Nathanaël - Aurélie Badiller - E-Book

Nathanaël E-Book

Aurélie Badiller

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Beschreibung

Par une belle après-midi, Mélia et ses amis s’en vont surfer. Soudain, une vague l’emporte sur son passage. Mélia succombe et se noie, du moins c’est ce qu’elle croit, car lorsqu’elle se réveille, elle n’est pas dans son monde, mais autre part. En effet, un jeune homme mystérieux blond aux yeux violets l’a sauvée. Qui est-il ? Où l’a-t-il emmenée ? Pourquoi est-il si différent d’elle ? Autant de questions qui vous invitent à lire Nathanaël.


À PROPOS DE L'AUTEURE


Aurélie Badiller a toujours voulu partager son imagination avec les autres. Elle écrit alors Le projet Vaiso, son premier roman, et vous invite à présent à vivre une nouvelle aventure.

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Seitenzahl: 266

Veröffentlichungsjahr: 2022

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Aurélie Badiller

Nathanaël

Roman

© Lys Bleu Éditions – Aurélie Badiller

ISBN : 979-10-377-6609-0

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Chapitre 1

— Nous devions les rejoindre après les cours, pourquoi ils ne sont pas là ? demande ma meilleure amie Raven.
— Je ne sais pas, ils vont arriver, ne t’en fais pas !

Le vent a commencé à souffler sur la côte, mais il y a malgré tout un beau soleil.

C’est pour ça que ce matin pendant les cours, avec notre groupe d’amis, nous avons décidé d’aller à la plage pour nous baigner.

Logiquement, pendant les sorties plages, les garçons font du surf pendant que nous, on se baigne, avec Raven.

— Les filles, on est là ! crient mes meilleurs amis en nous faisant signe.

Nous les regardons s’avancer, en tout nous sommes cinq, trois garçons et deux filles :

Celui de gauche, le grand blond aux yeux marrons, du genre athlétique, c’est Darryl, le petit maigrichon aux yeux bleus du milieu, c’est Jason, très intelligent avec des lunettes.

Tout à droite, c’est Caleb, le timide aux cheveux marron foncé et yeux gris.

Puis nous avons Raven, une fille aux cheveux châtains et yeux marron. Pour finir, moi, Mélia une fille ni trop grande ni trop petite avec des cheveux foncés et des yeux marron.

— Vous en avez pris du temps !
— Désolé, il n’y avait pas de place !
— Et si on allait surfer ? demande Darryl tout enjoué.
— Allez feux ! déclarent les deux autres.

Nous nous dirigeons vers la plage, les garçons enfilent leurs combinaisons de surf et préparent leurs planches pendant que Raven et moi nous déshabillons.

Le vent souffle un peu plus fort et des gouttes commencent à tomber, je les appelle :

— Dites, les gars, vous êtes sûrs qu’on ne devrait pas remettre notre sortie à plus tard ?
— Pourquoi, Lillie ? T’as vu les vagues ?
— Eh bien, il fait un mauvais temps et les vagues sont fortes !
— Ne t’inquiète pas, ce sont juste quelques vagues, me rassure Jason.
— Si vous le dites !

Ils me font un sourire et foncent droit dans la mer, ils s’éloignent et commencent à surfer, nous les regardons comme toujours, ébahies par leurs talents.

— Tu viens, Mélia ? On va se baigner un peu ?
— J’arrive, mais on ne s’éloigne pas trop de la plage, d’accord ?
— Oui, t’en fais pas. Que veux-tu qu’il nous arrive ?

Je souris.

Oui, c’est vrai. Que peut-il bien nous arriver ?

Une fois dans l’eau, nous regardons les garçons faire, tout se passe bien, nous rigolons.

Ils nous proposent de faire du surf avec eux.

Nous passons un très bon moment, les garçons nous proposent de retourner sur la plage pour boire un coup :

— Ouais et ensuite on va manger ? J’ai faim moi, déclare Caleb.
— Oui la mer, ça creuse !
— Allez go, Mélia, tu montes derrière Darryl et Raven monte derrière Caleb.
— Allez !

