Les foulards d’Émodine - Patricia Louaizil - E-Book

Les foulards d’Émodine E-Book

Patricia Louaizil

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Beschreibung

Émodine est une ville d’illusions régie par un système dictatorial. Des murs de mots délirants y circulent constamment pour ne plus laisser place au silence et au libre arbitre des habitants. Le bonheur est dicté sur les lignes de front, chacun doit suivre les sentiments du Régime pour atteindre l’abondance. Le vide n’existe pas, les émotions sont maudites. Une cité de rêves interdits par la Fiber To The Brain, jusqu'à son ultime décor : le métro...


À PROPOS DE L'AUTEURE


Artiste autodidacte, Patricia Louaizil aime expérimenter les différentes formes d’expression. Pour elle, l’écriture est comme un dessin, le tatouage d’une pensée, d’un moment traversé par la vie. Avec Les foulards d’Émodine - Une ode à la liberté, elle rend un hommage à son père.

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Seitenzahl: 35

Veröffentlichungsjahr: 2022

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Patricia Louaizil

Les foulards d’Émodine

Une ode à la liberté

Nouvelles

© Lys Bleu Éditions – Patricia Louaizil

ISBN : 979-10-377-7065-3

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

À mon père

Émodine

I

En l’an 2047, Émodine était une ville d’hommes et de femmes qui survolaient des boulevards et des venelles de mots cosmiques.

Chaque citadin voyageait entre ciel et terre, circulait librement dans le dédale de la ville, déployant des sentiments dans l’ether cybérien. Tous communiquaient, se croisaient, se découvraient, s’unissaient, échangeaient leurs espaces, lissaient les galets du désir, touchaient les clefs de voute de la joie, caressaient les éclipses de l’amour.

Les habitants matérialisaient leurs lieux communs, extérieurs à eux-mêmes, pour vivre en harmonie, en société, explorant chaque forme et matière d’illusions à travers les mots.

« Certains bâtissaient des musées en argile tendre assouplissant les ellipses sages et colériques rouge rubis, des lieux de culte taillant les dômes de tristesse et de joie en pierre calcaire, des galeries marchandes creusant les culs-de-four jaloux et généreux en grès chamotté, des marchés caressant le désir et l’indifférence dans un tissu en soie. »

Émodine était en perpétuelle quête de sensations fortes, fabriquées par des écrans de perception où les mots et les rêves étaient diffusés en abondance.

Les quartiers n’avaient pas de frontière, les mots se mélangeaient les uns aux autres pour apaiser les habitants par des courants communicants soporifiques. La ville était menée par un Régime d’autocratie qui transplantait les mots aux habitants par une opération de greffe de cornée, reliée à la fibre universelle FTTB (Fiber To The Brain).

Tous voulaient leur dose. Les maladies mentales, neurologiques et virales s’étaient développées, et la peur de perdre les mots avait pris une ampleur considérable. La paranoïa s’était installée depuis bien longtemps. Les hommes et les femmes voulaient des mots, des mots déjà créés, des mots déjà pensés pour préserver leur idéal. Ainsi, le gouvernement organisait des transplantations et des collectes de mots.

Émodine était une Ville où le trafic de mots était devenu monnaie courante. Les mots étaient des marchandises et des biens qui pouvaient être consommés à tout moment et en tout lieu. Ils voyageaient, se déplaçaient, se croisaient librement, à un rythme effréné. Les livres n’existaient plus. Ils n’avaient plus le temps d’être lus, écoutés dans leur essence.

Dans la Ville, les drives faisaient fureur. Chacun venait faire son auto-greffe de mots pour les ramener à domicile et se mettre en léthargie cérébrale. Leur tête était bombardée de bruits, d’autoroutes de mots, le silence n’existait pas. Les Émodiens avaient peur de mourir dans le silence. Pas le temps, pas le temps de se plonger dedans, ce vide oppressant qui perturbait leur sentiment de plénitude.

Les habitants savaient que le silence résonnait avec « isolement ». Que diable ! Cette exclusion était réservée aux Maudits, condamnés à vivre leur misérable existence, et qui plus est, étaient improductifs à l’évolution collective. Les inconscients ! Quelle angoisse ! Et ils mettaient en péril l’Humanité ! Les égoïstes ! N’avaient-ils pas de sentiments ?

Le Régime avait déployé une armée sans faille pour exterminer les Maudits du paysage. On les surnommait « Les poètes ». Ils vivaient sous l’influence de l’un ou de tous leurs sens. Insouciants, ils laissaient leur instinct mener leur vie au quotidien. Le gouvernement ne pouvait laisser une place à ces individus, ils n’avaient pas le sens de la conquête.

Trop émotifs et sensibles, confus dans leurs sentiments, toujours dans le doute, à croire qu’ils avaient perdu leur esprit… Incapables de se maîtriser et de refouler leurs émotions ! Malgré la propagande, leurs mots pouvaient surgir de nulle part ! On les repérait et on les expédiait aux agents chargés de la propreté.