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Une famille bourgeoise sans histoire. Deux jumeaux identiques, François et Arnaud Dumaine, unis par un lien indéfectible… jusqu’au jour où un banal accident de la route vient tout faire basculer. Arnaud, au volant de la voiture de son frère, prend la fuite après avoir percuté un jeune homme. Ce qui aurait pu rester un fait divers devient rapidement un complot familial d’une rare noirceur. Pour se protéger, les frères montent un stratagème machiavélique visant à faire taire les témoins, quitte à manipuler, menacer… ou tuer. Une enquête serrée s’engage, et les policiers devront déjouer pièges, mensonges et jeux de dupes pour démêler la vérité derrière l’inséparable façade des frères Dumaine.
À PROPOS DE L'AUTRICE
Viviane Chemla découvre son goût pour l’écriture et la musique à la suite d’une rencontre marquante avec un ami chanteur et poète marseillais. Elle signe à ce jour un long métrage, plusieurs scénarios aux tonalités diverses, ainsi que des pièces de théâtre comiques. Par ses œuvres, elle incite celles et ceux qui n’osent pas encore se lancer à écouter leur cœur et à libérer leur créativité.
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Seitenzahl: 122
Veröffentlichungsjahr: 2025
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Viviane Chemla
Les frères Dumaine
La vérité, rien que la vérité
Roman
© Lys Bleu Éditions – Viviane Chemla
ISBN : 979-10-422-6939-5
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Passionnée d’aventures en tous genres, mais aussi influencée par les faits divers et les mœurs de la vie quotidienne, l’auteure a l’art et la manière de passer du rêve à la réalité.
Douée d’une imagination débordante et d’un engouement certain pour l’écriture, elle nous fait vivre intensément ses personnages, dosant savamment amour, jalousie, vanité, orgueil et humour, pour le plus grand plaisir de tous.
Elle s’adonne également aux chansons pour enfants, un univers où le bambin est roi, sans doute marquée par une enfance ébranlée affectivement.
Scénariste et autodidacte avant tout, elle a écrit de longs métrages cinématographiques, dont un mélodrame primé en 1999 sur la condition féminine dans le monde.
Elle se passionne aussi pour l’écriture d’une saga (série télévisée de trois épisodes).
Mais c’est en 1994 qu’elle est primée pour la première fois. Cette année-là sera décisive pour sa carrière. Elle écrit son premier long métrage dans l’air du temps d’une comédie musicale avec paroles et musique (membre de la SACEM). Elle décidera ensuite de se consacrer uniquement à l’écriture scénaristique.
Elle aime notamment se divertir, dit-elle.
J’ai pris beaucoup de plaisir à écrire des pièces de boulevard. J’aime le comique et le burlesque. Je ne désespère pas, un jour, de monter mes pièces, qui m’ont apporté beaucoup de joie. C’était un vrai bonheur !
Aujourd’hui, elle décide de réadapter ses écrits et publie son premier livre. Elle souhaite poursuivre dans cette voie, afin de faire partager aux lecteurs les belles et grandes aventures qu’elle décrit avec toute sa sensibilité féminine.
Nice – Place Masséna
Il est 19 h 30, une commerçante tire les grilles de sa boutique dont l’enseigne est « Jessica Boutique ». Surprise par un petit vent frisquet, elle remonte le col de son manteau beige.
Chaussée de bottines de hauts talons, elle bat le pavé pour rejoindre son véhicule. Au passage, elle est hélée par une bande de jeunes étudiants en voiture qui manifestent leur joie de vivre par des cris et des sifflements pour se rendre intéressants. Paniquée, elle court et s’engouffre dans son véhicule en condamnant hermétiquement les portes.
Se sentant enfin en sécurité, elle prend une grande bouffée d’air et remet de l’ordre à ses cheveux blonds devant la glace intérieure de son véhicule. Sans plus attendre, elle démarre et poursuit sa route sur l’avenue des Phocéens au volant de sa Twingo.
Âgée d’une trentaine d’années, Jessica est décrite comme une femme belle et séduisante.
Profitant d’un arrêt au feu rouge, elle saisit son portable et compose un numéro. Un jeune cyclomotoriste stoppe à sa droite.
— Maman ? J’arrive dans un quart d’heure environ… c’est ça, à tout de suite !
Elle abandonne le téléphone sur le siège et allume le poste radio quand… Une BMW de couleur sombre surgit de l’ombre à vive allure. Visiblement surpris par un obstacle lui barrant sa route, le conducteur freine tardivement, les pneus crissent sur l’asphalte encore humide. Le véhicule dérape, dévie de sa trajectoire, évitant de justesse la Twingo de Jessica, mais percute le pauvre cyclomotoriste de plein fouet. Par la violence du choc, le malheureux est projeté à une trentaine de mètres.
Conscient de la gravité de son acte, le conducteur fou de la BMW prend la fuite. Dans la lancée, il entre en collision avec une Opel venant en sens inverse sous l’œil hagard des témoins qui, bouche bée, assistent impuissants à la scène.
