Les fragments d’un chagrin - Sébastian Blysk - E-Book

Les fragments d’un chagrin E-Book

Sébastian Blysk

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Beschreibung

"Les fragments d’un chagrin" retrace avec délicatesse les souvenirs, les regrets et les espoirs brisés d’un homme en proie à un amour perdu, en quête de sens à travers sa douleur. Ce récit dévoile une histoire d’amour d’une beauté fragile, marquée par ses limites et ses impossibilités, où la passion et la vulnérabilité s’entrelacent. Entre moments d’intense mélancolie, éclats de colère, abîmes de désespoir et instants de légèreté, l’auteur vous entraîne dans les méandres d’un cœur meurtri. Chaque page est imprégnée de l’authenticité d’une émotion universelle, capturant l’essence de ce qu’est l’amour, l’espoir et la perte.

 À PROPOS DE L'AUTEUR

Sébastian Blysk écrit pour donner un sens à ses émotions, pour les transformer en mots qui apaisent les turbulences de son âme. L’écriture est pour lui un refuge incontournable, un acte presque vital sans lequel son cœur vacillerait encore plus sous le poids des épreuves.

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Seitenzahl: 140

Veröffentlichungsjahr: 2025

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Couverture

Titre

Sébastian Blysk

Les fragments d’un chagrin

Copyright

© Lys Bleu Éditions – Sébastian Blysk

ISBN : 979-10-422-6097-2

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Nous nous sommes quittés sans une jolie phrase. Dans un silence à vous dégoûter de l’humanité tout entière.

Nicolas Rey

Treize minutes

Tu rôdes dans ma tête, et j’en perds mon insolence ; je ne dis plus rien pendant que tu silences. Crevarde, tu donnes du néant, tandis que je perds mon temps à projeter nos futurs à partir des regrets aux dates des prochains demains : ma mélancolie a toujours un coup d’avance. Ton absence me baise, puisque je me sens vidé. Là où ça me pèse, c’est que je n’ai plus la force de revenir vers toi, à cause de ces désillusions. Tu vois, c’est ça vivre avec le cœur un peu con. Je me promène, et des tocards à l’horizon, ça aurait pu être nous, je me dis ; les amoureux rendent aigre le bonheur des gens seuls.

Lorsque tu es arrivée, et puis même revenue, je me voyais déjà. J’aurais dû faire mieux : réaliser. Je n’ai que des regrets maintenant, des je nous voyais faire ça, tes sourires dans le cœur, tes désirs dans mon slibard… ce n’est pas facile d’avoir été con. Je me voyais déjà tout ça, des matins dans les mêmes draps, des nuits dans tes bras, des enfants au bas du lit criant maman, papa, mais qu’est-ce que vous foutez ? Les mioches, calmez-vous bon sang ! Je me voyais déjà ne pas quitter un centimètre de ta peau ; te regarder, c’est admirer le monde. Je me voyais déjà dire à tous ceux-là, à la famille, aux amis : regardez-la, cette fille extra, cette chieuse un poil capricieuse. Eh bien, sachez que je l’aime, que je l’épouse demain, que je la baise chaque soir et lui fais l’amour chaque matin, qu’elle me fait jouir chaque seconde, tellement, que j’ai un stock de slips tachés, qu’on se marre bien elle et moi, que nos gosses sont plus beaux que ceux des autres… Je voyais déjà trop bien ça. Mais on n’a pas fait ça. Nous avons été plus orgueilleux qu’amoureux. C’est ainsi. Il y a des histoires qui se terminent comme ça : sans rien à raconter. Seulement des regrets, mais ça ennuie les gens. Et puis surtout, ça fait mal au cœur.

On croit toujours avoir de l’avenir, et on oublie à force que les gens finissent par se barrer. C’est comme ça, un jour, les souvenirs prennent le pas sur les nouvelles ; les fantômes bavardent dans un présent taiseux. Elle ne me répond plus, la p’tite. Elle a eu sa dose, j’crois.

