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Marta, jeune étudiante en langues et experte dans l’art de différer l’essentiel, navigue dans un quotidien où chaque tâche, même la plus triviale, se mue en odyssée rocambolesque. Tantôt princesse intrépide, espionne audacieuse ou détective perspicace, selon ses caprices imaginatifs, elle avance avec une autodérision mordante et un humour décapant. Soutenue par un voisin fantasque, et des séances de thérapie empreintes de sarcasme, Marta entreprend un voyage intérieur, apprenant peu à peu à dompter ses voix discordantes et à transformer ses maladresses en atouts précieux. Ce roman, mêlant profondeur et légèreté, explore les méandres de la procrastination, érigée ici en art de vivre, et invite le lecteur à découvrir comment, parfois, les détours les plus absurdes mènent aux révélations les plus inattendues.
À PROPOS DE L'AUTRICE
Yamina Plouviez, auteure contemporaine au style empreint d’humour et d’autodérision, explore les dédales de l’esprit humain. Dans "Marta, la procrastinatrice comique", elle imagine une héroïne aussi hilarante qu’attachante, dont les aventures et rêveries dévoilent un regard inédit sur la quête de soi et la santé mentale.
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Seitenzahl: 71
Veröffentlichungsjahr: 2025
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Yamina Plouviez
Marta,
la procrastinatrice comique
Roman
© Lys Bleu Éditions – Yamina Plouviez
ISBN : 979-10-422-5923-5
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Marta se tenait debout, face à son miroir. Elle fixait intensément son reflet, essayant de se convaincre que ce tailleur, pourtant un peu trop serré aux épaules et à peine acheté en solde la veille, allait suffire à la faire ressembler à une professionnelle modèle. « Parfaite. Voilà, c’est exactement ce que tu es, marmonna-t-elle en hochant la tête, l’air solennel. Peut-être même… exceptionnelle. »
Elle prit une pause, une main sur la hanche, se déhanchant légèrement pour examiner son profil. Mais, avant même qu’elle ait eu le temps d’apprécier pleinement ce moment de narcissisme matinal, une petite voix dans sa tête, sèche et implacable, la coupa net :
« Exceptionnelle ? Sérieusement, Marta, tu ressembles à une hôtesse de fast-food en mission dans une soirée de gala. »
Marta cligna des yeux. Une fois, deux fois. Elle secoua la tête. Avait-elle vraiment entendu cette remarque cinglante… dans sa tête ? Elle tenta de se concentrer à nouveau sur son image. Peut-être qu’elle avait juste mal dormi, ou trop regardé ces tutos de maquillage à 2 heures du matin. « Rien de grave. Rien qu’un petit surmenage », se dit-elle.
Mais alors qu’elle s’apprêtait à appliquer son rouge à lèvres (un rouge audacieux, bien sûr), la voix revint, plus claire, plus sarcastique encore :
« Ce rouge à lèvres… on en parle ? Tu comptes aller à ton premier job étudiant comme ça ? Ils ne t’ont pas engagée pour tourner dans un remake de Cabaret, ma vieille. »
Marta recula d’un coup, son cœur battant plus vite. « OK… je deviens folle. » Mais là, la voix s’esclaffa :
« Non, pas folle. Juste un peu… disons… mal calibrée pour la réalité. Tu sais, un genre de toi, mais en moins… toi. »
Elle laissa tomber son tube de rouge à lèvres, qui roula lentement sur le bord du lavabo. « Il me faut un café », murmura-t-elle, tentant d’ignorer l’étrange conversation qui venait de se dérouler dans sa tête. Peut-être que son cerveau n’était tout simplement pas encore réveillé. Peut-être que tout cela n’était qu’un rêve bizarre, du genre qu’on oublie après la première gorgée de caféine bien brûlante.
Elle se traîna jusqu’à la cuisine, alluma la machine à café avec une lenteur quasi dramatique, comme si chaque geste faisait partie d’une scène soigneusement chorégraphiée. Mais, à peine le café commençait-il à couler qu’elle entendit à nouveau la voix :
« Hé, tu ne peux pas juste me snober, tu sais. On est coincées ensemble maintenant. »
Marta écarquilla les yeux. « D’accord, d’accord… qui est là ? C’est une blague ? Si c’est toi, Émilie, je te jure que… »
« Émilie ? Oh, ma pauvre fille. Non, je suis toi, enfin une meilleure version de toi, celle qui sait ce qui est bon pour toi. Genre, éviter les tailleurs trop petits et les monologues devant le miroir. »
Elle se laissa tomber sur une chaise, le regard vide. C’était officiel : quelque chose clochait. Elle se pinça même discrètement, comme si elle espérait que tout cela n’était qu’une hallucination due à un excès de sucreries la veille au soir. « J’ai besoin de repos », murmura-t-elle en tournant sa cuillère dans le café, regardant les petites volutes de vapeur s’élever dans l’air.
