Marseille corporate - Alzyel - E-Book

Marseille corporate E-Book

Alzyel

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Beschreibung

Nous sommes en 2041, Paul, l’architecte du nouveau Marseille, nous raconte en détail comment il a permis à la cité phocéenne de devenir la capitale de la France au détriment de Paris.

Co-leader dans l’import-export de botanique récréative en région PACA, il s’est associé avec son alter ego afin de mener à bien son projet d’envergure mondiale.

Les deux hommes ont pour ambition de prendre le pouvoir politique du pays, de faire de Marseille la première ville de France, de permettre à la nation de redevenir la cinquième puissance mondiale, alors qu’en 2040 elle est désormais proche de la 150ème place, et de devenir leader mondial de botanique récréative en innovant grâce à la science. Fin stratège, Paul a élaboré son plan de façon minutieuse et l’a mis en place étape par étape, en choisissant ses équipes une à une. Près de vingt années ont été nécessaires pour inverser la tendance d’une France qui n’avait fait que régresser et s’enfoncer dans une crise sans précédent.


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Seitenzahl: 211

Veröffentlichungsjahr: 2024

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ISBN : 978-2-38625-428-4

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit, est illicite et constitue une contrefaçon, aux termes des articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Alzyel

Marseille Corporate

Roman

Nous sommes en 2041, et cela fait maintenant un an que Marseille est devenue la capitale de la France. L’ancienne cinquième puissance mondiale a traversé une longue période difficile, marquée par des crises successives.

Les manifestations, guerres civiles, exclusions de l’Europe et d’organisations gouvernementales, qui ont débuté en 2024, ont totalement bouleversé l’équilibre de la nation qui subit un exode sans précédent.

L’hexagone pointe désormais à la 185e place des pays, si l’on prend le classement du PIB mis en place depuis 2030, excluant le trafic de drogue des ressources.

Ce trafic, justement, dont je partage le leadership avec Joël sur toute la région PACA, a lui aussi connu, à la même époque, une montée de violence sans précédent chez moi, à Marseille.

Tous ces éléments, que certains verraient comme des risques majeurs, je les ai considérés comme des opportunités du siècle à saisir.

Marseille, première ville de France. C’est de ce projet totalement impensable vingt années en arrière qu’est partie ma folle idée de bouleverser ma ville, mon pays et mon secteur d’activité, l’import-export de botanique récréative.

J’ai décidé de vous emmener au cœur de la plus grande infiltration politico-financière de l’histoire de la France.

Aubagnais de naissance, j’ai vécu dans un quartier pavillonnaire calme jusqu’à l’âge adulte. Fils unique, ma mère a travaillé dans le commerce international pour un grand groupe jusqu’à sa retraite, accumulant trente années au sein de la même société. Mon père, je ne le voyais que très peu, ma mère m’avait fait croire qu’il était pilote de ligne, voyageant énormément vers des destinations lointaines, d’où ses nombreuses absences.

Notre dernière rencontre s’est déroulée alors que j’avais seize ans, lors d’un dîner de réveillon de Noël entre nous trois, près de dix années que je ne l’avais pas fêté à ses côtés. Une descente de police mit fin à ce moment magique. Une quinzaine de personnes, armes au poing, cagoule sur le visage, ont pénétré en hurlant dans notre maison. Un traumatisme énorme, mais surtout les cris de ma mère envers mon père, qui se sentait trahi. J’ai compris à travers ces mots qu’il n’était finalement pas pilote de ligne en voyage, mais que ces années loin de moi étaient dues à de multiples incarcérations dans diverses prisons aux quatre coins du monde. Il avait promis à ma mère que tout était derrière lui. Hélas, ces vieux démons l’ont vite rattrapé.

Concernant ma scolarité, l’école n’était pas faite pour moi, j’ai toujours été un peu perturbateur. Cependant, dès que j’appréciais l’enseignant ou la matière, je devenais subitement un élève studieux et passionné. J’ai rapidement compris que je ne ferais pas de longues études, car j’avais l’impression de ne rien apprendre et que je perdais mon temps avec des professeurs peu passionnés par leur métier. Pourtant, dès mon plus jeune âge, j’avais en moi des envies de grandeur, des envies de dominer le monde et de faire du business. Mais voilà, sans diplôme, même avec ma belle tête de minot, je sais déjà qu’il va falloir un plan B pour réaliser mes rêves.