D’un encore, elle me suppliait de poursuivre, j’avais le goût de son excitation tout le long de ma langue ; je parlais français, je maniais le reste. J’aurais pu rester des nuits entières entre ses jambes, à lécher ce que les autres ne peuvent que deviner, son ciel au jour, et puis sa pénombre, l’allonger sur le dos, la retourner, et ainsi la maintenir cambrée. L’amour, c’est aussi donner sa langue à l’intime. Je mettais les doigts pour effleurer le bonheur, elle le frôlait, sans doute, puisqu’elle s’extasiait. Au paradis, on y est toujours à deux doigts. Surtout lorsque l’on fait des crochets par l’enfer. Moi, j’étais heureux, je m’amusais, j’écoutais ses désirs, et puis l’amour c’est de la joie qui fait un plus un pour donner l’infini. J’aurais pu ne faire que cela des années, même plusieurs vies avec elle, mais l’amour c’est plus que cela, et on s’aimait moins avec des vêtements. Et pourtant, quand je songe à nos nuits, c’est son sourire qui me revient, ce paradis que j’ai pu toucher de mes doigts.

La tristesse, c’est de l’humour absent. J’enquille les litres d’alcool, et puis c’est toujours comme ça lorsque l’ivresse se pointe : je pense à elle. L’amour, c’est un degré d’alcool inexistant, mais beaucoup trop fort. Alors, elle se met à me manquer, je crie son prénom au bar, je danse ses envies sur la piste, et le tenancier me sert d’autres pintes pour que j’arrête. Je lui lance quelques drôleries, l’humour étant le préservatif du désespoir. Je rentre chez moi, il y a toujours son sourire dans ma caboche, mais aussi tout son putain de corps dans mon calbut. Alors, je durcis. Cette conne me manque, son odeur et ses foutus seins. Le manque, c’est un toujours plus qui transverse vers le pas assez. Je me souviens, car on ne fait que se souvenir lorsqu’on aime et que la solitude a pris toute la place. Et j’ai devant moi son corps nu, sa chatte accueillant ma queue demandeuse, sa poitrine que mes mains englobent, sa bouche dans laquelle je me saoule encore plus ; je suis seul, mais avec elle. J’éjacule nos souvenirs ensuite. Je dors comme un idiot après, sans ses bras, sans son corps brûlant, les nuits blanches ne sont plus là, puisqu’un orgasme foireux c’est le soupir d’un vieux souvenir fiévreux, et que c’est déjà ça. Le matin, je me réveille, et parce que je suis un homme, ou simplement parce que je suis moi, je bande férocement, puisqu’avant ça, j’ai pensé à elle : les rêves, ce sont toujours des souvenirs incandescents d’un soir qui font des matins bandants. C’est dingue, j’éjacule des litres et des songes. La tristesse, c’est de l’amour partout dans le nulle part.

J’ai beau dire que l’amour est une belle histoire qu’on se prend dans la gueule, c’est son départ, surtout son silence que je me suis pris. Lorsque la pièce tombe enfin pour te souffler : tu as fait le con ; tu peux écrire les plus majestueux vers, le plus admirable des romans, faire le tour de la terre une dizaine de fois, supplier une putain de dernière chance, c’est, hélas, souvent trop tard. Je commence à avoir de la bouteille à laisser s’envoler la femme de ma vie. Encore une. Mais là, je peux l’avouer, constater les dégâts : j’ai fait le con. Et bim, le crash. Un crash en amour, c’est un crush qui se transforme en iceberg. De nos jours, réussir une histoire de love, c’est regarder Titanic et comprendre la fin pour l’éviter. La formation ne dure que 3 h avec l’espoir que l’amour, lui, dure plus de trois ans. Dans cette histoire, je me suis accroché trop à mon orgueil, j’ai voulu faire le toréador, dompter la bête, pour qu’elle capitule et ainsi rester libre. Je pensais que mon cœur exalté allait suffire. Je ne voulais pas qu’elle m’arnaque, et bon… j’ai fait le con. Les désillusions, vous savez, ça bétonne un cœur, ou ça le dirige vers de mauvaises directions. J’ai pensé qu’à ma gueule, voilà tout, et je vais me noyer comme ce foutu Jack. Conne de Rose ! Bon… pas conne à celle qui est partie. J’en fais toujours trop. C’est inlassablement le crash. Elle était pourtant si éblouissante, j’aurais dû la voir.