Nous nous plaçons derrière les garçons, nous sommes assises et eux sont debout.

Et là, je glisse de la planche et une énorme vague m’emmène sur son passage.

Chapitre 2

D’abord une me tombe dessus, puis encore une autre, je n’arrive pas à remonter à la surface, je suis bloquée par les rouleaux des vagues, je commence à m’épuiser et l’envie de respirer se fait sentir.

Je cherche par tous les moyens de me relever, mais en vain.

Je reste le plus longtemps possible en apnée, mais je sens l’eau qui commence à s’infiltrer dans mes poumons.

Il m’est de plus en plus difficile de résister.

Je sens mon corps qui me lâche et l’envie de respirer est tellement forte que j’ouvre la bouche, je sens alors l’eau salée rentrer dans mon corps et mes poumons me font souffrir.

Ma vue se brouille, je sens mon corps sous les spasmes commencer à se décontracter. Je me sens partir. Je pars.

— Respire ! Respire !

J’entends cette voix, elle est loin, très loin.

— S’il te plaît, respire, reviens ! Ce n’est pas le moment, ton moment ! n’abandonne pas !

Mon cerveau me dit de me réveiller, de revenir, mais mon corps n’a pas de réaction.

Je sens que je bouge, que quelqu’un le bouge, on appuie sur mon thorax, un massage cardiaque ?

Un souffle me remplit les poumons. Ce sont des mouvements à répétition, on me réanime.

— Allez, s’il te plaît réveille-toi, s’il te plaît !

Mes yeux s’ouvrent et ma tête se relève légèrement pour recracher l’eau que j’ai ingurgitée. La tête me tourne :

— Comment te sens-tu ?

Je m’assois et regarde autour de moi. C’est un endroit qui m’est totalement inconnu, je ne reconnais pas.

Mes yeux poursuivent leur visite jusqu’à tomber sur un jeune homme pâle, il a des cheveux blonds et des yeux violets.

Cet homme est magnifique, vraiment comme tout droit sorti d’un rêve. Mes yeux le fixent, car il m’est inconnu.

— Comment te sens-tu ? me demande-t-il.

Mon esprit revient à la raison :

— Euh oui pardon, merci de m’avoir sauvée !
— Ce n’est rien, je n’allais pas te laisser mourir !

Il me sourit :

— Oui, mais c’est gentil, merci quand même !
— Je t’en prie.

Il se relève et me tend la main :

— Je t’aide ?
— Merci.

Ma tête tourne encore un peu, mais il me retient, nos visages ne sont pas loin l’un de l’autre.

— Doucement.

Je regarde encore une fois autour de moi, mais rien n’y fait, je ne reconnais pas cet endroit.

— Où suis-je ?
— Je te le dirais un autre jour, il faut que tu te reposes !
— Quoi ? Mais ?

Je sens que quelque chose m’endort, je ne me sens pas capable de dire ce que c’est.

Chapitre 3

Je me réveille sur la plage, je m’assois doucement, je ne sais plus où je suis, j’ai la tête qui tourne et des nausées, j’ai du mal à me souvenir de ce qui s’est passé.

— Les gars ! Venez, elle est là !

Mes amis me rejoignent en courant et s’assoient pour me serrer dans leurs bras.

— Où étais-tu ? On s’inquiétait, on t’a cherchée pendant deux heures ! tu vas bien ?
— Je crois que ça va, à vrai dire, je ne sais pas, je me rappelle être tombée de la planche, quelques souvenirs, mais tout est flou.
— Le principal, c’est qu’on t’est retrouvée saine et sauve, répond Darryl. Tu nous as foutu une sacrée trouille.
— Oui, je suppose, je suis désolée !
— Oui Mélia, quand j’ai vu que tu ne remontais pas, j’ai flippé, me dit Darryl blanc-bec.
— Je m’en doute. Moi aussi, j’ai eu peur !

