, grâce à leur capacité à restructurer la matière et à se téléporter à volonté vers tout endroit déjà connu, effectuaient régulièrement des déplacements de courte durée vers les autres mondes qui avaient fait jadis partie de l’Empire. Un empire qui s’était étendu sur une trentaine de mondes disséminés dans la galaxie et dont l’effondrement se perdait dans la nuit des temps. Son histoire pleine d’actes héroïques était devenue au fil du temps une légende et servait de source d’inspiration aux contes que l’on faisait à la veillée.
Tiavanès était plus encore inquiet que mécontent.
Elle donnait en toutes circonstances l’impression d’un calme inaltérable, ce qui avait le don d’exaspérer son partenaire lorsqu’elle se trouvait en désaccord avec lui.
Tiavanès intervint pour couper court à un échange qui menaçait de s’envenimer :
Nilia acquiesça en silence et sortit en lançant un dernier regard désapprobateur à son époux. Tiavanès attendit qu’elle disparût avant de reprendre la parole :
Nuran inclina la tête et sortit à son tour. La demande de son beau-père ne le surprenait pas. Tiavanès entretenait des relations difficiles avec son unique fils ; tout était prétexte à confrontation et tout particulièrement le rôle que Tiavanès destinait à Gulti : celui d’héritier appelé à lui succéder en tant que Gardien de la prophétie. Gulti gâchait ses dons. Indolent, hédoniste, tout lui était prétexte à amusement. Un adolescent qui refusait de devenir adulte, de l’avis de Tiavanès, une opinion que Nuran partageait.
Chamès
Tiavanès s’assit sur un banc de pierre proche d’un des feux. L’oxygène était presque totalement consumé, le feu n’allait pas tarder à s’éteindre. Insensible à la chaleur ambiante, il souffla très fort, faisant entendre une sorte de grognement. Ses pensées allaient vers son fils. Il lui faudrait bientôt désigner son successeur, il se sentait vieillir et Gulti refusait d’endosser le rôle auquel il était tout naturellement destiné. Bien sûr, Tiavanès pouvait désigner une de ses quatre filles ou l’époux d’une de ses deux aînées. Nilia ne demanderait pas mieux ; elle était sage et sérieuse, un peu trop appliquée à bien faire peut-être ; mais aurait-elle l’autorité nécessaire pour gouverner la lignée et préserver le secret ? Nuran, son époux, manquait de finesse et d’esprit d’anticipation, comme le prouvait sa stupide décision de se révéler aux résidents de Sultis. Joanah, sa fille cadette, bientôt mère, souhaitait se consacrer à sa famille ; son époux manquait de charisme et avait un caractère ombrageux qui le rendait peu populaire dans la famille. Quant aux deux filles benjamines, ce n’était encore que des enfants… Cinq enfants, deux gendres et personne à qui passer le flambeau… Tant de générations s’étaient succédé, se transmettant sans faillir le secret de la prophétie, serait-il le dernier ?
L’entrée de son neveu, Chamès, le tira de ses sombres réflexions.
Chamès était du vif-argent. Enthousiaste et chaleureux, il bougeait beaucoup contrairement à la plupart de ses congénères, semblant perpétuellement déjouer la forte pesanteur qui donnait aux habitants de BU2 leur allure posée et pesante. Chamès pourrait le cas échéant être un bon candidat à ma succession, pensa Tiavanès en le voyant s’avancer de son pas vif. À condition qu’il acquière la prudence, ajouta-t-il mentalement. Chamès salua son oncle et attendit.
Tiavanès le mit au courant de l’incident survenu sur Sultis et lui demanda de prier sa jeune sœur Bolanah, de faire partie de la prochaine mission de visualisation sur Gamma Solis.
Tiavanès soupira, laissant entendre le grognement habituel. Pas plus que Chamès, il n’avait d’illusion. La dernière discussion sur le sujet de sa succession s’était terminée en dispute et avait eu pour résultat le départ de Gulti de la maison familiale, un départ fracassant au sens propre : Gulti avait déstructuré dans son irritation le banc sur lequel son père était assis. Depuis, il vivait seul en marge de la cité, au milieu de la nature et ne faisait que quelques rares apparitions en ville, le plus souvent pour boire et s’amuser. Sa réputation de farceur et de dragueur n’était déjà plus à faire…
« Ho, je sais ! Je ne m’attends pas à un miracle ». Le ton désabusé et le regard malheureux de Tiavanès peinaient Chamès. Il comprenait mieux que quiconque le sentiment qui animait son oncle, car il partageait avec lui la foi en la prophétie faite jadis par le fondateur de leur civilisation et tout comme lui, n’acceptait pas le désintérêt voire la dérision qu’elle suscitait chez l’héritier présomptif du Gardien.
L’héritier rebelle
Gulti abandonna son travail de jardinage et se redressa de toute sa hauteur. Il dépassait d’une bonne tête son beau-frère et son irritation le rendait encore plus rouge que d’habitude et faisait hérisser sa crinière blonde. Il souffla bruyamment en un effort pour se contrôler :
Considérant la conversation terminée, il tourna le dos à Nuran et se remit à la tâche délicate de nettoyer le champ de ravas, des plantes carnivores, mais très nutritives, envahi par des parasites à l’apparence de mousse jaunâtre. L’obstination de Gulti laissait Nuran perplexe. Certes, son beau-frère était un marginal et n’accordait aucune importance à la mission de sa famille, mais pourquoi était-il si hostile à l’idée de se rendre sur Gamma Solis ?
Gulti interrompit à nouveau son jardinage et fit face à son beau-frère.
Et tournant une nouvelle fois le dos à Nuran, Gulti reprit son désherbage. « Je veux qu’on me fiche la paix, c’est tout », murmura-t-il tandis que Nuran s’éloignait, embarrassé de savoir comment rendre compte à Tiavanès de l’échec de sa démarche.
Sultis
La cité capitale de Sultis, du même nom, était un entassement inextricable d’habitations faites d’un plastique de couleur brune et construites sans souci de logique. La ville était un véritable labyrinthe, s’étageant sur plusieurs niveaux reliés pas des escaliers, des échelles et des coursives où le moindre espace était occupé. La surpopulation de la cité était le résultat combiné d’une insécurité permanente hors les murs – les zones extérieures étaient au fil du temps devenues des « zones interdites », domaine des tribus de renégats – et d’une industrialisation grandissante qui poussait les habitants à fuir la campagne et son manque de confort.