Je ne faisais que l’attendre. Un peu comme ces soirs du réveillon de l’an, le décompte arrive, tu t’impatientes, et encore après tu te demandes quand la soirée commence. Mais j’aimais ça, je guettais, la vie finirait par commencer. J’en étais à épier mes notifications sur mon téléphone, espérant voir apparaître son nom, où elle me donnait de ses nouvelles, m’annonçant revenir encore une fois, car je lui manquais, qu’elle désirait que je lui fasse l’amour me laissant cette fois-ci l’honneur d’être sur elle, puisqu’elle était devenue moins autoritaire, qu’elle avait compris que ça ne servait à rien de tout contrôler, d’être aussi jalouse, que je n’étais pas un si mauvais bougre après tout, que je pouvais encore servir, et surtout offrir, car l’amour c’est avant tout ça, donner, sans rien attendre. Mais comme les notifications ne venaient pas d’elle, je ne faisais que l’attendre. Ça me saoulait, toutes des virgules pour rien, comme des bulles sans ivresse. Je l’attendais. Et comme ce n’est pas mon genre de rester là à ne rien faire, je l’attendrai en parlant à d’autres, je les aimerai aussi celles-là, moins qu’elle, mais il faut tout de même donner de soi, elle m’ancrera l’âme toujours, bien qu’absente, elle me manquera, les autres me feront battre un peu le cœur, contenteront ma queue. Elle peut bien me manquer, le monde est grand. Je l’attendrai mille vies, dans diverses galaxies.

Parfois, j’me dis que je devrais lui écrire un message, lui faire parvenir une lettre, lui offrir un voyage, me présenter à la présidentielle, gagner, qu’on devienne les rois du monde ainsi, faire dans la simplicité. Mais comme j’vois toujours les choses en grand, j’ai choisi l’absence comme dernière chance… mince, v’là que je chante Barbara. Donc je disais, l’absence pour je ne sais quoi au final, puisqu’elle est partie, qu’elle ne me répond plus. Je fais le malin, mais c’est elle le cerveau : c’est dur de faire le mort lorsque l’histoire l’est encore plus. De temps en temps, je pianote quelques mots, je suis prêt à lui envoyer mes bêtises, mes envies, mes excuses, mais aussi lui dire d’aller se faire foutre, car il ne faut pas pousser mamie dans les orties quand même. J’sais, je pourrais lui envoyer ce message, un ultime comme les autres étaient déjà les ultimes, puisque ça ne coûte rien. Mais l’amour c’est aussi se laisser tranquille, et qu’un procès coûte une blinde. C’est vrai, il faut respirer, laisser l’autre vivre pour qu’elle affronte ses brouillards ; l’amour c’est ça, c’est le souffle coupé qui respire encore.

Bien sûr, je lui ai écrit. Aidé par les deux bouteilles de vin, la folie, et cette sordide solitude. C’est seul qu’on se lance vers l’autre. De nos jours, et ce régulièrement, on reçoit après un message un « vu ». Ainsi on sait, on attend, puis… on attend encore. La réponse prend du temps à arriver, et en réalité, elle n’arrive jamais. Avant, on pouvait encore s’imaginer des scénarios ; si elle ne répond pas c’est parce qu’elle travaille beaucoup, sûrement en tant qu’agent secret, elle a dû perdre son téléphone dans une mission, elle a peut-être découvert Poudlard, elle est morte qui sait, je suis donc en deuil, le compagnon qu’on doit consoler, merde, je n’aime pas les enterrements, encore moins les adieux, ça fait des mois que l’on ne se parle plus, je ne suis sûrement plus son compagnon alors, putain, la pute, elle m’a remplacé, je balance mon portable à terre. Avant, elle répondait, on se voyait, ça nous laissait une chance. La passion c’est bien, mais ça lasse, et bien sûr, je suis celui qui en redemande encore ; l’amour qui dit adieu c’est quand l’autre se barre. Mais au moins, je lui ai écrit. Ça me laissera dire que j’ai tout tenté, même si d’autres mots viendront plus tard. Je lui écrirai encore sans doute, puisque l’espoir, ça encourage les amoureux au fond du gouffre. Putain d’espoir, cœur qui bat pour des souvenirs qui n’ont plus d’avenir. Je me sens vidé. C’est dur d’entretenir des chimères, ça occupe, certes, mais ça fait mal au bide. Je me sens moins amoureux. Les désillusions, ça rend froid. Ou ça te donne d’autres envies de vivre. Je souris encore.