Il me prend dans ses bras :

— Allez, viens, on te ramène chez toi.

Je sais que quelque chose d’étrange s’est passé quand j’ai perdu connaissance, j’ai de légers souvenirs, mais rien de bien clair et je compte bien savoir quoi, savoir d’où me provient ces quelques bribes de souvenirs.

Darryl se gare devant chez moi :

— Tu es sûr que ça va aller ? me demande Caleb.
— Oui, je crois que j’ai besoin de dormir.
— Prends soin de toi, d’accord. Repose-toi, on se voit demain !
— Tu as l’air secoué quand même !
— Un peu…
— En même temps, elle était introuvable, on ne sait pas ce qu’il s’est passé et elle non plus !

Je m’éloigne de la voiture.

— Passez une bonne soirée, les gars. Bonne nuit, à demain.
— Toi aussi, bonne nuit !
— Merci !

Je rentre chez moi, ma mère Gabrielle et mon frère Hayden m’attendent pour dîner, je les salue et me place :

— Ça va, ma chérie ? Tu as passé une bonne journée ? me demande ma mère.
— Ça peut aller à vrai dire !
— Qu’est-ce qu’il se passe ?
— Il m’est arrivé un truc bizarre aujourd’hui, mais ne t’inquiète pas, ça va aller !
— Tu es sûr ? C’est vrai que tu es pâlotte, ma chérie, tu peux tout me dire ?
— Je vais bien (enfin, je crois) et toi Hayden ? Tu as passé une bonne journée ?

Je demande pour avoir faire diversion et comme ça ma mère me laissera tranquille avec ses questions. Je ne sais pas moi-même ce qu’il s’est passé, je ne peux donc pas lui répondre.

— Ça va, super !
— Hayden ?
— Bon, ça va. J’ai été en retenue, mais rien de grave, j’ai juste pas voulu rendre un devoir et j’ai répondu au prof !

Mon frère Hayden est un grand fainéant, il préfère les sorties et les soirées entre potes plutôt qu’étudier, il croit que tout lui tombera dans les mains.

— Oh, Hayden, sérieusement ? dit ma mère en se frottant les tempes.
— Je suis désolé, j’ai merdé, mais la prochaine fois, je ferai tout comme il faut, promis !
— D’accord ! souffle ma mère.

Ma mère nous raconte sa journée au boulot, elle tient un salon de thé.

Après le repas, j’aide ma mère à débarrasser la table et monte me coucher.

Je ne cesse de me demander ce qu’il s’est passé, même une fois allongée dans mon lit.

Je réfléchis et réfléchis, mais rien ne me vient en tête à part des yeux violets et la mer qui m’aspire. Ça reviendra sûrement, il faut une bonne nuit, je pense.

Je finis malgré tout par m’endormir en essayant de penser à ce qu’il s’est passé.

Je passe une bonne journée sur la plage, puis d’un coup le ciel s’assombrit et une énorme vague m’engloutit et m’empêche de remonter, je me noie, je n’arrive plus à respirer.

Je me réveille en sursaut de ce foutu cauchemar. Je respire un bon coup puis vais dans la salle de bain me passer de l’eau sur le visage et retourne me coucher.

Je tourne et me retourne dans mon lit, sympa la nuit.

Chapitre 4

— Où suis-je ?

— Je te le dirais un autre jour, il faut que tu te reposes !
— Quoi ? mais…

Je me réveille en sursaut, en faisant par la même occasion disparaître ses yeux violets.

Je regarde l’heure sept heures trente, deuxième rêve/cauchemars en une nuit.

Je me lève, file à la douche, me prépare et descends prendre le petit-déjeuner.

