Les sentiments d’Aléa - Davyla Obiang - E-Book

Les sentiments d’Aléa E-Book

Davyla Obiang

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Beschreibung

"Les sentiments d’Aléa" est une ode à la sagesse et à la résilience. Dans un village ancré dans l’amour, le courage et la confiance, une femme éclaire les siens par son enseignement. Lorsque des exilés brisés y trouvent refuge, la communauté puise dans sa bienveillance pour leur offrir un nouveau départ. Peu à peu, le village devient un symbole d’harmonie, où chaque émotion tisse une vie plus belle. Sous le grand chêne, Aléa livre son ultime message : « Les sentiments sont les fils de notre existence, tissons-les avec amour. »

À PROPOS DE L'AUTRICE 

Présidente de l’ONG Les Cœurs Unis au Gabon, Davyla Obiang est animée par un profond engagement pour la justice et la solidarité. Elle met son énergie au service du développement humain et explore à travers ses récits les émotions et les liens qui unissent les êtres. Convaincue du pouvoir des mots, elle écrit "Les sentiments d’Aléa" afin de célébrer la force des relations humaines et l’impact de la bienveillance.

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Seitenzahl: 92

Veröffentlichungsjahr: 2025

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Davyla Obiang

Les sentiments d’Aléa

Roman

© Lys Bleu Éditions – Davyla Obiang

ISBN : 979-10-422-6595-3

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

La vie : le fil d’or à tisser ensemble

Il était une fois un fil d’or, fin et lumineux, qui naquit entre les mains d’un enfant. Ce fil représentait tout ce que l’enfant avait : ses rêves, ses peurs, ses espoirs et les mille possibilités de son existence. Mais ce fil n’était encore qu’un début, une promesse, et personne ne savait quel tissu il deviendrait.

Au départ, l’enfant ne savait pas quoi en faire. Il l’observait avec curiosité, parfois avec crainte, se demandant s’il réussirait à tisser quelque chose de beau. Il tenta d’abord des gestes maladroits, entremêlant le fil sans méthode. Parfois, le fil se brisait. D’autres fois, des nœuds imprévus apparaissaient. L’enfant pleurait, pensant qu’il avait tout gâché. Mais quelqu’un – un parent, un ami, ou peut-être simplement une voix intérieure – lui rappela que même les nœuds faisaient partie de l’histoire.

En grandissant, il comprit que ce fil n’était pas le seul. Autour de lui, d’autres personnes tenaient elles aussi leurs propres fils d’or, de différentes textures, de différentes couleurs. Certains tissaient déjà des œuvres magnifiques, d’autres, comme lui, étaient encore hésitants. Le fil d’or, pensa-t-il, n’avait pas été donné pour être utilisé seul. Alors, il commença à tisser avec les autres.

Avec un ami, il créa un motif de rires et de secrets partagés. Avec un enseignant, il ajouta des lignes de savoir et de curiosité. Puis vinrent des amours, des amitiés nouvelles, et chaque rencontre tissait une nouvelle trame. Certains fils restaient longtemps mêlés au sien, d’autres s’éloignaient, mais chacun laissait une trace. Même les ruptures, aussi douloureuses soient-elles, ajoutaient des ombres qui faisaient ressortir l’éclat du fil.

Un jour, il se retrouva face à une grande déchirure. Une perte, un échec, une période sombre. Il crut que tout était fini, que son fil ne pourrait jamais retrouver sa beauté. Mais en observant la tapisserie déjà tissée, il comprit que ces cassures faisaient partie du voyage. Il rassembla son courage, reprit le fil, et recommença à tisser, avec plus de force et de détermination.

Ce n’était pas toujours facile. Parfois, le fil semblait s’amincir, prêt à se briser, mais à chaque fois, une main tendue – celle d’un ami, d’un étranger ou même un simple geste de gentillesse – l’aidait à continuer. Il comprit alors que la vie n’était pas seulement une œuvre individuelle, mais un gigantesque tissu collectif. Chaque personne, avec son fil unique, contribuait à une tapisserie plus grande, plus vaste, que personne ne pouvait voir dans son ensemble.

