Erhalten Sie Zugang zu diesem und mehr als 300000 Büchern ab EUR 5,99 monatlich.
Le troisième tome de "Magnus" s’ouvre sur la figure souveraine du Régent, dont la présence silencieuse s’impose au sein d’un monde aux lignes monumentales, hanté par les vestiges d’un Empire en perpétuelle expansion. À chaque pas, des doubles émergent – Magnus, Maximus, le Chevalier, le Narrateur –, dessinant les contours d’une conscience éclatée, écartelée entre mémoire, désir et autorité. L’irruption d’Archaïcus, émissaire d’un passé enfoui, vient bouleverser cet équilibre instable. L’Empire s’étire, indifférent à ses frontières : est-ce un espace, un corps, un langage ? Au fil de cette traversée quasi rituelle, beauté, violence et pouvoir s’entrelacent. La Ville semble conquise. À moins qu’elle ne l’ait toujours été.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Spécialiste de la nouvelle, avec près de 1 200 textes à son actif, et initiateur de la littérature abstraite,
Stéphane Pucheu déploie une prose où se rejoignent l’art et la pensée. "Magnus", figure centrale de son univers depuis 2020, incarne à la fois un double, un moi intime, un personnage de fiction, et d’autres formes d’incarnation qui, désormais, le dépassent.
Sie lesen das E-Book in den Legimi-Apps auf:
Seitenzahl: 51
Veröffentlichungsjahr: 2025
Das E-Book (TTS) können Sie hören im Abo „Legimi Premium” in Legimi-Apps auf:
Stéphane Pucheu
Magnus
Tome III
Nouvelles
© Lys Bleu Éditions – Stéphane Pucheu
ISBN : 979-10-422-7073-5
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Chez le Chasseur Abstrait éditeur :
– Le Dernier Homme suivi de Étrange Éros, 2009 ;
– Une fresque particulière, 2010 ;
– Pour une véritable littérature, 2010 ;
– Homo sapiens sapiens ou Un monde en ruine, 2011 ;
– Le Narrateur, 2015 ;
– Le Rouge et le Blanc, 2017 ;
– Polyséminal, 2020.
Aux éditions Non31 :
– Magnus ou le Cavalier– Tome I, 2022 ;
– Magnus– Tome II, 2023.
Magnus ou l’abstraction chantante
Magnus III, troisième opus d’une œuvre en constante expansion, est pour ainsi dire un livre-univers qui s’impose au lecteur comme un vertige.
Le lecteur naïf ou le lecteur féru de narratologie, l’esthète ou le gourmand d’expérience littéraire, tous y trouveront leur bonheur.
La densité du propos, sa musicalité, l’excellence aphoristique en contrepoint de vastes paragraphes, voilà ce qui frappe en première lecture : dynamisme du phrasé et suspension pensive de l’aphorisme.
Dans les deux cas, des phrases ciselées riches d’un lexique alliant sans cesse, et sans aucune fausse note, la concrétude la plus nette, parfois très crue, à l’abstraction de notions qui semblent toutes jaillir dans le champ spatio-temporel de la narration en action comme bondiraient des fauves attendant d’être dévorés-dégustés par le narrateur qui en régale aussitôt ses lecteurs.
Un champ de forces se dessine qui a nom Magnus. Ce champ est celui d’une conscience en éveil qui, s’éveillant à la parole, fait de la parole écrite une action.
Les suites de mots, que sont les phrases qui s’enchaînent, font événement au moment même où elles révèlent ces mêmes événements : l’événement en continu qu’est cette prose ductile est inséparable de la réalité qu’elle ne dépeint ni ne décrit, mais dit : ici, pas de mimèsis, mais une diégèse en action qui se complique d’une mimèsis de la conscience narrative : le Narrateur (et ses doubles) nous montre sa pensée à l’œuvre, et sa description de cette œuvre de pensée constitue-construit le flux narratif proprement dit.
Y songeant m’est venu, pour rendre compte de ce phénomène narratif tout à fait inhabituel, une image, une métaphore filée qui me semble appropriée :
Magnus, tout cavalier/chevalier qu’il est, me fait songer à un joueur de cartes démultiplié, sorte d’avatar et d’hybride d’une déesse Kali-kaléidoscope dotée des cent yeux d’Argus.
En partie pris à partie par la partie qui se joue sous ses yeux en lui-même, il la surplombe, tout en étant étroitement solidaire des tous ses tours et détours, étant de tous les coups, de tous les soubresauts de la narration qui se produit en lui, se diffracte, tournoie, clignote, passant allègrement d’une narration au « il » à une autre au « je » dans un même élan phrastique.
Entouré qu’il est de divers joueurs qui sont à la fois son miroir et son reflet, Magnus parvient à lire le dessous de toutes les cartes, tout en insistant constamment, infiniment pourrait-on dire, sur le fait que situé au centre du jeu en tant que conscience narrative il ne peut que rayonner en se dispersant à l’infini, et ainsi être joué par les différents joueurs au sein d’un jeu narratif étoffé, dont il définit les règles au fur et à mesure qu’il les applique et dont il est à la fois l’enjeu et la mise initiale.
Conscience projective du narrateur-auteur qui se joue à lui-même une série de scènes et en empruntant divers masques, divers rôles, auxquels il prête un nom qu’aussitôt il adopte comme sien : Magnus, Maximus, le Régent, le Narrateur, le Régénérateur, le Chevalier.
Magnus rêve beaucoup les yeux grands ouverts, mais ne dort jamais. Il donne à rêver en plein éveil, ce qui en fait une figure poétique.
Les sens n’y sont pas refrénés, mais comme rafraîchis et canalisés par le biais-bief d’une prose obsédante qui change constamment la perspective de ses eaux vives, comme si ce moulin à paroles qu’est le Narrateur créait instantanément le devenir propre à ce qui obsède son être de fortune. Cet Empire sans emprise définit ainsi un espace de liberté tout à fait singulier.
L’espace y est sévèrement géomaîtrisé.
Le soleil, par exemple, n’est qu’une sphère, pas même une boule de feu incandescent. L’espace urbain se répète à l’infini, tandis que des figures féminines apportent sensualité et frivolité à un monde qui semble déserté par la gent masculine.
La narration insomniaque de Magnus nous emmène dans des lieux métamorphiques que son regard aiguisé recompose sans cesse, sans relâche, sans lassitude.
Étant un et multiple, il va et vient dans un espace qui s’ouvre à lui à mesure qu’il le dessine.
Il part à l’aventure – la littérature est une spéculation permanente qui proscrit toute forme de repos, nous dit l’auteur dans Magnus II –, il s’aventure ainsi dans des découvertes qui n’occultent rien, tout l’édifice de sa narration émanant de sa chair vive. L’auteur plonge dans Magnus à corps perdu, et ce corps éperdu de science narrative se perd dans des métamorphoses incessantes dont il ne perd jamais le fil d’Ariane en la personne de la Littérature omniprésente, seul antidote au néant.
Ici, pas de jolies fleurs ni d’espace verdoyant, encore moins de bosquets ou de forêts, mais du bitume, des édifices et des places vides que son imagination remplit de souvenirs recomposés, de fantasmes et de fleurs de rhétorique.