7,99 €
"Mon combat…" est le récit d’une histoire mémorable marquée par des scènes de persécution vécues par deux générations de jeunes filles. Il met en lumière la lutte d’une mère soucieuse de protéger son enfant d’un traumatisme qu’elle a elle-même éprouvé. Dans ce parcours, elle présente des pistes de réflexion sur la nature du harcèlement scolaire et du cyberharcèlement. Cet ouvrage nous invite à questionner les causes de ces fléaux, leurs conséquences et surtout les solutions élaborées par nos sociétés.
À PROPOS DE L'AUTRICE
Sandy Richard découvre sa passion pour l’écriture en composant des articles pour la presse écrite et en explorant la rédaction de scénarios de courts et longs métrages. Forte de cet amour pour les mots, elle décide d’utiliser son talent pour soutenir les actions de son association Plus jamais ça : Stop au harcèlement.
Das E-Book können Sie in Legimi-Apps oder einer beliebigen App lesen, die das folgende Format unterstützen:
Seitenzahl: 49
Veröffentlichungsjahr: 2024
Sandy Richard
Mon combat…
Nouvelles
© Lys Bleu Éditions – Sandy Richard
ISBN : 979-10-422-1664-1
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Je dédie cette nouvelle à vous : à tous ses enfants harcelés, à toutes ces familles de victimes, à toutes ces associations qui comme moi ont un passé douloureux et luttent pour la même cause (Hugo, Killian… vous êtes tellement nombreux…) et en hommage à tous ces enfants qui ont mis fin à leurs jours à cause de ce fléau.
40 ans d’enfermement pour aujourd’hui dire :
STOP au harcèlement !
À ma fille, sans qui cette association
n’aurait pas vu le jour.
À mes enfants, pour qui je me battrais jusqu’au bout.
Sachez prendre la main quand elle vous est tendue…
Mon passé
Le harcèlement scolaire et le cyberharcèlement sont deux fléaux qui touchent de nombreux jeunes à travers le monde. Après en avoir été victime moi-même, j’ai décidé de prendre les choses en main pour combattre cette violence quotidienne.
Je m’appelle Sandy Richard et je suis la présidente de l’association « Plus jamais ça : Stop au harcèlement », qui lutte contre le harcèlement scolaire et le cyberharcèlement.
C’est un combat qui me tient à cœur, car il concerne mon passé, mon présent et mon futur.
Mon enfance a été assez difficile. En tant que plus jeune d’une fratrie de trois enfants, j’ai toujours ressenti des différences, non pas dans mon orientation sexuelle, car cela était clair, mais dans l’acceptation de ce que j’étais et le regard que les autres portaient sur moi.
Lorsque j’avais cinq ans, nous vivions à Mondelange en Lorraine. Nous habitions dans un immeuble, une zone urbaine sensible où toutes les ethnies se côtoyaient. C’est là que mon calvaire a commencé. C’est là que j’ai vécu, seule, sous la protection de ma grande sœur. À cet âge-là, on se construit. Moi, j’ai dû lutter contre des jeunes du quartier qui prenaient plaisir à me faire manger des excréments et du papier et à me maltraiter.
Nous avons tenu bon pendant six mois, et j’ai dû me reconstruire. On part, mais on n’oublie pas ! À cinq ans, on n’oublie pas !
Les autres années de mon parcours scolaire se sont déroulées assez calmement. Je n’avais pas d’amis, je restais dans mon coin, j’observais les autres jouer et cela me suffisait.
Arrivée au collège, je ne pensais pas que les élèves pouvaient être aussi méchants, notamment certains d’entre eux. Que l’on soit petit, grand, maigre, gros, d’une ethnie différente, rousse, blonde ou brune, nous en avons tous été victimes. Et que dire de ces pratiques de bizutage ? Heureusement, cela n’existe plus aujourd’hui.
Lorsque j’ai fait mon entrée en 6e, j’étais remplie d’enthousiasme et d’appréhension à la fois. Le collège était un nouveau monde pour moi, avec de nouvelles rencontres à faire et de nouveaux défis à relever. Cependant, je ne me doutais pas encore des épreuves qui m’attendaient.
Avec mes deux sœurs, nous étions assez rapprochées en âge, ce qui impliquait naturellement des comparaisons constantes. Pour mes parents, cela semblait être un jeu innocent, mais pour moi, c’était une véritable torture. Ma sœur aînée était excellente en tout, une élève modèle, tandis que ma deuxième sœur était douée pour l’art. Et moi, j’étais là, sans grande distinction, sans véritable talent apparent.
Dès les premiers jours, je sentais cette pression constante des professeurs, qui me comparaient sans cesse à mes sœurs. L’intelligence semblait être une qualité familiale, mais visiblement, je ne faisais pas partie de cette réussite. « L’intelligence, visiblement ce n’est pas de famille », me lançait-on régulièrement, comme si ma valeur était déterminée par les exploits de mes sœurs.
Je me souviens particulièrement d’un professeur d’histoire, qui semblait prendre un malin plaisir à me comparer à ma grande sœur. Chaque fois que j’essayais de participer en classe, mes idées étaient aussitôt abaissées, dévalorisées, comme si elles étaient insignifiantes. C’était humiliant et décourageant. Je me recroquevillais sur moi-même, essayant de cacher ma détresse derrière un sourire forcé.
Cette souffrance continuait même dans les cours d’art plastique. La professeure ne manquait jamais de confronter mes travaux à ceux de ma deuxième sœur qui excellait dans ce domaine. « Tu n’as aucun talent artistique, contrairement à ta sœur », me lançait-elle avec mépris. Ces comparaisons incessantes détruisaient peu à peu ma confiance en moi et mon estime personnelle.
Le harcèlement scolaire peut prendre différentes formes, et dans mon cas, il était subtil, presque masqué derrière des remarques apparemment anodines. Mais pour moi, ces mots étaient comme des poignards enfoncés dans mon cœur fragile d’adolescente. J’avais l’impression d’être constamment jugée, évaluée, et de ne jamais être à la hauteur.
Pourtant, malgré ces difficultés, je suis parvenue à traverser cette épreuve grâce à ma persévérance. J’ai choisi de me concentrer sur mes propres progrès, de ne plus m’inquiéter des comparaisons incessantes avec mes sœurs. Petit à petit, j’ai découvert mes propres talents, bien différents de ceux de mes sœurs, mais tout aussi valables.
Ainsi, mon calvaire dès mon entrée en sixième m’a marquée à jamais. J’ai dû surmonter les remarques désobligeantes et les comparaisons dévalorisantes pour retrouver confiance en moi.