L’Opel, le capot enfoncé, s’immobilise sur la chaussée laissant échapper unefumée noirâtre de son moteur tandis que le conducteur de la BMW fait marche arrière pour se dégager et poursuit sa route sans être inquiété.
Jessica est horrifiée de le voir fuir ses responsabilités…
— Oh ! Le fumier ! dit-elle.
Elle a eu le temps de mémoriser le numéro de sa plaque minéralogique sur un bout de papier qui traînait sur son tableau de bord. Elle se gare sur le bas-côté de la route pour porter secours au jeune cyclomotoriste blessé.
De nombreux curieux encerclent maintenant la victime. Jessica crie aux passants :
— Un homme est allé téléphoner au bar d’en face ! répond un badaud.
Instinctivement, elle lui pratique les premiers secours et tente de le rassurer. Sous son casque coule une perle de sang. Elle extrait de sa poche un mouchoir blanc et essuie délicatement son front. En quelques minutes, pompiers et policiers sont dépêchés sur le lieu du drame.
— Les secours arrivent, ça y est, ne vous inquiétez pas, dit-elle.
L’accident crée un énorme embouteillage. Les klaxons fusent de tous côtés.
Des policiers font circuler les automobilistes, d’autres évacuent les curieux tandis que les pompiers vont au-devant du blessé pour lui porter secours.
Deux hommes en civil descendent d’un véhicule de police. L’un est âgé d’une cinquantaine d’années, c’est le commissaire Félix. De taille moyenne, les cheveux grisonnants, il est corpulent. Tandis que le second est l’inspecteur Martini, la trentaine, les cheveux bruns, il est grand, mince. Sans perdre de temps, les deux fonctionnaires de police s’adressent aux quelques passants restés autour du blessé pour recueillir leurs témoignages.
— Bonsoir, messieurs, mesdames. Je me présente, commissaire Félix de la police judiciaire. Voici l’inspecteur Martini. Y aurait-il des témoins au moment de l’accident ?
— Oui, moi, commissaire ! J’étais dans ma voiture à cet endroit-ci quand l’accident s’est produit. Mon nom est Jessica Volpise. Le conducteur a pris la fuite. J’ai relevé le numéro d’immatriculation du véhicule, une BMW de couleur foncée.
Elle lui tend un petit bout de papier sur lequel était noté le numéro.
Le conducteur de l’Opel accidentée est sorti indemne de l’accident. C’est un homme âgé d’une cinquantaine d’années. Il est visiblement choqué et énervé de constater l’état de son véhicule. Il va au-devant du commissaire et s’adresse à lui en bégayant.
— Vous vous ren… dez dez com…ompte cet abruti ! Y n’a mê…même pas dé… dénié s’a…s’arrêter… Ma voi…ture neuve est tout tout juste bonne pour l’é…pave maintenant !
Le commissaire ne répond pas à ses allégations et rétorque…
— Vous n’êtes pas blessé, monsieur, à ce que je vois. Présentez-moi vos papiers, s’il vous plaît !
Et, regardant Jessica :
— Et vous aussi, mademoiselle. Vous serez convoquée au commissariat. Nous enregistrerons vos dépositions.
S’adressant à nouveau au propriétaire de l’Opel après avoir jeté un coup d’œil sur son identité…
— Monsieur Tiriez, passez quand même voir le médecin des pompiers pour être examiné. Vous pourriez éventuellement avoir besoin d’une aide psychologique !
Après avoir prodigué les premiers soins au jeune blessé, les pompiers le transportent sur une civière jusqu’au fourgon.
Les curieux finissent par se disperser. La circulation redevient normale. Une dépanneuse dépêchée pour la circonstance tracte l’Opel immobilisée. Deux policiers restent sur place pour établir les circonstances de l’accident en prenant des marques et repères au sol.
La BMW en fuite circule sur une nationale peu fréquentée quand, tout à coup, elle a des soubresauts sur une dizaine de mètres puis s’arrête nette, laissant échapper de la fumée du moteur. Ne parvenant pas à redémarrer, l’homme abandonne le véhicule sur le bas-côté de la route.
Âgé d’une quarantaine d’années, il est grand, brun, svelte et charmant. C’est un dénommé Arnaud Dumaine.
Il poursuit sa route à pied durant une demi-heure en faisant du stop, mais sans succès. Il sort son portable de sa poche et compose un numéro de téléphone.
— Allô, François ? … C’est Arnaud. Je viens d’avoir un accident en ville avec ta voiture. Je suis navré. J’ai dû l’abandonner sur la route, elle est tombée en panne. Je n’ai pas le temps de m’en occuper pour l’instant, je dois me rendre à l’aéroport de toute urgence… Au fait, je te conseille de déclarer ton véhicule volé, je t’expliquerai. Je te laisse !
Son interlocuteur c’est François Dumaine, son frère jumeau. Il est confortablement installé dans un bureau d’études.
— Mais qu’est-ce qui s’est passé, Arnaud, dis-moi, c’est grave ? … Allô ? … Allô !
Dans l’impossibilité de fournir plus d’explication à son frère, Arnaud éteint son portable. Il continue de marcher en tentant à nouveau de faire du stop.