— Salut, maman.
— Bonjour, ça va ? Bien dormi ?
— Pas trop et toi ?
— Oui. Elle me sert mes œufs et mon bacon. C’est vrai que tu n’as pas l’air d’être dans ton assiette depuis cette sortie, tu es sûr que ça va ?
— Ça va, c’est juste qu’il s’est passé…

Ma mère me regarde tout ouïe, mais je ne peux pas lui dire, car mes pensées sont brouillées :

— … Rien du tout !
— Tu es sûr ?
— Oui, ça va, aller, j’y vais.

Je prends un morceau de bacon embrasse ma mère et file dans ma voiture.

Le trajet est rapide, je n’habite pas loin du lycée.

Mes amis m’attendent au niveau de la voiture de Jason :

— Ça va mieux ? me demande Raven en m’embrassant.
— Ça va et vous ça va ?
— Tu es un peu pâlotte quand même, nous fait remarquer Darryl.
— Je vais bien, tout va bien !
— Tu ne te souviens vraiment de rien ?
— Je me souviens que je suis tombée de la planche !

Des souvenirs commencent à me revenir, grâce aux rêves, je me rappelle m’être débattue assez longtemps puis avoir commencé à me noyer et puis encore le trou noir, à part toujours ses yeux violets qui sont présents, j’en fais part à mes amis quand même.

— Oh chérie, c’est affreux !
— On m’a forcément sauvée pour que je sois revenue sur la plage !
— Tu penses à qui ? me demande Jason.
— Peut-être quelqu’un en bateau qui passait par là, non ? rétorque Caleb.
— Je n’en sais rien, vraiment ! mais je suis sûr que quelqu’un m’a sauvée.

Ils pouffent de rire.

— Laissez tomber, on va en cours !

Je commence à croire que j’ai peut-être imaginé tout ça ? Peut-être que je ne me suis pas noyée, mais juste cognée et que ce garçon n’existe et n’existera jamais.

La journée se passe sans problème, jusqu’à ce que je l’aperçoive au niveau de ma voiture, un jeune homme grand, pâle et cheveux blonds.

J’appelle Raven pour qu’elle regarde dans ma direction, mais quand nous regardons vers ma voiture, il n’est plus là.

— Qu’est-ce qu’il se passe ?
— Je l’ai vue, Raven !
— De qui ?
— Le garçon qui m’a sauvé.
— Quoi ? Mais de quoi tu parles ? Raven ne comprend plus rien.
— La personne qui m’a sauvé, je dois aller le remercier !
— Euh d’accord, mais où est-il ? Elle cherche autour de nous.
— Je n’en sais rien, mais je vais aller sur la plage si ça se trouve, il est là !
— Je t’emmène !
— Non, c’est bon, j’y vais !
— D’accord, mais fais attention, je passe chez toi ce soir.
— OK !

Je fonce vers ma voiture pour aller sur la plage.

Une fois arrivée, je cherche partout autour de moi, mais personne, mis à part des couples, des joggeurs ou des gens qui promènent leurs chiens.

Pour un vendredi soir, il n’y a pas grand monde.

Je commence à me diriger déçue vers les marches, quand je tourne la tête, je l’aperçois au loin.

Il se dirige vers la mer, qu’est-ce qu’il fabrique ?

Je décide de le suivre, voir où il va, ça me ramènera peut-être mes souvenirs.

Je me fais discrète, je suis tentée de l’appeler, mais il ne me dira rien.

Je le suis dans l’eau tout habillée, prends ma respiration et mets la tête sous l’eau, je ne vois rien, je relève la tête, le vois un peu plus loin, je continue de nager, je passe en dessous d’un gros rocher.

Il sort de l’eau pour se diriger vers une grotte. Je le suis de près, il descend des escaliers et arrive devant une porte, une porte blanche, avec une poignée jaune, il pose la main dessus et celle-ci devient transparente puis s’ouvre. Il s’engouffre à l’intérieur.

Je me dépêche pour pouvoir y entrer moi aussi, mais la porte se referme et refuse de s’ouvrir.

Je force dessus et la pousse en même temps, mais rien, elle ne s’ouvre pas.

J’y étais presque !

