Nature - Ralph Waldo Emerson - E-Book

Nature E-Book

Ralph Waldo Emerson

0,0
2,49 €

oder
-100%
Sammeln Sie Punkte in unserem Gutscheinprogramm und kaufen Sie E-Books und Hörbücher mit bis zu 100% Rabatt.
Mehr erfahren.
Beschreibung

Nature est le premier livre d’Emerson ou il pose les fondements du transcendentalisme. L’éditeur l’a publié en 1836 sans nom d’auteur. L’édition française comprend, ici, d’autres textes. « Notre époque aime à revenir sur le passé. Nous élevons des monuments à nos ancêtres. Nous écrivons des biographies, des histoires, de la critique. Les générations passées ont vu Dieu et la Nature en face; nous les regardons, nous, par les yeux de ces générations. Pourquoi ne nous donnerions-nous pas la satisfaction de nous mettre en relation directe avec l’univers ? Pourquoi n’aurions-nous pas une philosophie et une poésie à nous, au lieu d’une philosophie et d’une poésie de tradition ; une religion à nous révélée et non pas une religion transmise par l’histoire ? Incarnés pour un moment dans la Nature dont les flots de vie coulent autour de nous et dans nous, conviés par toutes les facultés qu’elle nous octroie à agir de concert avec elle, pourquoi nous grouper autour des ossements calcinés du passé et affubler la génération vivante d’un déguisement décroché à une garde robe fripée ?  » Extrait de l’introduction.

Das E-Book können Sie in Legimi-Apps oder einer beliebigen App lesen, die das folgende Format unterstützen:

EPUB
Bewertungen
0,0
0
0
0
0
0
Mehr Informationen
Mehr Informationen
Legimi prüft nicht, ob Rezensionen von Nutzern stammen, die den betreffenden Titel tatsächlich gekauft oder gelesen/gehört haben. Wir entfernen aber gefälschte Rezensionen.



Nature

Ralph Waldo Emerson

Traduction parXavier Eyma

Table des matières

Ralph Waldo Emerson

Nature (traduction X. Eyma))

Introduction

1. La nature

2. Les convenances

3. La beauté

4. Le langage

5. La discipline

6. L’idéalisme

7. L’esprit

8. Les perspectives

Ralph Waldo Emerson

Nature (first edition)

Introduction

1. Nature

2. Commodity

3. Beauty

4. Langage

5. Discipline

6. Idealism

7. Spirit

8. Prospects

À propos de l’auteur

Nature (traduction X. Eyma))

1865

Ralph Waldo Emerson

Introduction

Notre époque aime à revenir sur le passé. Nous élevons des monuments à nos ancêtres. Nous écrivons des biographies, des histoires, de la critique.

Les générations passées ont vu Dieu et la Nature en face ; nous les regardons, nous, par les yeux de ces générations. Pourquoi ne nous donnerions-nous pas la satisfaction de nous mettre en relation directe avec l’univers ?

Pourquoi n’aurions-nous pas une philosophie et une poésie à nous, au lieu d’une philosophie et d’une poésie de tradition ; une religion à nous révélée et non pas une religion transmise par l’histoire ?

Incarnés pour un moment dans la nature dont les flots de vie coulent autour de nous et dans nous, conviés par toutes les facultés qu’elle nous octroie à agir de concert avec elle, pourquoi nous grouper autour des ossements calcinés du passé et affubler la génération vivante d’un déguisement décroché à une garde robe fripée ?

Le soleil luit aussi bien de nos jours que jadis. La laine et le lin sont bien plus abondants qu’autrefois dans nos champs. Terres, hommes, pensées sont nouveaux. Créons donc, avec des œuvres à nous, des lois à nous, un culte qui soit nôtre.

Certes nous n’avons aucune question à poser à laquelle il n’y ait de réponse. Nous avons une telle foi dans la perfection de la création, que nous croyons que toute curiosité éveillée en nos esprits par l’ordre des choses peut être satisfaite.

Toute science a un but qui est, particulièrement, de trouver la théorie de la nature. Nous possédons des théories sur les races et sur les fonctions animales de l’homme, et à peine une vague idée de la création. Nous sommes encore si éloignés du chemin de la vérité, que les docteurs en religion se disputent et s’abhorrent entre eux, et que les esprits spéculatifs sont traités d’esprits légers et frivoles.

Mais pour un esprit solide, la plus abstraite vérité est considérée comme la plus pratique. Partout où apparaît une théorie, elle se prouve par l’évidence. La preuve est que tout phénomène s’explique par elle. Maintenant il y a beaucoup d’idées non seulement inexpliquées, mais inexplicables ; par exemple, le langage, le sommeil, les rêves, les sexes.

Philosophiquement parlant, l’univers est un composé de la Nature et de l’Âme. À strictement parler, cependant, tout ce qui est distinct de nous, tout ce que la philosophie indique comme étant le non-moi, c’est-à-dire tout à la fois la nature et l’art, tous les autres hommes et moi-même, tout doit être rangé sous le nom général de Nature.