Et cette alternative, je l’ai trouvée dès la majorité atteinte. Voilà maintenant plus de trente années que j’officie dans l’import-export. Bon un commerce assez particulier, car, comment dire… En France, ils ont un peu de mal avec ma spécialité et je dois un peu me cacher.

Entre 2010 et 2020, j’ai importé plus de vingt tonnes de botanique récréative par an, que je dispatchais sur tout Marseille et un peu partout aux alentours et en dehors de nos frontières.

Mon activité n’est toujours pas officiellement reconnue, mais je participais déjà à l’économie de notre pays, car à cette époque, le trafic de substance illicite était encore comptabilisé dans le calcul du Produit Intérieur Brut (PIB). Travaillant avec les meilleurs fournisseurs du monde, je pouvais également me targuer d’avoir le meilleur produit du pays. Mais je suis un éternel insatisfait, même en étant à la tête d’un gros pactole, je sais que je suis en capacité de multiplier par cent mes revenus.

Une autre problématique liée, mais à régler, il me faut trouver la possibilité d’utiliser comme bon me semble, tout cet argent.

Après de mûres réflexions, mon plan est fixé. Devenir le premier producteur mondial de culture récréative, mettre en place un système de blanchiment d’argent et devenir l’un des hommes les plus influents du monde. Patriote et chauvin, je souhaite que la planète entière sache situer Marseille sur une carte et que ma ville de cœur soit le centre du monde.

J’ai donc mis en place l’un des stratagèmes les plus ambitieux de l’histoire du commerce, mais également la plus belle infiltration politico-financière de notre pays.

Marseille Corporate

Je vous présente le déroulement de mon plan stratégiquedont l’objectif phare est de faire de Marseillela première ville de France.

***

Avant d’entrer dans le vif du sujet, il est nécessaire de préciser certains points.

Ce roman fiction est purement imaginaire, même si certaines scènes peuvent paraître réelles.

Ce roman n’a pas pour but d’encourager ou de légitimer la consommation de drogue.

Se droguer est interdit par la loi dans de nombreuses législations à travers le monde.

La drogue entraîne une dépendance et comporte de nombreux risques pour la santé, qui peuvent être irréversibles.

Faites-vous accompagner par un professionnel de santé qui pourra vous aider en cas de besoin.

La drogue et son écosystème causent des milliers de morts chaque année dans le monde.

Ce roman est à consommer sans modération ; il vous permettra de vous évader, de rire et de voyager.

Espionnage industriel

Un climat propice aux changements

Avoir le meilleur produit, c’est bien, mais pour conquérir le monde, vous devez avoir un plan de développement et d’influence pensé au millimètre.

La prise de pouvoir

Dès les années 2020, je l’ai senti, en France nous étions assis sur des braises, la population était à bout. La rupture entre le peuple, les politiques et la police était de plus en plus visible. Chaque réforme gouvernementale, même bonne pour le pays, entraînait un rejet des Français. Il faut dire qu’en termes de communication, on ne pouvait faire pire.

•Imposer sans expliquer.

•Laisser une opposition encore plus médiocre, créer des polémiques stériles pour discréditer chaque réforme.

•Envoyer les forces de l’ordre sur des manifestants même pacifistes pour dissuader toute contestation.

Un engrenage sans issue. Tous les ingrédients pour un renversement du système.

À côté de cela, l’économie n’est pas au beau fixe, les entreprises sont moins rentables, les fleurons français disparaissent les uns après les autres, ce qui engendre des licenciements de masse et un manque à gagner fiscal considérable pour les caisses de l’État et donc le fonctionnement public. Chaque crise mondiale affaiblit de plus en plus notre pays.

La France qui tombe en ruine est une opportunité qui n’arrive qu’une fois tous les trois cents ans. Autant dire que je ne dois pas louper mon coup. La politique, c’est comme le monde des affaires, si tous les concurrents sont médiocres, s’imposer devient bien plus facile. Un boulevard se dessine pour créer un nouveau parti révolutionnaire.

Disruption botanique

Le marché des herbes récréatives dans le monde est très concurrentiel. Même si la matière première est la même depuis des siècles, chaque produit a ses dérivés ou variantes. Le cannabis a besoin d’un certain taux d’humidité et de lumière pour pouvoir pousser convenablement, d’ailleurs beaucoup de particuliers ont leur propre plantation à domicile en créant un laboratoire.

La production à grande échelle et en plein air demande un savoir-faire et un climat favorable. Mère nature offre une qualité bien meilleure et une rentabilité incomparable.