Avec le temps, il apprit à aimer les imperfections de son ouvrage. Les nœuds racontaient ses erreurs et ses leçons. Les fils brisés témoignaient des pertes, mais aussi des recommencements. Et les fils d’or des autres, mêlés au sien, formaient des motifs qu’il n’aurait jamais pu imaginer seul.

À la fin, lorsqu’il posa le fil pour la dernière fois, il regarda l’œuvre de sa vie. Ce n’était pas parfait, mais c’était authentique, vibrant, et rempli des traces de toutes les âmes qu’il avait croisées. Il réalisa que le vrai sens de ce fil d’or n’était pas seulement de créer pour lui-même, mais d’avoir contribué, à sa manière, à la grande tapisserie de l’humanité.

Et, quelque part, un nouvel enfant prit à son tour un fil d’or entre ses mains, prêt à tisser sa propre histoire.

L’amour : la flamme à entretenir

Dans un petit village niché au creux d’une vallée, une vieille légende était racontée aux enfants au coin du feu. Elle parlait d’un mystérieux voyageur, vêtu d’un manteau sombre, qui parcourait le monde avec une lanterne entre ses mains. Mais cette lanterne n’abritait pas une lumière ordinaire : en son cœur brillait une flamme unique, pure et scintillante, que nul vent, nul orage ne pouvait éteindre.

Les anciens disaient que cette flamme était l’Amour. Le voyageur, quant à lui, n’était qu’un gardien temporaire. Car cette flamme ne pouvait rester chez une seule personne. Elle devait être transmise, partagée, mais surtout protégée. C’était là son secret : l’Amour n’était pas un don simple et gratuit, mais une responsabilité, un engagement.

Un jour, une jeune fille du village, nommée Aléa, entendit cette histoire pour la première fois. Elle était fascinée. « Pourquoi le voyageur ne garde-t-il pas la flamme pour lui seul ? » demanda-t-elle à sa grand-mère.

Celle-ci lui répondit avec un sourire tendre : « Parce que l’Amour, ma petite, n’a de sens que lorsqu’il illumine d’autres vies. »

Ces paroles restèrent dans le cœur d’Aléa. En grandissant, elle sentit elle-même naître une petite étincelle dans son âme – une envie d’aimer, de se lier aux autres, de construire quelque chose de beau. Mais ce n’était pas toujours facile. Parfois, elle voulait protéger cette lumière en la gardant pour elle-même, de peur qu’on la lui vole ou qu’elle ne faiblisse. À d’autres moments, elle se sentait incapable de la raviver, lorsqu’elle vacillait sous les vents glacés de la solitude ou de la déception.

Un soir, alors qu’elle errait seule dans les bois, ses pensées emplies de doutes, elle aperçut une étrange silhouette au loin. Le voyageur. Il était assis sur une souche, sa lanterne posée à côté de lui. La flamme brillait doucement, dansant dans l’obscurité comme une promesse.

« Tu sembles perdue », dit-il en levant les yeux vers elle.

Aléa hésita, mais finit par s’asseoir à ses côtés.

« Je ne comprends pas l’Amour, murmura-t-elle. On dit qu’il illumine tout, mais parfois, il me semble si fragile. Comment le protéger sans le perdre ? Comment l’entretenir sans s’y brûler ? »

Le voyageur la regarda longuement, puis tendit la lanterne vers elle. « Regarde bien cette flamme, dit-il. Elle n’est ni fragile ni indestructible. Elle vit. Elle respire. Elle a besoin d’attention. »

Aléa observa la lumière vacillante, fascinée. « Mais comment savoir quoi faire pour qu’elle continue de brûler ? »

Le voyageur esquissa un sourire. « Tu apprends. Tu tâtonnes. Parfois, tu commets des erreurs. Peut-être souffleras-tu trop fort, et la flamme faiblira. Peut-être oublieras-tu de la nourrir, et elle semblera s’éteindre. Mais tant que tu garderas le désir de la raviver, elle ne disparaîtra jamais complètement. »

Il marqua une pause, puis ajouta doucement : « L’Amour n’est pas une perfection. Il est une création constante. Il ne s’impose pas, il se construit. Et surtout, il ne se vit pas seul. »

À ces mots, Aléa réalisa quelque chose d’important : sa flamme, si petite soit-elle, n’était pas isolée. En elle se reflétaient les lumières des autres – celles de sa famille, de ses amis, et même d’étrangers qui, par un geste ou un mot, avaient un jour contribué à nourrir sa lumière. Elle comprit aussi que sa flamme, en retour, pouvait réchauffer et éclairer ceux qui en avaient besoin.

