Les Histoires Sans Fin - Salomé Asad - E-Book

Les Histoires Sans Fin E-Book

Salomé Asad

0,0

Beschreibung

Lorsqu'une bibliothèque ambulante arrive en ville un soir d'octobre, Eiael et Lyvia ne perdent pas une seconde pour s'y rendre. Des histoires sans fin, des étagères poussiéreuses dans un manoir abandonné et des disparitions mystérieuses, ce n'est que trop tard qu'elles se rendent compte que... Eiael sombre-t-elle dans la folie ou est-ce qu'une malédiction frappe les livres de cette bibliothèque ? Plongez au coeur de cette nouvelle qui ouvre le bal des Lectures d'Octobre et aventurez vous à déceler le fin mot de l'histoire...si tant est qu'il y en ait un.

Sie lesen das E-Book in den Legimi-Apps auf:

Android
iOS
von Legimi
zertifizierten E-Readern
Kindle™-E-Readern
(für ausgewählte Pakete)

Seitenzahl: 61

Veröffentlichungsjahr: 2023

Das E-Book (TTS) können Sie hören im Abo „Legimi Premium” in Legimi-Apps auf:

Android
iOS
Bewertungen
0,0
0
0
0
0
0
Mehr Informationen
Mehr Informationen
Legimi prüft nicht, ob Rezensionen von Nutzern stammen, die den betreffenden Titel tatsächlich gekauft oder gelesen/gehört haben. Wir entfernen aber gefälschte Rezensionen.


Ähnliche


À tous ceux qui ont eu le courage de changer

le cours de leur histoire,

et à ceux qui n’ont pas eu la force de

continuer la leur…

SOMMAIRE

Chapitre 1

Chapitre 2

Chapitre 3

Chapitre 4

Chapitre 5

Chapitre 6

Chapitre 7

Chapitre 1

Dix heures.

Cela faisait donc quatre heures qu’Eiael aurait dû être levée et deux heures qu’elle aurait dû occuper sa chaise en cours d’histoire. Bien que cela reste son cours favori, elle préférait de loin les histoires racontées dans ses nombreux bouquins à celles de la vieille femme aigrie qui lui servait de professeur.

C’était d’ailleurs à cause de l’un de ces bouquins qu’elle n’avait pas réussi à se réveiller. Elle voulait absolument terminer — pour la sixième fois — son livre préféré de tous les temps (c’est ainsi qu’elle le décrivait) : « Prophéties ».

Elle se leva sans se soucier des représailles de ses parents quant à son retard, étant donné qu’ils étaient partis travailler il y avait de cela au moins cinq heures.

Les représailles de Lyvia en revanche, elle s’y était préparée dès qu’elle avait posé les yeux sur son réveil.

Sa meilleure amie, en effet, contrairement à elle, détestait les cours d’histoire. Non pas que ses compétences en la matière lui faisaient défaut, non, au contraire. Lyvia était tellement douée qu’elle se permettait parfois de reprendre leur professeur, chose qui lui valut beaucoup de mépris de la part de cette dernière ainsi que de certains de ses orgueilleux camarades tout au long de l’année. C’était pour cette raison que ce cours lui paraissait d’un ennui mortel et c’était également pour cette raison qu’elle exigeait d’Eiael de lui tenir compagnie, devoir auquel elle avait manqué aujourd’hui.

Cette dernière jeta un oeil à son emploi du temps posé sur son large bureau d’un bois noble, un marron foncé et verni, qui était en accord avec le reste du mobilier de sa chambre semblant tout droit sortie d’une boutique d’antiquaire de luxe, donnant au tout un rendu très majestueux.

— Horaires doubles.

Elle pinça ses lèvres. Cela faisait deux fois plus de choses à se faire pardonner, autrement dit, deux fois plus de cookies fourrés au chocolat, provenant du fast-food dans lequel elle travaillait les soirs et week-end, à ramener à Lyvia.

Tout en sachant qu’elle ne serait jamais présente pour sa troisième heure, mais sans pour autant perdre plus de temps, Eiael se prépara en hâte afin d’arriver auprès de sa meilleure amie juste à temps pour l’heure du repas.

Étant du genre à romantiser tout ce qui l’entourait de par sa passion, la jeune fille adorait prendre le temps de marcher dans les rues de sa petite ville aux allures médiévales, mais au vu de son retard, elle préféra emprunter le petit train local qui lui rappelait ceux du Far West et qui faisait le tour de la ville de nuit comme de jour.