Le pays qui coche toutes ces cases et est le maître en la matière est bien évidemment le Maroc. Mais là encore, les choses peuvent évoluer, le bouleversement climatique change la donne, notamment la hausse des températures.

Ce changement additionné aux mesures prises pour faire baisser au moins dans notre pays les émissions à effet de serre pourrait d’ici peu rendre nos terres propices à cette culture si capricieuse.

Mais il n’y a pas de secret, pour devenir leader mondial, il va falloir savoir produire en masse et innover. Je suis convaincu qu’avec le talent de nos chercheurs en France et notre expertise en agriculture, nous pouvons révolutionner le marché. La réputation de l’agriculture française n’est plus à faire, tout comme la richesse de nos terres. L’excellence que nous avons eue dans le vin auparavant, je veux la reproduire avec une botanique récréative.

Passage en terre bénie

Pour le cannabis, la réputation du produit marocain n’est plus à faire, une expertise hors du commun avec un environnement propice à la production.

Je me suis rendu fin 2023 du côté du Rif, haut lieu de la production marocaine. Là-bas, si on ne vous connaît pas, impossible d’y mettre les pieds. Étant déjà à l’époque l’un des plus gros exportateurs d’Europe, j’avais indiqué vouloir visiter les cultures, rencontrer les producteurs et leur faire un petit cadeau. Par sécurité, le propriétaire, mon contact avec qui je fais affaire, ne se rend jamais sur les plantations. J’ai dû récupérer l’un de ses lieutenants, Taoufik, dans un village situé à environ vingt kilomètres de son plus gros site de récolte. Il parle un français compréhensible, mais est très peu bavard. Après nos salutations, durant tout le trajet, je n’entendrai sa voix qu’au moment de m’indiquer la route.

Ici, vous avez des plants à perte de vue. Je pensais sentir l’odeur des champs à des kilomètres, mais finalement, nos forêts de pins en région PACA sont bien plus odorantes. Voici plus d’une heure que nous traversons des chemins impraticables sans véhicule tout-terrain. Nous voilà arrivés, Taoufik m’indique l’endroit où je peux me garer, dans un hangar qui ne paie pas de mine en bordure des récoltes.

Une centaine d’agriculteurs, allant de sept à quatre-vingt-cinq ans, travaillent toute la journée. La chaleur est supportable, les températures ne sont pas si excessives que ça, on frôle les trente degrés Celsius lors de mon passage. Taoufik m’annonce quelques consignes ou interdictions pour les visiteurs. Pas de vidéo, pas de photos, pas d’appels téléphoniques, on ne s’appelle pas par nos prénoms, interdiction de fumer ou d’allumer quelque flamme que ce soit, pas de bouteille en verre. Nous ne sommes pas sur un site classé secret défense, mais les règles sont aussi strictes. Ici, personne ne parle français, même l’arabe littéraire dont je connais quelques mots leur est inconnu. Les visages sont fermés, on me dévisage, je sens de la méfiance, mais aucune agressivité de leur part. Taoufik commence la visite à mes côtés et semble demander d’une voix ferme aux équipes de cesser de nous regarder, d’être plus actifs, afin de finir avant le coucher du soleil. Avec moi, il se montre enfin beaucoup plus bavard et sympathique.

Après la visite d’environ quarante-cinq minutes, qui m’a surtout servi de repérage, je propose à mon guide d’appeler tous les agriculteurs pour boire le traditionnel thé de seize heures. Je vais dans mon véhicule et récupère près de deux cents macarons fraîchement préparés par le meilleur pâtissier de ma région, qui ont bien supporté le trajet depuis Marseille. La magie fait son effet, visiblement, c’était la première fois qu’ils goûtaient à ces friandises. Les langues se délient, la confiance s’installe, mais surtout je me libère de la méfiance de mes hôtes.

Taoufik m’annonce qu’il doit se rendre dans le champ voisin, mais que je n’y suis pas convié.

Ça tombe bien, le but de ma visite n’est ni une promenade dans la nature, ni de faire découvrir les spécialités culinaires françaises. Non, je suis là pour poser la première pierre de mon plan de conquête mondiale. Je dois absolument agir avant que le soleil ne se couche, il me reste trente minutes pour m’éloigner et réaliser mon travail.