Chapitre 5

Je suis assise sur le sable, mouillée et déçue, j’y étais presque, j’aurais dû lui parler, l’interpeller, mais au lieu de ça, je me suis contentée de le suivre.

Il doit quand même bien y avoir une solution pour rentrer. Je dois trouver une solution pour le revoir. Lui demander ce qu’il s’est passé ? Ce qu’il m’est arrivé ?

Sur le trajet du retour, je pense à le dire à ma mère même si je sais déjà sa réaction.

Je me gare et me dirige vers la porte, au moment où je l’ouvre, mon frère en sort.

— Tu vas où ?
— Pourquoi tu es mouillée ? T’as nagé tout habillée ? se moque mon frère.
— Non enfin oui enfin, c’est une longue histoire, où vas-tu ?
— Je vais voir mes potes !
— D’accord !

Il me fait un signe de la main et s’en va dans la voiture de son pote.

Je rentre dans la maison et appelle ma mère :

— Je suis là, chérie, dans le salon !

Je me dirige vers elle :

— Maman, il faut que je te parle !
— Oh ! mais qu’est-ce que t’as fait ? t’as nagé tout habillée ?
— Non, maman, enfin si, mais il faut que je te parle ?
— Va te changer, je vais nous faire du thé.

Je hoche la tête et monte me changer, j’enfile un jogging et un t-shirt et redescends, retrouve ma mère dans la cuisine, elle récupère le plateau ou est disposée les tasses à thé et quelques cookies.

Nous nous assoyons dans le canapé :

— Raconte-moi ?
— Voilà, quand nous sommes allés à la plage, pendant le surf, je suis tombée, une vague m’a emmenée et j’ai peiné à remonter, plusieurs vagues me sont tombées dessus et je me suis fait entraîner par un rouleau.
— Oh, ma chérie… Elle commence à pleurer.
— Ça va, maman. S’il te plaît, laisse-moi finir ?
— D’accord, chérie, continue !

Elle m’a pris la main et ne veut pas me lâcher.

— Je me suis noyée.
— Oh, chérie…
— C’est bon, maman, laisse-moi finir s’il te plaît ?
— Pardon.

Elle renifle et essuie ses yeux.

— Je ne pourrais pas dire qui, mais on m’a sauvée !
— Quoi, comment ça ?
— Oui, je me suis réveillée quelque part, dans un endroit, mais je ne saurais pas te dire où c’était ni, qui c’était, mais il était grand aux cheveux blonds et des yeux, ses yeux !
— Quoi ses yeux ?
— Violets !
— Violets ? Des yeux violets ?
— Oui, je ne l’avais jamais vu avant.
— Écoute, chérie ?

Elle me regarde et caresse le dos de la main.

— Quoi ?
— Tu l’as peut-être rêvé ?
— Tu ne me crois pas, c’est ça ?
— Avoue que c’est un peu gros quand même !
— Tu ne me crois pas, j’en étais sûr !

Je me lève énervé :

— Mélia ?
— Quoi ?

Elle se lève et se rapproche de moi en me prenant par les épaules :

— Je pense que tu es fatiguée, tu as toujours eu une imagination débordante, ça se trouve, tu t’es endormie sur la plage et tu l’as rêvé !
— Non, maman. Je l’ai vu aujourd’hui, ce même gars !
— Mélia…
— Non, maman, il était là ! laisse tomber, je vais dehors attendre Raven.
— D’accord.

Je sors prendre l’air frais.

Je viens de repenser à une phrase qu’il m’a dite :

« Je te le dirais un autre jour. »

C’est qu’il compte revenir ! mais, quand ?

— Coucou !

Elle me sort de ma rêverie.

— Salut !
— Ça va mieux ? Tu es partie comme une furie.
— Viens, on va dans ma chambre !
— D’accord !

Elle embrasse ma mère et on monte dans la chambre. Elle ferme la porte et s’assoit sur mon lit :

— Raconte-moi ?
— Tu sais ce qu’il s’est passé sur la plage hier ?
— Tout à l’heure quand je suis partie du lycée, c’est que j’ai revu ce gars !