La compagnie ferroviaire Dragermaan & Fils, dont seuls les membres de la famille Dragermaan étaient les employés, détenait l’usage de ce train depuis bien trop de générations pour que qui que ce soit s’en souvienne. La municipalité avait à plusieurs reprises proposé un gros cachet à la famille afin de racheter, moderniser et développer la compagnie, mais celle-ci avait à chaque fois refusé sans hésiter, au grand damne de Lyvia Dragermaan qui aurait préféré baigner dans une piscine creusée financée par la municipalité plutôt que dans les croquis de train et les morceaux de rails qu’elle côtoyait déjà depuis son plus jeune âge. Ses parents (ainsi que ses oncles, ses tantes, ses cousins, son petit frère âgé de quatre ans à peine et même sa voisine de temps à autre) n’avaient de cesse de lui répéter que c’est ce train qui avait permis à leur famille de s’élever à une époque où leur condition était plus que critique, il y a de cela plus d’un siècle. Déjà pris d’un fort succès à peine un mois après sa mise en activité et cela dû au fait qu’il était le seul moyen de locomotion donnant l’accès à chaque recoin de la ville et à ses alentours pratiquement désertiques, et ce encore aujourd’hui aux dépens des lignes de transports en commun modernes, il n’avait depuis pas terni de réputation.

Eiael se hissa alors à bord du petit wagon chargé d’histoire pour arriver une vingtaine de minutes plus tard devant les grilles de leur école.

Elle vit de loin la mâchoire crispée de son amie Lyvia qui l’attendait les bras croisés. Avec le regard qu’elle avait, elle aurait pu dissuader n’importe qui de s’approcher d’elle à moins de trois mètres, mais pas Eiael.

Sa peau mate et métissée ainsi que ses longs cheveux noirs tressés lui donnaient un charme certain et une apparence très agréable à regarder, mais son regard s’imposait souvent en maître pour ce qui était de donner une impression aux autres. En effet, celui-ci avait valu à Lyvia énormément (beaucoup trop) de préjugés sur sa personne. Ce n’était tout de même pas sa faute si elle avait deux fusils à pompe à la place des yeux. Non, là, en l’occurrence, c’était la faute d’Eiael.

— Deux heures ! Cette fois, tu as dépassé les bornes Eiael, annonça Lyvia sur un ton des plus autoritaires.

Les gens autour d’elles leur lançaient des regards étranges, pleins d’interrogations. Eiael fit profil bas et plongea sa main dans son sac à la recherche de son alibi.

— Je suis désolée, mais tu te doutes bien que j’ai une excuse valable (pour les deux amies, un livre était une excuse valable) c’est à cause de…

Lyvia la devança et attrapa le livre « Prophéties » à peine Eiael en avait-elle tiré le coin hors de son sac.

— À cause de ce livre oui, je sais. J’ai su dès que tu m’as dit que tu en avais repris la lecture que ça allait encore nous causer des problèmes. Et puis pour ta gouverne, Eiael, ça, c’était une excuse valable les deux premières fois où tu l’as lu. La troisième peut être, mais au bout de la sixième fois, ce n’est pas une excuse, c’est une tare ! Qu’est-ce qu’il a de si spécial, dis moi ?

— Si tu l’avais lu lorsque je te l’ai conseillé il y a plus d’un an, peut être que tu… (En voyant le regard assassin de son amie, Eiael comprit qu’il était encore trop tôt pour inverser les rôles de l’accusé et du bourreau, puis se résigna.) Eh bien, je ne sais pas, lorsque tu lis entre les lignes, tu vois que cette oeuvre n’est pas juste un livre de Fantasy destiné à être adapté au grand écran puis à être oublié au bout d’une vingtaine d’années. Il est plein de morales et d’émotions. On voit que les auteures ont fait cela avec le coeur et la passion.

» Et au-delà de l’histoire qui est par ailleurs très bien ficelée, on ne peut que déborder d’imagination en ce qui concerne celle des deux soeurs qui ont écrit cet ouvrage. Personne ne sait pourquoi ce livre ne trouve pas de suite et pourquoi il n’en trouvera jamais. Encore une fois, ça laisse place à l’imagination. Je rêve de savoir ce que seraient devenus les personnages. C’est un peu