J’effectue six relevés de terres et pose une dizaine de capteurs répartis dans les plantations. Taux d’humidité, températures, oxygène, etc., toutes ces informations sont transmises directement via satellite sur un serveur informatique privé. Je procède aussi à la récupération d’échantillons de tout l’écosystème, insectes, bestioles, vers de terre, abeilles…

J’ai maintenant tout ce qu’il me faut. J’attends sagement dans mon véhicule Taoufik, je lui remets une boîte de vingt macarons pour lui et sa famille en guise de remerciement. Je le dépose sur le même lieu de rencontre et me dirige sans plus tarder vers le port, afin d’embarquer le soir même en direction de Marseille. Pour que ma visite ne paraisse pas suspecte, j’ai augmenté mes commandes de vingt-cinq pour cent un mois après mon voyage. Bon, en fait, j’avais trouvé un accord avec mon correspondant suisse, pour lui vendre au même prix que les Marocains, mais en prenant une commission sur le transport jusqu’en zone helvétique. En Suisse, la cargaison ne peut venir que par la route, le taux d’échec de livraison est donc plus grand, la négociation a donc été très rapide. Bien entendu, c’est parce que j’ai déjà les autorités dans la poche que j’ai accepté le deal. Puis surtout, je venais de signer un futur client que nous approvisionnerons avec 100 % de notre marchandise dans les prochaines années.

Création de la R&D

Culturellement, notre pays a toujours été la terre de scientifiques : Curie, Pasteur pour les plus renommés. D’ailleurs, dans les années 2020, Marseille a aussi connu son heure de gloire lors d’une épidémie mondiale avec l’un de nos chercheurs. Bref, les grandes firmes pharmaceutiques françaises sont au plus mal. Les deux géants français, qui n’ont pas su renouveler leur portefeuille de médicaments brevetés, et sont passés à côté des découvertes lors de cette épidémie mondiale, ont été rachetés pour une bouchée de pain par des concurrents étrangers. Une filière entière disparaît du paysage, avec tout de même quelques pointures de renommée internationale qui rejoignent quelques biotechs tricolores. Justement, je choisis un homme de paille pour créer une startup dans le secteur de la biotechnologie. Je recrute cinq spécialistes dans l’édition du génome des plantes et quatre chercheurs de renommée mondiale en neurologie. Muni de mes échantillons et d’un site internet où figure en direct le relevé de mes capteurs, je leur indique que le but de notre entreprise sera de nourrir des populations dans des zones arides. Pour cela, ils doivent être capables de reproduire la propriété de ces terres dont j’ai les échantillons sur nos sols afin de pouvoir y faire pousser les mêmes récoltes.

Comme vous pouvez le voir, je n’ai presque pas menti pour les recruter. Bon, au bout de deux mois, après avoir obtenu tous les détails de leurs vies privées, possédé suffisamment d’éléments pour les faire chanter et leur avoir présenté quelques minots au visage peu souriant, je leur explique leurs missions réelles. Je leur annonce par la même occasion que leurs parts dans la startup sont fictives, mais que ma version des stock-options est un salaire d’un million d’euros par an… jusqu’à leur mort. Je m’attendais à obtenir un grand sourire de leur part… Visiblement, ce n’était pas le bon jour. Quoi qu’il en soit, ils ont accepté… Du moins, ils n’ont pas manifesté le moindre refus.

Révolutionner la botanique récréative

Comme je vous l’ai annoncé précédemment, mon ambition est de révolutionner le marché de la botanique récréative. Difficile, me diriez-vous quand la matière principale est d’origine naturelle. Mais il y’a plusieurs moyens pour bouleverser un secteur d’activité.

Pour qu’une entreprise connaisse le succès, il est primordial d’avoir :

•Un produit qui répond à une demande.

•Des clients prêts à payer.

•Faire connaître votre marchandise.

•Et, si possible, être le meilleur.

Les arguments marketing ne sont pas à négliger, mais le produit étant illégal, nous économiserons les frais de publicité, quoique…

Le business plan de ce projet pharaonique est ambitieux et précis.

Sur le plan scientifique et botanique :

•Créer des variétés de plantes pouvant pousser dans toutes les régions de France. Pour cela, les caractéristiques de tous les sols maraîchers seront étudiées et l’ADN des plants modifiés, ainsi que les engrais à utiliser.

•Créer des variétés de plantes inodores. Pas d’odeur, pas de chiens renifleurs, donc pas de saisies lors du transport ou stockage.

•Créer des variétés où seule la fumée sera odorante ou non. Pouvoir fumer sans être repéré… par ces parents ou les forces de l’ordre.

•Créer de nouvelles variétés olfactives de fumée à l’instar du narguilé. Si le narguilé a eu un tel succès, c’est depuis la création des variétés parfumées.