Je fais une pause et reprends :

— Il était là, je t’assure !
— Enfin, Lillie !
— Quoi ? Toi aussi, tu ne me crois pas ?
— Tu as dû te cogner la tête à cause des vagues !
— Laisse tomber, je sais ce que j’ai vu !
— Écoute, Lillie, tu es ma meilleure amie, d’accord ?
— Oui !
— Tu sais que tu peux tout me dire ?
— Oui, mais visiblement, tu ne me crois pas !
— Écoute ?

Elle me prend dans ses bras puis me regarde :

— Tu as raison !
— De quoi ?
— Je vais te croire !
— C’est vrai ?

Je suis super contente :

— Si tu me dis tout ça, c’est que c’est vrai !
— Merci, il faut le retrouver !
— Oui, mais où ?
— Je ne sais pas, mais il m’a dit une phrase.
— Laquelle ? me demande Raven en s’assoyant sur ma chaise de bureau.
— Je te le dirais un autre jour !

Elle semble réfléchir :

— Ça veut dire quoi ?

— Quand je me suis réveillée avec lui, je lui ai demandé où je me trouve et il m’a sorti cette phrase !
— Il compte revenir du coup ?
— Je ne sais pas, je n’ai pas réussi à le rattraper !
— Tu l’as suivie ?
— Bah, bien sûr, il n’était pas loin, je ne pouvais pas laisser passer cette occasion !
— Viens, on y va !

Elle se lève d’un bond, attrape son manteau et ma main par la même occasion.

— On sort, maman ! à tout à l’heure !
— D’accord, les filles. Bonne balade !
— Merci !

Chapitre 6

Raven coupe le moteur.

— Allez, on y va !
— Ouais ! tu as encore ta lampe torche ?
— Ouais, je l’ai ! Elle la sort de sa boîte à gants.

Nous sortons de la voiture et on se dirige vers la mer.

— Il faut passer par où ? me demande Raven.
— Par la mer !
— Euh… attends quoi ? Elle est surprise.
— Oui, je n’ai pas trouvé la grotte d’extérieur !
— Euh OK et c’est loin de la plage ?
— Non, il ne faut pas nager longtemps !
— D’accord, allez, c’est parti !

Nous rentrons dans l’eau, fait le même trajet que le mien et arrivons quelque temps après au niveau de la grotte.

— Alors c’est où ?
— Il faut descendre les escaliers et il y aura une porte, mais malheureusement, elle est verrouillée, je n’ai pas réussi !
— On finira bien par l’ouvrir !
— Raven, j’ai déjà essayé, j’ai l’impression qu’elle est scellée à part à son contact, comme si elle savait à qui elle pouvait donner accès.

Elle force dessus, mais en vain, elle me regarde et soupire, puis s’éclipse et revient quelques secondes plus tard avec une pierre.

— Qu’est-ce que tu fais ?
— Je vais casser la serrure !
— Quoi ? Non, attends.

Elle me regarde avec la pierre dans la main, je la regarde puis regarde la serrure et finalement tends la main pour qu’elle me donne la pierre.

Je commence à taper la serrure, mais elle reste intacte, même une pierre ne peut la briser, c’est étrange.

— Je te l’avais dit ! à croire que c’est sans espoir !
— Hey, on ne perd pas espoir, il doit bien y avoir un moyen d’entrer et on va trouver ?
— Tu as raison, continuons de forcer.
— Attends, si on frappe, si ça se trouve quelqu’un nous ouvrira.

On frappe à la porte et on attend, mais personne ne vient.

Raven s’y met et force dessus avec la pierre, mais toujours rien, elle n’a même pas une égratignure. Rien.