Tandis que François, l’air grave, regarde avide son téléphone et raccroche.
— Merde, qu’est-ce qu’il a pu lui arriver ! dit François, pensif.
Il compose un numéro de téléphone. Une correspondante répond.
— Allô, Jacqueline, c’est François à l’appareil.
— Oui, François…
— Ton mari doit se rendre à l’aéroport ?
— Oui, les enfants arrivent du ski aujourd’hui, pourquoi ?
François se lève soucieux et enclenche le répondeur. Il prend son manteau accroché à un bec de perroquet, l’enfile nerveusement et sort. Au moment où il glisse la clef dans la serrure pour quitter son domicile, la sonnerie du téléphone retentit. Le répondeur se déclenche. On entend d’abord l’enregistrement de sa voix…
François revient sur ses pas pour écouter la missive du correspondant…
— Monsieur François Dumaine, commissaire Félix de la police judiciaire. Je vous prierai de bien vouloir me rappeler de toute urgence au commissariat du 5e arrondissement pour une affaire vous concernant. Merci.
— On n’est pas dans la merde, bordel ! dit-il, le visage sombre.
Il referme à nouveau son appartement.
Pendant ce temps-là, son frère jumeau, Arnaud rencontre sur sa route un automobiliste qui le prend en stop. Le conducteur redémarre sur les chapeaux de roues en se fondant dans la nuit.
Il est 7 heures 30 du matin. En ce mois d’hiver, le jour peine à se lever.
Jessica est réveillée par une musique douce qui émane de son radio-réveil. Elle ouvre un œil, regarde l’heure furtivement puis se replonge quelques instants dans un demi-sommeil. Elle finit par s’extirper péniblement de son lit douillet et se dirige au radar dans la salle de bains.
Le jet de la douche inonde le visage de la jeune femme pensive qui reste plus longtemps que d’habitude. Jessica se remémore les évènements survenus la veille au soir. Elle revoit le jeune homme accidenté, la tête ensanglantée. Plongée dans ses pensées, des flashs se succèdent sans cesse dans sa tête… Elle se tourmente quand, tout à coup, un grincement puis un claquement de porte la fait sursauter. Prise de panique, elle s’accroche au rideau de sa douche en inclinant sa tête dehors pour observer autour d’elle.
Elle voit passer un gros chat noir aux yeux brillants qui a fait intrusion chez elle. Visiblement surpris lui aussi, il pousse un miaulement puissant en hérissant tous les poils de son corps.
— Qu’est-ce que tu fais là, toi ! Retourne dans ta famille, sale bête ! lui crie-t-elle, apeurée.
Elle fait un signe de croix comme pour se protéger d’un mauvais sort. Le chat noir finit par se sauver. Elle sort de la douche et enfile un peignoir.
9 heures 30 du matin. Jessica ouvre sa boutique.
Ses gestes répétés quotidiennement sont précis. Elle se dirige au fond du magasin et allume toutes les lampes de la boutique puis retourne à la caisse. Elle allume le poste radio.
À l’extérieur, une dame regarde quelques secondes la vitrine puis entre d’un pas décidé.
— Bonjour, Jessica !
La cliente est une habituée.
— Bonjour, madame Vermert.
La cliente, les yeux rivés sur la vitrine, désigne de la main un tailleur qu’elle avait préalablement repéré.
Jessica prend les vêtements correspondants au choix de sa cliente et la rejoint devant la cabine d’essayage.
— Tenez, madame Vermert… Est-ce que je peux donner un coup d’œil à votre journal ?
— Gardez-le, Jessica, je l’ai lu !
Pendant que sa cliente fait les essayages, elle retourne à la caisse, déplie le journal et commence à le feuilleter. Ses yeux se portent sur un encart publicitaire assez grand pour attirer son attention…
Le Club de loisirs l’Acropole vous convie à passer une superbe soirée de la Saint Valentin. Ambiance assurée. Tenue correcte exigée.
— Tiens, tiens, c’est peut-être intéressant ? … Ça me donne une idée…
Le commissaire Félix et son acolyte l’inspecteur Martini se rendent à l’étude de François Dumaine.
Le lieu est spacieux et chic. Il est décoré de toiles de Maîtres, de style « figuratif » et le mobilier contemporain Design est raffiné.
Les deux policiers se dirigent dans le hall d’entrée où se tient la secrétaire. La quarantaine, brune, cheveux au carré, elle est mince et très élégante.
Le commissaire lui présente sa carte de police.
— Mademoiselle, bonjour. Police judiciaire. Nous voudrions avoir un entretien avec monsieur Dumaine pour une affaire le concernant.
— Oui, un instant, je vous prie.
De son interphone, elle fait une annonce à son patron.
Une voix off émane de l’interphone.
Chaussée d’escarpins et moulée dans un tailleur cintré de couleur rouge, elle accompagne les deux policiers d’un pas élégant puis s’efface discrètement.
François Dumaine est installé confortablement à son bureau en train d’écrire. À la vue des deux fonctionnaires de police, il se lève pour les recevoir.
— Messieurs…
François Dumaine se contente d’incliner la tête en gardant un certain recul.