•Créer des couleurs différentes de fumée selon la variété. Juste pour le délire de créer une fumée rose.

Concernant les neurosciences :

•Associer chaque variété à des zones bien précises du cerveau. Contrôler la zone d’effet sur le plan médicinal permettra de chasser tous les effets néfastes.

•Associer à chaque variété un effet précis pour les utilisateurs. Accélérer l’élocution, déclencher un rire continu…

•Mettre une durée d’effet limitée dans le temps. L’argument commercial sera que les fumeurs pourront conduire après un joint. Bon c’est surtout pour qu’ils augmentent leur consommation…

•Prévoir une variété annulant tous les effets. Stopper immédiatement l’effet, celle-là sera vendue bien plus cher.

•Prévoir une « première fois ». « L’appât ». Je sais c’est moche !

•L’Antidote. Il nous servira à faire disparaître momentanément (ou pas) la consommation d’herbe récréative dans des secteurs en conquête politique.

Chaque variété aura son calendrier de sortie ; d’ailleurs, nous prévoyons de faire une Keynote pour chaque nouveauté.

Voici le profil type de nos cibles :

•L’adolescent.

Pas riches pour la plupart, c’est toujours un ami qui tend le premier joint. Celui-ci sera un lien d’appartenance à un groupe d’amis. Une fois rentré dans le cercle des consommateurs, l’ado doit partager ces doses avec ces potes. Il commence par un ou deux joints, puis rapidement devient un consommateur très régulier. Les premiers mois il se contente de son argent de poche pour acheter, puis rapidement il cherchera à se faire de l’argent pour augmenter sa consommation. Nous devons fidéliser ce type de clients avec des produits d’appel de bonne qualité. L’objectif, le garder dans le temps et le faire monter de gamme. Les adolescents sont nos meilleurs ambassadeurs, surtout via les messageries et réseaux sociaux.

•Le jeune adulte.

Pour la plupart, ils ont déjà découvert ou n’ont pas eu une adolescence « libre », ils auront plus de mal à devenir des consommateurs quotidiens. Leur consommation est de deux ou trois joints par semaine maximum. Ils sont dans la vie active, savent qu’ils doivent rester lucides pour leur travail. Actuellement leur but est de « décompresser », ils sont la cible de nos variantes innovantes. Limiter l’effet dans le temps, fera d’eux des consommateurs plus réguliers. Proposer des variétés parfumées et colorées, les fera moins culpabiliser. Ils rentrent dans la vie active, ne sont pas encore de fins gestionnaires, nous n’aurons aucun mal à augmenter notre panier moyen avec cette catégorie.

•Le quadra.

Passés la trentaine, les actifs ont une certaine pression sur les épaules due à l’ensemble des responsabilités qu’ils ont. Beaucoup découvrent le plaisir nuageux. À cet âge, les effets sur le cerveau sont moindres. On est clairement dans une recherche d’apaisement, de calme, de rêves et de sensations. Nos gammes sensationnelles qui les feront voyager au plus profond d’eux-mêmes leur seront destinées. La R&D se paie et le service aussi, ils en auront pour leur argent !

•La bourgeoisie.

Nous ne comptons pas oublier la classe supérieure qui a les moyens de s’amuser et de dépenser sans compter. J’ai longuement réfléchi à une offre sur mesure qui leur sera dédiée. Le projet de l’herbe de luxe a été baptisé « Château Botanique Spirituel » CBS pour les intimes. L’objectif est de faire pousser sur les domaines viticoles les plus réputés du monde, notre botanique haut de gamme. Nous reprendrons tous les codes et le savoir-faire ancestral du secteur. Des saveurs extrêmement raffinées, un packaging exceptionnel, des cigares à l’herbe de luxe, une gamme complète pour tous les goûts.

Un double défi donc, créer toutes ces variantes puis convaincre le marché afin de le conquérir. L’expansion ne sera qu’un détail si nous arrivons à convaincre le pays ayant la plus grosse consommation d’Europe.

La roadmap de la partie produit étant présentée, retour sur les événements qui ont fait la genèse de cette épopée.