— Bon au moins j’ai vu la porte.
— On en parle au gars ? lui demandé-je.
— Non, pour le moment, il ne faut rien leur dire !
— D’accord !
— On rentre, Lillie ?
— Oui, il vaut mieux, on trouvera une solution, si ça se trouve il y a une autre entrée, une autre porte !
— C’est possible, il y a tellement de rochers, on finira bien par trouver !

On refait le chemin en sens inverse, nous sommes trempées. Nous rentrons dans la voiture et elle met le chauffage.

— Merci !
— De quoi ?
— De me croire !
— Je sais que c’est étrange comme situation.
— Je ne te le fais pas dire Mélia, surtout pour toi !
— Oh oui, mais je vais essayer de ne plus y penser et je verrai bien s’il revient.
— Tu as raison, mais je te soutiens quoi qu’il arrive !
— C’est gentil, merci !
— C’est normal !

Nous marquons un temps d’arrêt puis Raven reprend la parole :

— On va manger ?
— Ouais, tu veux quoi ?
— Burger ?
— Oh, oui ! avec des frites.

Nous prenons un fast-food et rentrons dans ma chambre pour manger.

Après nous être changées, nous nous installons sur ma table basse pour manger.

— Bon et sinon ?
— Quoi ?
— Toi et Caleb ?
— C’est toujours pareil, on rigole bien ensemble, mais rien d’autre !
— Il n’a pas pris les devants depuis le temps ?

Je prends une bouchée de burger et Raven hoche la tête.

— Je vais aller lui parler !
— Non, laisse. Ne t’en fais pas.
— Tu es sûre ?
— Oui.

Elle regarde dans le vague.

— Raven ?
— Oui ?
— Il faut lui dire et puis s’il ne te propose pas de rendez-vous, propose-lui directement, comme un ciné ?
— On verra ça la semaine prochaine !
— OK !

Je lui fais un sourire et nous continuons de manger en regardant la télévision.

Le samedi, nous le passons toutes les deux. Raven et moi faisons les magasins, elle se trouve des robes de couleurs différentes et des shorts, quant à moi, je me suis trouvé une jupe couleur corail et un débardeur blanc tout simple, une longue robe bleu ciel et un jean kaki qui ira très bien avec mon t-shirt corail.

— Je suis épuisée à l’idée de faire les devoirs, me dit Raven en s’affalant dans le canapé de ma chambre.
— Oui, mais si tu veux aller au ciné avec les gars, il faut s’y mettre.
— Mouais ! T’as raison !

Elle se relève prends son sac de cours puis sors les devoirs.

— Alors, nous avons, elle regarde son agenda. Oh des maths super, du français !
— C’est tout ?

Mon téléphone bip :

C’est un message de Jason, je le lis à voix haute :

Salut, ça va les filles ?

C’est toujours OK pour le ciné ?

— Ils ont déjà fait leurs devoirs ?
— Je n’en sais rien, je leur dis oui ?
— Oui, mais on ne leur fait pas choisir le film, je vais encore flipper et j’en ai marre, grogne Raven.
— Le film de la dernière fois ne faisait pas si peur que ça !

Elle me regarde en haussant les sourcils :

— T’es sérieuse ?
— Quoi ?
— Les gens étaient possédés par un esprit et tu dis que ça ne fait pas peur ?
— Ça va encore Raven !
— J’en ai fait des cauchemars pendant trois semaines !
— Bon, je leur dis que tu choisis le film alors !
— Non !
— Je leur dis de choisir un film, mais qui ne fait pas peur d’accord ?
— Ouais OK !

Salut ça va et vous ?

Oui toujours bon pour nous

Par contre, à la demande de Raven, pas de film d’horreur merci

Nous continuons nos révisions pour le contrôle qui a lieu semaine prochaine.

Mon téléphone vibre :

On verra ça ;)

Dix-neuf heures, ça vous va ? Il y a une séance à vingt heures le temps de manger tranquille avant ?

Bisous

— On peut !
— D’accord, je lui dis !

C’est bon pour nous, à tout à l’heure !

Bisous

Je repose mon téléphone et nous continuons nos révisions et devoirs.