Le voyageur se leva, prêt à reprendre sa route. « N’oublie jamais, dit-il avant de partir, l’Amour est une flamme à entretenir. Pas pour qu’elle brille pour toi seul, mais pour qu’elle illumine tout autour de toi. »

Cette nuit-là, Aléa rentra chez elle avec une nouvelle détermination. Elle se promit de protéger sa flamme, non par crainte qu’elle ne disparaisse, mais par amour de la lumière qu’elle pouvait offrir. Et à chaque étape de sa vie – dans les joies comme dans les tempêtes –, elle se souvenait des mots du voyageur.

L’Amour, comprit-elle, n’était pas un trésor qu’on gardait caché. C’était une lumière qu’on partageait, une chaleur qu’on entretenait, un feu qu’on ravivait, encore et encore.

Le courage : faire face aux tempêtes

Des années avaient passé depuis qu’Aléa avait rencontré le voyageur et sa flamme. Elle était devenue une jeune femme forte, connue dans son village pour son sourire lumineux et sa capacité à rallumer les flammes vacillantes des autres. Mais si l’Amour lui avait appris à entretenir la lumière, la vie, elle, avait bien d’autres leçons à offrir.

Un matin, alors que le soleil peinait à percer un ciel gris, des messagers arrivèrent dans le village. Une terrible nouvelle courait : une tempête d’une ampleur inédite se dirigeait droit sur eux, menaçant de tout ravager. Ce n’était pas une simple pluie ni un orage ordinaire. C’était une de ces tempêtes que l’on craignait dans les légendes, celles qui venaient briser non seulement les toits, mais aussi les âmes.

Le village sombra rapidement dans la panique. Certains commencèrent à barricader leurs maisons, d’autres décidèrent de fuir vers les collines. Aléa, elle, regardait le ciel s’assombrir depuis la place du village. Cette fois, elle ne craignait pas seulement de perdre sa flamme, mais de voir son monde balayé.

« Que dois-je faire ? » murmura-t-elle à elle-même.

C’est alors qu’elle se souvint des paroles du voyageur. L’Amour éclaire, mais le Courage te fait avancer quand la lumière vacille.

Le lendemain matin, alors que le vent commençait déjà à hurler, Aléa prit une décision. Elle se leva, rassembla les villageois sur la place centrale et leur dit :

« Nous ne pouvons pas fuir cette tempête. Mais ensemble, nous pouvons y faire face. Si nous travaillons main dans la main, si nous refusons de céder à la peur, alors nous reconstruirons, quoi qu’il arrive. »

Ses mots, simples mais pleins de conviction, réveillèrent quelque chose chez les autres. Petit à petit, ils se mirent à agir. Ils renforcèrent les maisons, sécurisèrent les récoltes, et creusèrent des tranchées pour canaliser les eaux. Les plus âgés enseignèrent leurs savoirs, les plus jeunes portèrent des pierres et des poutres. Chacun avait un rôle à jouer.

Quand la tempête frappa enfin, elle était aussi terrible qu’on l’avait annoncé. Le vent arrachait les toits, la pluie battait le sol avec une fureur inouïe, et les éclairs illuminaient la nuit comme si le ciel se déchirait. Dans les abris qu’ils avaient construits, les villageois s’entassaient, le cœur serré. Aléa était avec eux, sa flamme intérieure vacillant face à l’immensité du danger.

À plusieurs reprises, elle sentit le désespoir l’envahir. Elle se demandait si tout cela n’était pas vain, si leur courage suffirait à résister à une force aussi implacable. Mais chaque fois qu’elle baissait les yeux, elle voyait les regards des enfants, des vieillards, de ceux qui croyaient en elle. Et à chaque fois, elle trouvait la force de se relever.