La France s’enlise

Nous sommes en janvier 2024, et comme un signe précurseur, le 1er janvier a été extrêmement sanglant aux quatre coins de la France. Le moins que l’on puisse dire, c’est que tout était préparé et que les services de renseignements intérieurs n’ont pas vu les événements venir. Plusieurs mairies ont été incendiées, dix commissariats ont été attaqués, mais surtout près de deux cents personnes, visages masqués, dont certaines avaient des cocktails Molotov, ont tenté de pénétrer à l’Assemblée Nationale en plein Paris. Les forces de l’ordre ont dû faire usage de leurs armes à feu. Le bilan est lourd : deux morts et plus de soixante blessés. Les images ont fait le tour du monde. La planète entière a été sous le choc, Paris, cette si belle capitale, attaquée par les siens. Mais le calme est revenu aussi rapidement qu’il avait disparu. Hélas, pour une très courte période.

Les Français sont remontés : leur pouvoir d’achat a énormément chuté, l’inflation est à son plus haut, avoisinant les trente pour cent sur un an, les réformes successives du gouvernement déclenchent les unes après les autres d’énormes manifestations nationales. Au mois de mars de la même année, un groupement contestataire se crée sur les réseaux sociaux. Ce groupe, dont personne ne connaît ni les fondateurs ni les meneurs, appelle à des rassemblements sur tout le territoire, tous les 1ers jeudis du mois. Cinq millions de personnes participent à ces manifestations mensuelles. Le pays n’a jamais été uni de la sorte, hélas, une union de révoltés.

Les banques sont saccagées, les hypermarchés vandalisés, les mairies, commissariats et préfectures sont la cible d’une poignée de manifestants. Les images font à nouveau le tour du monde ; elles sont choquantes, tout comme la répression des forces de sécurité. Les observateurs étrangers sont inquiets et demandent des comptes aux dirigeants français.

Au mois de juin, à l’approche des Jeux olympiques, le gouvernement décide de mettre en place un état d’urgence. Les rassemblements sont désormais interdits dans tout le pays, et des barrages policiers et militaires sont installés dans toutes les grandes villes de France. Pour la période des Jeux olympiques, seules les personnes munies d’un billet peuvent circuler aux abords des sites d’épreuves. Les délégations sont protégées par le GIGN pour les nations les plus à risque et par des forces privées pour les autres. La fête est gâchée, finalement aucun spectateur étranger n’est venu assister à cet événement planétaire.

La goutte de sang qui fit déborder le vase

Alors que le reste de la France connaît des épisodes de violence extrême, du côté de chez nous rien ne change. C’est au quotidien que les choses se passent mal.

Vue d’en haut, tout le monde pense que Marseille est géré par plein de trafiquants et fournisseurs, mais nous sommes que deux à approvisionner toute la région. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que nous nous entendons à merveille, contrairement aux petites mains qui s’entretuent pour une centaine de mètres carrés de territoire. D’ailleurs, ces minots qui n’ont plus aucun repère commencent à m’exaspérer. Leurs meurtres ne laissent plus indifférents les politiques parisiens qui nous ont toujours méprisés. En fait, leur mépris est toujours présent, mais indiquer que le plus gros problème de la France est le trafic de drogue qui tue à Marseille permet de faire croire qu’ils s’intéressent à nous et que le reste du pays va bien. Un nouveau cap a été franchi, ils ne s’entretuaient plus entre eux, non. La cruauté a touché son paroxysme, leur nouveau mode d’intimidation pour s’emparer d’un territoire était d’enlever la mère de celui qui gérait la zone voulue, la brûler vive et envoyer la vidéo à l’ensemble des membres du réseau. Dix meurtres crapuleux de la sorte se sont passés. La France entière a été marquée par ces excès de violence. Dans le milieu, on ne touche jamais aux mères de famille ou aux enfants. L’ensemble des policiers et politiques que je me suis mis dans la poche m’annoncent qu’ils risquent de me lâcher. Les plus hautes instances indiquent vouloir mettre tous les moyens pour éradiquer le trafic, surtout dans la région PACA. Peu avant les fêtes de fin d’année, alors que nous ne communiquions que par réseaux sécurisés, pour la première fois je demande à mon alter ego de le rencontrer d’urgence suite à ces événements.

Quand les planètes s’alignent, il faut agir !

Il est temps pour moi de recruter mon associé pour cette conquête. De toute façon, le gâteau est tellement gros qu’il serait idiot de ne pas m’associer avec des personnes complémentaires. Je dois d’abord m’assurer qu’il corresponde bien au profil que je recherche. En vérité, je doute peu, car mon mentor, qui m’a mis le pied à l’étrier et m’a soutenu jusqu’à son décès, m’a parlé d’un homme loyal, discret, intelligent et fiable. Il se prénomme Joël.