En énumérant chacune des valeurs de la nature et en en additionnant la somme, je me servirai du mot dans un double sens : au point de vue commun et au point de vue philosophique. Dans des recherches aussi générales que celles qui nous occupent présentement, l’erreur n’a pas de caractère matériel ; il ne saurait y avoir confusion dans les idées.

La Nature, dans le sens vulgaire, comprend tout ce que l’homme ne peut modifier : l’espace, l’air, l’eau, les feuilles.

L’art, c’est le mélange de la volonté de l’homme avec les choses que nous venons d’énumérer : une maison, un canal, une statue, un tableau.

Les actions de l’homme, telles que raboter, faire du pain, ravauder, laver, sont si insignifiantes en elles mêmes, comparées à une domination aussi grande que celle du monde sur l’esprit humain, que ces actions ne sauraient changer le résultat de cette domination.

1

La nature

Pour s’isoler l’homme a autant besoin de se retirer de son cabinet que de la société. Je ne suis pas seul quand je lis ou écris, bien que personne ne soit à mes côtés. Pour qu’un homme soit complètement seul, il faut qu’il contemple les étoiles.

On pourrait croire que la transparence a été donnée à l’atmosphère afin de ménager à l’homme, dans le spectacle des corps célestes, la perpétuelle présence du sublime. Vues de la rue combien ces étoiles sont déjà splendides ! Mais si elles n’apparaissaient qu’une nuit tous les mille ans, comme les hommes se prosterneraient devant elles et les adoreraient, en conservant pendant plusieurs générations le souvenir de l’apparition de la cité de Dieu ! Mais, toutes les nuits, se montrent ces prêcheurs de la beauté, éclairant l’univers de leur sourire !

Les étoiles, néanmoins, imposent à l’esprit un certain respect, parce que, quoique toujours visibles pour nous, elles sont inaccessibles ; mais tous les objets de la nature produisent une impression analogue, dès que l’esprit est ouvert à leur influence.

La nature ne se révèle jamais à demi ; mais le plus savant de tous les hommes ne tire jamais d’elle tous ses secrets et use sa curiosité à découvrir toutes ses perfections.

L’homme sage n’a jamais traité la nature comme une bagatelle. Les fleurs, les animaux, les montagnes ont illuminé son esprit à ses meilleures heures, comme ils ont été la joie de son innocente enfance.

Quand nous parlons de la nature de cette façon, nous avons dans l’esprit un sentiment très clair et très poétique. Nous exprimons l’ensemble des impressions que nous tirons des diverses œuvres de la nature. C’est là ce qui marque une distinction entre la pièce de bois que taille le charpentier et l’arbre du poète. Le charmant paysage que je vis ce matin est certainement un composé de vingt ou trente fermes. Ce champ appartient à Miller, celui-ci à Locke, et ce bois voisin appartient à Woodland. Mais ce qui n’appartient à aucun d’eux, c’est le paysage.

Il y a une propriété à l’horizon qui n’appartient qu’à celui dont les yeux peuvent en embrasser toutes les parties ; — celui-là c’est le poète.

À vrai dire, peu de personnes adultes savent voir la nature. La plupart des hommes ne voient pas le soleil. En un mot, ils ont une vue superficielle. Le soleil n’illumine que l’œil chez l’homme fait, mais il rayonne dans l’œil et dans le cœur de l’enfant.

L’amant de la nature est celui dont les sentiments intérieurs et extérieurs s’accordent véritablement entre eux ; celui qui, dans sa maturité, a conservé le caractère de l’enfant même. Ses rapports avec le ciel et la terre deviennent une part de sa nourriture quotidienne.

En présence de la nature, la joie envahit l’homme, en dépit même de ses chagrins réels. La nature dit : « Il est ma créature ; et, malgré ses chagrins intolérables, il sera heureux avec moi. »

Ce n’est pas seulement le soleil, ce n’est pas seulement l’été qui nous apportent leur tribut de joie ; c’est chaque heure du jour, c’est chaque saison ; — car chaque heure et chaque changement de saison correspond à un état de notre âme et aide à ses modifications, — depuis le midi le plus torride jusqu’à la nuit la plus fraîche.

La nature est un théâtre où se jouent aussi bien des pièces comiques que des pièces larmoyantes.

Quand vous êtes en bonne santé, l’air est pour vous un cordial d’une suprême vertu. J’ai traversé des marais, j’ai pataugé dans la neige, à la brume, sous un ciel couvert de nuages, sans espoir dans mon âme d’une meilleure fortune, et cependant je me suis senti gai et parfaitement heureux. Je crains presque de songer à mon bonheur.

Un homme qui passe ses années dans les bois, comme un serpent lové dans sa fange, à quelque époque que ce soit de sa vie, peut se croire toujours un enfant.

Les bois portent avec eux une éternelle jeunesse. Au milieu de cette végétation du Bon Dieu, règnent toujours un décorum et je ne sais quelle sainteté ; c’est une fête perpétuelle, et l’hôte ne voit pas comment il en sortira avant mille ans. Au milieu des bois nous revenons à la raison et à la foi.