Il y a des personnes qui sont comme des paysages, elles traversent le temps, sont toujours là. Un peu comme à Paris, il y a presque à chaque fois la tour Eiffel dans le décor. L’amour, c’est un paysage qui prend la forme d’un visage, c’est-à-dire une présence. Mais moi, j’suis loin de cette capitale, et celle dont j’ai envie aussi n’est pas là-bas. La fille extra est à quelques kilomètres de chez moi, et ça fait des semaines que je ne pense qu’à elle, que mes rêves ont ses sourires, que je me branle souvent depuis ses souvenirs, et que j’ai même acheté un pain en me disant qu’elle l’aurait apprécié, bien qu’elle m’aurait vilipendé de ne pas avoir songé à rapporter des viennoiseries pour les dévorer au lit. J’éjacule de l’avenir, ça me fait au moins rire, puisque le passé larme mes joues. Son visage est toujours en face de moi, et bordel, je l’aime tant. Mes doigts caressent les contours, mes désirs bandent et veulent pénétrer sa bouche… et puis mes rêves… mes rêves… ont le souci de ses yeux à elle, d’entreprendre le voyage, de bâtir, puisque dans ses yeux, il y a des édifices.

Disons que parfois, un rêve chaque soir, donc souvent, je la vois nue, et au réveil, j’ai la queue vive. Alors, dans cet état, entre les derniers espoirs et la réalité cruelle, je la sens, parcours encore une fois son corps, des caresses tout plein, j’embrasse tous les centimètres, je désire sa totalité. J’imagine, je ne rêve plus, je commande mes envies. Ma main branle ma queue qui n’a plus du tout sommeil, car mes lèvres se gourmandent de celles que j’espère, elles voyagent à son cou, elles gobent et lèchent ses merveilleux seins, et puis, je la vois prendre le dessus, être ce poids du bonheur sur moi, mes mains sur ses fesses, je jouis très vite… d’impatience puisqu’elle n’est pas là. Je suis nu dans ce lit où elle est absente, mais je ne pense qu’à sa peau, son odeur, à sa volupté ; j’ai craché, mais je bande toujours, je ne veux pas qu’elle parte, la journée est beaucoup trop longue pour attendre la nuit, je la désire encore, mais pourvu qu’elle soit de retour.

Et voilà qu’elle est là. Pas encore devant moi, mais elle n’est plus seulement un souvenir, puisque le passé et l’avenir font qu’elle redébarque dans le présent. Je me suis acheté une bouteille de vin, comme pour fêter ça, boire un peu, me saouler longuement, ressentir ce peu de bonheur que l’on raconte tant. Je ne sais ce que demain sera, et je m’en fous. J’attends tout de même des choses : de la vie, de la folie, de l’ivresse, de la présence. C’est trois fois rien, je crois, mais je demande peut-être beaucoup. L’exigence, c’est juste vouloir vivre, pour se souvenir une fois vieux. Elle est là, mais j’espère pour de vrai, je veux ses mots, sa bouche, son quotidien, même son ennui, qu’elle me partage ses doutes. Je veux son cul, ses demains, je me vois même devant le prêtre à dire oui devant un Dieu auquel je ne crois pas, moins me saouler la gueule le week-end aussi, être un adulte pas tout à fait chiant tout de même, car j’ai de l’enfance dans le cœur. L’amour, ce sont des projections qui foirent un peu.

L’envie de continuer, encore quelques mots. Il y a des battements de cœur qui veulent dire toujours. Alors, j’écris… sans savoir où je vais… c’est un peu comme dans la vie, on marche, on erre parfois même longtemps, ça semble l’infini, et puis on tombe, même plus, on se fracasse amoureux. Car l’existence doit bien nous mener quelque part. J’aurais pu très bien l’oublier. D’ailleurs, je suis un spécialiste de l’oubli, encore ce matin je me suis rendu compte que j’avais zappé l’achat de fruits au magasin. Mais passons, je survivrai. Elle, par contre… impossible de l’effacer, j’ai eu beau la raturer plusieurs fois, il y a ma mémoire qui me la remet dans le cœur, et par conséquent, je pense aussi à elle en sortant du magasin, et elle n’est pas dans le caddie. J’pense l’avoir dans la peau, un inexplicable tatouage, elle est d’ailleurs de l’inexplicable tout court, quand elle me sourit, j’ai le cœur merveilleusement en vrac, et… oui, ça manque de cul par ici. Ce sera pour plus tard. En tout cas, l’oublier serait un manque de cœur.