Il est dix-huit heures, nous nous préparons.

— Vous êtes superbes, les filles, nous dit ma mère.
— Merci, c’est gentil, Gaby !
— Merci, maman.
— Passez une bonne soirée !
— Merci toi aussi !

Il est dix-huit heures cinquante quand nous arrivons :

— Salut, les filles !
— Hey !

Nous nous embrassons tous et partons manger, les gars ont décidé de se faire un fast-food, je crois qu’à chaque sortie cinéma, ils ne veulent pas de restaurant, mais plutôt un truc rapide à manger sur le pouce.

— Alors vous avez fait quoi de votre journée ? nous demande Caleb.
— Bah, écoute shopping et révisions devoir et vous ? demande Raven.
— Du surf, du surf et encore du surf !
— Et les devoirs ?
— On les fera demain, c’est dimanche !

On rigole et je viens de penser que ça fait depuis hier soir que je n’ai pas pensé à lui.

Où est-il ? que fait-il ? Est-ce qu’il pense à moi comme je pense à lui ? Il m’a dit qu’il me le dirait, mais est-ce que je le reverrais un jour ? Plusieurs questions se tournent dans ma tête.

Darryl le remarque et me demande si ça va ?

— Oui oui, ne t’inquiète pas !
— D’accord, il passe son bras sur mes épaules !

Après avoir mangé, nous allons au cinéma, et même pendant ce temps, j’ai l’impression d’être épiée, mais je ne vois personne.

Nous rentrons dans le hall et nous dirigeons vers la billetterie.

— Vous allez prendre des confiseries les filles, on vous paie le ciné, nous déclare Darryl.
— C’est super gentil, merci beaucoup. Vous voulez quoi ?
— Alors pour moi un grand soda avec pop-corn au beurre, s’il vous plaît.
— D’accord, c’est noté et pour vous les gars ? demande Raven.
— Pareil !
— Vous n’êtes pas difficile, ça va !

Nous nous éloignons pour faire la queue.

Et moi, je me sens suivie.

Chapitre 7

Nous nous plaçons dans la salle dix, les garçons refusent de nous dire ce qu’ils ont choisi.

Raven est en panique et moi, je rigole.

Le film commence, bingo, ils ont pris un film d’horreur, j’explose de rire alors que Raven râle.

À la fin du film, Raven est pâle, les garçons sont heureux et moi, je ne suis pas rassurée.

Elle m’attrape par le bras :

— Ce soir, je dors chez toi !
— Marché conclu !
— Alors les filles ?
— Ce n’est pas drôle les gars sérieux, on avait dit pas de film d’horreur !
— C’était trop tentant, nous dit Darryl en rigolant à gorge déployée.
— Ouais, bah la prochaine fois, on ira dans une salle séparée pour être sûr !

Ils sont contents, ils rigolent fiers d’eux et moi aussi.

Une fois à la maison, je repense à lui :

— Raven ?
— Oui, Lillie ?
— J’ai l’impression qu’on me surveille depuis tout à l’heure !
— Quand ? Au ciné ?
— Eh bien à dire vrai un peu partout, mais oui surtout au ciné et pendant qu’on mangeait.
— C’était lui, tu penses ?
— Qui ça pourrait être d’autre ?

Elle hausse les épaules :

— Tu deviens parano, je crois !
— Non, j’en suis sûr !

Je m’allonge en me disant qu’il reviendra sûrement.

Le dimanche, nous le passons à la plage avec les garçons, j’ai décidé de rester sur le sable plutôt que d’aller me baigner au cas où il voudrait venir me voir, mais rien ne se passe. Je commence à perdre espoir.

Mes amis me déposent chez moi et s’en vont, je retrouve ma mère.

— Ça va ? Tu as passé une bonne journée ? Tu rentres tôt !
— Ouais, on était sur la plage et vous ? Je suis un peu fatiguée la plage ça épuise.
— Ton frère révise.
— Ça lui arrive ?