Là, je sens que rien ne troublera ma vie, qu’il n’est pas de disgrâce ou de calamité (pourvu que mes yeux me restent) que la nature ne puisse réparer. Étendu sur la terre, — ma tête baignant dans l’air pur, et le regard égaré dans l’espace, — je sens s’évanouir tout égoïsme.

Mon œil devient un globe transparent. Je ne suis rien. Je vois tout. Les courants de l’Être universel circulent en moi : je suis une partie ou une particule de Dieu. Le nom du plus voisin de mes amis résonne à mon oreille comme un nom étranger ou comme un nom que j’entends par hasard. — Être des frères ou de simples connaissances, être maître ou domestique, devient une bagatelle. — Je suis l’amant d’une beauté expansive et immortelle. — Dans les forêts sauvages, je trouve quelque chose de plus attachant et de plus insinuant que dans les rues ou dans les villages. — Dans les paysages tranquilles, et surtout dans les lignes d’un lointain horizon, l’homme voit quelque chose d’aussi beau que sa propre nature.

La plus grande satisfaction que les champs et les bois puissent donner, est l’idée d’un mystérieux rapport entre soi et la végétation. Je ne suis pas seul là, ni un inconnu. Les plantes s’attachent à moi et je m’attache à elles. L’agitation des branches pendant un orage est chose nouvelle et vieille en même temps pour moi. Cela me surprend, et cependant cela ne m’est pas inconnu. — Cela produit sur moi l’effet d’une pensée plus grande ou d’une émotion meilleure, m’arrivant au moment où je croyais penser très juste et agir très droit.

Il est certain, cependant, que le don de produire cette satisfaction réside non dans la nature, mais dans l’homme lui-même, ou plutôt dans une harmonie de tous les deux, car la nature n’est pas toujours en habits de fête, et telle scène qui, hier, était tout parfum et souriante comme pour la fête des nymphes, est toute sombre aujourd’hui. La nature revêt toujours les couleurs de l’esprit. Pour un homme courbé sous le malheur, la flamme de son feu est chargée de cendres. Le plus beau paysage est dédaigné par qui vient de perdre un ami cher. Le ciel est d’autant moins vaste qu’il écrase les moins dignes parmi la population.

2

Les convenances

Quiconque considère la cause finale du monde remarquera une multitude d’usages qui coopèrent à ce résultat. On peut les ranger tous dans l’une des catégories suivantes :

LES CONVENANCES ;

LA BEAUTÉ ;

LE LANGAGE ;

LA DISCIPLINE.

Sous le nom général de Convenances, je comprends tous les avantages que nos sens doivent à la nature. C’est là, bien entendu, un profit temporaire et immédiat, mais non définitif, comme les services que la nature rend à l’âme. Quoiqu’inférieur, c’est là un phénomène parfait dans son genre, et c’est l’unique manière dont les hommes conçoivent la nature.

La misère de l’homme semble un enfantillage quand on examine de près les énergiques ressources dont il dispose, jusqu’à la profusion, pour se réconforter et se réjouir sur cette boule verte qui le promène à travers les espaces. Quels anges, ont inventé ces splendeurs, ces richesses, cet océan d’air au dessus de nos têtes, cet océan d’eau à nos pieds, ce firmament terrestre au milieu ? ce zodiaque de lumières, cette coupole de nuages roulant dans l’espace, ce vêtement bigarré de climats, ces années divisées en quatre saisons ? Les animaux, le feu, l’eau, les pierres, le blé servent à l’homme. Un champ est à la fois son plancher, son chantier de travail, le sol où il joue, son jardin, son lit.

Plus de serviteurs sont au service de l’homme, qu’il n’en pourra compter.

La nature, dans ses rapports avec l’homme, n’est pas seulement un ministre qui le sert au point de vue matériel, mais elle est à la fois moyen et but. Tous ses agents travaillent incessamment, l’un aidant l’autre, au profit de l’homme. Le vent répand la semence ; le soleil pompe les vapeurs de la mer que la brise pousse vers les champs ; la glace, de l’autre côté de la planète, y accumule les pluies ; les pluies nourrissent les plantes, les plantes nourrissent les animaux, et ainsi la charité divine, par une succession sans fin de phénomènes, nourrit l’homme.

Les arts utiles ne sont que des reproductions ou de nouvelles combinaisons dues au génie humain, de ces mêmes bienfaiteurs de la nature. L’homme n’a plus besoin d’attendre des brises favorables sur la mer ; au moyen de la vapeur, il réalise la fable des outres, et il porte dans le bouilleur de son navire les trente-deux aires de vent. Pour diminuer l’effort de la friction, il pave les routes avec des barres de fer, et chargeant une voiture d’une cargaison d’hommes, d’animaux et de marchandises, il s’élance à travers les pays, allant de ville en ville, comme un aigle ou comme une hirondelle fend les airs.