La voix éclata de rire :
« Repos ? Non, non, non, tu as surtout besoin d’un plan d’urgence pour ta vie. Mais ne t’inquiète pas, je suis là pour te coacher. »
Marta se frotta les yeux. « D’accord, je suis en train de rêver. Ce n’est pas réel. Dans cinq minutes, je vais me réveiller et tout cela ne sera qu’un mauvais souvenir. »
« Ouais, on dit toutes ça quand on a trop procrastiné. Tiens, tu te souviens de ce devoir de fac que tu as reporté pendant deux semaines ? Moi, je m’en souviens très bien. »
« Quoi ? » demanda Marta, de plus en plus perdue dans cette étrange situation. Elle regarda autour d’elle, comme si quelqu’un, quelque part, allait surgir d’un coin pour lui expliquer ce qui se passait. Mais personne ne vint. Juste elle et cette voix. Et le café.
Elle ferma les yeux, essayant de se recentrer, mais la voix continua :
« Bon, passons aux choses sérieuses. Tu vas aller à ce job étudiant aujourd’hui, non ? Alors écoute, laisse-moi te guider. Première règle : ne casse rien. Deuxième règle : ne parle à personne de cette voix dans ta tête, OK ? On veut éviter un internement surprise. »
« Super, c’est ça. Je deviens folle », répéta Marta pour la dixième fois. Elle but une longue gorgée de café, espérant que la caféine agirait comme un remède miracle. Mais rien. La voix était toujours là, présente, sarcastique, et apparemment là pour rester.
C’était le grand jour. Marta, une étudiante en langues un peu paumée mais pleine d’espoir, allait faire ses premiers pas dans le monde de l’événementiel sportif. Non pas qu’elle comprenait quoi que ce soit au sport – elle avait même tendance à confondre les règles du rugby avec celles du basket – mais ça, personne n’avait besoin de le savoir. Elle se tenait prête, vêtue de son fameux tailleur trop serré et perchée sur des talons aiguilles qu’elle n’avait pas portés depuis le mariage de sa cousine (où elle avait aussi réussi à trébucher sur l’allée centrale, mais passons).
Sa mission du jour était simple : servir du champagne. Facile, non ? Enfin, c’est ce qu’elle pensait avant d’arriver. Marta n’avait pas encore pris en compte un détail crucial : elle.
En arrivant sur le lieu de l’événement, un gigantesque complexe sportif transformé pour l’occasion en lieu de réception luxueux, elle sentit une boule d’angoisse se former dans son estomac. Tout était immense. Les invités étaient habillés comme s’ils sortaient tout droit d’un film de James Bond, et Marta se sentait… disons, plus Daniel Craig après une bagarre que 007 en smoking impeccable.
À l’entrée, une chef hôtesse – du genre perfectionniste et autoritaire – l’attendait. Grande, sévère et parfaitement coiffée, elle fixait Marta comme si elle la passait au scanner.
« Vous êtes Marta, c’est ça ? » demanda-t-elle d’un ton aussi froid que le champagne qu’elle servait.
« Oui, c’est moi ! » répondit Marta, un peu trop enthousiaste, avec un sourire qui lui tirait les joues.
« Très bien. On a besoin de vous pour les coupes de champagne. Vous prenez les bouteilles au bar, vous les servez, et surtout, soyez discrète. Pas de bavardages inutiles. »
Marta hocha la tête. « Discrète ? C’est mon deuxième prénom », mentit-elle.
Elle s’avança vers le bar avec assurance, mais ce fut là que tout commença à basculer. La première bouteille de champagne qu’elle saisit lui glissa des mains comme un savon mouillé. Plouf ! La bouteille explosa en mille morceaux sur le sol, sous les yeux horrifiés de la chef hôtesse. Marta se figea.
« Pardon, pardon, c’est le stress », balbutia-t-elle en tentant de ramasser les éclats avec ses mains, avant de se rappeler que ce n’était pas vraiment une bonne idée.
« C’est pas grave, concentrez-vous, et essayez de ne pas casser une deuxième bouteille », rétorqua sèchement la chef hôtesse, déjà excédée.